ÉBRANCHER → BRANCHE
ÉBRANLER → BRANLER
? ÉBRASER v. tr., mot d'origine obscure attesté en 1636, représente peut-être une variante de 2 embraser, v. tr. (1568) à condition que ce dernier ait eu le sens non attesté de « produire un embrasement par l'ouverture où le canon est pointé », puis celui d'« élargir ». Dans ce cas, la racine serait la même que pour embrasure, c'est-à-dire braise*, et ébraser aurait évincé embraser (à cause de l'homonymie de ce dernier). Ce verbe signifie « élargir l'encadrement d'une baie en ligne biaise ».
❏  En dérivent ÉBRASEMENT n. m. (1694) qui a remplacé embrasement (1403) et ÉBRASURE n. f. (1878) [Cf. embrasure].
ÉBRÉCHER → BRÈCHE
ÉBRIÉTÉ n. f. est un emprunt savant (v. 1330) au latin ebrietas « ivresse », de ebrius « ivre* », dont il a conservé le sens. Le mot, qui s'emploie aussi par métaphore avec le sens de « vive exaltation », n'était guère en usage avant le XIXe siècle.
❏  L'adjectif ÉBRIEUX, EUSE, emprunt savant (1865) au latin ebriosus « ivre » (de ebrius), s'est dit autrefois, en termes de médecine, de ce qui caractérise l'ébriété.
■  Ces deux mots restent isolés par rapport à la série neutre de ivre, ivresse et à la série familière de soûl ; ébriété est didactique et littéraire, ébrieux didactique et vieilli.
ÉBROUER (S') v. pron., d'abord attesté comme verbe intransitif (1564, esbrouer), puis sous la forme pronominale en 1690 (Furetière), est peut-être un préfixé de brouer, mot dialectal normand signifiant « émettre de l'écume (en parlant des chevaux) » (→ brouet), issu de °brodare, dérivé du latin populaire °brodum, lui-même emprunté au germanique °brod « sauce, bouillon » (Cf. anglais broth). Le mot a pu par ailleurs subir l'influence d'un néerlandais broeyen « nettoyer à l'eau chaude » qui a abouti à esbroer (1250) ou esbrouer (1390), terme technique maintenant archaïque pour « passer (des laines) dans l'eau avant la teinture ». Selon d'autres hypothèses, ébrouer (s') serait issu d'un francique °sprôwan « jaillir », d'où l'ancien français esproer « s'ébrouer » (XIIIe s.).
❏  Apparu tard dans le XVIIe s., s'ébrouer a d'abord le sens de « souffler bruyamment (en parlant d'un cheval) » ; le verbe s'applique ensuite à d'autres animaux et à l'homme (av. 1755) et prend par ailleurs le sens analogique de « s'agiter, se secouer » (fin XVIIe s.), spécialement pour se nettoyer, l'idée dominante étant celle de « secouer (la tête, le corps) ».
❏  Le dérivé ÉBROUEMENT n. m. (1611, esbrouement « éternuement de certains animaux ») se dit de l'expiration bruyante du cheval (1755), de personnes (1879), d'oiseaux (1888). Par analogie, le mot désigne un bruit comparable à un ébrouement et s'emploie au figuré pour « excitation ».
ÉBRUITER → BRUIT
ÉBULLITION n. f. est emprunté (1314) au bas latin ebullitio « jaillissement par ébullition », du supin de ebullire « sortir en bouillonnant », composé de ex- « hors de » et de bullire (→ bouillir).
❏  Le mot sert de substantif au verbe bouillir et désigne l'état d'un liquide soumis à l'action de la chaleur, dans lequel se forment des bulles de vapeur qui crèvent à la surface. En physique il concerne le phénomène qui accompagne le passage à l'état gazeux d'un liquide (par exemple dans point d'ébullition). Il s'emploie au figuré (1540) pour « agitation », surtout dans en ébullition au sens d'« émotion vive et passagère » (1663). ◆  Dans l'emploi analogique pour « éruption de pustules » (1690), le mot n'est plus en usage.
