ERMITE n. m. est un emprunt (v. 1120) au latin chrétien eremita « religieux retiré dans un lieu désert », du grec ecclésiastique erêmitês « qui vit dans la solitude », dérivé de erêmos « désert », mot sans étymologie établie. La graphie faussement étymologique hermite se trouve jusqu'au XIXe siècle.
❏  Ermite conserve le sens latin et s'oppose à cénobite. Par extension (1690), le mot désigne un religieux appartenant à un ordre où chacun vit dans sa cellule ; par analogie, il se dit d'une personne qui vit solitaire, d'où vivre en ermite, comme un ermite. ◆  Ermite a désigné en argot (1894) un voleur de grands chemins, parce qu'il opère le plus souvent seul.
❏  ERMITAGE n. m. (1160-1170), dérivé de ermite ou emprunt au latin médiéval hermitagium (1130) « habitation d'ermite », s'est écrit couramment avec h initial jusqu'au XIXe siècle ; il s'emploie au sens latin et désigne par extension (XIIIe s.) un lieu solitaire puis une maison de campagne retirée. Par ailleurs (1835), ermitage se dit d'un monastère abritant des ermites.
■  ÉRÉMITIQUE adj. est un emprunt savant (av. 1525) au dérivé bas latin eremiticus « d'ermite ». L'adjectif, d'emploi didactique, qualifie ce qui est propre à un ermite (vie érémitique), opposé à cénobitique. ◆  En dérive ÉRÉMITISME n. m. (XXe s.) « état d'ermite ».
ÉRODER v. tr. est un emprunt savant (1564, A. Paré) au latin erodere « ronger, manger, brouter », formé de ex- et de rodere « ronger », verbe sans origine connue.
❏  Éroder, rare avant le XIXe s. puis didactique, signifie « détruire par une action lente » (Cf. ronger). Il correspond à érosion en géologie. ◆  Le verbe a pris figurément le sens (attesté en 1951) de « réduire à rien » (éroder un argument).
❏  ÉROSION n. f., emprunt savant au latin impérial erosio « ulcération », de erosum, supin de erodere, désigne l'action de ce qui ronge et son résultat, dans un contexte concret en médecine (1541), en chirurgie dentaire (1846). C'est en géologie (XVIIIe s.) que le mot a pris son emploi dominant. De ce fait, les acceptions figurées (1890, Renan), spécialement en économie (XXe s., érosion monétaire), sont senties comme dérivées du sens géologique.
ÉROTIQUE adj. est un emprunt savant (mil. XVIe s.) au bas latin eroticus, hellénisme pris au grec erôtikos « qui concerne l'amour », dérivé de erôs, erôtos « amour » et « désir sexuel ». L'origine de erôs, aussi nom d'un dieu (Cf. ci-dessous éros), n'est pas connue.
❏  Le mot, d'abord utilisé à propos de l'Antiquité grecque, a pris aussi une valeur moderne en littérature au sens de « qui traite de l'amour » (ode érotique) ; il s'emploie aussi comme nom masculin pour « auteur de poésie érotique » (les érotiques grecs). ◆  Érotique est vieilli aux sens précis de « relatif à l'amour sexuel » (1794, Chamfort) et d'« aphrodisiaque » ; il a pris aujourd'hui les sens dominants de « qui a rapport au plaisir et au désir sexuel », « qui a pour sujet le plaisir sexuel » (récit, film, érotique). ◆  Érotique, nom féminin (1827), signifie « conception de l'érotisme ».
❏  De érotique dérivent ÉROTIQUEMENT adv. (1796) et ÉROTISME n. m. (1794, Restif de la Bretonne), beaucoup plus courant que ÉROTISER v. tr. (1889, Huysmans), d'où vient ÉROTISATION n. f. (1932). ◆  Le préfixé AUTOÉROTIQUE adj. (écrit auto-érotique, 1912) est relativement courant, de même que AUTOÉROTISME n. m. (auto-, 1913).
