L
ENTORSE n. f. représente la forme féminine substantivée (1543 au figuré) de entors, entorse, adjectif, (v. 1160), participe passé de l'ancien français entordre « tordre » (XIIe s.) et formé sur le latin populaire °intorsus, participe passé de °intorquere, altération (premier e bref) du latin classique intorquere (e long) « tordre », de in- et torquere (→ tordre).
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Le mot est employé dès le
XVIe s. avec le sens figuré d'« action de porter atteinte à (qqch.) », « dommage » (1543), d'où « manquement » (1691)
faire une entorse à la vérité. Par ailleurs,
entorse a signifié par figure « action violente » (1559) et « effort pénible, souffrance » (1566), sens disparus après la période classique.
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Le sens propre étymologique de « torsion » (1555) précède le sens médical et usuel de « distension des muscles » (1564, entorce, concurremment avec jambe entorce, où le mot est adjectif).
L
ENTORTILLER v. tr., d'abord entorteiller (v. 1190), est probablement issu d'un latin populaire °intortiliare, dérivé de l'adjectif classique tortilis « tortillé, qui s'enroule », formé sur tortum, supin de torquere « tourner, tordre » (→ tordre ; extorquer, rétorquer). Cette hypothèse est fondée sur l'ancienneté du verbe et sur l'existence de l'espagnol entortijar, du catalan entortellar, du roumain intortochia, de l'italien attortigliare, avec un autre préfixe. Dans ce cas, tortiller* serait issu par réduction d'entortiller. Selon une autre hypothèse, entortiller serait un dérivé de entort, participe passé de l'ancien français entordre (→ entorse), auquel cas les verbes correspondants se seraient formés indépendamment, dans chacune des langues romanes.
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Entortiller signifie d'abord « envelopper qqch. que l'on tortille pour serrer ou pour fermer » (entortiller un bonbon dans du papier), d'où « envelopper (qqch.) avec qqch. que l'on tortille » (fin XIIe s.) et au pronominal (XIIIe s.) s'entortiller dans, autour de.
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Au XVIIe s. apparaît l'emploi figuré du mot, en parlant du discours (1680, entortiller son stile), ensuite au pronominal (1704).
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Depuis le début du XIXe s. (1831), entortiller s'emploie au figuré, en parlant de personnes, pour « circonvenir, séduire (qqn) par la ruse », comme envelopper, embobiner.
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Le dérivé
ENTORTILLEMENT n. m. (av. 1374) est d'abord attesté dans le domaine abstrait
(entortillement de paroles) avec le sens de « raisonnement captieux », puis au
XVIe s. (1538) au sens propre.
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Un autre nom d'action ENTORTILLAGE n. m. (1754) a lui aussi le sens figuré de « contorsion (dans l'écriture) ; manque de simplicité » avant d'être utilisé (1863, Flaubert) pour désigner l'action d'entortiller ; il est resté rare dans cet emploi.
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Le participe présent ENTORTILLANT, ANTE adj. (1874, Barbey d'Aurevilly) « qui entortille » est d'un emploi littéraire et rare.
ENTOUR n. m., réfection (XIIIe s.) de entorn (v. 980), puis entur (1080), est formé de en* et de torn, puis tour « ligne courbe » (→ 3 tour [art. tourner]).
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Entour est introduit comme adverbe, signifiant en ancien français « tout autour » puis « à peu près » (déb.
XIIIe s.).
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Le mot est aussi employé comme préposition (1080,
entur) pour « autour de » jusqu'au
XVIIe s. et, en ancien français, pour « auprès de, autour, dans l'intérieur de » (v. 1180,
entor).
Le nom est relevé isolément (XIIIe s.) au sens de « circuit », qui a disparu, puis s'emploie pour désigner ce qui entoure, plus souvent au pluriel (1343) qu'au singulier (1538) et toujours littéraire aujourd'hui.
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De là au XVIe s. le sens de « clôture » (1556) et jusqu'au XVIIIe s. celui de « housse tendue autour des meubles et des lits pour les protéger » (1576).
