F. F. I. n. invar., sigle de Forces françaises de l'intérieur, se dit des combattants qui se regroupèrent en 1944 pour lutter contre les forces d'occupation allemandes. ◆  À l'époque et peu après, on les appelait familièrement les FIFIS n. m. pl.
F. F. L. n. invar. (surtout pluriel) sigle de Forces françaises libres, désigne les troupes ralliées au général de Gaulle après l'armistice de juin 1940, pour continuer à combattre les Allemands en France et outre-mer.
FI interj. est d'origine onomatopéique (1178).
❏  Cette interjection exprimant le dédain ou le mépris est sortie d'usage aujourd'hui. Elle s'emploie encore dans la locution faire fi de « dédaigner » (1828), qui vient de fi de suivi d'un nom (déb. XIIIe s.).
FIABLE → 1 FIER v. tr.
FIACRE n. m. est emprunté (1650) au nom de saint Fiacre, patron des jardiniers, dont l'effigie se trouvait sur l'enseigne d'une maison de la rue Saint-Antoine à Paris, devenue maison de louage de cette sorte de voiture.
❏  Comme son emploi métonymique pour « cocher de fiacre » (1700), le mot a disparu de l'usage, sauf en histoire, en même temps que les voitures à chevaux (cependant, en 1916, on a encore fiacre électrique).
FIANCER v. tr. → 1 FIER v. tr.
FIASCO n. m., introduit (v. 1822) par Stendhal, est emprunté à la locution italienne far fiasco « essuyer un échec », qui s'était d'abord utilisée (1808) à propos d'une pièce de théâtre : fiasco (→ fiasque) était un calque en italien de bouteille « erreur », mot employé en français pour désigner les erreurs de langage des comédiens italiens qui jouaient au XVIIIe s. en France.
❏  Chez Stendhal, le mot est employé au sens de « défaillance d'ordre sexuel », et on peut penser à l'influence de flasque. Par extension, le mot, d'abord dans la locution faire fiasco (1840), se dit pour « échec complet » (1865).
FIASQUE n. f. est un emprunt (1580, Montaigne) à l'italien fiasco « bouteille à panse large garnie de paille » (av. 1342) [du bas latin flasco ; → flacon] et « mesure de capacité » (1481) [du bas latin flasca ; → 2 flasque].
❏  Montaigne l'emploie au masculin au second sens de l'italien, sorti d'usage. ◆  Le mot a été repris au XIXe s. au premier sens, d'abord au masculin (1803), puis au féminin (1849).
FIBRE n. f. est un emprunt (1372) au latin fibra « formation d'aspect filamenteux » (végétale ou animale) et dans la langue augurale « division du foie », d'où par extension « entrailles » et par figure « sensibilité ».
❏  Fibre conserve le premier sens du latin, en physiologie, à propos des tissus et organes et est utilisé par analogie dans d'autres domaines (1930, fibre de bois ; XXe s., fibre optique, fibre de verre). ◆  L'emploi du mot en diététique, à partir de la notion de fibres alimentaires, réunissant les parties végétales non transformées par la digestion et facilitant le transit intestinal, a été stimulé par le discours publicitaire de l'agroalimentaire, inspiré par l'anglais fibre. Par métaphore ou par latinisme (av. 1794), ou encore d'après fibres nerveuses (1580), il désigne au pluriel les organes de la sensibilité et, au singulier, s'emploie pour « sensibilité » (1815 chez V. de Jouy), notamment dans la fibre patriotique.
❏  FIBREUX, EUSE adj. apparaît dans racine fibreuse (1545) puis qualifie ce qui est de la nature de la fibre et ce qui est formé de fibres (en physiologie, en cuisine, etc.).
Le diminutif FIBRILLE n. f. « petite fibre » (1674) est à la base de dérivés d'emploi didactique en botanique ou en médecine, comme FIBRILLAIRE adj. (1811), FIBRILLEUX, EUSE adj. (1845), FIBRILLATION n. f. (1907).
