L
ÉCLADE ou ÉGLADE n. f. (attesté en français en 1903), est un emprunt au dialecte poitevin ezja « disposer, arranger », qui vient du latin aequare, d'où vient égaler. En Charentes, le mot désigne un plat de moules, disposées en position verticale les unes contre les autres et cuites au feu d'aiguilles de pin.
ÉCLAFFER v. tr., d'abord attesté dans les cantons de Fribourg (1412 esclaffar) et de Neuchâtel, est une variante de esclaffer, représentée aussi en français de Savoie et du sud-ouest de la France.
❏
En français de Suisse, s'emploie pour « faire éclater », « écraser (par exemple un fruit, un œuf) ». S'éclafer, s'étiaffer correspond à « s'écraser ».
❏
Le dérivé ÉCLAFFÉE n. f. se dit en Suisse (attesté 1897) pour « éclat de rire ».
L
ÉCLAIRCIR v. tr. est issu (v. 1130, esclarcir), avec la variante esclaircir (v. 1230) d'après clair, du latin populaire °exclaricire, réfection de °exclaricare, intensif du latin impérial claricare « éclairer vivement », lui-même dérivé de clarus (→ clair, éclairer).
❏
Éclaircir a le sens général de « rendre clair ou plus clair » ; spécialement, dans les premiers emplois, il signifie « briller » en parlant du jour, « resplendir » (du soleil) ; d'où (v. 1165) resclarcir « rendre brillant ». Éclaircir s'emploie ensuite à propos de choses abstraites, aux sens de « projeter de la lumière sur qqch. » (v. 1200), « mettre en lumière (qqch.) » (1210-1230), puis de « rendre plus compréhensible » (1283). Par extension, dans l'ordre concret, éclaircir se dit pour « rendre moins dense, moins nombreux », en parlant des rangs d'une armée (XIVe s.), des arbres (1580), etc. Éclaircir qqn « l'informer » (XVIIe s.) a vieilli, s'éclaircir avec qqn « s'expliquer » est sorti d'usage ; ces valeurs survivent dans éclaircissement.
◆
Le pronominal s'éclaircir s'emploie en français d'Afrique pour « rendre sa peau plus claire ».
❏
ÉCLAIRCISSEMENT n. m., formé sur le radical du participe présent, est d'abord attesté au figuré (
XIIIe s.) pour « lumière, clarté », spécialement au sens d'« explication d'une chose obscure » (1312), d'où « renseignement, note explicative », la locution
sans (un mot d') éclaircissement « sans explication » et l'emploi spécial pour « explication tendant à une mise au point » (
exiger des éclaircissements, etc.).
◆
Dans le domaine concret,
éclaircissement a le sens général d'« action de rendre plus clair » (1690,
éclaircissement de la vue) et des emplois parallèles à ceux du verbe
éclaircir.
◈
ÉCLAIRCIE n. f., participe passé substantivé au féminin, s'est employé d'abord au sens d'« aurore » (déb.
XVIe s.,
esclarcye du jour). Il désigne ensuite (1694) un endroit clair qui apparaît dans un ciel couvert, d'où par extension le sens de « brève interruption du temps pluvieux (coïncidant avec cette apparition) » (
XIXe s.) et, au figuré, « brève amélioration » (
XIXe s.). Au sens d'« espace dégarni d'arbres » (1829 ; on rencontre auparavant
éclairci n. m. : 1817,
éclairci d'un bois, Stendhal), le mot est d'emploi rare, le mot usuel de même racine étant
clairière, plus employé comme terme technique au sens d'« action d'éclaircir » (en sylviculture, en horticulture), d'où le dérivé
ÉCLAIRCISSAGE n. m. (1835 ; du radical du participe présent).
L +
ÉCLAIRER v. est issu d'abord au participe passé (Xe s., esclaire) puis, (v. 1200), à l'actif, d'un latin populaire °exclarare, composé de ex- et du verbe classique clarare, dérivé de clarus (→ clair), qui se rattache à la même racine indoeuropéenne que le latin clamare (→ clamer) ou le grec ecclesia (→ ecclésiastique, église).
❏
Éclairer a le sens concret de « répandre de la lumière » sur qqn (v. 1200) ou qqch. (
XIIIe s.,
éclairer une pièce). Il s'emploie très tôt au figuré (v. 1230) au sens de « rendre clair, compréhensible », « expliquer », d'où « mettre (qqn) en état de comprendre » (1580). Avec cette valeur, le participe passé
ÉCLAIRÉ, ÉE est adjectivé au sens (1667) d'« avisé, expérimenté »
(un homme éclairé) et dans
le despotisme éclairé, désignant l'idéal politique de certains philosophes au
XVIIIe siècle.
■
Éclairer a pris (XVIe s.) la valeur de « payer », spécialement dans l'argot des jeux (1771, éclairer le tapis, d'où en argot, éclairer pour « miser ») ; dans le théâtre poissard du XVIIIe s. il signifie « corrompre ». Cette acception viendrait de l'éclat de la pièce d'or ou d'argent, qui « éclaire » le tapis des joueurs.
