L
COURONNE n. f., aboutissement (v. 1340) de corona (v. 980), curune (1080), corone (1080), est issu du latin corona « ornement, parure pour la tête », qui possède à la fois des emplois analogiques et des significations symboliques : « récompense en reconnaissance d'un mérite », « ornement symbolisant le pouvoir ». Le mot latin est probablement emprunté au grec korônê « corneille » qui, par analogie avec la forme du bec de l'oiseau, aurait désigné un objet recourbé et spécialement une « couronne ». Korônê, encore en grec moderne au sens de « corneille », appartient à une série de formes expressives dont le latin cornix (→ corneille).
❏
Le mot est apparu en français pour désigner l'insigne du pouvoir royal, développant, de là, plusieurs acceptions métonymiques : il se dit du domaine royal (v. 1275 ; dès 1190 en latin médiéval), du pouvoir royal (av. 1250 ; 1119 en latin médiéval) et, dans quelques locutions, de l'État gouverné par un roi (1676). Le sens initial est à l'origine du nom d'une monnaie (v. 1340), d'un papier in folio (1680). Couronne a aussi repris très tôt les autres sens latins de « récompense accordée en vertu d'un mérite » (1175 ; dès 1140, pour couronne de martyre) et, sans valeur symbolique, de « cercle (de feuillages) pour orner la tête » (v. 1185).
◆
Par analogie d'aspect, il désigne aussi la tonsure des gens d'Église (1080) et tout objet circulaire.
◆
Il se dit en astronomie de l'atmosphère lumineuse qui entoure le Soleil (1690), plus tard dans couronne solaire (1858).
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En médecine vétérinaire, il se rapporte à la partie osseuse entre le pied et le paturon du cheval (1600) et, en médecine dentaire, à la reconstitution artificielle du haut de la dent (1846), d'après le sens de « partie supérieure (de la dent) » (1728).
◆
Le sens de « pain en forme de couronne » (1825) succède à l'expression pain en couronne (1665).
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En français de Polynésie, le mot s'applique au collier de fleurs (voir couronner, ci-dessous).
❏
COURONNER v. tr., d'abord attesté au participe passé sous la forme ancienne
coronat (v. 980) puis
corunet (v. 1120), est probablement dérivé de
couronne d'après le latin
coronare. Celui-ci signifie « mettre une couronne sur (qqch. ou qqn) pour orner », « entourer (qqch., qqn) » et a reçu en latin impérial le sens de « mettre une couronne à (qqn) en signe de victoire » et, de là, le sens de « récompenser », repris par les auteurs chrétiens. En bas latin, le mot a signifié également « mettre une couronne en signe de pouvoir » et à époque médiévale, « tonsurer » (893 ; déjà au participe passé comme nom masculin, en 407).
◆
À partir du sens propre de « ceindre (qqn) d'une couronne »,
couronner a développé plusieurs emplois abstraits à connotation méliorative, spécialement « sacrer (un souverain) » (1155), « décerner une récompense » (1680). Par extension, en français de Polynésie,
couronner se dit pour « mettre un collier de fleurs autour du cou de (qqn) », en signe d'accueil, d'hommage.
■
Le sens abstrait, « achever, parfaire » (XVIe s.), est parfois pris ironiquement (pour couronner le tout).
■
Couronner a lui-même produit COURONNEMENT n. m. (v. 1165, coronement), employé depuis 1559 au sens figuré (« ce qui parfait ») et les antonymes DÉCOURONNER v. tr. (av. 1175, adj. ; 1190, descoroner) et DÉCOURONNEMENT n. m. (1636 ; repris en 1863).
◈
Plusieurs mots du même groupe et de sens spécialisé sont empruntés aux dérivés latins de
corona.
■
CORONAIRE adj. (1562), représentant du latin coronarius « en forme de couronne », est surtout employé dans le vocabulaire médical, notamment en parlant des artères et veines cardiaques, aussi substantivé au féminin.
◆
Il a produit CORONARIEN, IENNE adj. (1897) « des artères coronaires », par exemple dans insuffisance coronarienne, due à une sthénose, CORONARITE n. f. « lésion des artères coronaires du cœur », ainsi que le composé CORONAROGRAPHIE n. f., désignant une radiographie des artères coronaires après injection d'un produit de contraste.
◆
L'adjectif coronarien, ienne est substantivé, pour désigner un, une malade souffrant d'insuffisance coronarienne.
■
CORONAL, ALE, AUX adj. (1314), emprunté au latin coronalis « se rapportant à une couronne », compte surtout des emplois scientifiques (en anatomie, 1314 ; en astronomie, à propos de la couronne solaire, 1874).
■
CORONELLE n. f. (XIVe s.) désigne un serpent du genre de la couleuvre et CORONILLE n. f. (1752), d'abord coronilla en latin botanique (1694), emprunt à l'espagnol coronilla « petite couronne » (diminutif de corona, de même origine que couronne) désigne une plante aux fleurs disposées en cercle (1490).
