Que le général de Gaulle ne soit point un économiste, qui le conteste ? Cependant, ce militaire sait que, lorsque l’intendance ne suit pas, la débâcle est certaine. Il en a étudié les manifestations les plus évidentes dans la France de l’été 1870 et n’a pas été sans constater que l’armée a manqué être défaite, en 1914, en raison de l’absence de casques, de manteaux, de pantalons aux couleurs discrètes (bleus ou bruns), de mitrailleuses, de canons lourds de gros calibre… Par ailleurs, il a pu observer les conséquences, sur le régime de la IVe République, du désordre financier et du glissement du franc (trois dévaluations de 44 % en 1948, 22 % en 1949 et 20 % en 1957). N’a-t-il pas dû lui-même, à son retour sur le sol national, considérablement déprécier le franc en 1944 et 1945, pour acter la réalité du pillage nazi et prendre en compte les conséquences de la guerre ?
Le plan Rueff-Pinay
Certes, de Gaulle a rejeté le plan Mendès France de 1944 qui exigeait trop d’une France épuisée, mais qui aurait sans doute pu briser le couple infernal inflation-dévaluation s’il l’avait accepté. En 1958, il a pleinement conscience que l’économie et la finance décideront de son succès ou de son échec. Pas de redressement sans monnaie stable ! Pas de partage des fruits de l’expansion dans l’inflation ! Pas de croissance dans le déficit extérieur ! Et il l’écrit, avec une totale sérénité et quelque humour, dans ses Mémoires d’espoir :
« C’est pourquoi, à la tête de la France, dans le calme ou dans l’ouragan, les problèmes économiques et sociaux ne cesseront jamais d’être au premier plan de mon activité comme de mes soucis. J’y consacrerai une bonne moitié de mon travail, de mes audiences, de mes visites, de mes discours. »
C’est dire, par parenthèse, à quel point le reproche obstinément adressé à de Gaulle de s’être désintéressé de l’économie et de la finance est toujours apparu dérisoire aux historiens objectifs.
La situation héritée est détestable : déficit extérieur, déficit budgétaire, caisses vides. « Les réserves ne représentant au 1er juin 1958 que l’équivalent de 630 millions de dollars en or et en devises, soit la valeur de cinq semaines d’importations », écrit lui-même le général de Gaulle. D’autant plus qu’une moitié de la dette est exigible dès 1958. On voit là l’impact terrible du coût des guerres successives en Indochine et en Algérie, même s’il n’est pas douteux que, sous la IVe République, la croissance forte a permis une amélioration spectaculaire du niveau de vie des Français. Mais il s’agit d’une économie dopée à l’inflation et protégée par des barrières douanières.
De Gaulle, au contraire, est décidé à s’attaquer à l’impasse budgétaire, à briser certains freins à la croissance ; enfin, à ouvrir l’économie à la concurrence européenne. Il estime ainsi, et ceci est essentiel, protéger l’ordre social. La liberté économique se conjugue harmonieusement avec la famille, le devoir, la patrie, le sens des autres… Très proche de la pensée libérale de Jacques Rueff, il est, sans doute, le premier et le dernier réformateur de l’économie française sous la Ve République. Jacques Rueff comme Charles de Gaulle sont ainsi des adeptes du disraélisme. De Gaulle l’a déjà montré après-guerre dans sa façon de traiter l’héritage économico-social du pétainisme. Chacun se souvient de la maxime du grand Anglais : « Préserver ce qui vaut, changer ce qu’il faut. » Et ce qu’il faut, pour l’économie nationale, le général de Gaulle en est pleinement conscient et le veut avec sa détermination habituelle.
C’est sans plaisir que de Gaulle fait appel à Antoine Pinay, l’homme qui a su ramener la confiance en 1952 par un grand emprunt public. En effet, Pinay a voté les pleins pouvoirs au Maréchal, a été membre du Grand Conseil, a été décoré de la francisque. Il est également l’un de ceux qui ont brisé le RPF. Aussi, le Général ne va-t-il pas le laisser agir seul.
