G ÉCHAUGUETTE n. f., qui adapte (XVIe s.), avec le suffixe -ette, les formes anciennes escalguaite (1080) puis escalgaite (v. 1130) eschaugaite (v. 1175) avec une variante escarguaite (1369), est issu du francique °skarwahta « action de monter la garde », « groupe de sentinelles », composé de °skâra « troupe » et de °wahta « garde » (Cf. moyen haut allemand scharwahte ; allemand Scharwache).
❏  Le mot a désigné en ancien français un ensemble de sentinelles (1080) et une sentinelle (v. 1130) d'où l'action de monter la garde (v. 1175). Cette valeur rend compte de locutions comme faire l'échauguette « être aux aguets » (1659), sortie d'usage.
■  Par métonymie escarguaite (1369) puis eschauguette (v. 1490) désigne une guérite placée aux angles des châteaux forts destinée à abriter la sentinelle et prend le sens de « ruse, piège » (1542) vivant à l'époque classique. ◆  Par extension, le mot s'est dit par la suite d'une petite tourelle ornementale, placée à l'angle d'un bâtiment.
ÉCHÉANCE → ÉCHOIR
? ÉCHEC n. m. représente (1080, eschecs) une altération de eschac dont le pluriel eschas est attesté vers 1165 (Cf. le latin médiéval scacus « pièce du jeu d'échecs », XIe s.). Le mot désignait à l'origine l'interjection d'un des deux joueurs, avertissant que le roi de l'adversaire est menacé. Il est emprunté, par l'intermédiaire de l'arabe, au persan šāh mat « le roi est mort » (→ mat) ; le -c final est peut-être dû à un croisement avec l'ancien français eschec « butin » (1080), issu du francique °skak. Pour P. Guiraud, le cheminement du mot de la Perse à l'Occident n'est pas prouvé et l'étymon serait plutôt ce francique °skak « butin, prise », le but du jeu étant de s'emparer des pièces de l'adversaire jusqu'à la prise finale du roi ; l'ancien français eschec, eschac « butin, prise de guerre » et le terme du jeu seraient donc le même mot, et l'interjection échec (au roi, à la reine) signifierait « en prise » comme échec et mat « pris et détruit, mort » (→ mat).
❏  Échecs désigne au pluriel le jeu puis, par métonymie (1174-1180), l'ensemble des pièces du jeu. Échec au singulier désigne (v. 1170) la situation du roi ou de la reine menacés de prise, d'où l'adjectif être échec « avoir son roi en échec » (fin XVIIe s.). La langue classique utilisait plusieurs locutions tirées du jeu d'échecs, comme donner échec et mat à qqn (1606), faire échec et mat (XVIIe s.) « vaincre ». ◆  Mais le sens figuré étendu de échec est ancien. Depuis le début du XIIIe s., il signifie (v. 1223) « embarras, obstacle, difficulté ». Ce sens courant a donné les locutions faire échec à (qqn, qqch.), en échec « dans une situation difficile » et aussi « revers éprouvé dans une entreprise », « fait d'échouer ». En français d'Afrique, faire échec signifie « échouer ». ◆  En français moderne, échec joue le rôle de substantif verbal de échouer et n'est pas senti comme étant le même mot que celui qui désigne le jeu.
❏  ÉCHIQUIER n. m. (v. 1160, eschaquier), dérivé de eschac, échec(s), se dit d'une surface formée de carrés égaux contigus, aux couleurs alternées, analogue au tableau de 64 cases sur lequel on joue aux échecs ; en ce sens le mot est attesté vers 1176 (eschaquier). De là, en échiquier pour parler d'objets disposés en une série de carrés dont les lignes se croisent comme sur un échiquier.