■  ÉROS n. m. est un emprunt (1838) au grec Erôs, nom du dieu de l'Amour dans la mythologie grecque ; le mot est employé comme terme de mythologie, puis introduit en psychanalyse (1924) dans la traduction de l'allemand d'un texte de Freud (par S. Jankélévitch) pour désigner le principe d'action dont l'énergie est la libido, opposé chez Freud aux pulsions de mort (ou thanatos).
■  ÉROTOLOGIE n. f., composé (1882) du grec erôs, erôtos « amour » et de -logie, est un terme didactique signifiant « étude de l'amour physique, des ouvrages érotiques ». ÉROTOLOGUE n. n'est attesté qu'en 1960.
■  ÉROGÈNE adj., du grec erôs et de -gène, a signifié (1545) « aphrodisiaque ». Le mot s'emploie aujourd'hui en psychologie (1881) puis en psychanalyse, en parlant d'une partie du corps, au sens de « susceptible de provoquer une excitation sexuelle » (zone érogène).
■  ÉROTOGÈNE adj. (1896, P. Louÿs) a la première acception de érogène.
■  ÉROTOMANIE n. f. est un emprunt savant (1741) au grec erôtomania « folle passion », de erôs, erôtos et mania, de mainesthai « être fou » (→ manie). Le mot désigne l'obsession caractérisée par des préoccupations d'ordre sexuel. ◆  De cette acception vient ÉROTOMANE n. et adj. (1836) ; la variante érotomaniaque (1849) est archaïque.
ERPÉTOLOGIE n. f. est un composé savant (1789) du grec herpeton « serpent » (de herpein « s'avancer lentement » → herpès) et de -logie.
❏  Le mot désigne la partie de la zoologie qui traite des reptiles.
❏  ERPÉTOLOGIQUE adj. (1870) et ERPÉTOLOGISTE n. (1870) ou ERPÉTOLOGUE sont au même niveau didactique que le nom. Par réfection étymologique, ces mots sont parfois écrits avec un h- initial.
L 1 ERRANT, ANTE adj. représente (v. 1170) le participe présent adjectivé de l'ancien français 1 errer « voyager » (2e moitié Xe s., edrer), « agir, se conduire » (1080, errer). Ce verbe est issu du latin médiéval iterare « voyager » (fin VIe s.), réfection du bas latin itinerari formé sur le radical de itineris, génitif du classique iter « voyage » (→ 1 erre, itinéraire).
❏  Encore attesté au XVIe s. au sens de « gouverner, administrer », 1 ERRER v. intr. a disparu à cette époque, à cause de l'homonymie avec le verbe issu de errare (→ 2 errer). C'est pourtant avec cet emploi archaïque que le calembour qui consiste à s'exclamer : dans quel état j'erre ? s'est imposé, à côté de où cours-je ? (l'auteur de ce dictionnaire l'a entendu à partir des années 1960), et on peut le comprendre au sens figuré de « se tromper ».
❏  Errant, « qui voyage sans cesse », ne s'emploie plus que dans les expressions chevalier errant (v. 1170) « chevalier qui parcourt le monde pour accomplir des exploits » et (le) Juif errant (1648, Scarron), personnage légendaire, condamné à marcher éternellement après avoir outragé le Christ portant la croix, d'où l'emploi étendu (1690) pour « homme qui n'est jamais à la maison », sorti d'usage. ◆  Sur le modèle de ces expressions, errant est parfois employé littérairement pour évoquer des personnages voués à marcher sans cesse : arabe errant « nomade » (1834, Lamartine), écrivain errant (L. Bloy, 1904).
❏  1 ERRANCE n. f., également dérivé de errer, est attesté au XIe s. (v. 1180) au sens de « voyage, chemin » (1er quart XIIIe s., être en errance « se promener ») ; le mot a été repris (1856, Barbey d'Aurevilly) d'après errant. D'usage littéraire, il s'emploie pour « action d'errer ça et là » et par figure (XXe s.), le plus souvent au pluriel, au sens de « hésitation », sous l'influence de errer* « se tromper ».
❏ voir ERRATIQUE (à 2 ERRER).
ERRATA n. m. inv. est un emprunt savant (1560) au latin classique errata, pluriel de erratum « faute, erreur », participe passé neutre substantivé de errare (→ 2 errer).
