FORMALISER, FORMALISME, -ISTE → FORMEL
FORMAT n. m. représente probablement un emprunt (1723) à l'italien formato « dimensions du papier » (XVIIIe s.), « mesure, dimension » (XIVe s.), participe passé du verbe formare « former », emprunt au latin formare (→ former, forme).
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Le mot désigne la dimension caractéristique d'un imprimé ou d'une feuille de papier (donnée alors souvent par son filigrane) et par extension les dimensions d'un livre (ex. : grand format, format de poche). Par analogie (XXe s.), format s'utilise à propos d'un tableau, d'un disque, etc.
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Le mot équivaut (1872) à « dimension, taille » à propos d'une personne (un homme de grand format et, par métonymie, un grand, un petit format).
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Format s'emploie aussi en informatique (1955) par emprunt à l'anglais format, de même origine, au sens de « modèle définissant les règles à observer pour les dimensions des informations et leur disposition ».
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De ce dernier emploi sont issus les dérivés FORMATER v. tr. (v. 1970, de l'anglais to format) et FORMATAGE n. m. (v. 1970, dérivé français d'après l'anglais formating), avec les préfixés PRÉFORMATER v. tr. et PRÉFORMATAGE n. m. (v. 1980), eux aussi calqués de l'anglais et s'appliquant surtout à un formatage élémentaire effectué par le fabricant.
FORME n. f. est emprunté (fin XIe s.) au latin forma « moule », « objet moulé » et « forme », qui semble lié au grec morphê par un rapport de métathèse et lui correspond pour le sens (→ morpho-) ; forma a peut-être été emprunté au grec par l'intermédiaire de l'étrusque.
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Forme a développé le sens général d'« apparence sensible » (v. 1119) ; de là le mot désigne l'ensemble des traits qui rendent l'identification possible (1155) et, par métonymie, ce qui est confusément perçu (1835). Le mot s'emploie pour désigner une réalisation concrète particulière — que l'apparence soit occasionnelle (par ex., dans
la forme d'une phrase et les locutions
en forme de [v. 1165],
être en forme, prendre la forme de...) ou non — ;
forme en ce sens s'emploie dans des contextes divers : « contour (d'un point de vue esthétique) » (1668) ou encore « organisation (d'une société) » (
XVIe s.), et au pluriel pour « contours du corps humain » (mil.
XVIIIe s.).
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Il se dit couramment de l'expression sensible d'une pensée par le langage (
XIVe s.) — d'où, par extension, « arrangement de mots » et aussi (1835) « aspect sous lequel se présente un terme »
(la forme du masculin, du pluriel...). Forme désigne un type sur le modèle duquel on construit une œuvre d'art (1661 ; v. 1265, « modèle à imiter »), en particulier dans
poème à forme fixe et, par métonymie,
forme fixe.
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Forme désigne aussi comme en latin (« moule ») ce qui donne sa forme à d'autres objets, dans divers emplois techniques : en cordonnerie (fin
XIe s.), en imprimerie (1549), en papeterie (1555), d'où, par exemple, l'expression
papier à la forme, en chapellerie (1636 ; d'où le composé
haute-forme, haut de forme qualifiant un chapeau d'homme). Par ailleurs,
forme est par métonymie le nom d'objets qui possèdent une forme caractéristique : « banquette » (v. 1200) en archéologie, « gîte du lièvre » (v. 1300) autrefois en vénerie, « bassin » (1386) en marine.
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Du sens général vient celui d'« apparence, organisation conforme à une norme » et, spécialement « manière d'agir selon les règles établies » (XVIe s.) avec la spécialisation du pluriel les formes « manières courtoises » (XVe s.), déjà en 1280 au sens de « manière d'agir », d'où les locutions dans les formes (XVIe s.), pour la forme (1665).
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Dans le domaine juridique, forme (1549) désigne l'aspect extérieur d'un acte, d'où les locutions en bonne et due forme « dans les règles » (1700) et sans autre forme de procès (1585) « sans discussion », employée au figuré. C'est cette acception que satirise Beaumarchais dans le Mariage de Figaro (la fo-o-o-rme).
Du latin médiéval
forma (
XIIIe s.) a été retenu le sens de « principe interne d'unité des êtres » en philosophie (1270) et en logique, sens qui se prolonge en psychologie et en biologie, où
théorie de la forme (
XXe s.) traduit l'allemand
Gestalttheorie, Cf. La Psychologie de la forme, Paul Guillaume, 1937. Dans de nombreuses valeurs, l'opposition
forme-fond reste très active, malgré son caractère superficiel.
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Le sens de « bonne condition physique » (c'est-à-dire « bonne apparence ») a été emprunté (1858) à l'anglais form (1760) de même origine que le français forme, d'abord en parlant d'un cheval, puis d'un sportif (1884), d'où les locutions courantes être en forme (1933), en grande, en pleine forme, et par extension le sens d'« aptitude à agir ». Avoir la forme et en argot avoir de la forme s'est même employé pour « de la chance » (1934, Le Breton).