◈
Du même radical latin vient le mot de microbiologie
CORONAVIRUS n. m., désignant (années 1970) un virus à A. R. N. responsable d'affections respiratoires et digestives.
❏ voir
COROLLAIRE, COROLLE.
COURRIER n. m., d'abord corier et courier (déb. XIVe s.), puis courrier (1464), est emprunté à l'italien corriere (XIIIe s. ; 1162, currerius en latin médiéval) « porteur de messages », dérivé de correre (→ courir). Le mot désignait au XIIIe s. des porteurs de messages entre l'Italie et les foires de Champagne.
❏
Courrier désigne d'abord une personne servant de messager (au XVIIe s., on relève aussi courière « celle qui porte une nouvelle »), notamment le porteur de lettres en malle-poste (l'affaire du courrier de Lyon), un valet de pied puis le moyen de transport qui convoie les dépêches : il s'applique alors à une malle-poste puis à d'autres véhicules, notamment des avions (COURT-COURRIER, 1965 ; MOYEN-COURRIER, v. 1950) ; long-courrier est plus ancien (→ long). Par métonymie, le nom recouvre l'ensemble des lettres, dépêches et journaux ainsi transportés (1770). Dès 1636, il a servi à baptiser certains journaux, puis à l'intérieur du journal, désigne une chronique transmettant des nouvelles de théâtre, mode, sport et une tribune ouverte aux lecteurs (courrier des lecteurs ; courrier du cœur).
◆
Courrier électronique, équivalent français de mail, a servi à former courriel (ci-dessous).
❏
En ce sens, il a produit le dérivé
COURRIÉRISTE n. (1857) « journaliste qui fait un courrier ». Ce mot est assez courant en français du Canada, pour « correspondant de presse »
(courriériste parlementaire).
◈
Le sens postal de
courrier, est utilisé dans le mot-valise
COURRIEL n. m., créé au Québec (vers 1990) pour remplacer
e-mail et correspondre à
courrier électronique. Par souci d'éviter l'anglicisme, le mot s'emploie aussi en français d'Europe, dans un usage plus recherché à côté des mots courants
e-mail et
mail*.
L
COURROIE n. f., réfection suffixale (v. 1268) de curreie (1080), est issu du latin corrigia « lacet de soulier » puis « lanière », « fouet ». Le mot pourrait appartenir au vocabulaire italo-celtique, si l'on en juge par l'irlandais conriug « j'attache ensemble », et être, vu son sens technique, emprunté au gaulois.
❏
Le mot désigne une bande d'une matière souple et résistante et s'emploie quelquefois au figuré pour « attache ». L'expression technique courroie de transmission (1845) est parfois investie, par métaphore, du sens de « ce qui transmet, met en contact des personnes, des choses ».
L
COURROUCER v. tr., d'abord corocier (1050), puis correcier (1165-1176), enfin courroucer d'après courroux, est issu du bas latin °corruptiare, dérivé du supin de corrumpere « détruire, altérer » (→ corrompre).
❏
L'ancien français utilisait le mot à la fois avec le sens physique d'« endommager, maltraiter » et avec le sens moral plus courant de « aigrir, irriter vivement », le sentiment d'irritation étant considéré en quelque sorte comme une altération de l'âme (en latin animus corruptus). Seul le sens moral s'est maintenu mais, concurrencé par irriter, le mot a décliné au XVIIe s., époque où Vaugelas (1647) ne le tolère plus qu'en emplois métaphoriques (en parlant de la mer).
◆
Aujourd'hui, son usage, de même que celui du participe passé adjectivé COURROUCÉ, ÉE, relève du style littéraire.
❏
COURROUX n. m., d'abord corropt (v. 980) et corroz (1165-1176), ce dernier étant probablement le déverbal de l'ancienne forme corrocier, est quasiment sorti de l'usage courant au XVIe s., tout comme ire, au profit de colère ; cependant, il est encore employé au XVIIe s. et ultérieurement comme terme du vocabulaire noble (tragédie, poésie lyrique), notamment à propos de la colère des éléments. Les autres mots du même groupe (plusieurs doublets adverbiaux, substantifs et adjectifs témoignant de la vitalité de la famille en ancien français) sont sortis de l'usage normal au XVIe ou au début du XVIIe siècle.
L
COURS n. m. est issu (1080) du latin cursus « action de courir, voyage, notamment en mer ; déplacement des étoiles, d'un fleuve, cours de la vie » et, poétiquement, « évolution d'un sentiment », de currere (→ courir).
❏
Cours exprime une idée de mouvement, de déplacement. Il désigne d'abord l'action de courir, en parlant d'une personne, d'un cheval, sens qui correspond à celui du verbe
courir, qui est passé au dérivé
course et vivant dans
coursier. De son application au domaine de la navigation (v. 1120), est restée l'expression
voyage au long cours (1690), après
de long cours et
par long cours (1529).
