LES LANGUES CELTIQUES
Groupe de langues constituant une branche des langues indoeuropéennes, et séparée en deux rameaux : celtique continental et celtique insulaire. Le celtique continental, comprenant à notre connaissance le gaulois* et le « celtibère » a entièrement disparu. Le celtique insulaire, parlé par les populations celtes installées en « Bretagne » (aujourd'hui Grande-Bretagne), se subdivise en gaélique et brittonique. Les parlers gaéliques subsistent encore dans l'île de Man (manxois), en Irlande (irlandais) et dans les hautes terres d'Écosse. Le brittonique comprend le cornique (Cornouailles), le gallois ou cymrique (Pays de Galles) et le breton.
Un point particulier concerne la variété du celtique attestée en France. Le breton est encore parlé en Bretagne, où il est connu sous deux formes normalisées depuis les années 1920 : l'une de Vannes au sud (davantage marquée par l'influence du français), et l'autre des diocèses de Cornouaille, Léon et Tréguier (Finistère et Côtes-d'Armor). Le breton a beaucoup reculé devant le français, bien qu'il soit maintenant reconnu sur le plan universitaire ; ainsi, les villes de la zone bretonnante sont linguistiquement françaises. Quoique présent sur le continent, le breton se rattache au celtique insulaire, et à sa variété brittonique : à date plus ancienne les divergences entre le breton et le cornique (attesté dans la péninsule de Cornouailles, au sud-ouest de la Grande-Bretagne) tiennent essentiellement à l'origine des mots d'emprunts, français dans le premier cas, anglais dans le second ; pour le reste, les deux langues sont très semblables, et l'on utilise le cornique pour reconstituer la préhistoire du breton.
On ne peut exclure en théorie que le parler celtique continental (gaulois) survivait encore dans cette partie excentrée de la Gaule lors de l'arrivée des colons brittoniques (à partir du Ve s. de notre ère) ; mais rien ne suggère une influence gauloise sur le breton. En français, les seuls vestiges du celtique parlé en Gaule peuvent s'observer dans le vocabulaire, et de façon très limitée. Tout d'abord, il y a quelques mots gaulois empruntés par le latin à une date assez haute, et qui se retrouvent ultérieurement en français : notamment, les noms de véhicules de transport : par exemple carrus « chariot à quatre roues », Cf. char ; de ces éléments, il faut distinguer le substrat gaulois propre au français. Après la conquête de la Gaule, un certain nombre de mots gaulois, concernant la vie rurale, sont entrés dans le gallo-roman, mais il en reste fort peu en français.
❏ voir
INDOEUROPÉEN.
G.-J. Pinault
BIBLIOGRAPHIE
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M. LEJEUNE, Recueil des inscriptions gauloises, Paris, C. N. R. S., en cours de parution depuis 1984.
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H. LEWIS, H. PEDERSEN, A Concise Comparative Celtic Grammar, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1974 (3e éd. ; 1re éd., 1937).