◆
Dans cet emploi, le préfixé SUPERFORME n. f. (v. 1970) est usuel. Voir aussi le schéma.
❏
À partir de
forme ont été dérivés quelques termes techniques :
FORMERET n. m. (1490), d'abord
fourmoyret (1397), issu de
forme au sens spécial (archaïque) de « fenêtre d'église », désigne en architecture un arc dans l'axe d'une voûte ;
FORMETTE n. f. s'emploie en imprimerie (
XXe s.) ;
FORMIER n. m. en cordonnerie (1220) et en chapellerie (1680).
■
Le composé PLATE-FORME n. f. (XVe s., de plat, adj.) désigne une surface (« une forme ») plane, plus ou moins surélevée, spécialement la partie ouverte d'un véhicule public et, par extension, un wagon plat.
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Le sens d'« ensemble d'idées, de principes, etc. qui servent de base pour présenter une politique » (dans plate-forme électorale) est emprunté (1855, rare av. 1950) à l'anglo-américain platform (1844 en ce sens), lui-même emprunté au français.
◈
-FORME est un second élément tiré du latin
-formis, de
forma « forme », utilisé pour construire des mots savants
(Cf. morpho- ; -oïde). Le préfixé
MULTIFORME adj. se trouve dans Lamarck (1778).
◈
L'expression latine
PRO FORMA s'emploie en fonction d'adjectif (dep. 1603) pour une facture anticipée, établie dans les règles, mais « pour la forme », sans entraîner de conséquences juridiques.
❏ voir
FORMEL, FORMER, FORMULE, FROMAGE.
FORMEL, ELLE adj. est un emprunt (v. 1270) au latin classique formalis « qui a telle forme », en latin médiéval « qui est suivant la forme » en droit, et terme de philosophie en latin scolastique, dérivé de forma (→ forme).
❏
Dans la scolastique (v. 1270,
cause formelle), l'adjectif est appliqué à ce qui a une existence effective, repris chez Descartes dans
réalité formelle (1647). Il reste comme terme de philosophie et de logique, lié aux valeurs spécifiques de
forme.
◆
Formel se rattache à un autre sens de
forme et signifie (1560) « qui est énoncé de façon déterminée »
(ordre formel).
■
Enfin, formel qualifie (XXe s.) ce qui concerne la forme, soit à propos de ce qui repose sur la forme et, couramment, de ce qui prend plus en compte la forme que le contenu (un enseignement formel), soit à propos de ce qui privilégie les formes sociales (une politesse formelle), de ce qui est fait pour respecter la forme (accord formel) ou de ce qui est fait dans les formes.
❏
FORMELLEMENT adv. (
XIVe s.,
fourmelement) a remplacé
formeement au sens de « clairement, certainement » (1478-1480) et dans un emploi didactique (
XXe s., « en considérant la forme »).
◈
Les dérivés du latin
formalis ont servi, avec
formel et le mot anglais de même origine
to formalize, à produire une série de mots courants ou didactiques.
◈
1 (SE) FORMALISER v. pron. et tr., est construit à partir du latin
formalis « relatif à la forme ». Il signifie « se choquer d'un manquement aux formes, aux conventions » (1539). Le verbe a eu en moyen français un emploi transitif (
XVIe s.), « offenser qqn ».
◈
2 FORMALISER v. tr. est construit (av. 1944) à partir de
formel (dans son emploi didactique), d'après l'anglais
to formalize au sens de « donner une forme à » (attesté dès 1597 et courant à partir du
XVIIe s.). Le sens didactique de « donner des caractères formels (à une théorie, etc.) » est apparu en anglais à la fin du
XIXe siècle.
■
À partir de formaliser ont été construits des termes didactiques : FORMALISABLE adj. (av. 1944), FORMALISANT, ANTE adj. (mil. XXe s.) et FORMALISATION n. f. « réduction aux structures formelles » (av. 1944 ; probablement d'après l'anglais formalization attesté dès 1682 en philosophie, et en 1875 en logique). Ce mot, comme le suivant, est lié au succès de la notion de forme* en philosophie et en sciences humaines.
◈
FORMALISTE adj. et n. (1585 ; du latin
formalis) s'emploie à propos des relations sociales et, à partir du
XIXe s., en philosophie (1845) et en sciences humaines.
■
FORMALISME n. m., dérivé de formel, d'après le latin formalis, se rattache aussi à des emplois différents de forme. Il signifie « attachement aux formes » en tant que conventions (1831, Michelet) et, en esthétique, désigne la tendance à rechercher la beauté formelle en art. Formalisme, dans un emploi didactique, se dit de la tendance à considérer la forme comme principe d'unité des êtres dans un objet de pensée (1823, en philosophie à propos de Kant, et chez Maine de Biran).
