CÔLON n. m. est emprunté (1314) au latin impérial colon, hellénisme, du grec d'origine inconnue kolon « gros intestin » (→ colique, choléra). Le mot grec kôlon (avec oméga) signifiant « membre », notamment « jambes », « pattes », et le latin culus ont transformé kolon en kôlon en grec tardif.
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Le mot désigne la portion moyenne du gros intestin entre le caecum et le rectum.
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Plusieurs composés savants sont formés — en français et en d'autres langues — sur le grec kôlon, tels COLORECTAL, AUX adj. « qui concerne à la fois le côlon et le rectum », ou COLOSCOPIE n. f. « examen endoscopique du côlon », tous deux attestés dans les années 1940-1950, ou encore COLOSTOMIE n. f. plus ancien (1892), « intervention chirurgicale autrement appelée “anus aritficiel”, par abouchement du gros intestin à la peau ».
COLONEL n. m., d'abord coulonnel (1534) puis colonel (1556), est emprunté à l'italien de même sens colonnello, proprement « chef d'une colonne de soldats » (av. 1543), dérivé de colonna (→ colonne). La forme coronel, d'abord couronnel, couronnal au XVIe et au début du XVIIe s., n'est probablement pas due à l'influence de l'espagnol coronel ; elle correspond plutôt au même phénomène phonétique qui faisait dire mérancolie pour mélancolie et pillure pour pillule.
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Le mot désigne un grade d'officier supérieur dans l'armée, correspondant au commandement d'un régiment. Par extension il s'est employé, souvent par ironie, à propos d'une personne qui fait preuve d'autorité, également comme adjectif dans compagnie colonnelle (1558) « compagnie d'un régiment commandée par un colonel général ».
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Le féminin
COLONELLE n. f. (apr. 1578) a d'abord désigné une compagnie colonelle, sens historique depuis 1835.
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Il désigne aujourd'hui la femme d'un colonel (1689), puis une femme ayant le grade de colonel.
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LIEUTENANT-COLONEL n. m. (1669), d'où lieutenant-colonelle (1831), est un nom de grade militaire, immédiatement inférieur à colonel.
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2 COLON n. m., abréviation de
colonel dans l'argot militaire (1890), s'est employé par extension dans
mon colon !, appellatif admiratif et ironique.
COLONIAL, COLONIE, COLONISER... → 1 COLON
COLONNE n. f., d'abord columne (v. 1120) puis colonne (déb. XIIIe s.), est emprunté au latin columna désignant aussi bien un élément de soutien dans une construction qu'un monument isolé, ainsi qu'un élément de forme tubulaire (nuées, feu), et employé au sens figuré de « soutien ». Le mot doit probablement être rattaché à columen « sommet » (→ culminer) et à cellere (→ exceller). L'italien colonna, de même origine, a influencé le français.
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D'abord employé par métaphore en parlant d'un élément ou d'une suite d'éléments de forme étirée et verticale
(colonne de nuées), le mot est également employé en architecture à propos d'une pièce cylindrique servant de support (v. 1170) et d'une construction cylindrique isolée (déb.
XIIIe s.).
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Des emplois figurés réalisant l'idée de « soutien moral » apparaissent au
XVIe siècle. À partir du
XVIIe s.,
colonne désigne, par analogie, un texte présenté sous la forme d'une bande verticale (av. 1615), d'où une partie d'un journal (1811) et, au pluriel
les colonnes, le journal lui-même. Cet emploi est à l'origine de l'expression courante
cinq colonnes à la (page) une « nouvelle de première importance ».
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Par plusieurs analogies de forme,
colonne est passé dans le vocabulaire de la tactique militaire (1680) et dans celui de l'anatomie, où
colonne vertébrale (1797) a supplanté
colonne épinière (1797), disparu.
◆
Du sens militaire, lié à
colonel par l'étymologie, vient l'appellation
cinquième colonne « services secrets d'espionnage ennemi sur un territoire », traduite de l'espagnol, où une cinquième « colonne » soutenait, de l'intérieur, les quatre colonnes franquistes qui attaquèrent Madrid en 1936.
