CUNÉIFORME adj. est dérivé savamment (1561), après le latin moderne cuneiformis (1559, dans un texte français), du radical du latin cuneus « coin » (→ coin) avec l'élément suffixal -forme*.
❏
D'usage didactique, le mot est employé dans la description d'éléments naturels en anatomie (d'un os, au XVIe s.), en botanique (1778) et en minéralogie.
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Il qualifie spécialement une forme d'écriture créée par la civilisation suméro-akkadienne et dont les caractères sont en forme de coin ou, plus exactement, de clou. Bien que ce système d'écriture ait servi à noter des langues très diverses dans toute l'Asie antérieure, on a employé improprement au XIXe s. l'expression langue cunéiforme pour désigner le sumérien.
◆
Le mot est substantivé au masculin par ellipse de (caractère) cunéiforme.
CUPIDE adj. est emprunté (1371) au latin cupidus « désireux, avide de », dérivé de cupere « désirer, avoir envie de », souvent en parlant d'un désir violent et sensuel. Ce mot est d'origine incertaine bien qu'on ait proposé un rapprochement avec le sanskrit kúpyati « il bouillonne » et le vieux slave kupitŭ « il bout ». L'image serait la même que dans ardere « brûler » (→ ardeur).
❏
Cupide a progressivement perdu son sens latin après le XVIIe s. pour se limiter au sens actuel péjoratif : « avide de richesses, d'argent » (XVe-XVIe s.), généralement sans complément. L'ancienne construction (cupide de) a quasiment disparu.
❏
CUPIDEMENT adv. (1583) en est dérivé.
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Le nom correspondant, CUPIDITÉ n. f. (1398), emprunté au dérivé latin cupiditas « désir violent, passion », a subi la même restriction de sens.
❏ voir
CUPIDON.
CUPIDON n. m., d'abord Cupido en ancien français (1229-1236) puis cupidon (av. 1611), est emprunté au latin Cupido, nom du dieu de l'amour, du désir (→ cupide), fils de Vénus, représenté sous les traits d'un enfant avec un carquois et des flèches.
❏
Le mot s'applique à une représentation artistique du dieu ; il a eu quelques emplois figurés plus ou moins vieillis : au
XVIIIe s., il a servi à désigner un homosexuel, un giton ; quelquefois encore, il désigne un enfant ou un jeune adolescent d'une grande beauté et (1803), par ironie, un bellâtre.
■
Dans l'argot du XIXe s., il a servi à désigner le chiffonnier, à la fois par jeu sur cupide, par antiphrase et par allusion au dieu de l'amour qui perce les cœurs, comme le chiffonnier perce les vieux vêtements qu'il ramasse avec son crochet.
CUPULE n. f. est emprunté (1611) au bas latin cupula « petit tonneau de bois » (→ coupole), diminutif de cupa « barrique, grand vase » (→ coupe, cuve).
❏
Employé par les botanistes, cupule désigne aussi, par analogie, un objet en forme de coupe, spécialement en médecine et en physique.
❏
Au XIXe s., ont été formés CUPULAIRE adj. et les composés CUPULIFÈRE adj. (1823) et CUPULIFÉRACÉES n. f. pl. (1836), termes de botanique.
CURABLE adj. est emprunté (1340) au latin impérial curabilis « qui peut être guéri », au propre et au figuré, de curare « soigner, guérir » (→ curer).
❏
Curable a conservé le sens du mot latin.
❏
Son antonyme
INCURABLE adj. (1314), emprunté au bas latin
incurabilis « inguérissable », est plus courant : il s'applique à des maladies et, par métonymie, à des personnes (1538), en particulier dans
l'hospice des incurables, construit à Paris en 1634. Depuis le
XIVe s., il est pris au figuré en parlant d'un défaut, d'un sentiment ou d'une personne, avec un sens voisin d'
incorrigible.
■
CURABILITÉ n. f. (1814) et INCURABILITÉ n. f. (1707) sont d'usage didactique.
CURAÇAO n. m. (1790) est attesté en 1797 dans un livre de confiserie sous la forme francisée et altérée cuirasseau ou cuirasso. Le mot vient du nom portugais d'une île des Antilles qui produit cette sorte d'orange amère qui tombe avant maturité.
