EX ÆQUO ou EX AEQUO loc. adv., relevée en 1837 chez Flaubert, est un emprunt au latin ex aequo « à égalité », de ex « de, hors de » (→ ex-) et aequo, ablatif neutre de l'adjectif aequus « égal » (→ égal, équi-).
❏
Ex aequo, qui signifie « sur le même rang », est un terme du langage scolaire, les distributions de prix étant proclamées autrefois en latin (Cf. aussi accessit). Le mot, qui s'emploie aussi comme nom invariable (il y a deux ex aequo), a aujourd'hui un domaine d'application plus vaste que l'école.
EXAGÉRER v. tr. est un emprunt (av. 1542) au latin exaggerare « entasser (des terres) » et au sens moral « exagérer, grossir », composé de ex- et de aggerare. Ce verbe, qui signifie « amonceler, accumuler » et au figuré « développer, grossir », est dérivé de agger « matériaux apportés ou entassés ; amas de terre » d'où « terrasse, remparts, etc. », terme surtout militaire et rural, d'origine obscure. Une variante arger, -inis est postulée par l'italien argine.
❏
Introduit en français avec les valeurs figurées du latin, le verbe s'est parfois employé, aux XVIe et XVIIe s., avec l'idée de « faire valoir » (exagérer qqch. à qqn), « surestimer » (exagérer qqn), dans des constructions aujourd'hui sorties d'usage.
◆
Depuis les premiers emplois, exagérer se dit couramment (av. 1542) pour « présenter (qqch.) en donnant des proportions excessives, plus grandes que la réalité », et pour « grossir, accentuer en dépassant les normes habituelles » (fin XVIIe s., exagérer un maquillage, une attitude). Dans ce sens, le pronominal est attesté au XVIIe s. (1656). En emploi absolu, il signifie « en prendre trop à son aise » (déb. XIXe s.), comme abuser, dépasser les bornes.
❏
Le participe passé adjectif
EXAGÉRÉ, ÉE (
XVIe s.), usuel dans tous les emplois du verbe, a fourni
EXAGÉRÉMENT adv. (1805, D. de Tracy).
◈
EXAGÉRATION n. f. est emprunté (1549) au latin classique
exaggeratio, proprement « accumulation (de terre) » d'où, au figuré, « élévation (d'âme) », en rhétorique « amplification, hyperbole » et en latin chrétien « exagération » ; le nom est tiré de
exaggeratum, supin de
exaggerare.
■
Substantif du verbe exagérer, ce nom désigne le fait de présenter les choses en leur donnant plus d'importance qu'elles n'en ont réellement ; spécialement, il a le sens de « propos exagéré » (déb. XVIIIe s., une, des exagérations).
◈
EXAGÉRATEUR, TRICE adj. et n. est emprunté (av. 1654,
adj. ; le féminin apparaît en 1798) au latin chrétien
exaggerator « celui qui exagère, amplifie (un bruit) ». Il est plus rare que les autres mots de la série.
EXALTER v. tr. est un emprunt (Xe s.) au latin exaltare « exhausser, élever » et au figuré « honorer », de ex- intensif et altus « haut » (→ altitude, haut). Cet ancien participe passé de alere, « nourrir, faire grandir », était senti comme un adjectif sémantiquement indépendant.
❏
Exalter est d'abord relevé dans un contexte religieux avec le sens de « élever (en mérite, en dignité), glorifier ». Il a été employé, au XVIIe s., dans le vocabulaire de l'alchimie et de la chimie pour « accroître l'activité (d'une substance) » (mil. XVIIe s. ; 1680, in Richelet). L'idée de « rendre plus actif » s'est maintenue dans le vocabulaire de la médecine (1721) en parlant d'un médicament, d'un germe et, dans un emploi aujourd'hui littéraire, celle de « rendre plus fort » en parlant d'un parfum, d'une odeur.
◆
L'idée d'« élévation » se retrouve avec le sens d'« élever à un haut degré d'intensité, de perfection » (1770) puis d'« élever (qqn) au-dessus de l'état ordinaire » (1835).
❏
EXALTÉ, ÉE p. p. adj. et n. (1656,
gloire exaltée) s'emploie aussi, à partir du
XVIIIe s., pour qualifier ce qui est devenu très intense, très actif. Au figuré en parlant d'une personne (av. 1778), l'adjectif correspond à
enthousiaste et a souvent une nuance péjorative, notamment en emploi substantif
(un, une exalté[e]).
■
EXALTATION n. f. est un emprunt religieux (v. 1265) au latin chrétien exaltatio « action d'élever, de dresser », notamment « la Croix, le vendredi saint » (exaltatio crucis), d'où le sens de « glorification » ; le nom vient du supin de exaltare.
■
En français, le mot est d'abord relevé dans un emploi religieux, avec le sens propre repris du latin, exaltation de la sainte Croix ; au figuré, toujours en termes de religion, il se dit en parlant de l'élévation (d'un pape) au trône pontifical.