Dès le 13 juin 1958, Antoine Pinay, le nouveau ministre de l’Économie et des Finances, lance à nouveau un grand emprunt d’État indexé sur l’or, agrémenté d’avantages fiscaux (exonérations d’impôts sur les successions et les revenus). Il recueille 184 milliards de francs, soit 27 % du déficit budgétaire, et plus de 70 tonnes d’or rentrent dans les caves de la Banque de France. Après avoir évité ainsi un étranglement complet et rétabli la trésorerie publique, Antoine Pinay s’efforce de présenter un budget en équilibre. Difficile d’y parvenir sans augmenter les impôts tout en baissant les droits de douane (comme le prévoit le traité de Rome).
Le cabinet constitué autour de Georges Pompidou, venu lui-même de la banque Rothschild, et notamment Roger Goetze (ancien directeur de cabinet de Pierre Mendès France, ancien directeur du Budget) et Antoine Dupont-Fauville, brillant inspecteur des Finances, ne fait guère confiance à Antoine Pinay, jugé trop peu technicien. Il impose, grâce au soutien du général de Gaulle, le recours à une mission de réflexion sur le fond, et la confie à Jacques Rueff. Cet homme exceptionnel a largement conçu le plan de redressement et de stabilisation de Raymond Poincaré en 1926, pleinement contribué entre les deux guerres au redressement financier de la Grèce, de la Bulgarie, du Portugal, avant que d’occuper le poste de sous-gouverneur de la Banque de France pendant le ministère Paul Reynaud de 1939. Il joue, après-guerre, un rôle éminent dans la détermination des dommages de guerre, avant d’occuper des fonctions principales au sein des institutions européennes naissantes. Il estime, comme le Général et comme Pierre Mendès France (n’a-t-il pas été, sous le Front populaire, le conseiller écouté de Léon Blum et de Vincent Auriol ?) qu’il faut un plan drastique en 1958, et que le désordre financier d’une nation marque le début de sa servitude. Il préconise le retour à une monnaie solide, la fin de la création monétaire illimitée par la planche à billets et, donc, la réduction de plus de 50 % du déficit budgétaire, le remboursement de la dette au moyen de la création d’une Caisse autonome d’amortissements (comme en 1926) et, enfin, le recours à l’épargne financière (emprunts publics et émissions boursières) pour le financement des entreprises.
Jacques Rueff se met immédiatement au travail, s’appuyant sur des personnalités de grand talent comme Jean Guyot, de Lazard Frères, Jean Saltes, le sous-gouverneur de la Banque de France, Raoul de Vitry, le président de Pechiney, et Maurice Lorain, le président de la Société Générale.
Il faut quelque peu forcer Pinay, rétif aux mesures audacieuses. Aussi est-ce en présence du général de Gaulle, de Georges Pompidou, de Roger Goetze et du gouverneur de la Banque de France, Wilfrid Baumgartner, que Jacques Rueff propose des mesures drastiques très complètes, le 18 novembre 1958, comportant : une dévaluation conservatoire immédiate de 17,45 % afin de relancer les exportations tricolores ; la limitation des dépenses (réduction des crédits aux entreprises pour les contraindre à émettre sur le marché financier, mais aussi des subventions sociales et agricoles et du déficit des entreprises publiques) ; la création du nouveau franc (un franc lourd, gaullien, valant 100 francs d’avant) ; la lutte contre l’inflation par la réduction de la demande intérieure, à partir d’une hausse significative des tarifs publics (électricité, gaz, charbon, transports, poste, tabac) et également des taxes sur le vin et l’alcool ; enfin, l’application des réductions tarifaires européennes (10 %) contraignant agriculteurs et industriels à investir pour améliorer leurs prix de revient et de vente et, ce faisant, leur capacité concurrentielle internationale.