◆
Le mot a été introduit d'après l'allemand Formalismus en logique mathématique, au sens de « développement de systèmes formels » (déb. XXe s.) et au sens de « structure formelle (d'une théorie) » (1928, d'après le mathématicien allemand Hilbert).
◈
FORMALITÉ n. f., dérivé savant (1425) du latin
formalis, se dit au pluriel de ce qui est prescrit par la loi, la règle
(les formalités de douane), mais est rare pour parler d'un acte, d'une parole prescrits par le respect des conventions, des formes (1666). Par extension (déb.
XXe s.),
formalité désigne un acte qu'on doit accomplir mais auquel on n'accorde que peu d'importance : cette valeur correspond à celle de
forme dans
pour la forme, et appartient au même champ sémantique que
se formaliser.
FORMER v. tr. est emprunté (v. 1135) au latin formare « donner une forme », d'où « façonner, former », « arranger », « instruire », « régler », dérivé de forma (→ forme).
❏
L'idée de création l'emporte dans une série d'emplois : le verbe signifie « créer » (v. 1150 ; Dieu a formé l'homme) et par extension « émettre hors de soi, formuler » (1172), sens sorti d'usage aujourd'hui comme ceux de « faire entendre » (1664) et « engendrer » (1647).
◆
Dans l'usage moderne, former se dit pour « concevoir par l'esprit » (1604), « donner une forme » en grammaire (1680) et « faire exister selon une forme » (1690). Le noyau sémantique semble s'être déplacé de « créer », « faire exister (par une forme) » à « organiser ». Mais l'idée d'« être la cause de qqch. » domine encore dans certains sens du verbe : former signifie alors « prendre la forme de » (1563 ; au p. p. formé « qui a pris sa forme » dès 1160) et « donner une forme à qqch. », dans un domaine concret (v. 1135 ; ex. : former ses lettres) ou quand on parle de l'esprit (1580, Montaigne) ; se rattache à cet emploi le pronominal se former « s'instruire, se cultiver » (1688). Former a aussi le sens d'« entrer dans un ensemble en tant qu'élément » (mil. XVIIe s.).
❏
Sur
former ont été construits des termes techniques :
FORMABLE adj. (1516),
FORMAGE n. m. (1875 ; 1512, en ancien provençal « dessin »),
FORMATIF, IVE adj. « qui sert à former » (1413,
vertu formative ; repris en 1808).
◈
Plusieurs mots sont des emprunts à des dérivés de
formare ou de son supin.
■
FORMATION n. f. (v. 1170), emprunt au latin formatio « forme, confection » (l'évolution phonétique normale avait donné formaison, XIIe s.), désigne l'action de former qqch. ou, plus couramment, le fait de former, de se former, en géologie (1774, formation d'une roche) et en botanique (XXe s.). Il se dit spécialement (1898) en parlant de l'espèce humaine des processus qui aboutissent à l'état adulte. On parle depuis le XVIe s. (1550) de la formation d'un mot, ensuite d'une langue.
◆
Par métonymie, formation se dit de ce qui est formé (une formation nuageuse) et s'emploie spécialement pour désigner un groupement de personnes (1789, une formation politique ; formation militaire, 1790).
■
Formation s'emploie aussi à propos de l'éducation d'un être humain et, spécialement (v. 1930), pour désigner l'ensemble des connaissances dans un domaine. On parle depuis le milieu du XXe s. de la formation des adultes (1951) et de la formation permanente ; à ces emplois se rattache formateur (→ ci-dessous) dans formation des formateurs.
■
FORMATEUR, TRICE n. et adj. « qui forme » (1488, n. m., à propos de Dieu « créateur » ; adj., 1578 ; latin formator) a remplacé les formes populaires de l'ancien français formere, formeour « créateur ».
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FORMANT n. m. (mil. XXe s. ; formans en 1933, repris de l'allemand Formans, 1894 ; du participe présent de formare) est un terme didactique en musique (« fréquence de résonance ») et en linguistique (« élément de formation »).
◈
REFORMER v. tr., préfixé en
re-, d'abord écrit
refurmer (1174) au sens de « rétablir » sorti d'usage
(→ réformer), signifie « prendre une nouvelle forme » au pronominal
se reformer (1269-1279) et « former de nouveau » (v. 1440).
Se reformer s'emploie en particulier dans le domaine militaire (1787) en parlant de troupes dispersées qui se regroupent.
