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Face aux partis

De Gaulle est parfaitement conscient que l’Assemblée consultative d’Alger n’a guère de légitimité démocratique. D’ailleurs, même après son transfert à Paris et son renforcement par des délégués de la Résistance intérieure, et bien qu’elle donne de la voix, le Général demeure décidé à faire élire une assemblée constituante. Il s’y est engagé par une ordonnance d’avril 1944, signée à Alger, ajoutant même un délai : au plus tard une année après la Libération. Un délai qu’il entend, comme démocrate, raccourcir le plus possible. Quant à l’exécutif, de Gaulle, disciple d’André Tardieu, entend le renforcer sans toutefois rompre gravement l’équilibre des trois pouvoirs. De juristes, il ne manque point, entouré qu’il se trouve par François de Menthon, René Cassin, Pierre-Henri Teitgen, René Capitant, Pierre Laroque, Michel Debré, Jules Jeanneney, Alexandre Parodi, Henri Donnedieu de Vabres, Pierre Tissier…

Référendum et élections législatives

Le Général hésite longtemps entre le retour à un régime voisin de la IIIe République, une option défendue par le président Édouard Herriot (envers lequel, pourtant, de Gaulle éprouve une profonde méfiance), et un régime nouveau souhaité par le président Léon Blum, en particulier dans un ouvrage écrit pendant sa captivité, À l’échelle humaine. Il s’y est déclaré favorable à un exécutif plus fort non dépendant de la Chambre des députés. Un moment tenté par la continuité avec la Constitution de 1875, de Gaulle, inhabituellement hésitant, finit par suivre les conseils de Jules Jeanneney.

Le 7 juillet 1945, le Conseil des ministres annonce sa décision de faire élire une Assemblée constituante, décision qui l’éloigne d’un retour à la République précédente.

Le 17 août, le Conseil des ministres adopte les textes qui seront soumis à référendum le 21 octobre suivant. Les Français devront émettre trois votes, dont l’un pour l’élection des députés et les deux autres en répondant à deux questions : « Voulez-vous que l’Assemblée élue ce jour soit constituante ? » et « Approuvez-vous que les pouvoirs publics soient – jusqu’à la mise en vigueur de la nouvelle Constitution – organisés conformément aux dispositions du projet de loi dont le texte figure au verso de ce bulletin ? » Autrement dit que l’Assemblée élue seulement pour six mois soit purement constituante tout en gérant l’État, en votant les lois, budget compris. Bref, qu’elle possède toutes les prérogatives d’une Assemblée délibérante. Sur suggestion de Claude Bourdet et Vincent Auriol, le gouvernement est rendu responsable devant l’Assemblée. En ce qui concerne le choix du mode de scrutin, si décisif, de Gaulle préfère la proportionnelle au scrutin uninominal à deux tours. Ce faisant, il fait la part belle aux partis politiques mais évite une alliance socialo-communiste au second tour qui pourrait déboucher sur une Assemblée massivement à gauche. L’impossibilité de pratiquer un redécoupage électoral lui rend, on ne peut le nier, ce choix presque obligatoire.

Le PCF (cinq millions de voix) et la SFIO (quatre millions) obtiennent la majorité des sièges avec trois cent deux députés sur cinq cent quatre-vingt-six. Mais le MRP (4,5 millions de suffrages) est devenu le second parti de France avec cent cinquante-deux députés, à égalité avec les communistes, devançant les socialistes. Les trois partis se tiennent dans un mouchoir en obtenant chacun environ un quart des voix. Les radicaux de même que les modérés se sont effondrés alors que l’UDSR (Union démocratique et socialiste de la Résistance) de René Pleven arbore fièrement quarante-deux élus. Lorsque l’Assemblée se réunit le 6 novembre 1945, elle entend bien jouir de toutes ses prérogatives.