Le 8 décembre 1958, le plan est adopté. Jacques Rueff, qui a promis la stabilisation de la monnaie et le redressement de la balance des paiements, va gagner son pari. Dans son ouvrage De l’aube au crépuscule, il rappelle que le général de Gaulle n’était pas si confiant que cela, et qu’il a dû s’engager comme jamais à promettre un résultat. Toujours ce goût du Général pour les paris impossibles… Un pari d’autant plus difficile que Charles de Gaulle, dans le même temps, accélère le développement de son programme nucléaire et augmente les dépenses de guerre en Algérie, pour emporter définitivement la guerre.
Ainsi le Général accepte-t-il, en 1958, ce qu’il a refusé en 1944-1945. Il est vrai que le niveau de vie des Français s’est largement redressé à partir de 1950 et qu’une cure d’austérité devient, dès lors, acceptable.
L’adoption du plan Rueff est néanmoins difficile. Plusieurs ministres socialistes, Guy Mollet, André Boulloche, menacent de démissionner, de même qu’Antoine Pinay. Alors de Gaulle, qui vient d’être élu président de la République, propose, avec un certain cynisme, de tout quitter. Le 27 décembre, le Conseil des ministres entérine la totalité du plan. Rien à voir avec l’épouvantable conseil interministériel de la veille, qui a vu Pompidou vaciller sous les critiques. Et, le 28 décembre 1958, c’est à la télévision que le Général justifie, devant les Français, la nécessité de ce plan de redressement très pesant : « J’ai décidé de remettre nos affaires en ordre réellement et profondément », débute-t-il, assumant son rôle de guide de la nation.
Le succès du plan sera réel, en raison de sa globalité. Après une année 1958 difficile marquée par une très légère régression du PNB, dès 1959, l’économie se redresse. Le commerce extérieur devient positif et les réserves se reconstituent. Seule la croissance demeure encore un peu faible, autour de 3 %. Mais, dès 1960, elle s’envole.
Des ordonnances pour réformer en quelques mois
Comme il l’a déjà réalisé en 1944-1945, le général de Gaulle, au-delà du redressement de la situation financière, est décidé à s’attaquer en profondeur aux racines du mal français. Comme la fois précédente, il procède par ordonnances. Non pas que l’héritage soit, en matière économique, si détestable : il n’existe aucun chômage et le nombre des naissances dépasse huit cent mille (huit cent neuf mille en 1958) pour une population de quarante-cinq millions d’habitants. Rappelons qu’en 2018, la France a enregistré sept cent cinquante-huit mille naissances pour une population de soixante-sept millions d’habitants. Préparées par Georges Pompidou, les réformes sont adoptées par ordonnances en raison des pleins pouvoirs dont dispose le général de Gaulle, chef du gouvernement, et s’appliquent dès le début de l’année 1959. Le tout forme un dispositif impressionnant et structuré touchant au logement et à l’urbanisme, au social (relation capital-travail, emploi), à l’enseignement, à la santé, au judiciaire, à la recherche, à la dépendance énergétique (lancement de la filière de production d’électricité d’origine nucléaire, stockage de gaz) ; enfin, à la recherche.
Les principales mesures se regroupent autour de six thématiques :
1) L’accélération de la construction de logements sociaux dont le pays manque cruellement, comme l’a rappelé brutalement le cri d’alarme de l’Abbé Pierre du 1er février 1954. Un budget de 30 milliards est affecté. Le Général est également soucieux de développer le locatif avec la création des SII (Sociétés immobilières d’investissement). Le tout doit s’insérer dans une politique plus active de la Ville par l’instauration des ZUP (zones d’urbanisation prioritaires), des lotissements, et par une modification des plans d’urbanisme. Une simplification des règles administratives est aussi recherchée, allégeant les démarches tant des promoteurs (Code de l’urbanisme revu et corrigé) que des particuliers acquéreurs de leur logement. S’y ajoute, enfin, l’obligation du raccordement des réseaux d’eau aux égouts.
