2 FACTURE n. f. est un emprunt (XIIIe s.) au latin classique factura « fabrication », en latin médiéval « créature », « bâtisse » et aussi « magie ». Factura, dérivé du supin de facere (→ faire), avait abouti à l'ancien français faiture « trait, visage » (1080, d'où l'anglais feature), « production » et « sortilège » (XIVe s.).
❏  Facture a eu le sens de « trait du visage » (XIIIe s.) comme faiture (ci-dessus). Lié à l'idée de fabrication, le mot désigne (XIVe s.) la manière dont est faite une œuvre d'art ; cet emploi didactique est resté vivant.
■  Comme terme technique lié à facteur*, il s'emploie (1548) à propos de la fabrication de certains instruments de musique.
FACULE n. f. est un latinisme du début du XIVe siècle, au sens de facula « petite torche ». Le mot latin a été repris au XVIIe siècle en astronomie.
❏  Ce terme d'astronomie désigne une zone très brillante, plus chaude que l'entourage, à la surface du Soleil. Taches et facules solaires.
❏  L'adjectif FACULAIRE est plus technique.
FACULTÉ n. f. est un emprunt savant (v. 1210) au latin classique facultas, -atis « capacité, aptitude, possibilité », au pluriel « ressources » et, en latin médiéval, « genre d'étude, groupe de disciplines » (v. 1184) et « faculté universitaire » (1237). Facultas est formé sur l'adverbe archaïque facul « facilement », de facere (→ faire).
❏  Le sens général du latin est conservé dans une série d'emplois ; le mot désigne (v. 1210) la connaissance, le savoir (ce qui peut être acquis), acception sortie d'usage, puis la possibilité naturelle, légale ou intellectuelle de faire qqch. (1370), d'où l'aptitude à qqch. (XVIe s.) et, par extension, les moyens financiers (1393) ; en ce sens, faculté est aujourd'hui un terme de droit, au pluriel. ◆  Parallèlement, faculté reprend le latin médiéval et désigne un lieu où se donne l'enseignement universitaire (1261), puis le corps de professeurs chargés de cet enseignement (1478) ; avec cette valeur, le mot passe aujourd'hui pour un anglicisme, l'anglais faculty l'ayant développé avant le français.
❏  Le dérivé FACULTAIRE adj., « relatif à une faculté » (1970), est un terme administratif.
■  L'apocope FAC n. f. (1920) est d'autant plus usuel que le français de France n'a pas d'abrègement pour université (uni en français de Belgique).
FACULTATIF, IVE adj., dérivé savant de facultas, a été un terme religieux (1694) dans l'expression bref facultatif (par lequel le pape accordait une faculté, c'est-à-dire un pouvoir). ◆  L'adjectif s'applique à ce qu'on peut faire ou non (1836) ; il est usuel, opposé à obligatoire.
■  L'adverbe FACULTATIVEMENT est attesté chez Proudhon (1840).
FADA adj. et n. m. s'est substitué (1611) à fadas, fadasse, fadat. Il est emprunté à l'ancien provençal fadatz (1343 ; provençal moderne fadas) « niais, sot », de fat (XIIe s.), du latin fatuus « insensé » (→ fat).
❏  Le mot, repris et diffusé en français central (1891), ensuite par l'œuvre de Pagnol (Marius, 1931), reste très régional, tout en étant connu dans toute la France. On connaît à Marseille la maison du fada (construite par Le Corbusier).
❏ voir FADAISE.
FADAISE n. f. est emprunté (1541) à l'ancien provençal fadeza « sottise » (XIIIe s.), dérivé de fat « sot », du latin fatuus « insensé » (→ fada, fat).
❏  Le mot, à la différence de fada, n'est plus senti comme régional ; il est plutôt considéré comme dérivé de fade, d'où l'évolution de sens de « chose absurde » à « chose insignifiante ». Il s'emploie plutôt au pluriel aujourd'hui, conservant le sens de « discours ou écrit sans intérêt » et désignant (1650) une chose insignifiante.
L 1 FADE adj. est issu (1170) d'un latin populaire °fatidus qui serait un croisement du latin classique fatuus « qui n'a pas de goût », puis « sot, idiot » (→ fat), avec vapidus « éventé » (à rapprocher de vapor) ou avec sapidus, son contraire, de sapere (→ saveur). Fatuus est d'origine obscure, et semble sans rapport avec fatum (→ fatal).