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Toujours au pluriel, les entours de qqn équivaut (XIVe s., isolément) à entourage (ci-dessous) et les entours d'une question (déb. XVIIIe s.) désigne tout ce qui la concerne, d'où la locution savoir bien prendre les entours « savoir mettre dans ses intérêts ceux qui entourent qqn dont on a besoin » (1740). Ces emplois sont aujourd'hui des archaïsmes littéraires.
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Le mot entre dans à l'entour de, locution prépositive (fin XIVe s.), à l'entour, locution adverbiale, « dans les environs » (attesté 1424, mais antérieur), toujours usuelles, et d'alentour « des environs » (1559).
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À l'entour a fourni les composés
ALENTOUR adv. (attesté 1395) et
ALENTOURS n. m. pl. « lieux circumvoisins » (1766), parfois au singulier dans l'usage littéraire, par exemple chez Huysmans.
Alentours a désigné (1787) les personnes qui sont autour de qqn, acception disparue, mais s'emploie toujours pour parler de ce qui se rapporte à qqch. (v. 1800).
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Le dérivé
ENTOURER v. tr. (1538) « disposer, mettre (qqch.) autour de qqch. » signifie aussi dès le
XVIe s. « être autour de » en parlant d'une chose (1553).
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Par extension, il s'emploie pour « être habituellement autour de qqn » à propos de personnes (1690), plus tard au pronominal
s'entourer (1829) et à propos de choses (1862) ; il a pris le sens figuré de « s'occuper de (qqn), le soutenir par sa présence » (v. 1820).
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De là l'emploi absolu d'ENTOURÉ, ÉE adj. « qui est recherché, admiré, par de nombreuses personnes ».
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ENTOURAGE n. m., isolément au XVe s. (1461) puis attesté chez Beaumarchais (1776), désigne l'ensemble des personnes qui vivent habituellement autour de qqn ; il s'emploie aussi pour ce qui entoure qqch. (1745 au Canada) notamment un ornement (1779).
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ENTOURLOUPETTE n. f., attesté en 1931, est un mot populaire créé par préfixation (en-) à partir de tour au sens d'« action qui suppose de la malice, de la ruse », avec l'influence possible de turlupin, turlupiner*. Selon une autre hypothèse, le mot aurait été formé à partir du terme argotique enture, entourer « duper », peut-être d'après envelopper « circonvenir ».
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Entourloupette se dit familièrement d'un mauvais tour joué à qqn.
❏
En dérive
ENTOURLOUPER v. tr. (v. 1950) « faire une entourloupette à (qqn) ».
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ENTOURLOUPE n. f. (1906) est l'abrègement d'entourloupette.
ENTOURNURE n. f., d'abord entourneure (1538), est dérivé de l'ancien verbe entourner « entourer » (1395) encore usité comme terme de marine, et lui-même dérivé par préfixation de tourner (→ tourner).
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Le mot a d'abord eu le sens de « ce qui entoure » repris de l'étymon.
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Il apparaît dans son emploi moderne au XVIIe s. : « partie du vêtement qui fait le tour du bras à l'emmanchure » (1659).
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La locution figurée, courante, être gêné dans les (aux) entournures « être mal à l'aise, en difficulté » attestée en 1862 (Hugo), est aujourd'hui l'emploi le plus usuel.
ENTOZOAIRE n. m. est un composé savant (1816) formé à partir des mots grecs entos « dedans » et zô̩on « être vivant » (→ zoo).
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Ce terme de zoologie désigne un animal parasite qui vit à l'intérieur du corps de l'homme ou d'un animal.
L
ENTRAILLES n. f. pl. représente l'aboutissement (v. 1120) du bas latin intralia (VIIIe s.), issu par substitution de suffixe du latin impérial interanea (pluriel neutre), proprement « ce qui est à l'intérieur », d'où « intestins ». Interanea a produit l'ancien français entraigne (XIIe s.), l'espagnol entrañas (alors que l'ancien provençal a intralhas). L'adjectif interaneus « intérieur, intestinal » est dérivé de inter « au milieu de » (→ entre ; interne).