Les principaux partis

Après l’élection, le 8 novembre 1945, de son président, Félix Gouin, l’Assemblée constituante désigne, le 13 novembre, à l’unanimité, le général de Gaulle président du gouvernement. Il n’a pas fait acte de candidature. Immédiatement, pour la composition du nouveau gouvernement, le Général se heurte aux volontés et ambitions contradictoires des partis. De Gaulle ne peut être surpris : c’est lui qui les a associés au CNR. Les voilà pleins d’allant, animés très largement par les revenants de la IIIe République, et décidés à gouverner le pays comme sous la précédente République. Par construction, l’homme qui n’a cessé de vouloir réunir les Français autour de la cause sacrée de la Résistance rejette l’idée même de partis, par essence diviseurs, discutailleurs, verbeux, emphatiques et d’abord concentrés sur leurs intérêts particuliers. Il espérait voir les vieux schémas emportés par la débâcle de 1940. Il n’en est rien. Seuls élus du peuple, les députés entendent gouverner, y compris contre la figure tutélaire du général de Gaulle qu’ils jugent déjà inadaptée au temps de paix.

Le Parti communiste, premier parti de France avec 27,1 % des suffrages, est désormais dirigé par Maurice Thorez. Ce dernier, blanchi par de Gaulle dès décembre 1944, écarte toute tentation de prise de pouvoir par les armes ou par la grève générale et, sans le soutenir (il n’est que d’écouter les discours si critiques de Jacques Duclos), entend permettre au gouvernement de Gaulle de remettre en route le pays. Le rapprochement franco-russe, même très superficiel, est ainsi largement pris en compte par le PC français.

Avec 24,9 % des voix, la SFIO des Jules Moch, Vincent Auriol, André Philip, Félix Gouin, Paul Ramadier, Christian Pineau, François Tanguy-Prigent, René Mayer, Robert Lacoste et bien sûr Léon Blum (qui refuse d’entrer au gouvernement comme ministre d’État) a longtemps coopéré en résistance avec le général de Gaulle. Le Général respecte ces hommes de belle valeur intellectuelle qui incarnent un courant social qu’il n’est pas loin de considérer comme dominant en France. Mais leur entente ne dure pas. Sans doute troublés de n’avoir obtenu que la troisième place aux élections, ils mettent en cause leur accord avec de Gaulle et estiment qu’il a soutenu en sous-main MRP et UDSR.

Le MRP, constitué en novembre 1944, se donne Maurice Schumann pour président. Après moins d’une année d’existence, son succès politique peut être qualifié d’éblouissant. Il recueille 25,6 % des voix. Ses leaders, Georges Bidault, François de Menthon, Pierre-Henri Teitgen, Edmond Michelet, affichent ouvertement un engagement démocrate-chrétien, ce qui conduit René Pleven, ferme partisan d’une laïcité affichée, à s’en démarquer, contrairement au souhait de De Gaulle. Y voir un parti de droite serait une mauvaise analyse, car il s’agit plutôt d’un parti de gauche modérée et humaniste, même si son électorat est bien de droite.

Enfin, l’UDSR, née du Mouvement de libération nationale, issu donc de la Résistance, fidèle en quelque sorte aux messages de Jean Moulin et de Pierre Brossolette, rassemble ces résistants qui ne veulent en aucun cas rejoindre le communisme. Ils ont pour figures centrales Jacques Soustelle, Jacques Baumel, Eugène Claudius-Petit et surtout un patron, René Pleven.

La constitution du gouvernement

De Gaulle commence dès le 15 novembre 1945 par se heurter à la volonté du PCF d’obtenir les trois ministères régaliens. Il refuse de céder, dans un discours retransmis par la radio : « Autant j’étais disposé à associer largement à l’œuvre économique et sociale du gouvernement les hommes provenant du parti, dont il s’agit, autant je ne croyais pas pouvoir leur confier aucun des trois leviers qui commandent la politique étrangère, savoir, la diplomatie qui l’exprime, l’armée qui la soutient, la police qui la couvre. »

Une première fois, de Gaulle remet en cause son mandat par lettre adressée à Félix Gouin. L’Assemblée lui ayant demandé de reprendre la négociation, il accepte un compromis qui lui évite de se dédire totalement. Ainsi le ministère de la Défense nationale est-il fractionné en deux : l’Armement va au communiste Charles Tillon et les Armées au MRP Edmond Michelet.