2) Dans le domaine social, le 7 janvier 1959, l’ordonnance sur l’intéressement des ouvriers et des salariés dans l’entreprise vise au partage des fruits financiers de l’expansion : versement pécuniaire et distribution d’actions gratuites au personnel. Le Général est tout particulièrement attaché à cette véritable révolution légale, qui oblige le patronat à partager gains et capital. Il entend favoriser ainsi l’apparition de nouvelles relations entre patrons et salariés au travail et donner naissance à une société plus juste et plus apaisée. La création de l’Assédic, pour gérer les demandeurs d’emploi et verser les indemnités de chômage, va dans le même sens.
3) La mise en place, le 30 décembre 1958, des CHU (centres hospitaliers universitaires) permet de relier université et soins hospitaliers, en professionnalisant les chefs de service. Une gageure pour un pays qui n’a plus obtenu de prix Nobel de médecine depuis 1928 (celui de Charles Nicolle).
4) La restructuration de la carte judiciaire en remplaçant des juges de paix et des tribunaux civils par des tribunaux d’instance et de grande instance. Un Centre national d’études judiciaires, ancêtre de l’École nationale de la magistrature, voit aussi le jour, tandis qu’une juridiction d’application des peines est mise en place.
5) La recherche est également réorganisée après ce désespérant constat d’une France recevant ses derniers prix Nobel en physique en 1929, avec Louis Victor de Broglie, et en chimie en 1935, avec les époux Joliot-Curie. Désormais mission d’État, la recherche est aux mains, à partir du 28 novembre 1958, d’un Comité interministériel piloté par un délégué général. Le chimiste Pierre Piganiol en est le premier titulaire.
6) L’approvisionnement énergétique : le Général recherche, en dépit de l’existence des gisements algériens (pour combien de temps ?), une indépendance d’approvisionnement, avec le lancement de la filière de production d’électricité nucléaire graphite-gaz et la construction d’installations de stockage souterrain de gaz.
Le nouveau Premier ministre
Plus d’un mois avant son entrée en fonction, le général de Gaulle avertit Michel Debré qu’il sera le premier Premier ministre de la toute nouvelle Ve République. Pierre Chatenet, Jean-Marcel Jeanneney, Pierre Racine sont mis dans la confidence, en vue d’une réflexion sur la constitution du cabinet du futur Premier ministre.
L’accoucheur de la nouvelle Constitution, Michel Debré, voit ainsi sa fidélité, son intelligence, sa connaissance du milieu parlementaire, sa puissance de travail incomparable récompensées. Son parti pris pour les pieds-noirs sert plutôt un chef de l’exécutif encore soucieux d’éviter un soulèvement militaire, et lui garantit un canal privilégié de dialogue avec les partisans de l’Algérie française. Quant à l’interprétation de la Constitution concernant la fonction de Premier ministre, parfois différente entre Charles de Gaulle et Michel Debré, il faut s’y arrêter quelques instants. Dans ses Mémoires d’espoir, s’appuyant sur l’article 5 (« Le président assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, ainsi que la continuité de l’État. Il est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, du respect des accords, de la Communauté et des traités »), de Gaulle écrit :
« Depuis janvier 1969, s’applique la Constitution nouvelle en vertu de laquelle, sous la coupe du président de la République et nommé par lui, il y a le Premier ministre, dirigeant le gouvernement et chef de l’administration. À partir des directives que je donne, ou bien de mon propre fait, ou bien sur sa proposition, c’est à lui qu’il appartient de mettre en action les ministères, d’élaborer les mesures à prendre, de régler la présentation qui en est faite, soit à moi-même, soit au Conseil, soit au Parlement, enfin quand elles ont abouti à des décrets ou à des lois, d’en diriger l’application. […] Michel Debré est le premier qui l’assume dans la Ve République. Il la marque de son empreinte et celle-ci est forte et profonde. Convaincu qu’il faut à la France la grandeur et que c’est par l’État qu’elle l’obtient ou qu’elle la perd, il s’est voué à la vie publique pour servir l’État et la France. […] Toujours tendu dans l’ardeur d’entreprendre, de réformer, de rectifier, il combat sans se ménager et endure sans se rebuter. »
Ainsi les choses sont-elles fermement dites : le Premier ministre n’est pas l’exécutif, il n’est, selon une formule désormais bien admise, que « l’exécuteur de l’exécutif ». Ses initiatives peuvent difficilement dépasser la gestion du quotidien. Il n’en demeure pas moins un véritable homme politique en charge de la surveillance de l’avancement des chantiers, de leur priorisation, de leur achèvement, c’est-à-dire de ce qui fait que les grandes idées ont une chance de se traduire en réformes concrètes. On voit bien, depuis 1995, combien ce rôle essentiel n’a pas été assumé. Avec Michel Debré puis Georges Pompidou, de Gaulle a bénéficié de Premiers ministres aptes à traduire, dans les faits, une pensée réformatrice d’exception.
