ACCOMPAGNER v. tr. est formé (1165) de a-, de l'ancien français compain (→ compagnon, copain) et d'un suffixe verbal.
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Le verbe signifie « prendre pour compagnon », puis « se joindre à (qqn) », notamment pour faire un déplacement en commun. Avec des noms de choses (fin XIIe s.), il correspond simplement à « se joindre à, être proposé avec ».
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Le sens spécialisé en musique apparaît au XVe s. (accompaigner, intr.) pour « jouer d'un instrument, en même temps que la voix ou un autre instrument assume la partie principale ».
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Le dérivé
ACCOMPAGNEMENT n. m. (
XIIIe s.) est d'abord un terme de droit féodal : « contrat d'association », sens que connaît aussi le verbe (1239). Le sens « action d'accompagner » (1539) est archaïque à propos des personnes, mais reste vivant à propos des choses qui vont ensemble, avec une métonymie usuelle
(un accompagnement de légumes).
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En musique, le mot signifie (1690) « partie qui accompagne la partie principale ».
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C'est aussi le sens musical que possède ACCOMPAGNATEUR, TRICE n. (v. 1670, Mme de Sévigné) ; le mot a pris d'autres valeurs spécialisées, notamment (XXe s.) « personne qui accompagne et guide un groupe ».
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ACCOMPAGNANT, ANTE n. se dit d'une personne qui en accompagne une autre lors d'un séjour, et, en français d'Afrique de celle qui accompagne et assiste quelqu'un, par exemple à l'hôpital.
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RACCOMPAGNER v. tr. attesté au sens actuel dans Zola (1877), reprenant une formation de l'ancien français,
raccompaignier « réunir », est courant pour « accompagner une personne qui retourne à son point de départ », comme
reconduire.
ACCOMPLIR v. tr. est le préfixé (1121) de l'ancien verbe complir (Xe s.), du latin complere « remplir », devenu complire (→ complément), comme tenere, d'où tenire, qui a donné tenir. Complir a signifié « réaliser (la promesse divine) », puis (déb. XIIIe s.) « satisfaire (un désir) » et « mener à bien (un projet) » ; dans tous ses emplois, il a été éliminé par accomplir.
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D'abord terme de religion, au sens de « réaliser (la Promesse) », le verbe est immédiatement employé dans un contexte laïque pour « exécuter (une promesse) » et « exécuter » en général (mil. XIIe s.), ainsi que « terminer (une action) ». Ces valeurs sont toujours vivantes, alors que les sens de « compléter (qqch.) » (1329), « munir (qqn) de qqch. » ont disparu.
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ACCOMPLI, IE p. p. a été adjectivé au sens de « parfait, entièrement réalisé et achevé » (v. 1200) et aussi de « arrivé à son terme (temps) » (déb.
XIIIe s.).
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Le dérivé ACCOMPLISSEMENT n. m. (1214) signifie « satisfaction », puis (1284) « fait de terminer (un acte, une œuvre) », sens devenu dominant. De là, le mot s'emploie pour « perfection » (1288).
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Le préfixé antonyme INACCOMPLI, IE adj., attesté au XIXe s. (1834, Sainte-Beuve) au sens général, d'emploi littéraire, s'est spécialisé en linguistique (1933) pour l'aspect verbal correspondant à une action envisagée dans son cours, non dans ses effets ; il s'oppose à aspect accompli et, comme accompli, est substantivé (l'accompli ; l'inaccompli).
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INACCOMPLISSEMENT n. m. (1845) est littéraire.
ACCORDÉON n. m. Ce mot est signalé en français avant 1848 (v. 1835 ?) dans les Mémoires d'outre-tombe, peu de temps après l'invention de l'instrument par Damian en Allemagne : il le nomma en 1829 Akkordion, dérivé de Akkord « accord » (→ accorder). Akkordion a été francisé d'après orphéon.