◆
Puis, le verbe a eu le sens euphémistique d'« incendier » dans le contexte révolutionnaire (1790) ; il s'emploie aussi dans le domaine militaire (1834) au sens figuré de « surveiller, observer », c'est-à-dire « donner des lumières sur qqch. » (XVIe s.), dans éclairer la marche d'une troupe « la protéger en envoyant en avant des “éclaireurs” (ci-dessous) ». Par analogie, éclairer signifie « illuminer », en parlant du visage.
■
L'emploi impersonnel pour « faire des éclairs » (mil. XVIe s.) est aujourd'hui régional (nord de la France, Ouest normand et haut-breton), à la différence de tonner.
❏
Éclairer a de nombreux dérivés.
■
1 ÉCLAIR n. m., déverbal d'éclairer, est attesté (v. 1121) au sens de « clarté, lumière » ; il s'emploie spécialement (fin XIIe s.) pour désigner la lumière intense et brève provoquée par une décharge électrique dans l'atmosphère pendant un orage (éclair en ce sens a remplacé l'ancien espart) ; de ce sens viennent des locutions ou expressions figurées, où est conservée l'idée de « rapidité extrême » : prompt, rapide comme l'éclair, avec la rapidité de l'éclair, comme un éclair, passer comme un éclair, en un éclair ; il s'emploie aussi en apposition, dès 1867, dans l'homme-éclair chez V. Hugo, couramment dans guerre éclair (1890) et fermeture Éclair (1928, nom déposé).
◆
Par extension le mot se dit d'une lumière vive et de courte durée (mil. XIVe s.), d'où par hyperbole, en parlant des yeux, du regard, lancer (jeter) des éclairs « étinceler », selon le thème du regard meurtrier lié à la foudre (Cf. foudroyer du regard). Éclair s'emploie au figuré (1604, rare avant le XIXe s.) au sens de « bref moment » (éclair de génie « inspiration soudaine »).
■
2 ÉCLAIR n. m. (attesté 1856) désigne un petit gâteau fourré d'une crème cuite ; l'explication invoquée, du fait que ce gâteau peut se manger vite, ne convainc pas.
■
ÉCLAIREMENT n. m. (1re moitié XIIe s., esclairement) signifie d'abord « explication, éclaircissement » ; cet emploi est rare aujourd'hui. Au sens de « clarté du jour qui se lève » (1225-1230) le mot n'est plus employé après le moyen âge. Éclairement est repris au XIXe s. au sens concret d'« action, fait d'éclairer » (1861, Goncourt), d'usage littéraire, et est employé comme terme scientifique en physique, en botanique.
■
ÉCLAIRE n. f., aujourd'hui d'usage régional, est employé comme synonyme de chélidoine (1re moitié du XIIIe s. ; aussi grande éclaire) et de ficaire (aussi petite éclaire), ces plantes ayant la réputation d'améliorer la vue. Le mot a désigné les ouvertures d'un soupirail (1325), une lucarne (1490), par référence au fait qu'ils éclairent un lieu (Cf. les sens de jour).
◈
ÉCLAIREUR, EUSE n. s'est d'abord dit (
XIIIe s.,
esclerieres) de ce qui éclaire l'intelligence d'un lecteur. Le mot prend au
XVIe s. le sens de « surveillant » (de
éclairer « surveiller, observer »,
XVIe s.), d'où (1792,
n. m.) celui de « soldat qui précède la marche d'une unité, pour reconnaître le terrain » ; il se dit ensuite d'un navire, d'un avion.
◆
Par extension, hors d'un contexte militaire,
éclaireur désigne une personne qui marche en avant, au propre et au figuré (
XXe s.) et dans la locution
être, marcher en éclaireur.
■
Le nom se dit aussi (1911, n. m. et f.), par calque de l'anglais scout (→ scout), d'un membre d'une association de scoutisme, protestante ou israélite, les scouts étant en France catholiques.
◈
ÉCLAIRANT, ANTE adj. (1560 ; du participe présent d'
éclairer) s'emploie au propre, pour « qui a la propriété d'éclairer », et surtout au figuré signifiant alors « qui a la propriété d'expliquer » (fin
XIXe s.).
◈
ÉCLAIRAGE n. m., attesté en 1798, signifie « action d'éclairer », « résultat de cette action », au propre, spécialement en peinture (
éclairage d'un tableau « manière dont la scène représentée est éclairée »), et au figuré
(sous [dans] cet éclairage ; question d'éclairage). Le sens concret s'est développé au
XIXe s. avec la pratique de l'
éclairage électrique (attesté 1865 ;
→ électrique), donnant naissance à des syntagmes comme
éclairage d'ambiance (1934),
éclairage indirect, éclairage de scène...
■
Il a pour dérivé les termes techniques ÉCLAIRAGISME n. m. (1934) et ÉCLAIRAGISTE n. m. (1929), respectivement « technique » et « technicien des éclairages ».
