EUCLIDIEN, IENNE adj. est dérivé (av. 1745, Desfontaines) de Euclide, nom du mathématicien grec du IIIe s. av. J.-C. (grec Eukleidês, latin Euclides).
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L'adjectif, qui signifie « relatif à Euclide », s'emploie couramment dans géométrie euclidienne, qui s'oppose aujourd'hui à géométries non euclidiennes (1905) reposant sur d'autres postulats (ceux de Lobatchevsky, Riemann) ; l'adjectif est rare au sens de « partisan de la géométrie d'Euclide ».
EUDÉMONISME n. m. est un emprunt (1845) au grec eudaimonismos « action de regarder comme heureux », dérivé de eudaimôn « heureux » (littéralement « qui a une bonne destinée »), de eu- « bien » et daimôn « démon, divinité » (→ démon) et en composition « destinée ». L'anglais emploie eudaemonism dès 1827.
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Terme philosophique, eudémonisme désigne une doctrine morale (Aristote, Épicure) ayant pour principe que le but de l'action est le bonheur, considéré comme valeur intellectuelle.
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Les dérivés EUDÉMONISTE adj. et n. (1890) et EUDÉMONIQUE adj. (déb. XXe s.) sont moins usités.
EUDIOMÈTRE n. m. est formé (av. 1775) du grec eudia « beau temps » (de eu « bien ») et -mètre.
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Ce terme savant désigne un appareil pour l'analyse quantitative des mélanges gazeux et la synthèse de composés.
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Il a pour dérivé EUDIOMÉTRIE n. f. (1787) et EUDIOMÉTRIQUE adj. (1787).
EUGÉNIQUE n. f. et adj. est un emprunt (1883) à l'anglais eugenics (1883, en même temps que eugenic, adj.), composé par F. Galton (1822-1911), disciple de Darwin, à partir du grec eu- « bien » et genos « naissance », « race », qui se rattache à la racine indoeuropéenne °gen(e)-, °gne- « engendrer » et « naître » (→ engendrer, gène, gens).
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Le mot désigne la discipline qui étudie les méthodes susceptibles d'améliorer les caractères propres des populations humaines, et l'adjectif ce qui concerne ou applique cette discipline, fortement critiquée et discréditée.
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De même sens,
EUGÉNIE n. f. (1930) est vieilli.
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EUGÉNISME n. m. (1878), dérivé de eugénique plutôt qu'emprunt à l'anglais eugenism (1887), est didactique, comme EUGÉNISTE n. (1935) et adj. (1941), emprunté à l'anglais eugenist (n., 1908 ; adj., 1921) ; ces termes restent marqués par leur époque et par l'emploi ultérieur relatif à la politique des régimes racistes et dictatoriaux.
EUH interjection, exprime au XVIIe s. la contrariété, puis (depuis le début du XVIIIe s.) l'hésitation, le doute, l'embarras.
EULOGIE n. f. est un emprunt (1584) au latin chrétien eulogia « bénédiction » et « pain bénit, objet bénit donné en cadeau », repris au grec eulogia « louange, bénédiction », en grec chrétien « eucharistie », « bienfait, aumône », composé de eu- « bien » et de -logia (→ -logie).
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Terme de liturgie catholique, eulogie s'est employé au sens de « bénédiction » (1584) ; il est sorti d'usage plus tard au sens de « pain bénit » (1586 au singulier, ensuite souvent au pluriel) et de « pain destiné à la consécration » (Cf. oblats).
EUMÉNIDES n. f. pl. est un emprunt (1480) au grec Eumenides (sous-entendu Deai) « les (déesses) bienveillantes », nom donné par antiphrase aux Érinyes (Furies) chargées de pourchasser les méchants sur la terre. Le mot vient de eumenês « bienveillant », de eu- « bien » et -menês, suffixe exprimant la volonté, l'intention, de menos « principe de vie, intention, volonté », mot d'origine indoeuropéenne.
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Le mot s'emploie en mythologie grecque, au sens de l'étymon.
EUNUQUE n. m. est un emprunt (1274, eunuche, eunique) au latin eunuchus, lui-même repris au grec eunoukhos, proprement « gardien de la couche », de eunê « couche » (d'étymologie inconnue) et ekhein « avoir, tenir ».