◆
L'emploi spécial en parlant du mouvement des astres (v. 1170) a lui aussi vieilli, mais a pu favoriser l'apparition du sens temporel « suite, évolution dans le temps » (v. 1170). Ce sens, autrefois réalisé dans le domaine du sentiment (1457), vit lui-même surtout en locutions
(suivre son cours, au cours de).
◆
Plus usuel, l'emploi du mot à propos de l'écoulement continu de l'eau (av. 1200), correspondant à
couler, à
courir (eau courante), a inspiré par analogie le sens littéraire d'« écoulement du sang, des larmes » (1670), relativement courant dans la locution
donner libre cours à (1640,
donner cours à sa joie), employée à propos des larmes puis, abstraitement, d'une émotion. Dans toutes ces acceptions,
cours continue le latin
cursus, sans que l'on puisse préciser s'il s'agit de réemprunts ou d'une évolution sémantique interne au français.
■
Dès l'ancien français, le mot est entré dans le vocabulaire du commerce, se référant à la circulation des valeurs, des marchandises (v. 1370). Par métonymie, il désigne aussi le taux auquel se négocient celles-ci (1602), sens auquel se rattache la locution avoir cours (1627, L. Savat, Discours sur les medalles) qui a pris assez vite (1671) une valeur figurée, ainsi que n'avoir plus cours avec une transposition pour « être, ne plus être en usage ».
■
Sa spécialisation dans le domaine des études (1331) procède de l'idée temporelle de « développement dans le temps ». Riche en extensions métonymiques, elle a donné les valeurs de « ouvrage reproduisant des leçons » (1606), « leçon dispensée » (1694), « degré des études suivies » (1887, cours élémentaire puis cours moyen, etc.) et « établissement d'enseignement spécialisé » (cours de danse) ou, en France, « établissement d'enseignement privé ». Le cours secondaire (de qqn) désigne en français québécois les études secondaires.
■
Le sens de « longue et large avenue », purement spatial, peut être daté de 1616, date de l'établissement, par Marie de Médicis, d'une allée appelée plus tard Cours-la-Reine à Paris. Il subit certainement l'influence de l'italien corso.
■
CORSO n. m. a lui-même été repris tel quel en français avec le même sens (1807), et étendu à un défilé de chars lors d'une fête (1846), par exemple dans corso fleuri.
❏
1 COURSIER n. m. est la substantivation (v. 1285) du masculin de l'ancien adjectif
corsier, iere (v. 1165) « apte à la course », lui-même dérivé de
cors, cours au sens ancien d'« allure rapide (spécialement d'un cheval) ». L'adjectif est sorti de l'usage au
XVIe s., tandis que le substantif s'est maintenu dans le style noble pour désigner le cheval de bataille ou de tournoi médiéval (alors en concurrence avec
palefroi).
■
COURSIÈRE n. f. est lui-même issu par ellipse (1286-1290) de voie corsiere (1180-1190) « voie fréquentée ». Le mot s'applique à un chemin de traverse à flanc de colline ; il est d'usage régional (poitevin, franco-provençal).
◈
CURSUS n. m. est un emprunt tardif et savant (1868) au latin
cursus avec deux spécialisations : la première, reprise au latin médiéval (
XIIe s.) correspond à « prose rythmique de la littérature byzantine et des bulles pontificales » ; la seconde, beaucoup plus répandue (1968), est une extension dans le domaine des études supérieures, d'après l'anglais
cursus, de l'emploi des termes d'histoire romaine
cursus honorum (1900), désignant la suite des diverses magistratures que devaient exercer les hommes politiques romains.
❏ voir
COURIR, COURSE, COURSIVE, CURSEUR, CURSIF.
COURSE n. f., d'abord corse (v. 1205), puis course (1553), est le féminin de cours* avec un développement favorisé par l'italien corsa (XIVe s.).
❏
Le mot désigne d'abord l'action de courir, l'accent étant mis sur l'idée de « vitesse », sens avec lequel il a supplanté le masculin
cours, au propre et au figuré (au
XXe s., par exemple dans
course aux armements). Ce sens, que l'on a dans la locution
au pas de course (1835), est particulièrement réalisé dans le vocabulaire du sport avec la valeur de « compétition » où courent des concurrents, humains ou animaux (1538), seul ou dans
course de chevaux (1700, généralement au pluriel) et
course de taureaux (1654, repris 1847) qui correspond à l'hispanisme
corrida*. Le contexte des
courses (de chevaux) s'est développé au
XIXe s.
(Cf. sport, turf) et est devenu l'un des plus importants pour ce mot. Cet emploi s'est étendu aux véhicules
(course d'automobiles, de motos...). Au sens pédestre de
courir, par extension « aller vite », l'expression québécoise
être à la course correspond à « être pressé » et
prendre une course à « se dépêcher ».