■  Le mot s'est employé par métonymie (1170, eschekier) au sens de « trésor royal » parce que les banquiers au moyen âge avaient l'habitude d'utiliser des tapis quadrillés pour faire leurs comptes ; on trouve ce sens en latin médiéval, scaccarium, en Normandie (1140) et en Angleterre (1118). D'où l'anglais exchequer (v. 1190). Cependant pour P. Guiraud, la fonction de l'eschequier (ce mot désignant aussi la Cour de justice) était de « mettre en échec », c'est-à-dire dans l'obligation de « rendre compte » et de « rendre des comptes » ; il serait apparenté à l'anglais to check « mettre en échec » et « vérifier », et à l'ancien lorrain exchaquer « taxer (les amendes) ». Échiquier désigne ensuite en normand (1280) la Cour souveraine de justice, en Normandie, érigée en Parlement en 1499. Au XVIIe siècle (chef baron de l'Eschiquier, 1601), le mot réemprunté à l'anglais se dit de l'administration financière centrale, en parlant de l'Angleterre. ◆  Échiquier, par allusion à la partie qui se joue sur l'échiquier, s'emploie enfin au figuré (1806-1807) au sens de « terrain où se joue une partie serrée, où s'opposent plusieurs intérêts ».
ÉCHIQUETÉ, ÉE adj., d'abord au sens de « divisé en carrés de différentes couleurs », est devenu (v. 1234) un terme de blason ; c'est l'altération de eschequiré (1189), lui-même de eskierkeré (v. 1180).
ÉCHIQUÉEN, ÉENNE adj. (XXe s.) signifie « relatif aux échecs » ; il est dérivé du radical de échiquier.
L ÉCHELLE n. f. représente l'aboutissement (v. 1150, eschale) de l'évolution du latin scala, surtout utilisé au pluriel scalae « marches d'escalier » « échelle(s) ». C'est un dérivé de scandere « monter, gravir » (→ scander) qui se rattache à la racine indoeuropéenne °skand- « monter ».
❏  Échelle désigne d'abord, comme en latin, un dispositif transportable composé de deux montants réunis par des barreaux servant de marches. Échelle de potence était encore au XVIIe s. le nom de l'escalier de l'échafaud ou du pilori, d'où par métonymie échelle « potence » et la locution disparue sentir l'échelle « être digne d'une punition exemplaire » (1668) analogue à de sac et de corde. Par analogie on parle ensuite d'une échelle de corde (1636), d'une échelle double (1680), puis d'un dispositif ressemblant à une échelle, mais à un seul montant dit aussi échelier (ci-dessous). ◆  Dans le langage maritime, on emploie encore échelle pour un escalier fixe ou mobile. ◆  Au XVIIe s., le mot entre dans la locution après cela (après lui, etc.) on peut (il faut) tirer l'échelle (1657) « on ne peut rien faire (imaginer, etc.) de mieux, de plus », qu'on explique par : « on peut enlever l'échelle, il est inutile de monter faire le travail » ou par « il a enlevé l'échelle, personne ne pourra monter après lui ». ◆  La locution faire la courte échelle (à qqn), « aider à franchir un obstacle, en formant un échelon avec les mains jointes », est attestée en 1835 ; court évoque une échelle petite, expédiente, rapide à trouver ; la locution s'emploie aussi par métaphore (XIXe s.), d'où courte échelle « aide » (XIXe s.). Monter à l'échelle (milieu XIXe s.) s'est dit pour « se mettre en colère pour peu de chose » et signifie aujourd'hui « se laisser prendre à une plaisanterie », un peu comme être mené en bateau.
■  Depuis le XVIIe s., échelle désigne aussi une place de commerce, une escale (1654) proprement « un lieu où l'on pose une échelle pour débarquer » (→ escale), d'où la locution disparue faire échelle « faire escale » et les emplois historiques, au pluriel, pour « escale, port », dans les Échelles de Barbarie (les ports d'Afrique du Nord), et, encore connu, les Échelles du Levant.