◆
Rattaché au verbe exalter dans son évolution, exaltation au début du XVe s. s'emploie dans le domaine moral pour « action d'élever, d'exalter » (1407), emploi aujourd'hui littéraire, comme « fait de devenir très intense ; très actif » (déb. XVIe s.).
◆
Le nom s'est employé aussi, comme exalter, dans le vocabulaire de l'alchimie (1690).
◆
Il désigne couramment (mil. XVIIIe s.) une grande excitation de l'esprit, spécialement en psychiatrie (1817, Maine de Biran).
◈
EXALTANT, ANTE adj., attesté en 1865 (Littré), vient du participe présent de
exalter et correspond à
exalté, exaltation au sens psychologique.
■
On trouve aussi les dérivés rares et littéraires EXALTABLE adj. (1829, Stendhal), EXALTATIF, IVE adj. (1895, Verhaeren), EXALTATEUR n. m. (1902, Barrès).
EXAMEN n. m. est un emprunt savant (1337-1339) au latin examen, issu d'une forme °ex-ag-s-men, de ex- (« hors de ») et de la racine ag-, de agere (→ agir) ; examen est lié à un préfixé de agere, le latin exigere, qui a pris des sens variés au cours de son évolution. Le latin examen a eu deux sens : l'un se rattache à exigere « pousser (s'élancer) hors de » (→ exiger), et correspond à « essaim » (essaim* est l'aboutissement de examen), l'autre à exigere « peser », de ex- marquant l'achèvement : « achever une pesée, peser exactement » ; examen signifie alors « aiguille de balance » d'où « examen, contrôle ».
❏
D'abord en emploi isolé (1337-1339,
derain [dernier]
examen « jugement dernier »), le mot est réattesté en 1372 avec le sens général d'« action d'examiner, d'étudier minutieusement », qu'il a conservé. Il est entré dans de nombreux syntagmes et expressions comme
libre examen « capacité de ne recevoir une croyance qu'après examen rationnel »,
examen de conscience « examen de sa propre conduite » (du point de vue moral et, spécialement, dans la vie religieuse), syntagme qui semble s'être figé vers la fin du
XVIIe s., etc.
■
À la fin du XVe s. apparaît l'emploi au sens d'« épreuve à laquelle est soumis un candidat » (1485). Avec le développement de l'enseignement au XIXe s., le mot entre dans de nombreux syntagmes (examen de passage, probatoire, écrit, oral...) et suscite une terminologie importante. Il est abrégé familièrement sous la forme exam (1880) dans l'argot scolaire.
❏
EXAMINER v. tr. est un emprunt (v. 1240) au latin
examinare « peser, examiner », dérivé de
examen. Le verbe signifie « observer, considérer avec attention » ; il s'est employé pour « penser, réfléchir », mais est sorti d'usage dans ce sens en construction absolue.
Examiner s'applique, comme le nom, au domaine scolaire, sans que cette valeur soit lexicalisée au même point.
◈
EXAMINATEUR, TRICE n. est emprunté (1307) au bas latin
examinator « celui qui pèse, qui examine »
(Cf. 1260, l'ancien français examineor) de
examinatum, supin de
examinare.
■
Le sens large de « personne qui considère, observe avec attention » (1307, examinateur des temoings) est vieilli ou littéraire.
◆
Le mot a pris au début du XVIIe s. la valeur de « personne qui fait passer un examen à des candidats » (av. 1615) en particulier en parlant d'un examen oral (XIXe s.) ; ce dernier sens est le plus usuel en français contemporain.
◈
Le préfixé
RÉEXAMINER v. tr. « faire un nouvel examen de (qqch.) » est attesté en 1625.
■
Son déverbal RÉEXAMEN n. m. semble récent (1963, réexamen d'une question).
EXANTHÈME n. m., relevé sous la forme exanthemate en 1545 (exanthemes en 1611), est un emprunt savant, par l'intermédiaire du latin médical exanthema, au grec exanthêma « efflorescence », « éruption de la peau », dérivé de anthos « fleur » (→ anthologie, chrysanthème).
❏
Le mot désigne une rougeur cutanée survenant dans des maladies infectieuses et contagieuses.
❏
En dérivent les termes de médecine EXANTHÉMATEUX, EUSE adj. (1758), qui a vieilli et auquel s'est substitué EXANTHÉMATIQUE adj. (1765), surtout usité dans fièvre et typhus exanthématique.
EXARQUE n. m., d'abord sous la forme exarche (1511 ; XVIIe s., exarque), est un emprunt savant au latin impérial exarchus « chef, gouverneur », lui-même emprunté au grec exarkhos, de exarkhein « prendre l'initiative de ». Ce verbe est formé de ex- et de arkhein « commander », dérivé de arkhê « commencement » (→ archaïque) et « commandement » (→ monarque).