G
ÉCLANCHE n. f. apparaît à la fin du XIIe s. (v. 1190, esclanche) et s'est écrit esclence (XIIIe s.), esclange (1548, Rabelais). Le mot est issu du francique °slink « gauche » (Cf. ancien haut allemand slinc, moyen néerlandais slinc, de même sens, et slinke « main gauche ») qui a donné en ancien picard eslenc « gauche » (XIIe s.).
❏
Éclanche est d'abord adjectif féminin (v. 1190,
main esclanche) et signifie « gauche » ; au
XIIIe s., il s'est substantivé et désigne le bras et l'épaule gauches.
■
L'adjectif gauche s'étant substitué à esclanche ou esclence, le mot a désigné à partir du XVIe s., en termes de boucherie, l'épaule de mouton détachée du corps de l'animal, sans distinction quant au côté (1552 ; 1548, esclange) ; il est sorti d'usage dans tous les autres emplois, et éclanche seul étant obscur, on dit surtout éclanche de mouton.
? +
ÉCLATER v., d'abord sous la forme esclater (v. 1150, emploi isolé « se séparer de », puis 1176-1181), est habituellement donné comme issu du francique °slaitan « fendre, briser », restitué par l'ancien haut allemand sleizan « déchirer » (Cf. allemand schleißen dans le dérivé verschleißen « user [des vêtements] ») ; la conservation du t serait due au maintien côte à côte pendant longtemps de la forme germanique et de la forme romanisée. Cependant, P. Guiraud propose pour l'étymon un latin populaire °exclaccitare, dérivé de la racine onomatopéique clacc- « coup » et « bruit qui l'accompagne », hypothèse qui s'appuie sur les formes dialectales, s'éclaquer de rire, éclaquer « s'entrouvrir, crever ».
❏
En emploi transitif au sens de « casser, faire voler en éclats » (1176-1181),
éclater est sorti d'usage ; le verbe s'emploie ensuite comme intransitif (1552,
s'esclater ; 1564,
esclater) pour « se rompre avec violence, généralement avec bruit, en projetant des fragments » et « se déchirer » en parlant d'un vêtement, acception qui a disparu. De là, par métaphore, le bruit étant assimilé à une destruction physique,
s'esclater de rire (1552, Rabelais), sorti d'usage comme le verbe employé seul en ce sens, à la différence d'
éclater de rire (1640), toujours usuel.
◆
Éclater signifie ensuite (1564) « avoir de l'éclat » et, avec un sujet nom de personne, « briller ».
◆
Au
XVIIe s., le verbe s'emploie par analogie au sens de « se manifester brutalement » (1640), d'où en emploi absolu (1643) « s'emporter bruyamment » et (1643, mais peut-être très antérieur ;
Cf. ci-dessous éclatant) « paraître avec évidence, se distinguer »
(sa mauvaise foi éclate). Le sens général de « faire entendre un bruit violent et soudain » n'est attesté qu'en 1671.
◆
Un nouvel emploi transitif a cours en agriculture, pour « séparer en plusieurs éléments (un végétal, une touffe) ». De là
ÉCLATAGE n. m.
Au XXe s., par analogie avec l'idée de « dispersion » contenue dans le premier sens, éclater s'emploie pour « se diviser », dans un domaine concret (apr. 1960 ; l'autoroute éclate en trois branches) et à propos d'un groupe humain (apr. 1965 ; le parti a éclaté).
◆
C'est l'idée de « violence » qui entre dans l'emploi (v. 1968) de s'éclater « s'exprimer sans contrainte, dans le plaisir » (par exemple dans l'expression s'éclater comme une bête).
◆
D'éclater « se distinguer » vient le sens figuré (v. 1970) d'« accéder soudain à la célébrité » d'où, en parlant de choses, « prendre brusquement de l'importance ».
◆
Dans plusieurs emplois concrets et figurés, le verbe est en concurrence avec exploser.
❏
ÉCLAT n. m., déverbal d'
éclater, désigne d'abord (v. 1165,
esclat) un fragment d'un corps qui éclate, d'où l'expression
voler en éclats « éclater ». Dans la seconde moitié du
XVe s.,
éclat se dit du bruit violent et soudain de ce qui éclate, emploi disparu aujourd'hui
(Cf. éclatant). De ce sens viennent des emplois où l'idée de « manifestation soudaine et vive » (1616) est dominante :
éclat de voix (1643), d'où
éclat de colère, de joie, etc.,
éclat de rire (
XVIIe s. ;
rire aux éclats est attesté au
XVIIIe s.) et « grand retentissement, scandale » (1645, Corneille), par exemple dans
faire un éclat. L'idée de « violence qui frappe la vue » est attestée au
XVIe s. (1564) avec le sens d'« intensité d'une lumière vive, brillante » ; de là vient « lumière reflétée par un corps brillant ».