❏
Le mot désigne, comme son étymon, un instrument de musique à anches métalliques, à boutons ou à clavier, et à soufflet, devenu très populaire dans plusieurs cultures. En France, il est au centre de la musique de danse et notamment du « musette », surtout dans la première moitié du XXe siècle.
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La forme du soufflet donne lieu à des métaphores (chaussettes en accordéon, plissé accordéon, circulation en accordéon ; faire l'accordéon...).
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Le dérivé ACCORDÉONISTE n. n'est enregistré (P. Larousse) qu'en 1866, à l'époque où l'instrument s'est répandu.
+
ACCORDER v. tr. est emprunté (1080, acorder) au latin parlé °accordare, formé d'après concordare, discordare, d'après des ensembles existants en con-, ad-. Le sens de ce verbe devait être à peu près celui de concordare « être d'accord » et « mettre d'accord », avec un complément humain en bas latin (Ve s.). Le verbe est formé de ad- (→ à) et de cor, cordis (→ cœur), influencé par chorda (→ corde), mot de musique, ce qui évite l'hypothèse d'un °acchordare ou d'un dérivé de corde pour le sens musical.
❏
Le verbe apparaît avec la valeur de « réconcilier », d'où le pronominal (1080) « faire la paix (avec qqn) » ; dès le
XIIe s., il prend le sens juridique de « décider (qqch.) », disparu, puis (1554,
accorder avec qqch.) de « conclure un accord » (1291), « concéder (qqch.) » et « reconnaître pour vrai ».
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Par ailleurs,
s'acorder s'est employé à propos de choses compatibles, qui s'harmonisent ensemble (1170), acception toujours usuelle.
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De nombreux sens spéciaux se développent ensuite : « promettre (une fille) en mariage » (
adcorder, XVe s.) ; en grammaire « faire concorder (les mots entre eux) » (
XVe s.), aussi au pronominal (1607), sens demeuré vivant,
s'accorder s'employant spécialement en peinture (1677, R. de Piles).
Avec l'influence de chorda, le verbe s'emploie pour « employer (la voix, un instrument) en harmonie avec » (1158-1180), d'où « jouer ensemble » (v. 1200, s'acorder) puis au XIVe s. pour « préparer (un instrument) de manière à mettre dans le ton » (Cf. ci-dessous accordeur).
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ACCORDE n. f., terme de marine, commandement pour « nagez (ramez) ensemble » (1687), est très probablement l'impératif du verbe, en relation avec
s'accorder « faire effort ensemble » (attesté 1831).
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Le déverbal
ACCORD n. m. (
acort, v. 1160, Wace), écrit
accord à partir du moyen français (
XIVe s.), concurrencé en ancien français par
accorde (1080) et
accordance (1172), possède deux valeurs dominantes.
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La première est liée au premier sens du verbe, « pacte » et « conformité de sentiments, d'opinions » (fin XIIe s.), d'où être en accord et être, mettre d'accord (1538), qui a donné naissance à l'expression elliptique très usuelle d'accord (XVIIe s.), familièrement abrégée en d'ac, d'acc (XXe s.). Être d'accord avec qqn, avec qqch., pour (et infinitif), pour qqch. (courant en français québécois), que (et indicatif) : « admettre ». L'expression d'un commun accord a pour variante belge de commun accord.
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Une extension ancienne est « harmonie entre des choses » (1538).
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Le sens spécial de « fiançailles » (1350) est sorti d'usage (Cf. accordailles).
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En revanche, l'emploi en grammaire (1690) est usuel (accord du participe, etc.), l'acception picturale « harmonie (de couleurs) » (1677, R. de Piles) étant plus technique.
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Avec l'influence de chorda dans accorder (ci-dessus), accord se dit (1341) pour « harmonie de sons émis ensemble », d'où, plus techniquement (1538), « sons musicaux simultanés en harmonie », avec divers syntagmes (accord parfait, etc.). Le sens de « état d'un instrument accordé » apparaît au XVIIe s. (1690, Furetière).