❏
Le mot désigne un haut dignitaire de l'empire d'Orient et, spécialement du VIe au VIIIe s., le vice-roi gouvernant la partie de l'Italie qui dépendait encore de l'empire d'Orient. Exarque désigne aussi (1690), dans l'Église orthodoxe, le délégué du patriarche ; c'est le titre donné au chef de l'Église nationale bulgare (XXe s.).
❏
EXARCHAT n. m. est emprunté (av. 1570, l'exarchat de Ravenne) au latin médiéval exarchatus « territoire administré par l'exarque » (VIIIe s., exarchatus Ravennae) ; c'est aujourd'hui un terme d'histoire d'emploi didactique.
EXASPÉRER v. tr. est un emprunt (fin XIIIe s., au participe présent ; déb. XIVe s., à l'actif) au latin exasperare, proprement « rendre rude, rugueux » et au figuré « irriter », « rendre plus intense », dérivé de asper « rude, rocailleux » (→ âpre).
❏
Exaspérer, courant en moyen français, semble avoir été rare de la fin du XVIe à la fin du XVIIIe siècle ; il n'est mentionné ni dans le dictionnaire de l'Académie (1762, 4e édition) ni dans Trévoux (1771).
◆
Le verbe, redevenu usuel, s'emploie au sens figuré du latin en parlant d'un mal physique ou moral, avec le sens de « rendre plus intense, plus pénible » et, par extension, en parlant d'un sentiment, d'un désir pour « augmenter à l'excès ». Le pronominal s'exaspérer est attesté vers 1500.
◆
Exaspérer est plus courant au sens d'« irriter (qqn) excessivement » (v. 1850).
❏
Le participe présent
EXASPÉRANT, ANTE adj., relevé en 1291-1295, semble avoir disparu. Il a été repris en 1845 ; il n'est enregistré par Littré qu'en 1877 dans son
Supplément, avec la valeur de « très irritant », d'où « insupportable ».
■
EXASPÉRATION n. f., en 1588 chez Montaigne, est lui aussi rare jusqu'à la fin du XVIIIe siècle ; il est emprunté au dérivé latin impérial exasperatio « action de rendre raboteux » et au figuré « irritation ».
◆
Le mot désigne un état de violente irritation. Il est plus rare, et d'emploi littéraire, au sens d'« extrême aggravation (d'un mal) » (1849).
EXAUCER v. tr. représente une variante de exhausser*, préfixé de hausser* ; le verbe apparaît au sens moderne à la fin du XIIe s. sous la forme heshalcier (1174-1176), refaite en exaucer au milieu du XVIe siècle.
❏
Il signifie « écouter favorablement (une demande) », d'abord en parlant d'une puissance surnaturelle, ensuite d'un être humain. Ce sens vient peut-être d'une valeur figurée d'exhausser « élever (qqn) en dignité (pour la satisfaction de ses vœux) » ou de l'influence du latin exaudire « entendre la prière de (qqn) », de ex- et audire « entendre » (→ ouïr).
❏
Le dérivé
EXAUCEMENT n. m. (
XVIe s.,
exaulcement) est littéraire et rare.
■
INEXAUCÉ, ÉE adj. « qui n'a pas été exaucé » (1832, Balzac) est littéraire.
◆
On trouve INEXAUÇABLE adj. chez Huysmans (1891).
EX CATHEDRA loc. adv., relevée en 1677 chez Mme de Sévigné, reprend une locution du latin ecclésiastique, signifiant proprement « du haut de la chaire (d'un évêque, d'un pape) ». Cathedra, d'où est issu le français chaire*, a été emprunté au grec kathedra « siège, banc, base », de hedra « siège » (→ cathédrale). Ex cathedra a désigné par extension, dans les textes patristiques, l'enseignement et l'autorité enseignante ; au XVIe s., la locution est devenue l'expression de l'infaillibilité du pape.
❏
En français, la locution s'emploie d'abord au sens de « d'un ton dogmatique, doctoral » ; elle est reprise au latin en théologie (1752, Trévoux).
EXCAVER v. tr. est un emprunt (fin XVe s., au participe passé) au latin excavare « creuser », de ex- et cavare de même sens, dérivé de cavus « creux » (→ cave, 1 caver).
❏
Rare avant le XVIIIe s. (Trévoux, 1752), ce verbe, didactique ou littéraire, signifie comme en latin « creuser ».
❏
Le
participe passé EXCAVÉ, ÉE adj. s'emploie aussi au figuré pour « cave »
(yeux excavés).
◈
EXCAVATION n. f. est emprunté (1566) au latin impérial
excavatio « cavité », du supin de
excavare. Il désigne un creux dans un terrain
(Cf. cavité) et (1690) l'action de creuser le sol.
■
EXCAVATEUR n. m. est emprunté (1843) à l'anglo-américain excavator, dérivé de to excavate (1843) de même origine que excaver. Le mot désigne une machine destinée à creuser (le sol, une cavité dentaire).