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En français, le mot a d'abord le sens propre d'« ensemble des organes abdominaux » et le sens figuré de « partie la plus profonde (de l'être) »
(Psautier de Cambridge).
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Dans la langue classique entrailles désigne (1672) les organes de la gestation (Cf. sein) et par métonymie (1635) les enfants, par rapport à la mère (Cf. par allusion à l'Évangile de Luc, le fruit des entrailles, expression reprise dans la prière du « Je vous salue Marie »).
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Déchirer ses entrailles, locution figurée, s'est dit en parlant d'un peuple pour « être en proie aux discordes civiles ». Ces emplois classiques sont sortis d'usage.
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Un autre emploi métaphorique (1677) correspond à la partie la plus profonde, intime (de qqch.), comme en latin (les entrailles de la terre). Cet emploi est devenu archaïque, alors que les expressions exprimant l'idée de sensibilité, d'humanité subsistent dans un usage très littéraire : prendre aux entrailles « être pathétique » (Cf. prendre aux tripes), du fond des entrailles, avoir des entrailles (1690, de bonnes entrailles), avoir pour qqn des entrailles de mère (de père) « une sensibilité de mère (de père) », un homme sans entrailles « dur, cruel » (sans cœur et sans fécondité sur le plan des sentiments).
ENTRAIN n. m., attesté en 1817 (Stendhal), est peut-être un déverbal d'entraîner au sens de « charmer, enthousiasmer » (Mme de Sévigné) ou bien un mot issu, par préfixation en-, de train, dérivé de traîner*, d'après la locution être en train « être dans de bonnes dispositions physiques ou psychiques » (déb. XVIIe s., d'Aubigné).
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Entrain se dit d'une bonne humeur, d'une vivacité communicatives (avoir de l'entrain) puis, par extension, d'actes ou de paroles d'un caractère vif et animé (1864).
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ENTRAÎNER v. tr. (v. 1155, en traiiner) est un dérivé de traîner* préfixé par en-.
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Il signifie d'abord « emmener (qqn) à sa suite » et n'a que ce sens jusqu'au
XVIe siècle. Il s'emploie alors (1538) avec un sujet de chose pour « emmener (qqch.) de force », d'où en particulier la valeur « attirer vers le bas » (1690) et la spécialisation plus récente en mécanique.
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Depuis la même époque (1538), il s'emploie aussi avec un sujet de personne
(entraîner une personne en prison) ; ce sens a disparu, le verbe ne conservant l'idée de violence qu'à propos d'une pression morale. De là
entraîner signifie « pousser (une personne) à faire qqch. ou la pousser vers qqch. par un entraînement psychologique ou matériel » (1643), notamment dans
se laisser entraîner ; cet emploi est demeuré vivant. C'est également à l'époque classique qu'apparaît avec un sujet de chose une valeur abstraite, « avoir pour conséquence nécessaire » (av. 1654).
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Avec une valeur concrète spécialisée, le verbe est repris au XIXe s. dans le domaine sportif (1885) où il signifie « précéder (un coureur) avec une moto, etc. pour augmenter ou régulariser son allure ».
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Au XIXe s., entraîner prend par ailleurs le sens de « préparer (un cheval) à des performances, au moyen d'exercices appropriés » (1828) ; cette valeur vient de l'anglais to train « dresser (un animal) » (1609), (lui-même emprunté à l'ancien français traîner*). Le français a construit le vocabulaire du turf par emprunt à l'anglais. Par extension, entraîner s'emploie à propos d'un homme ou d'une équipe, d'où s'entraîner, verbe pronominal (1872), puis par figure dans d'autres domaines (1865).
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ENTRAÎNEMENT n. m. a la valeur psychologique du verbe (av. 1714, Fénelon) ; disparu au sens de « mouvement qui entraîne vers le bas » (1724), il désigne en mécanique (
XXe s.) la communication d'un mouvement au moyen d'organes solidaires. À côté de son emploi à propos d'un coureur (1895), il a pris des valeurs parallèles à celles du verbe en turf (1828) et par extension (1896).
