?
FROUER v. intr. est un mot d'origine peu claire (1732) ; il est peut-être de formation onomatopéique — Cf. frou-frou — mais on y voit aussi (Bloch et Wartburg) un emploi figuré de frouer « tricher au jeu » (v. 1460), antérieurement froer « briser » (XIIe s.), du latin fraudare « tromper » (→ flouer, frauder).
❏
Frouer est un terme de chasse signifiant « imiter le cri du geai, de la chouette, pour attirer les oiseaux ».
❏
En dérivent FROUEMENT n. m. (1838) et FROUÉE n. f. (1875), termes techniques.
FROUFROU ou FROU-FROU n. m. est une onomatopée redoublée (1738 puis 1787, faire frou-frou ; 1829, n. m.) construite sur l'initiale de frôler, froisser.
❏
Le mot évoque ou désigne un bruit léger, produit par le frôlement d'une étoffe soyeuse, etc. ; par métonymie, froufrou se dit d'un vêtement féminin aguichant. La mode de ce mot dans les dernières décennies du XIXe s. est attestée par l'apparition des dérivés.
❏
FROUFROUTER v. intr. (1876) « produire un froufrou », a lui-même pour dérivés FROUFROUTANT, ANTE adj. (1883), FROUFROUTEUX, EUSE adj. (fin XIXe s.) et FROUFROUTEMENT n. m. (1907).
?
FROUSSE n. f. pourrait avoir été formé (1858), selon Bloch et Wartburg, par allongement consonantique de frou, onomatopée (→ froufrou), et aurait d'abord désigné une peur causée par un bruit subit. Pour P. Guiraud frousse, comme trouille, concerne la forme de peur qui se manifeste par la colique, et le mot serait issu de fluxa « qui coule », doublet savant de flux* (flux de dysenterie, en ancien français) ; les formes en -r- de flux existent dans les Vosges et en Franche-Comté (frux, fru) ; frousse suppose alors une origine dialectale ou un croisement avec l'onomatopée flou, frou, à cause du bruit du flux qui s'échappe.
❏
Le mot est un synonyme familier de peur.
❏
FROUSSARD, ARDE adj. et n. « qui a la frousse » (1890) est resté usuel, comme frousse.
FRUCTIFIER v. intr., réfection (v. 1180) de fructefier (v. 1165), est emprunté au latin impérial fructificare « produire des fruits » et en bas latin « procréer », composé du radical de fructus (→ fruit, fructueux) et de facere (→ faire).
❏
Fructifier a le sens général de « produire » : d'abord par figure des résultats avantageux (v. 1165), puis des récoltes (v. 1180), des fruits (v. 1190) et, par analogie, des bénéfices (1667).
❏
FRUCTIFICATEUR, TRICE adj. (1865) s'emploie au sens concret et au figuré.
◈
FRUCTIFICATION n. f. est un emprunt au bas latin
fructificatio, du supin de
fructificare ; le mot est d'abord utilisé (
XIVe s.) pour « fait de fructifier ; bénéfice » (au figuré), puis en botanique au sens de « formation des fruits » (1782).
FRUCTUEUX, EUSE adj. est emprunté (v. 1200, fructuous) au latin fructuosus « fructueux, fécond », dérivé de fructus (→ fruit, fructifier).
❏
Fructueux s'applique à ce qui donne des résultats avantageux ; le sens concret (XVe s.) « qui donne des fruits » est sorti d'usage.
❏
Le dérivé
FRUCTUEUSEMENT adv. (1350) est didactique.
◈
L'antonyme
INFRUCTUEUX, EUSE adj. est emprunté (1372) au latin
infructuosus ; en dérive
INFRUCTUEUSEMENT adv. (1488).
FRUGAL, ALE, AUX adj. est emprunté (1534) au latin impérial frugalis « qui produit », d'où « économe » et « sobre » dès l'époque classique sous la forme comparative frugalior. Le mot est dérivé du latin classique frugi « sage, tempérant » (d'abord dans la locution esse frugi bonae « être capable de donner une bonne récolte »), ancien datif de frux, frugis « fruit, produit du sol », de la famille de frui (→ fruit).
❏
Frugal signifie (1534) « qui se contente d'une nourriture simple » — d'où « simple et sobre » (1690, vie frugale) et « qui consiste en aliments simples ».