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Une image érotique a donné au mot, dans l'usage populaire, le sens de « pénis en érection ».
❏
Le terme de charpente
COLOMBAGE n. m. (1340) est le dérivé de
COLOMBE n. f. « solive de charpente » (1334), lequel est un doublet de
colonne attesté sous la forme
columbe en 1080 : le
b destiné à noter la prononciation latinisante et très artificielle du groupe
-mn- de
columna « colonne ».
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COLONNETTE n. f., « petite colonne » (XVIe s.), est assez usuel, mais un peu technique.
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COLONNADE n. f., « rangée ornementale de colonnes », est la réfection, par changement de suffixe (1694) de colonnate (1675), dont la finale était due à l'influence de l'italien colonnata « suite de colonnes » (XVIIe s.), auparavant colonnato (XVIe s.).
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COLONNAIRE adj. est emprunté, sous la forme columpnaire (v. 1380-1390) puis colomnaire (1556) avant de s'établir sous la forme actuelle (1838), au dérivé bas latin columnaris « en forme de colonne ».
❏ voir
CALANDRE.
COLOPHANE n. f. est emprunté (XIIIe-XIVe s.) au latin impérial colophonia, substantivation de l'adjectif féminin dans resina colophonia « résine de Colophon ». Le mot est emprunté au grec kolophônia, dérivé du nom de la ville d'Asie Mineure Colophon (Kolophôn). L'ancien français hésitait déjà, dans la transcription du mot, entre colofonia, colophonie et colofonie ; le moyen français connaît colophone (1579) et colofaigne (1580). Le changement de la finale aboutissant à colophane (1704), difficile à expliquer, est peut-être dû à l'influence de diaphane* en raison de l'aspect de cette résine.
❏
Le mot désigne une sorte de résine également dénommée arcanson.
❏ voir
COLOPHON.
COLOPHON n. m. est l'emprunt didactique tardif (1888) du grec kolophôn, proprement « sommet, faîte » et au figuré « couronnement, achèvement », employé en grec byzantin à propos de la formule finale où le copiste donne des explications sur sa copie et son nom. Le mot évoque kolônê (→ colline) sans que le détail soit éclairci ; le fait qu'il soit un toponyme en Asie Mineure (→ colophane) a conduit à supposer une origine étrangère.
❏
Le mot a été repris avec sa spécialisation technique de « note finale d'un manuscrit ou d'un incunable ».
COLOQUINTE n. f., d'abord coloquintide (v. 1300) puis coloquinte (1372), est emprunté au bas latin coloquinthis, altération du latin impérial colocynthis, lui-même emprunté au grec kolokunthos « gourde, calebasse » désignant le fruit d'une cucurbitacée, et passé en grec moderne sous la forme kolokuthi « courgette ». Le suffixe de kolokunthos indique que le mot n'est pas d'origine grecque ; selon Athénée (IIe s.), la courge viendrait de l'Inde.
❏
Nom d'une plante de la famille des Cucurbitacées, le mot est employé usuellement pour le fruit de cette plante.
◆
Par analogie, il désigne argotiquement la tête (1809), notamment dans taper sur la coloquinte (du soleil, par exemple).
COLORER v. tr. est un dérivé ancien de couleur (au p. p. colorad, av. 1140, et culuree, au fém.), influencé par le latin colorare, dér. de color.
❏
Le verbe signifie « donner une couleur, une teinte à », et au figuré (XIIIe s.) « donner une belle apparence » ; d'où le sens d'« orner, embellir » (1549) qui a disparu.
❏
Parmi les dérivés,
COLORANT, ANTE adj. (1690) et
n. m., usuel pour « substance colorante » et
COLORATION n. f. (1370) sont les plus courants.
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COLORABLE adj. apparaît en chimie (1873, Würtz).
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DÉCOLORER v. tr. est un emprunt ancien (1080) au préfixé latin
decolorare, pour « enlever, effacer la coucleur de (qqch.) », notamment à propos des cheveux. Il est usuel au pronominal et au participe passé.