◆
Puis
éclat se dit (1604) de ce qui est brillant, magnifique (
avec éclat « brillamment »), spécialement « renommée éclatante » sens devenu archaïque ou littéraire, sauf dans la locution
coup d'éclat. Par extension,
éclat signifie (1643) « vivacité et fraîcheur » en parlant d'une couleur, d'où
avoir de l'éclat, perdre son éclat, en parlant d'une personne.
■
Le composé PARE-ÉCLATS n. m. inv. (1907 ; de parer « éviter ») désigne un abri destiné à protéger des éclats (d'obus, de bombe).
◈
ÉCLATANT, ANTE adj., du participe présent du verbe, est attesté isolément (v. 1330,
esclatant) au sens de « qui s'emporte » correspondant à un emploi classique du verbe, non attesté avant le
XVIIe siècle. Au
XVe s. (1436), il signifie « cassant, fragile », puis au figuré (v. 1480) « brillant, remarquable », d'où l'emploi pour « qui s'impose »
(vérité éclatante). L'adjectif s'applique par la suite à ce qui fait un grand bruit (1538), puis dans un emploi parallèle au verbe à ce qui brille avec éclat (1578).
◈
ÉCLATEMENT n. m., attesté en 1553
(esclatement) au sens d'« action d'éclater », est d'emploi rare avant le
XIXe s. (1907,
éclatement d'un pneu). Le mot se dit au figuré (1941) de la fragmentation en plusieurs éléments (d'un groupe humain, d'un ensemble).
◈
Du verbe
éclater dérivent aussi les termes techniques
ÉCLATAGE n. m. (1922) et
ÉCLATEUR n. m. (1922).
ÉCLECTIQUE adj. est un emprunt savant (1732 ; 1651 d'après Bloch et Wartburg) au grec tardif eklektikos « apte à choisir », « qui choisit », dérivé de eklegein « choisir », formé par préfixation de legein « rassembler » et « dire » (→ lire).
❏
Éclectique se rapporte d'abord à la philosophie ancienne, les éclectiques étant le nom donné aux philosophes qui empruntaient des éléments de leur doctrine à différentes écoles, notamment à l'épicurisme et au stoïcisme ; le mot est appliqué à la philosophie moderne par V. Cousin (Cours de 1818). Par extension (1832), il qualifie une personne qui n'a pas de goût exclusif (aussi substantif dans cet emploi, 1846).
❏
En dérive
ÉCLECTISME n. m. dont l'évolution sémantique est analogue : « doctrine des éclectiques dans l'Antiquité » (1755) ; puis 1817, en parlant de la philosophie moderne et 1831 pour le sens étendu.
■
L'adverbe ÉCLECTIQUEMENT (1838) est d'emploi didactique ou littéraire.
ÉCLIPSE n. f. est emprunté (v. 1150, eclypse) au latin impérial eclipsis « occultation passagère (d'un astre) », lui-même au grec ekleipsis « abandon, défection », d'où « éclipse », de ek « hors de » et leipein « laisser, abandonner » (→ ellipse), que l'on retrouve, sous des formes variées, dans plusieurs langues indoeuropéennes dont le latin (→ délinquant, délit, déréliction, reliquat).
❏
Éclipse est introduit comme terme d'astronomie, avec le sens du latin ; le mot s'emploie dès le XIIIe s. au figuré (v. 1223) pour désigner une période où quelque chose disparaît, n'agit plus, d'où la locution adjectivée à éclipses « qui se manifeste par accès », et par extension le sens de « disparition momentanée (d'une personne) » (XIVe s.).
❏
Le dérivé
ÉCLIPSER v. tr. s'emploie en astronomie (v. 1250) et couramment au figuré (1269-1278, s'
eclipser « être éclipsé », sorti d'usage) au sens de « reléguer au second plan (qqn) » (1761,
tr.) et en emploi pronominal « s'en aller à la dérobée » (v. 1560), familier, et « ne plus paraître aux yeux du monde ».
◈
ÉCLIPTIQUE adj. et n. m. est un emprunt (2
e moitié du
XIIIe s.,
ecliptike) au latin impérial
eclipticus « sujet aux éclipses » et « de l'écliptique », du grec
ekleiptikos. Le mot est sorti d'usage dans l'emploi adjectif ancien de « relatif aux éclipses ».
◆
Rare en moyen français, il semble avoir été repris comme nom (
XVIIe s.,
n. f. ; du grec
ekleiptikos kuklos, les éclipses se produisant près des points où ce cercle coupe l'orbite de la Lune) ; il désigne alors le grand cercle d'intersection du plan de l'orbite terrestre avec la sphère céleste. De là vient le nouvel emploi de l'adjectif (1870) au sens de « relatif à l'écliptique ». À la différence de
éclipse, usuel,
écliptique est un terme scientifique.
G
ÉCLISSER v. tr. est issu (1080, esclicer) du francique °slitan « fendre » (Cf. ancien haut allemand slîzzan, même sens), probablement apparenté à °slaitan qui a donné éclater*.