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Eunuque désigne (1274) l'homme châtré qui gardait les femmes dans les harems orientaux ; le mot s'est employé ensuite dans un contexte médical.
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Dans un emploi péjoratif (1794), il désigne un homme dépourvu des qualités qu'on attribue traditionnellement au sexe masculin, l'énergie morale et physique ; Balzac l'emploie (1839) pour « écrivain incapable de créer (“impuissant”) ».
EUNUCHISME n. m., emprunt savant au grec
eunoukismos « castration », s'est employé pour « influence des eunuques sous le Bas-Empire » (1838). Il a aussi le sens de « castration » (1845) et d'« état de celui qui est eunuque » (1866).
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On trouve en ce sens EUNUCHAT n. m. (fin XIXe s.), dérivé savant de eunuchus.
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EUNUCHOÏDE adj. (av. 1870), emprunt au grec eunukoeidês « semblable à un eunuque », s'est employé en parlant d'une voix, puis (1925) du corps. À la différence d'eunuque, ces mots n'ont plus cours.
EUPHÉMISME n. m. est un emprunt savant (1730, Dumarsais) au bas latin euphemismus ou au grec euphêmismos « emploi d'un mot favorable » (à la place d'un mot de mauvais augure). Le terme grec est composé de eu- « bien » et d'un dérivé de phêmê « parole » (de phanai « parler »), qui se rattache à une importante racine indoeuropéenne signifiant à la fois « dire » et « briller », de forme probable °bha-, °bhe-.
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Euphémisme désigne l'expression atténuée d'une notion, dont l'expression directe serait jugée vulgaire, brutale.
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En dérive EUPHÉMIQUE adj. (1834), plus rare, d'où EUPHÉMIQUEMENT adv. (1846). L'adjectif est en concurrence avec euphémistique.
EUPHONIE n. f. est un emprunt (1300-1315) au bas latin euphonia « douceur de prononciation », emprunt au grec euphônia, de euphônos, de eu- « bien » et phônê « voix, son, langage » (→ -phone, -phonie).
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Euphonie s'emploie d'abord au sens d'« harmonie des sons dans le mot, la phrase » ; par extension, le mot désigne en musique (1762) une harmonie de sons agréablement combinés.
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Le dérivé EUPHONIQUE adj. (1756) s'applique au discours et à la musique, comme EUPHONIQUEMENT adv. (1845).
EUPHORBE n. f., sous les formes eufourbe (v. 1256) et euforbe (XIIIe s.), est emprunté au latin impérial euphorbia (herba), qui viendrait selon Pline de Euphorbus, nom du médecin du roi Juba de Mauritanie (Ier s. apr. J.-C.), prince savant en histoire naturelle.
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Le mot désigne une plante dicotylédone renfermant un suc laiteux.
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De là le nom de la famille des EUPHORBIACÉES n. f. pl. (1807), formé en latin des botanistes.
EUPHORIE n. f. est un emprunt savant (1732) au grec euphoria « force pour supporter », dérivé de euphoros « qui supporte facilement », « dispos ». Cet adjectif est composé de eu- « bien » et d'un dérivé de pherein « porter » (→ amphore, métaphore), qui se rattache à la racine indoeuropéenne °bher- « porter », comme le latin ferre (→ différer, offrir, référer).
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Le mot est introduit au début du XVIIIe s. comme terme de médecine pour désigner une impression de bien-être général, pouvant aller jusqu'à un état de surexcitation.
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Il se dit par extension et couramment (déb. XXe s.) d'un sentiment de bien-être et de joie ; avec une valeur collective, il équivaut à « prospérité » (d'un pays par exemple).
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EUPHORIQUE adj., attesté en 1922, signifie « qui se caractérise par l'euphorie ». Substantivé au masculin, il désigne un remède qui provoque l'euphorie. Une autre valeur de l'adjectif est « qui éprouve de l'euphorie » (1930). De l'adjectif dérive
EUPHORIQUEMENT adv. (
XXe s.).