FIBRINE n. f. (1800), terme de physiologie, a donné FIBRINEUX, EUSE adj. (1800, Pinel) et FIBRINO-, premier élément de mots didactiques comme FIBRINOGÈNE adj. (1858) ou FIBRINOLYSE n. f. (1937).
FIBRANNE n. f. (1941) est le nom d'un textile.
FIBRO-, élément tiré de fibre, entre dans la composition de mots techniques comme FIBROCIMENT n. m. (1907), nom de marque déposée (de ciment), et de termes de médecine et de biologie comme FIBROME n. m. (1856) « tumeur bénigne formée par un tissu fibreux », mot devenu très courant, FIBROSE n. f. (1886) « augmentation anormale de la quantité de tissu conjonctif fibreux ». ◆  FIBROSCOPE n. m. désignant un endoscope et FIBROSCOPIE n. f. (v. 1970), abrégée dans la langue courante en FIBRO n. f. correspondent à l'endoscopie par un endoscope souple réalisé à l'aide de fibres optiques. ◆  FIBROMYOME n. m. (1890) désigne une tumeur bénigne. FIBROMYALGIE n. f. (1996) est le nom d'un syndrome associant des douleurs osseuses et musculaires, avec une fatigue chronique.
Fribrome a lui-même des dérivés, FIBROMATEUX, EUSE adj. (1925) « relatif au fibrome ; qui a, présente un ou plusieurs fibromes » ; FIBROMATOSE n. f., « développement de fibromes », qui semble postérieur (début XXe s.) au préfixé NEUROFIBROMATOSE n. f. (1867), nom d'une affection héréditaire caractérisée par le développement de tumeurs nerveuses et cutanées et de manifestations oculaires.
FIBULE n. f. est emprunté (1530) au latin fibula « agrafe » et « aiguille de chirurgien », sans doute pour °fivibula « ce qui sert à fixer », de fivere, variante de figere « ficher, fixer », « transpercer » (→ fixe).
❏  Le mot désigne une agrafe (le plus souvent, antique) qui retient les extrémités d'un vêtement.
❏  INFIBULATION n. f. (1578) et INFIBULER v. tr. (1798), qui désignent des opérations visant à empêcher les relations sexuelles, notamment chez la femme, sont des emprunts à des composés latins de fibula — le bas latin infibulare et son supin. Au XVIIIe s. l'art vétérinaire employait boucler avec le même sens.
❏ voir AFFUBLER.
FICAIRE n. f. est une adaptation (1786) du latin scientifique ficaria (1744, Ranunculus ficaria), dérivé du latin impérial ficus « verrue », en latin classique « figue* », qui avait donné l'ancien français fi (v. 1256), refait en fic (1492), terme de médecine vétérinaire.
❏  Ficaire est le nom d'un genre de renoncule dont les racines ressemblent à des verrues et qui passait pour soigner les hémorroïdes et les verrues, nommée aussi herbe au fic, chélidoine.
L FICELLE n. f., réfection graphique (1564) de fisselle (1524), vient probablement d'un latin tardif °filicella, diminutif du latin classique filum (→ fil) ou d'une forme °funicella (d'où fincelle, v. 1350), du latin classique funicula (→ funiculaire), dérivé de funis « corde », avec influence de fil. On relève en ancien français aficelés (XIIe s.) et afinceler (v. 1180).
❏  Ficelle « corde mince » désigne spécialement, au pluriel, les cordelettes qui permettent de mouvoir des marionnettes d'où, au figuré, des moyens d'action dissimulés — avec la locution tirer les ficelles — et par extension (1833) — aussi au singulier — un artifice caché ou une ruse, d'où être ficelle « retors » (1792), d'emploi vieilli. ◆  Par référence à la minceur de la ficelle, le mot désigne familièrement un galon (1895 ; anciennt aussi une cravate) et une sorte de pain (XXe s.). ◆  La ficelle est aussi le symbole de la réparation sommaire, et bouts de ficelle vaut pour « choses mesquines, insignifiantes » (années 1980).