❏  Errata désigne une liste des fautes commises dans l'impression d'un ouvrage, avec leurs corrections. Erratum est donné par l'Académie (1798) comme nom masculin singulier quand il n'y a qu'une seule faute à corriger ; Littré trouve la forme pédante.
ERRATIQUE → 2 ERRER
L 1 ERRE n. f. est issu (1re moitié du XIIe s., eire) du latin iter, itineris « trajet, voyage », « marche », « chemin, route » (→ itinéraire) ou est le déverbal de l'ancien verbe 1 errer (→ 1 errant). Iter se rattache, comme ire « aller* », à une racine indoeuropéenne °ei-, °i- « aller ».
❏  Erre a d'abord eu le sens latin de « chemin, voie », déjà considéré comme « un peu vieux » par Richelet (1680). Le mot s'emploie dès le XIIe s. (1160-1174) pour « allure, train », sens également tombé en désuétude, y compris dans la locution aller grand'erre (1530 ; 1213, grant oirre « à toute vitesse »), ou aller belle erre « aller très vite ».
■  Erres, au pluriel, désigne par métonymie en vénerie (1354) les traces d'un animal, notamment dans les expressions erres rompues « traces effacées », hautes erres « traces anciennes » (1636), aussi bien que les traces d'une personne (fin XVIe s.) et s'est dit au figuré pour « manière d'agir, démarche » (XVe s.) et « suite de récits, de propos » (1527). De là reprendre les erres de « revenir à » (1527), poursuivre ses erres « continuer son discours » (1573).
■  Au singulier, erre se spécialise au XVIIe s. dans le vocabulaire de la marine au sens de « vitesse acquise d'un bâtiment quand il cesse d'être propulsé » (1687), d'où prendre de l'erre, courir sur son erre.
2 ERRE → ERS
ERREMENTS n. m. pl. est un dérivé (v. 1167) de l'ancien verbe 1 errer « voyager », « agir », « se comporter de telle ou telle façon » (→ 1 errant).
❏  Le mot s'est d'abord employé au sens de « manière de se comporter » ; il n'est plus guère compris qu'avec la valeur péjorative acquise par la confusion avec 2 errer et surtout erreur, notamment au sens de « manière d'agir blâmable » (fin XVIIe s.). L'usage littéraire connaît encore suivre les vieux errements « faire une chose comme on la faisait autrefois ». La valeur étymologique de « voyage » a été reprise par l'emploi littéraire pour « action d'aller au hasard » (1892, Goncourt) ; mais il est demeuré très rare.
1 ERRER → 1 ERRANT
L 2 ERRER v. intr., attesté (v. 1170) comme ses variantes erroïer, erroër au XIIe s., est issu du latin errare « aller çà et là, marcher à l'aventure » puis « faire fausse route » d'où au figuré « se tromper ». Ce verbe est formé sur un radical °ers-, que l'on retrouve dans le gotique airzeis, airzjan (Cf. allemand irren « errer »).
❏  Rare avant le XVIe s., le verbe s'emploie dès le XIIe s. au sens d'« aller de côté et d'autre, sans direction précise » et signifie figurément (1174-1176) « se tromper », sens aujourd'hui conservé dans l'usage littéraire. Il a été influencé par l'ancien verbe errer (→ 1 errant) au point d'être confondu avec lui et de le remplacer.
❏  2 ERRANT, ANTE adj. (XVIe s.) est sorti d'usage au sens de « qui se trompe » (attesté av. 1662, pour le nom ; en 1688, pour l'adjectif). L'adjectif est vieilli pour « qui va de côté et d'autre, sans se fixer nulle part » (1582), et ne se dit plus dans étoiles errantes « planètes », opposé à étoiles fixes. ◆  Errant qualifie spécialement ce qui est propre aux personnes nomades (1707). Il reste littéraire dans âme errante.
■  L'ancien français avait aussi 2 ERRANCE n. f. « incertitude, défiance » (v. 1165), « erreur » (v. 1190), emprunt au latin errantia « action de s'égarer », dérivé de errare. ◆  Errant et errance sont sortis d'usage en partie à cause de l'homonymie.
