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Située en haut d’une falaise au-dessus d’Aberdeen, la prison de Peterhead dominait une baie protégée par un énorme brise-lames s’efforçant de contenir la tumultueuse mer du Nord. C’était un triste ensemble de bâtiments rectangulaires bas, façades de crépi peint, de toutes petites fenêtres, cours d’exercice au plafond de barbelés entrecroisés. Un vent chargé de pluie soufflait du large presque tous les jours, faisait vibrer les vitres, couchait les arbres, les gardiens couraient se mettre à l’abri. C’était à Peterhead qu’on envoyait les détenus difficiles des autres prisons. Ceux qui avaient agressé des gardiens ou des codétenus, si en colère et frustrés qu’ils s’en seraient pris à un ballon de baudruche au bout d’une tige à la moindre occasion. On les flanquait dans un fourgon, direction le Nord, vers un endroit dont même eux avaient peur.

– On va dans une prison ? s’étonna Stewart en lisant le panneau, tandis qu’ils quittaient la route principale.

– Ouais, dit McCoy. Un copain à moi a eu des petits problèmes. Rien de méchant, il sort aujourd’hui.

S’il avait été Pinocchio, songea-t-il, son nez aurait alors traversé le pare-brise. Mais bon, inutile que Stewart en sache trop. Il se gara sur le parking de gravier, coupa le moteur et regarda le grand portail et la prison derrière celui-ci.

– Impressionnant, dit Stewart. À côté, la prison navale de Miramar a presque l’air accueillante.

McCoy consulta sa montre. 12 h 55. Un timing parfait. Il dit à Stewart qu’il en avait pour dix minutes et sortit de la voiture. Il fut immédiatement saisi par le vent glacial qui soufflait du large. On était en avril. Plus au sud, à Glasgow, on sentait arriver les premiers signes du printemps. Pas là. Là, c’était encore l’hiver. Il remonta le col de sa veste de costume, rentra les mains dans ses poches et se dirigea vers le portail. La mer du Nord, grise et furieuse, pilonnait les rochers et le brise-lames, des gerbes d’écume jaillissaient. Ce vent, ce froid, ce goût de sel dans l’air – qui pouvait vouloir vivre là ?

Quelques personnes attendaient dehors, l’air malheureux sous les bourrasques de pluie. Un couple de vieux, une jeune femme accompagnée d’un petit garçon emmitouflé dans un anorak et une cagoule de tricot bleu. McCoy les salua de la tête et se mit à côté d’eux, il réussit à allumer une cigarette après plusieurs essais. Pour une fois, il n’avait pas mal à l’estomac. Le porridge était peut-être une bonne idée, finalement.

– Ça ne va plus être long, mon gars, dit le vieux en regardant sa montre. Ces salauds-là ont ça de bien, ils sont toujours à l’heure. On ne peut pas leur enlever ça.

Il n’avait pas terminé sa dernière phrase que la porte aménagée dans le portail s’ouvrit, et un jeune homme au crâne rasé sortit. En jean, un sac sous le bras, il grimaça à cause du froid. Le petit garçon cria : « Papa ! », courut jusqu’à lui et sauta dans ses bras. Derrière lui, arriva un homme plus âgé qui fit signe aux deux vieux et s’avança vers eux. Puis plus rien. Personne d’autre. McCoy jura entre ses dents. S’il s’était trompé de date et devait revenir, il n’allait pas être content. Il attendit une ou deux minutes, essuya la bruine sur son visage et se retourna vers la voiture. C’est à ce moment-là qu’il entendit une voix familière.

– Qu’est-ce que tu fous là ?

Il se retourna. Stevie Cooper franchissait le seuil de la porte, un paquet emballé dans du papier kraft à la main, un grand sourire sur le visage.

– Ton carrosse t’attend, dit McCoy en s’inclinant et en pointant le doigt vers la Viva défoncée.

Cooper s’approcha et le regarda de haut en bas. Il n’eut pas l’air impressionné.

– Tu as besoin d’un nouveau costume, dit-il. On dirait un clodo.