❏  Fade s'est dit (1170) d'une personne, avec le sens de « sans vivacité », d'où « faible » et, par extension (mil. XIIIe s., amour fade), s'applique à ce qui manque de piquant, est ennuyeux, spécialement dans beauté fade (1690). ◆  Employé à propos d'un aliment, l'adjectif conserve le sens du latin, « insipide » (1223 ; 1275, viande fade). Au sens d'« écœurant », en parlant d'une odeur, il est plus tardif (1803).
❏  FADEUR n. f., réfection (1376) de fadur (déb. XIIIe s.), a eu le sens de « dégoût » ; il est repris au XVIIe s. (1611) avec ses valeurs modernes. Une, des fadeurs « discours, louange fade » (av. 1778) est vieilli.
FADEMENT adv. a d'abord eu (1548) le sens de « sottement » (sens tiré de fatuus), puis (1574) sa valeur moderne.
FADASSE adj. est construit avec le suffixe péjoratif -asse, pour parler familièrement d'une nourriture fade (1755), de ce qui manque d'éclat (XIXe s.) et, au figuré, de ce qui manque d'intérêt (1838).
■  Il a pour dérivés FADASSERIE n. f. (1756) et FADASSEMENT adv. (1889), rare.
Le composé AFFADIR v. tr., sorti d'usage au sens de « causer du dégoût » (1226), signifie « rendre sans saveur » (XVIe s.).
■  Il a fourni AFFADISSEMENT n. m. (1578) et AFFADISSANT, ANTE adj. (1611).
FADÉ, ÉE adj. (1881), est le participe passé du verbe d'argot ancien fader, du provençal (→ fada) « qui a reçu un don des fées », de la famille du latin fatum (→ fatal).
❏  Le verbe fader signifiant en argot ancien « partager des objets volés », fadé (1725) a pris le sens de « réussi dans son genre ». Dans l'usage actuel, il est souvent ironique.
❏  FADER (SE) v. pron, emprunt au même verbe occitan, est d'abord attesté au sens de « se servir largement », mais a pris la valeur de « subir », « avoir à faire (une tâche désagréable) ». Il équivaut au verbe familier se farcir.
2 FADE n. m., dérivé du verbe fader, d'abord en concurrence avec fadage n. m. (1836 dans Vidocq), appartient à l'argot vivant de 1821 au milieu du XXe siècle (ensuite connu, mais archaïque). Le mot désignait le partage d'un butin et la part du butin. Au figuré, avoir et prendre son fade correspond à « trouver son compte à, y gagner » et spécialement « éprouver du plaisir ». Tous les emplois correspondent à ceux de 2 pied dans prendre son pied.
❏ voir FADA, FÉE.
FADET → FÉE
FADING n. m. est emprunté (1924) à l'anglais fading « déclin, évanouissement » (XVIe s.), spécialisé en radio pour désigner un évanouissement momentané du son (déb. XXe s.). Le mot anglais est le participe présent de to fade « s'effacer, disparaître », lui-même tiré de l'ancien français fade (→ fade).
❏  Le français, qui a conservé le sens technique, emploie le mot en pathologie (1968, fading mental) et a formé le composé ANTIFADING n. m. (attesté 1929).
FADO n. m. est emprunté (1907) au portugais fado « destin funeste, malheur » (XVIe s.), désignant spécialement un chant populaire sur des poésies sentimentales et dramatiques (v. 1820) ; le mot portugais est issu du latin fatum « destin irrévocable » (→ fatal) ; il est peut-être en rapport avec l'espagnol fandango*.
❏  En français, le mot ne désigne que le genre musical.
FAF → FASCISTE (à FASCISME)
FAFIOT n. m. est très probablement formé à partir du radical onomatopéique faf- qui exprime l'idée de « peu de valeur » ; on relève par exemple faffée « bagatelle » (XVe s.) et le morvandiau fafions « menus objets de toilette ».
❏  Le mot est d'abord utilisé pour désigner une marque, un jeton (1624). On le trouve comme terme d'argot en 1821 au sens de « passeport » et de « papier » ; Balzac l'emploie au sens de « billet de banque » (1847) qu'il a conservé dans la langue très familière.
