2 FLEURER v. tr. dérive (XIVe s.) de l'ancien français fleur « odeur » (mil. XIIIe s. ; v. 1175, flaör), issu d'un latin populaire °flator, altération, peut-être sous l'influence de foetor « mauvaise odeur », du latin classique flatus « souffle, vent », dérivé de flare « souffler » (→ enfler).
❏
Le verbe, d'emploi littéraire, signifie « répandre une odeur agréable » (fleurer bon) et, rare, « sentir (ce qui a une odeur agréable) », valeurs probablement influencées par fleur, étymon populaire (« sentir bon, comme une fleur »). Fleurer s'est employé au figuré comme sentir, pour « évoquer l'idée de » (1891), emploi littéraire et rare.
FLEUVE n. m. est une réfection (
XVIe s.) de
flueve, fluive (v. 1130), emprunté au latin
fluvius « eau courante, rivière », de
fluere « couler ».
Fluere a pour correspondants dans d'autres langues indoeuropéennes (sanskrit, grec) des mots qui se rattachent à une base
°sreu- « couler » ; il pourrait résulter d'un croisement entre cette base et la racine
°bhleu- qui indique l'émission d'un liquide.
■
L'ancien français emploie aussi les variantes évoluées phonétiquement fluie (v. 1160), flue (v. 1170).
❏
Fleuve s'emploie couramment pour désigner un cours d'eau important ; cependant, la terminologie géographique lui donne une autre valeur, opposée à
rivière par l'écoulement direct dans la mer, indépendamment de l'importance
(fleuve côtier). Dans la mythologie grecque,
Fleuve est le nom (1690) de la divinité du fleuve, symbole de fécondité et de puissance et, par extension, de la figure allégorique qui la représente.
◆
L'image du
long fleuve tranquille a été banalisée au figuré dans les années 1980, surtout avec le succès du film
La vie est un long fleuve tranquille, de É. Chatiliez (1988). L'expression s'emploie surtout au négatif.
■
Par figure, fleuve se dit de ce qui coule en abondance (1640, par exemple dans un fleuve de larmes) ; de là vient son emploi récent en composition pour désigner un récit très long : roman-fleuve (1930) et, sur ce modèle, discours-fleuve, débat-fleuve, etc.
◆
Le mot désigne aussi ce qui s'écoule régulièrement, concrètement (1872) un fleuve de boue, de lave et abstraitement (1680 ; par exemple dans le fleuve de la vie).
❏
FLUVIAL, ALE, AUX adj. correspondant à
fleuve, a été emprunté (1314, en médecine) au dérivé du latin
fluvialis « de fleuve » ; l'ancienne langue avait aussi
fluel (1268), dérivé de
flue.
■
FLUVIATILE adj. (1559) est un emprunt au dérivé latin classique fluviatilis « du fleuve ».
■
L'élément FLUVIO-, créé à partir de fluvius, entre dans la composition de termes didactiques comme FLUVIOMÈTRE n. m. (1865), FLUVIOGLACIAIRE adj. (1886), FLUVIOMARIN, INE adj. (1886), qui témoignent du développement de la science géographique et en particulier de l'hydrographie à cette époque.
❏ voir
FLUCTUER, FLUER, FLUIDE, FLUOR, FLUX.
FLEXIBLE adj. est emprunté (1314) au latin flexibilis dont il reprend les sens et qui dérive de flexum, supin de flectere (→ fléchir).
❏
Flexible se dit de ce qui fléchit aisément, d'où au XXe s. transmission flexible (1930, n. m. un flexible) ; par analogie (1630), il s'emploie pour souple (une voix flexible).
◆
Au figuré, dans un contexte psychologique, il signifie (1509) « docile, souple » et, en parlant des phénomènes économiques (mil. XXe s.), « susceptible d'adaptation », valeur adoptée dans l'usage administratif (v. 1970, horaire flexible).
❏
FLEXIBILITÉ n. f. (1381 au figuré) a des sens parallèles à ceux de l'adjectif. Son emploi en économie s'applique à la souplesse d'application des règles sur les horaires, les salaires, l'emploi et correspond aux dogmes du libéralisme.
◈
INFLEXIBLE adj., emprunté au latin
inflexibilis (1314 ; de
in- négatif), s'emploie rarement au sens concret ; il signifie « que rien ne peut émouvoir » (déb.