❏
Le sens d'« orange amère de Curaçao » a été supplanté par les extensions métonymiques de « zeste de ce fruit » et, plus encore, de « liqueur à base de ce zeste », seul vivant en français contemporain.
CURARE n. m. est un emprunt (1758) à l'espagnol d'Amérique curare, lui-même d'un mot amérindien (tupi-guarani, peut-être caraïbe) kurary, dont le radical vient des verbes ur « venir » et ar « tomber », interprétable (selon Oxford Dictionary) comme « là où il vient, on tombe ».
❏
Le mot désigne une substance toxique paralysante, dont on sait aujourd'hui qu'elle contient de l'ammonium et agit sur la plaque motrice des muscles. Connue pour son utilisation par certains Indiens d'Amérique tropicale, qui s'en servent pour empoisonner leurs flèches, le curare est devenu un objet scientifique au milieu du XIXe siècle. Emprunt rare de voyageurs, le mot s'est diffusé quand la substance a été étudiée par les chimistes (Pelouze) et les physiologistes (Cl. Bernard, 1845).
❏
Il a pour dérivé CURARINE n. f. (1834), nom de l'alcaloïde du curare, CURARISER v. tr. (mil. XIXe s.) d'où CURARISATION n. f. (1875) et CURARISÉ, ÉE adj. (1903).
CURATIF, IVE adj. est emprunté (1314) au latin médiéval curativus (v. 1200) « qui a la propriété de guérir », formé sur le supin curatum, de curare « soigner » (→ curer, qui s'est détaché de ce sens).
❏
Le mot qualifie ce qui a pour objet ou pour propriété de guérir et, au figuré, de remédier à un mal.
❏
Le nom correspondant
CURATION n. f. (
XIIIe s.,
curasion), emprunté au latin
curatio « traitement d'une maladie » (dérivé de
curare), également au figuré à basse époque, a subi la concurrence de
cure.
◈
Le sens juridique de
curare a suscité deux emprunts à des dérivés latins de
curare.
■
CURATEUR, TRICE n. est un emprunt juridique (XIIIe s.) au latin tardif curator, du supin de curare. Il désigne la personne qui prend en charge l'assistance à un mineur émancipé, à un aliéné, la surveillance de la succession du père décédé, par rapport à la future mère veuve (curateur au ventre). En français de Belgique, le mot s'applique à l'administrateur, à l'administratrice d'une université.
■
CURATELLE n. f. est emprunté en droit (1426) au latin médiéval curatella, dérivé de curatio « action de prendre soin de qqch. ou de qqn », d'après tutela (→ tutelle). Le mot désigne la charge de curateur et spécialement le régime d'administration des biens du mineur émancipé et la protection des malades mentaux quant à leurs actes juridiques.
CURCUMA n. m. est emprunté (1559), de même que l'espagnol cúrcuma (1555), à l'arabe kŭrkŭm « safran » (Cf. safran).
❏
Le mot désigne une plante dont le rhizome, également appelé safran des Indes, est utilisé comme colorant jaune et comme aromate.
❏
Le dérivé CURCUMINE n. f. est employé en chimie pour désigner la matière colorante jaune extraite de la racine de la plante.
❏ voir
CROCUS.
L
1 CURE n. f. est issu (1050) du latin cura, mot d'origine non établie, qui signifie généralement « soin, souci », « charge, direction » dans la langue administrative, « soin, traitement » dans la langue médicale et, dans l'usage général, « souci amoureux, objet aimé ».
❏
Le sens général et ancien de « soin, souci » ne subsiste que dans la locution
n'avoir cure de (1050). Le sens amoureux, vivant jusqu'au
XVIe s., a disparu.
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Cure s'est essentiellement limité au sens médical de « soin, traitement » (
XIIIe s.), acquérant au
XIXe s. la spécialisation de « traitement en station thermale » (1863). En procède l'expression figurée
une cure de..., pour « usage abondant que l'on fait d'une chose » (1850 Amiel :
ma cure de romans).
POSTCURE n. f. (1949) désigne la période où un malade, après une cure, demeure sous surveillance médicale.
Parallèlement, dès 1130, à partir du sens pris en latin ecclésiastique médiéval, le mot 2 CURE désigne la direction spirituelle (spécialement, d'une paroisse) et, par métonymie, la paroisse où s'exerce cette charge (v. 1220) et le presbytère (1496).