ÉBURNE n. f. est un emprunt savant (1801, Lamarck) au latin scientifique eburna (1801), formé sur le radical de l'adjectif latin eburnus « d'ivoire », dérivé de ebur, -oris « ivoire », mot que l'on rapproche de l'égyptien āb, ābu, sans que l'on connaisse ni l'origine de ce mot, ni la voie par où il a pu passer en latin.
❏  Éburne est le nom donné, en zoologie, à un genre de mollusques.
❏  Sur le radical du latin eburneus ont été dérivés les adjectifs didactiques ÉBURNÉ, ÉE (1520) et ÉBURNÉEN, ÉENNE qui apparaît en moyen français sous la forme éburnin (1509), éburnéen étant attesté en 1845. Ces adjectifs signifiant « qui a la couleur ou la consistance de l'ivoire » sont d'un emploi littéraire. Éburné qualifie aussi, en médecine, un os qui a pris l'aspect et la consistance de l'ivoire (1864).
ÉCACHER → CACHER
G ÉCAILLE n. f. est issu (v. 1200, escailhe) du francique °skalja, qu'on retrouve dans les langues germaniques (gotique skalja « écaille », moyen néerlandais schelle « écaille, coquillage », « carapace de tortue », néerlandais schil et moyen bas allemand schelle, anglais shell « coquillage », allemand Schale). Dans les dialectes normand et picard, écaille désigne encore toutes sortes de coquilles ; la forme échaille (Est) s'emploie aux sens de « brou » (XIIIe s.), « glume », etc.
❏  Écaille désigne d'abord chacune des petites plaques qui recouvrent la peau de certains poissons, reptiles ou les pattes de certains oiseaux (v. 1200, en parlant d'un dragon ; v. 1256, escaille, pour un poisson). ◆  C'est l'idée de « lamelle » ou par extension d'« enveloppe qui recouvre » que l'on retrouve par analogie dans les divers emplois du mot. Écaille s'est employé ensuite (v. 1270, isolément, puis XVe s.) pour désigner les plaques qui se forment sur la peau dans certaines maladies, par ailleurs au XIVe s. pour « coquille d'œuf » (1314).
■  Par métonymie, c'est le nom donné (1416) à la matière que l'on tire de la carapace des grandes tortues de mer ; au sens devenu archaïque de « carapace de tortue » (une écaille), il est attesté en 1539. Les écailles « valves de coquillage » (1474) est sorti d'usage ; l'expression manger l'huître et laisser l'écaille « prendre tout le profit d'une affaire » (Cf. La Fontaine, L'Huître et les Plaideurs, I, 21) témoigne de ce sens. ◆  Écaille de noix est aujourd'hui vieux ou d'emploi régional ; le mot a été remplacé par coquille (d'abord coque). Au début du XVIIe s. (1606) écaille désigne aussi chacune des lames de métal dont se composaient certaines armures (écaille pour « armure » était attesté depuis 1230), et une parcelle qui se détache d'une chose qui s'exfolie (1611 ; 1636, écaille de marbre), d'où la locution les écailles lui tombent des yeux « il voit enfin la vérité » (fin XVIIe s.), allusion à saint Paul recouvrant la vue. ◆  Le mot se dit ensuite (1676, Félibien) d'un motif en forme d'écaille de poisson (en architecture, puis en tapisserie, etc.). Enfin, écaille est employé au XVIIIe s. en zoologie (1716, à propos des papillons) et en botanique (1762, les écailles d'un bourgeon).
❏  1 ÉCAILLER v. tr. s'emploie d'abord (déb. XIIIe s., escaillier) pour « dépouiller (un poisson, etc.) de ses écailles » ; on dit aussi écailler une huître (1690). Il a signifié « ôter la coquille d'un œuf » (1226) et s'emploie au sens de « faire tomber en écailles » (1496, puis 1690, pron.). ◆  Le sens de « recouvrir d'ornements en forme d'écaille » (1838) est technique et rare.
■  ÉCAILLÉ, ÉE adj. est sorti d'usage dans son premier sens de « couvert d'écailles » (v. 1256, escalié, attestation isolée, puis 1544) ; l'adjectif s'emploie ensuite, aujourd'hui couramment, pour « qui s'écaille » (1611, écaillé, attesté isolément, repris en 1755).