❏  FAFFE(S) ou FAF(S) n. m. a le même sens (1846) que fafiot ; au pluriel, il s'emploie aussi pour « papiers d'identité » (1829).
FAGNE n. f. est un emprunt au dialecte wallon fagne, fanie, du francique °fanja « boue », lui-même pris au mot gotique qui a donné fange*. Le mot correspond à l'allemand Fenn, au néerlandais venn.
❏  Ce mot désigne un terrain marécageux, sur les hauts plateaux des Ardennes françaises et belges, et le type de végétation de ce terrain. La Fagne ou les Fagnes (ou Hautes Fagnes) est le toponyme de ces plateaux dans les Ardennes belges, site d'une réserve naturelle. Fagne est passé (1838) dans le vocabulaire de la géographie et de la géologie, comme type de terrain.
❏  FAGNARD, ARDE adj. et n., en français de Belgique, qualifie ce qui est relatif aux fagnes. Comme nom, il s'applique à ceux qui aiment et parcourent cette région.
? FAGOT n. m. apparaît au XIIe s. (fagot de bûches). Une formation à partir d'un latin populaire °facus, construit sur fax « torche », est peu convaincante : l'évolution phonétique n'aboutirait pas à fagot et le sens fait problème. Bloch et Wartburg ont proposé un emprunt au provençal fagot, du grec phakelos refait en °phakos ; mais il faudrait que le mot soit apparu d'abord dans le midi de la France, ce qui n'est pas le cas. On a supposé également une origine germanique en évoquant le norvégien fagg « tas, gerbe ». P. Guiraud suggère de rattacher fagot au nom latin du hêtre, fagus ; la reconstruction d'un doublet du latin fageus « de hêtre », °fagicus, permettrait de supposer un roman °fagicottu, qui en rendrait compte phonétiquement.
❏  Du sens de « faisceau de petit bois » (XIIe s.), on passe à l'emploi figuré de « choses assemblées et liées » (v. 1570). Fagot désignait au XVIIe s. (av. 1663) un ensemble de nouvelles de peu d'importance. Il est employé dans des locutions ; sentir le fagot (1594), « être suspect d'hérésie », évoque le fait que l'on condamnait autrefois les hérétiques au bûcher ; conter des fagots « raconter des balivernes » (XVIIe s.), jouait sur l'homonymie conter-compter ; de derrière les fagots (XVIIIe s.) se dit du meilleur vin, qu'on a laissé vieillir en cave. ◆  En français d'Afrique, le mot désigne en général le bois à brûler.
❏  Pour le dérivé FAGOTER v. tr., les sens de « mettre en fagots » (1260) et, au figuré, de « composer à la hâte » (1580) sont peu usités. Pour « habiller sans recherche », surtout (1585) au participe passé, le verbe est en revanche usuel.
■  Le verbe a produit FAGOTEUR, EUSE n. (1215), archaïque, et FAGOTAGE n. m. (1571).
■  Deux autres dérivés de fagot sont régionaux. FAGOTIER n. m., très rare au sens de « bûcheron qui fait des fagots » (déb. XIIIe s.), désigne aussi (déb. XXe s.) un endroit où l'on range les fagots. ◆  FAGOTIN n. m. « petit fagot pour allumer le feu » (1584) est plus connu en français central.
L FAIBLE adj. et n. m. est une réfection graphique tardive (XVIIe s.) de foible (v. 1175), antérieurement feble (v. 1160), fieble (1080), aboutissement d'un latin populaire °febilis, issu par dissimilation des l du latin classique flebilis « affligeant, digne d'être pleuré », du verbe flere « pleurer » qui appartient à un groupe de mots indoeuropéens en f-l et b-l.
