Masques et visages
Physionomies parisiennes
Album lithographique
Gautier admire assez le dessinateur et caricaturiste Sulpice Chevalier, dit Paul Gavarni (1804-1866), son ami de longue date, et l'illustrateur Gustave Doré (1832-1883), jeune mais déjà célèbre, pour que leur présence dans cette anthologie s'impose ; parmi les textes qui parlent d'eux, cet article de L'Artiste présente l'avantage de les réunir.
Bien souvent et ici même504 nous avons parlé de Gustave Doré, avec des éloges qui ont pu paraître entachés d'exagération. Notre siècle n'aime pas qu'on gâte les artistes, et il entend plutôt par critique la cruelle dissection du défaut que la recherche enthousiaste de la beauté ; il ne veut pas qu'on frotte de trop de miel la coupe qui contient la médecine ; il faut même, à son goût, beaucoup d'absinthe pour faire passer un peu de miel. Quant à nous, tel n'est pas notre avis : nous croyons que pour les talents généreux et de pure race, la louange est un éperon d'or qui les fait se précipiter en avant avec une nouvelle impétuosité, tandis que sous le fouet humiliant ils se cabrent, se renversent ou se jettent de côté. – Dès ses premiers essais, nous avons trouvé à Gustave Doré une qualité si rare aujourd'hui, que nous n'avons pas eu le courage de lui reprocher des lacunes et des imperfections, de peur qu'en cherchant à se corriger le jeune artiste n'altérât ce don précieux. – Cette qualité, nommons-la tout de suite, c'est l'imagination.
L'imagination ! une faculté refusée à presque tous dans l'état d'extrême civilisation qui est le nôtre ! Comment inventer, supposer, créer, imaginer enfin, lorsque tout est connu, que rien n'a plus de mystère, que les voyageurs arrivent des pays les plus lointains les rapportant dans leurs albums photographiques, que le procès-verbal de chaque fait est écrit avec une exactitude rigoureuse, que l'analyse de chaque chose se trouve partout, que la lumière de la science projette de tous côtés ses rayons, chassant l'ombre où s'accroupissait la chimère aux pieds du rêveur, tandis qu'au-dessus de sa tête voltigeait cette chauve-souris des superstitions nocturnes qu'Albert Dürer voyait dans les couchers de soleil505 ?
Combien il est difficile d'amasser dans ce milieu si clair les ténèbres indispensables aux fantasmagories de l'imagination pour se dessiner sur le drap blanc tendu devant sa lanterne magique, si l'on veut s'en faire une idée, il suffit de regarder aux vitrines des boutiques et le long des murs de l'exposition les gravures, les lithographies, les tableautins d'une réalité si prosaïque, d'une invention si pauvre, et d'une facture si banalement adroite qui représentent la moyenne du talent chez la génération d'artistes actuelle.
Jamais l'ombre d'une pensée ne traversa le cerveau de ces artisans de la peinture, dont le travail n'exige pas plus d'intelligence que celui de toute autre profession purement manuelle, et par pensée, nous n'entendons nullement une conception philosophique, un système particulier, une façon spéciale de comprendre le beau, mais une simple idée pittoresque, un arrangement ingénieux de composition, une invention quelconque de style ou de forme. L'un fait toute sa vie une robe de satin, l'autre un homme assis sur une chaise, celui-ci un torse de femme qu'il retourne quelquefois, celui-là une vache rousse dans un pré vert comme un croûton dans des épinards, un cinquième une quille de barque, un sixième un moulin à vent, tel autre, l'intérieur d'un melon ou d'un fromage. – Une selle piquée à l'anglaise contient autant d'art que ces petits panneaux encadrés de larges bordures, que les bourgeois, à cause de la dorure, considèrent comme des meubles meublants506.
