Le présent recueil regroupe trois types de textes : 1. un ensemble de lettres adressées à divers correspondants tantôt proches, tantôt occasionnels ; 2. une série de textes publiés ou diffusés du vivant de Deleuze qui ne figurent pas dans les deux précédents volumes de textes posthumes (L’Île déserte et autres textes. Textes et entretiens 1953-1974 ; Deux régimes de fous. Textes et entretiens 1975-19951) ; 3. les quatre textes reniés par Deleuze publiés avant 1953, mais dont il est désormais impossible d’empêcher la publication2.
Ces trois sections forment des blocs tout à fait indépendants. En ce qui concerne les lettres, nous avons évidemment suivi l’ordre chronologique à l’intérieur de chaque ensemble, selon la date avérée ou présumée de l’envoi, en allant du plus ancien destinataire au plus récent. S’il n’y figure aucune lettre des destinataires, c’est parce que Deleuze ne conservait aucun courrier. À cet égard, il peut être utile de rappeler la mise en garde de Deleuze à propos de l’une des seules lettres dont il a autorisé la publication partielle de son vivant (lettre à Alain Vinson, reproduite dans le présent volume) ; dans un courrier du 4 octobre 1991, il demandait à son destinataire de « marquer la date et le caractère de lettre privée ». C’est ce qui le distingue de certains auteurs qui considèrent leurs lettres comme des prolongements de l’œuvre en cours. D’une manière générale, Deleuze n’accordait aucune importance aux lettres – au sens où elles auraient fait partie de son œuvre – raison pour laquelle il n’a conservé aucune de celles qu’il a reçues, quel qu’ait pu en être l’expéditeur.
Concernant la série des textes publiés du vivant de Deleuze, il s’agit tantôt de textes depuis longtemps indisponibles, publiés à des périodes diverses dans des revues ou des quotidiens, tantôt de textes inédits – tel le cours sur Hume que Deleuze envisageait de publier, comme le mentionne l’esquisse de bibliographie (reproduite à la suite de cette présentation) –, ou ce long entretien avec Félix Guattari et Raymond Bellour enregistré au printemps 1973, après la sortie de L’Anti-Œdipe, et resté inédit.
Enfin, les textes de jeunesse écrits par Deleuze entre vingt et vingt-deux ans figurent en fin de volume.
Nous avons systématiquement reproduit chaque texte dans sa version initiale, en y apportant les corrections d’usage, exception faite de l’entretien sur L’Anti-Œdipe retranscrit à partir d’une bande audio.
Nous n’avons pas voulu alourdir les textes de notes. Nous nous sommes bornés à donner quelques précisions biographiques avant chaque texte quand elles éclairaient les circonstances de sa rédaction.
Le même principe a prévalu pour les lettres qui exigeaient toutefois davantage d’informations compte tenu de leur caractère souvent allusif. Deleuze ne datait ni ne situait toujours ses envois, d’où certaines dates approximatives, rétablies grâce au contexte.
Nous avons précisé les références de certaines citations quand elles manquaient ou étaient incomplètes. Toutes ces précisions ou corrections entre crochets sont de l’éditeur. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs été actualisées pour que le lecteur d’aujourd’hui puisse s’y reporter plus facilement. Toutes les notes de l’éditeur sont appelées par des astérisques et par des lettres. Toutes les notes appelées par des chiffres sont de Deleuze.