Le mot prend également le sens (1685) de « ligne graduée des cartes marines », indiquant le rapport des dimensions figurées avec les distances réelles, d'où par extension le sens de « rapport entre une dimension et sa représentation (sur une carte, dans les arts graphiques) ». Échelle désigne aussi (1751) une série de divisions sur un instrument de mesure. De ces emplois viennent les locutions à grande (à petite) échelle (d'une carte) et, au figuré, faire qqch. à grande échelle « en grand » à l'échelle (de) « selon un ordre de grandeur » (XIXe s.) avec une valeur proche de celle de « niveau ». ◆  Par figure échelle se dit (1690) d'une série continue ou progressive ; de ce sens abstrait sont issus plusieurs emplois : échelle des conditions (1794), remplacé ensuite par échelle sociale (1821), d'où être en haut (en bas) de l'échelle (sociale), échelle des êtres (1764), échelle des sons, en musique (1755), échelle des couleurs, en peinture, échelle des salaires, échelle mobile (1870), en économie.
❏  Le substantif a quatre dérivés directs.
■  ÉCHELER v. tr. (1274, escheller), « monter par degrés, grimper », est archaïque ou régional. ◆  Son dérivé ÉCHEL(L)AGE n. m. (1509), terme juridique, se dit du droit de poser une échelle sur la propriété d'autrui pour réparer un mur, etc.
■  ÉCHELETTE n. f. « petite échelle » (1316) désigne aussi (1555) un oiseau passereau grimpeur. Avec une valeur figurée qui s'explique par celles d'échelle, c'est également un terme de comptabilité (1755).
■  ÉCHELON n. m. (fin XIe s., eschelon), du radical de échelle, désigne la traverse d'une échelle (Cf. barreau). Le mot a plusieurs emplois figurés : « ce par quoi on monte (descend) d'un rang à un autre » (1319, eschelon d'humilité), « chacun des degrés d'une série », d'où spécialement « position à l'intérieur d'un même grade ». La locution dernier échelon signifie « le plus élevé » ou « le plus bas ». Échelon, terme militaire (1823), signifie « élément d'une troupe fractionnée en profondeur ». ◆  Ce nom a pour dérivé ÉCHELONNER v. tr. (eschelonner, fin XIVe s.), repris comme terme militaire (1823) au sens de « disposer de distance en distance » (des troupes). S'échelonner signifie aussi « être distribué dans le temps » (1842) ; de ce sens dérive ÉCHELONNEMENT n. m. (1851).
■  Enfin échelier v. tr. (1685) désigne un dispositif muni d'échelons fixés alternativement sur une pièce centrale. ◆  De là RÉÉCHELONNER v. tr., moins courant que RÉÉCHELONNEMENT n. m. (1980), par ex. dans le rééchelonnement de la dette.
❏ voir ASCENDANT, ÉCHALIER, ÉCHANTILLON, ESCALE, ESCALIER, SCANDALE, SCANDER.
ÉCHENILLER → CHENILLE
? ÉCHEVEAU n. m., d'abord attesté (v. 1165) au pluriel (escheviauz), puis au singulier au début du XIVe s. (eschevel), puis sous la forme escheveau au XVe s. (Villon), est d'origine incertaine. Le mot est peut-être issu du latin scabellum « escabeau* », qui aurait désigné un dévidoir en forme d'escabeau en X, puis par métonymie l'écheveau qu'on y disposait ; on trouve en effet l'ancien provençal escanh, n. m., « banc, escabeau », et le féminin escanha « dévidoir », issus du latin populaire °scamnium pour le classique scamnum « escabeau ». De même le provençal escavel, escabel signifie à la fois « écheveau » et « escabeau » comme le picard esca(i)gne.
❏  Écheveau désigne un assemblage de fils repliés en plusieurs tours, d'où spécialement autrefois un assemblage de crins formant le ressort de certaines armes balistiques ; ensuite, écheveau se dit pour « assemblage plus ou moins emmêlé ». ◆  Au figuré (1611) le mot signifie « état embrouillé, complication » et « déroulement temporel continu », valeur sortie d'usage, sauf peut-être dans la locution dévider l'écheveau, son écheveau « parler sans arrêt ».
❏  ÉCHEVETTE n. f. (1407, du radical d'écheveau), « petit écheveau », est d'emploi régional ou technique.