Gustave Doré est tout le contraire, et jamais génie ne se sépara plus violemment de son milieu. Il a cet œil visionnaire dont parle le poète, qui démêle tout de suite le côté étrange des choses, aperçoit la nature sous un angle d'incidence rare, en dégage la forme intime cachée sous le phénomène vulgaire. Qu'il crayonne un homme, un arbre, une maison, G. Doré sait y mettre un accent supernaturel, ironique et formidable. Tout ce qu'il fait a nous ne savons quoi de touffu, de fourmillant, de monstrueux, de chaotique, pour ainsi dire, où l'on sent confusément à travers un tumulte d'ombres et de lumières se débrouiller des mondes inconnus. Comme l'Anglais John Martynn507, auquel il est bien supérieur comme dessin, il se joue à 1'aise dans les multitudes et les énormités ; il peuple avec des milliers de personnages des villes démesurément grandies ; il fait monter à l'assaut de tours plus hautes que le ciel des myriades de combattants hétéroclites, et lorsqu'il représente une tempête, il montre les troupeaux de l'abîme au fond de la mer entrouverte, et accroche le navire en péril aux flocons tire-bouchonnés en nuages. Rien ne ressemble moins aux procédés photographiques d'aujourd'hui. Certes, une telle ville n'exista jamais ; personne n'a vu de semblables forteresses, et l'on sait que les plus hautes vagues de l'océan n'excèdent pas une vingtaine de pieds. D'où vient cependant qu'aucune représentation de ville gothique, quelque minutieusement fidèle qu'elle soit, ne donne 1'idée du Moyen Âge comme ce jaillissement de flèches, de toits, de tourelles, de pignons, que Doré fait éclater dans une nuit traversée de rayons, que nulle bataille, même très vraie et très étudiée, ne symbolise aussi nettement la guerre que ce fouillis d'armures qui se ruent les unes contre les autres avec une impétuosité de vie extravagante et qu'une tempête de Backhuysen ne produit pas l'effet de cette planche du Juif errant508 où le grotesque se mêle au terrible d'une façon si profondément légendaire ? C'est que Gustave Doré contient en lui un microcosme, c'est-à-dire un petit monde complet, qu'il traduit au moyen de formes empruntées au macrocosme ou grand monde, mais ployées dans le sens de sa vision intérieure. Différent de beaucoup d'autres peintres, pleins de talent du reste, il ne copie rien ; ses idées sont innées, pour nous servir d'un terme philosophique ; il les retrouve dans la nature, mais ne les y puise pas. Il existe en lui des pays, des climats, des types, des architectures, des végétations comme inventées ou rêvées d'avance, qu'il exprime au fur et à mesure des besoins de la production ou des convenances du sujet à traiter ; c'est ce qui explique la merveilleuse homogénéité de ses compositions les plus lâchées et les plus hâtives : tout y vient d'un bloc ; l'arbre appartient bien au terrain, le nuage au ciel, le costume à l'homme, la grimace à la figure. Chaque chose est conçue et vécue antérieurement ; l'artiste n'a pas ouvert la fenêtre pour regarder l'horizon, ni consulté une étude de feuillage, ni ajusté une draperie sur un mannequin ; aussi, malgré le désordre, la rapidité et trop souvent l'incorrection du faire, une vie puissante anime-t-elle ses moindres ébauches et leur donne-t-elle une valeur que n'ont point des œuvres plus irréprochables et plus achevées ; ces pochades hachées comme à coups de sabre ont été imaginées, dans le vrai sens du mot, avant d'être fixées sur la pierre ou le bois. Le peintre les voyait toutes faites en lui.
Le public, qui n'est pas si profane qu'on veut bien le dire, a compris peut-être sans bien s'en rendre compte, mais enfin a compris le don que possédait G. Doré, et il a recherché avidement tout ce qui sortait de ce cerveau créateur. Pas de publication bien venue si elle ne renferme quelque dessin de lui. Cependant sa manière violente, heurtée, farouche, n'a rien d'aimable et devrait choquer plutôt que séduire. Là, pas de petit travail léché, pas de hachures symétriques, pas de bouches en cœur et d'yeux plus grands que la bouche, mais le jet d'une main cursive écrivant sa pensée ou sa fantaisie en quelques traits qui coupent le papier. Tout a été pardonné à ce jeune homme, parce que seul, parmi tant de cervelles éteintes et de talents tout extérieurs, il avait de l'imagination.
