CYME n. f. est un emprunt (1814), avec la variante cime (1808), au latin cyma « partie tendre du chou » (d'où cime, chime au XVIe s.), emprunt au grec kuma → cime.
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Ce terme de botanique désigne une inflorescence dont l'axe, terminé par une fleur, porte des rameaux eux-mêmes terminés chacun par une fleur et ramifiés de même sorte. Cyme multiflore. Exemple : le myosotis.
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Le mot, à cause de l'homonymie avec cime, est resté technique.
CYNÉGÉTIQUE adj. et n. f. est emprunté (1750) au grec kunêgetikos « qui concerne la chasse avec une meute ou la chasse en général », de kunêgetein « chasser (avec une meute) », lequel est composé de kuôn, kunos « chien » (→ cynique) et de agein « mener » (→ agonie).
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Le mot, enregistré par l'abbé Prévost dans son Manuel lexique, qualifie ce qui concerne la chasse (spécialement la chasse avec meute). Contrairement à chasse, il est d'usage didactique, employé substantivement pour l'ensemble des connaissances concernant l'art de la chasse (au chien courant).
CYNIPS n. m. est emprunté au latin zoologique de Linné (1748), pris au grec kuôn, kunos « chien », le second élément, ips, étant le nom d'un insecte rongeur.
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C'est le nom d'un petit insecte, un hyménoptère qui s'attaque aux végétaux, provoquant des galles.
CYNIQUE adj. et n. est emprunté (1375, écrit cinique) au latin cynicus, lequel est la transcription du grec kunikos, proprement « qui concerne le chien », appliqué par figure aux philosophes de l'École d'Antisthène et de Diogène parce qu'ils affichaient une attitude d'indépendance intellectuelle et morale. Kunikos est dérivé de kuôn, kunos « chien », employé comme injure à l'égard d'une femme effrontée, impudente et, parfois, pour désigner un gardien. Ce mot appartient au même groupe indoeuropéen que le latin canis (→ chien), le sanskrit śu-vā́, le lituanien šuõ.
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Le mot a été introduit en histoire de la philosophie comme adjectif (philosophes cyniques) et comme nom. Il a développé spontanément son sens courant d'« effronté, sans principe » (1674, Boileau dans un emploi archaïque en poésie : rimes cyniques), par analogie avec les caractéristiques du comportement des philosophes cyniques.
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Le sens de « relatif au chien » (1552), rare et didactique, est surtout réalisé dans l'expression médicale spasme cynique (1752), calquée sur le latin cynicus spasmus (→ spasme), lui-même calqué sur le grec kunikos spasmos en parlant d'un mouvement convulsif des joues et des lèvres.
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CYNIQUEMENT adv., attesté une fois en 1537, a été répandu à partir de 1844 dans son acception figurée courante.
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CYNISME n. m. est emprunté (v. 1750) au bas latin cynismus « doctrine philosophique de l'école cynique », emprunt au grec kunismos. Le mot est introduit à la fois dans son acception psychologique courante (v. 1750, traits de cynisme) et comme terme d'histoire de la philosophie (1775, Condillac).
CYNOR(R)HODON n. m. est emprunté (1690) au grec kunorhodon, composé de kuôn, kuonos « chien » (→ cynique) et de rodon « rose » (→ rhododendron), la plante ainsi dénommée étant traditionnellement réputée soigner les morsures de chien.
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Le mot, synonyme de rosier sauvage et églantier, est surtout employé par métonymie comme nom du fruit de cet arbrisseau, utilisé dans la confection de tisanes, pilules et confitures. Le fruit du cynorrhodon est appelé gratte-cul.
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Le mot est réservé à la botanique, en français de France, et n'est usuel qu'en Suisse, dans le contexte des tisanes.
CYPRÈS n. m., d'abord écrit ciprès (v. 1170), est emprunté au latin cupressus, cypressus. Les lois de la phonétique semblent exclure un emprunt direct de ce mot au grec correspondant kuparissos, qui aurait pu passer en latin par un intermédiaire étrusque. Les deux mots, grec et latin, ont probablement été empruntés indépendamment à une même langue méditerranéenne : Pline indique que l'arbre viendrait de Tarente où il aurait été importé d'Asie.