❏
En dérive
FRUGALEMENT adv. (1547).
◈
FRUGALITÉ n. f. est emprunté au dérivé latin
frugalitas (de
frugalis) « récolte de fruits » et « modération, sobriété ». Il signifie « qualité de celui (ou de ce) qui est frugal » (
XIVe s.) et « fait de se nourrir sobrement » (1897).
L +
FRUIT n. m. est issu (Xe s., fruit espirituel) du latin classique fructus « revenu, profit », d'où au sens concret « récolte », « produits de la terre, des arbres, d'un animal » et en latin médiéval « enfant », considéré comme le produit de la génération. Fructus vient de frui « avoir la jouissance de », que l'on rapproche de mots germaniques comme le gotique brukjian, le vieil anglais brūcan « utiliser », ce qui permet de poser un radical °frug-, présent dans fruges, frugis (→ frugal). Le français a distingué le terme général latin fructus de pomum « fruit d'un arbre », spécialisé au sens de « pomme » (→ pomme).
❏
Fruit signifie d'abord « résultat avantageux que produit qqch. » (
Xe s.), « bénéfice tiré (de qqch.) » (1120-1150), d'où autrefois
faire du fruit (1580), et les expressions
sans fruit (1643),
avec fruit « avec profit » ; par extension (v. 1225), le mot désigne l'effet, bon ou mauvais, de qqch.
◆
Le sens de « revenu » est emprunté plus tard au latin juridique (
XVIe s., au pluriel).
■
Mais le mot s'emploie (v. 1165) au sens concret pour « production des plantes apparaissant après la fleur » et spécialement « fruit comestible » (1690) ; par extension, fruit s'est dit (1580) autrefois du dessert.
■
Au sens de « produits de la terre servant à la nourriture » (v. 1283 ; au pluriel), il ne s'utilise plus que dans l'expression les fruits de la terre. Par calque de l'italien frutti di mare, fruits de mer (av. 1709) désigne les produits comestibles de la mer.
■
Au sens restreint, botanique et le plus usuel, l'expression fruits rouges (1704 ; en Suisse, petits fruits) désigne des baies rouges.
■
Fruit entre dans plusieurs locutions : le fruit défendu (1682), c'est celui de l'arbre de la science du bien et du mal, identifié à la pomme à cause du latin pomum « fruit », et que Dieu avait défendu de manger à Adam et Ève et, au figuré (1829), une chose dont on doit s'abstenir. Fruit vert (XXe s.) se dit par métaphore d'une très jeune fille (« qui n'est pas épanouie »), fruit sec (1831) d'une personne qui n'a rien donné de ce qu'elle semblait promettre dans la vie.
■
D'après le latin ecclésiastique fructus, fruit (dans le fruit de) équivaut à « enfant » (v. 1165), en tant que « produit » de la mère ; cet emploi est exceptionnel, sauf dans les prières (le fruit de vos entrailles est béni).
❏
Les dérivés se rattachent au sens concret du mot.
■
FRUITERIE n. f. a désigné d'abord (1261) l'ensemble des fruits, puis (XVe s.) l'office de la maison du roi chargé des fruits, aujourd'hui un local où l'on conserve les fruits (1328) et, plus couramment (1829), une boutique où l'on vend des fruits.
■
FRUITIER, IÈRE adj. et n. désignait (1277) un officier chargé de la fruiterie de la Cour puis (fin XIVe s.) la personne qui tient une fruiterie (attesté plus tard dans ce sens). L'adjectif signifie « qui donne des fruits comestibles » (1528).
■
Le nom masculin s'emploie pour un lieu planté d'arbres fruitiers (av. 1589) et pour un local où l'on garde des fruits (1636). Par extension (1890) le mot s'applique à une étagère à claire-voie où l'on étale les fruits et, autrefois, à une coupe à fruits (XVIe s.).
■
En français de la zone franco-provençale, notamment en Savoie, en Suisse, fruitier, ière désigne (1872) un fabricant de fromages : fruit est alors pris au sens de « produit agricole » et spécialement de « produit laitier ».
■
FRUITIÈRE n. f. s'emploie depuis le XVIe s. (1524) en Suisse, en Savoie et en Franche-Comté pour désigner le lieu où les fromages sont fabriqués.