◈
PRÉFORMATION n. f. désigne depuis la seconde moitié du
XVIIIe siècle (1769) la formation (d'un phénomène, d'une structure) avant ses manifestations. En histoire des sciences (1875), c'est l'une des deux théories biologiques des
XVIIIe et
XIXe s. selon laquelle l'organisme vivant est complètement constitué dans le germe. On parle à ce propos de
PRÉFORMATIONNISME n. m. et de
PRÉFORMATIONNISTE adj. et n. (1897), parfois de
PRÉFORMISME n. m. (dérivé de
forme).
◈
Ces mots procèdent du verbe
PRÉFORMER v. tr., employé déjà par Leibniz (1716) dans un contexte philosophique et théologique, pour « former, créer dans ses éléments essentiels », usité plus tard en histoire des sciences
(voir ci-dessus préformation). En technique, le verbe semble calqué sur l'anglais, de même que
PRÉFORME n. f. attesté dans les années 1950 (anglais
preform, 1931). À ces emplois techniques correspond le substantif d'action
PRÉFORMAGE n. m. (attesté 1963).
◈
Du sens pédagogique de
formation vient le préfixé
AUTOFORMATION n. f. (1971) pour « formation individuelle au moyen des techniques de communication à distance (téléenseignement) ».
❏ voir
FORMAT, DÉFORMER, INFORMER ; FOURME, FROMAGE.
FORMIDABLE adj. et n. m. est un emprunt (1392) au latin formidabilis « qui inspire la crainte », de formidare « craindre, redouter », dérivé de formido, -inis « épouvantail » d'où « effroi, terreur », mot expressif.
❏
Formidable est devenu archaïque et littéraire au sens étymologique de « terrible, redoutable ». Ce sens était le seul jusqu'au début du XIXe s. et les emplois dans les textes antérieurs sont souvent mal compris aujourd'hui. Vers 1830 apparaît en effet la valeur « dont la taille, la puissance, etc., est grande » d'où vient, par exagération, l'emploi pour « étonnant » et (1826) comme superlatif en général laudatif, sans application sémantique particulière (Cf. pour la même évolution sensationnel, extraordinaire, etc.). Formidable est alors parfois abrégé par apocope en formi (1959), formide (1957), formid (v. 1960).
◆
Formidable n. m. (1912) désigne aussi une chope de bière de grande contenance.
❏
FORMIDABLEMENT adv., autrefois « d'une manière qui fait peur » (1769), est surtout employé au sens extensif familier (1873).
■
Malgré les critiques inlassables des puristes, formidable et son dérivé sont aujourd'hui complètement détachés de l'idée étymologique de « terrible », sauf dans des emplois littéraires.
FORMIQUE adj. est dérivé savamment (v. 1370) du latin formica « fourmi* ».
❏
Au sens de « qui provient de la fourmi », le mot est rarement employé. Au contraire, il est normalement utilisé en chimie dans acide formique (1787).
❏
À partir du radical de
formique ont été composés d'autres termes de chimie, comme
FORMOL n. m. (1892) devenu usuel et dont l'usage pour conserver les préparations anatomiques entraîne des connotations déplaisantes, d'où
FORMOLER v. tr. (1912).
■
FORMICA n. m., marque déposée d'un matériau stratifié (1950), est tiré de formique.
◈
Le latin
formica est à l'origine de mots savants.
■
FORMICA-LEO n. m. est le nom savant du fourmilion.
■
FORMICANT, ANTE adj. (1560) qualifie ce qui procure une sensation de picotement, appelée FORMICATION n. f. (1560 ; repris XIXe s.) emprunt au dérivé latin formicatio.
FORMULE n. f. est emprunté (1372, fourmulle) au latin formula « cadre, règle, système », diminutif de forma (→ forme).
❏
C'est l'idée de règle qui domine pour le sens général : une formule, c'est une forme déterminée, suivie pour exprimer une idée, exposer un fait, etc. ; ce sens est spécialisé en droit (1690,
formule de contrat). La formule peut consister, notamment dans le domaine religieux, en paroles rituelles (
XVIIIe s.). Dans le domaine des échanges sociaux, le mot désigne (fin
XVIIe s.) une expression consacrée dont l'emploi est prescrit par les coutumes
(formule de politesse) ; plus récemment (
XXe s.), c'est aussi un imprimé type, pour certaines formalités administratives (
formule de mandat, etc.).
Formule se dit par ailleurs d'une expression concise qui résume un ensemble de significations (1840), d'où
formule publicitaire (
XXe s.). Dans le commerce de la restauration, de l'hôtellerie,
formule s'applique à un système répété dans de nombreux établissements
(Cf. chaîne), et, en restauration, à un menu économique à prix fixe.
◆
Le mot s'emploie aussi pour « expression concise, nette et frappante » (1752) et, par extension, se dit du mode d'expression considéré du point de vue stylistique, d'où l'emploi pour « cliché » (1848 ;
des formules creuses).
■
Par spécialisation, le mot est entré dans la terminologie scientifique : mathématiques (1752, formule d'algèbre, Voltaire), chimie, biologie (1844, formule dentaire).