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ENTRAÎNANT, ANTE adj., « qui pousse à agir » (1769), du participe présent, s'emploie en particulier à propos d'une musique au rythme vif.
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ENTRAÎNABLE adj. (1794) est un équivalent moins courant d'influençable.
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ENTRAÎNEUR, EUSE n. a des valeurs différentes selon qu'il est employé au masculin ou au féminin.
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ENTRAÎNEUR n. m. appartient au vocabulaire du turf (1828), plus largement du sport (1884) et, par ailleurs,
entraîneur de se dit (1872) pour
meneur.
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Le féminin ne s'employait pas au
XIXe s. avec ces valeurs pour des raisons sociologiques ;
ENTRAÎNEUSE n. f. apparaît en 1878 pour désigner une jeune femme qui « entraîne » des clients, sans doute d'après le vocabulaire du turf ; le mot s'est spécialisé au
XXe siècle pour « employée dans les dancings ou les bars, pour engager les clients à danser ou à consommer » (1932). Cette valeur a exclu ensuite les emplois du masculin ; inversement
entraîneur n'est plus employé avec le sens du féminin, attesté au
XIXe s. (1878).
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Le préfixé
rentraîner, verbe transitif (1549), qui avait fourni
rentraînement, nom masculin (1836), a été remplacé au
XXe s. par
RÉENTRAÎNER v. tr., et son dérivé par
RÉENTRAÎNEMENT n. m. Les autres dérivés sont plus tardifs, le premier n'étant attesté qu'au début du
XVIIIe siècle.
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SURENTRAÎNÉ, ÉE adj. (1893), SURENTRAÎNEMENT n. m. (1887), peut-être inspirés par l'anglais to overtrain (1872) sont restés en usage dans la langue sportive.
❏ voir
ENTRAIN.
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ENTRAIT n. m. apparaît (1508) comme la réfection, par l'intermédiaire de antrait (1416) de artref (1344), antref (1404-1405). L'origine de ce mot est discutée ; il a pu être composé de l'ancien français tref « poutre » (mil. XIIe s.), issu du latin classique trabs, trabis de même sens (d'où trabe ; → travée), et d'un élément initial représentant le préfixe entre-, altéré en an- (en-) ou en ar- par haplologie ; les formes entrait, antrait, pour entref, antref, ont pu être influencées par un homonyme entrait « emplâtre » (v. 1160). Selon Bloch et Wartburg, le mot représente une forme substantivée du participe passé de l'ancien verbe entraire « attirer », du latin intrahere de trahere (→ traire).
❏
Le mot désigne en charpenterie la poutre horizontale qui sert à maintenir l'écartement d'arbalétriers, dont elle relie la base.
1 ENTRAVER v. tr., attesté une première fois à la fin du XIIe s., est repris ensuite au XVe s. (v. 1480) Il est formé par préfixation en- de l'ancien français tref « poutre », issu du latin trabs, trabis de même sens (→ travée). Selon une autre hypothèse, le verbe serait un emprunt à l'ancien provençal entraver, dérivé de trau « poutre, sommier », de même origine.
❏
Entraver apparaît d'abord isolément dans un emploi figuré ; il est réattesté beaucoup plus tard avec le sens propre de « retenir, attacher (un animal) avec une entrave » (v. 1480), d'où, par extension, entraver un prisonnier, et repris au figuré avec le sens de « empêcher de se faire, de se développer » (1580, Montaigne).
◆
S'entraver, v. pron. noté par Littré (1864) pour « se prendre dans les entraves », est d'usage dans plusieurs régions de France (Auvergne, vallée du Rhône, Gironde) pour « trébucher, se prendre les pieds (dans un obstacle) » et, comme réciproque, « se bousculer », au fig. « se gêner mutuellement ».