■
Dès le XIIIe s., course exprime aussi une idée de « déplacement » : il est d'abord employé en contexte militaire (1213, corse) et désigne en particulier une expédition maritime dans un but de pillage (1568), en correspondance avec corsaire* : les règles du droit international du XVIIe s. l'appliquent à l'activité de navires armés avec l'autorisation plus ou moins explicite des gouvernements pour combattre le commerce naval d'un pays ennemi (guerre de course). Cette activité historique recouvre un état de fait méditerranéen, spécifique de la Renaissance et du XVIe s. (Cf. piraterie), dirigé en premier lieu contre l'Empire espagnol. La course atteint son apogée entre 1577 et 1713-1720 (après le traité d'Utrecht) pour devenir ensuite une arme de guerre et disparaître au XIXe s. (→ corsaire).
■
Par extension au domaine courant, le mot concerne le fait de parcourir un espace (1606) en parlant d'une personne, puis d'un véhicule (1813, d'un fiacre). En Suisse, il désigne particulièrement un voyage, une excursion à caractère organisé et un trajet (billet simple course correspond à aller simple en français de France) ; appliqué aux déplacements d'une personne, il est entré dans la locution faire les courses « se rendre à son travail lorsqu'on habite une agglomération différente », comprise autrement en français de France.
■
Avec l'idée de « promenade » (1678), le mot désigne spécialement une excursion d'alpiniste (1775). Cette valeur s'est élargie en français de Suisse (ci-dessus). Depuis 1690, il s'applique aussi à un déplacement dans un but précis, spécialement, au pluriel courses, aux allées et venues d'un commissionnaire (garçon de courses, d'où coursier, ci-dessous). Il est courant dans le sens de « déplacement pour certains achats », notamment dans faire les courses, ses courses (Cf. commission) et, par métonymie, désigne les achats que l'on rapporte chez soi.
■
Dans le style littéraire (1553) ou dans quelques emplois techniques (1676, à propos d'un organe mécanique), il exprime l'idée d'un « mouvement plus ou moins rapide ».
❏
Le dérivé
COURSER v. tr. (
XVe s.), après avoir signifié « mettre (un cheval) au galop », sens conservé dans les patois du centre-ouest et de l'ouest de la France, a été repris pour « poursuivre en courant » (1843), comblant une lacune créée par le vieillissement de
courir* (transitif) dans ce sens. Cet emploi est vivant, mais senti comme familier ou populaire. Il exprime spécialement l'idée de poursuivre une femme de ses assiduités (1871).
■
2 COURSIER, IÈRE n. (fin XIXe s.), « employé chargé d'effectuer diverses courses, notamment des livraisons », renoue à plusieurs siècles d'écart avec l'ancien français cursier « messager » (v. 1180), évincé par courrier*.
❏ voir
COURIR, COURS, COURSIVE, CURSEUR, CURSIF.
COURSIVE n. f., d'abord écrit courcive (1687), est probablement la transformation, sur le modèle des adjectifs en -if, -ive, de l'ancien coursie n. f. (1495), terme de marine désignant le passage ménagé d'un bout à l'autre d'une galère entre les bancs des forçats. Le mot est emprunté, de même que l'ancien provençal corsia (XVe s.), à l'italien corsia, terme de marine (XVIe s.), attesté dès 1401 sous la forme cursia dans le dialecte de Ferrare, et employé aussi à propos du courant d'un fleuve (XVe s.). Ce mot italien, adjectif féminin substantivé, est issu du latin médiéval cursivus (féminin cursiva) « courant, rapide » (→ cursif).
❏
Le mot a supplanté coursie au même sens et il est resté usuel en marine. Boiste, en 1829, enregistre aussi un emploi pour le passage entre les soutes.
L
1 COURT, COURTE adj., aboutissement (XIIIe s.) de curt (1080) puis cort (1155), continue le latin curtus « écourté, tronqué » d'où « châtré, circoncis », issu de la même racine indoeuropéenne °ker- ou °sker-, « couper, séparer », que corium (→ cuir), caro (→ chair) et scortum (→ écorce).
❏
Tandis qu'en latin, le mot usuel pour exprimer la notion de petitesse dans l'espace et le temps était
brevis (→ bref), c'est
court qui est devenu en français le terme le plus usuel (par opposition à
long). Employé concrètement à propos de la longueur faible d'un objet (1080),
court a progressivement cessé de s'employer en parlant d'une personne au profit de
petit, sinon stylistiquement, spécialement ou avec un complément (
court sur pattes, etc.). Cependant, en français d'Afrique subsaharienne, et aussi à Djibouti, au Liban, l'adjectif
court peut être employé comme l'est
petit en français d'Europe, pour « de petite taille »
(il est court pour son âge).