ÉCHEVELÉ, ÉE → CHEVEU
G ÉCHEVIN n. m., réfection (XVIe s.) de la forme eskievin (v. 1165), est issu du francique °skapin « juge » (Cf. ancien haut allemand scaffin et allemand Schöffe), attesté en latin médiéval sous la forme scabinos (accusatif pluriel dans la loi des Longobards). En pénétrant dans les langues méridionales, le mot a donné en ancien provençal escavin, esclavin, en italien schiavini. P. Guiraud suggère aussi un rapprochement avec l'ancien français eschever « achever », probablement dérivé de chevir « venir à bout d'une affaire difficile » (XIIe s.) et « transiger, s'accorder avec qqn à propos d'un différend » (Cf. dans les dialectes, le sens de « gouverner, faire obéir »).
❏  Échevin, de nos jours terme d'histoire, désignait au moyen âge l'assesseur du tribunal comtal, puis un magistrat municipal. ◆  Le mot est en usage en français de Belgique, du Luxembourg, en parlant d'un magistrat adjoint au bourgmestre (1701 aux Pays-Bas), correspondant au conseiller municipal français, avec un féminin ÉCHEVINE (échevin, échevine aux sports). Au Québec, il est parfois employé pour « conseiller municipal ».
❏  En dérivent : ÉCHEVINAGE n. m. « corps des échevins d'une ville » (1219) puis « fonction d'échevin » (XIIIe s.), « territoire administré par des échevins » (1281).
■  ÉCHEVINAL, ALE, AUX adj. (XVIe s., eschevinal), employé surtout au masculin singulier, est en usage en Belgique, notamment dans collège échevinal, correspondant au conseil municipal de France.
■  ÉCHEVINAT n. m. (1789 « commune administrée par des échevins ») se dit en Belgique de la charge d'échevin et des services qui dépendent d'un échevin (par exemple, les travaux publics, les sports, etc.). ◆  Tous ces mots concernant l'histoire européenne s'emploient pour l'époque actuelle en parlant des Pays-Bas et certains sont d'usage administratif moderne en français de Belgique.
ÉCHIDNÉ n. m. représente un emprunt (1806) au latin scientifique echidna (1797-1798, Cuvier), en latin echidna « vipère femelle, serpent », transcription du grec de même sens ekhidna, diminutif plus courant que ekhis, à rapprocher du sanskrit áhi- « serpent ».
❏  Le mot désigne un mammifère australien, ressemblant au hérisson, épineux, et au pluriel le genre auquel il appartient. Le nom vient de la comparaison des crochets de la vipère avec les piquants de cet animal.
G + 1 ÉCHINE n. f. est issu (1080, eschine) du francique °skina « baguette de bois », d'où « aiguille, os long », restitué d'après l'ancien haut allemand scina « os de la jambe », d'où l'allemand Schienbein et Schiene « baguette », « rail ».
❏  Le mot désigne en français, dès le XIe s., la colonne vertébrale de l'homme et de certains animaux ; il était plus courant qu'aujourd'hui dans la langue classique et s'emploie surtout (mil. XVIe s.) pour parler d'une partie de la longe du porc. Mais le sémantisme de l'aiguille n'était pas éteint, puisqu'on trouve échine en ce sens chez Rabelais (1546). ◆  C'est à partir du XVIIe s. que échine « épine dorsale » apparaît dans des locutions figurées et familières qui sont sorties d'usage ou archaïques : ajuster l'échine « donner des coups de bâton » (1669, Molière), frotter, caresser, rompre l'échine (1678). L'idée de servilité apparaît dans des locutions modernes comme courber, plier l'échine « se soumettre », (avoir) l'échine souple, basse (1845).
❏  Le dérivé ÉCHINER v. tr. (v. 1225, eschiner) signifie d'abord « mettre à mal, éreinter » mais est très peu employé en ce sens avant le XVIe siècle. De là vient le sens figuré de « critiquer vivement » (1775, Beaumarchais), aujourd'hui archaïque. À la même époque (1785) apparaît l'emploi pronominal figuré du verbe pour « se donner beaucoup de peine » (s'échiner au travail).