❏  C'est du premier sens apparu (1080), « qui manque de force » (à propos d'une personne), que procèdent tous les emplois — dans ce premier sens proche de la valeur première de imbécile, on dit par plaisanterie le sexe faible. Faible se dit de ce qui a peu de valeur (1170), en particulier d'idées, d'arguments sans force (1742). ◆  Il s'est employé très tôt (1188) pour parler de ce qui manque d'intensité (une lumière faible), d'où monnaie faible (1226), et en français classique à propos d'une quantité, d'une taille, etc. (1642). Il signifie aussi « qui n'est pas capable de résister » (XIIIe s.) — le nom correspondant à l'adjectif s'emploie aujourd'hui surtout au pluriel pour parler des personnes sans défense. ◆  Du manque physique on passe au manque de force morale (1180), de vigueur intellectuelle (1658), d'où l'emploi du nom (c'est un faible, un faible d'esprit). ◆  Faible n. m., « défaut », n'est que littéraire aujourd'hui ; au sens de « penchant, goût », il s'emploie à partir du XVIIIe s. (1762).
❏  Le dérivé FAIBLARD, ARDE adj. (1878), familier, retient l'idée de manque de force ; avec cette valeur, ◆  FAIBLET, ETTE adj. (XIIe s.) et FAIBLOT, OTTE adj. (1864) sont vieillis.
■  FAIBLEMENT adv. (1080, fieblement ; XIIe s., foiblement) signifie « avec peine » ou (1361) « sans force ».
FAIBLESSE n. f. (v. 1050, fieblece ; XIIe s., foiblesse) était en concurrence en ancien français avec un autre dérivé, foibleté, au sens de « manque de force physique ». Faiblesse conserve le sémantisme de l'adjectif : « perte momentanée des forces physiques » (1485 ; Cf. aujourd'hui une faiblesse), « manque de solidité (d'une chose) » (1314) ou « manque de valeur intellectuelle » (1666). Du sens de « manque de force morale » (1265) procède celui d'« inclination » (1674, avoir une faiblesse pour...) et celui de « défaut, faute ».
FAIBLIR v. intr. (1188, flebir par métathèse) est rare avant le XVIIe s. au sens propre de « devenir faible physiquement » ; peu usité aujourd'hui, sauf au sens de « diminuer son effort », dans le domaine des sports (1858). AFFAIBLIR, v. tr. aussi affeblier en ancien français, est attesté au début du XIIe s. (fusse affebli) et signifie « rendre plus faible », aux sens concrets et abstraits de l'adjectif. Il est écrit affoiblir à l'époque classique. Le pronominal s'affaiblir tend à remplacer faiblir.
■  Sur s'affaiblir a été dérivé AFFAIBLISSEMENT n. m. (1290), qui est demeuré courant.
FAÏENCE n. f., qui apparaît (1532) dans terre de fayence, est une adaptation de Faenza, nom d'une ville italienne proche de Ravenne, célèbre pour ses poteries émaillées ; on relève les formes faenze (1589), faiance (1642) avant la graphie moderne (fin XVIIe s.). L'italien utilise maiolica, emprunté sous la forme majolique.
❏  Faïence, « poterie émaillée », s'emploie dans la locution familière se regarder en chiens de faïence (1690) « avec soupçon, hostilité ».
❏  Le mot a deux dérivés courants : FAÏENCIER, IÈRE n. (1666, fayencier) et FAÏENCERIE n. f. (1691, fayencerie).
? 1 FAILLE n. f. est un mot du Nord (2e moitié du XIIIe s.) d'origine obscure. P. Guiraud y voit le même mot que le wallon faille, déverbal de faillir « manquer » (→ faillir), soit « laisser un manque ». Il rapproche faille du provençal falho « filet » et de faio « endroit d'un tissu moins serré que le reste » : failles désignerait donc les mailles, les trous ou lucarnes, dans taffetas à failles.
❏  Faille désignait dans la région flamande une pièce de tissu qu'utilisaient les femmes pour se couvrir la tête ; on trouvait encore ce sens dans le nord-est de la France au début du XXe siècle. D'où l'expression taffetas à failles (1752) et le nom faille (1829).
2 FAILLE → FAILLIR et 1 FAILLE
L + FAILLIR v. intr. est issu (v. 1040) d'un latin populaire °fallire, pour le classique fallere « tromper », « échapper à », d'où ensuite le développement des sens « faire défaut », « commettre une faute ». Ce verbe (probablement d'abord °faldere) est d'étymologie incertaine, peut-être apparenté au germanique fallan (Cf. l'anglais to fall « tomber »). Le radical faill-, régulier à la 3e personne du pluriel de l'indicatif présent (latin °falliunt) et à l'imparfait (latin °falliebam) a été étendu à l'infinitif et au participe passé ; la réfection n'a pas été complète mais les formes construites sur le radical fau- (présent et futur de l'indicatif, par exemple) étaient déjà peu usitées au XIXe s. ; le verbe s'est dédoublé en faillir et falloir (→ falloir) au XVe siècle.