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DÉCOLORATION n. f., lui aussi emprunté au latin (decoloratio) s'applique à un processus naturel, et a pris au XXe s. une valeur active en coiffure.
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Le dérivé du verbe DÉCOLORANT, ANTE adj. (1792) s'emploie aussi comme nom : un décolorant.
COLORIS n. m. est emprunté, avec changement de suffixe (1675), à l'italien colorito, attesté comme terme de peinture chez Léonard de Vinci (fin XVe s.). Ce mot est le participe passé masculin substantivé de colorire « colorer », dérivé de colore (→ couleur).
❏
Le mot a été introduit à côté de couleur* comme terme de peinture, avec des extensions métaphoriques en littérature et en musique. Il recoupe les emplois de couleur en parlant du visage et des fruits.
❏
COLORIER v. tr. (1550) a produit
COLORIAGE n. m. (1830), nom d'action employé par métonymie pour une activité picturale non artistique et son résultat (
album de coloriage ; les coloriages d'un enfant).
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Au contraire, COLORISTE n. (av. 1668), dérivé du radical de coloris, ne se dit que d'un artiste, d'un peintre, en opposition à graphiste, dessinateur.
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Le dérivé du verbe italien,
coloratura « coloration » (av. 1600), a été emprunté dans sa spécialisation musicale, par l'intermédiaire de l'allemand
Koloratur, par le français
COLORATURE n. f. (1919) « musique ornée de vocalises ».
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On en a tiré COLORATUR, URE adj. et n. (v. 1950), qui qualifie un chanteur, une chanteuse pratiquant la colorature (soprano colorature).
COLOSSE n. m., d'abord écrit collosse (XVe s.) est emprunté au latin impérial colossus « statue gigantesque », employé à propos du colosse de Rhodes. Le mot latin est lui-même emprunté au grec kolossos qui, originellement, était l'un des noms de la statue, sans considération de taille, s'appliquant à toute statue de forme humaine, souvent aux jambes étroites collées, utilisée notamment à Cyrène pour représenter un absent dans un acte rituel. Le mot, à forte valeur religieuse, est probablement un emprunt méditerranéen, peut-être celui d'un nom de lieu. La spécialisation de « grande statue » avec laquelle il est passé dans les autres langues est due aux dimensions de l'Apollon de Rhodes, érigé en 292 av. J.-C.
❏
Le mot a été introduit au sens de « statue géante » en référence au colosse de Rhodes. Par extension, il a pris le sens de « géant » (1566 à propos de Goliath), puis également la valeur figurée de « chose ou personne aux dimensions et au pouvoir gigantesques » (av. 1628, colosse d'orgueil).
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L'expression colosse aux pieds d'argile fait référence à la statue apparue en songe au roi Nabuchodonosor dans la Bible (Daniel 2, V, 31-45).
❏
COLOSSAL, ALE, AUX adj. (av. 1596) qualifie ce qui a des dimensions, des proportions extraordinaires, au propre et au figuré. La graphie
kolossal fait allusion à ses emplois en allemand, comiques en français du fait des différences d'usages et de valeurs figurées.
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COLOSSALEMENT adv. est attesté depuis 1833.
COLPORTER v. tr. est l'altération (1539), d'après l'ancienne expression porter à col « porter à son cou, sur le dos » (XIIIe-XIVe s.), de l'ancien comporter* « porter qqch. ou qqn », spécialement « transporter pour vendre ». Ce dernier est issu du latin comportare « porter (portare) diverses choses ensemble (cum, com-) » dans sa spécialisation commerciale.
❏
Le sens de « porter (sur les épaules) un mort en terre » est sorti d'usage ; il en reste une trace au XVIIIe s. dans l'expression colporter en grève. Le sens moderne est enregistré en 1690. En procède le sens péjoratif de « transmettre une nouvelle, des propos à plusieurs personnes » (1798).
