L
FLAIRER v. tr., réfection (XIIIe s.) de flairier (fin XIIe s.), est issu d'un latin populaire *flagrare qui altère par dissimilation le classique fragrare « exhaler une odeur agréable » (Cf. fragrance) et au contraire « puer ».
❏
Flairer a eu le double sens du latin (fin XIIe s.) et signifie aussi « découvrir par l'odeur » (1200), d'où « sentir pour découvrir qqch. » (1636), notamment en parlant des chiens de chasse. Au figuré (1538) il équivaut à « pressentir ».
❏
Le déverbal
FLAIR n. m., d'abord « odeur » (v. 1175) et désignant l'odorat (v. 1265, d'un homme), ne s'emploie plus qu'à propos du chien (1555) et généralement des animaux. Figurément, il se dit de l'aptitude instinctive à deviner (
XIXe s.,
avoir du flair ; Cf. avoir du nez).
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FLAIREUR, EUSE n. et adj. s'emploie (1539 ;
adj. v. 1900) au propre et au figuré.
FLAMAND, ANDE adj. et n. est la réfection suffixale de flameng (1080), du germanique flameng, adjectif ethnique correspondant aux Flandres.
❏
Le mot qualifie et désigne les personnes et les choses des Flandres, aujourd'hui néerlandaises, belges ou françaises, notamment pour qualifier une école de peinture, l'art flamand. Les Flamands n. m. pl., s'applique aux peintres flamands.
◆
Le flamand n. m. désigne (1842) l'ensemble des dialectes néerlandais du Sud parlés en Belgique.
❏ voir
FLAMINGANT.
FLAMANT n. m. est emprunté d'abord comme adjectif (1542, oranges flammans, Rabelais) au provençal flamenc, dérivé de flamma « flamme » (→ flamme) à cause de la couleur du plumage. Le mot correspond au grec phoinikopteros « aux ailes d'un rouge de pourpre » (→ phénix).
❏
Le nom désigne un grand échassier au plumage en général rose vif (flamant rose).
L
FLAMBER v. est dérivé (v. 1165) de flambe « feu clair » (1080 ; jusqu'au XVIIe s.), forme dissimilée de flamble « flamme », issu du latin flammula, diminutif de flamma « flamme* ». Il a remplacé l'ancien verbe flammer (XIIIe s.) qui venait du latin flammare.
❏
Flamber en emploi intransitif a eu (v. 1165) le sens de « briller » (en parlant d'un métal).
◆
De l'acception concrète de « brûler » (
XIIIe s.) vient celle de « produire une vive lumière » (1552) et, au figuré, « être animé d'une vive ardeur » (v. 1570), plus tard et sorti d'usage « attirer l'attention sur soi par son éclat » (1843).
◆
Par ailleurs, employé transitivement
flamber signifie (1393) « passer (qqch.) à la flamme », d'où (1680) « arroser (un mets) d'un alcool que l'on brûle », emploi courant au participe passé (
crêpes flambées, omelette flambée, etc.).
Tarte flambée est l'adaptation de l'alsacien
flammekueche*.
Par figure, le verbe a signifié « ruiner (qqn) au jeu » (1676) puis, sans complément, « dépenser beaucoup » (1865, intr.). Il reste aujourd'hui dans l'argot du jeu pour « jouer gros jeu » (1878, intr.). Être flambé « ruiné, perdu » s'est employé plus longtemps que l'adjectif. En ces sens, la métaphore n'est pas seule en cause, le verbe se rattache à un emploi de flambe n. m., forme abrégée de flambeau « jeu d'argent » (1845) : on plaçait autrefois les enjeux auprès d'un flambeau, en pleine lumière (Cf. l'ancienne expression mettre une somme au flambeau, 1829).
❏
FLAMBÉE n. f., d'abord « embrasement » (fin
XIIe s.), désigne un feu vif de peu de durée (1320) et, par figure, l'explosion d'un sentiment violent (1848) ou une brusque hausse des prix (
XXe s.).
◈
FLAMBANT, ANTE adj. s'applique à ce qui a l'éclat du feu (v. 1170) et au propre (
XVIe s.) à ce qui flambe ; l'adjectif s'employait seul au figuré (1837) au sens de « superbe », valeur qui subsiste dans
flambant neuf « tout neuf » (1808).
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Le verbe a aussi fourni
FLAMBAGE n. m. « action de flamber » (1771),
FLAMBEMENT n. m. rare, aussi terme technique (1922).
◆
FLAMBEUR, EUSE n. « joueur qui joue gros jeu » (1885) est d'abord argotique puis familier.