XVIe s.) et « que rien ne peut abattre, ébranler » (1601,
volonté inflexible) ; comme l'adjectif,
INFLEXIBILITÉ n. f. (1611 ;
inflectibilité, 1314) s'emploie surtout au figuré (1718).
■
INFLEXIBLEMENT adv. est attesté au début du XVIe siècle.
◈
FLEXION n. f., emprunt (1411) au latin classique
flexio, nom d'action du verbe
flectere désigne le mouvement par lequel une chose ou une partie du corps fléchit. Le mot s'emploie aussi en linguistique (1804 ; auparavant on disait
inflexion) : ce sens, qui existait en bas latin, est attesté dès 1605 en anglais et concerne la modification d'un mot à l'aide d'éléments exprimant certains rapports grammaticaux
(Cf. désinence) ; de cet emploi dérive
FLEXIONNEL, ELLE adj. (1864 ;
flexionel, 1846) qui existe aussi en physiologie.
■
FLEXURE n. f., emprunt (1520) au latin flexura « action de courber » (de flexum) et à l'origine au sens de « repli », est un terme de géologie (1901) pour un mode de plissement, d'abord apparu en anglais et en allemand.
◈
FLEXUEUX, EUSE adj. reprend (1549) le latin
flexuosus « sinueux » (de
flexum), didactique comme
FLEXUOSITÉ n. f. (1541) emprunté au dérivé bas latin
flexuositas.
◈
RÉTROFLEXE adj. et n. f. est formé comme adjectif (1829), au sens actuel de
rétrofléchir (→ fléchir) ; c'est un dérivé didactique du latin
retroflexum, de
retroflectere « plier
(flectere) vers l'arrière ». En phonétique, il se dit d'un son vocal (voyelle ou consonne) articulé avec la pointe de la langue retournée vers l'arrière.
◈
RÉTROFLEXION n. f. (1845) désigne l'inclinaison vers l'arrière de la partie supérieure d'un organe.
FLIBUSTIER n. m. et adj. représente (1666 ; aussi flibutier) une adaptation de l'anglais flibutor (XVIe s.), lui-même emprunt au néerlandais vrijbuiter « pillard », littéralement « celui qui fait du butin librement » (Cf. ancien liégeois vribute, vributeur « voleur de grand chemin ») ; ce mot se compose de vrij « libre » et buiter « butin », d'origine germanique. L'anglais a eu aussi la forme frebetter, devenue free-booter — d'où en français la variante fribustier (1667) jusqu'au début du XVIIIe siècle.
❏
Introduit dans la région des Antilles, le mot désignait autrefois — et aujourd'hui en histoire — les pirates qui écumaient les côtes d'Amérique ; il est aussi adjectif (1722, barque flibustière) ; par extension, il s'est dit pour « brigand » (1756) et par atténuation a désigné un « homme malhonnête » (1828).
❏
FLIBUSTE n. f. désigne en histoire la piraterie des flibustiers (v. 1642,
fribuste) — on a dit aussi
FLIBUSTERIE n. f. (1836) —, par métonymie l'ensemble des flibustiers (1689). Au figuré, il équivaut à « escroquerie » (fin
XIXe s. ; 1841,
flibusterie), sens devenu archaïque. Le mot est rare, même en histoire, et littéraire
(Cf. Graal flibuste de R. Pinget).
■
FLIBUSTER v. (1701, intr.) ne s'emploie aujourd'hui qu'au sens familier et vieilli d'« escroquer » (1845, tr.).
?
FLIC n. m., d'origine obscure (1856), ne s'est répandu qu'au début du XXe s. ; dès 1828 on observe la forme flique « commissaire ». Il vient peut-être de l'argot allemand Flick « garçon » (dès 1510) ou de Fliege « mouche, mouchard » (Cf. le français mouche « policier »). L'existence de flic à dard (1836, fligue à dard) pour désigner un sergent armé appuie la seconde hypothèse. Pour P. Guiraud, flic serait le déverbal de flica « claquer », variante de flaquer « donner des coups de fouet », d'origine onomatopéique ou qui se rattacherait soit au latin fligere « battre » (sous la forme populaire °fligicare) soit au germanique flinke « frapper », avec la même image que dans cogne.
