FRIGIDE adj. est un emprunt (1706) au latin frigidus « froid » au propre et au figuré, dérivé de frigus, -oris « froid » et, au sens moral, « froideur ».
❏
Il ne s'emploie plus au sens concret mais au figuré, comme froid ou glacé, pour parler du comportement. Il s'est spécialisé (av. 1841) pour désigner qqn et notamment une femme (fin XIXe s.) qui ignore le désir sexuel.
❏
Le dérivé littéraire
FRIGIDEMENT adv. (1855, Goncourt) est très rare.
◈
FRIGIDITÉ n. f. (1330 ; variante
fregidité, fin
XIVe s.), emprunté au bas latin
frigiditas « froidure, froid » (de
frigidus), est rare au sens concret. Il a désigné l'impuissance sexuelle (1495) et, peu usité avant le
XIXe s., s'emploie surtout à propos d'une femme (1845).
FRIGORIFIQUE adj. est un emprunt (1676) au latin frigorificus, adjectif composé de frigus « froid », et de -ficus (de facere « faire* »).
❏
Il signifie « qui sert à produire du froid », d'où vient l'emploi substantif : un
frigorifique (ou
une installation frigorifique) servant à produire un froid artificiel (1876, comme nom d'un bateau conservateur de viandes).
■
En ce sens le mot est abrégé en 2 FRIGO n. m. (1941) qui désignait déjà, par abrégement du participe passé du verbe, de la viande frigorifiée (1919). Frigo est senti aujourd'hui comme lié à frigidaire, dont l'abréviation américaine est fridge, d'où, au figuré, mettre au frigo (1968).
❏
FRIGORIFIER v. tr. (1894), c'est « soumettre au froid » et, par métaphore, « figer, ne pas faire évoluer » (1913), moins courant que geler.
❏
De là
2 FRIGO adj. « froid, glacé », à propos des personnes (1928), surtout dans
être frigo. Cf. frio.
◈
D'autres termes techniques ont été composés ou dérivés à partir de l'élément
frigo-, frigor-, tiré de
frigus, -oris, par exemple :
FRIGORIFÈRE n. m. et adj. (1842) ;
FRIGORIE n. f. (1890), « unité de froid », formé d'après
calorie ; FRIGORISTE n. (1948) « spécialiste du froid industriel ».
L
FRILEUX, EUSE adj. et n. est l'aboutissement (v. 1360), par les formes frillous (v. 1330), frïeleus (v. 1223), du bas latin frigorosus « froid, glacial », aussi substantif, « le froid », devenu après amuïssement du g et changement du second r en l (dissimilation) friuleus (XIIIe s. ; XIIe s., fruileus). Le bas latin dérive du latin classique frigus, -oris (→ froid).
❏
Frileux est sorti d'usage aux sens de « qui a froid » (XIIe s.) et « où l'on sent le froid » (fin XIVe s.) ; il s'emploie pour « qui craint le froid » (v. 1330) et, par extension, pour « qui dénote la crainte du froid ». Par métaphore (1836, Vidocq), il signifie « craintif, pusillanime », emploi répandu en politique.
◆
Une frileuse a désigné par métonymie (1849) une coiffure en laine pour se protéger du froid.
❏
L'adjectif a pour dérivés FRILEUSEMENT adv. (1842 ; fin XIVe s., frillousement) et FRILOSITÉ n. f. (1845 ; fin XIVe s., frillouseté), forme savante obtenue à partir du radical de frileux.
G
FRIMAS n. m. dérive (1456, Villon) de l'ancien français frume, frime « gelée blanche » (v. 1150), issu d'un francique °hrîm (Cf. ancien haut allemand hrîfo « froid », moyen néerlandais rijm).
❏
Le mot désigne un brouillard épais qui se congèle en tombant, d'où par analogie (1825, Stendhal) être coiffé, poudré à frimas « avec une légère couche de poudre sur la chevelure » qui s'emploie à propos des modes du XVIIIe siècle.
◆
D'après des emplois régionaux de France, le mot signifie « givre » en français du Canada, avec un dérivé FRIMASSER v. impers. « faire du givre » et « commencer à geler (d'un cours d'eau) ».
❏
FRIMAIRE n. m. « mois des frimas » est un mot créé (1793) par Fabre d'Églantine, pour désigner le troisième mois de l'année républicaine (du 21 ou 22 novembre au 20 ou 21 décembre).
?