– Merci, dit McCoy. Moi aussi, je suis content de te voir.

– Viens par ici, dit Cooper en souriant.

McCoy secoua la tête.

– Non non.

– Allez, quoi. Je veux te serrer dans mes bras. Tu m’as manqué.

– Ouais, c’est ça.

McCoy se retourna pour y aller, mais Cooper ne bougea pas, il resta là à sourire, les bras grands ouverts. McCoy soupira, décida qu’il valait mieux en finir dès à présent. Cooper le saisit, lui coinça la tête sous son bras et se mit à lui frotter le cuir chevelu avec le poing.

– Tu te rends ?

McCoy tenta de dire oui mais ne put émettre un son, le visage enfoui sous le blouson de Cooper.

– Hein ? J’entends rien !

McCoy réussit à prononcer un oui étranglé, et Cooper le lâcha. McCoy trébucha, tomba sur le gravier mouillé. Il secoua la tête.

– Combien de fois tu vas faire ça, putain ? dit-il. T’as quel âge, Cooper ? Neuf ans ? On n’est plus des mômes.

Cooper lui tendit la main et l’aida à se relever.

– Allez, dit-il. Arrête tes jérémiades. Où est le pub le plus proche ?

McCoy s’épousseta, et ils traversèrent le parking en direction de la voiture. Cooper s’immobilisa.

– C’est qui ? dit-il. Dans la voiture ?

– Ça, dit McCoy, surpris par ses propres mots, c’est Andrew Stewart, capitaine de vaisseau en retraite de la marine américaine.

Cooper le dévisagea.

– Tu déconnes ?

– Je t’expliquerai plus tard, dit McCoy en ouvrant la portière. Allez, monte, je me les gèle.

Vingt minutes plus tard, Cooper avait une pinte à la main dans un coin d’un pub miteux portant le nom pittoresque de Peep Peeps. Ce pub était situé en bas, près des quais, c’était le premier qu’ils avaient trouvé, il faudrait s’en contenter. Ils étaient les seuls clients, rien d’étonnant vu l’accueil misérable que leur avait réservé le patron et l’état des lieux. Sur une étagère murale, un téléviseur au son coupé montrait des courses de chevaux, de petits radiateurs maigrichons peinaient à repousser le froid. Cooper vida la moitié de sa pinte d’un trait, la reposa sur la table. Stewart avait proposé d’aller faire un tour pour les laisser « discuter entre amis » et était parti sous la pluie battante de ce gris après-midi d’Aberdeen en parlant d’aller voir les bateaux au port.

– La vache, dit Cooper en s’essuyant la bouche. J’en ai rêvé, de celle-là. T’as des clopes ?

McCoy lui donna un paquet de N° 10. Cooper n’avait pas beaucoup changé. Le teint un peu plus pâle que d’habitude, mais toujours la même dégaine. Mèche blonde, blouson rouge à fermeture Éclair, jean. Il semblait avoir pris du muscle en prison, il s’était élargi. Il avait dû faire de l’exercice.

– Alors, c’était comment ? s’enquit McCoy. T’as pas fait tomber ta savonnette dans les douches ?

Cooper haussa les épaules. Ne rit pas.

– C’est tout ? Tu as fait près de six mois de taule. Il a bien dû se passer quelque chose.

– Tu veux vraiment le savoir ? demanda Cooper.

McCoy acquiesça, soudain un peu hésitant.

– Eh bien, va me chercher une autre pinte et je te raconterai.

McCoy alla au comptoir et se demanda ce qui lui semblait différent chez Cooper. Rien, en fait, il retrouvait le Cooper des débuts, avant qu’il ne devienne un gros bonnet de la pègre protégé par ses troupes et son argent. Le Cooper qui n’avait rien à perdre et ignorait la peur. Le Cooper dangereux. McCoy avait d’autant moins de chances d’obtenir ce pour quoi il était venu à Aberdeen. Mais bon, il fallait essayer. Sur le comptoir se trouvait une petite vitrine chauffée, où trônaient quelques gâteaux desséchés. Ils semblaient être là depuis des semaines.