❏
Flic, d'abord « agent de police », se dit par extension de tout policier, la valeur péjorative et populaire initiale s'effaçant jusqu'à l'emploi du mot par les policiers professionnels eux-mêmes (Mémoires d'un flic). Par extension et péjorativement, le mot s'applique à toute personne susceptible de jouer un rôle de répression et de surveillance.
❏
Le mot a fourni la variante péjorative
FLICARD n. m. (1883) et
FLICAILLE n. f. (1939) « police » et le composé
FLICMAN.
■
C'est l'idée de surveillance (par la police ou non) qui est conservée dans les dérivés FLIQUER v. tr. (v. 1970 ; 1915, fliqué « arrêté par les gendarmes ») et FLICAGE n. m. (v. 1970), développement lié à l'attitude antirépressive du milieu étudiant français en 1968.
◈
Le verlan modifié de
flic, KEUF n. m. (att. par écrit en 1978) est répandu dans l'usage familier urbain.
FLINGUE n. m. représente une forme abrégée (1881) de flingot d'abord mot de l'argot militaire (1858, « fusil d'infanterie »). FLINGOT n. m. aujourd'hui vieilli, est emprunté à l'allemand dialectal (Bavière) Flinke, Flingge, variante de Flint « fusil », avec le suffixe populaire -ot ; flingue a pu être francisé directement à la suite de l'occupation de Paris en 1871.
❏
Le mot désigne couramment toute arme à feu portative (revolver, etc.).
❏
Le dérivé
FLINGUER v. tr. (1947) équivaut familièrement à « tirer sur qqn avec une arme à feu »,
se flinguer à « se suicider » ou à « se désespérer » ; d'où les emplois figurés et récents de
FLINGUÉ, ÉE adj. « déprimé, dégoûté » et aussi « sans argent, fauché ».
◈
Flinguer a pris des valeurs nouvelles, comme « attaquer, critiquer » et aussi « voler (quelque chose) ».
◈
PORTE-FLINGUE n. m., composé argotique, désigne d'abord un homme de main muni d'une arme à feu et au service d'un malfaiteur plus important. Au figuré, comme
porte-valises, c'est un mot dépréciatif pour « second couteau ».
◆
Le verbe
flinguer a, outre
FLINGAGE n. m., un dérivé plus courant
FLINGUEUR, EUSE, adj. et n. (v. 1950) appliqué à une personne qui se sert souvent d'armes à feu. Les
Tontons flingueurs, titre d'un film célèbre par ses dialogues (Michel Audiard) et ses acteurs, a été repris à propos de truands d'apparence respectable ou embourgeoisés, et au figuré, pour des personnes âgées très critiques.
1 FLIPPER n. m. est un emprunt (v. 1960) à l'anglo-américain flipper « nageoire », puis « main » en argot (XIXe s.), employé pour désigner dans un billard électrique le dispositif qui permet de renvoyer la bille. Il est dérivé de to flip « heurter, frapper ».
❏
Le français, qui disait billard électrique, emploie aussi flipper par métonymie pour l'appareil et le jeu (alors qu'on dit en anglo-américain pinball machine) ; il est souvent abrégé en flip (1975).
2 FLIPPER v. intr. est une francisation (v. 1970) de l'anglais to flip « agiter, faire bouger » qui a pris par extension en anglo-américain le sens de « devenir enthousiaste, excité » (v. 1950), d'abord dans to flip one's lid, one's whig « faire sauter son couvercle, sa perruque ».
❏
Le verbe a eu ce sens en français, en particulier en parlant des effets de la drogue, mais aujourd'hui il n'est guère utilisé qu'au sens à peu près opposé de « se sentir déprimé » (qui n'existe pas en anglais) ; le passage d'un sens à l'autre peut s'expliquer par la rupture de l'état d'excitation que provoque la drogue.
❏
Le participe présent
FLIPPANT, ANTE adj. (v. 1970) est d'usage courant dans la langue parlée, pour
déprimant. Le participe passé
FLIPPÉ, ÉE a pris dans les années 1970 le sens de « fou, cinglé » et de « sous l'effet de la drogue ».
■
Un déverbal FLIP n. m. correspond à « dépression, cafard, blues », surtout dans coup de flip.