❏
Le verbe s'est d'abord employé comme intransitif, au sens de « se fendre en éclats ». Il devient verbe transitif en chirurgie (1552, ecclisser) et signifie « maintenir (un membre) par des éclisses », puis s'emploie comme terme technique au sens de « fixer par des éclisses » (1870).
❏
Le déverbal
ÉCLISSE n. f. (1080,
esclice ; v. 1170,
esclisse) se dit d'abord d'un éclat de bois, puis de toute matière dure : en ce sens le dérivé
ÉCLIS n. m. (1740) est rare. C'est l'idée de « plaque mince de bois » qui est conservée dans les emplois ultérieurs.
◆
Éclisse désigne aussi (1539) une claie d'osier, faite d'éclisses, sur laquelle on égoutte le fromage, d'abord dans
panier d'éclisses « moule à fromages » (1380).
◆
En chirurgie (1549), il désigne une plaque de bois qu'on applique le long d'un membre fracturé, sens devenu le plus courant.
◆
Au
XVIIe s., le mot s'emploie en lutherie (1611) et en boissellerie (1680). Par analogie,
éclisse désigne ensuite (1863) une pièce d'acier reliant les rails les uns aux autres.
■
ÉCLISSAGE n. m. est un dérivé technique du verbe (1870) et ÉCLISSEUSE n. f. (XXe s.) un terme de vannerie.
ÉCLOPER v. tr. représente (v. 1179), au participe passé esclopez un peu avant (v. 1176), un dérivé préfixé de l'ancien français cloper « boiter », de l'adjectif clop « boiteux », issu du bas latin cloppus, d'origine onomatopéique (→ clopin-clopant, clopiner).
❏
Le verbe, signifiant « rendre boiteux » et, par extension, « estropier », est devenu rare de nos jours.
❏
En revanche ÉCLOPÉ, ÉE adj. et n. « qui marche péniblement » et, au figuré dans un usage littéraire, « qui est détérioré » est demeuré usuel. Éclopé s'emploie comme nom au propre (« soldat » et par extension « personne légèrement blessé[e] ») et au figuré (mil. XIXe s.) au sens de « personne qui a subi des épreuves pénibles ».
L
ÉCLORE v. intr. est issu (v. 1170 au p. p., esclos) d'un latin populaire °exclaudere, réfection, d'après claudere « fermer » (→ clore), du latin classique excludere « faire sortir » (→ exclure) et « faire éclore des œufs ». Le verbe, qui s'est aussi employé transitivement jusqu'au XVIe s., n'est guère utilisé aujourd'hui qu'à l'infinitif, au présent et au participe passé.
❏
Éclore, d'abord attesté au sens général de « faire sortir » (v. 1170), reprend le sens latin de « sortir de l'œuf » (déb. XIIIe s., esclos ; v. 1393, esclore), d'où en parlant d'un œuf, « s'ouvrir ». Plus encore que le verbe enclore par rapport à inclure, éclore s'est séparé de son doublet exclure, surtout lorsqu'il s'est employé comme intransitif, d'abord à propos du jour qui naît, puis des animaux ovipares.
◆
C'est l'idée de « sortir » qui est conservée dans le sens figuré (1240-1280) de « paraître, naître », aujourd'hui d'emploi littéraire, puis dans celui de « s'ouvrir » en parlant d'une fleur (1552), beaucoup plus courant.
❏
ÉCLOSION n. f. est dérivé tardivement du participe passé
éclos ; le mot s'emploie au propre (1747) et au figuré (1830) au sens d'« apparition », le complément désignant alors une chose abstraite
(l'éclosion d'une œuvre).
■
ÉCLOSERIE n. f., formé sur le participe passé (XXe s.), est un terme technique de pisciculture.
L
ÉCLUSE n. f. est issu (XIe s., escluse) du bas latin exclusa (aqua) « (eau) séparée » (par un barrage), participe passé féminin du latin classique excludere « séparer, fermer le passage à qqch. » (→ exclure).
❏
Écluse conserve le sens primitif d'« ouvrage destiné à retenir ou à lâcher l'eau selon les besoins ». Le mot entre dans la locution figurée lâcher (ouvrir) les écluses « pleurer abondamment » (1881) et « uriner » (1898) ; dans les deux cas, l'idée commune est celle d'un flot longtemps retenu qui s'échappe brusquement. Par analogie de fonction, écluse s'emploie dans divers domaines techniques (écluse à air, XIXe s.).
❏
Le dérivé
ÉCLUSER v. tr. signifie (
XIe s.,
escluser) « barrer par une écluse » ; il s'est employé au figuré (1176-1184) et au sens de « vider (qqch.) de son eau » (1347,
escluser un fossé). Au
XIXe s.,
écluser s'emploie (1838) pour « faire passer (un bateau) par une écluse », d'où le sens figuré de « faire passer (des personnes) comme par une écluse » ; comme le nom, par analogie de fonction,
écluser est un terme technique (
XIXe s. en fonderie).