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EUPHORISER v. tr. (1926) « rendre euphorique » est un terme de psychophysiologie, comme son participe présent EUPHORISANT, ANTE adj. et n. m. (1953), au propre « qui provoque l'euphorie », spécialement en parlant d'un médicament, et alors substantivé, emploi qui remplace celui d'euphorique. Au figuré, l'adjectif correspond à « qui incite à l'optimisme ».
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EUPHORISATION n. f., dérivé du verbe (v. 1969), est d'emploi rare.
EUPHUISME n. m. est un emprunt tardif (1820) à l'anglais euphuism (1592), de Euphues, nom du personnage principal des œuvres de John Lyly, The Anatomy of the wit (L'Anatomie de l'esprit) [1578] et Euphues and his England (Euphues et son Angleterre) [1580]. Ce nom est un emprunt au grec euphuês « bien né », de eu- « bien » et de -phuês, de phuein « faire pousser, faire naître », qui se rattache à une racine indoeuropéenne °bhewē-, °bhu- « croître » (→ physique) très bien représentée dans les langues indoeuropéennes, par exemple par le latin futurus (→ futur).
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Le mot qui apparaît en français dans une traduction de Walter Scott, Le Monastère, est un terme d'histoire littéraire désignant le style précieux qui fut à la mode en Angleterre sous Élisabeth Ire et qui correspond à ce que fut en Espagne le gongorisme, en France la préciosité.
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EUPHUISTE n. (1838), emprunt à l'anglais euphuist (1820) ou formation française, désigne un écrivain qui pratique l'euphuisme.
1 -EUR, suffixe de noms, d'abord -our en ancien français, est issu du suffixe latin de noms d'action -or, -orem ; il a servi à former des noms féminins désignant une qualité, à partir d'un adjectif. Les substantifs latins en -or, qui sont du genre masculin, genre souvent conservé en italien, en espagnol et en portugais, correspondent généralement à des noms féminins en français (blancheur), en provençal et en roumain. Au XVIe s., beaucoup de mots retrouvent le genre latin (par exemple ardeur, honneur, odeur, etc.) ; en français moderne seuls sont masculins amour (forme en -our due au provençal), honneur et labeur.
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-eur, suffixe très usuel en ancien français, n'est pratiquement plus productif à partir du XVIIIe siècle ; beaucoup de mots formés en ancien et en moyen français ont été éliminés, à cause de la multiplication des synonymes (par exemple tristour éliminé par tristesse).
2 -EUR, -EUSE est un suffixe servant à former des noms d'agent ou d'instrument, à partir de bases verbales (ex. chanteur, planteur). La forme -eur a pour origine les suffixes latins -orem (Cf. pasteur, de pastorem), accusatif de -or, -oris, et atorem, accusatif de -ator, -atoris ; -ator a abouti en ancien français à -ère, aujourd'hui disparu, -atorem à -eeur, réduit à -eur, qui s'est confondu phonétiquement avec -eux par suite de l'amuïssement du r final, commencé au XIIe s., généralisé au XIIIe s., et par l'influence des pluriels où r tombait régulièrement devant s. La forme -euse représente un emprunt au suffixe latin -osus, -osa (→ -eux, -euse). Lorsque -eur s'est confondu avec -eux, la forme -euse est devenue marque de féminin et a éliminé -eresse au moment où le r de -eur a été prononcé de nouveau. La variante -ateur (aspirateur, adaptateur) est de formation demi-savante ; le féminin -atrice est issu du latin -atrix, -atricis, correspondant à la forme -ator. Il existe des variantes en -isseur (à partir de verbes en -ir), -isateur, -iseur (verbes en -iser), -ificateur (verbes en -ifier).
EURÊKA interj., attesté en 1821 (J. de Maistre), est un emprunt au grec hêurêka « j'ai trouvé », 1re personne du parfait de l'indicatif du verbe heuriskein « trouver » (→ heuristique).
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La légende attribue l'exclamation à Archimède lorsqu'il découvrit dans son bain la loi de la pesanteur spécifique des corps ; par allusion à cette anecdote, eurêka ! s'emploie lorsqu'on trouve subitement la solution d'un problème, une bonne idée.