Au total, le gouvernement constitué le 21 novembre 1945 comprend vingt-deux membres dont cinq communistes, cinq SFIO, cinq MRP, deux UDSR (Jacques Soustelle aux Colonies et René Pleven aux Finances), un radical-socialiste (Paul Giacobbi à l’Éducation nationale), un membre du Parti républicain de la liberté (Louis Jacquinot, ministre d’État), enfin, deux indépendants (André Malraux à l’Information et Raoul Dautry à la Reconstruction et à l’Urbanisme).

Les communistes se voient confier au total cinq ministères : un ministère d’État pour Maurice Thorez, l’Armement (Charles Tillon) et trois autres portefeuilles économiques : Ambroise Croizat au Travail, Marcel Paul à la Production industrielle et François Billoux à l’Économie nationale. Les voilà ainsi tenus de soutenir la reconstruction.

La SFIO, outre le ministre d’État Vincent Auriol, compte quatre portefeuilles : André Tixier à l’Intérieur, François Tanguy-Prigent à l’Agriculture et au Ravitaillement, Eugène Thomas aux PTT et Jules Moch aux Transports et Travaux publics.

Le MRP, outre le ministre d’État Francisque Gay, détient également quatre ministères : Pierre-Henri Teitgen aux Sceaux, Georges Bidault aux Affaires étrangères, Robert Prigent à la Population et, donc, Edmond Michelet aux Armées.

Élu une seconde fois, à l’unanimité, président du gouvernement, le 23 novembre 1945, de Gaulle comprend vite que les députés préparent une réforme de la Constitution inacceptable pour lui. La commission constituée autour d’André Philip (président) et de François de Menthon (rapporteur) a prévu de réduire le président de la République à un fantoche, élu par l’Assemblée, ne présidant plus le Conseil des ministres ni le Comité de défense nationale, privé du droit de grâce, ayant perdu le pouvoir de désigner le président du Conseil. Il s’agit là d’une provocation grossière que François de Menthon amplifie en refusant d’informer de Gaulle sur le cours de ses travaux au nom de la séparation des pouvoirs !

Au début du dernier chapitre des Mémoires de guerre, de Gaulle écrit :

« Voici novembre [1945]. Depuis deux mois, la guerre est finie, les ressorts fléchissent, les grandes nations n’ont plus cours. Tout annonce que le régime d’antan va reparaître, moins adapté que jamais aux nécessités nationales. Si je garde la direction, ce ne peut être qu’à titre transitoire. »

La crise finit par éclater sur le vote du budget. Un député socialiste, peut-être (ou plutôt sans doute) agité par André Philip, déclenche l’offensive finale en exigeant un abattement considérable et excessif de 20 % sur les crédits de la Défense nationale (il est vrai très lourds puisque prévus à hauteur de 28 % des dépenses). Cette fois la coupe est pleine. Certes, le budget militaire est voté mais avec un amendement de l’UDSR qui exige une réforme rapide de l’armée pour éviter l’abattement de 20 %.