– Vous en voulez un ? proposa le patron en posant les pintes sur le comptoir devant McCoy.

McCoy secoua la tête.

– Tant pis pour vous, dit le patron avant de revenir à son journal.

McCoy retourna à la table et y posa les pintes. Cooper avait une pièce dans la main et la faisait tourner entre deux doigts, il tapait du pied sur le sol. Il était tendu comme un arc. Il but une gorgée de bière et se mit à parler.

– Ça commence dans le fourgon en venant ici. Ces enfoirés te disent qu’ils t’attendent à la prison, qu’ils te connaissent, qu’ils vont te massacrer à coups de pied, que tu ne pourras plus marcher pendant une semaine. Emmerde un seul d’entre nous et tu nous auras tous sur le dos.

– Tu parles des gardiens ?

Cooper acquiesça.

– J’ai collé une mandale à un de ces enfoirés à Barlinnie, c’est pour ça qu’on m’a envoyé ici. Quand tu arrives à la prison, ils t’emmènent dans une cellule, tout au bout du couloir pour que personne n’entende rien, et là-bas tu en as cinq qui t’attendent. « L’équipe de démolissage », ils se font appeler. Tous armés de matraques, ils bandent dans leur froc. On te pousse dans la cellule, on ferme la porte à clef.

Il sourit.

– Et on te passe à tabac.

– Merde, fit McCoy.

– Ils m’ont frappé à coups de matraque jusqu’à ce que je tombe, et là ç’a été des coups de latte dans les reins. Je me suis défendu un moment, mais à un contre cinq, je n’avais aucune chance, tu comprends ? Je me suis réveillé deux jours plus tard, à poil dans une cellule en béton avec de l’eau de mer par terre et le vent qui gueulait à travers les barreaux. J’ai pissé du sang pendant une semaine, j’avais des côtes cassées, les yeux au beurre noir, la totale.

Cooper but une nouvelle gorgée de bière, il continuait de taper du pied. Il regarda McCoy. Sourit.

– Merde, McCoy ! Fais pas cette tête ! Tu voulais savoir. C’est moi qu’on a tabassé, pas toi. C’est bon, c’est fini, maintenant. Ça n’a pas été si méchant une fois qu’on m’a mis dans une cellule normale.

– On doit crever de froid, là-bas, dit McCoy. En plein front de mer.

– Pas du tout, dit Cooper en secouant la tête. On crève de chaud.

– Hein ?

– À trois dans une petite cellule, avec un gros tuyau d’eau chaude crasseux qui passe à travers – on se serait cru dans un sauna la plupart du temps. Y avait l’odeur, aussi. La sueur, les pets, la pisse, un seul seau hygiénique pour trois.

Cooper se renversa en arrière sur son siège et fit monter quelques ronds de fumée vers le plafond taché de nicotine. Il regarda un instant les courses.

– Bon, alors, tu me dis la vraie raison de ta présence ici ? demanda-t-il. J’imagine que tu n’as pas fait tout ce chemin pour jouer les chauffeurs.

McCoy l’observa. Cooper avait de nombreux talents, mais l’hypocrisie n’en faisait pas partie. Il savait très bien pourquoi McCoy était là.

– Aberdeen est à deux cent cinquante kilomètres de Glasgow, dit McCoy. C’est pas l’autre bout de la planète. Les nouvelles n’arrivent pas jusqu’ici ?

Cooper resta tourné vers le téléviseur, le regard résolument vide.

McCoy jura entre ses dents. Il allait devoir mettre les points sur les i.

– De tous les mecs avec qui tu pouvais te battre un samedi soir après avoir picolé, il a fallu que tu choisisses Pat Dixon.

– Il l’a cherché, grommela Cooper.