EUROPÉEN, ÉENNE adj. et n., d'abord attesté comme adjectif (1563, sous la forme
europien ; puis 1616, forme moderne), est dérivé par suffixation
-éen de
Europe, emprunté au latin
Europa (ou
Europe), lui-même pris au grec
Eurôpê. Le nom grec
Eurôpê vient de
eurus « large » et
ops « œil » et signifie « aux grands yeux ». Le passage du nom de personne au nom géographique peut provenir du mythe. Fille d'un roi légendaire de Phénicie,
Europe est enlevée par Zeus, sous la forme d'un taureau blanc, qui la transporte en Crète.
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Cependant, on évoque aussi une origine phénicienne, sémantiquement plus satisfaisante, le mot phénicien ereb signifiant « soir » et « occident » et pouvant s'opposer à « pays du levant », l'Asie. Il existait en latin classique un adjectif europaeus « d'Europe, fille d'Agénor » et aussi « Européen », et en bas latin europensis.
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Européen qualifie ce qui se rapporte ou appartient à l'Europe. On le trouve comme nom depuis la fin du XVIe siècle (Europeans 1594) et la locution à l'européenne « à la manière des Européens » est attestée en 1816. Dans les pays francophones d'Afrique subsaharienne, européen s'applique à toute personne de « race » blanche qui n'est ni arabe ni berbère. À Madagascar, en Nouvelle-Calédonie, le mot s'emploie pour toutes les personnes, notamment les Français, qui ne sont pas des nationaux.
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Aujourd'hui, le mot s'emploie en particulier en parlant des pays d'Europe occidentale et de ceux d'entre eux organisés sur le plan économique et politique, et aussi des institutions (Communauté européenne, puis Union européenne ; élections européennes), d'où l'emploi du nom (mil. XXe s.) pour « partisan d'une Europe unie ».
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EUROPÉANISER v. tr., dérivé du radical de
européen, signifie « façonner à la civilisation européenne » (1842,
s'européaniser « prendre des particularités européennes ») ; il a éliminé
européiser (1851). Au
XXe s., le verbe s'emploie en politique et en économie, pour « envisager (certaines questions) dans une perspective européenne » (v. 1969).
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Du verbe dérive
EUROPÉANISATION n. f. (1906 ; la variante
européisation est archaïque).
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EUROPÉANISME n. m. « caractère européen » (1807), qui a éliminé européisme n. m. (1850), se dit en particulier d'une position politique favorable à l'unification de l'Europe (1969).
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EUROPÉENNEMENT adv. (1833) est rare.
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EUROPÉANITÉ n. f. (v. 1974) est didactique.
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Le composé PANEUROPÉEN, ÉENNE adj. (1901 ; pan-) qualifie, en termes politiques, ce qui est relatif à l'unité européenne ; d'où PANEUROPÉANISME n. m. (1928).
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À partir du radical de européen ont été composés (mil. XXe s.) EUROPÉOCENTRIQUE adj. (de centrique) « qui fait référence à l'Europe » et EUROPÉOCENTRISME n. m. (variante EUROPOCENTRISME n. m., 1974) « fait de considérer (un problème général, mondial) d'un point de vue européen ».
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EUROVISION n. f. (1954) représente l'abréviation de
[Union] euro[péenne de radio-diffusion et de télé]vision ; le mot désigne l'émission simultanée de programmes télévisés dans plusieurs pays d'Europe.
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EUR-, EURO-, préfixe tiré de
Europe, européen, sert à former des termes marquant un rapport à l'Europe institutionnelle, à l'Union européenne.
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Dans le domaine administratif : EUROCRATE n. m. (1964 ; de -crate, sur le modèle de bureaucrate, technocrate) « fonctionnaire des institutions européennes » est souvent péjoratif.
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Les composés sont nombreux dans le domaine financier : EUROCRÉDIT n. m. (v. 1965) ; EURODEVISE n. f. (v. 1965) ; EURODOLLAR n. m. (1961 ; formé en anglais av. 1960) ; EUROMARCHÉ n. m. (1971).
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EURO n. m. est le nom qui fut choisi internationalement en 1996 pour désigner la monnaie unique de l'Union européenne, auparavant désignée par E.C.U. → 2 écu.