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ACCORDABLE adj. s'est dit d'une personne conciliante (1164) et en général de ce qui peut s'accorder (1170). Le sens musical « qu'on peut accorder (pour jouer de la musique) » est ancien (v. 1262, B. Latini) et rare.
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Le préfixé antonyme INACCORDABLE adj. (1776), « qu'on ne peut mettre d'accord », est assez didactique.
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ACCORDEUR n. m. s'est dit en droit (depuis 1324) pour « conciliateur ».
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Il a été reformé en musique (1768) pour désigner le professionnel qui accorde les pianos.
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ACCORDOIR n. m. a désigné (1680) la clé d'accordeur et tout dispositif servant à accorder un instrument de musique.
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ACCORDAILLES n. f. pl., tiré au XVIe s. d'accorder au sens de « promettre en mariage » et -ailles, d'après fiançailles, épousailles (XIIe s.), désigne la cérémonie accompagnant le mariage et son contrat (1539). Considéré comme hors de mode au XVIIe s., puis comme archaïque au XVIIIe s., le mot a connu un renouveau régional au XXe siècle.
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ACCORDAGE n. m. s'emploie en musique pour « action d'accorder (un instrument) » (1853, La Châtre).
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Plusieurs dérivés préfixés sont formés sur
accorder.
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DÉSACCORDER v. est, dès son apparition, intransitif pour « être en mésintelligence » (v. 1330), emploi disparu, et transitif pour « détruire l'accord, l'harmonie entre des choses » (1332), puis « entre des personnes » (1611). L'emploi musical (1471) équivaut au sens correspondant d'accorder.
■
Le déverbal DÉSACCORD n. m., d'abord desacort (2e moitié du XIIe s.), « fait de ne pas être d'accord », est demeuré plus courant que le verbe et passe pour un préfixé de accord.
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RACCORDER v. a d'abord (racorder, XIIe s.) le sens de « réconcilier » au pronominal, puis (XIIIe s.) à l'actif, et de « mettre fin à (la guerre) par un accord », sorti d'usage.
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Ces acceptions ont peu à peu cédé la place aux emplois concrets, tels « exécuter la réunion de (bâtiments) » (1701), « servir de raccordement » (1701 ; 1845, en technique), « rattacher (un événement à un autre) » (XXe s.).
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Le déverbal RACCORD n. m. correspond au verbe ; il signifie d'abord (racort, v. 1200) « réconciliation », puis (XVIe s., Palissy) « réunion de parties séparées », avec des spécialisations techniques en architecture (in Larousse 1874), en maçonnerie (1904), en plomberie, en théâtre (attesté XXe s.), en cinéma (1919) et dans faire un raccord (de rouge à lèvres...) [XXe s.].
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Être raccord (avec) s'emploie (fin XXe s.) pour « être sur la même longueur d'onde, correspondre exactement ».
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Le dérivé RACCORDEMENT n. m. a suivi la même évolution sémantique, de « réconciliation » (racordement, XIIe s.) à « réunion (de bâtiments différents) » (1701), puis « action de faire des raccords » (1744 ; 1755, en parlant de tuyaux) et, par métonymie, de « raccord », spécialement « jonction de tuyaux », « voie reliant deux voies ferrées » (1845), « courbe ou ligne réunissant deux surfaces » (1875).
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S'ENTR'ACCORDER v. pron. a signifié (v. 1155) « se réconcilier », puis (v. 1460) « bien s'entendre », acception encore vivante, mais assez rare.
❏ voir
ACCORDÉON.
1 ACCORE adj. est un emprunt (1544), avec un préfixe a- alternant avec es-, é- (escore 1606, mais antérieur) [Cf. 2 accore], au néerlandais schor « escarpé », d'une famille de mots attestée dans la plupart des langues germaniques, dont l'anglais shore « rivage ». La racine de ces mots, °sker-, semble apparentée à la racine indoeuropéenne servant à exprimer le fait de couper et à désigner la peau, l'écorce (→ chair, cuir), c'est-à-dire la chose que l'on peut enlever, couper.