L’élection présidentielle de décembre 1958
Le 21 décembre 1958, c’est un collège élargi de quatre-vingt-un mille sept cent soixante-quatre élus qui s’apprête à porter le général de Gaulle à la présidence de la République. Il n’a guère d’adversaires politiques. Seuls les communistes présentent un candidat, Georges Marrane : il obtient 13,1 % des suffrages. Quant au doyen Albert Châtelet, représentant l’UFD, il ne recueille que 8,4 % des voix. Avec 77,5 %, de Gaulle triomphe, d’autant qu’il s’agit d’un corps électoral très élargi d’élus d’avant 1958.
Ainsi porté au sommet de l’État par la France profonde, départementale et municipale, de Gaulle affirme déjà la prépondérance politique du président de la République.
Passation de pouvoir
C’est une cérémonie voulue très solennelle par le général de Gaulle qui se déroule le 8 janvier 1959. À 12 heures précises, ayant quitté Matignon cinq minutes plus tôt, la voiture officielle du Général pénètre dans la cour d’honneur de l’Élysée. René Coty l’accueille en haut des marches du perron. Après un court entretien entre les deux hommes, le général de Gaulle écoute le vice-président du Conseil d’État, René Cassin, vieux compagnon gaulliste londonien, proclamer les résultats. Le canon tonne vingt et une fois. Puis son vieil ami, le général Georges Catroux, vient passer autour du cou de De Gaulle le grand collier de la grande maîtrise de l’ordre de la Légion d’honneur.
Après le discours de René Coty, excellent (Le premier des Français est maintenant le premier en France), vient celui de De Gaulle, plus bavard et pompeux. Les deux présidents saluent leurs invités. Un déjeuner, rapide et peu animé, les réunit en compagnie de leurs collaborateurs les plus proches, Charles Merveilleux du Vignaux et Henri Friol pour Coty, Geoffroy de Courcel, Georges Pompidou et René Brouillet pour de Gaulle. Vers 14 h 35, les deux héros de la journée, en voiture découverte, se dirigent vers l’Arc de triomphe. De Gaulle ranime la flamme. Puis, après le départ en catimini de René Coty en son véhicule privé, de Gaulle descend seul, en voiture, les Champs-Élysées. Pas vraiment seul : un seul homme est monté au côté du chef de l’État, Georges Pompidou. L’ancien directeur de cabinet, qui a mené avec une incroyable maîtrise toutes les réformes depuis six mois, bien qu’il ait démissionné de son poste et regagné la banque Rothschild, est ainsi récompensé de ses services éminents. De Gaulle pense sans doute lui offrir l’ultime hommage d’une foule nombreuse applaudissant son nouveau président. L’Algérie va en décider autrement.
Il est 15 h 20 lorsque leur nouvel hôte franchit les grilles de l’Élysée. Alors, commence véritablement l’aventure de la Ve République.