❏  Les emplois anciens et modernes sont liés aux sens du verbe en latin. Faillir à qqn (1040) n'est plus que d'un usage littéraire (Cf. le cœur me faut), comme faillir à qqch. (1165) « manquer à un devoir » ou, par extension, faillir pour « commettre une faute » (XIIe s.). Le verbe s'est employé pour « se tromper » (XIIe s.) jusqu'à l'époque classique. ◆  Au sens de « manquer de peu » (1559), faillir (à, de) est archaïque ; il est resté courant au passé composé suivi d'un infinitif (j'ai failli oublier) [1757].
❏  FAILLIBLE adj. est emprunté (v. 1265, variante fallible, falible) au latin médiéval fallibilis « trompeur » (d'après fallere) et « qui fait défaut » (d'après un sens tardif de fallere, qu'on a confondu avec °fallire). Il est rare avant le XVIIIe s. et, aujourd'hui didactique, beaucoup plus rare qu'infaillible.
■  FAILLIBILITÉ n. f. (1316-1328, falibilité, puis 1693) reprend le latin médiéval fallibilitas.
INFAILLIBLE adj. (XIVe s., infallible), du latin médiéval infallibilis, a signifié « inaltérable » en parlant d'une matière, puis (1440-1475) « dont l'existence est nécessaire (à propos de Dieu) » et « qui ne peut manquer de se produire » (1580) — d'où son emploi en parlant de qqch. dont le succès est assuré (1669). Il s'appliquait à ce qui ne peut tromper (av. 1662) ; le sens courant « qui ne peut se tromper » est attesté en 1669.
■  L'adjectif a fourni INFAILLIBLEMENT adv. (XVe s.) et INFAILLIBILITÉ n. f., d'abord (1558) dans un contexte religieux (infaillibilité de l'Église).
Le composé DÉFAILLIR v. intr. a signifié (1080) « faire défaut » jusqu'au XVIIe s. et « mourir, disparaître » (XIIe s.). Il s'est employé (XIIIe s.) pour « manquer à son devoir » — d'où sans défaillir ; à partir du XVIe s., il s'emploie pour « s'affaiblir » dans l'ordre physique ou moral (1549), et plus couramment pour « s'évanouir » (mil. XVIe s.).
■  Le dérivé DÉFAILLANCE n. f. (v. 1190) a la même évolution sémantique que le verbe (→ défaut). DÉFAILLANT, ANTE adj. et n., outre les sens correspondant au verbe, s'emploie en français du Maghreb, et qualifie et désigne une personne incapable de remplir une fonction, un élève qui échoue.
Enfin le verbe faillir a un dérivé en français : 2 FAILLE n. f. Ce mot, d'abord attesté au sens général de « lacune, manque » (sans faille, 1130-1140 ; v. 1160 en emploi libre), a pris une valeur spéciale en wallon, dans le langage des mineurs (1619). ◆  D'où son sens géologique de « fracture, coupure dans un terrain » (1771), dont vient SE FAILLER v. pron. (v. 1900), et une valeur métaphorique « point faible, rupture » (déb. XXe s.), générale mais différente du sens étymologique (« ce qui fait défaut »). Voir aussi 1 faille.
❏ voir FAILLITE.
FAILLITE n. f. est une adaptation (1566), d'après faillir, de l'italien fallita (XIIIe s., « faute »), de fallire « manquer (de l'argent nécessaire pour payer une dette) », de même origine que le français.
❏  Terme de droit commercial d'emploi courant, faillite a pris le sens figuré d'« échec » (XIXe s.).
❏  FAILLI n. et adj. est un emprunt (1606) à l'italien fallito. En ancien français, failli, participe passé de faillir, signifiait « traître, lâche » (d'un sens du verbe, « manquer à ce que l'on doit faire ») et est encore attesté dialectalement au sens général de « mauvais ».