■  Le dérivé ÉCAILLAGE n. m. a été un terme de salines (1755) ; il désigne ensuite le fait de s'écailler (1803), comme ÉCAILLEMENT n. m. (1611), puis l'action d'ouvrir les huîtres (1823) et d'écailler le poisson (1845).
2 ÉCAILLER, ÈRE n. désigne une personne qui ouvre des huîtres (1303, escailiere ; 1326, esquaillier) ; le mot, comme n. f. (1870, écaillière), se dit aussi d'un instrument servant à ouvrir les huîtres.
■  ÉCAILLEUR, EUSE n., vieilli au sens de « personne qui ouvre des huîtres » (1611), désigne aujourd'hui (1690 ; 1808, n. f.) qqn qui vend des huîtres au détail. Employé comme n. m., écailleur se dit d'un instrument pour écailler le poisson. Ces deux noms sont plus usuels que le verbe écailler et écaillage dans le domaine du commerce des huîtres.
ÉCAILLEUX, EUSE adj. signifie d'abord « qui a des écailles » (v. 1290, escailleus, attestation isolée, puis 1565) ; l'adjectif s'emploie ensuite au sens de « susceptible de se détacher par écailles » (1690).
■  ÉCAILLURE n. f. s'emploie (1539, escaillure) pour désigner une pellicule détachée d'une surface, puis comme terme de zoologie (1605, attestation isolée ; repris en 1870).
G ÉCALE n. f. est issu (1174-1176, escale) du francique °skala, très probablement par l'intermédiaire d'une forme °scalla qui expliquerait le maintien du -a- (Cf. ancien haut allemand scala « coquillage », allemand Schale « coquillage », « coquille d'œuf, gousse de pois » ; → écaille).
❏  Écale est introduit avec le sens de « valve de coquillage », disparu aujourd'hui. Le mot s'emploie aussi au XIIe s. au sens de « coquille d'œuf » (v. 1180, eschale ; puis v. 1280 et repris en 1690). Il a été éliminé par coque, coquille et écaille. Seul un autre sens (qu'a connu écaille) survit ; c'est celui de « brou de noix » attesté d'abord isolément (1361, puis 1578, escalle), repris au XVIIe s. (1690) ; le sens de « gousse » (des pois, des fèves, des haricots) est devenu archaïque (1690 ; Cf. cosse).
❏  En dérivent ÉCALER v. tr. (1531, esqualer ; 1838, s'écaler) et le terme technique ÉCALURE n. f. (1840), « pellicule dure de graines (café), de fruits ».
ÉCARLATE n. f. et adj. vient (1168) du latin médiéval scarlata « drap écarlate de (différentes) couleurs éclatantes » (1100), nom d'origine orientale attesté sous différentes formes : on trouve en arabe siqḷat « étoffe de soie brodée d'or » et en persan saqirlāt, saqallāt « étoffe d'écarlate », saǧul̄ạt ou siǧall̄ạt « jasmin », ces mots persans étant d'origine arabe. Le mot arabe a été lui-même emprunté, par l'intermédiaire du grec médiéval sigillatos (IXe s.), au bas latin sigillatus « (en parlant d'une étoffe) orné de figurines » (IVe s.), déjà en latin classique avec le sens de « orné de dessins, de figurines » ; sigillatus, dérivé de sigillum « figurine », « empreinte d'un cachet », est de la famille de signum « marque », « sceau », « image peinte » (→ seing, signe). On connaît, chez les Romains comme chez les Arabes, l'usage qui consistait à orner un tissu de « sigilla ». Le sens du bas latin sigillatus a évolué vers celui de « tissu au fond de couleur bleue » lorsque le mot est passé dans le monde arabe oriental. Dans l'Occident arabe, puis chrétien, on a désigné ensuite par écarlate une étoffe riche de n'importe quelle couleur (sens attesté en 1168 chez Chrétien de Troyes) puis, du fait de l'utilisation de la teinture à base de cochenille, produite notamment à Almeria, en Espagne, au XIIe s., le mot a désigné tout tissu rouge, d'où le sens actuel.