1 FRIME n. f. apparu au XVe s. (v. 1450, faire frime) est d'origine incertaine. Le mot représente peut-être un croisement de mine et de l'ancien français frume « mine », peut-être issu du bas latin frumen « gosier, gueule » (Cf. au XIIe s., faire frume « manifester de la mauvaise humeur »).
❏
Le sens de « mine, grimace » a disparu ; au XVIIe s. faire la frime de signifiait « faire semblant de » (1611). Cependant, le mot a pris en argot le sens de « visage » (1835 dans le T. L. F.), ma frime, ta frime se disant pour « moi », « toi ». Ce sens, ainsi que celui d'« allure, apparence » (1878) a disparu.
◆
Par extension, frime a pris (1835) le sens de « tromperie, apparence trompeuse », surtout dans des locutions comme pour la frime « par supercherie » (déjà en 1789, selon Duneton et Claval) et par généralisation, « pour rien » (pour sauver les apparences) ou encore c'est de la frime ! « ce n'est pas sérieux ! »
❏
Le dérivé
FRIMER v. intr. (1836,
tr.), « envisager » puis (1878,
tr.) « remarquer » en argot, se dit pour « avoir bonne (mauvaise) apparence » et familièrement (1867) « faire de l'esbroufe » ; dans ce sens, il s'est diffusé récemment produisant un déverbal
2 FRIME distinct du substantif ancien, par exemple dans
taper la frime, qui remplace
faire de l'épate, devenu archaïque et
FRIMEUR, EUSE adj. et n. (v. 1972) « personne prétentieuse, qui frime », apparu une vingtaine d'années avant, pour « investigateur ».
◈
FRIMANT n. m. a désigné en argot de théâtre (1890) un figurant (aussi au cinéma).
❏ voir
FRIMOUSSE.
?
FRIMOUSSE n. f. est peut-être un dérivé (1743) de frime, lui-même d'origine obscure (→ frime). Ce mot est ancien dans les dialectes, sous des formes pseudo-savantes et plaisantes (phlimousse, phrimouse, 1577, etc.).
❏
Frimousse s'est dit pour « visage », il s'emploie plutôt aujourd'hui (1833) en parlant d'un visage jeune et gracieux (d'enfant, de jeune fille).
FRINGALE n. f. représente (1774, fringalle, au figuré) une altération, sans doute d'après fringant*, de faim-valle, de faim (→ faim) et du breton gwall « mauvais » qui désignait une boulimie subite des chevaux.
❏
Le mot s'est employé pour faim-valle et par analogie s'est utilisé à propos des personnes (1807). Par figure (1774) fringale se dit d'un désir violent (comme soif, faim).
?
FRINGUES n. f. pl., apparu (XIIIe s.) au sens de « gambade » (Cf. XVe s., faire (des) fringues « danser, gambader »), est d'origine incertaine. On a supposé un radical onomatopéique fring- exprimant l'allure sautillante et le chant du pinson (Cf. en latin fri(n)guttire « chanter », en parlant du pinson, et fringilla « pinson ») ; on a aussi proposé un radical germanique, le francique °hringila « boucle » (Cf. ancien haut allemand hreinjan « purifier » — d'où l'allemand rein « pur »), pour expliquer un sens disparu de son dérivé fringuer « rincer des verres » (1590, tr.), mais le passage de « gambader » à « remuer dans l'eau (des verres) » ne nécessite pas cette hypothèse. Pour P. Guiraud fringues pourrait être rattaché à une riche famille de mots d'ancien français, à laquelle correspondraient trois groupes de sens : « sauter, gambader, se divertir », « briller par l'élégance, surtout vestimentaire » et « courtiser une femme » ; P. Guiraud postule pour rendre compte de cet ensemble un gallo-roman °frumicare, d'après le bas latin frumere « consommer, jouir », l'u entre deux labiales ayant donné i dans fringues et fringant en français moderne.
❏
Fringues, repris au XIXe s. et alors déverbal de fringuer, signifie d'abord « toilette de luxe » (1878, au singulier), se dit familièrement par extension pour « vêtements » (1886).
❏
FRINGUER v., de même origine que le moyen français
fringues, a eu le sens de « gambader » (v. 1462,
intr.), de « se faire valoir, parader » (v. 1440-1466,
intr.) puis par extension de « faire l'élégant » (1743).
◆
Ces valeurs ont disparu, et c'est l'extension pour « vêtir (bien ou mal) », transitif (1878), qui a donné naissance au moderne
fringues et qui est resté usuel.
◈
FRINGANT, ANTE adj., du participe présent de
fringuer, se dit (1478-1480) d'une personne dont l'air décidé, la mise élégante dénotent de la vitalité, puis par extension (1687) d'un cheval plein de vigueur.