❏
COLPORTEUR, EUSE n., d'abord attesté comme adjectif (1388) puis comme nom (1389), semble l'altération du plus ancien
comporteur (
XIIIe s.) « marchand ambulant », d'après l'expression
porteur à col (1363), elle-même modifiée en
col-porteur (
XVIe s.) avant de disparaître.
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COLPORTAGE n. m. n'est attesté que depuis 1723. On appelle
littérature de colportage les ouvrages diffusés par les colporteurs entre le
XVIe et le
XIXe s., notamment les romans populaires de la « Bibliothèque bleue ». Le colportage, depuis le moyen âge jusqu'au développement des transports modernes, dans la seconde moitié du
XIXe s., a joué un rôle économique et socioculturel très important. Avec le déclin de cette activité depuis la fin du
XIXe s., le mot est devenu archaïque ou historique.
COLT n. m. est emprunté (1859) à l'anglo-américain Colt's fire-arms ou Colt's revolver « arme à feu de Colt » (1846), par ellipse Colt's (1852). L'inventeur de cette arme à feu est Samuel Colt (1814-1862) dont le brevet d'invention date de 1835.
❏
Le français a eu pistolet de Colt (1859) et revolver Colt (1864, J. Verne), revolver de Colt (1867), avant d'employer absolument colt (1895). Le mot s'est répandu avec l'imagerie de la conquête de l'Ouest américain diffusée par les récits puis par les films (westerns).
COLTIN n. m., d'abord colletin (1577) puis coltin (1836), est dérivé de collet (→ col, cou) et a désigné un pourpoint masculin, souvent en cuir, à la mode au XVIe s. et au début du XVIIe siècle.
❏
Le mot continue à s'employer comme référence historique (1740). Par analogie de forme, il a désigné le gilet porté par les forts des Halles (1866) et, par métonymie, le chapeau de cuir de certains portefaix, dont les larges bords protègent le cou et les épaules. Par référence au travail de force, il a reçu le sens figuré de « force » en argot (1836) puis, avec un changement de valeur, celui de « travail pénible » (1954).
❏
Son dérivé COLTINER v. tr. (1790), d'abord colletiner (1725), est introduit par l'argot au sens d'« arrêter », d'après l'idée de « saisir par le coltin, le collet ».
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Celle-ci a cédé la place à l'idée de « porter sur le coltin », d'où « porter (un objet lourd, encombrant) » (1835), aussi en construction pronominale (1915), d'où au figuré « faire un travail pénible ».
◆
On en a dérivé COLTINEUR, EUSE n. (1824, colle-) et COLTINAGE n. m. (1878).
COLZA n. m. est l'adaptation, en colzat (1664) puis colza (1762), du néerlandais de même sens koolzaad, proprement « graine (zaad) de chou (kool) ». Cette origine est confirmée par l'importance de la culture du colza dans les Flandres et les Pays-Bas, ainsi que par la présence du mot en picard. Kool est le correspondant de chou* ; zaad appartient à un ensemble germanique (allemand Saat, anglais seed), et qui procède d'une racine représentée en latin dans serere (→ semer).
❏
Le mot désigne une plante fourragère dont les graines fournissent de l'huile (huile de colza).
COMA n. m. est emprunté (1658) au grec kôma, -atos « sommeil profond », pris au sens médical (depuis Hippocrate) d'« état léthargique », et passé dans le vocabulaire européen de la médecine. Kôma est d'origine obscure. Les différents rapprochements proposés (notamment avec keisthai « être couché ») restent à l'état d'hypothèse.
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Le mot a pris une valeur plus précise avec les progrès de la neurophysiologie et sert alors à former des syntagmes (coma profond, coma prolongé, être dans le coma...).
❏
COMATEUX, EUSE adj. (1616), dérivé de coma d'après le grec kôma, -atos, qualifie ce qui est propre au coma, qui annonce le coma, la personne qui est dans le coma, sens où il est aussi substantivé.