◈
FLAMBE n. f. « flamme » a été repris pour désigner une variété d'iris en forme de flamme (1314) et une épée à lame ondulée.
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FLAMBOYER v. tr. est une réfection (XIIe s., flamboier) de flambeier « étinceler » (1080), dérivé ancien de flambe « flamme » ; il signifie aussi (1690) « jeter des flammes » et, par extension, « une lumière éclatante ».
■
1 FLAMBOYANT, ANTE adj. et n. m., resuffixation de flambeant (XIIe s.), a des sens parallèles à ceux du verbe ; il s'utilise aussi en architecture (1830 ; mil. XIXe s., n. m.) pour qualifier le style gothique du XVe s., à cause de la forme ondulée de certains ornements.
■
2 FLAMBOYANT n. m. (1895) est le nom d'un arbre tropical à fleurs rouge vif.
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FLAMBOIEMENT n. m. « éclat de ce qui flamboie » (XVe s., flamboyement) est repris au XIXe s. (1839) pour « couleur, aspect de ce qui flamboie ».
◈
FLAMBARD n. m. (
XVIIIe s.) ou
flambart (1285) désignait, comme l'ancien dérivé
flambat, la graisse qui provient de la cuisson des viandes, et est le nom donné (1690) au charbon à demi-consumé.
◆
Par figure, il a signifié « gai luron » (1837), encore dans la locution
faire le flambard « le fanfaron », et comme adjectif, « qui a belle allure » (1897) ou « prétentieux ».
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FLAMBEAU n. m., autre dérivé de
flambe avec le suffixe
-eau (1393), désignait une grosse torche de cire, d'où au figuré
se passer, se transmettre le flambeau, par allusion à la course des flambeaux dans la Grèce antique ; par métonymie (fin
XVIe s.) il se dit d'un candélabre.
◆
Au figuré et littéraire, le mot s'applique (1690) à ce qui éclaire intellectuellement
(Cf. lumière) ; il s'emploie aussi par métaphore (mil.
XVIe s.) dans des locutions sorties d'usage ou littéraires :
le flambeau de la guerre (1594), de la victoire, de la liberté.
❏ voir
FLAMBERGE, FLAMME.
FLAMBERGE n. f. est une altération (1581), par attraction de flambe « flamme » (→ flamber), de Floberge (v. 1180), nom de l'épée d'un héros de chansons de geste, Renaud de Montauban ; le mot reprend le germanique °froberga, attesté comme nom féminin.
❏
Flamberge a désigné jusqu'au XVIIIe s. une longue épée à lame fine et s'utilise encore dans la locution mettre flamberge au vent (1629) « tirer l'épée » et, au figuré, « partir en guerre » (1673).
FLAMENCO n. m. et adj. est un emprunt à l'espagnol flamenco adjectif signifiant autrefois « originaire des Flandres, flamand » (XVIe s.), emprunté au néerlandais flaming et attesté depuis 1870 pour désigner les Gitans d'Espagne qui étaient venus des Flandres.
❏
Le mot a d'abord désigné en français la langue des Gitans (1890) et les Gitans eux-mêmes (1899) ; c'est aujourd'hui le nom d'un genre musical andalou qui associe le chant dit cante jondo « chant profond » et la danse (1838, adj. ; 1927, n. m.) ; dans le contexte de cette musique, flamenco peut s'appliquer à des personnes (1926), à la guitare.
FLAMICHE ou FLAMMICHE n. f. (1565), attesté en moyen français sous la forme flamique, appartient à la fmaille de flamme, comme d'autres termes de pâtisserie.
❏
Ce mot régional du nord de la France désigne une tourte aux poireaux.
FLAMINGANT, ANTE adj. et n. est dérivé (1432, flamengans) de flameng, forme ancienne de flamand*, du néerlandais vlamm. Le verbe picard flaminguer « parler flamand » n'est relevé qu'à l'époque moderne.
❏
L'adjectif se dit d'une personne qui parle flamand. Il a pris au XVIIIe s. une valeur particulière, s'appliquant (1721) à une personne qui, défendant la culture flamande, s'oppose à l'influence de la France et au français en Belgique ; de là parti flamingant (1901) et l'emploi comme nom (1902).
❏
Le dérivé FLAMINGANTISME n. m. désigne (1902) la doctrine des flamingants, le nationalisme flamand.
❏ voir
FLAMENCO.
L
1 FLAMME n. f. vient (fin Xe s.) du latin flamma « flamme, feu » au propre et au figuré, formation expressive issue de °flags-ma, qui se rattache à une racine indoeuropéenne °bhleg- « briller », comme fulgur (→ foudre), flagrare (→ flagrant).