❏
Le mot signifie « abrupt, escarpé » et demeure technique, comme le nom qui en est tiré, un ou une acore (accore), « écueil » (1753), qui succède à escore (1606).
◆
En français du Canada, le mot désigne (1873) le bord escarpé d'un rivage, une falaise (sens disparu en français de France).
❏
2 ACCORE n. m. ou f., « étai d'un navire » ; le passage de
escore à
accore a pu se faire sous l'influence de verbes comme
accoter.
■
De là, ACCORER v. tr. (1687), d'abord escorer (1382), « soutenir avec des accores ».
ACCORT, ACCORTE adj. est emprunté (mil. XIVe s.) à l'italien accorto (XIIIe s.), du verbe accorgersi « s'apercevoir », issu du latin oral °accorigere, de ad- (→ à) et corrigere (→ corriger).
❏
L'adjectif signifie « habile, adroit » et mal accort (1555) « inhabile » ; le sens vieillit au XVIIe s., époque où, sous l'influence de cour, courtois, par fausse étymologie, il signifie « gracieux, attirant ».
◆
Ce sens est bien attesté depuis les Satires de M. Régnier (1609) et doit exister dès le XVIe siècle. Il est aujourd'hui archaïque ou plaisant (une accorte soubrette).
❏
Les dérivés ACCORTISE n. f. (1539, in F. e. w.) et ACCORTEMENT adv. (mil. XIVe s.), qui ont suivi la même évolution, sont archaïques.
L
ACCOTER v. tr. est issu, d'abord (déb. XIIe s.) sous la forme acuter, du bas latin accubitare (Ve s.) « être étendu sur un lit (à table) », qui vient soit de cubitus « coude* » (être accoudé), soit de accubare (ad, → à et cubare, → couver) dont il serait le fréquentatif.
❏
Le verbe signifie d'abord « se coucher », en parlant d'animaux, puis au pronominal (1172-1175) « s'étendre en s'accoudant », d'où « s'appuyer sur les coudes » (2e moitié XIIe s.), puis en général « s'appuyer » et, transitivement (XIIe s.), « appuyer (contre qqch.) ».
◆
Ce transitif a vieilli, mais le pronominal, pour « se mettre contre, de manière à se soutenir » (s'accoter à, contre, sur...), et le participe ACCOTÉ, ÉE adj. sont demeurés assez vivants.
◆
Outre les valeurs concrètes d'« appuyer », « soutenir », le verbe s'emploie au figuré en français du Canada, pour « apporter son appui, son aide à (qqn) » (1882, sens hérité du dialecte normand) et pour « rivaliser avec, égaler » (1881). Le pronominal s'accoter (1968), ainsi que le participe passé accoté (1951), peuvent conférer au mot le sens d'« avoir des relations étroites, s'associer avec qqn », et « avoir des relations sexuelles, vivre en concubinage ».
❏
Le dérivé
ACCOTOIR n. m. (1560), d'abord
acoutouere au féminin (1490), désigne certains appuis, notamment pour les bras, sur les côtés d'un siège.
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ACCOTEMENT n. m. (1552), « support », s'est spécialisé à propos du bord d'une voie (1755), entrant dans divers syntagmes au XXe s. (accotements stabilisés, par exemple).
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ACCOTABLE adj. s'emploie en phrase négative au Québec pour « avec qui on peut rivaliser, qu'on peut égaler » (comme pianiste, elle n'est pas accotable).
L
ACCOUTRER v. tr. et pron., d'abord écrit acoutrer (XIIIe s.) puis acoustrer (1525) et accoustrer (1509), est peut-être issu d'un latin oral °aconsuturare, °acconsturare, de ad- et consutura, dont le sens aurait été « assembler en cousant », d'où « orner » et « préparer, arranger ». Consutura (→ couture) est formé de con- (→ co-) et de sutura (→ suture), du verbe suere. Une autre hypothèse le ramène à coutre*, issu du latin culter, avec la valeur d'« équiper (d'un soc) » ou de « préparer (la terre) pour le labour », sens attesté régionalement. L'ancien provençal acotrar « équiper » et « parer » (XIIIe s.) semble emprunté au français. Mais l'évolution sémantique n'est pas claire.