❏
ENTRAVÉ, ÉE, adjectivé, s'est spécialisé dans deux domaines. De l'idée de « gêne » viennent, à la fin du
XIXe s., l'emploi du mot en linguistique (1887,
voyelle entravée par opposition à
voyelle libre) et couramment dans
jupe entravée (1911).
◈
Le déverbal
ENTRAVE n. f. est attesté une première fois vers 1260
(entraves) et repris en 1530.
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Il recouvre les mêmes emplois que le verbe : d'abord concrètement (attestation antérieure à celle de verbe, dans ce sens) « lien qu'on met aux jambes de certains animaux pour gêner leur marche », puis au figuré « ce qui retient, gêne, assujettit » (1598).
◈
Le préfixé
DÉSENTRAVER v. tr. (1615) s'emploie au propre
(désentraver un animal) et au figuré.
2 ENTRAVER v. tr. représente une métathèse de la forme enterver « interroger » → enterver. Le passage de enterver à entraver s'explique par l'influence de 1 entraver, par allusion métaphorique à « saisir, lier ».
❏
L'archaïsme enterver revit à travers ce verbe à partir du XVIIIe s. (entraver une langue, un mot) comme mot d'argot, diffusé au XIXe s. et au début du XXe s. (il entrave que dalle, etc.).
L
ENTRE prép. est issu (fin Xe s.) du latin inter « entre », proprement « à l'intérieur de deux », employé au sens local (« entre, parmi ») ou temporel (« durant, dans l'espace de ») comme préposition et préverbe ; inter est formé de in « dans » (→ en) et de l'élément -ter- servant à opposer deux parties que l'on retrouve dans alter (→ autre).
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En français, entre a conservé les sens et les emplois fondamentaux du latin, qui apparaissent entre la fin du Xe et le milieu du XIe s. : la préposition est d'abord employée avec les sens de « dans l'espace intermédiaire de » et « parmi, au milieu de », d'où entre autres ; avec cette valeur, la préposition introduit un pronom personnel désignant un groupe (1130-1140 ; entre nous).
◆
Au XIe s., le premier sens se développe et la préposition s'emploie (v. 1050) en parlant de tout état intermédiaire, de nature temporelle (entre-temps) et plus généralement au figuré (entre la vie et la mort ; entre les deux).
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Parallèlement, entre a pris une valeur nouvelle pour exprimer des rapports de réciprocité dans un ensemble ou parmi différents éléments, puis pour exprimer une comparaison (XVIe s.).
❏
ENTRE-, élément issu du latin inter, sert à former de nombreux composés : 1° des noms, pour désigner l'espace compris entre deux choses (entracte) ou une action mutuelle (entraide) ; 2° des verbes, pour indiquer que l'action est réciproque (s'entre-tuer) ou qu'une action ne se fait qu'à demi (entrebâiller) ; 3° des adjectifs, pour désigner un état partiellement réalisé (entre-clos).
❏ voir
INTER-.
ENTRECHAT n. m. est un emprunt (1609, entre-chat) à l'italien (capriola) intrecciata, proprement « (saut, Cf. cabriole) entrelacé », participe passé de intrecciare « entrelacer, tresser » (av. 1342), dérivé de treccia de même origine que tresse (→ tresse). La forme entrechat est une francisation d'après le verbe chasser (Cf. les formes entrechasse [1611], entrachas [1628] et le composé moderne chassé-croisé). La graphie chat manifeste l'influence de chat dans saut de chat ou des syntagmes analogues.
❏
Ce terme de danse désigne un saut pendant lequel les pieds battent rapidement l'un contre l'autre. Couramment, entrechat (souvent employé au pluriel) se dit d'un saut léger (Cf. cabriole).
ENTREGENT n. m. est composé (1427) de entre- (→ entre) et de gent (→ gens).
❏
Il s'est d'abord dit de l'art de se conduire au milieu des gens.
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Considéré comme vieilli au XVIIe s. (Richelet, 1680), entregent revient dans l'usage au XVIIIe s. avec un sens étendu : « habileté à lier d'utiles relations, à obtenir ce que l'on désire » (avoir de l'entregent, manquer d'entregent).