❏  Écarlate n. f. désigne en français une couleur d'un rouge vif (1172-1174). L'emploi plus étymologique au sens d'« étoffe d'un rouge vif » est attesté en 1636. ◆  Écarlate adj. qualifiant ce qui est de cette couleur apparaît au XVIIIe s. (rouge écarlate, 1770 ; puis velours, fleurs écarlates) ; l'adjectif constitue ensuite un intensif pour rouge, signifiant notamment « rouge (de honte, de confusion) ». Il s'emploie parfois aussi comme intensif de rouge, pour qualifier une idéologie révolutionnaire (1862, Hugo, des opinions écarlates).
ÉCARQUILLER v. tr. représente une altération, par assimilation consonantique, de équartiller : on trouve encore ecartiller, en 1594, dans la Satyre Ménippée. Ce verbe est dérivé de quart (→ quart) comme écarter, écarteler.
❏  Écarquiller (1530, escarquillez) s'emploie couramment aujourd'hui dans écarquiller les yeux, « les ouvrir démesurément » ; au sens général (1594) d'« écarter » (écarquiller les jambes, les doigts), il est sorti d'usage.
❏  Le dérivé ÉCARQUILLEMENT n. m. est attesté en 1572 (escarquillement).
ÉCARTELER v. tr. représente une altération (v. 1165) de l'ancien français esquarterer « fendre par quartiers » (1175), écrit auparavant enquarterer (1130), dérivé de quartier (→ écarter, quartier).
❏  Le verbe signifie proprement « partager en quatre », d'où le premier sens de « mettre en pièces » (v. 1165) et l'emploi en héraldique (v. 1280) au sens de « partager l'écu en quatre quartiers ». ◆  Le verbe est attesté en 1422 en parlant d'un condamné, au sens de « déchirer en quatre » en faisant tirer les membres par quatre chevaux. ◆  Par figure, écarteler s'emploie surtout au passif et au participe passé pour « tirailler, partager » (attesté 1883).
❏  ÉCARTÈLEMENT n. m. s'emploie comme le verbe au propre (1565) et au figuré (1866, Amiel).
■  ÉCARTELURE n. f., à l'origine « division de qqch. par quartiers » (1352), s'est spécialisé en héraldique (1690).
1 ÉCARTER v. représente probablement un emprunt (fin XIIIe s., escarter) à un latin °exquartare « partager en quatre », composé de ex- à valeur intensive et du latin classique quartus « quatrième » (→ quatre), comme l'italien squartare. Cependant, selon P. Guiraud, le verbe pourrait être un emprunt à un gallo-roman °excoartare « desserrer, désunir », dérivé du latin classique coartare « serrer, presser, réunir », composé à partir de artare « serrer ».
❏  Écarter a le sens général de « séparer », le verbe étant introduit (XIIIe s.) avec le sens concret de « s'éloigner (de qqn) » ; il signifie ensuite (v. 1450 au pronominal, 1604 comme verbe transitif) « éloigner (qqn, qqch.) d'un lieu ». Au XVIe s., il s'emploie (1573) pour « mettre (plusieurs choses) à une certaine distance les unes des autres » ; au figuré il signifie « détourner (qqn) de la bonne voie » (apr. 1550) et s'écarter (1585) « se détourner d'une direction, d'un sujet, faire des digressions », d'où s'écarter de la raison (1647). ◆  Écarter se dit ensuite au figuré (1672) pour « éloigner (de qqn) », par exemple un danger, et « mettre de côté (une chose abstraite) » (1690). ◆  Dans quelques régions de France, écarter se dit pour « disperser, étaler (par exemple, du linge pour le faire sécher) ». ◆  Au Canada, par extension du sens « mettre à l'écart », le verbe signifie aussi « égarer ».