❏
L'idée première, tant pour le transitif que pour
s'acoustrer, pronominal (1295), est celle d'installation, de mise en place, dans des contextes qui n'ont pas de rapport avec le vêtement. Au
XVIe s. (1525), le verbe s'emploie pour « accommoder (les aliments) » et « décorer (un tissu, etc.) » (1509), sens qui serait compatible avec la première hypothèse étymologique.
■
Ces usages ont disparu au profit du sens vestimentaire, s'accoutrer signifiant « se vêtir » (1509) et le verbe devenant, pour des raisons inconnues, péjoratif et correspondant à « habiller de manière grotesque » (1680), le participe ACCOUTRÉ, ÉE étant adjectivé dans ce sens à la même époque. Le verbe peut s'employer sans aucune péjoration en français d'Afrique subsaharienne, pour « vêtement », et s'accoutrer correspond à « se vêtir richement ».
❏
Cependant, le sens général ancien se continue dans le dérivé technique
ACCOUTREUR n. m., attesté isolément au
XIIIe s. au sens général, puis au
XVIIIe s. pour « ajusteur de la filière à tirer de l'or » (1771).
■
ACCOUTREMENT n. m. n'a au contraire que le sens de « costume, manière de s'habiller » (fin XVe s., Commynes), devenu populaire ou archaïque au XVIIe s. et repris vers la fin du XVIIIe s. avec la valeur ironique (par exemple Mercier, 1801) ou péjorative (1812) du verbe.
ACCRA n. m. est la contraction de acara, désignant en Afrique occidentale (le mot serait d'origine yoruba) et aux Antilles (en créole) un beignet salé de farine, de pulpe de légumes et de farine de poisson (souvent, de morue) plus ou moins pimenté. Aux Antilles, en Guyane, en Haïti, il est synonyme de marinade. Le mot accra s'est diffusé en français de France par la gastronomie (2e moitié du XXe siècle). Accras de morue.
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On trouve les variantes ACRA, AKRA et ACARA n. m.
ACCRÉTION n. f. est emprunté en médecine (1751) au latin médiéval accretio, terme général pour « action d'augmenter », en droit, spécialisé ou repris plus tard en sciences. Accretio, attesté en latin classique (Cicéron), est dérivé du supin de accrescere (→ accroître), préfixé en ad- (→ à), de crescere (→ croître), à côté de concrescere (→ concrétion), verbe en rapport avec creare (→ créer).
❏
Le sens médical et la valeur juridique (1752) ont été éliminés par accroissement. Un emploi en physiologie (1752, en conchyliologie ; 1845, en général) vient soit du latin scientifique, soit de l'anglais accretion (1626, Bacon) ; il correspond à « croissance par juxtaposition d'éléments ». Le mot a été repris au XXe s. en astronomie et en géologie.
L
ACCROIRE v., d'abord acreire (déb. XIIe s.), est issu, d'après croire, du latin accredere « ajouter foi à », de ad- (→ à) et credere (→ croire), souvent confondu, par exemple dans faire acreire (1155), avec à croire. Accredere a pris en latin médiéval le sens de « donner ou prendre à crédit ».
❏
C'est cette double valeur de « prêter » et « emprunter » qui apparaît en premier et semble disparaître avant l'époque classique.
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Faire accroire « faire croire (qqch. de faux) » (1155) est resté usuel, prolongé en en faire, s'en faire accroire « se tromper ou se laisser tromper ».
◆
Soi acroire (sur qqn) « lui faire confiance (souvent à tort) » (mil. XIIe s.) a disparu, comme acroire qqn « lui faire confiance » (1250-1280).