théâtre de la montansier
Embrassons-nous, Folleville,
comédie en un acte mêlée de couplets,
de MM. Labiche et Lefranc302
Le marquis de Manicamp, seigneur assez original, a pris en grande amitié Folleville, qui l'a sauvé d'un mauvais pas : cette amitié, éminemment expansive, se manifeste par de grandes embrassades qui se renouvellent de cinq minutes en cinq minutes, et qui sont précédées du cri : « Embrassons-nous, Folleville ! ». Manicamp, l'embrasseur, a une fille charmante, mais revêche, qui brise les porcelaines, soufflette ses danseurs, et qu'il veut faire épouser à Folleville. Cette aimable personne est adorée du vicomte de Chastener, tête chaude lui-même, qui veut se battre en duel avec Manicamp parce qu'il lui refuse sa fille.
Mlle Berthe, nouvelle Hersilie303, s'interpose entre les combattants ; il se casse encore beaucoup de vieux Sèvres dans cette explication, à la suite de laquelle Mlle Berthe se fait enlever par le vicomte et conduire chez la princesse de Conti sa marraine. Le prince de Conti fait, dans un but de conciliation, dîner ensemble Manicamp et Chastener. Les deux enragés se jettent à la figure des verres d'eau que reçoit le secrétaire du prince. Enfin Folleville se désiste et laisse le champ libre à Chastener, et tout s'arrange. Derval304 est charmant dans cette bluette.
302 Création le 6 mars 1850. Le « théâtre de la Montansier » est le nom porté sous la IIe République par le théâtre du Palais-Royal, en souvenir de sa fondatrice à l'époque révolutionnaire. Auguste Lefranc (1814-1878) fut un des principaux collaborateurs de Labiche.
303 Une des Sabines, enlevée par Romulus qui fit d'elle sa femme, dans la légende romaine.
304 Hyacinthe de Ferrières, dit Derval, acteur comique d'expérience (1801-1885).