En français de Picardie, c'est le nom (attesté en 1957) d'une crêpe roulée farcie de jambon, fromage et champignons (la ficelle picarde).
❏  FICELER v. tr. (1694) signifie « attacher avec de la ficelle », d'où FICELAGE n. m. (1765) et FICELEUR, EUSE n. (1838). Dans un emploi figuré et familier le verbe signifie « habiller » (1830, être mal ficelé).
■  Il a fourni le composé DÉFICELER v. tr. (1705).
De ficelle dérivent aussi les mots techniques FICELIER n. m. (1723, ficellier) et FICELLERIE n. f. (1872).
L + 1 FICHER ou FICHE v. tr. est une réfection (v. 1265) de fichier (v. 1120), issu d'un latin populaire °figicare, puis °ficcare, du latin classique figere « enfoncer », « fixer », « transpercer » au propre et au figuré. P. Guiraud suppose une forme °ficticare d'après fictus, doublet de fixus, participe passé de figere (→ fixe). La forme fiche est tardive (1807).
❏  Ficher a signifié « percer (la chair) » (v. 1120) et est vieilli au sens de « faire pénétrer et fixer par la pointe » (v. 1196), plus courant au participe passé fiché et au pronominal se ficher (v. 1160, « se planter »). Par figure, ficher l'entendement à signifiait « fixer son attention sur » (XIIIe s. ; Cf. fixer). ◆  Ficher le camp « planter son camp » a pris (1752) la valeur plaisante de « s'en aller » (sans combattre, sans payer — Cf. planter un drapeau) puis de « s'enfuir ». ◆  Par métaphore, le verbe s'employait au sens de « pénétrer, au cours d'un rapport sexuel » (XVIe s., intr.), qui correspond à foutre. Une ficheuse est au moyen âge une femme de mauvaise vie ; reste de ce sens, qui n'est plus connu aujourd'hui, la locution familière envoyer qqn se faire fiche (1808 ; → foutre). À l'époque classique, ficher qqn c'était « le laisser là » (1671). ◆  Ficher (XIIe s.), ou plus courant fiche (au participe passé fichu, 1611), s'emploient familièrement pour « jeter avec plus ou moins de force, mettre », au propre et au figuré (ficher qqn dehors), et au sens de « donner » (1628) ; ce sémantisme se réalise dans des locutions comme ficher qqn dedans « l'induire en erreur » (1872). Dans ces emplois, c'est un euphémisme pour foutre. Comme ce dernier, le verbe a pris la valeur large de « faire » dans ne rien fiche. Par ailleurs, se ficher de qqn ou de qqch. c'est « s'en moquer » (1691) — d'où je m'en fiche « ça m'est égal » (1808) et se contreficher de (1839) — toujours remplaçable par foutre. C'est aussi le cas pour je t'en fiche ! (1777), expression d'une opposition.
❏  FICHE n. f., déverbal de ficher, a d'abord désigné une pointe, une épine (v. 1190), un pic de fer pour planter la vigne (1413), d'où aujourd'hui une tige destinée à être enfoncée (1636), aussi en technique (1832, fiche de piano ; XXe s., fiche de courant). Fiche désigne aussi un jeton utilisé comme marque dans certains jeux (1675) — de là fiche de consolation (1786). ◆  Le mot s'est dit pour « étiquette » (1865), d'où « feuille cartonnée qui porte des renseignements » en vue d'un classement. On a parlé en mécanographie de fiches perforées.
■  De ce dernier sens viennent 2 FICHER v. tr. (1934) « mettre sur une fiche classée » et par extension ficher une personne ; d'où FICHAGE n. m. ◆  FICHIER n. m. (1922), qui a des emplois abstraits (liste de noms, de références, parfois informatisées), et FICHISTE n. désignant (mil. XXe s.) une personne qui gère un fichier. ◆  Fiche a produit par préfixation MICROFICHE n. f. (1953), « photographie d'un document en format très réduit », appelée couramment microfilm (→ film).