◆
Par extension, il signifie « solution type d'une difficulté » (1838) et, spécialement (1952), « manière de concevoir un divertissement, etc. ». Dans le domaine automobile (mil. XXe s.), il désigne une catégorie de voitures aux caractéristiques définies, notamment dans formule 1, désignant les voitures de course les plus puissantes, ce qui donne à l'expression une valeur positive utilisée en publicité.
❏
Le dérivé
FORMULER v. tr. (
XIVe s., « exprimer avec ou sans précision », mais rare avant le
XVIIIe s.) a le sens didactique de « mettre en formule, faire d'après une formule » (1740, en médecine) ; par extension (1845), il signifie couramment « exprimer de façon précise » et, plus largement, « exprimer ».
◆
Du verbe dérivent
FORMULABLE adj. (1866) — d'où
INFORMULABLE adj. (1927) — et
FORMULATION n. f. (v. 1840).
■
Sur le participe passé a été construit INFORMULÉ, ÉE adj. (1855).
◈
Le préfixé
REFORMULER v. tr. (attesté 1954) et son dérivé
REFORMULATION n. f. (1968) sont didactiques.
◈
FORMULETTE n. f. (1954), autre dérivé de
formule, désigne une brève formule récitée (comptine) ou chantée (refrain).
◈
FORMULAIRE n. m. est dérivé de
formule, d'après le dérivé latin impérial
formularis adj., substantivé au sens de « juriste connaissant les formules ».
◆
Il désigne en français un recueil de formules (
XIVe s.) et, spécialement (1932), une formule comprenant des questions en face desquelles on doit inscrire des réponses
(→ fortran).
FORNIQUER v. intr. est un emprunt du moyen français (XIVe s.) au latin ecclésiastique fornicare « s'adonner à la débauche » et par figure « à la corruption », du latin classique fornix « voûte » qui avait pris par métonymie le sens de « lieu de prostitution », « prostituée » : les prostituées, à Rome, se tenaient dans des chambres voûtées (fornices) creusées dans les murs des maisons. Fornix est peut-être de la même famille que furnus (→ four), un four étant en forme de voûte.
❏
Forniquer est un terme religieux (XIVe s.) relatif au péché de chair, c'est-à-dire aux relations charnelles des personnes non mariées ; il s'emploie par extension, et souvent par plaisanterie, pour « avoir des relations charnelles » (1870, Mérimée).
❏
Deux mots ont été empruntés à des dérivés de fornicatum, supin de fornicare : FORNICATION n. f. (v. 1120, fornicatiun), emprunt au latin ecclésiastique fornicatio « péché de la chair » (« cintrage » en latin classique), et FORNICATEUR, TRICE n. (XIVe s. ; v. 1200, fornicator), emprunt au latin ecclésiastique fornicator, -trix, qui ont une évolution parallèle à celle du verbe.
L
FORS prép. (1080), d'abord dans foers de « hors de » (938-950), est issu du latin classique foris « dehors », employé comme préposition en latin impérial (→ hors, dehors).
❏
Fors « excepté, hormis », remplacé par
hors*, n'est plus qu'un archaïsme ; seule reste connue la formule
tout est perdu fors l'honneur qu'aurait prononcée François I
er après la défaite de Pavie. L'époque classique employait aussi
fors excepté (1665) ; Vaugelas recommandait (1647) de bannir
fors de la prose et, si Furetière (1690) retient le mot comme vivant, Richelet (1680) et l'Académie (1694) le donnent comme sorti d'usage.
Fors s'est employé comme adverbe en ancien français (fin
Xe s.) au sens de « dehors ».
Par ailleurs fors, avec ce dernier sens, est devenu très tôt (XIe s.) un préfixe, entrant dans la formation de mots dont peu sont restés en usage (forjeter, forligner, forlonger, fortrait... ont disparu).
❏ voir
FAUBOURG, FAUFILER, FAUX-FUYANT, FOR, FORAIN, FORBAN, FOURBU, FOURVOYER ; CLORE (FORCLORE), VOIE (FOURVOYER).
FORSYTHIA n. m. est un terme du latin botanique (1803 ; 1823, forsythie, qui ne s'est pas imposé) construit sur le nom de l'horticulteur écossais Forsyth (1737-1804).
❏
Il désigne un arbuste ornemental, d'origine extrême-orientale.
L
FORT, FORTE adj., n. m. et adv. vient (fin Xe s.) du latin fortis « robuste, courageux », mot d'origine incertaine ; fort a été la forme commune aux deux genres jusqu'au XIVe siècle.