■
FRUITÉ, ÉE adj. (1690, comme terme de blason) se dit (1907) de ce qui a un goût de fruits frais (huile, vin, etc.).
■
FRUITER v. signifie d'abord « donner des fruits » (1872, intr.) et aujourd'hui « rendre fruité » (XXe s., tr.).
◈
Quelques verbes préfixés sont formés à partir de
fruit.
◈
AFFRUITER v. s'employait en ancien français pour « être fructueux » (fin
XIIe s.,
s'afruiter) et « être utile » (v. 1200,
intr.). Au sens de « planter » (1284), il est encore en usage régionalement mais ne s'emploie plus que comme terme technique au sens de « se mettre à produire des fruits » (1863,
s'affruiter).
■
DÉFRUITER v. tr. (1232, se deffruicter « perdre ses fruits ») est rare dans le sens de « cueillir » (1803) ; c'est un terme technique (av. 1903) signifiant « enlever le goût du fruit à ».
■
EFFRUITER v. tr. équivaut (1213) à « épuiser une terre », c'est-à-dire « lui ôter la possibilité de produire des fruits » (Cf. effriter) et régionalement (1691) à « dépouiller un arbre de ses fruits ».
◈
Le composé
FRUITARIEN, IENNE adj. et n. (1909 ; d'après
végétarien) est un terme didactique, dans
régime fruitarien « où l'homme ne s'alimente que de fruits ».
■
FRUITICULTURE n. f. (mil. XXe s.) et FRUITICULTEUR, TRICE n. (1973) sont des termes techniques spécialisés par rapport à arboriculture, -culteur.
◈
FRUCT-, FRUCTI- sont des éléments tirés du radical du latin
fructus servant à produire des composés savants, par exemple :
FRUCTIFÈRE adj. (1505 ;
→ -fère) « qui porte des fruits » ;
FRUCTOSE n. m. (1924 ;
→ -ose) « sucre d'origine végétale » (« sucre de fruit »).
■
Ces éléments tendent à éliminer frugi-, tiré du latin frux, frugis, qu'on trouve dans FRUGIFÈRE adj. (1842 ; → -fère), mot vieilli, ou FRUGIVORE adj. (1762 ; → -vore) « qui se nourrit de fruits, de végétaux ».
◈
FRUCTIDOR n. m. est un composé savant (1793, Fabre d'Églantine) du latin
fructus et du grec
dôron « don, présent ». Le mot désigne le douzième mois, le « mois des fruits », dans le calendrier républicain (18 ou 19 août au 17 ou 18 septembre).
◆
FRUCTIDORIEN n. m. se dit en histoire (1823) d'une personne favorable au coup d'État du 18 fructidor.
❏ voir
FRUCTIFIER, FRUCTUEUX.
FRUSQUIN (SAINT) n. m. est d'abord un mot d'argot (1628, frusquin « habit ») d'origine incertaine ; il vient peut-être de l'adjectif frisque « pimpant » (v. 1360), altération sous l'influence de fresche (ancien féminin de frais*), de frique (XIIIe s.), d'un francique °frik. Pour P. Guiraud, ce serait un emprunt à l'italien frusco, issu du latin impérial frustulum « morceau » (diminutif de frustum ; → fruste), cette idée de « morceau » étant à la base des emplois de frusquin (pièces de vêtement, d'outillage, de monnaie), d'où le sens d'« argent » en argot ancien (dep. 1668). Le mot, depuis le XVIIIe s., n'est utilisé que dans l'expression saint-frusquin, selon un procédé de formation populaire (Cf. saint-crépin « outils du cordonnier »).
❏
Saint-frusquin (1710), écrit avec un trait d'union depuis 1740, se dit de ce qu'on a d'argent, d'effets et, par extension, à la fin d'une énumération pour « et tout le reste ».
❏
FRUSQUES n. f. pl. (1800 au pluriel ; 1790 au singulier, en argot, « habit ») est un dérivé régressif de FRUSQUIN n. m. (1790) pour saint-frusquin qui signifie « habits » et spécialement « hardes ».
◆
De là, un verbe FRUSQUER v. tr. « habiller », en argot fin de (XIXe) siècle (1883), frusquin ayant aussi pour dérivé FRUSQUINER v. tr. (1725) qui fut en usage dans le langage poissard.
