L HAMEÇON n. m., réfection d'après le latin (fin XIIIe s.) de esmeçon, ameçon (1174-1187), est dérivé (à l'aide du suffixe -(e)çon, -(e)sson, sur le modèle de poinçon, écusson) de l'ancien français aim, ain (fin XIe s.), issu du latin classique hamus « hameçon, crochet », d'origine inconnue.
❏  Hameçon, qui désigne d'abord un instrument de pêche, est très vite employé au figuré (1269-1278, ameçon) au sens de « piège, appât », notamment dans des locutions (1669, mordre à l'hameçon, gober l'hameçon).
❏  HAMEÇONNER v. tr. apparaît d'abord au participe passé sous les formes hamessonnes « recourbé, crochu » (fin XIVe s.), hamensonné « pris à l'hameçon » (1464) et « garni d'hameçons » (1606). ◆  Le verbe actif hameçonner « prendre à l'hameçon » est attesté au début du XVIIe s. (1609) ; il a aussi (1611) le sens de « garnir d'un hameçon ». Le sens figuré de « séduire » est relevé une première fois en 1589 et repris en 1832. La métaphore est celle de « prendre à l'appât ».
HAMMAM n. m. est un mot emprunté (1655), par l'intermédiaire du turc, à l'arabe ḥammām « bain chaud », avec les variantes hummuns (1663), hammamât (1873).
❏  Le mot désigne un établissement de bains de vapeur, d'étuves, dans les pays arabes et, par extension, dans d'autres pays ; un synonyme est bain turc. Puis il désigne toute installation de bains de vapeur. ◆  En français du Maghreb, il s'emploie avec les significations du mot arabe, pour une source thermale chaude, pour l'établissement de bains chauds et de bains de vapeur, et par extension, pour un asile de nuit.
HAMMERLESS n. m. est un emprunt à un composé anglais signifiant « sans [less] marteau [hammer] » appliqué à un fusil sans chien apparent, mis au point au milieu du XIXe s. Le mot désigne et a qualifié (fusil hammerless) ce type de fusil de chasse, à partir de 1880.
1 HAMPE n. f. est une altération (1471) de l'ancien français hanste (1080) « javelot » ou hante « lance, bois de lance, manche, tige » (1165-1170, « javelot »), lui-même issu d'un croisement entre le latin classique hasta « lance, pique » (d'où hast*) et le francique °hant « main » restitué par l'ancien et moyen haut allemand hant (Cf. allemand Hand et anglais hand). Le passage de hante à hampe est peut-être le résultat d'un croisement avec empe, forme lorraine du français ente « scion qu'on greffe » (Cf. encore, en Lorraine, ampe et hampe ; (h)amper « greffer »). La forme hante, usitée jusqu'au XVIIe s., est encore en usage en normand, picard et manceau.
❏  Hampe, qui désigne à l'origine un long manche de bois supportant une arme d'hast, un drapeau, une croix, prend des sens analogiques à partir de la fin du XVIIIe s. : en botanique (1771 ; la hampe d'un roseau) et dans le domaine de l'écriture (1939 ; la hampe d'une lettre).
? 2 HAMPE n. f., terme de boucherie (1270), est d'origine incertaine ; le mot est peut-être issu d'un croisement de l'ancien haut allemand wampa « ventre, panse » (d'où l'allemand Wampe, autre forme de Wamme « fanon, peau du ventre », et le vosgien wambe « fanon ») avec le francique °hamma « jarret, cuisse », restitué par l'ancien haut allemand hamme « jambon » (Cf. anglais moderne ham) ; le croisement se serait produit dans le francique parlé en France septentrionale avant 800. P. Guiraud rapproche hampe du dialectal lampe « fanon de bœuf », emploi figuré de lampe « morceau, lambeau », issu du francique °labba (→ lambeau).
❏  Le mot est d'abord attesté comme terme de vénerie (« poitrine du cerf ») et, par la suite (1690), désigne une partie du bœuf, du côté de la cuisse ; l'évolution de sens (vers « partie allongée ») a pu se faire par l'influence de 1 hampe.