– Peut-être, mais il ne méritait pas que tu t’acharnes sur lui comme un cinglé. Tu l’as frappé si fort au visage que tu lui as pété l’orbite, et il a perdu l’usage d’un œil. Ça, pour le délinquant ordinaire, c’est au moins trois ans de taule, mais grâce à sa maîtrise du droit et aux valises de fric que tu lui files, le très estimé Archie Lomax a réussi à t’obtenir une peine de six mois, à purger dans un confort relatif à Barlinnie. Enfin, jusqu’à ce que, je te cite, tu « colles une mandale » à un gardien et que tu atterrisses dans la prison de Peterhead. Je continue ?

Cooper haussa les épaules en faisant des ronds de fumée et en tapant du pied.

McCoy soupira. Pourquoi rien n’était-il jamais facile avec Cooper ? Il continua.

– Et, tu le sais très bien, Pat Dixon a une certaine réputation en tant que malade mental, mais ce n’est rien comparé à son frère Jamsie. On parle du même Jamsie Dixon qui multiplie les séjours à Barlinnie depuis l’âge de seize ans. Je suis étonné qu’on ne l’ait pas envoyé à Carstairs avec les autres dingues, mais bon, c’est comme ça. Jamsie Dixon, mercenaire psychopathe, a décidé, je cite, que tu étais « un homme mort » à cause de ce que tu as fait à son frère.

– Je peux contrôler Jamsie Dixon. Ce n’est qu’une brute épaisse qui cherche…

– Non. Personne ne peut le contrôler. C’est un animal, ce type. D’ailleurs, il doit être jugé devant la Haute Cour mercredi pour avoir donné dix-sept coups de couteau à un pauvre bougre qui l’avait bousculé dans un pub. Il a également décidé d’arracher l’oreille du mec avec les dents pour la garder en souvenir. Le bon côté des choses, c’est que, n’ayant pas, comme toi, les moyens de se payer un ténor du barreau, il va tomber pour pas mal d’années. Donc, tout ce que tu as à faire, c’est te tenir loin de lui et de Glasgow en attendant.

Cooper se hérissa.

– Pourquoi je ferais ça ?

– Parce que j’ai assez d’emmerdes sur les bras sans que tu t’embarques dans un règlement de comptes avec les frères Dixon ! Desy n’habite qu’à Gateshead. Au moindre signe d’un début d’embrouille, il rappliquera, et s’il n’arrive pas à t’avoir il s’en prendra à Billy ou à Jumbo, et ce sera sans fin.

– Ouais, ben Desy aussi, qu’il aille se faire foutre.

McCoy s’efforça de garder son sang-froid, de parler calmement.

– Tout ce que je te demande, c’est de faire profil bas pendant cinq jours. Seulement cinq jours. Prends-toi une chambre d’hôtel dans le coin, fais-toi servir tes repas par le room service, regarde la télé, tire-toi sur la nouille, démerde-toi, mais reste en dehors de Glasgow jusqu’à ce que Jamsie soit condamné. D’accord ?

– Ça fait déjà six mois que je me tire sur la nouille, rétorqua Cooper, maussade.

– Eh bien, demande au concierge de t’envoyer une pute ! s’impatienta McCoy. Aberdeen en est plein !

Puis, se penchant en avant :

– Je suis sérieux, Cooper. J’ai vu de quoi Jamsie Dixon était capable. C’est pas joli.

– Pourquoi tu t’inquiètes pour moi comme ça, tout à coup ? Tu as fait tout ce chemin uniquement pour me prévenir ?

– Tu prends les choses à l’envers. C’est pas pour toi que je m’inquiète. C’est pour moi. Murray est de retour et il n’est pas content. Il pense qu’on bosse mal et il n’a pas tort, les journaux ne parlent que de ça. C’est partout en gros titres. « La violence dans les rues de notre ville. » « Que fait la police ? », etc. Manquerait plus qu’une guerre des gangs pour l’énerver un peu plus.

McCoy regretta aussitôt ses paroles. Le nom de Murray agissait toujours comme un chiffon rouge pour Cooper.

– Alors comme ça, il est de retour ? dit-il. Le grand chef Murray ?

McCoy hocha la tête.

– Et donc toi, tu recommences à lui lécher le cul, à lui courir après comme un petit chien.