❏
Flamme, par extension du sens propre « partie visible du feu » (fin
Xe s.), s'emploie au pluriel pour « incendie » (1617) et spécialement « supplice du feu » (1690), par exemple dans
périr par les flammes « sur le bûcher ».
◆
Utilisé par métaphore pour « passion » en ancien français (v. 1176), le mot a le sens de « vive ardeur, enthousiasme » (1580), en particulier dans
être tout feu tout flamme, et à l'époque classique de « passion amoureuse » (déb.
XVIIe s.). Il se dit également d'un éclat brillant (av. 1648).
■
Parallèlement flamme prend des valeurs analogiques d'après la représentation ondoyante des flammes. C'est le nom d'un étendard de forme allongée (v. 1210), aujourd'hui encore en marine, d'un ornement long et ondé (1690), d'une sorte d'iris (1872 ; Cf. flambe → flamber) et de la marque postale allongée apposée à côté du cachet sur une lettre (XXe s.). 2 Flamme (voir ci-dessous) s'est rattaché à ce sémantisme.
❏
Le mot a fourni quelques dérivés techniques ou archaïques :
FLAMMETTE n. f., autrefois « petite flamme » (1372) ;
FLAMMEROLE n. f., sorti d'usage pour « feu follet » (
XVe s.), aujourd'hui « banderole, petite flamme » en marine (1872) ;
FLAMMÉ, ÉE adj. « en forme de flamme » (1780).
■
FLAMICHE n. f. (1568) mot régional du nord de la France (flamique, XVe s.) désigne aujourd'hui une tourte aux poireaux (en français régional flamique aux porions).
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Le composé
LANCE-FLAMMES n. m. inv. (1916 ; de
lancer) désigne un engin de combat projetant des liquides enflammés.
❏ voir
ENFLAMMER, FLAMANT, FLAMBER, 2 FLAMME, FLAMMÈCHE.
L
2 FLAMME n. f. est la réfection, d'après 1 flamme (déb. XIVe s., flame), de flemie (XIe s.), flieme (v. 1200), issu d'un latin populaire °fletomus, altération du bas latin flebotomus, phlebotomus « lancette de vétérinaire » (fin IVe s.) ; le latin reprend le grec phlebotomos, composé de phleps, phlebos « vaisseau sanguin » et de temnein « couper », qui se rattache à une racine indoeuropéenne °tem- « couper » (→ -tomie).
❏
Le mot conserve le sens de l'étymon, « lancette » ; la confusion avec 1 flamme s'explique par les emplois figurés.
?
FLAMMÈCHE n. f., réfection (v. 1280) de flammesche (XIIe s. au XVIe s.), représenterait un croisement entre le francique °falawiska (reconstruit d'après l'ancien haut allemand falawisca « cendre chaude », le moyen allemand valwische « flammèche ») et le latin flamma (→ 1 flamme). On trouve aussi en ancien français les formes falemesche, faumes (déb. XIIIe s.), et les formes dialectales fallevache, falivoche au XVIe s. (Cf. aussi l'italien archaïque falaveska). Pour P. Guiraud, si ces formes dialectales sont peut-être issues du germanique, le mot flammesche « parcelle enflammée issue d'un foyer » et sa variante normanno-picarde falemesche (XIIIe s. et XIVe s.) seraient des composés de flamma et du moyen français esche « amadou », acception dérivée de esche* « amorce pour le feu » (du latin esca « nourriture » puis « amorce, appât »).
FLAMMEKUECHE n. f. (parfois n. m.) est emprunté (1894 en Alsace) à un mot alsacien, de kueche « tarte » ; il désigne une sorte de tarte faite de pâte à pain, d'une garniture comprenant fromage blanc, oignons, lardons, cuite au four à bois. Son nom français est tarte flambée.
G
1 FLAN n. m. est l'aboutissement (fin XIIIe s.) de flaon (v. 1180), lui-même de fladon (fin XIe s.), issu d'un francique °flado restitué d'après l'ancien haut allemand flado « galette, crêpe » (Cf. allemand Fladen).
❏
Le mot a d'abord (fin XIe s.) le sens technique de « disque destiné à recevoir une empreinte par pression », d'où son emploi tardif en typographie (1872).