De fiche, « pointe », dérive le diminutif FICHET n. m. qui a désigné un arbre issu d'une bouture (1611), un morceau de papier en forme de pointe pour cacheter une lettre (1680) et une petite fiche mise dans les trous, au jeu du tric-trac, pour marquer les coups gagnés (1740) ; c'est aussi un terme technique de tissage (1832).
1 FICHU, UE adj. (1611, du participe passé) signifie « détestable » et s'applique, précédé de bien / mal, à ce qui est dans tel ou tel état (1640), d'où être mal fichu « n'être pas bien fait » et « être un peu malade » (1679). Il s'emploie comme intensif (v. 1770, fichu menteur) et fichu de... (suivi de l'infinitif) a le sens de « capable de » (1872). ◆  FICHAISE n. f. euphémisme pour foutaise (1756) semble archaïque.
■  2 FICHU n. m. vient (1669) du participe passé fichu au sens de « mis à la hâte » ou, selon P. Guiraud, de fiche « pointe », le fichu étant une pièce d'étoffe en pointe.
FICHTRE interj. est issu (1808) d'un croisement des verbes fiche et foutre*. Le mot, familier et un peu vieilli, exprime l'étonnement, la contrariété, etc. et a fourni FICHTREMENT adv. « extrêmement » (1881, L. Michel).
❏ voir AFFICHER, COLIFICHET, FOUCHTRA.
FICTION n. f. est un emprunt (1223) au latin impérial fictio « action de façonner, création » et par figure « action de feindre et son résultat », terme juridique en bas latin et « tromperie » en latin médiéval ; fictio dérive de fictum, supin de fingere « inventer » (→ feindre).
❏  Fiction reprend d'abord le sens de « tromperie », bien vivant au XVIIe s., aujourd'hui sorti d'usage. Il désigne parallèlement (XIIIe s.) un fait imaginé, opposé à réalité — par extension le domaine de l'imaginaire (XVIIIe s.) — et s'emploie en droit pour nommer un fait qui résulte d'une convention (1690 ; fiction de droit). ◆  Le mot est entré au XXe s. comme second élément dans plusieurs composés qui désignent des genres littéraires ou cinématographiques, fondés sur l'imagination prospective ; par exemple SCIENCE-FICTION n. f. (→ science) ou POLITIQUE-FICTION n. f. (1965).
❏  Le dérivé FICTIONNEL, ELLE adj., terme didactique, est récent (vers 1967) pour « relatif à une fiction ».
FICTIF, IVE adj., attesté isolément au XVe s. au sens de « trompeur », et repris en 1609, est dérivé du radical de fictus, participe passé de fingere. Il s'applique à ce qui est créé par l'imagination (1734), par extension à ce qui n'existe qu'en apparence (fin XIXe s.). Il s'utilise aussi dans le domaine financier avec la valeur de « conventionnel » (1731, monnaie fictive).
■  Il a produit FICTIVEMENT adv. (vers 1460).
FIDÉICOMMIS n. m. est emprunté (XIIIe s.) au latin impérial fideicommissum, participe passé substantivé de fideicommittere, proprement « remettre à la bonne foi de (qqn) » ; cette locution verbale est formée de fidei, génitif de fides (→ foi) et de committere (→ commettre).
❏  Ce terme juridique désigne comme en latin une disposition par laquelle une personne transmet à une autre un bien pour qu'elle le remette à un tiers ; il s'emploie aussi pour le bien transmis.
❏  FIDÉICOMMISSAIRE adj. et n. m. est emprunté (XIIIe s.) au dérivé bas latin fideicommissarius. ◆  Le mot a vieilli pour désigner (1690) une personne à qui un bien est remis en exécution d'un fidéicommis.
