HALIEUTIQUE adj. est un emprunt savant du XVIIIe siècle au grec halieutikos.
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Le mot a été adopté, à propos de la pêche, pour correspondre à cynégétique pour la chasse. Comme nom (féminin), il concerne la pêche en mer et l'exploitation biologique des océans.
HALL n. m. est un emprunt (1672) à l'anglais hall, de l'ancien francique °halla ou °hala (→ halle) ; en anglais le mot a signifié d'abord « halle » (XIIe s.) puis a désigné toute grande salle et toute demeure ayant une telle salle (manoir, maison de réunion, etc.) ; ensuite hall prend le sens d'« entrée », pièce plus vaste des grandes demeures anglaises.
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Le mot est introduit en français pour désigner une réalité anglaise, la maison où se réunissent les membres d'un corps de métier ; il n'est repris que dans la seconde moitié du XIXe s., toujours à propos de l'Angleterre, au sens de « grande salle ou galerie d'un château » (1872, Taine).
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Hall désigne ensuite (1879) une grande salle par laquelle on a accès à l'intérieur d'un édifice public ou privé. Hall est entré dans le vocabulaire technique (1973 hall d'assemblage, en astronautique).
❏ voir
MUSIC-HALL (sous MUSIQUE).
HALLALI n. m. et interj. est un terme de chasse à courre, d'abord attesté (1683) sous la forme ha la ly ; la graphie moderne est relevée en 1751. Le mot est composé de haler « exciter les chiens » (→ 2 haler, haro), et de à lui, sous la forme réduite a li (donc « hale à lui »).
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Hallali est le cri qui annonce que la bête poursuivie est aux abois, d'où le nom (1866) désignant ce cri ou la sonnerie du cor (sonner l'hallali) et, par métonymie, le moment où l'animal est mis à mort (1877, Zola).
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Le mot s'emploie au figuré pour « dernier temps d'une poursuite », « approche de la fin, de la mort » (aussi au figuré sonner l'hallali, 2e moitié XIXe s.).
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HALLE n. f. est issu (1213, hale) de l'ancien francique °halla « vaste emplacement couvert », restitué par l'ancien haut allemand halla, le moyen haut allemand halle (Cf. l'allemand Halle) → hall.
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Halle conserve le sens étymologique au sujet de l'emplacement où se tient un marché ; au singulier, le mot ne s'emploie aujourd'hui en français de France qu'en parlant de bâtiments anciens ou dans des locutions (halle aux vins, halle aux poissons).
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Les halles (v. 1260, hales) désigne l'emplacement où se tient le marché central des denrées alimentaires d'une ville (1873 en emploi absolu : les Halles, celles de Paris). En locution (de la halle, des halles), le mot s'utilise pour connoter un ton ou un langage considéré comme populaire (1595, Montaigne, mots (...) qui servent aux hales, puis Boileau (1674), le langage des halles). Ainsi, le dictionnaire de l'Académie (1694) fut considéré par certains comme le « dictionnaire des Halles », à cause des emplois jugés vulgaires.
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Par analogie de dimension, halle a désigné une grande salle (1690) et, spécialement, un grand atelier de verrerie (1784) ; au sens de « grande salle », le mot est encore en usage en français de Suisse, dans halle de gymnastique, halle des fêtes.
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HALLAGE n. m. a désigné (v. 1260,
halage) un droit payé sur les marchandises vendues aux halles, puis à partir du
XVIIIe s. (1723) la taxe payée par les marchands qui y vendent.
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1 HALLIER n. m., réfection (XVIIe s.) de halier (v. 1260), a disparu au sens de « gardien des halles » ; il n'est employé que par archaïsme pour « marchand qui vend aux halles » (1723).
❏ voir
HALL.
HALLEBARDE n. f., réfection (1448) de allabarde (1333), est emprunté au moyen haut allemand helmbarte, littéralement « hache (barte) à poignée » (helm, halm) ; → heaume.
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Le mot désignait une arme à longue hampe, importée en France d'Allemagne, de Suisse, et utilisée du XVe au XVIIe siècle. La hallebarde est conservée comme arme d'apparat. Le mot est toujours employé dans la locution figurée il pleut (il tombe) des hallebardes « il pleut à verse ».
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La locution attestée au XVIIIe s. rimer comme hallebarde et miséricorde, signifiant « rimer très mal », est vieillie ; elle a reçu une explication anecdotique au XIXe s. : elle proviendrait d'une épitaphe rédigée par un marchand à qui on avait assuré que l'identité des trois dernières lettres du dernier mot de deux vers suffisait à faire la rime.
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Le dérivé HALLEBARDIER n. m. est d'abord attesté (1483) sous la forme halbardier.
2 HALLIER n. m., réfection (déb. XVIe s.) de haillier (mil. XVe s.), est issu par substitution de suffixe de l'ancien français hal(l)ot « buisson, saule à tête » (1283-1286), mot encore vivant dans les dialectes normand et picard. Hal(l)ot est issu du latin médiéval hasla « rameau », lui-même du francique °hasal « buisson du noisetier », reconstitué par l'ancien haut allemand hasala, le moyen haut allemand et le moyen néerlandais hasel (Cf. allemand Hasel et anglais hazel).