HAMSTER n. m. est un mot emprunté (1765, Buffon) à l'allemand Hamster ou hamastra (XIIIe s.), attesté au sens de « ver du blé, charançon » (par l'ancien haut allemand hamustro).
❏  Hamster est le nom donné à un petit mammifère rongeur, ce qui suppose que la valeur de « rongeur » a été seule retenue dans l'étymon.
HAN interj. est une interjection onomatopéique (XIIIe s.) figurant un soupir, un gémissement, employée (1306) comme interjection affirmative. Au XVIe s., chez Rabelais (1552), le mot traduit le cri d'une personne qui fournit un effort (notamment un bûcheron). Han est employé comme nom masculin en 1834 (faire, pousser un han).
❏  Le dérivé HANNER v. intr. (1841, Flaubert) « souffler, soupirer » est sorti d'usage (Cf. ahaner).
HANAP n. m., autre forme (v. 1121) de henap (v. 1100), est issu, par l'intermédiaire du bas latin anappus (VIIe s.), hanappus (IXe s.), du francique °hnap « écuelle » que l'on restitue d'après l'ancien haut allemand hnapf, l'ancien nordique hnappr (Cf. l'allemand Napf « écuelle »).
❏  Le mot désignait, au moyen âge, une grande coupe à boire en métal, munie d'un couvercle ; il s'emploie encore par archaïsme et en histoire.
G HANCHE n. f. représente l'aboutissement (v. 1155) du germanique °hanka « hanche », restitué d'après le moyen néerlandais de même sens hanke, qui a aussi produit l'italien, l'espagnol et l'ancien provençal anca. Le mot s'est substitué au latin classique coxa (→ cuisse), qui avait lui-même remplacé le latin femur « cuisse » devenu homonyme de femus, mot qui a donné fumier.
❏  Hanche est d'abord un terme d'anatomie ; il a produit l'expression le poing, la main sur la hanche (1845) pour désigner une posture qui marque le défi. Par extension, hanche s'utilise en parlant de certains animaux (XIVe s.), d'où (1678) mettre un cheval sur les hanches et un emploi en entomologie (1832). ◆  Par analogie, le mot a pris des acceptions techniques en marine (1678) et pour désigner les montants d'un chevalet (1832).
❏  Le dérivé HANCHU, UE adj. (1611), qui a remplacé l'ancien français hainchous, est d'emploi littéraire.
■  HANCHER v., d'abord hanchier « donner un croc-en-jambe » (1397) d'un sens donné à hanche en ancien français (haulte hanche « croc-en-jambe »), est attesté en 1835 (intr.) avec le sens de « se camper dans une posture qui fait saillir une hanche » (aussi, 1877, se hancher) et en 1902 (tr.) avec celui de « représenter (un personnage, une statue) de manière à faire saillir une hanche ». ◆  Du verbe dérive HANCHEMENT n. m. (1867) « attitude hanchée ». Les deux mots se substituent à une partie des emplois de déhancher, déhanchement qui sont antérieurs.
■  À partir de hanche a été composé DÉHANCHER v., d'abord verbe transitif (1555) formé avec le préfixe dé-. Le verbe signifie « porter (qqch.) en l'appuyant sur la hanche », et s'emploie ensuite couramment au sens de « se balancer sur ses hanches, en marchant » (XVIIe s.). ◆  DÉHANCHÉ, ÉE part. passé adj. s'emploie d'abord (mil. XVIe s.) en parlant d'un cheval dont la hanche est déplacée, puis des personnes. ◆  Du verbe dérive DÉHANCHEMENT n. m. (1693).
HAND-BALL n. m. est un emprunt (1912) à l'allemand Handball, « balle à main », composé de Hand « main » et de Ball « ballon », formation analogue à celle du mot football en anglais. Cependant, au rugby, handball « jeu à la main » (1930) est un emprunt isolé à l'anglais hand ball, littéralement « (jeu de) balle à la main ». La prononciation varie entre bal (comme en allemand) et bol (comme en anglais).