❏
Dans le domaine abstrait,
fort se dit d'une sensation, d'un sentiment qui est ressenti avec acuité (fin
Xe s.), de ce qui est fondé, emporte l'adhésion (1306), sens utilisé dans la locution
à plus forte raison (1580), ceci en particulier quand il s'agit des moyens d'expression (av. 1662 ;
un style fort, une œuvre forte). L'adjectif a pris (fin
XIVe s.) la valeur spéciale « exagéré, excessif » (ex. :
une plaisanterie un peu forte), entre autres dans des locutions familières comme
c'est un peu fort, c'est trop fort (1692,
c'est fort), etc. Dans ce sens, par jeu avec l'emploi de
fort pour les boissons, notamment le café, l'expression
(c'est) fort de café « très excessif » est devenue un intensif usuel.
■
L'adjectif fort exprime aussi, dès le XIe s., un pouvoir d'action dans différents domaines. Il s'emploie à propos de la force physique d'un individu (1080) et entre alors dans des locutions (être fort comme un Turc [1690], comme un bœuf [1865]) et dans des expressions plus ou moins lexicalisées (1762, le sexe fort « les hommes ») ; au figuré, la manière forte (XXe s.) se dit pour « la violence » ou « l'autorité sans contrôle » (recourir à la manière forte).
■
Fort n. m. (v. 1186) se spécialise au sens de « portefaix, crocheteur » (1600), d'où fort des Halles (1732, les forts de la Halle).
◆
Par figure, il désigne ce en quoi quelqu'un excelle (XIVe s.), aujourd'hui dans ce n'est pas mon fort (1648).
◆
L'adjectif exprime plus tard (1659) un pouvoir d'ordre intellectuel ; par dénigrement il n'est pas (très) fort signifie « il n'est pas très intelligent » (1865).
◆
L'idée de volume étant liée à celle de force, fort signifie aussi « de grande dimension » (1580 ; XVIe s., nez fort) d'où, par euphémisme, « gros, corpulent » (souvent en parlant d'une femme, emploi où forte est un euphémisme poli pour grosse).
L'idée de solidité se rattache aussi à celle de force, et l'adjectif s'utilise pour qualifier des choses (1080), d'où
place forte (v. 1160-1174),
château fort (→ ci-dessous forteresse) ou encore
coffre-fort. Il s'applique à des personnes avec la valeur de « ferme », « courageux » (fin
XIIe s. ; 1835,
n. m.) que connaissait le latin
fortis (il peut s'agir d'un réemprunt). De cette acception vient
esprit fort « athée » (déb.
XVIIe s.) et à l'époque classique « personne non conformiste » (1690), puis par déviation péjorative « forte tête » (1861).
■
L'adjectif s'emploie aussi en parlant de ce qui agit avec force et marque un haut degré d'intensité (1080, un vent fort) et, spécialement, se dit de ce qui agit sur les sens en produisant souvent une impression pénible (1080, une odeur forte) ; par métonymie, il s'applique à une substance, notamment une boisson alcoolisée (1220, vin fort), un mets épicé (à noter que l'anglais emploie alors la notion plus sensible de « chaleur » : hot), une infusion (1890, café fort).
◆
L'idée d'efficacité étant souvent liée à celle de force, l'adjectif fort s'emploie au sens d'« influent, puissant » (v. 1160-1174) en parlant de personnes et dans des locutions : être fort de (l'aide de qqn), se faire fort de (XIVe s.).
◆
Par extension, il s'applique à celui (ou à ce) qui a la force ou qui emploie la force (un État fort, une armée, une police forte ; Cf. aussi au jeu une carte forte) et à ce qui agit efficacement (un argument fort).
◆
De cette acception viennent plusieurs emplois techniques, au sens de « qui est plus accentué que les autres » (en musique, temps fort ; en versification, syllabe forte). Par extension, fort s'emploie pour qualifier ce qui dépasse la normale (mil. XVIe s.), par exemple dans les locutions prix fort, monnaie forte (XXe s.).
Le mot s'emploie comme adverbe de manière (XIIe s.), par exemple dans frapper fort et au figuré y aller fort (1916), et comme adverbe de quantité (XVe s.).
Outre l'emploi substantif pour « place fortifiée » (ci-dessus), un autre nom 2 FORT n. m. dans les régions de la Sarthe, du Maine-et-Loir, s'emploie (1611) à propos du côté bombé d'une boule, dans le jeu dit boule de fort (1850) où les boules roulent en décrivant une courbe sur une piste en pente.
◆
En Bretagne, au Québec, 3 FORT se dit d'un alcool fort (« le rouge et le fort », P. J. Hélias), par exemple dans un coup de fort.
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Le dérivé
FORTEMENT adv. (1245), refait sur
forte, a remplacé
forment (
XIe s.),
fortment (fin
Xe s.).
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Comme
fort adv., il exprime la quantité, l'intensité (fin
Xe s.), la manière (v. 1050, « avec vigueur » ; v. 1274, « solidement »).
