Sur la biologie des batraciens du Brésil *
L'ontogénie de deux petits batraciens des environs de notre capitale était jusqu'à maintenant inconnue.
Le premier est le Cystignathus (maintenant Leptodactylus) parvulus de Girard, redécrit à Santa Catarina par Lorenz Mueller sous le nom de Leptodactylus nanus. L. diptyx Boetger, du Paraguay, selon Parker, serait un autre synonyme et L. minutus Noble de la Guyane anglaise en paraít être un troième. L'espèce est certainement très répandue, mais se cache habituellement. Je possède un assez grand nombre d'individus provenant de plusieurs points de la chame littorale, trouvés généralement cachés, surtout sous des tas de feuilles sèches. On peut aussi les trouver à certaines époques grâce à l'appel métallique qui a été entendu et décrit par Budgett au Paraguay. Toutefois je considère les petites grenouilles comme des jeunes d'une autre espèce. En recherchant des Hylodes aux premiers stades, un garçon du laboratoire trouva au haut d'un petit talus, en terrain sec, une petite cavité contenant des oeufs assez grands, au milieu d'une écume mucilagineuse comme celle qui entoure les oeufs des Paludicolas. Plusieurs autres espèces de Leptodactylus déposent leurs oeufs dans des cavités semblables, mais généralement si près de l'eau que les têtards éclos peuvent y entrer facilement pendant une crue ou une pluie. Le têtard du parvulus, au contraire, se conserve dans le mucilage et ne peut vivre dans l'eau jusqu'au degré de métamorphose assez avancé pour qu'il puisse sauter. Après la chute de la queue, la petite Grenouille n'a que 7 mm de longueur.
Le Dendrophrynicus brevipollicatus Espada se montre sporadiquement dans les forêts de la chaíne maritime, en été seulement. En octobre 1931, nous avons trouvé, dans une Broméliacée, un couple de Denidrophryniscus adultes et une ponte d'une vingtaine d'oeufs jaunes et assez grands, agglutinés et collés à une feuille, un peu au-dessus de l'eau accumulée à as base. Les oeufs furent gardés hors de l'eau jusqu'à développement complet des jeunes têtards qui, au sortir de l'oeuf, tombaient dans l'eau où ils achevaient leur métamorphose. La formation de la main, avec le premier doigt réduit, confirmait qu'il s'agissait bien du Dendrophryniscus. Un peu plus tard on trouva, dans une autre plante de la même espèce et près du premier endroit, d'autres têtards du Dendrophryniscus qui évoluèrent parfaitement. Les jeunes Grenouilles, déjà sans queue, mais commencant à peine à montrer quelques dessins clairs sur fond noir, n'avaient que 5 mm de longueur totale (tête et tronc réunis) et sont les plus petites Grenouilles parfaites qui aient été observées ici. L'évolution complète à partir des oeufs se fait dans l'espace d'un mois.1