ERRATIQUE adj. est emprunté (v. 1265) au latin erraticus « vagabond, errant », dérivé du supin de errare. Cet adjectif didactique signifie « qui n'est pas fixe », en parlant des astres à mouvement apparent irrégulier, d'une fièvre (v. 1560) ; très rare, il a été repris à propos d'une douleur (1835), d'oiseaux (1870) ; il s'emploie aussi en géologie (déb. XIXe s.) à propos d'une roche déplacée par les anciens glaciers. ◆  Par figure il qualifie (v. 1534) une personne instable, mais seulement dans l'usage littéraire.
❏ voir ERRATA, ERREUR, ERRONÉ.
ERREUR n. f. est emprunté (XIIe s.) après resuffixation de error (fin Xe s.) au latin error, erroris, proprement « action d'errer çà et là » et par figure « incertitude, ignorance », d'où « méprise », « illusion », « faute » et, en latin chrétien, « hérésie ». C'est un dérivé de errare au sens figuré de « se tromper » (→ 2 errer).
❏  Erreur a signifié « imposture » (fin Xe s.), avant de désigner l'action de se tromper (v. 1123) ; de ce sens viennent les locutions aujourd'hui usuelles faire erreur, par erreur, sauf erreur, il y a erreur, il n'y a pas d'erreur. L'expression cherchez l'erreur s'emploie pour souligner une bizarrerie, une formulation illogique (depuis la fin du XXe siècle). ◆  Le mot se dit dès l'ancien français (v. 1200) d'une action regrettable, maladroite et spécialement d'un écart de conduite (1355, humaines erreurs). Du latin chrétien vient (v. 1200) « doctrine, opinion fausse ». ◆  Erreur est ensuite un terme de droit (1549). Courant dans erreur judiciaire, il prend dans l'usage général le sens d'« inexactitude, faute » à la fin du XVIe s. (1585, erreur de calcul), d'où par erreur « en se trompant par ignorance, par étourderie » et des emplois particuliers en physique (erreur relative, absolue). ◆  Au XVIe s., le mot est en conflit homonymique avec un dérivé de 1 errer « voyager » et erreur peut correspondre alors à errance ; cet emploi a disparu en français classique. ◆  La fréquence de erreur, devenu sémantiquement le substantif correspondant à se tromper, a influencé tous les mots issus du latin errare, dont la valeur de « voyage » s'est effacée au profit de celle de « fait de se tromper ».
❏  ERRONÉ, ÉE adj. est un emprunt (v. 1375) au latin chrétien erroneus « faux, qui est dans l'erreur », en latin classique « errant, vagabond », dérivé de erro, -onis « vagabond », lui-même de errare.
■  En dérive ERRONÉMENT adv. (XVIe s.) « par erreur ».
❏ voir ERRATA, ERRONÉ.
ERS n. m. est un emprunt (1538) à l'ancien provençal ers (1150) issu du latin médiéval ervus, -oris (VIe s.), altération du latin classique ervum « lentille », que l'on peut rapprocher d'un mot germanique attesté par l'ancien haut allemand araweiz « pois » ; il pourrait s'agir de termes propres au vocabulaire du Nord-Ouest qui ne trouvent pas d'équivalent en grec.
❏  Ers, qui a pour variante rare 2 erre, désigne une plante herbacée annuelle, cultivée pour le fourrage, aussi appelée lentille bâtarde.
ERSATZ n. m. inv. est un emprunt (1916) à l'allemand Ersatz « action de remplacer » et « produit de remplacement ».
❏  Ersatz, d'abord terme du vocabulaire militaire, désignait des hommes de remplacement, puis le mot s'emploie par extension pour « ce à quoi on a recours, faute de mieux » (1921, Proust écrit avec la majuscule : Ersatz). Ersatz ne se répand en français qu'au cours des années 1930, pour désigner un produit alimentaire qui en remplace un autre, de qualité supérieure (1935), puis ce qui peut remplacer, sans être de même valeur. Le mot, usuel pendant les restrictions de 1940-1945 et de la période suivante, a vieilli.