Si Cooper cherchait à l’agacer, c’était réussi. McCoy s’efforça de rester impassible, de ne pas réagir. Cooper se pencha en avant, approcha son visage du sien. Dans ses yeux apparut cette lueur que McCoy ne connaissait que trop bien. Cette lueur qui voulait dire qu’il était en colère. Très en colère.

– Je vais faire comme j’ai envie, McCoy, siffla-t-il. Et ni toi ni Murray ne m’en empêcherez. C’est compris ? Si tu crois que je vais rester ici, à me planquer comme un clebs apeuré à cause de Jamsie Dixon, tu te plantes. C’est son abruti de frère qui m’a cherché, et il m’a trouvé. Fin de l’histoire. Si Jamsie Dixon veut prendre le relais, c’est son problème, mais moi, je vais pas me débiner. Il peut venir quand il veut. Allez, va me chercher une autre pinte.

Comportement classique chez Cooper. McCoy ignorait pourquoi il était surpris. Il vous testait. Il ne lui demandait pas d’aller lui chercher une pinte parce qu’il avait soif. Ce qu’il voulait, c’était qu’il lui obéisse. Il cherchait à affirmer son autorité, il se comportait déjà ainsi lorsqu’ils étaient gamins. La seule chose qui intéressait Cooper, c’était la loyauté : on était soit avec lui, soit contre lui, et si McCoy n’allait pas chercher cette pinte, il serait contre lui. Pas question de lui tenir tête quand il était dans cette humeur-là.

– Stevie, s’il te plaît, fous la paix à Jamsie pendant quelques jours, reste à Glasgow si tu veux, mais fais profil bas. Pour moi, d’accord ?

Cooper secoua son verre vide devant lui.

– Une bière et un whisky, et j’y réfléchirai.

McCoy acquiesça, prit le verre et retourna au comptoir. Il tenta de ne pas penser à son estomac noué et à l’impression qu’il avait d’être à nouveau à l’école, de faire ce que lui disait Stevie pour qu’il le protège des brutes et des frères chrétiens. Se libérerait-il un jour de cette époque ?

Au retour de Stewart, Cooper avait bu la moitié de sa troisième pinte et était de bien meilleure humeur. McCoy lui avait donné satisfaction, et pour lui c’était tout ce qui comptait. Il avait même cessé de taper du pied sur le sol.

Stewart se secoua pour chasser l’eau de son blouson et s’assit.

– Il fait un sale temps, dehors, dit-il. Vous voulez un verre, tous les deux ?

– Un Coca, dit McCoy. Je conduis.

– Une pinte, dit Cooper. Et un double whisky. Pur malt.

McCoy le fixa du regard tandis que Stewart s’éloignait vers le comptoir.

– Quoi ? dit Cooper. C’est un Ricain, il doit être blindé. Et puis tu lui rends service, non ?

– Ouais. Moi, pas toi. Alors mollo.

Stewart revint avec les verres sur un plateau métallique, les posa sur la table.

– Harry m’a dit que vous vous étiez battu dans un bar ? dit-il en s’asseyant.

Cooper acquiesça, retint un sourire.

– Quelque chose comme ça.

– J’ai connu ça moi aussi en mon temps, pendant les permissions à terre. Quand on passe plusieurs jours à boire dans une ville inconnue, ce sont des choses qui arrivent. Il faut que jeunesse se passe. Mais dites-moi, Steve, qu’est-ce que vous faites dans la vie ?

McCoy avait hâte d’entendre la réponse.

– Oui, Steve, ajouta-t-il. Raconte à Stewart ce que tu fais dans la vie.

Cooper ne se démonta pas.

– Un peu de ci, un peu de ça, Andrew, dit-il. Je suis dans les affaires, j’ai des activités assez variées.

Stewart hocha la tête. McCoy secoua la sienne.

– Sans blague ? Allez, finis ton verre, Nelson Rockefeller. Notre Viva déglinguée nous attend, il faut qu’on rentre à Glasgow.