FRUSTE adj. est un emprunt (1580) à l'italien frusto « usé » (1re moitié XVIe s.), dérivé de frustare « user », lui-même du substantif frusto, du latin frustum « morceau » (→ froisser).
❏
Au sens d'« usé » (1580), c'est un terme technique aussi substantivé (le fruste, 1691) comme au sens extensif « dont le relief est grossier » (1871, Goncourt). Par extension, fruste s'applique à une personne mal dégrossie (1831), peut-être sous l'influence de rustre — responsable aussi avec le verbe frustrer de la forme altérée frustre, fautive et courante. Fruste est aussi un terme médical (1897), employé à propos d'une maladie dont les symptômes apparaissent sous une forme atténuée ; il reprend alors le sens du latin frustare.
FRUSTRER v. tr. représente un emprunt (v. 1330) au latin classique frustrare « rendre vain » et « tromper », dérivé de l'adverbe frustra « en vain », qui était fréquent dans frustra esse « être dupe », frustra habere « tromper » ; frustra, d'origine obscure, était rattaché pour les Latins à fraus (→ fraude).
❏
Frustrer signifie « priver (qqn) d'un avantage escompté » et, par extension (fin XVIIe s.), « ne pas répondre à une attente ». Le verbe a pris, par l'usage en psychanalyse, le sens devenu usuel de « mettre (qqn) dans une situation de déception » (mil. XXe s.).
❏
FRUSTRANT, ANTE adj. (1967) et
FRUSTRATEUR, TRICE adj. et n. (mil.
XXe s.) sont des termes de psychanalyse, passés comme le verbe et le participe passé
FRUSTRÉ, ÉE adj. et n. dans l'usage courant.
◈
FRUSTRATOIRE adj., terme de droit (1367), est emprunté au dérivé bas latin
frustratorius « trompeur » ; l'équivalent
FRUSTRATIF, IVE adj. (1845 ; de
frustrer) est rare.
■
FRUSTRATION n. f. (mil. XVe s., frustracion) est emprunté au dérivé latin frustratio « action de tromper », « déception » ; il se dit de l'action de frustrer ou du fait d'être frustré (v. 1950, frustration sexuelle).
FUCHSIA n. m., mot du latin botanique (1693), a été créé par un botaniste, le père Plumier, en l'honneur de Fuchs, botaniste bavarois du XVIe siècle.
❏
Le mot désigne un arbrisseau d'origine exotique.
❏ voir
FUCHSINE.
FUCHSINE n. f. serait un mot formé (1859) par le chimiste Verguin à partir de Fuchs, traduction en allemand de Renard, nom de l'industriel lyonnais pour lequel il travaillait. Pour d'autres, qui rejettent l'origine anecdotique, le mot vient de fuchsia, à cause de ses fleurs pourpres.
❏
La fuchsine est une matière colorante rouge, découverte par le chimiste allemand Hermann.
FUCUS n. m. est un emprunt (1562, phucus, sous l'influence du grec) au latin fucus, emprunté au grec phukos « algue ».
❏
Fucus désigne une algue brune appelée couramment varech.
❏
Les dérivés FUCACÉES n. f. pl. (1813) et plus récemment FUCALES n. f. pl. (XXe s.) sont des termes de taxinomie botanique (suffixes -acées et -ales) désignant une famille et un ordre d'algues brunes auxquels appartient le fucus.
FUDGE n. m. est un emprunt (1972) à l'anglais, connu en français d'Europe, usuel en français du Canada.
❏
Le mot désigne une confiserie fondante au chocolat, et aussi une crème glacée au chocolat, tenue en main par un bâtonnet (Cf. en français de France, esquimau).
FUEL n. m. est emprunté (1944), d'abord sous la forme fuel oil (1921), à l'anglais fuel oil (1893), composé de fuel « combustible » et de oil « huile » ; fuel est attesté en anglais dans ce sens depuis 1886 (depuis le XIIIe s. pour désigner une matière combustible qui sert à alimenter un feu). L'anglais a emprunté fuel à l'ancien français fouaille n. f. (v. 1200) « bois de chauffage ; tout ce qui sert à chauffer », de fou, forme ancienne de feu* ; oil est aussi un emprunt à une forme ancienne de huile*.