◆
Au
XVIe s.,
court a développé la valeur abstraite d'« insuffisant » dans
courte vue et
avoir la vue courte « être myope » (1532), surtout au pluriel
des vues courtes « des conceptions bornées » (1690).
◆
Il partage avec
bref le sens temporel de « qui a peu de durée », à la fois au propre (v. 1155), sens devenu très usuel, au figuré (
mémoire courte, 1532), et s'applique particulièrement à un énoncé, par exemple dans
faire court (1450),
être court. La locution
à court terme (fin
XIIe s.,
a cort terme) réalise plus exactement l'ancienne valeur de « qui est rapproché dans le temps ». D'autres emplois insistent sur l'idée de rapidité
(les plus courts moyens) ou de fréquence rapide
(souffle court, ondes courtes).
■
Dès le XIIe s., le mot, à la faveur de son caractère usuel et monosyllabique, a développé des emplois adverbiaux correspondant aux sens de l'adjectif. COURT adv. s'emploie dans tenir qqn de court (1205) « le surveiller », puis en moyen français dans les locutions couper court à (XVe s.), rester court (1578), être à court (1556), en Belgique tomber à court (aussi à court d'haleine), pour « hors d'haleine, essoufflé », et pris de court (1660). Tourner court s'est dit à l'origine d'une voiture tournant dans un très petit espace avant de prendre le sens figuré de « en s'arrêtant brusquement ». En outre, en français de Belgique, l'adverbe correspond à « trop court (de...) », par exemple, c'est un mètre court.
■
L'emploi substantivé de court (av. 1266), elliptique (le court), se fait toujours par opposition à l'emploi analogue de long.
❏
Sur
court ont été formés l'adverbe
COURTEMENT (
XIIe s.), aujourd'hui peu usité, et
COURTAUD, AUDE adj. (1439) qui a signifié « écourté de la queue » (d'un animal) d'après
court au même sens (
XIIIe s.), et qui a produit
COURTAUDER v. tr. (1718). Le sens usuel de
courtaud est « d'une taille courte et un peu épaisse » (1656). L'appellation
courtaud de boutique, adressée à une personne aux façons rustres, sortie d'usage au
XIXe s., est à l'origine (1585) le nom donné au commis de magasin, peut-être par allusion à l'habit court des gens du peuple par opposition au vêtement long des gens de condition.
◈
Court a fourni le premier élément de nombreux adjectifs et noms composés
(→ bouillon, circuit, courrier, échelle, jus, vêtu) ; il a produit trois préfixés verbaux exprimant la notion de « rendre court ».
■
ÉCOURTER v. tr. (XIIe s., escurter) s'applique surtout à un entretien, aux paroles, à un texte.
■
La série ACCOURCIR v. tr. (1162, acourcir) avec ses dérivés ACCOURCISSEMENT n. m. (1503) et ACCOURCIE n. f. (1842), tend à être supplantée par celle du préfixé en re-.
◆
Ce dernier est RACCOURCIR v. tr. (1237), « rendre plus court » et intransitivement (1835) « devenir plus court ».
◆
Il a produit trois noms : RACCOURCISSEMENT n. m. (1551 ; 1529, « abrégé »), RACCOURS n. m. (1723), d'emploi technique, et RACCOURCI n. m. (1400), plus ancien et plus courant, dont le sens d'« abrégé » s'est conservé dans la locution en raccourci (1631) mais qui a développé à l'époque classique le sens de « ce qui est exprimé de façon abrégée et vigoureuse » (1690), et a été employé comme terme de peinture en se référant à la perspective (1651). Le sens usuel de raccourci « chemin plus court » est apparu le dernier (1837).
◈
COURÇON ou
COURSON n. m. se dit en arboriculture (1537) d'une branche d'arbre fruitier taillée court. La variante
COURSONNE n. f. n'est attestée qu'au
XIXe s. (1867).
❏ voir
CIRCUIT (COURT-CIRCUIT) ; PANTALON (PANTACOURT).
2 COURT n. m. est emprunté (1887) à l'anglais court (v. 1175), spécialisé pour « terrain de jeu de paume » (1519), lui-même emprunté à l'ancien français court, cort (→ cour).
❏
Le mot est passé en français assez tardivement par rapport au reste du vocabulaire du tennis, mais la diffusion de ce sport se situe bien entre les deux guerres. Ni l'adaptation en cour (1894), ni l'équivalent champ n'ont eu de succès.
❏ voir
COUR.
COURTIER, IÈRE n. est la réfection (1538) de courretier (1220, selon Wartburg), corretier (1241), curratier (v. 1240 ; encore en 1634), aussi altéré en coletier (v. 1250). Le mot est probablement dérivé de l'ancien verbe corre, courre (→ courir) avec le suffixe -ier élargi en -etier ; le suffixe -atier (→ puisatier), surtout fréquent en occitan (ancien provençal corratier) se retrouve dans le picard corratier et dans plusieurs formes dialectales désignant un coureur de jupons.