■
EXCAVATRICE n. f. (XXe s.) ne s'emploie qu'en travaux publics.
EXCÉDER v. tr. est emprunté (v. 1370) au latin excedere, proprement « sortir de », d'où « dépasser » au figuré, de ex- (→ ex-) et cedere « aller », « marcher », « s'en aller », sans étymologie claire (→ céder).
❏
Le verbe est d'abord employé pour « aller au-delà de qqch., surpasser » (excéder qqch.) d'où, en parlant de facultés humaines, « aller au-delà de certaines limites », et spécialement excéder son droit (Cf. outrepasser).
◆
Le verbe s'emploie ensuite, à partir du XVIe s., avec un nom de personne pour complément, avec le sens de « maltraiter », c'est-à-dire aller au-delà de ce qu'on peut supporter (1566), valeur sortie d'usage, mais d'où vient le sens moderne de « fatiguer en irritant » (1669, Racine). C'est en ce sens qu'il est employé, surtout à partir du XVIIIe siècle.
❏
Le participe
EXCÉDANT, ANTE adj. (
XIVe s.) est sorti d'usage au sens propre de « qui dépasse une quantité fixée, qui va au-delà de la limite fixée » (1690), où il est remplacé par
excédentaire. Le mot fut aussi employé comme substantif (attesté jusqu'en 1878), synonyme d'
excédent.
◈
EXCÉDENT n. m. (1392), emprunté au latin
excedens, -entis, participe présent de
excedere, signifie d'abord « ce qui excède, dépasse » ; le mot, rare avant le
XVIIe s. (il est enregistré par l'Académie en 1694), est employé en particulier dans le domaine des finances, de l'économie et dans les locutions
d'excédent « en supplément », et surtout
en excédent « qui constitue ou fournit un excédent ».
■
En dérive EXCÉDENTAIRE adj. (1932) (→ excès).
❏ voir
EXCÈS.
EXCELLENT, ENTE adj. est un emprunt ancien (v. 1170) au latin excellens, -entis « éminent, d'une valeur supérieure », participe présent de excellere « dépasser, être supérieur », verbe formé de ex- et d'un verbe non attesté °cellere, dont il ne reste que le participe passé passif celsus « élevé », apparenté à culmen, -inis « cime » (→ culminer) et collis (→ colline).
❏
L'adjectif signifie « qui, dans son genre, atteint une qualité proche de la perfection », d'abord employé au superlatif et au comparatif ; il s'applique aux choses et aux personnes.
◆
L'emploi à propos de personnes et d'actions jugées sur le plan moral, où excellent signifie « qui a une grande bonté » (une excellente personne), tend à vieillir ou à prendre des connotations condescendantes.
◆
Excellent ! s'emploie comme interjection (att. 1797).
❏
Le dérivé
EXCELLEMMENT adv. apparaît sous la forme
excellentement (1326) encore en usage au
XVIe s., puis
excelenment (1370-1372) et sous la forme moderne au
XVIe s. (1539).
◆
Le mot, littéraire, a vieilli dans son emploi pour modifier un adjectif.
■
EXCELLENCE n. f., emprunt (v. 1170) au dérivé latin excellentia « supériorité, excellence », est aujourd'hui d'emploi littéraire au sens premier.
■
Il s'emploie avec une majuscule, par emprunt à l'italien (fin XIIIe s.), comme titre honorifique donné aux ambassadeurs, aux archevêques, etc., d'où familièrement donner de l'Excellence à qqn.
■
Au sens général, la locution adverbiale par excellence (1524) « d'une manière hautement représentative, caractéristique » s'emploie avec un adjectif ou un nom. Le mot s'emploie aussi dans prix d'excellence « prix décerné en fin d'année à l'élève qui s'est le plus distingué dans l'ensemble des matières » et, par métonymie, « élève qui a reçu ce prix ». Bourse d'excellence, accordée à un chercheur, une chercheuse qualifié(e).
◆
Le mot est entré dans le vocabulaire à la mode vers 1980 pour désigner une appréciation très favorable concernant un service, une institution.
■
EXCELLENTISSIME adj., attesté isolément au début du XIVe s. et repris au XVIe s. (1540), est un emprunt au superlatif italien eccelentissimo, titre honorifique attribué aux princes, aux grands seigneurs, etc. (déb. XIVe s.), de eccelente « excellent », de même origine que l'adjectif français. Le mot est vieilli et familier pour « très excellent ».
◈
EXCELLER v., d'abord transitif, est emprunté au
XVIe s. (1544) au verbe latin
excellere (voir ci-dessus). Devenu intransitif
(exceller dans, en...), il a gardé le sens du latin ; il est moins usuel qu'
excellent.
◈
PRÉEXCELLENCE n. f. (1839) est très littéraire.
◈
PRÉCELLENT, ENTE adj., appliqué à une personne ou une chose qui est supérieure (v. 1175), est emprunté au latin
praecellens, participe présent de
praecellere, dérivé de
excellere.