❏
Dans cette dernière acception,
cure tombe ainsi dans la sphère sémantique de
CURÉ n. m. (1259), issu du latin ecclésiastique
curatus « qui a la charge des âmes » (
XIe s. ; très rare au moyen âge), dérivé de
curare « prendre soin de »
(→ curer).
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Curé, proprement « celui qui est chargé d'une cure, d'une paroisse », sert à désigner, par extension, tout ecclésiastique, tout prêtre (1845) dans des emplois familiers, souvent à connotation anticléricale.
■
Le même esprit anticlérical a inspiré la formation des dérivés péjoratifs CURAILLE n. f. (fin XIXe s.) « ensemble des prêtres et, par extension, des catholiques pratiquants », CURAILLON n. m. (XXe s.) « jeune curé » et son synonyme CURETON n. m. (1916 ; déjà en 1798, dans l'argot des détenus pour le détenu chargé de lire le bénédicité).
❏ voir
CURATIF, CURER, CURIEUX, INCURIE, MANUCURE, PROCURER, SÉCURITÉ, SINÉCURE, SÛR et ses dérivés.
CURER v. tr. est emprunté (1080) au latin curare, dérivé verbal de cura (→ cure). Le verbe, signifiant « prendre soin de », « avoir souci de », a développé dans plusieurs langues romanes le sens de « nettoyer » par l'intermédiaire d'expressions comme curare corpus « soigner son corps ».
❏
En français, à la différence de l'italien curare « soigner » et de l'espagnol curar « guérir », cette valeur étymologique de « soigner » (1160), « guérir » (1220), s'est perdue (elle reste réalisée dans les emprunts aux dérivés latins curable*, curatif*), l'idée de « soin » étant exprimée par soigner et guérir.
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Curer exprime donc la notion de nettoyer (une cavité, un conduit) en raclant, en grattant, appliquée notamment aux fonds recouverts d'eau, aux instruments culinaires, aux cavités du corps.
❏
Avec cette valeur,
curer s'est entouré d'un important groupe de dérivés.
CURANDIER n. m., une fois en 1292, repris en 1780, procède du sens spécialisé ancien de « blanchir » (
XIIIe s.) : il a désigné jusqu'au
XXe s. l'ouvrier travaillant au blanchiment des toiles.
■
CURAGE n. m. (1328) sert de substantif d'action à curer tandis que CURURE n. f., formé à la même époque sous la forme cureure (1348), désigne le dépôt retiré des fossés, canaux et mares lors de leur curage.
■
CURETTE n. f. (1415) est un nom d'outil spécialisé en chirurgie, mines et agriculture.
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CURE-OREILLE(S) n. m. (1416) et CURE-DENTS n. m. (1416) désignent des ustensiles d'hygiène. En français d'Europe, cure-dents s'applique à une tige fine destinée à nettoyer les interstices entre les dents, alors qu'en français d'Afrique, il s'agit d'un bâtonnet dentaire, servant à polir, à frotter les dents (synonyme : frotte-dents). Ultérieurement, on formera CURE-ONGLES n. m. (1893) selon le même principe.
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En dehors du domaine de l'hygiène, on peut signaler CURE-PIPE n. m. (1802), « instrument pour nettoyer le fourneau d'une pipe ».
■
Curer a aussi produit trois verbes : le suffixé CURETER v. tr. et son dérivé CURETAGE n. m. (fin XIXe s.) sont employés en médecine et chirurgie, en obstétrique.
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Par préfixation sont formés un terme régional,
ÉCURER v. tr. (v. 1223,
escurer) « curer complètement », qui reste vivant avec une acception technique, et
RÉCURER v. tr. (
XVIe s. ;
XIIIe s.,
rescurer soi « faire toilette »), employé techniquement en agriculture (
XVIe s.) et, couramment, au sens de « nettoyer en raclant » (1762).
◆
Son dérivé
RÉCURAGE n. m. (1768 ; 1509,
rescurage) est relativement fréquent dans l'usage domestique.
◈
INCURABLE adj. et n. est un emprunt (1314) au bas latin
incurabilis et signifie « qui ne peut être guéri » (d'une maladie, d'une personne, aussi substantif). Au figuré, il se dit des peines, des douleurs qui ne peuvent être apaisées. Par extension, on parle de
défauts incurables, qui ne s'atténueront jamais (il est d'une
bêtise incurable). De là
INCURABILITÉ n. f. (1707) et
INCURABLEMENT adv. (1556), à propos d'une maladie ou d'un caractère négatif qui n'est pas améliorable.