❏
Le mot désigne la personne chargée de mettre en relation vendeurs et acheteurs moyennant une rémunération, pour des opérations de bourse ou de commerce et, par extension, celle qui joue l'intermédiaire dans une affaire, l'entremetteur (1740), très péjoratif dans
courtier de chair humaine « négrier ». Historiquement, c'est par l'expression
honnête courtier que Bismarck définit le rôle que voulait jouer l'Allemagne au congrès de Berlin après la guerre russo-turque (1878).
■
Au sens propre, le mot avait reculé devant divers synonymes, parmi lesquels voyageur de commerce. Lorsque celui-ci est passé de mode après 1950, courtier a retrouvé une nouvelle vitalité, en concurrence avec représentant.
❏
Du radical de courtier est dérivé COURTAGE n. m. (1358 ; 1248, courratage) « profession de courtier » et, par métonymie, « rémunération en pourcentage du courtier ». Le sens dominant est aujourd'hui « vente directe, par démarchage ». Spécialement, le courtage matrimonial désignait la profession des courtiers de mariage, chargés de mettre en relation des personnes désirant se marier ; il a été éliminé par agence matrimoniale. Le premier emploi est aujourd'hui courant, en partie à cause de l'absence de substantif abstrait correspondant à représentant.
COURTILIÈRE n. f., d'abord courteliere (1547), puis courtilliere (v. 1600) et courtilière (1762), est une dénomination d'insecte issue par figure de l'ancien français courtillier (fin XIIIe s., curtiller) « jardinier », au féminin courtilliere (1493). Ce mot est dérivé de courtil (v. 1170, curtil) « jardin potager », terme évincé de l'usage courant par jardin (potager) au XVIIIe s. mais encore vivant régionalement. Il est issu du bas latin °cohortile, dérivé de cohors (→ cour) dont l'existence est appuyée par le latin médiéval cortile, curtile « enclos comprenant maison et jardin, jardin » (747). On notera que le féminin de courtil, courtille, a été un toponyme fameux (1511, la Courtille) recouvrant un faubourg parisien comprenant à l'origine des vignes et des potagers. Ce faubourg, riche en guinguettes et cabarets, a été très en vogue au XVIIIe s. et surtout vers 1830 ; la descente de la Courtille, défilé des masques à travers le faubourg du Temple le lendemain de mardi gras, était un spectacle très prisé (la dernière eut lieu en 1838).
❏
Le mot désigne un grand insecte roussâtre à élytres courts et longues antennes, également appelé taupe-grillon, causant d'importants dégâts dans les jardins.
L
1 COURTINE n. f. est issu (v. 980) du bas latin cortina « rideau », dérivé du latin cohors réduit à cors « cour » (→ cour). Il s'agit d'un calque sémantique du grec aulaia « tapis », « tenture », dérivé de aulê « cour », et que la langue classique s'était contentée de transcrire par aulaeum, aulaea. Cortina est passé dans l'italien cortina « rideau, courtine », l'allemand Gardine « rideau ».
❏
Le mot est apparu en français dans un contexte liturgique à propos du voile du temple de Jérusalem ; il a pris couramment le sens de « rideau disposé autour des anciens lits d'apparat » et, de là, s'est étendu à la tenture masquant un élément d'un espace intérieur. Depuis le
XIXe s., son usage en ce sens relève du style littéraire qui le plie au même emploi métaphorique que
rideau (courtine de verdure). Il est plus répandu comme terme de fortification (1572) employé par analogie pour un mur rectiligne compris entre deux bastions, peut-être d'après l'ancien provençal (
XIVe s.).
L'homonyme argotique 2 COURTINE, « courses de chevaux », est un dérivé irrégulier de course, pour lequel l'influence de 1 courtine, mot noble, est moins vraisemblable que celle de (la) Courtille, nom de quartier populaire de Paris, opposé (dans l'espace et socialement) à Longchamp, où se tiennent de célèbres courses, opposition également lexicale fondée sur les syllabes court-long. Cependant, le souvenir du défilé populaire de la Courtille (→ courtilière) a pu jouer un rôle second.
COURTISAN n. et adj. m., d'abord courtisien (apr. 1350), puis courtisan (1472), est un emprunt adapté à l'italien cortigiano (déb. XIVe s.) « qui appartient à la cour d'un pape, d'un prince » (à propos du pape Benoît XII), substantivé (1348-1353) à propos de la personne attachée à cette cour. Lui-même est dérivé de corte, correspondant de cour*.
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On peut supposer que l'introduction du mot en français s'est effectuée à la cour des papes d'Avignon où cortezan est attesté dès 1350. Ce premier emploi est associé à la cour du pape Clément V. Par extension, courtisan a pris le sens figuré et péjoratif de « personne qui flatte » (1560).