L
COMBATTRE v., d'abord cumbatre (1080), est issu d'un latin populaire °combattere, altération du bas latin combattuere « (se) battre avec » (Ve s.), de cum, com- (→ co-) et de battuere (→ battre).
❏
Le verbe exprime l'idée de lutter concrètement contre qqn, de nos jours en construction transitive indirecte (1080) ou directe (XIVe s.), en ancien français, également à la forme pronominale. Depuis le XVIIe s., il est aussi employé avec la valeur figurée de « se mesurer avec qqn » (1636), « lutter contre une chose » (1636). Le sens de « rivaliser avec qqn » (1740) est sorti d'usage, mais d'autres métaphores ont élargi les contextes (combattre l'inflation, etc.).
❏
COMBATTANT, ANTE adj. et n. est l'emploi adjectivé et substantivé (1080) du participe présent de
combattre, en parlant d'un guerrier et, par extension, de celui qui se bat avec d'autres (1680). Il s'est spécialisé en histoire, désignant l'assistant d'un chevalier dans un tournoi (1718), et en zoologie (1775) pour dénommer des animaux, notamment un échassier au caractère très combatif.
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NON-COMBATTANT, ANTE adj. et n. (1842) qualifie des membres du personnel militaire qui, dans leurs fonctions, n'ont pas à prendre part aux combats.
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Le déverbal
COMBAT n. m. est attesté depuis 1538 au propre et au figuré et est employé en parlant d'un sport depuis 1549.
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COMBATIF, IVE adj., dérivé du radical de combattre, est seulement attesté depuis 1893, après COMBATIVITÉ n. f. (1818). Ces deux mots — dont la graphie est anormale — caractérisent un caractère, un comportement, une personne doués d'agressivité.
COMBE n. f. est issu (fin XIIe s.) du gaulois °cumba « vallée », attesté par la toponymie (également sous les formes Comps, Cons, Combs) et par ses correspondants celtiques.
❏
Le sens de « vallée » a vieilli au XVIIe s. par rapport au mot usuel vallée. Il s'est maintenu dans plusieurs régions de France, Auvergne, Aveyron, et surtout de la Champagne et la Bourgogne vers l'Est, ainsi qu'en Suisse romande, dans le Jura, où son emploi s'est spécialisé pour « vallée étroite et profonde » (J.-J. Rousseau, Genevoix, l'emploient). Il est courant et non marqué en français de Suisse et du Jura français.
◆
La géologie l'entend dans une acception précise de « dépression longue et étroite formée par l'érosion dans l'axe d'un anticlinal ».
COMBI n. m., anglicisme de la famille de combine, du français combiner, désigne un véhicule automobile mixte, du type camionnette. En français de Belgique, le mot s'applique spécialement à une camionnette de gendarmerie. En Afrique, il peut dénommer le véhicule pour passagers appelé minibus en France.
COMBIEN adv. interrog. et exclam., d'abord sous les formes cumben (av. 1120) et cumbien (1130-1160), est composé des adverbes com (forme ancienne de comme*) et bien*.
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Dès l'ancien français, le mot est employé absolument ou devant un substantif pour en déterminer ou en demander la quantité, spécialement s'agissant du temps (v. 1155), emploi précisé par l'expression combien de temps, ou de l'argent (v. 1190), toujours en usage absolument (c'est combien ?).
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Combien s'emploie aussi, dès le XIIe s., devant un verbe et, depuis le XVIe s., devant un adjectif ou un adverbe, avec une valeur intensive (notamment en exclamation). L'ancienne locution conjonctive combien que (1175) « quoique » s'est maintenue jusqu'au XVIIe s., et jusqu'au XVIIIe s. quand la concessive exprimait une notion d'intensité ou de quantité.
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Le substantif combien, relevé au XVIe s. dans l'ancienne locution se mettre sur le combien « débattre des conditions », est usuel dans deux emplois de la langue parlée moderne, qui l'utilise pour quantième (ainsi que COMBIENTIÈME adj. et n. (1934), parfois combienième, dérivés spontanés et récents) et dans une interrogation portant sur la fréquence (tous les combien ?).