Par ailleurs, FIDÉISME n. m. est un dérivé savant (déb. XIXe s.) du latin fides, au génitif fidei (→ foi). ◆  Il désigne dans la théologie catholique la doctrine selon laquelle la vérité ne peut être fondée que sur la révélation et sur la foi.
■  Il a produit FIDÉISTE adj. et n. (1810).
❏ voir FIDÈLE.
L FIDÈLE adj. et n. est une réfection savante (1533) de fidel (vers 980), fedel, fedeil (1080), formes issues du latin classique fidelis « sûr, loyal », « solide » et n. m. « ami intime », puis en latin médiéval « digne de foi », « croyant » (→ féal) ; fidelis dérive de fides « foi » (→ foi).
❏  Le nom désigne une personne unie à une Église par la foi, spécialement une personne qui professe la religion considérée comme vraie. Plus largement, l'adjectif s'applique à ce qui traduit le loyauté (1080, adj. et n.) et qualifie une personne loyale, sincère (1119) ; il se dit de qqn dont les sentiments, notamment amoureux, ne changent pas (1651), qui n'altère pas la vérité (1670) et à l'époque classique d'un serviteur honnête (1673) ; de là vient être fidèle à qqch. (1690), à une promesse (1848), à ses habitudes. ◆  De l'idée de loyauté, on passe à celle d'exactitude (1584), d'où à l'époque classique les emplois pour « authentique » (1661) et « qui retient exactement » (1690, mémoire fidèle). Fidèle se dit aussi (déb. XXe s.) d'un instrument de mesure dont les résultats ne sont pas altérés.
❏  FIDÉLITÉ n. f. a repris (XIIIe s.) le dérivé latin classique fidelitas qui avait abouti en ancien français à feelted (vers 1155), feulte, feute. ◆  Le mot a suivi l'évolution sémantique de fidèle : « qualité d'une personne fidèle » (vers 1155), « constance dans les affections » (1670), « honnêteté » (1691), sorti d'usage aujourd'hui, et par ailleurs « justesse, vérité » (1690) et « exactitude », en parlant d'un instrument de mesure (déb. XXe s.), d'où haute fidélité (1934), calque de l'anglais high fidelity, abrégé en hi-fi (1956).
INFIDÈLE adj. et n. conserve les sens du composé latin classique infidelis « qui manque à sa parole » (1488, vieilli aujourd'hui) et « inconstant » (XVIIe s.). Il a aussi l'acception du latin ecclésiastique « infidèle à la loi de Dieu » (v. 1330) — les infidèles, au moyen âge, sont surtout les Musulmans. Il s'applique aussi, dans l'usage littéraire, à ce qui manque à la vérité (1651). ◆  L'emploi galant du nom, pour « femme inconstante », a donné lieu à une métaphore, les belles infidèles, appliquée aux traductions élégantes et très libres. Cette expression, enregistrée par Littré, vient de Ménage (la belle infidèle, à propos de la trad. de Lucien par Perrot d'Ablancourt, av. 1693).
■  INFIDÉLITÉ n. f. (v. 1160, plur.), emprunt au latin infidelitas, a suivi l'évolution sémantique d'infidèle.
FIDÈLEMENT adv. a remplacé (1531) la forme plus populaire fedeillement (déb. XIIe s.) et signifie aussi « avec exactitude » (depuis le XVIe siècle : 1547).
■  INFIDÈLEMENT adv. est attesté vers 1460.
FIDÉLISER v. tr. « rendre fidèle (un client) », terme de commerce récent (vers 1970), a fourni FIDÉLISATION n. f. (1974).
❏ voir FÉAL
FIDJIEN, ENNE adj. et n., est dérivé du nom des îles Fidji, noté fiji d'après la langue des îles Tonga, où les explorateurs anglais prirent leurs informations. Ces îles, dans l'archipel polynésien lui-même, se nomment Viti. Les Fidji furent colonisées par James Cook en 1773 ; elles avaient été explorées par le hollandais Tasman en 1642.