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Son emploi adjectif (av. 1555) correspond aux deux acceptions du nom.
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Le développement sémantique qu'a eu dès l'origine le féminin
COURTISANE (1547 ; 1500,
courtisienne) empêche de le considérer simplement comme le féminin de
courtisan : il est emprunté à l'italien
cortigiana, féminin de
cortigiano attesté depuis 1529 au sens de « dame de la cour » et depuis 1536 au sens particulier de « femme galante de haut vol ». Tout en désignant (rarement) une femme ayant les manières de la cour, vivant à la cour (1537),
courtisane s'entend surtout au sens de « femme galante » (1553) ; historiquement, il fait référence à une femme qui, en vertu de son éducation et de ses dons artistiques, jouait un grand rôle dans la vie de certains hommes de haut rang de l'Antiquité.
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Courtisan a servi à former COURTISANERIE n. f. (1560, courtisannerie), « conduite de courtisan », lequel est quasiment sorti d'usage après avoir supplanté l'italianisme de même sens courtisanie (1538).
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COURTISANESQUE adj. est aussi un emprunt (1578) à l'italien cortigianesco (1536), souvent employé par péjoration, et tend lui aussi à disparaître.
❏ voir
COURTISER, COURTOIS.
COURTISER v. tr. est emprunté (1557) à l'italien corteggiare « faire partie de la cour d'un personnage important » (XIVe s.), « faire sa cour à qqn de puissant » (apr. 1450) et, spécialement, « faire sa cour à une femme » (déb. XVIe s.), lui-même dérivé de corte, comme cortigiano, qui a donné courtisan (→ cour). Cette hypothèse est préférable à celle qui voit dans courtiser la réfection, sous l'influence de courtisan*, de l'ancien français courtoyer « fréquenter une cour », car ce dernier ne semble pas attesté après le début du XVIe siècle.
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Courtiser a repris à l'italien les sens de « faire sa cour à un puissant » (1557) et, spécialement, « faire sa cour à une femme » (1560). Quelques expressions figurées d'usage littéraire, comme courtiser les Muses « s'adonner à la poésie », ou courtiser la gloire, ne sont plus utilisées que par plaisanterie.
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En Belgique, le verbe s'emploie absolument au sens d'« être fiancé » et dans la construction courtiser avec qqn, « avoir des relations sentimentales ».
❏ voir
COURTISAN.
COURTOIS, OISE adj., réfection, d'après court (→ cour), de curteis (1080), corteis (v. 1130), est dérivé de l'ancien français curt, cort puis court désignant le lieu où résident le souverain et son entourage, aujourd'hui cour.
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De tous les adjectifs se référant à l'idée de « politesse », courtois est le plus ancien. Le moyen âge l'entend dans deux acceptions : l'une sociale, exprimant ce qui concerne la cour et ses usages, l'autre morale, désignant la qualité propre d'un individu digne du raffinement de la cour. Ces significations sont liées à l'émergence, au XIIe s., d'un style de vie s'opposant à l'idéal guerrier féodal et lié à l'affinement des mœurs et de la sensibilité. Un idéal social s'élabore alors, qui se réalise dans ce qu'on appellera beaucoup plus tard l'amour courtois (expression de G. Paris, 1880, qui néglige les différences existant entre la tradition des cours du Nord et de celles du Midi) et s'exprime dans la poésie courtoise des troubadours (le trobar, Cf. troubadour) et des poèmes narratifs. Vers la fin du XIIIe s., la société courtoise s'effrite avec cette littérature, mais son imagerie et son langage continuent jusqu'au XVe s. d'imprégner tous les genres littéraires. Le mot, après une éclipse à la fin du XVIIe s., recouvre sa vitalité dans le vocabulaire de la politesse, avec une idée de raffinement, ceci dans l'usage soutenu.
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Le nom tiré de l'adjectif,
COURTOISIE n. f. (1155,
curteisie), a suivi la même évolution sémantique, exprimant au
XIIe s. un art de vivre et une élégance morale.
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En ancien français, le concept est d'ailleurs scindé en deux termes constamment associés :
courtoisie qui en exprime les aspects intérieurs, et
mesure* qui en exprime les aspects extérieurs. Comme
courtois, courtoisie, d'après le témoignage des grammairiens classiques (Bouhours), semble avoir subi une éclipse à la fin du
XVIIe s., se maintenant comme un mot secondaire par rapport à
politesse, et exprimant l'idée d'une politesse plus traditionnelle, plus raffinée (quelquefois, avec une nuance péjorative, une politesse conventionnelle :
par pure courtoisie).
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Courtois a produit COURTOISEMENT adv. (1080, curteisement).