?
FRIO adj. et n. m., mot d'ancien argot, semble provenir du verbe dialectal friller « geler » (Berry, Bourgogne), à moins que ce ne soit un emprunt à l'espagnol frio. Il correspondait à « froid » et était courant dans l'argot 1900 (Bruant, 1883, Rictus...). Cf. 2 frigo, à frigorifique.
L
1 FRIPE n. f. est une variante (1616, frippe) de l'ancien français frepe (fin XIVe s.), felpe, ferpe (XIIIe s.) « chiffon, vieux vêtement », mot issu du bas latin faluppa « fibre, chose sans valeur », d'origine inconnue (→ envelopper).
❏
Fripe, sorti d'usage au sens de « vieux vêtement », a pris récemment le sens de « vêtement d'occasion », par référence à fripier, friperie et en concurrence avec fringues.
❏
FRIPER v. tr., variante (1534, Rabelais) de l'ancien français
freper, signifie « défraîchir en chiffonnant » (1840,
pron.) ; par analogie
friper signifie « rider », en parlant d'un visage (1865,
pron.).
■
FRIPÉ, ÉE p. p., a été adjectivé (1611, vestemens fripez), aussi au sens de « marqué, ridé », en parlant du visage (1879).
◈
FRIPERIE n. f. (1541 ; v. 1268-1271,
freperie) se dit de vieux habits sans valeur, par extension du commerce de vieux vêtements (1690) et par métonymie du magasin où on les vend (1587).
◆
Par métaphore (1690)
friperie désignait de vieilles choses rebattues.
■
FRIPIER, IÈRE n. (1485, frippier ; v. 1268-1271, frepier) désigne la personne qui vend de vieux vêtements.
FRIPON, ONNE n., d'abord mot argotique (1547, mais sans doute plus ancien ; Cf. ci-dessous friponner), est dérivé d'un verbe friper (v. 1265) « s'agiter », puis « manger goulûment » (1545), d'où par extension « consommer, dissiper » et « dérober ». Dans les dialectes de l'Ouest 2 FRIPE ou FRIPPE n. f. désigne tout aliment qui peut s'étaler sur du pain (XIXe s. ; 1655, « mangeaille »). Friper a peut-être la même origine que friper « chiffonner » (→ 1 fripe).
❏
Fripon a eu le sens de « gourmand, bon vivant » (1547) et a signifié (1558) « personne sans scrupules, malhonnête » ; par affaiblissement de sens, fripon désigne (1678) quelqu'un qui aime les tours malicieux. Au XVIIe s., il s'employait aussi pour « personne égrillarde » et, au féminin (1666, Molière), désignait une jeune femme coquette, sens usuel encore aux XVIIIe et XIXe siècles. Appliqué à un enfant joueur et turbulent (1636), le mot est resté usuel. Son emploi adjectif (1665) est littéraire.
❏
Le diminutif
FRIPONNEAU n. m. (1665, La Fontaine) est devenu rare aujourd'hui, comme
FRIPONNER v. tr., d'abord « faire bonne chère » (v. 1340), puis « voler de petites choses » (1580) et « escroquer qqn » (1585).
◈
FRIPONNERIE n. f., « débauche » (1530), aujourd'hui « malhonnêteté », « caractère du fripon » (1790), a mieux résisté au vieillissement, mais est très littéraire.
FRIPOUILLE n. f. est sans doute (1797) un dérivé de frepe « chiffon, haillon » (→ 1 fripe).
❏
Le mot a signifié « bon à rien » (ce qui vaut peu, comme le haillon), puis « misérable » (1837), acceptions disparues aujourd'hui. Il s'emploie (1851) pour désigner une personne dénuée de scrupules, par influence très vraisemblable de fripon, dont fripouille semble être l'intensif et qu'il tend à remplacer.
❏
Les dérivés FRIPOUILLARD, ARDE n. (1882) et FRIPOUILLERIE n. f. (1897) sont peu usités aujourd'hui.
L
FRIRE v. est issu (v. 1180) du latin frigere, d'abord « faire sécher par la cuisson » puis « rôtir, griller », mot expressif apparenté au grec phrugein « faire griller », ainsi qu'au sanskrit bhṛjyáti « il fait griller » ; ces formes semblent se rattacher à une racine indoeuropéenne °bher-.
❏
Frire s'est spécialisé au sens de « faire cuire dans un corps gras bouillant » (d'abord intransitif, 1668) ; par figure de l'emploi transitif, être frit signifie (v. 1460) « être perdu », en parlant d'une personne (Cf. de même être cuit).