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Le mot désigne un conifère résineux. Son emploi est quelquefois lié à l'évocation de la mort et du deuil (fin XVIe s.) selon une tradition qui remonte à l'Antiquité (les Grecs et les Romains l'associaient au culte de Pluton, dieu des enfers).
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Le radical de
cyprès a servi à former le terme rare
CYPRIÈRE n. f. (1744) « bois planté de cyprès ».
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Au XIXe s., les botanistes ont emprunté le nom latin CUPRESSUS n. m. (1802) comme désignation scientifique de l'arbre et ont formé CUPRESSINÉES n. f. pl. (1856) sur le radical du latin cupressinus « de cyprès », adjectif dérivé de cupressus.
CYPRIN n. m. est l'adaptation (1783) du latin scientifique cyprinus (1735), terme de classification zoologique pour un genre de poissons établi par Linné, lui-même emprunté au latin cyprinus « espèce de carpe ». Le mot latin est calqué du grec kuprinos, mot qui pourrait être apparenté (par allusion à la couleur du poisson) à kupros « henné », mot probablement sémitique (hébreu koper). Chantraine, qui fait ce rapprochement, n'évoque pas le nom de l'île de Chypre, Kupros, qui a donné cuivre.
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Le mot est le nom donné à un genre de poissons d'eau douce ayant pour type la carpe, cyprin doré désignant le poisson rouge.
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Le terme de classification zoologique CYPRINIDÉS n. m. pl. est apparu un peu plus tard, élaboré en deux temps, cyprinides (1825) cédant la place à cyprinidés (1866).
CYRILLIQUE adj. est dérivé (1832) du nom francisé Cyrille, nom du saint appelé en latin Cyrillus, emprunt au grec Kyrillos, évangélisateur des Slaves avec saint Méthode au IXe s.
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La tradition attribue à ces deux personnages l'invention de l'alphabet bulgare et russe. L'adjectif qualifie l'alphabet propre aux langues slaves de l'Est et du Sud (bulgare, russe, ukrainien, biélorusse, serbe). Il semble dater du début du XIXe s. et est enregistré dans le complément de l'Académie (1838-42).
CYST-, CYSTO-, CYSTI- et -CYSTE sont les différentes formes que revêt l'élément tiré du grec kustis « vessie (organe et sac) », « poche gonflée », dérivé d'un verbe signifiant « souffler », à rapprocher du sanskrit śvas-iti.
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Les éléments entrent dans la formation de termes scientifiques, notamment en botanique, médecine et zoologie, surtout à partir du
XIXe siècle. Le plus courant d'entre eux est probablement
CYSTITE n. f. (1806), terme de pathologie, d'abord formé en latin médical (1795,
cystitis), « inflammation aiguë et chronique de la vessie ».
Parmi les composés, CYSTOTOMIE n. f. « incision de la vessie » est ancien (1617). CYSTOSCOPIE n. f. (1846) et CYSTOSCOPE n. m. (1842) concernent l'examen interne de la vessie, après cathétérisme, CYSTOGRAPHIE n. f. (v. 1950) s'appliquant à la radiographie vésicale.
CYTISE n. m., d'abord cythison (1516), cytison (1557) d'après le grec, puis citise (1563) et cytise (1611) d'après le latin, est emprunté au latin cytisus, transcription du grec kutisos. Ce dernier désigne d'abord la luzerne en arbre puis également notre cytise ; la première de ces plantes étant originaire d'Afrique, il pourrait s'agir d'un emprunt.
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Le mot désigne un arbrisseau vivace au bois très dur, vénéneux par ses alcaloïdes, et cultivé pour la beauté et le parfum de ses fleurs.