L'autre jour il a jeté sur notre table une brassée de grandes lithographies qui ont recouvert de leurs larges feuilles cinq albums nouveaux de Gavarni, rencontre toute fortuite et naturelle, qui nous a fait naître l'idée de les réunir sous la rubrique du même article. Profondément dissemblables, ils ont pourtant entre eux ce rapport d'être des artistes modernes et de ne relever en rien de la tradition académique. On remarque aussi chez eux cette sorte de transposition d'art qui tend à mêler les genres, aux époques de raffinement extrême. Tous deux sont littéraires : l'un est un poète, l'autre un auteur comique. Il y a chez le premier du Victor Hugo, chez le second du Balzac. Si Doré a fait à sa manière ses Odes et ballades, sa Notre-Dame de Paris, Gavarni n'a-t-il pas écrit avec le crayon lithographique sa Comédie humaine ? Mais tandis que Doré parle par images muettes, laissant s'expliquer le texte qu'il illustre, Gavarni fait lui-même son texte et prend la parole au bas de ses dessins, et avec quel esprit, on le sait. Chacune de ses légendes est un caractère tout entier, une révélation de mœurs, une comédie, ou tout au moins un vaudeville, qui a sur les autres l'avantage d'être résumé en deux ou trois lignes.
En feuilletant les cinq nouveaux dizains de Gavarni, Masques et visages, Par-ci Par-là, Physionomies parisiennes509 et le tas des lithographies de Doré sur les sujets les plus divers, on est frappé d'une chose : l'un n'emploie que deux ou trois figures au plus, souvent une seule pour rendre son idée ; l'autre met en mouvement des foules, des multitudes. Tous deux ont fait par hasard un Départ de conscrit dont nous nous servirons pour rendre notre remarque sensible510. Voici comment Doré a compris la scène : sur le bord raviné d'un chemin vicinal, une jeune paysanne s'appuie et se renverse les mains au-dessus de sa tête avec un mouvement de désespoir digne des grandes douleurs antiques, tant la pose est noble dans sa rusticité et pathétiquement indiquée en deux ou trois coups de crayon. Au fond du chemin creux coule à pleines rives un torrent de conscrits parmi lesquels se trouve sans doute l'amant ou le fiancé de la pauvre fille ; il semble que tous les conscrits de France passent par ce chemin pour s'en aller à l'armée, car la queue du cortège s'enfonce à l'horizon, laissant pressentir d'autres anneaux encore. Absolument il est difficile de croire qu'un seul village ait fourni tant de numéros malheureux511 ; mais l'idée de la conscription ressort de cette image avec une netteté et une puissance singulières. Ce défilé devant cette statue humaine pétrifiée dans sa douleur agit avec force sur l'imagination ; il y a là quelque chose de plus que la réalité.
Dans Gavarni, au contraire, le conscrit est seul dans une campagne bossuée de quelques collines lointaines et au-dessus de laquelle croulent quelques gros nuages. Le chiffre 3 passé sous le cordon d'un vieux feutre déformé, indique tout de suite que ce malheureux en guenilles est une possibilité de maréchal de France. Sa figure exprime la contrariété d'avoir pêché maladroitement un mauvais numéro dans l'urne, et cependant à ses traits accentués et fermes, on voit que le paysan se résignera sans trop de peine à être un héros. – La légende porte : Le premier quart d'heure des sept ans512.
Cette manière est toute spirituelle, toute française, avec une touche de cette philosophie railleuse que Gavarni applique si à propos.
Pour donner encore un exemple du parti que le Balzac de la lithographie sait tirer d'une figure seule, décrivons en quelques mots une des physionomies parisiennes de ses derniers dizains : le fond représente ou plutôt fait deviner en quelques traits rapides, le parapet d'un quai que dépassent, reculées par la perspective, les maisons de l'autre bord. Le trottoir miroite glacé de boue. Une femme passe, longue, hâve, maigre, ruinée comme un vieux cheval de régie, mais ayant encore quelques restes de beauté dans ses performances. Un châle l'enveloppe, cachemire hors d'âge, usé jusqu'à l'âme et la corde, refusé pour quatre francs par les mesdames Nourrisson de la guenille513, fripé comme de l'amadou, imbibé du brouillard qui se résout en bruine pénétrante, drapant514 comme un linceul sur une morte. C'est tout un poème de dénuement, de douleur et de vice que ce châle lamentable. Quant au visage, il est blanc, froidi, usé par l'excès ancien et l'abstinence actuelle ; l'œil seul, noir de misère, fait tache dans ce masque pâle coupé de deux ou trois grandes rides. Les expressions peu galantes que Vautrin appliquait à Mme Michonnet515 dans la pension Vauquer, « Ninon cariée, Vénus du Père-Lachaise ! », vous reviennent involontairement en mémoire à l'aspect de ce spectre en bottines éculées. Un mot d'une brièveté sinistre au bas du dessin explique tout : « a eu calèche516 ». Quoiqu'il ne déclame jamais et ne se pique pas de rigorisme, c'est, quand il veut, un terrible moraliste que Gavarni. Avec son crayon, que ne peut égaler nulle plume descriptive, et sa légende où se résument en une phrase une page, un chapitre, tout un volume souvent, il a écrit la vraie comédie parisienne et le temps donnera à son œuvre une valeur immense.