◆
Le mot a été repris (v. 1900) comme archaïsme littéraire, pour « excellent ».
■
PRÉCELLENCE n. f. est emprunté en moyen français (1420) au dérivé bas latin praecellentia « supériorité ».
◆
Les deux mots sont des archaïsmes, le second étant encore connu, en partie par l'ouvrage de H. Estienne De la précellence du langage françois.
EXCENTRIQUE adj. et n. est un emprunt (1375) au latin médiéval excentricus « hors du centre », terme d'astronomie attesté au XIIe s. (v. 1160) du bas latin eccentros, lui-même emprunt au grec ekkentros. Le mot grec est un terme de mathématiques, formé de ek- « hors de » (→ ex-) et de kentron « aiguillon » et « point central d'un cercle » ; kentron a été introduit en latin (Ier s.) sous la forme centrum (→ centre).
❏
Excentrique s'est introduit en astronomie, en parlant des cercles dont les centres s'écartent d'un point donné : il s'agit des orbes imaginés par les astronomes pour expliquer les mouvements des corps célestes qui ne sont pas toujours à la même distance de la Terre.
◆
L'adjectif est attesté isolément au figuré en 1611 (ecentrique, Cotgrave), au sens de « dont la manière d'être est en opposition avec les habitudes reçues » ; il est repris en 1803, alors probablement emprunté à l'anglais eccentric, adjectif, qui n'est cependant attesté qu'en 1830 en ce sens.
◆
L'adjectif s'emploie au sens propre en botanique (1737, cercles ligneux excentriques) ; il s'applique à ce qui s'écarte du centre, spécialement en géométrie (courbe excentrique) et, couramment (1845), dans quartier excentrique.
◆
Mais ces emplois sont limités par la fréquence du sens figuré appliqué aux personnes, sens qui est senti au XIXe s. comme un anglicisme et s'applique souvent aux Britanniques et aux Américains, puis s'est complètement francisé.
❏
EXCENTRIQUEMENT adv., attesté dans la première moitié du
XVIe s. au sens astronomique, s'emploie aussi au figuré (
XIXe s.).
■
EXCENTRICITÉ n. f. est emprunté (1562) au dérivé latin médiéval excentricitas (1250 ; 1267, eccentricitas) comme terme d'astronomie. Le nom s'emploie encore au propre comme terme scientifique.
◆
Il est attesté au figuré en 1621, peu après excentrique, puis repris dans un contexte anglais (av. 1817, Mme de Staël) et diffusé vers 1830 (1847, au pluriel) ; l'anglais excentricity est attesté en 1657.
◆
Excentricité pour « caractère de ce qui est éloigné du centre » est attesté en 1865 (l'excentricité d'un quartier).
❏ voir
CENTRE.
EXCEPTER v. tr. est un emprunt savant (XIIIe s.) au latin exceptare « tirer à soi », « recueillir », fréquentatif de excipere « prendre, tirer de », « recevoir, accueillir » (→ exciper).
❏
Le verbe est relevé à l'actif en 1267 ; il s'emploie avec le sens de « ne pas comprendre dans (un ensemble), ne pas inclure dans (une situation) ».
❏
Le participe passé
EXCEPTÉ, ÉE, un peu antérieur au verbe (1219), est employé comme préposition au sens de « à la réserve de », d'où la locution conjonctive
excepté que « à cela près » (1695) et aussi « à moins que », avec le subjonctif (1677). Aujourd'hui invariable, la préposition s'est accordée avec le nom jusqu'au
XVIe siècle.
■
EXCEPTÉ, ÉE adj. « non compris » est attesté au XIIIe s. en ancien poitevin (v. 1221) et au XVIIe s. en français central.
◈
EXCEPTION n. f. est lui aussi un emprunt savant (1243,
excepcion) au latin
exceptio « restriction, réserve » et en droit « clause restrictive », du supin de
excipere.
■
Le mot est d'abord relevé comme terme juridique dans l'expression exceptions de dret et de fet [de droit et de fait] (1265) ; le mot a conservé cet emploi et se dit d'un moyen invoqué pour faire écarter une demande judiciaire, sans discuter le principe du droit sur lequel elle repose.
◆
À la fin du XIIIe s., il est attesté au sens général d'« action d'excepter » (1275-1280), d'où les locutions à l'exception de (1294), exception faite de qui concurrence excepté, d'exception « en dehors de ce qui est courant », qui s'emploie notamment pour qualifier des mesures étrangères au droit commun. En droit, tribunal d'exception s'oppose à tribunal de droit commun.
◆
De ce sens viennent aussi la locution verbale faire exception « sortir de la règle générale, de l'habitude » et la locution adverbiale par exception « contrairement à l'habitude ».
