Sur les Leptodactylus du Brésil*

Après exclusion des espèces hétérogènes et de nombreux synonymes, nous distinguons les espèces brésiliennes suivantes: pentadactylus Laur., gigas Spix, typhonius Laur., mystaceus Spix, mystacinus Burm., gracilis d'Orbigny, nanus L. Mueller, rhodomystax Boul. et andreae L. Mueller. Des deux dernières espèces, qui habitent l'Amazonie, il n'existe qu'un très petit nombre d'exemplaires dans les collections européennes. Nous gardons vivantes les espèces ocellatus, mystaceus, mystacinus, nanus et pentadactylus, toutes provenant des environs de Rio, sauf la dernière, trouvée dans les états de Minas et de São Paulo.

L'espèce gigas, dont nous avons pris 3 exemplaires dans le Nord, n'est pas reconnue et pourrait passer pour nouvelle, car les auteurs considèrent le gigas de Spix comme synonyme de pentadactylus, à cause de sa grandeur. Pour nous, Spix a eu devant lui une autre espèce, bien distinguée. Le gracilis se trouve au Sud du pays, mais le typhonius et le nanus passent le tropique et seraient mieux connus s'ils se trouvaient près de l'eau. Les 3 premières espèces sont franchement aquatiques et leurs mâles adultes ont les bras épaissis et la voix mugissante.

Les autres espèces sont beaucoup plus petites; sauf peut-être le gracilis, elles sont terrestres et sifflent de différentes façons. La voix du nanus n'est pas surement connue. Le mystacinus et le mystaceus se cachent sous la terre et sont peu connus, mais on les entend très souvent. Même les oeufs et les têtards sont peu connus. La seule espèce connue partout où il y a de l'eau stagnante, est le Leptodactyle ocellé, qui varie beaucoup en apparence, mais peut toujours se distinguer facilement.