◆
Écluser s'est employé en argot au sens d'« uriner » (1866), acception disparue. En revanche l'emploi familier pour « boire » (1936,
en écluser un « vider un verre ») reste courant.
■
Les dérivés d'écluser sont des termes techniques : ÉCLUSAGE n. m. (1410, esclusage) et ÉCLUSEMENT n. m. (1877) « action d'écluser », ÉCLUSÉE n. f. « quantité d'eau contenue dans une écluse » (1627) et « train de bois flotté qui passe pendant la durée d'ouverture d'une écluse » (1715). Ce dernier mot était apparu dès 1545, dans une traduction du Décaméron de Boccace, dans l'expression moudre à éclusées « faire l'amour avec fougue » traduisant l'italien macinare a raccolta.
◈
ÉCLUSIER, IÈRE n. et adj. désigne (v. 1470,
n.) la personne chargée de la manœuvre d'une écluse ; le mot s'emploie comme adjectif technique (1838) pour « qui a rapport à une écluse ».
ÉCO- est un élément tiré du grec oikos « maison, habitat », mot très important du groupe indoeuropéen, à rapprocher du latin vicus « bourg », « quartier » (→ vicaire, voisin), ou du sanskrit vis-pati- « clan ». Ces mots s'appliquaient à l'origine, dans les langues indoeuropéennes, à des clans regroupant plusieurs familles. Éco- entre dans la formation de substantifs avec le sens de « maison, choses domestiques », ou, plus souvent, avec celui de « milieu naturel, habitat », d'après écologie*.
❏
Avec le premier sens, on relève le terme de psychiatrie
ÉCOPHOBIE n. f. (milieu
XXe s.), qui désigne l'aversion pathologique pour tout ce qui a trait à la vie domestique.
◈
Éco-, dans l'autre sens, sert à composer des termes didactiques, la plupart récents.
■
ÉCOMORPHOSE n. f. (1922) de -morphose, du grec morphôsis (Cf. métamorphose) désigne la réalisation particulière d'un génotype, en tant que déterminée par le milieu.
■
ÉCOTROPE adj. (mil. XXe s. ; de -trope) se dit d'un virus capable de réinfecter les cellules de l'organisme qui l'a reçu (opposé à xénotrope).
■
ÉCOGRAMME n. m. (v. 1970), de -gramme, « représentation graphique de l'évolution des paramètres de l'environnement ».
◈
D'autres composés sont mentionnés à l'autre élément.
❏ voir
BILAN, ÉCOLOGIE, ÉCONOMIE, MUSÉE (ÉCOMUSÉE).
ÉCOBUER v. tr. est une altération (1718) d'un terme dialectal de l'Ouest, entré en français central sous la forme terre gobuée (1519), d'où par préfixation égobuer (1539). C'est un dérivé de gobuis « terre pelée où l'on met le feu », du saintongeais gobe « motte de terre », qui se rattache probablement au gaulois °gobbo « gueule, bouche » (→ gober).
❏
Le verbe signifie, en agriculture, « peler (la terre) en brûlant ensuite la végétation pour fertiliser le sol avec les cendres ».
❏
En dérivent des termes techniques anciens : ÉCOBUE n. f. « herbes et racines brûlées » (1753, au pluriel) et « houe pour détacher les mottes de terre » (1767) ; ÉCOBUEUR, EUSE n. (1760, au masculin) et ÉCOBUAGE n. m. (1797 ; parfois encore égobuage au XIXe s.).
ÉCŒURÉ, ÉE ; ÉCŒURER → CŒUR
ÉCOLÂTRE n. m. est un emprunt (XIIIe s., scolaistre), adapté d'après école (1304, escolastre), au latin médiéval scholaster « clerc attaché à l'école d'une église cathédrale » (v. 1182), altération sous l'influence de magister « maître » de scholastique (1098), de même sens (→ scolastique).
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Le mot désignait jusqu'à la Renaissance l'ecclésiastique qui dirigeait l'école attachée à l'église cathédrale puis, encore dans la langue classique, un ecclésiastique inspecteur des écoles d'un diocèse (1355). Dans ces deux sens, c'est aujourd'hui un terme technique d'histoire.
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Le mot a pris (1865, Goncourt), dans un emploi littéraire et avec une valeur péjorative, le sens d'« enseignant ».
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On trouve avec la même valeur péjorative le dérivé ÉCOLÂTRERIE n. f. chez Verlaine.
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ÉCOLE n. f. est emprunté (v. 1050, escole) au latin classique schola, lui-même pris au grec skholê dont il garde les emplois, désignant aussi le lieu où l'on enseigne et signifiant en bas latin « corporation, compagnie ». Le grec skholê exprime d'abord l'idée de loisir (rendu en latin par ludus), puis celle d'activité intellectuelle faite à loisir : c'est le cas, par exemple, des discussions scientifiques chez Platon, opposées aux jeux. Il prend ensuite, en grec tardif et hellénistique, le sens d'« étude, école philosophique ». En latin, ludus « école élémentaire » a été remplacé par schola, et n'a pas laissé de trace dans ce sens dans les langues romanes. Malgré le é- du français, la forme de escole manifeste le caractère écrit de l'emprunt.