◆
Au XIVe s., exception s'emploie par métonymie (une, des exceptions) au sens de « ce qui est hors de la règle commune » (1322), d'où des locutions proverbiales comme il n'y a pas de règle sans exception « il n'y a pas de règle absolue ». L'exception confirme la règle, phrase proverbiale, est empruntée à un adage juridique signifiant « l'exception confirme la règle à l'égard des cas qui ne sont pas exceptés ».
◆
Le mot se dit aussi d'une personne qui échappe à la règle générale.
■
Le dérivé EXCEPTIONNEL, ELLE adj. s'est dit d'abord (1739, d'Argenson) de ce qui constitue une exception (mesures exceptionnelles) puis (1832) de ce qui est hors de l'ordinaire.
◆
En dérive l'adverbe EXCEPTIONNELLEMENT (1838), lui aussi usuel.
❏ voir
INTERCEPTION, PERCEPTION, PRÉCEPTEUR, RÉCEPTION, SUSCEPTIBLE.
EXCÈS n. m. est un emprunt (fin XIIe s.) au latin excessus qui signifie « sortie, départ » à l'époque classique, « digression » en rhétorique puis, en latin chrétien (surtout au pluriel), « écarts, fautes, péchés » ; le nom d'action excessus correspond au verbe excedere « sortir de », « dépasser » (→ excéder).
❏
Le mot est d'abord employé, le plus souvent au pluriel, pour désigner un acte qui dépasse la mesure, un dérèglement, notamment dans des groupes nominaux tels que excès de langage, de conduite, de zèle, etc. et, en droit, excès de pouvoir « action dépassant le pouvoir légal ». De ce sens vient l'emploi au pluriel pour « abus de la force » (XVe s.), surtout dans se livrer, se porter à des excès.
◆
Au XIVe s., excès désigne aussi ce qui dépasse une quantité, un surplus, un excédent (1370, Oresme). Cette idée de « dépassement de la mesure moyenne » se retrouve dans les locutions adverbiales à l'excès, avec excès « sans mesure », sans excès « modérément », et les locutions proverbiales l'excès en tout est un défaut, excès de biens ne nuit pas.
❏
Le dérivé
EXCESSIF, IVE adj. (déb.
XIVe s.), précédé par le latin médiéval
excessivus (v. 1254), s'applique à ce qui excède la règle, la mesure convenable, en parlant d'une chose, puis au
XVIe s. (1587) d'une personne.
◆
L'emploi du mot au sens de « très grand » (1839, Balzac) et sans idée d'excès est fréquent et critiqué ; on relève le pléonasme
trop excessif dès le
XVIIe siècle.
◈
De l'adjectif dérive
EXCESSIVEMENT adv. (1359) dont l'emploi est également critiqué au sens extensif de « très, tout à fait » sans idée d'excès, relevé depuis la début du
XVIIIe siècle.
EXCIPER v. intr. est un emprunt (1279, sous la forme exceper) au latin excipere « prendre de, tirer de », spécialement en droit « excepter, disposer par une clause spéciale ». Le verbe est composé de ex- « hors de » et de capere « prendre », de la même famille que captare (→ capter, chasser).
❏
Rare avant le XVIIIe s., le verbe est d'abord attesté en droit avec le sens d'« alléguer une exception », qu'il a conservé ; repris à la fin du XVIIIe s., il signifie alors « se servir (de qqch.) pour sa défense » (1774, Beaumarchais) ; il est demeuré littéraire ou didactique.
❏
EXCIPIENT n. m. est un emprunt de la langue scientifique (1747) au latin
excipiens, de
excipere « recevoir » (voir ci-dessus
exciper).
■
Ce terme de pharmacie désigne une substance qui « reçoit », incorpore les principes actifs d'un médicament.
◆
Le mot a pris au XIXe s. d'autres valeurs techniques.
❏ voir
EXCEPTER.
EXCISION n. f. est un emprunt savant (1340) au latin excisio « entaille, coupure » et « ruine, destruction », nom d'action dérivé de excidere « enlever en taillant », « retrancher ». Ce verbe est formé de ex- et de caedere « tailler (les arbres) », puis « couper » et, comme terme militaire, « tailler en pièces », « frapper avec un instrument tranchant », d'où « frapper à mort » (dans le composé occidere → occire). Caedere semble apparenté au sanskrit khidáti « il déchire ».
❏
D'abord relevé isolément avec les sens latins, « arrachement, destruction » (1340, puis 1530), le mot est normalement attesté au XVIe s. comme terme de chirurgie pour « ablation » (1549) d'où, spécialement (mil. XIXe s.), « ablation rituelle du prépuce », puis (XXe s.) « ablation rituelle du clitoris (parfois des petites lèvres) de la femme », sens devenu courant avec la dénonciation de cette pratique de mutilation mais qui est courant en français d'Afrique, où l'excision s'appelle parfois circoncision.
❏
EXCISER v. tr., dérivé au
XVIe s. du radical de
excision ou du latin
excisum, supin de
excidere, recouvre les mêmes emplois que le substantif.