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Le mot désigne un groupe de buissons serrés et touffus.
HALLOWEEN n. f. est un emprunt à l'anglais halloween (1556), qui abrège l'expression All Hallow Even « veille de Tous Saints ».
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En français du Canada, le mot est employé à propos de la fête annuelle d'automne (31 octobre), comparable au carnaval, où des enfants masqués et déguisés vont de porte en porte pour réclamer des présents, et où des citrouilles évidées, éclairées de l'intérieur, forment des têtes fantastiques. À partir de 1990, cette fête étant importée en Europe, le mot est devenu courant aussi en français d'Europe.
HALLUCINÉ, ÉE adj. et n. est un emprunt (1611, halluxiné) au latin classique hallucinatus, auparavant alucinatus, participe passé de hallucinari « dormir debout », « divaguer, rêver » et, en bas latin, « avoir des hallucinations, se tromper ». Ce verbe, non attesté avant Cicéron et peu employé à l'époque classique, est dérivé du grec aluein « errer », « être agité, hors de soi ».
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Le mot est introduit avec le sens de « qui a des hallucinations » ; il est repris au XIXe s. comme nom (1845) et adjectif, au sens de « qui a le caractère de l'hallucination » (1851), au figuré dans le titre Les Campagnes hallucinées, de Verhaeren (1893).
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Le
v. tr. HALLUCINER, au sens de « provoquer des hallucinations », est relevé chez Hugo (1862) ; il prend à la fin du
XIXe s. le sens de « rendre halluciné, obséder » (1891) et se diffuse dans le langage « des jeunes » (années 1980) comme intransitif, pour « rêver » (
j'hallucine : « c'est fou, absurde, on croit rêver »).
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En dérivent HALLUCINATEUR, TRICE adj. (1835) d'emploi littéraire, et HALLUCINANT, ANTE adj. (1862), qui s'applique d'abord à ce qui hallucine ; par affaiblissement de sens, hallucinant s'emploie comme intensif (1866, une netteté hallucinante, Flaubert) puis qualifie ce qui a une grande puissance d'évocation (1908).
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HALLUCINATION n. f. est emprunté (1660) au latin impérial
hallucinatio « méprise, hallucination », du supin du verbe classique. Terme médical pour « perception pathologique de faits qui n'existent pas », le nom prend le sens figuré et courant aujourd'hui (1831, Balzac) d'« erreur des sens, illusion ».
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Sur le radical d'hallucination, ont été dérivés HALLUCINATOIRE adj. (1872) et les composés HALLUCINOSE n. f. (1908 ; de -ose), didactique, et HALLUCINOGÈNE adj. et n. m. (1934 ; de -gène) qui s'applique notamment aux drogues.
HALO n. m. est emprunté (v. 1360) au latin halos, hellénisme. Le grec halôs désigne une aire à battre le blé et, par extension, toute surface ronde comme une aire, spécialement un cercle lumineux autour du soleil et de la lune.
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C'est avec le dernier sens qu'est introduit le mot en français. Par extension, halo désigne une auréole lumineuse autour d'une source de lumière (1884, Huysmans), en particulier en photographie (1891) — d'où ANTIHALO adj. et n. m. (1907 ; de 1 anti-).
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Au XXe s. halo a pris des valeurs scientifiques (halo galactique en astronomie ; halo glaucomateux en ophtalmologie) et s'emploie également au figuré (1908, R. Rolland) comme aura et rayonnement.
HALO- élément tiré du grec hals, halos « sel » est utilisé pour former de nombreux mots dans les domaines de la biologie, de la botanique et de la chimie.
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HALOPHILE n. m. (1817, de
-phile) aussi
adj. (1840) se dit de plantes qui croissent en terrain salé.
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HALOGRAPHIE n. f. (1819, de -graphie) « étude des sels », est archaïque.
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HALOMÉTRIE n. f. (1866, de -métrie) concerne la détermination du titre des solutions salines.
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HALOGÈNE n. m. (1826, de
-gène), nom d'un élément chimique, voisin du chlore, est devenu usuel dans
lampe à halogène ou
halogène, n. m. (v. 1970), procurant une lumière qu'on peut régler progressivement. Son utilisation en décoration a fait passer le mot dans le vocabulaire usuel.
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En dérivent des termes de chimie comme
HALOGÉNATION n. f. (1930),
HALOGÉNURE n. m., qui ne concernent que la valeur chimique de
halogène (1934).
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HALON n. m. est construit à partir du radical de halogène, et du suffixe -on, sur le modèle des noms de gaz rares (néon, argon, etc.).
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HALOBIOS n. m. désigne l'ensemble des organismes vivant dans les mers.