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École désigne en premier lieu un établissement où l'on donne un enseignement à plusieurs personnes ; à partir de ce sens se développent des emplois particuliers. Par métonymie,
école se dit de l'ensemble des élèves (1835), du personnel, et dès le
XIIe s. (v. 1180) du local lui-même, d'où au
XIXe s. l'expression
les bancs de l'école pour « l'école » et la locution familière
user ses fonds de culotte sur les bancs de l'école « faire ses études ».
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Le mot, qualifié, désigne des établissements où l'on donne un enseignement non spécialisé :
l'école primaire ou absolument
l'école (
école communale* est sorti d'usage),
école primaire supérieure (au
XIXe et au début du
XXe s.),
école normale primaire, remplacé par
école normale d'instituteurs (institutrices), terme abandonné en France en 1991,
école centrale (1792) remplacé par
lycée, école secondaire jusqu'aux réformes qui répartissent l'enseignement secondaire en lycées et collèges (en France).
École maternelle désigne les écoles pour les plus jeunes enfants (fam.
la maternelle, usage ancien). Toujours qualifié, le mot désigne des établissements où sont enseignées des matières particulières
école de danse, de dessin, etc.,
école de chimie, de commerce, etc. et où vont une catégorie d'élèves.
Grande école ou
École désigne une école de l'enseignement supérieur, surtout au pluriel
(les grandes écoles). Cet emploi entre dans des désignations spécifiques, comme, en France,
École normale* supérieure (pour celle de la rue d'Ulm, à Paris, on trouve aussi absolument
l'École),
École centrale*, École polytechnique*, etc. Les syntagmes ont changé avec les organisations successives de l'enseignement, et diffèrent selon les pays : France, Belgique, Suisse, Canada (Québec, Nouveau-Brunswick), Afrique. En Europe, en particulier dans la France laïque, s'opposent fréquemment les
écoles chrétiennes (d'où les
Frères des écoles chrétiennes), les
écoles libres et l'
école d'État (
école laïque, gratuite et
obligatoire). En Belgique (comme en Suisse),
école secondaire correspond à « collège » ;
haute école se dit en Suisse d'un établissement d'enseignement supérieur (en Belgique, non universitaire). En Suisse,
école enfantine correspond à l'école maternelle française. En français du Maghreb,
école de base équivaut à l'école primaire d'autres régions francophones.
École coranique* se dit en milieu musulman, notamment en français du Maghreb et d'Afrique subsaharienne islamisée. Au Québec,
école polyvalente désigne un établissement d'études secondaires à la fois générales et techniques. Dans le domaine militaire, l'
école des recrues, en Suisse, désigne la période d'instruction des recrues (
école du soldat, en France, avant la suppression du service militaire).
École du dimanche (1867 en français du Canada) est un calque de l'anglais
Sunday school. Voir aussi collège, gymnase, lycée.
De l'emploi général viennent plusieurs locutions : envoyer, renvoyer qqn à l'école (XVIe s.) « lui reprocher son ignorance » ; l'expression a été utilisée au jeu de trictrac, aujourd'hui disparu, où elle évoquait la victoire remportée sur un adversaire maladroit ; on disait aussi à ce jeu faire une école « oublier de marquer » (ce qui méritait qu'on soit renvoyé à l'école) [1669], d'où le sens de faire une école « faire une faute » (v. 1825) et école pris au sens de « faute grave » (XIXe s.).
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Mot d'école, « discours sans rapport avec la réalité concrète », est sorti d'usage ; sentir l'école, « avoir des manières pédantes » (1690) et, en parlant de choses, « hors de la vie active », est vieilli aujourd'hui.
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Pour faire l'école buissonnière, voir buisson.
École se dit aussi au figuré depuis le
XIIe s. au sens de « ce qui est propre à instruire, à former » (v. 1172), dans un emploi maintenant littéraire, sauf dans
l'école de « l'expérience de »
(l'école de la vie) et dans les locutions
à l'école de « par enseignement de » et
être à bonne école (v. 1240) qui remplace
estre en bone école (1146-1174). Mais cette valeur du mot survit dans quelques expressions mises en valeur par la littérature, telle l'
École des femmes (Molière),
des maris, des amants...
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Par métonymie, le mot s'est dit de toutes les connaissances acquises à l'école (v. 1170) et spécialement pour « érudition » (1225-1250).
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C'est également au XIIe s. (1146-1174) que par extension école désigne un groupe (d'artistes, etc.) qui se réclament des mêmes maîtres, puis d'une même doctrine (l'école classique, romantique) et spécialement signifie « groupe de peintres liés par des influences communes » (l'école flamande).