ÉRUBESCENT, ENTE adj. est un emprunt (av. 1814, Bernardin de Saint-Pierre) au latin erubescens « rougissant », participe présent de erubescere « devenir rouge », de ex- et rubescere « rougir », lui-même de rubere « être rouge » dérivé de ruber (→ rouge).
❏  Érubescent, d'emploi très didactique, signifie « qui devient rouge ».
❏  ÉRUBESCENCE n. f. est emprunté au dérivé bas latin erubescentia pour « action de rougir » (v. 1361), aussi au moral (XVIe s.). Par métonymie, il correspond à « vive rougeur du visage ».
❏ voir RUBÉOLE, RUBICOND.
ÉRUCTER v. est un emprunt savant (1825) au latin eructare « rejeter, vomir », au propre et au figuré, de ex- et ructus « rot » (→ rot, roter).
❏  Éructer, introduit avec le sens latin de « vomir » (1825, transitif), équivaut dans un usage didactique à roter considéré comme grossier. ◆  Il s'emploie surtout au figuré, dans un contexte littéraire (2e moitié du XIXe s.) au sens de « manifester, exprimer grossièrement (des idées, des sentiments) ».
❏  ÉRUCTATION n. f., emprunt ancien (XIIIe s.) au dérivé bas latin eructatio, a d'abord le sens latin de « vomissement » puis s'emploie comme dérivé du verbe pour « action d'éructer » et « paroles éructées », aussi (1874) au figuré.
ÉRUDIT, ITE adj. et n. est un emprunt savant (1re moitié du XVe s.) au latin eruditus « instruit, savant », participe passé passif du verbe erudire « dégrossir, instruire », de ex- négatif et rudis « inculte, grossier » (→ rude).
❏  Érudit, avec le sens de « très savant », est rare avant le XVIIIe s. où il reçoit les valeurs plus précises de érudition.
❏  ÉRUDISANT, ANTE adj., dérivé savant (mil. XXe s.) de érudit, sur le modèle de mots comme celtisant, arabisant (désignant des érudits) est rare et didactique.
ÉRUDITION n. f., emprunt au latin eruditio « action d'enseigner » et « connaissance, science », dérivé du supin de erudire, signifie d'abord (1495) « instruction, savoir », jusqu'au XVIIe s., puis (1618) « savoir approfondi fondé sur des sources historiques, des documents », valeur aujourd'hui dominante et liée au succès de l'humanisme de la Renaissance.
ÉRUGINEUX, EUSE adj. est un latinisme emprunté (1256) à un dérivé de œrugo, inis « rouille », œruginosus, appliqué à ce qu'on appelait « rouille du cuivre », le vert-de-gris.
ÉRUPTION n. f., réfection étymologique (1520) de erupcion (1355), est un emprunt au latin eruptio « irruption », « éruption » et « hémorragie », dérivé de eruptum, supin de erumpere « faire sortir en brisant », de ex- « hors de » et rumpere « briser » (→ rompre).
❏  Éruption reprend d'abord (1355) le sens latin d'« irruption ». C'est l'idée d'émission brusque qui apparaît ensuite dans les différents emplois du mot, en médecine (1520) en parlant de l'apparition de pustules puis (1585) de l'évacuation abondante de sang, de pus, sens encore usité au XIXe s. puis disparu, le mot continuant à s'employer à propos des anomalies de la peau (boutons, etc.).
■  Ce n'est qu'au XVIIIe s. qu'est introduit le sens aujourd'hui dominant de « jaillissement des matières volcaniques » (1752), d'où (XIXe s.) faire éruption et en éruption, à propos d'un volcan. ◆  Par figure le mot se dit (XIXe s.) d'une manifestation soudaine et abondante (éruption de colère, etc.).
❏  ÉRUPTIF, IVE adj. est un dérivé savant du latin eruptus, participe passé de erumpere ; comme éruption, il est utilisé en médecine (1793) avant de l'être à propos des éruptions volcaniques (1865) et s'emploie au figuré dans un contexte littéraire.
❏ voir ABRUPT, IRRUPTION.