❏ voir
CURABLE, CURATIF, CURE, INCURIE, PROCURER.
1 CURIE n. f. a été emprunté (1538) au latin curia. Ce mot d'origine obscure, sans rapport avec cura (→ cure), désigne une division du peuple romain à la fois politique et religieuse ; les historiens anciens en attribuaient l'institution à Romulus et elle serait peut-être d'origine étrusque. Par métonymie, ce mot s'appliquait également à l'endroit où se réunissait le Sénat et à cette assemblée elle-même.
❏
Le mot, repris comme terme d'antiquités romaines, s'est appliqué pendant la Révolution aux institutions françaises, désignant le Sénat, une assemblée (1828), le lieu où elle se réunit (1828). Sous l'influence de l'italien curia (apr. 1250), lui-même emprunté au latin ecclésiastique curia (XIe s.), il s'est spécialisé à propos de l'ensemble des administrations dont se sert le pape pour gouverner (1845).
❏
L'adjectif correspondant, CURIAL, ALE, AUX a été emprunté (v. 1225) au dérivé latin curialis « celui qui appartient à une curie », adjectivé à basse époque au sens de « relatif à cette curie », dit également d'une personne de la cour. Le mot a désigné et qualifié jusqu'au XVIIe s. le courtisan, ce qui est relatif à la cour. Sa spécialisation dans l'administration ecclésiastique pour ce qui est relatif à la paroisse ou au curé, attestée une fois en 1208, ne s'est répandue qu'au XVIIe s., sous l'influence de cure et de curé.
2 CURIE n. m. est le nom qui fut donné au Congrès de radiologie de Bruxelles, en 1910, à une unité d'émanation de radium, en l'honneur de Pierre (1859-1906) et de Marie (1867-1934) Curie, qui ont découvert le radium.
❏
Le mot désigne une unité de radioactivité, qui a été remplacée en 1975 par le becquerel (1 curie = 3,7 × 1010 becquerels).
❏
En ont été dérivés
MICROCURIE n. m. (1950) et
MILLICURIE n. m. (1956).
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CURIETHÉRAPIE n. f. (1920) concerne l'emploi thérapeutique du radium et d'autres éléments radioactifs.
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CURIUM n. m. (1945), latinisation scientifique du patronyme Curie, d'après uranium, plutonium, radium, etc., se dit d'un élément radioactif artificiel découvert en 1944 dans les produits de transformation de l'uranium.
CURIEUX, EUSE adj. et n., d'abord curius (v. 1120), est emprunté au latin curiosus, dérivé, par l'intermédiaire d'une forme populaire °curius, de cura « soin, souci » (→ cure) qui n'aurait pu directement former qu'un °curosus. Curiosus, étymologiquement « qui prend soin, s'inquiète de », a développé par la suite le sens péjoratif de « désireux de savoir, indiscret », si bien qu'en latin impérial il est substantivé pour désigner un espion.
❏
Jusqu'au XVIIe s., le sens de l'adjectif est en rapport avec celui de cura en latin ; il qualifie la personne qui s'occupe avec soin de qqch., qui s'en soucie, s'en occupe, d'où une expression classique comme avec un soin curieux, scrupuleux.
◆
Cependant, dès le XVIe s. (1538), il caractérise la personne soucieuse de voir, de savoir, soit sous l'influence du latin, soit par une évolution parallèle ; de là l'ambiguïté, au XVIe s., d'une expression comme curieux de savoir. Conjointement à curiosité*, il revêt en ce sens une valeur morale négative, sur laquelle insistent les moralistes du XVIIe siècle. Tant comme adjectif que comme nom (1594), il est sémantiquement proche d'indiscret et suppose une motivation d'intérêt personnel ou d'orgueil. Le sens particulier de « qui rassemble, recherche des objets rares ou précieux » (1606 ; 1662, nom), souffre au XVIIe s. de la même désapprobation.
◆
Ce n'est qu'au cours du XVIIIe s. que curieux se dote d'une valeur méliorative (recherche désintéressée, par exemple dans les chercheurs et les curieux, emploi désuet) ; dans l'usage moderne, les deux valeurs coexistent.