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De ces acceptions vient faire école « faire autorité » (1835), être de la vieille école « avoir une formation fondée sur des principes vieillis » et, par extension, le sens d'« esprits communs à certains artistes, certains savants ».
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À partir du XVIIe s., l'école désigne en particulier (1636) l'enseignement et la philosophie scolastiques, inspirés d'Aristote et des Pères de l'Église. Le mot entre ensuite (1755) dans le vocabulaire de l'équitation au sens d'« exercice », d'où haute école « exercice de la voltige en équitation » et, par extension, « tout exercice acrobatique », notamment aérien.
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Le dérivé
ÉCOLAGE n. m. (1330-1349,
escolage « instruction ») est toujours vivant en Suisse (et aussi en français d'Haïti, de Madagascar) pour « frais de scolarité » (1424) ; il continue le latin médiéval
scholagium « redevance pour instruction » (1301), mais n'est plus employé en France.
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ÉCOLIER, IÈRE n. et adj. est la réfection par changement de suffixe (1206,
escoier) de
escoler (attesté
XIIIe s.), issu du bas latin
scholaris « d'école », dérivé du latin classique
schola.
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Au moyen âge, le nom désigne toute personne qui fréquente une école et, spécialement, un étudiant d'université ; parallèlement il s'est employé pour « homme qui enseigne » (XIIIe s., jusqu'au XVIIe s.).
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Écolier, comme adjectif, s'applique à ce qui est propre à l'école (apr. 1350) et à ce qui évoque l'école (fin XIVe s.) ; dans ces deux emplois, l'adjectif est remplacé par scolaire.
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Le nom s'emploie ensuite pour parler d'une personne qui apprend une profession (1262) et au figuré pour « personne de peu d'expérience, débutant » (1461, escolliere). Le sens premier est ambigu dès le XVIIe s., où celui d'« enfant qui fréquente l'école » devient plus fréquent du fait de l'emploi d'autres mots (Cf. étudiant). À partir du XIXe s., écolier se dit de l'enfant qui fréquente l'école primaire ou les petites classes du collège, par opposition à collégien et lycéen. Le mot tend aujourd'hui à être remplacé par élève, parce qu'il connote une image traditionnelle qui s'est construite avec l'enseignement public, de la fin du XIXe s. aux années 1940.
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Écolier entre dans la locution le chemin des écoliers (1690) « le chemin le plus long » (comme celui que prennent les écoliers peu pressés d'arriver), avec une valeur voisine de école buissonnière.
❏ voir
AUTO-ÉCOLE (à AUTOMOBILE) ; ÉCOLÂTRE, SCOLAIRE, SCOLASTIQUE.
ÉCOLOGIE n. f. représente un emprunt (1874) à l'allemand Ökologie, terme formé par le zoologiste et biologiste E. H. Haeckel (1834-1919) en 1866. Le mot est composé à partir du grec oikos « maison, habitat » (→ éco-), et de logos « discours » (→ -logie), d'après économie ; en français il a pu être emprunté par l'intermédiaire de l'anglais oecology (1873), un exemple isolé de ecology ayant été relevé avant Haeckel (1852, Thoreau).
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Écologie, jusqu'en 1968-1970, est resté un terme didactique désignant la science qui étudie les milieux où vivent les êtres vivants ; ensuite, par une métonymie habituelle pour les mots en -logie et pour de nombreux noms de disciplines scientifiques, le mot se dit des réalités étudiées par l'écologie (l'écologie d'une zone).
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Puis il a pris par analogie (v. 1968) le sens courant de « doctrine visant à une meilleure adaptation de l'homme à son environnement », et de « courant politique défendant cette doctrine ».
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Le dérivé
ÉCOLOGIQUE adj. (av. 1900) a suivi la même évolution que le nom ; il reste un terme didactique jusque vers 1970 où il se diffuse de même que
ÉCOLOGIQUEMENT adv. (1969).
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ÉCOLOGISTE adj. et n. signifie « spécialiste de l'écologie » (1964) comme ÉCOLOGUE n. (v. 1979), moins courant, mais qui remédie à l'ambiguïté de écologiste, ce dernier désignant surtout dans l'usage courant une personne défendant des thèses inspirées de l'écologie ; en ce sens, ÉCOLO adj. et n. (v. 1970, par apocope) est devenu extrêmement courant, avec une valeur politique (Cf. les verts), et un emploi comme adjectif.
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La doctrine et l'action des écologistes sont désignées par ÉCOLOGISME n. m. (v. 1975) qui n'est pas usuel.
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À partir d'
écologie ont été composés plusieurs termes didactiques :
AUTOÉCOLOGIE n. f. (déb.
XXe s.) désigne la partie de l'écologie qui étudie les relations entre l'individu, l'espèce et le milieu ; le terme s'oppose à
SYNÉCOLOGIE n. f. (mil.
XXe s. ; de
syn-).
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PHYTOÉCOLOGIE n. f. (v. 1960 ; 1932, phytœcologie ; de phyto) désigne l'étude du milieu dans ses rapports avec la végétation.