❏
On a récemment francisé la graphie de cet anglicisme, qui a été concurrencé par le mot d'origine russe mazout, en FIOUL n. m., francisation graphique devenue usuelle en France.
FUGACE adj. est emprunté (1550, attestation isolée, puis 1726) au latin impérial fugax « disposé à fuir », d'où « qui fuit », de fugere (→ fuir).
❏
Au sens latin de « qui s'enfuit » (en parlant d'un animal), calque du latin bestia ferae fugaces « bêtes qui fuient par frayeur », le français fugace est archaïque.
◆
Terme de botanique (1772) au sens de « qui se détache très tôt » (en parlant d'un organe), fugace se dit plus généralement de ce qui dure très peu (1826) et, en parlant de l'état d'esprit (1834), de ce qui change rapidement.
❏
En dérivent FUGACITÉ n. f. (1791) et FUGACEMENT adv. (XXe s.), mots d'usage littéraire.
-FUGE, second élément, est emprunté au latin -fuga « qui fuit » (de fugere ; → fugace, fugitif, fuir) et « qui fait fuir » (de fugare) et entre à partir du XVIIIe s. dans la composition de termes didactiques. Certains composés sont directement empruntés au latin (par ex. fébrifuge, subterfuge).
FUGITIF, IVE adj. et n., réfection (av. 1380) de fugitis (adj., fin XIIIe s.), représente un emprunt au latin fugitivus « qui s'enfuit » (à propos d'un esclave, d'un soldat déserteur), de fugere (→ fuir) ; fugitif a remplacé l'ancien français fuitif (v. 1155, jusqu'au XVIIe s.), issu du latin.
❏
Au sens de « qui s'enfuit », le mot est plus souvent employé comme nom (fin XIVe s.) que comme adjectif. Par extension fugitif a signifié « exilé » (v. 1355) et se dit (av. 1678) de ce qui est de brève durée (une idée fugitive), d'où spécialement (1704) pièce fugitive en poésie pour désigner une petite pièce versifiée sur un sujet léger ; l'adjectif qualifie ensuite ce qui s'éloigne rapidement (1690 ; vision fugitive) et par figure (1770) ce qui s'écoule rapidement, en relation avec certains emplois de fuir, s'enfuir (à propos du temps).
❏
En dérivent FUGITIVEMENT adv. (1828) assez usuel et FUGITIVITÉ n. f. (1830), littéraire.
FUGUE n. f. est un emprunt (fin XIIIe s.) à l'italien fuga « fuite » et « départ subit » (XIVe s.), puis terme de musique depuis le XVIe s., emprunté au latin fuga « fuite », de fugere (→ fuir). Fuga avait abouti à l'ancien français fue « fuite » (XIIe s.), éliminé ensuite.
❏
Outre un emploi isolé au sens de « fuite » (fin XIIIe s.), fugue désigne (1598) un type de composition musicale où plusieurs parties « se poursuivent ».
◆
Le sens du latin a été repris plus tard (1728), mais dans une acception plus restreinte : « action, fait de s'enfuir momentanément du lieu où l'on vit », d'où son emploi comme terme de psychopathologie (1901).
❏
Du sens en musique viennent
FUGUÉ, ÉE adj. « dont la forme est comparable à celle de la fugue » (1817),
1 FUGUER v. intr. (1803), et le diminutif
FUGUETTE n. f. (1914).
■
Le composé CONTRE-FUGUE n. f. (1680) signifie « fugue inversée ».
■
Le second sens a donné FUGUEUR, EUSE adj. et n. (1930) et 2 FUGUER v. intr. (v. 1960), devenus usuels à propos du comportement d'enfants ou d'adolescents qui disparaissent volontairement du domicile parental (par exemple, dans les hypothèses policières en cas de disparition).
◈
FUGATO n. m. reprend (1866) un mot italien dérivé de
fuga et désigne en musique un passage fugué.
FÜHRER n. m. est un emprunt (1932, répandu après 1933) à l'allemand Führer « guide », titre que prit Hitler en 1934, équivalent en allemand de l'italien duce. Führer dérive de führen « conduire », d'un germanique °fōrjan « faire se mouvoir ».
❏
Le mot est devenu synonyme de dictateur, dans un contexte évoquant le nazisme.