■  La forme ÉCHIGNER v. tr., altération de échiner, s'est employée (1660) au sens propre de « briser l'échine (à qqn), mettre à mal » et au figuré (1852) : « critiquer vivement » ; qualifiée de populaire depuis 1771 (Trévoux), elle n'est plus en usage.
ÉCHINÉE n. f. (v. 1131), en ancien français « dos, reins (d'un cheval) », désigne (1398) en termes de cuisine un morceau du dos d'un porc, différent de l'échine.
2 ÉCHINE n. f. est un emprunt (1567) au latin echinus, lui-même au grec ekhinos « hérisson, oursin », mot qui s'emploie au figuré dans divers vocabulaires techniques, notamment en architecture.
❏  Avec cette dernière valeur, échine désigne une moulure saillante placée sous l'abaque du chapiteau dorique.
ÉCHINODERMES n. m. pl. est un mot savant adapté (1792) par le naturaliste Bruguières du latin scientifique echinodermata (1734), composé du grec ekhinos « hérisson, oursin » et de derma (→ derme).
❏  Le mot désigne (au pluriel) l'embranchement du règne animal correspondant aux oursins, et au singulier un animal de cet embranchement.
ÉCHO n. m. est un emprunt (1279 ; 1225-1230, equo, isolément) au latin echo « son répercuté », lui-même au grec êkhô « bruit », « bruit répercuté » et « rumeur populaire », sans correspondant exact dans d'autres langues indoeuropéennes.
❏  Écho, nom mythologique (1225-1230), est employé (1279) avec le sens de « son renvoyé par une surface qui le répercute » d'où « son répercuté » (entendre un écho) et la locution en écho « en répétant ». Au XVIIe s., le mot se dit, au figuré, d'une personne qui répète qqch. (1661), d'où les locutions faire écho à, se faire l'écho de. ◆  Par analogie, écho désigne en poésie (1680) la reprise d'un mot, pour donner une impression de réponse, de correspondance, et en musique (1690) l'effet obtenu par la répétition d'une note. ◆  Puis le mot prend le sens (1690) de « lieu où se produit l'écho » et par métaphore (1687) celui de « reproduction, imitation ». De là vient l'emploi pour « ce qui est répété (par qqn) » (mil. XVIIIe s.) puis au XIXe s., dans le domaine du journalisme, pour « nouvelles » (1860, les échos d'un journal). ◆  Écho est enfin employé, par extension de l'idée de résonance ou de correspondance, avec le sens d'« accueil, réactions favorables, sympathiques » (1833) notamment dans être, demeurer sans écho, trouver un écho, ne pas rester sans écho. Au XXe s., il s'emploie par analogie comme terme technique au sens de « réémission d'un signal vers l'émetteur ».
❏  De son emploi comme terme de versification dérive l'adjectif ÉCHOÏQUE (1864), d'emploi didactique, et de l'acception journalistique vient ÉCHOTIER n. m. (1866) « rédacteur des échos dans un journal ».
ÉCHOLALIE n. f. (1885 ; de l'allemand [1853] où le mot est formé avec le grec lalia « bavardage, babil »), terme de psychiatrie, désigne la répétition automatique par un locuteur des paroles prononcées par son interlocuteur. ◆  Il a pour dérivé ÉCHOLALIQUE adj. (1890).
ÉCHO- est aussi un élément qui sert à composer des substantifs tels ÉCHOMÈTRE n. m. (1701), désignant aujourd'hui l'utilisation d'échos sonores.
■  ÉCHOGRAPHIE n. f. (1906 ; de -graphie), d'abord « impossibilité pour un sujet de comprendre le sens d'un test qu'il peut copier normalement », a été reformé (av. 1971) pour désigner une méthode d'exploration médicale utilisant la réflexion des ultra-sons. De là ÉCHOGRAPHIQUE adj. (av. 1970), ÉCHOGRAPHISTE n., ÉCHOGRAPHE n. m. (1978 ; de -graphe) appareil utilisé en échographie, et ÉCHOGRAMME n. m. (1978).