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FORCIR v. intr., dérivé d'après
force, forcer, signifie « devenir plus fort » (1865) et familièrement « prendre de l'embonpoint ». Le p. p.
FORCI, IE est plus ou moins lexicalisé comme adj. (1857, Flaubert).
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FORTERESSE n. f. est dérivé de l'adjectif
fort, forte dans un emploi spécialisé
(place forte). Il désigne (v. 1130) un lieu fortifié et métaphoriquement (depuis Calvin, 1541) un lieu de sûreté, un refuge. Une spécialisation de l'époque romantique (1810) correspond à « château fort servant de prison ».
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La locution forteresse volante (v. 1943), désignant un avion bombardier, est une traduction de l'anglais flying fortress (mot de même origine).
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1 FORT n. m. est la substantivation (XIIIe s.) de l'adjectif dans des emplois comme château fort, en concurrence avec forteresse. → Fortin. Il s'emploie par exemple à propos d'abris blindés, comme ceux de Vaux et de Douaumont, qui ont résisté en 1916 à l'avance allemande, et, dans un contexte tout différent, à propos d'établissements militaires fortifiés dans la conquête de l'Ouest américain par les États-Unis (alors d'après l'anglais fort, n. m., emprunt au français).
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FORTICHE adj. s'emploie familièrement pour « robuste » (1897) et « intelligent, malin » (1915).
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Les différentes acceptions du composé
CONTREFORT n. m. (
XIIIe s. ; de
contre) retiennent l'idée de « renforcement » : le contrefort est un pilier qui renforce un mur ou une pièce de cuir qui renforce le derrière d'une chaussure (1572 ; v. 1268, « renfort en cuir »). Cette valeur technique est reprise au
XXe s.
(contrefort d'un pneu). Contrefort se dit également (1835) d'une chaîne de montagnes qui semble être un appui pour une autre.
❏ voir
FORTIFIER, FORTE, FORTIN ; EAU-FORTE (art. EAU), MAIN-FORTE (art. MAIN), PORTER (PORTE-FORT).
FORTE adv. et n. m. inv. est emprunté (1705) à l'italien forte adv., « fort » en musique, pour indiquer la nuance d'un passage (du latin fortis ; → fort).
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On employait auparavant en musique fort, adverbe.
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Le français a aussi emprunté
FORTE-PIANO adv. et n. m. inv. (1829) à l'italien (de
forte et
piano « doucement » ;
→ piano) pour « fort puis doucement » (avant un passage).
FORTE-PIANO n. m. (1768) désignait aussi un instrument de musique à clavier, nommé également
piano et forte (1766), puis
piano forte (→ piano).
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FORTISSIMO adv. (1705) et n. m. (1845) reprend un mot italien, superlatif de forte et équivaut à « très fort ».
FORTIFIER v. tr. est emprunté (1308) au bas latin fortificare « rendre plus fort », composé de fortis « fort* » et de facere « faire* ».
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Fortifier signifie « rendre plus vigoureux » (1308 ; se fortifier 1541). Par extension, le verbe signifie (v. 1560) « donner de la solidité à (qqch.) », « accroître les forces physiques de (qqn) » (1580) et, spécialement, « munir d'ouvrages de défense » (fin XIVe s.), sens renforcé par l'emploi correspondant de fort n. m., forteresse, fortin et fortification (Cf. ci-dessous).
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Le verbe s'emploie aussi au figuré (1580, fortifier l'amitié ; 1651, pron.).
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FORTIFIANT, ANTE adj. et n. m., du participe présent de
fortifier, désignait celui qui fortifiait une ville (1543) et s'applique à ce qui fortifie (1690). Le nom s'emploie pour « aliment, médicament qui fortifie » (1833).
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FORTIFICATION n. f. (1360), emprunt au latin
fortificatio, dérivé du supin de
fortificare, désigne l'action de fortifier un lieu et, par métonymie (v. 1460), souvent au pluriel, un ouvrage défensif. Le mot désigne en moyen français et à l'époque classique un des domaines les plus importants de la guerre.
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L'abréviation FORTIFS n. f. pl. (1920 ; 1881, écrit les fortifes) s'employait à propos des vestiges des anciennes fortifications de Paris, autour de la ville, devenus une zone mal famée.
FORTIN n. m. est un emprunt (1642) à l'italien fortino (1624), diminutif de forte n. m., « fort », du latin fortis (→ fort).
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Le mot désigne un petit fort militaire.
FORTRAN n. m. est la reprise (1959) d'un mot valise anglais FOR(mula) TRAN(slation) « traduction formulaire ».
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Il a été utilisé en informatique pour désigner un langage adapté aux calculatrices électroniques (Cf. algol, basic, cobol, formations analogues).