◆
Dans l'argot du XIXe siècle, frire s'est employé pour « manger » et pour « voler ».
❏
Le participe passé
FRIT, FRITE est adjectivé dans de nombreux syntagmes usuels.
■
Il est substantivé en FRITE n. f. (1842), ellipse de pomme de terre frite (1808, Stendhal), le plus souvent au pluriel. Le succès de ce plat, plus ou moins symbolique de la nourriture française et belge (le steak frites), explique que frite s'utilise dans plusieurs locutions : en rester, (être) comme deux ronds de frite « stupéfait » ; avoir la frite (1965) « être en forme » — ici la métaphore reste obscure, tout comme celle qui produit un sens familier de frite « coup sec de l'index sur une partie sensible du corps » (1930), peut être responsable de friter (ci-dessous).
■
FRITERIE n. f. (1909) désigne l'installation pour la friture des poissons, dans une conserverie ou, rarement, une baraque de marchand de frites (1930) ; on dit plutôt marchand de frites en France et friture en Belgique.
■
D'autres mots sont dérivés du participe passé frit : FRITOT n. m. (1815) très ancien sous la graphie friteau, fritel (XIIIe s.) « pâte frite » puis « beignets » ; FRITONS n. m. pl. (1907 ; aussi frittons) « résidus frits, de porc ou d'oie » ; FRITTOLE n. f. (1845) « gâteau frit dans l'huile ». Ces mots sont sentis comme régionaux.
■
FRITEUSE n. f. (1954) désigne un récipient destiné aux fritures, notamment à la confection des frites.
◈
Le verbe apparemment dérivé de
frite « coup »,
FRITER (1955), s'emploie surtout au pronominal,
se friter « se battre, se disputer ». On écrit aussi
se fritter.
◈
FRITURE n. f. est issu (v. 1120) du bas latin
frictura, dérivé du supin de
frigere. Le mot désigne les aliments qu'on a fait frire
(Cf. friture de poissons) ; employé seul,
friture équivaut (en France, et non pas en Belgique, on l'a vu) à « poissons frits ».
■
Il s'emploie ensuite pour la matière grasse servant à frire (XIVe s.) et pour l'action de frire (1690), spécialement en parlant d'un aliment (fin XIXe s.).
◆
Bruit de friture, outre son sens propre, se dit par analogie (1894 ; d'abord dans friture téléphonique, 1885) du grésillement qui se produit parfois à la radio, au téléphone, etc.
■
Ses dérivés FRITURIER, -ÈRE n. (1826) et FRITURERIE n. f. (1877) sont peu employés.
◈
FRITTE n. f. (1690) est un terme technique désignant un mélange auquel on fait subir un commencement de fusion pour former le verre, la céramique, etc. ; en dérive
FRITTER v. tr. (1765), d'où vient
FRITTAGE n. m. (1845), tous termes techniques.
❏ voir
AFFRIOLER, FRESSURE, FRIAND ; aussi FRICASSER, LÉCHER (LÈCHEFRITE).
1 FRISE n. f. serait la réfection (1524 ; 1520, frize) de freis « bandeau brodé d'or » (fin XIe s.) selon la tradition (Cf. Bloch et Wartburg), emprunt au latin médiéval frisium, autre forme de frigium, phrygium « broderie, frange » (phrygium opus « ouvrage phrygien », à cause de la renommée des Phrygiens dans divers domaines artistiques), sur le modèle de phrygiae vestes ou phrygiae « étoffes brochées d'or », chez Virgile. Le mot aurait été utilisé en architecture par comparaison des ornements avec une broderie. Frise a pu être emprunté par l'intermédiaire de l'italien du Nord friso, freso, variantes de fregio, attesté dès 1235 comme terme d'architecture et issu du bas latin phrygium. P. Guiraud propose une autre hypothèse qui associe frise à friser (→ friser).
❏
Frise désigne la partie de l'entablement entre l'architrave et la corniche et par extension (1694, en menuiserie) une bordure ornementale (d'un mur, d'un vase, d'un meuble, etc.) ; il se dit aussi (1842) d'une bande de toile fixée au cintre d'un théâtre pour représenter un ciel, un plafond.