❏  Le mot désigne un sport d'équipe qui se joue uniquement avec les mains.
❏  En dérive HANDBALLEUR, EUSE n. (1934).
❏ voir HANDICAP.
HANDICAP n. m. est emprunté (1827) à l'anglais handicap, qui représente probablement une contraction de hand in cap, proprement « la main (hand) dans (in) le chapeau (cap) ». Le mot, en anglais, a désigné (XVIIe s.) un jeu où l'on se disputait des objets personnels dont le prix était proposé par un arbitre, la mise étant déposée dans une coiffure (cap) et, par la suite, sous la forme contractée handicap, une compétition entre deux chevaux (1754), puis des courses de chevaux (1780), le glissement de sens s'expliquant par l'idée de jugement comparatif de la valeur (des objets, puis des chevaux).
❏  Handicap est introduit en français, comme d'autres termes d'hippisme, avec l'idée d'égaliser les chances des concurrents en imposant aux meilleurs de porter un poids plus grand ou de parcourir une distance plus longue. Par extension, le terme s'applique (1854) à d'autres sports puis par métonymie (1888, en cyclisme) se dit de tout désavantage imposé dans une épreuve à un concurrent de qualité supérieure. De là vient (1913) le sens figuré d'« entrave, gêne », « infériorité » et, par extension (1964), celui d'« infériorité momentanée » en parlant d'une collectivité par rapport à une autre. Handicap a aussi pris la valeur sociale de handicapé (ci-dessous).
❏  Handicap a produit très tôt des dérivés en français : HANDICAPER v. tr. (1855 ; 1854 au participe passé ; d'après l'anglais to handicap) s'applique d'abord aux sports puis signifie au figuré (1888) « mettre (qqn) en état d'infériorité ».
■  Le participe passé HANDICAPÉ, ÉE adj. et n., d'abord en hippisme (1854), se dit (1889) d'une personne désavantagée et, notamment, d'une personne affectée d'une déficience physique ou mentale (1957, travailleur handicapé) ; le terme tend aujourd'hui à remplacer infirme, mais il est plus large (déficiences mentales, etc.) ; il est devenu très courant, parmi les euphémismes sociaux masquant les réalités pénibles (Cf. mal voyant, malentendant, etc.) et pour écarter les mots traditionnels, tel infirme. ◆  POLYHANDICAPÉ, ÉE adj. et n., qualifie et désigne (attesté 1982) une personne souffrant de plusieurs handicaps simultanés. ◆  HANDICAPEUR n. m. (1855 ; 1854, handicapper), dérivé du verbe handicaper, est resté un terme de turf.
HANDISPORT adj. (1977 ; de handi[capé] et sport) « relatif aux sports pratiqués par les handicapés physiques », est un mot-valise à l'anglaise particulièrement mal formé en français.
G HANGAR n. m., réfection graphique (1337) de hangart (1135), est issu du francique °haimgard « clôture autour de la maison », composé de haim « petit village » (→ hameau) et de gard « enclos » (→ jardin). P. Guiraud, pour mieux justifier la graphie de hangar, fait l'hypothèse d'une composition de garer « mettre à l'abri » (→ garer) et de ham « gîte, retraite », « abri pour le bétail » (du francique °haim) ; quoi qu'il en soit de l'hypothèse, l'influence de garer est probable.
❏  Hangar, d'abord attesté (1135, hangart) comme toponyme en Picardie, où les bâtiments de ferme sont traditionnellement disposés autour de l'enclos, désigne une construction sommaire qui abrite du matériel agricole, des récoltes ou des marchandises et, au XXe s. (1922), un abri pour les avions, puis pour toutes sortes de matériels, véhicules.
G HANNETON n. m. représente (fin XIe s., haneton) un diminutif non attesté du francique °hano « coq », qui a servi à désigner (souvent en composition) divers insectes dans les langues germaniques : néerlandais leliehaantje « scarabée qui vit dans les lis », en allemand de Rhénanie Hahn « punaise des baies », en anglais cockchafer « hanneton ».