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L'antonyme DISCOURTOIS, OISE adj., réfection (1555) de descourtois (1410), moins usité, est emprunté à l'italien discortese, et adapté d'après courtois. À la mode au XVIe s., il a vieilli au XVIIe s. (« il était autrefois de grand usage », Furetière, 1690) et a été repris dans le registre littéraire.
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DISCOURTOISIE n. f., d'abord descourtoisie dans une traduction de Boccace (1414), est emprunté à l'italien discortesia (XVe s.), auquel il doit sa forme moderne (1554). Comme l'adjectif, il ne vit plus que dans l'usage littéraire.
COUSCOUS n. m. est emprunté (1505) à l'arabe d'Afrique du Nord kuskus ou kuskusū, mot qui désigne à la fois la graine de blé dur étuvée, la semoule qu'on en tire et, par métonymie, un plat dont la base est constituée par cette semoule. Une origine berbère est possible ou un rattachement au verbe arabe kaskasa « moudre, écraser ». Le mot, introduit en français sous les formes couchou et coscosso (1534), a imposé sa graphie actuelle, apparue dès le XVIIe s. (1649), assez récemment face aux variantes couscoussous (1845), kouskoussou et aux graphies kousskouss (1912) et couscouss (encore chez Sartre, 1944).
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Le plat de semoule accompagné de légumes et de viande, typique du Maghreb, varie selon les régions. Le plus connu, au mouton ou au poulet, s'est répandu en France surtout après 1945-1950, avec la vague d'immigration maghrébine. Le mot couscous s'applique aussi à la semoule et par extension, en français d'Afrique, à la farine, granuleuse après cuisson à la vapeur, de mil, de maïs, de riz, etc.
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De là, par métonymie, en français de France, le sens familier de « restaurant maghrébin où l'on sert notamment du couscous ».
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Le nom dérivé d'ustensile, COUSCOUSSIER n. m., date du XXe s. ; il est usuel en français du Maghreb et d'Afrique subsaharienne, de même que COUSCOUSSERIE n. f. « fabrique de couscous ».
L
1 COUSIN n. m., d'abord cusin (1080), puis cosin (v. 1150), est issu du latin consobrinus, composé de cum « avec » (→ co-) et de sobrinus, l'adjectif correspondant à soror (→ sœur) : « de sœur ». D'abord réservé au cousin germain du côté maternel, consobrinus s'est appliqué à tout cousin germain. Il est passé en français par l'intermédiaire d'une forme abrégée °co(n)sinus, probablement employée dans le langage enfantin.
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Contrairement au latin, le mot ne se borne pas au cousin germain, pour lequel on précise cousin germain (v. 1150) [→ germain]. Comme d'autres termes de parenté, il a servi à exprimer une relation ou une affinité psychologique (1226) : historiquement, mon cousin (1690) est l'appellation donnée par le roi de France à des princes de sang, cardinaux, pairs, maréchaux de France, grands d'Espagne, etc., d'où probablement l'expression figurée et ironique le roi n'est pas son cousin « il se croit aussi important que le roi » (XVIIe s.).
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L'emploi traditionnel et familier au sens d'« ami, compère » est quasiment sorti de l'usage en français d'Europe. Cependant, en français d'Afrique, le mot désigne une personne apparentée, plus largement. Cousin, cousine à plaisanterie, « personne liée par la parenté à plaisanterie » ; → plaisanterie. — Cousin est devenu (fin XXe s.) une formule amicale adressée à une personne d'âge et d'origine supposés comparables (jeunes Français d'origine maghrébine, africaine, antillaise). Cf. Mon frère. Cet usage comme appellatif amical entre garçons donne lieu en français de Nouvelle-Calédonie à l'abréviation cous, prononcée couz.
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Le féminin
COUSINE n. f. (
XIIe s.) représente le féminin latin
consobrina abrégé en
°co(n)sina.
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De cousin sont issus COUSINAGE n. m., d'abord cusinage (v. 1120), anciennement « ensemble de familles, de gens », puis strictement « lien de parenté entre cousins » (v. 1150), avec l'extension analogique de « lien d'analogie », et COUSINER v. (1605), employé transitivement au sens d'« appeler qqn son cousin » puis aussi intransitivement pour « agir familièrement avec qqn ».
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2 COUSIN n. m. (1551) est d'origine discutée : peut-être dérivé d'un représentant °couç du latin culex, -icis « cousin, moucheron », issu d'un celtique °kuli également à l'origine de l'irlandais cuil « moucheron ». On a aussi proposé d'y voir le représentant du latin populaire °culicinus, diminutif de culex. La graphie cusin, relevée en 1577, témoigne de l'influence de puce (du latin pulex, avec le même suffixe).
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Le mot désigne le moustique dans quelques régions de France, moustique étant aujourd'hui le terme généralisé et plus courant.
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Ce nom d'insecte a produit COUSINIÈRE n. f. (1723), ancien synonyme de moustiquaire.