FLIRTER v. intr. est une francisation (1855) de l'anglais to flirt « agiter, remuer vivement » (XVIe s.), « badiner, être inconstant » (XVIe s.), puis « faire la cour à » (XVIIIe s.) d'origine obscure, peut-être onomatopéique. On a longtemps rattaché le mot anglais au moyen français fleureter (XVIe s., « voler de fleur en fleur »), mais celui-ci n'a eu le sens de « faire la cour » qu'à la fin du XIXe s. et conter fleurette ne date que du XVIIe siècle (→ fleur).
❏
En français, flirter (avec qqn) « avoir des relations amoureuses plus ou moins chastes » a pris le sens figuré (1913, Péguy) de « se rapprocher d'un groupe ».
❏
FLIRT n. m. et adj., emprunt (1866) à l'anglais
flirt (« chiquenaude » puis « femme débauchée » au
XVIe s., « coquette » au
XVIIIe s.), désigne la personne avec qui l'on flirte
(un flirt) ; l'adjectif (1888 :
il, elle est flirt) est vieilli.
■
Au sens de « relation amoureuse » pris par flirt (1879), le français avait emprunté FLIRTATION n. f. (1817, mot cité, puis 1833), encore en usage à la fin du XIXe s., et formé les dérivés FLIRTAGE n. m. (1855) et FLIRTEUR, EUSE n. (1849) et adj.
◆
Par figure flirt se dit d'un essai de rapprochement entre deux groupes (1889, Barrès, flirt avec le divin).
L
FLOCON n. m. est un dérivé (1178) de l'ancien français floc n. m. « petite houppe de laine » (v. 1130), issu du latin floccus « flocon de laine », mot expressif.
❏
Flocon « petite toufffe (de laine, de soie) » désigne par extension une petite masse très peu dense, notamment de neige (1622).
❏
De
flocon dérivent
FLOCONNEUX, EUSE adj. (1802) et
FLOCONNER v. intr. (1801) ; le verbe avait existé en moyen français (1410) au sens de « fabriquer un habit avec de la laine ».
◆
De là
FLOCONNEMENT n. m. (1874).
◈
FLOCULER v. intr. est un dérivé savant (1911) du diminutif bas latin
flocculus « petit flocon » ; terme de chimie, il signifie « précipiter de sorte que les particules d'une solution colloïdale forment des masses floconneuses ».
■
Il a produit FLOCULATION n. f. (1908) et FLOCULEUX, EUSE adj. (1911).
◈
FLOCAGE n. m. est dérivé (1938) du radical de
flocon (plutôt que de l'ancien
floc) d'après l'anglais
flock « bourre de laine », lui-même emprunté au français. Ce nom technique a entraîné la création d'un verbe
FLOQUER, d'où
2 FLOC n. m. (1973) « ensemble de fibres textiles courtes collées sur un support »,
DÉFLOQUER v. tr. et
DÉFLOCAGE n. m. Ces préfixés, apparus dans les années 1990, se sont spécialisés pour « suppression des substances fibreuses, en particulier l'amiante, déposées dans un bâtiment », ce qui en fait des synonymes plus larges de
désamianter et
désamiantage.
◈
FLOCHE n. f. est un dérivé ancien (v. 1300) de l'ancien français
floc (ci-dessus) désignant une touffe de matière souple, un amas floconneux et spécialement (1838) une houppette, un gland de tissu, sens attesté en France, mais plus courant en français de Belgique, où il s'applique aux glands décoratifs, à la boucle d'un nœud
(faire une floche à ses lacets).
◆
Dans le vocabulaire des jeux,
floche a pris le sens de « pénalisation » (notamment au jeu de cartes dit jeu de couyon [couillon]), puis de « fausse note, couac », et « maladresse, gaffe ».
FLOGNARDE n. f., écrit au XVIIIe s. flauniarde, est un mot occitan du Limousin (flagnardo), correspondant à des formes dialectales d'oil, flanière, flaunière, dérivées comme l'occitan du bas latin fladone, flaudone, du radical germanique flado (→ flair). Cette crêpe d'œufs et de farine, souvent au lait, assez épaisse, la pâte gonflant, est connue en Limousin, dans le centre de la France et en Bourgogne. Colette, qui a pu connaître la flognarde durant ses séjours à Brive ou même en Bourgogne, tente de rattacher le mot à sa Bourgogne natale en lui donnant une origine anecdotique fictive, du nom d'un M. Flogny, de Flogny, Yonne.