Nous n'avons en aucune façon l'idée de faire un parallèle entre Doré et Gavarni. Ils ne se ressemblent pas : l'un imagine, l'autre observe. Gavarni, d'ailleurs, a fourni une longue carrière, se perfectionnant toujours, ne trahissant pas la moindre fatigue, et à chaque recueil se montrant plus vrai, plus large, plus profond, plus incisif ; Doré, quoique déjà ses dessins se comptent par milliers, a débuté hier ; il est tout jeune et à le voir, vous diriez presque un enfant. La gloire d'illustrateur, qu'il a si promptement acquise, ne lui suffit pas ; il rêve la peinture, et la grande peinture ; trois ou quatre ans de travail acharné, poursuivi dans ce but, lui ont assuré pour l'avenir la fortune, ou, pour mieux dire, la liberté, car tout artiste qui veut s'exprimer entièrement doit aujourd'hui être riche, avoir le pain et le temps, comme le dit avec tant d'éloquence M. Alfred de Vigny517, n'attendre aucune commande, ne pas subir la pression du goût actuel et pouvoir se moquer du jury. Gustave Doré l'a senti, et il a eu le bonheur, tout en se faisant une réputation, de se racheter de ces tristes servitudes de la vie qui pèsent d'un poids si lourd sur le talent et quelquefois l'étouffent. Sera-t-il, avec son originalité propre, le Delacroix de la génération qui va suivre ? Le monstre de génie sortira-t-il, irrésistible comme le lion, de la caverne où luisent dans l'ombre ses fauves prunelles et qu'il remplit déjà de rugissements formidables ? Nous ne prendrions pas sur nous de l'affirmer, mais cela ne nous surprendrait pas. Nous avons vu chez le jeune dessinateur assez de toiles ébauchées entre les courts répits que lui ont laissés le Rabelais, les Contes drolatiques, LeJuif errant, LeChevalier Jaufré et la belle Brunissende, le Musée anglo-français518 et ces mille publications auxquelles il trouve le temps de suffire pour affirmer que jamais plus rares et plus riches éléments ne se trouvèrent réunis dans le même homme. Avec cette férocité de travail jointe au don le plus merveilleux, où ne peut arriver un pareil artiste, lorsqu'il concentre ses forces éparpillées sur une même œuvre ? Peut-être G. Doré sera-t-il comme ce Lafage qui improvisait à la plume des compositions si magistrales, d'une anatomie si savante, d'un style si fier, qu'il étonna les Romains même au bas des fresques de Michel-Ange, et qui disparut sans laisser autre chose de lui que ces dessins fougueux, rayés par la griffe du génie, qu'on croirait faits d'après un grand maître dont l'œuvre peinte aurait disparu519. Ce serait encore là un beau résultat ; une situation enviable, mais il est inutile d'agiter à vide une question que le premier Salon résoudra sans doute favorablement – revenons aux lithographies, et parlons-en un peu pêle-mêle, comme elles se présentent520.
À des sujets tels que la Messe de minuit en Alsace, la Messe funèbre à Béhobie, l'Arbre de Noël, le Christmas, les Contrebandiers, les Sorcières se rendant au sabbat, succèdent des illustrations de l'Inde, qui ne ressemblent en rien à celles du prince A. Soltykoff, si naïves, si vraies et si empreintes de couleur locale521. C'est l'Inde imaginée de loin à côté de l'Inde copiée sur place. Ne cherchez pas une grande exactitude de détail dans ces scènes qui représentent des marches, des assauts, des batailles, des massacres, des mêlées furieuses d'Anglais et de Cipayes522, un chaos de femmes, de chevaux, d'éléphants, d'uniformes réguliers et de costumes barbares, au milieu d'incendies, d'explosions et d'écroulements ; mais vous y trouverez une grandeur et une abondance de composition surprenantes, des jets de mouvement d'une violence extrême, une sorte de fourmillement de lignes qui rend l'agitation du combat, des groupes de l'enlacement le plus touffu, des poses neuves et d'une hardiesse superbe, des raccourcis variant avec science l'aspect habituel du corps humain, tout cela indiqué au courant du crayon et jeté sur la pierre comme une première pensée sur du papier torchon. Car, vous le pensez bien, Gustave Doré ne cherche pas à faire des lithographies d'un joli grain, teintées d'ombres passées et fondues : avec sa facilité foudroyante, il devrait même se défier de ce procédé qui ne lui résiste pas suffisamment et laisse trop courir sa main rapide. La pierre parfois n'est pas assez chargée, assez nourrie, et vient un peu pâle. Quoiqu'il garde moins fidèlement le dessin du maître, le bois523 avec ses noirs intenses, ses blancs purs, ses effets violents et brusques, l'apparence de croquis à la plume pochés d'encre çà et là a quelque chose de plus primitif, de plus barbare, de plus légendaire et de plus mystérieux, qui nous semble mieux convenir au génie fantasque de l'artiste que la lithographie, trop onctueuse et trop douce pour de telles fougues.