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Pour exprimer la valeur passive de « digne d'intérêt, original, étrange » (1559), l'usage a recours à l'antéposition de l'épithète (un curieux personnage), afin d'éviter l'ambiguïté, sauf dans bête curieuse (1755).
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Le sens psychologique courant est repris dans une série argotique où le curieux désigne le commissaire de police (1828), le juge d'instruction, le Président du tribunal (1836), sens qui ont vieilli au cours du XXe siècle.
❏
Curieux a produit
CURIEUSEMENT adv., d'abord
curiusement au sens latin de « soigneusement » puis (1559) au sens moderne de
curieux, lequel s'est surtout répandu avec le sens de « bizarrement » (
XVIIIe s.).
◈
CURIOSITÉ n. f., d'abord
curioseté (1190) refait d'après le latin, est emprunté au latin
curiositas, de
curiosus « soin », « désir de connaître » et, par métonymie à l'époque chrétienne, « ce qui pique la curiosité ». Bien avant l'adjectif,
curiosité est passé du sens premier de « souci, préoccupation exagérée » (vivant jusqu'à la fin du
XVIIe s.) à celui de « tendance à connaître des choses nouvelles » (
XIIIe s.,
curiositeiz). Il reçoit alors (v. 1268) une valeur péjorative, accentuée au
XVIIe s. où les moralistes lui accolent fréquemment l'épithète
vaine.
◆
Ce n'est qu'au
XVIIIe s. que la curiosité redevient digne d'éloge en fonction de la grandeur de son objet. Le résultat de cette évolution est l'ambivalence du mot dans l'usage moderne. La valeur particulière de « goût, passion des choses rares et précieuses » (1559) s'est moins bien maintenue que dans
curieux.
◆
Quant au sens concret de « chose curieuse », spécialement « objet recherché par les curieux » (
XVe s.), s'il décline aujourd'hui, il a connu une grande vogue aux
XVIIIe-
XIXe s., parallèlement à l'engouement pour les bibelots et les nouveautés
(cabinets de curiosités).
◈
CURIOSA n. f. pl. (probablement
XIXe s.) a été fait comme un neutre pluriel latin pour désigner les livres libertins prisés par les bibliophiles « curieux ».
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L'anglicisme
CURIOS n. m. pl. (1926) est l'abréviation de l'anglais
curiosity correspondant à
curiosité, pour désigner un magasin vendant des « curiosités », objets d'occasion, bibelots, etc. Le mot est usuel en français de Nouvelle-Calédonie.
◈
INCURIEUX, EUSE adj. est un emprunt (fin
XVe s.) au préfixé latin
incuriosus « sans souci », « indifférent » et « négligé ». Il a suivi la même évolution que
curieux, acquérant son sens moderne vers 1580, mais ne s'est pas imposé dans l'usage courant.
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INCURIOSITÉ n. f. (1496) est emprunté au latin incuriositas, d'après curiosité, avec le sens de « manque de soin, insouciance, négligence ».
CURSEUR n. m. est la réfection savante de courseur (1372), emprunté au latin cursor « coureur », formé sur le supin cursum de currere (→ courir, cursif), et qui avait pris un sens technique en latin médiéval (v. 1270).
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De même que le latin, curseur a d'abord désigné un coureur, un messager, sens sorti d'usage dans la deuxième moitié du XVIe siècle.
◆
Il s'est spécialisé en technique au XVIe s. à propos d'une pièce mobile adaptée à un instrument gradué (1562), puis en astronomie (1776) pour le fil mobile mesurant le diamètre apparent d'un astre.
CURSIF, IVE adj., réfection de coursif (1532), est emprunté au latin médiéval cursivus (v. 1450) qui qualifie une écriture tracée à main courante. Le mot est formé sur le supin cursum de currere (→ courir, curseur).
❏
L'adjectif qualifie une écriture courante et rapide (lettres coursives, chez Rabelais) ; il est substantivé au féminin (1797) pour ce type d'écriture. Il a parfois dans la langue littéraire le sens figuré de « rapide, souvent superficiel » (av. 1867).
❏
En est issu CURSIVEMENT adv., attesté une fois au XVIe s. au sens de « en toute hâte », repris au XIXe s. avec les sens de « de façon hâtive » et « en écriture cursive » (1866).