FLONFLON n. m. est d'origine onomatopéique (1680) par le procédé du redoublement.
❏
Onomatopée de certains refrains, il a signifié (1680) « air de chanson » ; aujourd'hui, employé au pluriel, il désigne (1872) les accords souvent bruyants d'une musique populaire.
FLOP onomat. et n. m. vient (1952) de l'anglais to flop « se laisser tomber », d'origine onomatopéique ; flop a pris (v. 1850) en anglais des États-Unis le sens figuré d'« échec ».
❏
Flop, onomatopée pour un bruit de chute, signifie aussi dans l'argot du spectacle « échec » (1965), par exemple dans faire un flop « subir un échec » — équivalent de four* au théâtre.
FLOPÉE n. f. est la substantivation (1843) du participe passé d'un verbe argotique floper « battre » (1816), mot construit sur le radical latin médiéval faluppa « balle de blé » par une forme populaire °feluppa (→ envelopper).
❏
Flopée apparaît au sens de « volée de coups », sorti d'usage, et prend par extension (1866) la valeur de « grande quantité », d'emploi familier et usuel.
FLORAL, ALE, AUX adj. est emprunté comme terme d'antiquité romaine (1520) au latin floralis « relatif aux fleurs », dérivé de flos, floris (→ fleur).
❏
Terme d'histoire littéraire, jeux floraux (1549, Du Bellay) est le nom d'un concours littéraire occitan, toulousain (à partir du XIVe s.) où les lauréats recevaient en prix des fleurs d'or ou d'argent.
◆
Floral est repris en botanique (av. 1778) et s'applique à ce qui a rapport aux fleurs (1905, art floral).
❏
FLORALIES n. f. pl., du latin
floralia, désigne (1546) comme en latin les fêtes célébrées dans l'Antiquité en l'honneur de la déesse Flore
(Flora). Au sens d'« exposition de fleurs » (1875), le mot est repris du latin
floralia [loca] « lieu garni de fleurs », pluriel neutre de
floralis.
◈
Plusieurs mots ont été empruntés à des dérivés de
flos, floris.
■
FLORE n. f. est un emprunt (1771) au latin Flora « déesse des fleurs » ; le latin scientifique employait flora pour « herbier » (1656). Flore désigne la description des plantes d'une région, puis par métonymie le livre qui contient cette description. Par extension, il se dit de l'ensemble des plantes d'un pays (Cf. faune, qui a connu le même développement sémantique). Par analogie, flore s'emploie en médecine (1893, flore bronchique).
■
FLORÉAL n. m. a été formé par Fabre d'Églantine, créateur du calendrier républicain (1793), sur le latin classique floreus « fleuri » pour désigner le huitième mois de l'année (du 20 ou 21 mai au 20 ou 21 juin).
■
FLORILÈGE n. m. est un emprunt (1697) au latin moderne florilegium, formé à partir de flos, floris et de legere « choisir » sur le modèle du latin classique spicilegium qui a donné spicilège*.
◆
C'est un terme didactique désignant un recueil de pièces choisies et, au figuré (XXe s.), un choix de choses remarquables ; il correspond à l'hellénisme anthologie*.
◈
Sur le sens objectif de
flore « ensemble des plantes (d'un lieu) » a été créé
FLORISTIQUE n. f. « étude de la flore (d'un lieu) et de son évolution ». Ce mot est parallèle à
faunistique.
FLORÈS (FAIRE) loc. verb. vient peut-être (1638, Richelieu) du provençal faire flori « être dans un état de prospérité », flori étant tiré du latin floridus « fleuri, couvert de fleurs » (de flos, floris ; → fleur), et faire ayant le sens de « jouer le rôle de ».
❏
Faire florès a signifié « faire une dépense d'éclat » ; la locution, qui est d'usage littéraire, a aujourd'hui le sens d'« obtenir du succès » (mil. XVIIe s.).
FLORIN n. m. est adapté (1278), d'après flor, forme ancienne de fleur*, de l'italien fiorino, dérivé de fiore « fleur ».
❏
Le mot désignait l'ancienne monnaie florentine (1252), marquée d'un lis (fleur qui figure sur les armes de Florence), qui se répandit dans les États italiens et européens.
Florin est aujourd'hui (1748) le nom de l'unité monétaire des Pays-Bas.