504 Gautier a parlé de Doré dans L'Artiste juste un an auparavant (21 décembre 1856).
505 Dans la plus fameuse gravure de Dürer, Melencolia, c'est une chauve-souris stylisée qui déploie dans le ciel le cartouche sur lequel se lit le titre de l'œuvre.
506 Cet italique ironique évoque le professionnel dressant un inventaire (notaire ou huissier).
507 Ou Martin (1789-1854), peintre de vastes scènes tumultueuses, bibliques (Le Déluge) ou historiques. Gautier ne l'aimait guère.
508 C'est en 1856 que Doré publia treize illustrations pour La Légende du Juif errant, poème de Béranger d'après le roman de Sue. Ludolf Backhuyzen (1631-1708) a laissé de nombreuses marines représentant la Mer agitée (titre de plusieurs de ses tableaux, dont un au Louvre).
509 Par-ci, par-là et Physionomies parisiennes, deux suites de cinquante lithographies chacune, publiées de 1857 à 1858, forment deux nouvelles séries de Masques et visages, 280 lithographies publiées dans le journal Paris en 1852-1853.
510 La gravure de Gavarni s'intitule en fait, on le voit plus loin, « Le premier quart d'heure des sept ans » (n° XVIII de Par-ci, par-là) ; celle de Doré, « Départ des conscrits », est le n° 12 de l'album Vingt grandes lithographies.
511 On partait à l'armée ou on était exempté en fonction d'un tirage au sort ; les mauvais numéros étaient les plus petits, d'où plus loin le commentaire de Gautier sur le « chiffre 3 » du conscrit de Gavarni.
512 Durée, alors, du service militaire.
513 Mme Nourrisson est revendeuse de fripes dans Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac.
514 Voir p. 251, note 1.
515 En réalité Mlle Michonneau (Le Père Goriot, in Études de mœurs.Scènes de la vie privée, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1976, t. III, p. 220).
516 Cette gravure fait partie d'un diptyque surtitré « Bohèmes » (nos XII et XIII de Physionomies parisiennes).
517 Gautier cite le texte qui sert de préface à Chatterton (1835), « Dernière nuit de travail », vers la fin duquel Vigny dit du poète : « Il ne lui faut que deux choses : la vie et la rêverie ; le PAIN et le TEMPS. »
518 Doré a commencé à publier dès 1847 ; Gautier cite ici les séries qui ont assis sa notoriété : les Œuvres de Rabelais en 1854, les Contes drolatiques de Balzac en 1855, les Aventures du chevalier Jaufré, roman de Mary-Lafon, en 1856. Le Musée français-anglais est un mensuel auquel Doré donna près de 200 gravures entre 1855 et 1860.
519 Raymond de La Fage (1656-1684), « bohème avant la lettre » (E. Bénézit), eut de son vivant un très vif succès comme dessinateur.
520 Ces gravures tirées du Musée français-anglais forment un album in-folio de Vingt grandes lithographies non reliées, d'où l'indication « pêle-mêle » ; la première des gravures citées ensuite est le n° 3 de la série.
521 Alexis Soltykoff (1806-1859), archéologue, collectionneur, avait publié en 1848 des Lettres sur l'Inde illustrées par lui-même.
522 Les cipayes, soldats indigènes recrutés et dirigés par les Anglais, étaient en pleine révolte en 1857.
523 La gravure sur bois.