❏  Le déverbal 1 ÉCART n. m. se trouve, comme le verbe, dans des contextes concrets et abstraits. Attesté (v. 1200) au sens disparu d'« entaille, incision », le nom se dit (1274) de la distance qui sépare des choses ; par métonymie, écart s'emploie pour « lieu écarté » (1247), régionalement ou dans la langue administrative (Cf. hameau, lieu-dit). La locution à l'écart (1450) « dans un lieu écarté », « à une certaine distance » (d'un groupe) s'emploie aussi au figuré dans tenir qqn à l'écart « ne pas le tenir au courant », comme la locution prépositive à l'écart de. Écart se dit de l'action de s'écarter d'une position et au XVIIe s. (1655), au figuré, de l'action de s'écarter d'une règle morale, intellectuelle, etc., d'où spécialement le sens de « digression », aujourd'hui vieilli (1688, Mme de Sévigné). ◆  Dans un contexte concret, écart est utilisé dans le vocabulaire de la danse (grand écart, 1680) ; on dit aussi en gymnastique sortir à l'écart. Le mot désigne aussi (1903) le mouvement par lequel on évite le taureau dans une corrida (on emploie aussi écarter en ce sens), d'où ÉCARTEUR n. m. « homme qui provoque le taureau et l'évite en faisant un écart » (1864).
■  Écart s'emploie au figuré (1841) pour désigner la différence entre deux grandeurs, deux valeurs. Écarteur, n. m. désigne également (1877) un instrument de chirurgie (servant à écarter les lèvres d'une plaie, etc.).
■  ÉCARTEMENT n. m., attesté isolément en 1284, puis en 1491, signifie « action d'écarter » et (1557) « espace qui sépare ».
2 ÉCARTER v. tr. est un dérivé (av. 1611), à l'aide du préfixe é- à valeur privative (latin ex-), de carte*, peut-être sous l'influence de l'italien scartare (XVIe s., de carta « carte à jouer »). Non analysé, il a été rapidement compris comme un emploi spécialisé de 1 écarter.
❏  Écarter signifie « rejeter de son jeu (une ou plusieurs cartes, remplacées à la donne suivante) ».
❏  En dérivent le nom d'action 2 ÉCART n. m. (av. 1611), par métonymie « cartes écartées du jeu » (1606), et ÉCARTÉ n. m. nom d'un jeu de cartes (1611).
ECCE HOMO n. m. inv. représente deux mots latins qui signifient « voici l'homme », paroles prononcées par Ponce Pilate en présentant le Christ couronné d'épines au peuple juif (Évangile selon saint Jean, XIX, 4-6). La formule est reprise en français (1690, n. m.) pour désigner une représentation plastique de Jésus-Christ portant la couronne d'épines. Au figuré (1835) elle s'est employée avec le sens d'« homme pâle et amaigri ». À la fin du XIXe s. ecce homo s'emploie dans son sens étymologique, ou celui de « me voici », avec des connotations dues à l'origine religieuse de l'expression (Cf. Ecce Homo, œuvre de Nietzsche, 1908).
ECCÉITÉ n. f. est un emprunt (1599) au latin scolastique ecceitas (du latin classique ecce « voici »).
❏  Il a conservé le sens du latin, « principe qui fait qu'une essence est rendue individuelle ». Mot d'emploi didactique, eccéité a été repris (1945) en philosophie pour traduire l'allemand Dasein (employé par Heidegger) au sens de « caractère de ce qui se trouve concrètement et particulièrement situé dans l'espace » ; mais les spécialistes utilisent plutôt dasein en français.
ECCHYMOSE n. f. est un emprunt savant (1540, Echymosis ; 1561, ecchymose, A. Paré) au grec enkhumôsis, proprement « tache produite par le sang extravasé », composé de en « dans » et khumos « liquide, suc », de khein « verser ». Khein se rattache à une importante racine indoeuropéenne °ghew- « faire couler », que l'on retrouve dans le latin fundere (→ fondre).
❏  À partir d'ecchymose, qui a conservé son sens étymologique, ont été dérivés : ECCHYMOSER v. tr. (1856), d'emploi rare, plus courant au participe adjectif (1833), et le terme de médecine.
■  ECCHYMOTIQUE adj. (1858) formé sur le modèle de hématose-hématique et signifiant « relatif à l'ecchymose ».
❏ voir ENCHYMOSE.