FIDUCIAIRE adj. est emprunté (1593) au latin classique fiduciarius « confié (comme un dépôt) », « provisoire », d'où l'emploi juridique en bas latin ; le mot est dérivé de fiducia « confiance » et, en droit, de fidus « à quoi ou à qui on peut se fier », lui-même de fidere (→ 1 fier).
❏  Le mot s'applique à ce qui concerne la fiducie (Cf. ci-dessous), aujourd'hui dans héritier fiduciaire (1596) et est employé en économie (1865, monnaie fiduciaire) pour parler de valeurs fondées sur la confiance que l'on accorde à celui qui les émet.
❏  FIDUCIE n. f., emprunté (XVIe s.) au sens du latin fiducia « confiance », a été repris au XVIIIe s. pour désigner un contrat par lequel l'acquéreur apparent d'un bien s'engage à le restituer dans certaines conditions (1752). Ce mot didactique a été repris en philosophie par Valéry.
G FIEF n. m. est une réfection graphique (XIIIe s. ; XIIe s., fieffé) des formes fiet, feu (1080), fié (v. 1131). Ce mot très important dans l'organisation sociale du moyen âge est d'origine discutée. Pour Bloch et Wartburg, il viendrait d'un francique °fehu « bétail » (Cf. allemand Vieh « bétail ») qui aurait évolué vers le sens de « bien, possession » ; désignant un bénéfice héréditaire, feudum, feodum (1010 ; VIIIe s., feus, feum) succède à beneficium ; l'évolution comparable du latin pecunia, de pecus « bétail », qui passe de « bétail, cheptel » à « argent » est contestée. P. Guiraud relève l'alternance en ancien français des formes en -d- (fiet, fied, avec pour dérivés feude, féodal) et en -v- (fieu, fief, et les dérivés fiever, afevar en ancien provençal), qui suggère un -d- étymologique, le passage de -d- à -f- ou à -v- étant régulier dans d'autres mots. Fief aurait alors pour origine foedus « contrat, convention », « lien ». L'hypothèse est séduisante pour le sens, puisque le fief est un domaine reçu par un vassal qui s'engage par un pacte auprès de son suzerain, mais elle pose des difficultés pour l'évolution phonétique, que P. Guiraud lève en proposant un croisement de foedus avec le mot francique.
❏  Le dérivé FIEFFER v. tr. a signifié « pourvoir (qqn) d'un fief », « donner (qqch.) en fief » (v. 1138) ; il subsiste régionalement (1336) en Normandie au sens élargi de « vendre ou acquérir contre une rente ».
■  FIEFFÉ, ÉE adj. (v. 1140, feffed) s'est appliqué à celui qui est pourvu d'un fief. ◆  Il est employé très tôt au figuré (1245) pour renforcer l'idée donnée par le substantif, le fief conférant un droit et à son possesseur une grande force ; en retenant l'idée de degré élevé, fieffé signifie (1546, Rabelais) « qui a au plus haut degré (un défaut) ».
❏ voir FÉODAL et ses dérivés ; FEUDATAIRE.
L FIEL n. m. est l'aboutissement (v. 1155), par la forme fel (fin Xe s.), du latin fel « bile, fiel » et par figure « amertume accompagnée de mauvaise humeur ». Le mot est peut-être lié à un groupe de termes indoeuropéens indiquant une couleur jaune.
❏  Le mot français reprend le sens propre du latin, restreint aujourd'hui aux animaux de boucherie. L'emploi figuré (v. 1155) pour « amertume » est littéraire, ainsi que l'opposition rhétorique du fiel et du miel.
❏  FIELLEUX, EUSE adj., d'abord terme de médecine, ne s'emploie plus maintenant qu'au figuré (1552).
Le composé rare ENFIELLER v. tr. (v. 1220) ne s'emploie qu'au figuré.