NOTE SUR L'ÉDITION

Le texte de cette édition est toujours celui de la publication originale en périodique, notamment pour les feuilletons de théâtre de La Presse (ici les articles p. 45, 55, 85, 91, 104 et 169), complètement défigurés dans l'édition inqualifiable publiée en 1858-1859 chez Hetzel sous le titre abusif d'Histoire de l'art dramatique en France depuis vingt-cinq ans, et qui n'est faite que de suppressions, interversions, manipulations et réécritures innombrables, dont Gautier, par lassitude peut-être, semble avoir laissé la responsabilité à son fils Théophile, préparateur de ces six volumes.

Le respect du texte étant une chose devenue aujourd'hui une évidence minimale, restait à y corriger beaucoup de coquilles matérielles (elles fourmillent dans les journaux du XIXe siècle, quiconque les pratique le sait), et à moderniser les graphies de manière à ne pas dérouter inutilement le lecteur : ainsi Gautier, comme tous ses contemporains, met jusqu'à la fin de sa vie un trait d'union entre l'adverbe « très » et le mot qui le suit (« très-bien », « très-beau »), nous l'avons fait disparaître ; même remarque pour des graphies comme « poëte », « rhythme », et bien d'autres, et pour quelques cas où la ponctuation de Gautier gêne aujourd'hui la clarté de la phrase – en revanche, nous avons scrupuleusement respecté son amour constant pour le point-virgule. Pour ce qui est des noms de personnes et de lieux, nous en avons généralement unifié la graphie si elle ne l'était pas d'une occurrence à l'autre, toujours par souci de cohérence ; mais lorsque Gautier utilise une orthographe attestée en son temps et qui, tout en s'étant raréfiée, l'est encore aujourd'hui, nous la respectons, et la note clarifie les choses s'il le faut (par exemple il appelle « Venius » le peintre flamand que le Petit Robert des noms propres classe alphabétiquement à « Van Veen » mais en signalant le flottement, encore aujourd'hui, de ce nom propre).

Enfin, les rubriques théâtrales des périodiques de l'époque se composent parfois d'une suite ininterrompue de développements portant sur les différents spectacles du moment, annoncés d'un seul tenant au début de l'article : pour le confort de la lecture et par souci d'unification, nous avons réintroduit au sein des articles, lorsqu'ils n'y figuraient pas, les titres des spectacles évoqués par Gautier.

Les illustrations reproduites dans ce volume, à l'exception des vignettes p. 33-39, ne figuraient pas dans les articles originaux ; elles proviennent pour la plupart des Physiologies parisiennes illustrées (Aubert et Cie, 1850).