◆
Il est utilisé comme terme de cuisine, désignant une crème que l'on fait prendre au four dans un moule (XIIIe s. ; 1180, flaon), comme le bas latin flado (VIe s.), emprunt au germanique. L'expression familière en être (en rester) comme deux ronds de flan (c'est-à-dire comme deux « sous ») « être ébahi » (1892) vient peut-être de ce sens mais n'est pas expliquée, sinon par le redoublement sémantique de l'idée de « sans valeur » (deux sous, et du flan, voir 2 flan, ci-dessous).
◆
Quant à en faire un flan, tout un flan « toute une histoire » (2002, Bernet et Rézeau), elle s'explique comme une variante parmi d'autres de en faire (tout) un plat, un fromage.
?
2 FLAN n. m. est un mot d'argot ancien dont l'origine est inconnue, et qui n'a qu'un rapport incertain avec 1 flan. Le sémantisme de flanc, flanquer pourrait être invoqué.
❏
Les premiers emplois connus, chez Vidocq (1828), au bagne (1830) sont dans
à la flan, avec l'idée de « spontané, sans tromperie » à propos d'une activité délictueuse ; de même,
du flan et
coup de flan (au milieu du
XIXe siècle) s'emploient à propos d'un vol non préparé, non prémédité et aussi pour une parole sincère. Ces connotations positives cèdent la place, après 1850, à l'idée d'une action accomplie sans précaution, à l'aventure, et (années 1890) au hasard, au petit bonheur (
au flan, encore chez Simonin et Le Breton, dans ce sens). Après 1860, la locution
à la flan, toujours vivante, commence à signifier « sans qualité réelle » — valeur proche de celle du plus récent
bidon.
■
Enfin, en être, en rester comme deux ronds de flan (déjà chez Courteline, 1892) semble accumuler les idées de « peu de valeur » (deux ronds « deux sous ») et de manière redondante, du flan, même si l'expression, toujours connue, fait penser au mot 1 flan.
G +
FLANC n. m. a probablement été refait (1080) sur l'ancien français flanche (XIe s.), issu d'un francique °hlanka « partie latérale du corps », sens analogue à celui de côte, côté et attesté par l'ancien haut allemand lancha, le moyen néerlandais lanke.
❏
Le mot français a gardé ce sens, employé dans flanc à flanc loc. adv. (1558) et diverses locutions figurées comme se battre les flancs (1764), familier, être sur le flanc (1865) « épuisé ». Par extension (fin XIIe s.) il a pris celui de « partie du corps où la vie semble logée » car les organes vitaux (cœur, foie) sont latéraux, cependant que les flancs de la femme désignent (1273) l'utérus (comme, par une autre métonymie, le sein).
◆
Par analogie, flanc désigne la partie latérale de qqch. (fin XIIIe s., flanc d'une montagne). Une valeur spéciale (1559) concerne le côté droit ou gauche d'une troupe, par opposition au centre (Cf. aile), d'où la locution prêter le flanc à... (1740), au propre et au figuré.
❏
Le mot a fourni plusieurs dérivés et composés, soit de
flanc, soit de la forme ancienne
flanche.
■
Le diminutif FLANCHET n. m. (1376, « flanc ») désigne un morceau du bœuf ou du veau (1393) dans la surlonge.
◈
On doit distinguer deux verbes transitifs
FLANQUER ; le premier est attesté depuis le
XVIe s. (1555, Ronsard) au sens général de « garnir les flancs, les côtés » ; il est utilisé dans le domaine militaire (1564) et architectural (1568) et signifie par extension « se trouver près de qqch. ».
■
Le second FLANQUER (1596, « attaquer de flanc ») est probablement une réfection de l'ancien verbe flaquer (v. 1560, « lancer qqch. brusquement » ; → flac) sous l'influence de flanc au sens militaire.
◆
D'usage familier, il signifie (1680) « appliquer (un coup) brutalement ou brusquement » et par extension « jeter, lancer rudement » (1808 ; av. 1850, flanquer qqn à la porte) et « donner » (un coup, la frousse, etc.), dans le même type d'emplois que ficher et foutre. Le pronominal réfléchi est attesté depuis 1690 (se flanquer par terre).
◈
En composition
flanc a servi à former
BAT-FLANC n. m. inv. (1881,
bas-flanc, plus tôt en Anjou ; de
battre) désignant la cloison qui sépare les chevaux dans une écurie puis un lit de planches.
■
Un autre composé est EFFLANQUÉ, ÉE adj. (1573, esflanqué ; 1390, efflanchée « maigre », c'est-à-dire « dont les flancs sont creusés ») ; la rage efflanchée (1390) est la rage qui épuise, fait maigrir l'animal.