HALTE n. f. est emprunté (1566, faire halt) à l'allemand Halt « arrêt », terme militaire, impératif substantivé de halten « arrêter », du francique °halt qui avait donné en ancien picard halt (XIIe s.), « lieu où l'on séjourne ». La variante alte, utilisée du XVIe au XVIIIe s., est due à l'italien alto « arrêt au cours d'une marche », en parlant d'une armée (fin XVe-déb. XVIe s., dans l'expression fare alto « s'arrêter »), lui-même repris de l'allemand.
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Halte s'emploie d'abord dans
faire halte. Le mot est ensuite usité comme interjection, d'abord dans les commandements militaires (1636), où
halte signifie « temps d'arrêt consacré au repos », puis au figuré pour arrêter quelqu'un dans ses propos, ses actions (1669, Molière ; aussi
alte-là !).
Halte désigne ensuite par métonymie (1794) le lieu où l'on s'arrête, d'où son emploi dans le vocabulaire des chemins de fer (1866), distinct de celui de
gare. Au figuré,
halte signifie ensuite « moment de pause » (1830, Lamartine) et spécialement « diminution temporaire d'un mal » (1843, Balzac).
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Halte au feu !, expression militaire, s'emploie au figuré pour interrompre une violence (années 1990).
Le composé HALTE-GARDERIE n. f. (1933) désigne un lieu où on garde de jeunes enfants de manière brève et occasionnelle (ce qui l'oppose à crèche).
HALTÈRE n. m. apparaît une première fois, sous la forme alteres, chez Rabelais (1534) ; le mot, repris en 1636, est rare jusqu'au XIXe siècle. Il est emprunté au latin impérial halteres (pl.), du grec haltêres « balanciers pour le saut, la danse », du verbe hallesthai « sauter », apparenté au latin salire et saltare (→ saut).
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Haltère s'emploie le plus souvent au pluriel, notamment pour désigner l'exercice sportif qui consiste à soulever des barres de métal munies de boules à leurs extrémités (poids et haltères).
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Sur haltère a été composé HALTÉROPHILE n. et adj. (1903 ; de -phile), d'où HALTÉROPHILIE n. f. (1924).
HALVA n. m., réfection (1890) de halwah (1826), est un mot emprunté au turc halva, de l'arabe ḥalwä « douceur ».
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Il désigne une confiserie orientale, d'origine turque, faite de farine, d'huile de sésame, de miel, de fruits et d'amandes. Le mot est moins connu que loukoum.
HAMAC n. m. apparaît sous différentes formes, du début du XVIe jusqu'au milieu du XVIIe s., dans des traductions de récits de voyage (d'abord italiens) et des histoires des Indes : vers 1525, amache ; 1532, amacca ; 1545, hamaca ; 1568, hamacque ; 1640, hamat ; il est attesté sous la forme actuelle en 1659. Le mot est emprunté à l'espagnol hamaca (1519), lui-même emprunté au taïno (langue indienne disparue) de Haïti, hamacu.
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Il désigne un rectangle de toile (ou un filet) suspendu, qui sert de lit dans les régions tropicales. Il a été répandu par son usage dans la marine.
HAMADA n. f. est l'emprunt à un mot arabe, apparu chez les géographes (1880) pour désigner un plateau pierreux dans le désert saharien.
HAMAMÉLIS n. m. est un emprunt (1615) au grec, où le mot est composé de melon « pomme » et de hama « en même temps », car cet arbre, voisin du néflier, a sa floraison en même temps que le pommier.
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Le mot désigne une plante dont la feuille ressemble à celle du noisetier, qui croît en Amérique du Nord et a des propriétés thérapeutiques.
HAMBURGER n. m., attesté en français chez P. Morand (1930), est emprunté à l'américain hamburger (1902, proprement hambourgeois), de Hamburg, nom anglais (et allemand) de Hambourg. C'est l'abréviation de hamburger steak (1889) « steak hambourgeois » ; on ignore la raison pour laquelle ce plat a été qualifié aux États-Unis de hambourgeois.
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Le mot, qui désigne un bifteck haché servi dans un pain rond (ou, en France, recouvert d'un œuf au plat), ne s'est répandu en français qu'à partir de la Seconde Guerre mondiale, sous l'influence des soldats américains. Aux États-Unis, la référence à Hambourg s'est perdue (mais le français du Québec la rétablit en traduisant hambourgeois), d'où l'utilisation de -burger dans la formation de très nombreux composés comme CHEESEBURGER n. m. « hamburger au fromage », — de cheese « fromage » — parfois utilisés comme emprunts en français.
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HAMEAU n. m., réfection (XIIIe s.) de hamel (v. 1170), est un diminutif de l'ancien français ham, attesté surtout dans des noms de lieux (France septentrionale), lui-même issu du francique °haim « petit village » (Cf. allemand Heim « domicile, foyer », anglais home, de même sens, et les toponymes français Le Hamel, Hamelin, etc., les patronymes Duhamel, Duhameau, etc.).
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Hameau, qui désigne un groupe d'habitations rurales situées à l'écart d'un village, est aussi (1968) un terme militaire (hameau stratégique). Le mot appartient au domaine d'oïl ; dans la France du Sud, on emploie toujours village pour hameau.
❏ voir
HANTER.