■
En dérive EXCISEUR, EUSE n. (attesté en 1978, M. Perrein) « personne qui pratique l'excision sur la femme ». L'exciseuse est un personnage typique, et ce nom féminin est courant en français d'Afrique.
EXCITER v. tr. est un emprunt ancien, d'abord écrit esciter (v. 1180), au latin excitare « faire sortir », « appeler hors de » d'où « provoquer », de ex- et citare (→ citer), usité à l'époque de la République romaine dans la langue juridique et politique aux sens de « convoquer (le sénat) », « citer (en justice) ». Le verbe latin est un fréquentatif de ciere « mettre en mouvement » d'où « faire venir à soi », « provoquer » ; ces sens sont repris par citare qui supplante ciere à l'époque impériale. Ciere se rattache à une racine indoeuropéenne que l'on retrouve par exemple dans l'arménien ču « départ » ou dans le grec kinein « mettre en mouvement » (→ cinéma).
❏
En français, le verbe est d'abord relevé, à la fin du XIIe s., avec le sens général de « éveiller, réveiller », en parlant d'une réaction d'ordre physique ou moral. Au début du XIIIe s., il s'emploie pour « pousser, stimuler » (v. 1223) dans le domaine de l'activité psychique, intellectuelle, d'où des emplois particuliers : en parlant du désir sexuel (Cf. allumer), pour « mettre (qqn) en colère, irriter », pour « donner de l'ardeur, du courage » et, familièrement (souvent à la forme négative), « éveiller un vif intérêt » (ce travail ne l'excite pas beaucoup).
◆
La construction exciter qqn à, pour « inviter à », « donner le désir ou la volonté de », est sortie d'usage, le verbe signifiant aujourd'hui « pousser (qqn) à ».
◆
À la fin du XVIe s., exciter prend le sens de « provoquer un mouvement de l'âme » (1587), puis au XVIIe s. « provoquer (une réaction physique ou physiologique) ».
❏
Des participes du verbe viennent :
EXCITANT, ANTE (1613) qui ne s'est largement répandu comme adjectif qu'à partir du milieu du
XIXe s., peut-être par influence de l'anglais
exciting (de
to excite, de même origine que le verbe français), et
EXCITÉ, ÉE adj. et n. (1846) ; ces deux mots (surtout le second) s'emploient spécialement à propos du désir sexuel, mais conservent une valeur générale.
◆
Excitant est substantivé au masculin (1825) pour désigner une substance qui excite l'organisme ;
excité l'est aux deux genres pour désigner une personne excitée.
◈
EXCITABLE adj., attesté isolément (
XIVe s.) au sens de « propre à réveiller, à exciter » (en parlant de Dieu qui réveille les morts), est emprunté au latin chrétien
excitabilis ; réapparu au début du
XIXe s., l'adjectif s'applique à ce qui peut être excité, en physiologie (1810) et dans l'usage courant (1816).
◆
Son contraire
INEXCITABLE adj., d'usage didactique, est relevé en 1845.
◆
Le dérivé
EXCITABILITÉ n. f. est un terme de physiologie (1805 ;
Cf. l'anglais excitability, 1788) puis d'usage courant (1856-1857) ; dans cet emploi aussi l'anglais
excitability est antérieur (1803).
◆
INEXCITABILITÉ n. f. est didactique (1877).
■
EXCITATEUR, TRICE n., emprunté dans la seconde moitié du XIVe s. au dérivé bas latin excitator n., « qui excite », est littéraire au sens de l'étymon ; à partir du XVIIIe s., ce mot entre dans le vocabulaire technique (1755, n. m. ; 1889, n. f.).
◆
Il a suscité le composé AUTO-EXCITATEUR, TRICE adj. (1881).
■
EXCITATIF, IVE adj., emprunté au XIVe s. au latin médiéval excitativus (attesté peu av. 1205), est un terme de médecine, autrefois employé pour excitant.
■
EXCITATION n. f., emprunté au bas latin excitatio à la fin du XVe s., n'est enregistré par l'Académie qu'en 1762 et reste peu fréquent avant le XIXe siècle.
◆
Le mot désigne d'abord l'action d'exciter, d'où des emplois spéciaux en physiologie, en physique, etc. ; il se dit ensuite généralement (1817) d'un état d'agitation individuelle ou collective.
◈
À l'aide de l'élément
sur-* ont été composés au
XIXe s.
SUREXCITATION n. f. (1822) et
SUREXCITER v. tr. (1823), qui a fourni
SUREXCITABLE adj. (1872) et
SUREXCITANT, ANTE adj. (1866), moins usuels que les deux premiers.
Surexciter est apparu en physiologie avant d'entrer dans l'usage général.
◆
En revanche le participe passé
SUREXCITÉ, ÉE est fréquemment adjectivé, en parlant des personnes et de certains animaux.
EXCLAMER (S') v. pron. est un emprunt (1495, tr.) au latin exclamare « s'écrier », de ex- intensif et de clamare « crier » (→ clamer).