◈
Enfin
TIRE(-)AU(-)FLANC n. m. inv. (1887) vient de l'expression
tirer au flanc « tirer (s'en aller) sur le côté », c'est-à-dire « se dérober » (comme
tirer au cul « en arrière ») ; d'abord utilisé dans l'armée pour parler d'un soldat qui cherche à échapper aux corvées, le mot a le sens général de « paresseux ».
❏ voir
FLANCHER.
?
FLANCHER v. intr. est d'origine incertaine (1835). Il pourrait venir, par changement de conjugaison, de l'ancien français flenchir « faiblir » (XIIIe s.) ; ce verbe était issu du francique °hlankjan « plier, fléchir » devenu °hlenkjan (Cf. moyen haut allemand lenken), mais l'écart chronologique fait difficulté et les sens argotiques antérieurs à 1850 semblent sans rapport. On a supposé aussi que flancher était une altération de flacher « mollir », construit sur flache (→ flaque). P. Guiraud suggère que flancher est un dérivé de flanc ; du sens de « tomber sur le flanc », on passerait à celui de « se détourner du combat », enfin à « céder » : évolution satisfaisante pour le sens (Cf. tirer au flanc) mais hypothétique.
❏
Le verbe a signifié en argot « jouer » (1835) et « plaisanter » (1846), peut-être d'une autre origine, et s'emploie pour « céder, faiblir » (1862). Il est devenu courant et à peine familier.
❏
Le dérivé péjoratif FLANCHARD, ARDE adj. (1880, Verlaine) semble avoir précédé FLANCHEUR, EUSE adj. (1943).
FLANDRIN, INE adj. et n. dérive (2e moitié du XVe s.) de Flandre, nom géographique.
❏
Le mot désigne (XVe s., adj.), presque toujours dans grand flandrin (1640), une personne élancée et molle, qualification injurieuse venant de la réputation des valets flamands, souvent de grande taille, à comparer avec celle des Picards. L'adjectif a signifié au XVIe s. (av. 1525) « de Flandre » (→ flamand) sans valeur péjorative.
FLANELLE n. f. est emprunté (v. 1650) à l'anglais flannel attesté depuis 1503 pour désigner un tissu de laine. Le mot anglais représente le moyen anglais flanen, issu du gallois gwlanen « vêtement de laine », dérivé de gwlan « laine », mot rattaché à une racine indoeuropéenne °wel (→ laine), qui a donné wool en anglais.
❏
Le mot fait partie d'une série de noms de tissus empruntés à l'anglais, ce qui s'explique par l'importance de l'industrie textile en Angleterre. Flanelle, employé dans des syntagmes usuels (gilet, ceinture de flanelle), est devenu par figure le symbole d'une vie douillette (v. 1850).
◆
Par une métaphore populaire et érotique, faire flanelle s'est dit pour « avoir une défaillance sexuelle » et, par jeu avec flâner, pour « faire le badaud » (Bruant).
❏
Un dérivé FLANELLETTE n. f. désigne en français québécois une étoffe de coton à envers pelucheux.
FLÂNER v. intr., attesté tardivement (1808) en français général, est un verbe d'origine dialectale (en Normandie, flanner « paresser », 1638) que l'on a rattaché à l'ancien scandinave flana « courir çà et là » (Cf. norvégien flana « se promener »).
❏
Flâner signifie « se promener sans hâte » et « rester à ne rien faire ».
❏
Il a servi à former plusieurs dérivés.
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FLÂNEUR, EUSE n. « personne qui flâne », attesté isolément au XVIe s. (1585), a été repris (1803) puis utilisé comme adjectif (1829).
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FLÂNERIE n. f. (1826) est d'abord dialectal (1622, en Normandie).
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Le déverbal FLÂNE n. f. (1866) est assez rare, comme les dérivés FLÂNOCHER v. intr. (1862), précédé par FLÂNOTER v. intr. (1839), archaïque.
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En français du Canada, le dérivé FLÂNAGE n. m. ne s'applique pas seulement au fait de flâner, mais de rester sur la voie publique et les lieux publics sans raison précise.
FLAPI, IE adj. est peut-être dérivé (1890) d'un verbe franco-provençal flapir « amollir, abattre » (XVe s. ; Cf. flappye « abattue », 1486), d'une racine flap- « flétri, mou » : (l'adjectif flap est attesté dans les parlers de la Suisse romande). Cette racine est formée à partir d'un latin populaire °falappa, altération du latin médiéval faluppa « brin de paille » (Xe s.) [→ envelopper].
❏
Flapi qualifie familièrement une personne très fatiguée et s'emploie surtout comme attribut.