De Gaulle décide de s’en aller. Il décrit ainsi son 1er janvier 1946 :

« Ce soir-là, sondant les cœurs et les reins, je reconnus que, décidément la cause était entendue, qu’il serait vain et, même, indigne d’affecter de gouverner, dès lors que les partis, ayant recouvré leurs moyens, reprenaient leurs jeux d’antan, bref que je devais maintenant régler mon propre départ. »

Et de Gaulle d’affirmer devant l’Assemblée sa conception des choses et de pronostiquer les malheurs provoqués par un régime d’assemblée dépourvu de pouvoir exécutif :

« Le point qui nous sépare, c’est une conception générale du gouvernement et de ses rapports avec la représentation nationale. Nous avons commencé à reconstruire la République. Après moi, vous continuerez de le faire. Je dois vous dire en conscience – et sans doute est-ce la dernière fois que je parle dans cette enceinte – que si vous le faites en méconnaissant notre histoire politique des cinquante dernières années, si vous ne tenez pas compte des nécessités absolues d’autorité, de dignité, de responsabilité du gouvernement, vous irez à une situation telle, qu’un jour ou l’autre, je vous le répète, vous regretterez amèrement d’avoir pris la voie que vous aurez prise. »

S’étant éloigné de Paris après avoir marié sa fille Élisabeth avec le commandant Alain de Boissieu, le 3 janvier 1946, de Gaulle va prendre quelque repos sur la Côte d’Azur, à Antibes, avant d’adopter sa décision définitive. Il est de retour à Paris le 14 janvier. Jules Moch rapporte, dans Rencontre avec Charles de Gaulle, qu’étant venu l’accueillir, le Général lui déclare : « Le débat sur la réduction des crédits de la Défense nationale m’a convaincu qu’il m’est impossible de gouverner avec les partis… Puisque je ne puis gouverner comme je le veux, c’est-à-dire pleinement, plutôt que de me laisser ligoter, plutôt que de voir démembrer mon pouvoir, je m’en vais ! »

Un très violent accrochage avec Édouard Herriot, le 16 janvier 1946, voit de Gaulle rappeler à l’ancien président du Conseil sa rencontre confuse de l’été 1944 avec l’ambassadeur allemand Abetz et Pierre Laval. Le 19 janvier 1946, décision prise (sans doute depuis le 16), le président du gouvernement convoque ses ministres. En aucun cas, il ne saurait ressembler à un nouvel Albert Lebrun, ni affronter chaque jour les députés sur les grands sujets, ni privilégier l’art oratoire malgré ses dons pour tenter de convaincre.

« À l’exception d’Auriol et de Bidault qui se trouvaient alors à Londres, et de Soustelle au Gabon, tous étaient réunis le dimanche 20, au matin, dans la salle dite “des armures”. J’entrai, serrai les mains et, sans que personne s’assît, prononçai ces quelques paroles : “Le régime exclusif des partis a reparu. Je le réprouve. Mais, à moins d’établir par la force une dictature dont je ne veux pas, et qui, sans doute, tournerait mal, je n’ai pas les moyens d’arrêter cette expérience. Il me faut donc me retirer. Aujourd’hui même j’adresserai au président de l’Assemblée nationale une lettre lui faisant connaître la démission du gouvernement. Je remercie bien sincèrement chacun de vous du concours qu’il m’a prêté et je vous prie de rester à vos postes pour assurer l’expédition des affaires courantes jusqu’à ce que vos successeurs soient désignés.” Les ministres me firent l’effet d’être plus attristés qu’étonnés. Aucun d’entre eux ne prononça un mot… »

Cette lettre adressée le 20 janvier 1946 par le général de Gaulle à Félix Gouin semble quelque peu irréelle, comme si le Général avait souhaité déguiser la situation concrète fort difficile du pays et atténuer ce que certains pourraient qualifier d’« abandon de poste ». Il spécifie d’ailleurs qu’« il fit en sorte qu’il n’y eût pas une ombre de polémique ».