❏
Le verbe est introduit en français avec la valeur du latin ; au pronominal (déb. XVIe s.), il ne semble pas avoir été usité avant la fin du XVIIe s., à la différence du transitif (exclamer de qqch.), attesté de la fin du XVe s. jusqu'au XVIIe siècle.
❏
Le supin de
exclamare a fourni le substantif
exclamatio, auquel est emprunté au début du
XIIIe s.
EXCLAMATION n. f., d'abord repris au sens étymologique de « cri de joie ou de surprise », puis employé en grammaire pour désigner une interjection ou une phrase réduite qui exprime une émotion (1580).
Point d'exclamation (1716) désigne le signe de ponctuation dont on fait suivre l'exclamation.
■
De cet emploi grammatical dérive EXCLAMATIF, IVE adj. (1747, point exclamatif) ; on peut supposer l'existence d'un latin °exclamativus, qui serait dérivé de l'adverbe du bas latin exclamative « sous forme d'exclamation », du supin de exclamare.
◆
Le dérivé EXCLAMATIVEMENT adv. (1865) est didactique.
EXCLURE v. tr., réfection (XIVe s.) de la forme évoluée esclore (XIIIe s.), est emprunté au latin excludere « ne pas laisser entrer », « ne pas admettre », de ex- marquant l'exclusion et claudere « fermer » (→ clore), de la famille de clavis (→ clef).
❏
Le verbe est d'abord relevé avec le sens étymologique de « ne pas admettre (qqn, qqch.) » d'où « chasser ».
◆
Au XVIe s., il prend le sens de « tenir (qqn) à l'écart de ce à quoi il pourrait avoir droit » (1559), spécialement en droit (exclure qqn d'une succession) ; en ce sens, il s'emploie avec un infinitif et signifie au XVIIe s. « empêcher ».
◆
Exclure prend par la suite une valeur plus abstraite et se dit pour « rejeter (une chose) comme incompatible avec une autre » (1657-1662, Pascal) en parlant d'un sentiment, d'une idée. Par extension, exclure signifie « refuser d'envisager », notamment dans les constructions impersonnelles c'est exclu, il est, il n'est pas exclu (que), surtout en emploi négatif.
❏
Le participe passé
EXCLU, UE adj. (la graphie
exclus, -use est admise jusqu'au
XVIIIe s.) s'emploie dans le vocabulaire de la logique
(principe du tiers exclu). Dans le vocabulaire social, le mot rejoint dans les années 1990 le substantif
exclusion à propos des personnes sans ressources, incapables de bénéficier des mesures de protection sociale, privées de domicile, de soins, etc.
◈
Deux mots de la même famille ont été empruntés à des dérivés de
exclusum, supin du verbe latin.
■
EXCLUSION n. f. est pris au latin exclusio ; il est relevé dans la première moitié du XIVe s. (esclusion), puis en 1486, mais rarement employé avant le XVIIe s. (1662, « action de tenir qqn à l'écart, de le repousser »). La locution à l'exclusion de est attestée en 1649.
◆
Dans les années 1990, le mot s'est répandu dans le vocabulaire social.
■
EXCLUSIF, IVE adj. et n. f., emprunt au latin médiéval exclusivus « qui exclut » (XIIIe s.), s'applique d'abord à ce qui est exclu (1453, attestation isolée) puis à ce qui exclut (1541).
◆
De là EXCLUSIVE n. f. « disposition exclusive » (1541), terme de droit canon, employé ensuite dans prononcer, jeter l'exclusive « déclarer l'exclusion » (de qqn, d'une idée, etc.) et réserver l'exclusive à qqn dans un échange commercial.
◆
Au XVIIIe s., l'adjectif qualifie ce qui appartient uniquement à qqn par privilège spécial (1748, Montesquieu, privilèges exclusifs) et ce qui n'admet aucun partage (1762, Rousseau, plaisirs exclusifs).
◆
De là vient l'emploi en parlant d'une personne, absolue dans ses opinions, ses goûts, ses sentiments (1834, Balzac).
◆
De cet adjectif dérive EXCLUSIVEMENT adv. d'abord « en laissant en dehors une partie qui sert de limite » (1419), puis « d'une manière exclusive, uniquement » (av. 1799).
◆
Un autre dérivé d'exclusif est EXCLUSIVITÉ n. f. (1820) qui a remplacé exclusiveté (1812, Boiste, peut-être déjà chez Voltaire). Le mot s'est répandu dans des emplois juridiques et spécialement (1877) pour désigner le droit exclusif de publier un article, de vendre un livre et, par extension (1911), de projeter un film (notamment dans : en exclusivité) d'où, par métonymie, une exclusivité.
◆
Dans le domaine de la presse, exclusivité « information importante donnée en exclusivité » est concurrencé par l'anglais scoop.
◆
EXCLUSIVISME n. m. (1835, Fourier), synonyme de sectarisme, a vieilli.