FORTUIT adj. est emprunté (XIVe s.) au latin fortuitus « dû au hasard », de fors « sort, hasard », seulement utilisé au nominatif et à l'ablatif forte comme nom commun et à tous les cas comme nom propre, associé alors à Fortuna (→ fortune). Fors est traditionnellement rattaché à ferre « porter » (→ offrir, préférer), hypothèse discutée par Ernoult et Meillet.
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Fortuit s'emploie pour « de hasard », « aléatoire » (av. 1784, n. m.) dans un style soutenu.
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Le dérivé FORTUITEMENT adv. (1562) appartient aussi à l'usage soutenu.
FORTUNE n. f. est emprunté (v. 1130) au latin fortuna « divinité qui symbolise le sort » (Fortuna), « bonne ou mauvaise chance », puis « bonne fortune », « condition, destin » et spécialement, au pluriel, « richesses ». Le mot se rattache à fors, fortis « sort » (→ Fortuit).
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En emploi didactique, le mot désigne (souvent avec
F majuscule) la divinité qui présidait aux hasards de la vie, sa représentation (v. 1130), et dans un emploi aujourd'hui littéraire la puissance qui dispense au hasard les biens et les maux. Le sens de « ce qui advient d'heureux ou de malheureux » (v. 1265), qui équivaut au sens originel de
heur, de
chance, est repris du latin : d'où les locutions
bonne (mauvaise) fortune (v. 1360),
chercher fortune (fin
XVIe s.,
courir fortune de) et la locution sortie d'usage
dire la bonne fortune « la bonne aventure » (1636). À cette acception se rattache
courir la fortune du pot « s'exposer à faire un mauvais repas en arrivant à l'improviste », locution qui a donné (1762)
dîner à la fortune du pot « sans façon ».
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Fortune a signifié « succès galant », sens resté vivant dans bonne fortune (av. 1648, avoir de bonnes fortunes).
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Le sens de « malchance », « malheur » (déb. XVe s.) existe dès le latin populaire et à partir du XIIIe s. (v. 1265) en français dans l'acception spéciale de « tempête » (Cf. ancien provençal fortuna de ven, XIIIe s., et le roumain furtuná « malheur sur mer ») ; cette acception subsiste dans faire contre (mauvaise) fortune bon cœur (1678) et dans fortune de mer « accident ». La voile dite de fortune est ainsi nommée par une métonymie de cet emploi.
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Par extension, fortune équivaut à « ce qui arrive du fait du hasard ». Le mot, quand le caractère heureux ou malheureux du fait n'est pas précisé (v. 1265, fortune d'or « or trouvé par hasard »), n'existe qu'en emploi littéraire (1688, la fortune d'une œuvre), à l'époque classique dans de fortune (1580) ou par fortune (v. 1534) « par hasard ». En ce sens, fortune désignait aussi (déb. XVIIe s.) la situation où se trouvait qqn et, spécialement, une situation élevée (1640), à l'époque classique dans faire fortune « réussir dans la vie » (1688), expression comprise aujourd'hui dans un autre sens (ci-dessous), et perdre fortune. Le mot s'emploie encore parfois par analogie au sens de « succès » (av. 1778) ; mais on préfère succès, réussite, ou de manière neutre, carrière.
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Fortune s'emploie couramment depuis le XVe s. pour « ensemble de richesses » et en particulier quand on parle de richesses importantes (faire fortune, 1837) ; par extension une, (des) fortune(s) désigne des sommes d'argent importantes, d'où vient par métonymie l'emploi de fortune pour « situation de qui possède une fortune » (1704).
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FORTUNÉ, ÉE adj. est formé d'après le latin fortunatus, participe passé de fortunare « faire réussir » (de fortuna).
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Au sens de « favorisé par la fortune » (1319-1340), le mot n'existe plus aujourd'hui que dans un emploi littéraire (à propos des choses, 1654) ; en revanche, il s'applique couramment (1787) à qqn qui possède des biens, de l'argent (Cf. riche).
❏ voir
INFORTUNE.
FORUM n. m. est un latinisme, emprunté au XVIIIe s. (1757) au latin forum, qui a donné for*.
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D'abord mot d'antiquité, il désigne par figure (av. 1813) tout lieu où l'on discute des affaires publiques. Par extension, il a pris (1910, R. Roussel) le sens architectural et urbanistique de « place publique » ; récemment le Forum des Halles, à Paris, a diffusé cet emploi, variante noble du centre (d'achats, etc.). Il a reçu dans les années 1960 une valeur moderne, « réunion, colloque, débat public » (1955), sens relevé chez A. Maurois dès 1946 à propos de la vie publique américaine et à partir de 1947 en français du Canada ; il pourrait s'agir d'un américanisme, le mot ayant des valeurs figurées en anglais depuis le XVIIe siècle.
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Autre américanisme, le sens de « lieu d'échange de messages, sur un système télématique » (v. 1997).