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Dans le domaine politique : EUROCOMMUNISME n. m. (1975), emprunt à l'italien eurocommunismo, d'où EUROCOMMUNISTE adj. et n. (apr. 1975) ; EURODROITE n. f. (1979 ; de droite).
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Dans le domaine militaire, on trouve EUROMISSILE n. m. (v. 1979), EUROSTRATÉGIE n. f. (v. 1980), d'où EUROSTRATÉGIQUE adj.
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Les attitudes vis-à-vis de l'Union européenne ont donné lieu à quelques dénominations, tel EUROSCEPTIQUE adj. et n. (1992), d'où EUROSCEPTICISME n. m.
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EURO-MAGHRÉBIN, INE adj. qualifie ce qui concerne à la fois l'Union européenne et le Maghreb (accords euro-maghrébins).
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EUROTUNNEL n. m., « tunnel sous la Manche », est un nom propre.
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Avant cette série, un composé avait été emprunté à l'anglais :
EURASIEN, IENNE n. et adj., emprunt (1865) à l'anglais
eurasian (1844) composé de
Eur(ope) et de
Asian « asiatique », de
Asia « Asie », désigne une personne née de parents européen et asiatique ; le mot est aussi adjectivé (1870,
enfant eurasien).
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EURASIATIQUE adj. et n. (1930, adj.) dérive de Eurasie, nom du continent formé de l'Europe et de l'Asie réunies ; il s'emploie comme équivalent d'eurasien en ethnologie (aussi EURASIATE n., 1930 ; de asiate) et en géographie.
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EURAFRICAIN, AINE adj. et n. (att. 1930) a été précédé par euro-africain (1875).
EURYTHMIE n. f. est un emprunt savant (1547) au latin eurhythmia, eurythmia « harmonie dans un ensemble », lui-même pris au grec eurhuthmia « mouvement bien rythmé, harmonie » et « délicatesse de main (en parlant d'un chirurgien) », mot composé de eu- « bien » et de rhuthmos (→ rythme). L'orthographe avec deux h, recommandée par Littré, correspond à rhythme ; la graphie avec un seul h, retenue par l'Académie depuis 1762, est la seule usuelle aujourd'hui.
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D'abord employé comme terme d'architecture, le mot se dit de l'heureuse harmonie dans la composition et les proportions d'une œuvre plastique. Il désigne en particulier en médecine (1764) la régularité du pouls. Le sens figuré, « équilibre, harmonie » (1907), est rare.
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Le dérivé EURYTHMIQUE adj. (1838) correspond aux valeurs du nom.
EUSTACHE n. m. est tiré (1782) du prénom d'un coutelier exerçant à Saint-Étienne au XVIIIe s., Eustache Dubois.
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L'emploi du mot pour désigner un couteau de poche et, spécialement, un couteau à cran d'arrêt, s'est généralisé vers 1820 ; vulgarisé par Hugo et Richepin, ce terme familier est aujourd'hui sorti d'usage.
EUTHANASIE n. f. est un emprunt (1771) au grec tardif euthanasia « mort douce et facile », de eu- « bien », et d'un dérivé de thanatos « mort », d'une racine indoeuropéenne °dhw- à laquelle se rattache un verbe sanskrit signifiant « s'éteindre, disparaître » : l'idée de « mort » serait donc un euphémisme.
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D'abord relevé (1771, Trévoux) au sens d'« art de rendre la mort douce », sorti d'usage comme terme de philosophie, le mot a été réemprunté à l'anglais à la fin du XIXe s., avec la traduction par W. Gent d'un livre de William Munk, sous le titre : Euthanasie ou traitement médical pour procurer une mort facile et sans douleur (1889). Cet emploi du mot s'est répandu au XXe s. dans la langue courante.
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Du nom dérivent EUTHANASIQUE adj. (1934) et EUTHANASISTE adj. et n. (mil. XXe s.) « partisan de l'euthanasie », mots didactiques et rares.
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EUTHANASIER v. tr. est devenu assez courant, par euphémisme, à propos de la mise à mort d'animaux, notamment de chiens, que l'on ne peut plus soigner ou qui ont blessé, tué un être humain.