❏ voir ÉCHOSONDEUR (à SONDE).
L + ÉCHOIR v. intr. et défectif est l'aboutissement (v. 1135) du latin populaire °excadere, réfection du latin classique excidere « tomber, sortir de » et « arriver, se produire », d'après cadere « tomber » (→ choir) ; le sens de « tomber » a disparu dans les langues romanes (Cf. italien scadere et ancien provençal escazer, « échoir » et « déchoir », ancien espagnol escaecer « déchoir »). Devenu défectif, le verbe échoir ne se conjugue plus qu'à la troisième personne du singulier et du pluriel, à l'infinitif et aux temps composés.
❏  Échoir signifie d'abord « être dévolu (à qqn) » (v. 1135), à l'impersonnel il échoit (1160-1174) ; en droit, la formule si le cas y échoit, y échet (ou s'il y échet) « s'il y a lieu » est sortie d'usage. Le verbe prend ensuite (1670) le sens d'« arriver à son terme fixé » (en parlant d'un règlement).
❏  Le dérivé ÉCHÉANCE n. f. (v. 1220, escheance) vient du participe présent du verbe et signifie « succession, héritage » (c'est-à-dire ce qui échoit) jusqu'à la fin du moyen âge. ◆  À partir du XVIIe s. échéance désigne la date à laquelle l'exécution d'un paiement est exigible (déb. XVIIe s.), par extension la date à laquelle expire un délai, d'où les locutions à courte, à longue échéance « dans un délai court, long » employées aussi au figuré (à longue échéance « lointain », à brève échéance « proche », « rapidement »). Par extension et spécialisation, échéance désigne l'ensemble des effets dont l'échéance tombe à une date donnée. Le mot s'emploie au figuré (1678) au sens de « date à laquelle une chose doit arriver » en particulier dans échéance politique.
■  Le dérivé ÉCHÉANCIER n. m. est attesté en ancien français (v. 1283, esquancier) au sens d'« héritier ». Le mot a été reformé sur échéance au XIXe s. pour désigner le registre des effets à payer ou à recevoir, inscrits à la date de leur échéance (1863).
ÉCHÉANT, ANTE adj. est attesté en 1843 (la forme verbale est très antérieure) ; terme de droit signifiant « qui arrive à échéance », le mot entre dans la locution adverbiale le cas échéant (1843) signifiant « si l'occasion se présente » (Cf. éventuellement), devenue usuelle.
■  ÉCHUTE n. f. (1611, escheute), ancien participe passé du verbe, est aujourd'hui un terme d'histoire du droit ; le mot désignait le droit du seigneur à succéder à ses mainmortables dans certains cas.
1 ÉCHOPPE n. f. est un emprunt adapté (v. 1230, escope ; 1285, eschope) au néerlandais schoppe « petite boutique en appentis et adossée à un mur » d'un germanique désignant une étable, une baraque et qui a fourni l'allemand Schuppen, l'anglais shop ; le mot est d'abord attesté dans le nord de la France ; une influence de l'anglais shop « magasin » y est probable.
❏  Le mot garde en français le sens de l'étymon ; régionalement (à Bordeaux), le mot désigne, par analogie, une petite maison ne comportant qu'un rez-de-chaussée.
L 2 ÉCHOPPE n. f., sous les formes eschalpre, eschaulbre (1366), escoppre (1418) puis eschope (1579), est issu du latin scalprum « burin, ciseau », de la famille du verbe scalpere « gratter », « tailler », « sculpter » (→ scalpel, sculpter) comme l'ancien provençal escalpre, l'espagnol escoplo.
❏  Le mot est apparu en français avec le sens du latin, puis désigne précisément (1579) un outil à pointe taillée en biseau, utilisé par les graveurs, les ciseleurs, etc. (Cf. burin) et une pointe d'acier pour graver à l'eau-forte.