❏
1 FRISETTE n. f. (1928) « petite frise de parquet » se dit par extension d'une planche fine.
2 FRISE n. f., utilisé dans cheval de frise (1642 ; 1572, de frizzes), pourrait être (Bloch et Wartburg) la traduction erronée du néerlandais friese ruiter « cavalier de la Frise », ainsi nommé parce que ce système de défense, constitué de pièces de bois hérissées de pieux, aurait été inventé dans la province de la Frise, pendant la guerre de libération contre les Espagnols (Cf. la dénomination en allemand spanischer Reiter, proprement « cavalier espagnol »). Cependant P. Guiraud lie le mot au verbe friser (→ friser).
?
FRISER v. est attesté au XVe s. (1448), mais frisé n. m., nom d'une étoffe, apparaît dès 1407. L'origine du verbe est incertaine. Bloch et Wartburg proposent de faire dériver friser du radical fris- que certaines formes de frire présentent (du XIVe au XVIe s.) : les aliments qu'on frit dans l'huile prendraient la forme de mèches frisées ; ce développement sémantique aurait été facilité par le conflit entre frire et frir « férir, frapper ». Pour P. Guiraud, la relation entre un radical fris- et le verbe frire est difficilement soutenable ; il suggère l'existence possible d'un gallo-roman °fretiare « onduler », d'après le latin fretum « flot qui se brise contre le rivage » ; ce sémantisme lui permet de rattacher 1 frise et 2 frise à friser ; dans les deux cas il s'agit d'une ligne qui se déroule : en architecture, la frise ondule le long du chapiteau, et la frise défensive est placée le long d'une fortification.
❏
Friser qqch. (1448), c'est lui donner la forme d'ondulations, d'où « être ou devenir frisé » (1552, intr.). Par ailleurs friser équivaut à « frôler », au propre (1504 ; la balle frise le filet) et au figuré (1690 ; friser la quarantaine). Friser s'emploie aussi en typographie (1694, « donner une impression de tremblé ») et en musique (1857, « rendre un son tremblé »).
❏
L'ensemble des dérivés conserve l'idée d'« ondulation » et plusieurs concernent les cheveux.
FRISÉ, ÉE adj. « disposé en boucles fines » (1564, en parlant des cheveux) se dit par analogie de plantes ou d'objets dont le bord est ondulé (1680,
salade frisée ou
FRISÉE n. f.).
◆
Frisé désigne aussi (av. 1613) une personne qui frise, alors aussi substantivé
(Cf. le composé plaisant FRISE-À-PLAT n. [déb. XXe s.] « personne à cheveux plats, raides »).
◈
2 FRISETTE n. f. (1827) se dit d'une petite boucle de cheveux, comme
FRISON n. m. (1560), utilisé aussi pour désigner une rognure de bois, de métal, etc.
■
FRISURE n. f., terme d'architecture (1539, « rinceaux enroulés »), désigne (av. 1560, Du Bellay) l'état des cheveux frisés.
◈
FRISEUR, EUSE n. (1782 ; une fois en 1552) s'employait autrefois pour « coiffeur » (sens passé en allemand moderne).
■
FRISOIR n. m. (1640) signifiait autrefois « fer à friser » ;
■
FRISAGE n. m. (1827) correspond à « action de friser ».
◈
Le diminutif
FRISOTTER v. signifie « friser par petites boucles » (1552,
tr.) ou « friser légèrement » (1612,
intr.) ; en dérivent
FRISOTTANT, ANTE adj. (1873),
FRISOTTEMENT n. m. (1887), d'emploi rare, et
FRISOTTIS n. m. (
XXe s.), synonyme littéraire de
frisette.
◈
FRISELER v. tr. signifie « plisser légèrement » (1926), le sujet désignant le vent, l'air ; en dérive
FRISELIS n. m. (1864), littéraire, sur lequel a été construit
FRISELISER v. intr. (
XXe s.).
◈
Les préfixés sont
REFRISER v. (1690 ; v. 1550,
se refriser, « s'épanouir de nouveau », d'une feuille) « friser à nouveau » et surtout
DÉFRISER v., employé au propre au sens de « défaire ce qui était frisé » (
XVIIe s.) et, au figuré, pour « déconcerter, désappointer » (1808), familier.
■
INDÉFRISABLE adj. et n. f. (1846) a vieilli comme nom d'une opération de coiffure durable (1930), concurrencé par permanente.
FRISQUET, ETTE adj. et n. m. est un dérivé (1827, n. m.) du wallon frisque « froid », emprunté au flamand frisch « un peu froid » (Cf. moyen néerlandais frisc « frais »), de même origine que frais*.
❏
Frisquet, « froid vif » (n. m.) et « un peu froid » (1845) — d'où avoir frisquet, faire frisquet — s'emploie aussi au figuré (déb. XXe s.).