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CYTISÈNE ou CYTISINE n. f. (1842) en a été dérivé en chimie avec le suffixe -ène, pour un alcaloïde toxique tiré des graines de plusieurs espèces de cytises.
CYTO-, -CYTE est l'élément tiré du grec kutos « cavité », désignant le creux d'un bouclier, d'une jarre, du corps humain, de la cale d'un navire. Le sens originel pourrait être celui d'« enveloppe » si l'on accepte le rapprochement avec le latin cutis « peau » (→ cutané), l'ancien haut allemand hut, allemand Haut.
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L'élément, avec le sens de « cavité, cellule », entre dans la formation de termes de biologie concernant la cellule — aux sens biologique et moderne de ce mot — et est très productif à partir de 1850.
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Quelques composés, aujourd'hui sortis d'usage, sont antérieurs, tels
CYTOBLASTE n. m. (1855), ancien nom du noyau de la cellule vivante, et
CYTOGÉNÉTIQUE adj. (1855 ;
→ genèse) « relatif à la formation de la cellule ».
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CYTOLOGIE n. f. (1890, P. Larousse ; mais antérieur) correspond à la généralisation de la théorie cellulaire ; il a pour dérivés
CYTOLOGIQUE adj. (1898), d'où
CYTOLOGIQUEMENT adv. (1922),
CYTOLOGUE n. (dès 1860, Cl. Bernard) et
CYTOLOGISTE n. (1897), devenu plus courant pour « spécialiste de cytologie ».
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CYTOPLASME n. m. (1878) désigne la substance (
protoplasme → plasma) de la cellule, à l'exclusion du noyau ; il a évincé
sarcode (Dujardin, 1835) et a pour dérivé
CYTOPLASMIQUE adj. (fin
XIXe s.).
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Au début du XXe s. sont attestés CYTODIAGNOSTIC n. m. (1900) « diagnostic après examen cellulaire (par frottis, notamment) ». CYTOLYSE n. f. (1905) de -lyse*, « destruction d'une cellule par dissolution », CYTOTOXINE n. f. (1909) d'où CYTOTOXIQUE adj. (1904) avec toxine*, toxique*, qualifiant tout agent (immunitaire ou thérapeutique) capable de détruire des cellules vivantes.
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CYTOSINE n. f. (1903) est le nom d'une base pyrimidique, constituant essentiel des nucléoprotéines et des gènes. CYTOCHROME n. m. (→ chrome) est le nom d'un pigment cellulaire contenant du fer, jouant un rôle majeur dans la respiration cellulaire. CITOKINES n. f. pl., du grec kunein « mouvoir, faire se déplacer », dénomme l'ensemble de secrétions cellulaires, comprenant les interleukines et les interférons, qui jouent un rôle dans le système de défense immunitaire des organismes.
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CYTOBACTÉRIOLOGIQUE adj. se dit spécialement d'un examen d'urine (abrév. E. C. B. U.).
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CYTOSQUELETTE n. m., composé hybride de squelette (1977), est le nom d'une structure filamenteuse du cytoplasme, qui contrôle la forme de la cellule.
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CYTOMÉGALOVIRUS n. m., formé (1982) avec l'élément grec mégalo- et virus, désigne un virus de la famille de l'herpès, qui n'est dangereux pour l'être humain qu'en cas de traitement immunodépresseur prolongé (sida), et aussi chez le fœtus.
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Récemment apparaissent
CYTOBIOLOGIE n. f. (1970),
CYTOPHYSIOLOGIE n. f., CYTOPATHOLOGIE n. f., pour « biologie, physiologie, pathologie cellulaires ».
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L'élément
-cyte, parallèlement productif dans les domaines de l'histologie et de l'hématologie, apparaît dans deux mots d'usage courant :
leucocyte* et
lymphocyte*.
CZARDAS ou CSARDAS n. f., emprunt au hongrois (modifié phonétiquement), désigne (1885) une danse traditionnelle hongroise, et en musique, une composition à 2 ou à 4 temps, constituée d'un andante et d'un allegro, sur laquelle on danse la czardas.