❏  En dérive ÉCHOPPER v. tr., terme technique ; d'abord eschopper (1re moitié du XVe s.) il signifie « érafler d'un coup de lance », puis eschoppeler (1615) avant eschopper (1676) « graver, tailler ou effacer avec une échoppe ».
? ÉCHOUER v., attesté en 1559, est d'origine incertaine. On a proposé de le rattacher à échoir, d'après les anciennes prononciations de échouer (en -o), mais l'hypothèse implique un changement systématique et rapide des conjugaisons et des sens qui n'est pas habituel. On y a vu aussi une altération des formes normandes escouer, écouer (ancien français escoudre, escourre « secouer »), ce qui supposerait une réfection littéraire de escouer en échouer, assez difficile à admettre. On a enfin rapproché le mot de choyer et de sa variante, en ancien wallon, chouer, du bas latin exsuccare « faire sécher » (P. Guiraud) ; mais cela suppose un traitement phonétique particulier à une région qui n'a jamais fourni de termes de marine.
❏  Échouer, d'abord employé en parlant d'une embarcation, signifie « toucher le fond par accident et ne plus naviguer » (1559, au participe passé ; 1573, intr., à l'infinitif) ; en ce sens le pronominal s'échouer est devenu plus courant (1669). Le verbe s'emploie transitivement (1596) au sens de « pousser (une embarcation) jusqu'à la côte ». Par analogie, échouer signifie, en parlant d'un animal marin, d'une chose, « être poussé sur la côte » (1835).
■  D'abord dans des métaphores comme échouer sur un écueil, près du port, le verbe (1660) s'emploie au figuré pour « ne pas réussir » et, en parlant de personnes, « s'arrêter (en un lieu) par lassitude » (attesté 1886, Zola).
❏  Les dérivés ÉCHOUEMENT n. m. (1626) et ÉCHOUAGE n. m. (1674) sont demeurés des termes de marine, et leur emploi figuré est assez rare.
ÉCIMER → CIME
ÉCIR n. m. est probablement un emprunt à l'occitan d'Auvergne eycire désignant un vent de tempête. Il se dit en Auvergne d'une tempête de neige, et du vent du nord qui apporte la neige. Le pays d'écir est l'Aubrac. Écir se dit aussi d'un fromage de vache de cette région.
? ÉCLABOUSSER v. tr., attesté indirectement en 1528 d'après le dérivé éclaboussure, apparaît sous la forme verbale d'abord en picard (1564, esclabocher) et s'écrit esclabousser à l'époque classique (1660). Il représente une variante expressive de l'ancien français esclaboter (1225-1230, esclabouter) encore attesté au XVIIe s. (esclabotter, 1660). On donne traditionnellement ce verbe comme formé d'un radical onomatopéique klapp-, klabb- et de bouter. Selon P. Guiraud, qui évoque souvent ce type de formation, éclabouter, éclabousser sont des composés tautologiques de bousser « pousser (hors de) », synonyme de bouter, et d'éclater ; d'où le sens global de « rejeter (un liquide) sous forme d'éclats ».
❏  Éclabousser a le sens propre de « faire rejaillir sur (qqn, qqch.) un liquide salissant » et se dit au figuré (déb. XXe s.) pour « salir moralement » et « humilier par un étalage de luxe ou d'avantages ».
❏  Le dérivé ÉCLABOUSSURE n. f. (1528, esclabousseüre) est employé au pluriel pour désigner un liquide salissant qui rejaillit sur qqn, qqch., d'où l'emploi métaphorique et littéraire des éclaboussures de lumière, de couleur. Comme le verbe, il s'emploie au figuré pour « tache (à la réputation) » (1831), « coup indirectement reçu » (aux abords d'une mêlée) [1853] et « conséquence d'un événement fâcheux » (1893).
■  ÉCLABOUSSEMENT n. m. (1835), rare au sens concret d'« action d'éclabousser », s'emploie au sens de « jaillissement », ainsi qu'au figuré.