Reprenons quelques passages de ce courrier adressé à la Chambre : « Si je suis resté à la tête du gouvernement après le 13 novembre 1945, c’était pour assurer une transition nécessaire… Aujourd’hui après d’immenses épreuves, la France n’est plus en situation d’alarme. » La France vient tout de même en un an de dévaluer de 62 %. « Mais la vie même des Français est, pour l’essentiel, assurée. L’activité économique se relève. » La hausse des prix de 27 % en 1944 atteint 38 % en 1945 et 64 % en 1946. C’est dire que le niveau de vie diminue nettement malgré la reprise d’une production tombée à un niveau très bas. « Nos territoires sont entre nos mains. Nous avons repris pied en Indochine. La paix publique n’est pas troublée. À l’extérieur, en dépit des incertitudes qui subsistent, l’indépendance est fermement rétablie. » Ce qui est faux en Syrie et au Liban. « Nous tenons le Rhin. Nous participons, au premier rang, à l’organisation internationale du monde et c’est à Paris que doit se réunir, au printemps, la première conférence de la paix. » Dite « des vingt et une nations ». Elle se tiendra effectivement à Paris en 1946.

Difficile d’avoir une appréciation objective de la décision du Général de quitter le pouvoir. Une usure après tant d’efforts depuis 1940 semble hors de propos. Une volonté de ne pas affronter les partis : la suite, avec la création du RPF (Rassemblement du peuple français), voue cette hypothèse aux poubelles de l’Histoire. Sans doute faut-il intégrer la prise de conscience d’une situation économique désastreuse, exigeant un effort quotidien dans un domaine où il ne possède, à cette époque, que peu d’aisance. Peut-être craint-il de s’y user et de perdre ainsi sa crédibilité. S’il veut demeurer un recours, il lui faut prendre du recul. La stratégie adoptée semble bien la suivante : critiquer les partis de l’extérieur en soulignant leurs échecs tant coloniaux qu’économiques et sociaux. N’oublions pas chez de Gaulle le souci de l’image : il lui fait réussir une belle sortie pour préserver, chez les Français, l’envie de le rappeler.

Pour cette raison, de Gaulle quitte la scène mais point le théâtre. Délaissant Neuilly, il s’installe dans un pavillon de chasse dans le parc royal de Marly jusqu’en mai 1946. Il pensait, comme le souligne Jean Lacouture, en rendant public le contenu d’un entretien avec Michel Cailliau, neveu du Général, « que les Français le rappelleraient très vite »…

Rien ne se passant comme prévu, de Gaulle prend donc la décision d’un second retrait. Après avoir fait procéder aux réparations nécessaires à La Boisserie, il part s’installer à Colombey-les-deux-Églises. Mais il ne tient pas en place. Le discours de Bayeux de l’été 1946 puis la création du RPF en 1947 le relancent dans l’action politique et la volonté de reconquérir le pouvoir suprême. Il n’en peut plus de demeurer en permanence à Colombey. Le voilà transportant ses quartiers à l’hôtel La Pérouse, en plein cœur du VIIIe arrondissement. L’échec constaté du RPF, dès 1952, le ramène à La Boisserie. Le solitaire de Colombey-les-deux-Églises y compose son image pour l’éternité et, dans ses Mémoires de guerre, le voici trouvant sa posture aux yeux tant de lui-même que de l’Histoire :

« C’est ma demeure. Dans le tumulte des hommes et des événements, la solitude était ma tentation. Maintenant, elle est mon amie. De quelle autre se contenter quand on a rencontré l’Histoire. […] Le silence emplit ma maison. De la pièce d’angle, où je passe la plupart des heures du jour, je découvre les lointains dans la direction du couchant. Au long de quinze kilomètres, aucune construction n’apparaît… Pourtant dans le petit parc – j’en ai fait quinze mille fois le tour ! – les arbres que le froid dépouille manquent rarement de reverdir et les fleurs plantées par ma femme renaissent après s’être fanées… Le destin est-il donc scellé ? Est-ce, pour toujours, la victoire de la mort ? Non ! Déjà, sous mon sol inerte, un sourd travail s’accomplit. Immobile au fond des ténèbres, je pressens le merveilleux retour de la lumière et de la vie. »

Ces dernières lignes du dernier et troisième volume des Mémoires de guerre, publié en 1959 chez Plon, ne sont-elles qu’un pressentiment ou déjà la préparation dissimulée du retour glorieux de 1958 ?