À ma grande surprise, Madame Lumbago me fixe sans dire un mot. Elle ouvre un tiroir de la cuisine, sort un marteau et un tournevis. Elle enlève les cadres sur la fausse porte et commence à dévisser les vis qui la fixaient.
Moi, je reste figée sur place. Je la regarde ouvrir le mur et je n’en crois pas mes yeux.
Toujours sans rien dire, elle pousse de côté le panneau de plâtre et va s’asseoir sur une chaise dans la cuisine. Devant moi il y a un grand trou noir. J’ai peur. Je ne sais plus quoi faire. Mon coeur cogne jusque dans mes pieds.
Comme dans un film, j’avance au ralenti et m’approche lentement de l’ouverture. Une odeur de vieille poussière et d’humidité me monte au nez. Je regarde à l’intérieur de la pièce. Au début, je ne vois rien dans l’obscurité puis lentement mes yeux s’habituent. Je distingue des ombres.
J’attends quelques minutes. J’entrevois un vieux chauffe-eau, quelques tuyaux rouillés par terre et le plancher est vide, vide, vide. Aucun fil d’araignée et aucun trésor! AUCUN TRÉSOR!!!
C’est comme si je recevais un coup de masse en plein front. Je reste figée comme une statue. Je ne comprends plus rien. Je suis toute mêlée. Des lumières s’allument et s’éteignent dans ma tête qui veut exploser. Mon corps ne sait plus quoi faire : va-t-il hurler, pleurer, se mettre à courir, tout briser?
Je tremble de partout. Je claque des dents. J’ai chaud et froid en même temps. Comme une somnambule, je vais rejoindre Madame Lumbago dans la cuisine. Elle me donne un verre de lait que je laisse sur la table.