❏  Par allusion au vol lourd et maladroit de l'insecte apparaissent, à partir du XVIIe s., des locutions figurées : être étourdi comme un hanneton (1611), aujourd'hui sorti d'usage d'où hanneton « individu étourdi » (1675, adj. ; 1787, n.) ; avoir un hanneton dans le cerveau « être un peu dérangé » (d'où 1675 un hanneton « lubie, manie ») et, plus récemment, n'être pas piqué des hannetons (1821) « être intense, extrême ».
❏  HANNETONNER v. intr., d'emploi rare au sens de « détruire les hannetons » (1767), a aussi (rarement) une valeur figurée (1907, Gide) pour « aller et venir de manière désordonnée ».
■  Le dérivé HANNETONNAGE n. m. (1835) ne concerne que le sens concret du verbe.
HANSE n. f. représente un emprunt (v. 1223) à l'ancien haut allemand hansa « troupe de soldats » qui, en moyen haut allemand hanse (v. le XIe-XIIe s.), a pris le sens d'« association de marchands ». Le latin médiéval hansa (1199) est attesté dans cette acception et dans celle de « cotisation » dès 1127 le français a eu aussi ce sens de « cotisation » (v. 1223 payer la hanse).
❏  Hanse désigne depuis le milieu du XIIIe s. (v. 1240), en particulier sur les bords de la Baltique, une association de marchands ayant le monopole du commerce par eau (la Hanse germanique et, absolument, la Hanse). Par extension, hanse est le nom donné à certaines corporations. Avec guilde, hanse représente l'une des institutions originelles de l'économie moderne.
❏  HANSÉATIQUE adj. (1690 ; 1605, anséatique), emprunté au dérivé médiéval hanseaticus, correspond à l'allemand hanseatisch « relatif à la Hanse », seulement attesté au XVIIIe s. ; c'est un terme didactique comme HANSÉATE adj. et n. (1878) « relatif aux villes d'une hanse » et « habitant de ces villes ».
HANTER v. tr. représente, d'abord en Normandie, un emprunt (XIIe s.) à l'ancien scandinave heimta « conduire à la maison », dérivé de heim « maison » ; ce mot repose sur une base germanique °haim- — d'où viennent l'anglais home et l'allemand Heim, et qui est peut-être liée au sanskrit kshēma- « sécurité » (→ hameau).
❏  Hanter s'emploie d'abord au sens de « fréquenter (qqn) », encore en usage au XVIIe s. mais estimé vieilli à la fin du siècle. Le verbe signifie par extension (1121-1134 ; aussi HANTÉ, ÉE adj. XIIe s.) « fréquenter un lieu d'une manière régulière », aujourd'hui d'emploi littéraire. ◆  Depuis le début du XIXe s., hanter s'utilise en parlant d'un esprit, d'un fantôme (1800, Delille, puis 1823 Hugo), aussi au participe passé adjectivé hanté, ée (av. 1848, chambre hantée, Chateaubriand). L'emploi vient de l'influence de l'anglais to haunt, par l'intermédiaire des romans fantastiques (A. Radcliffe, H. Walpole), le verbe anglais étant issu de l'ancien français ; on peut aussi penser à l'influence du normand hanté « fréquenté par les spectres », hant « fantôme ». Par extension, avec un sujet abstrait, hanter équivaut à « poursuivre, obséder » (1836, Stendhal).
❏  HANTISE n. f. au sens de « fréquentation » (1228) se prenait plutôt en mauvaise part à la fin du XVIIe s. et est sorti d'usage aujourd'hui ; il s'emploie depuis le XIXe s. (1860, Baudelaire) au sens d'« obsession ».
■  HANTEUR, EUSE adj. et n. (XVIe s., repris en 1865), lié au premier sens du verbe, et HANTANT, ANTE adj. (1884) « qui obsède », sont d'emploi rare.
HAPAX n. m. est emprunté au grec, d'abord dans l'expression hapax legomenon en 1909, puis apax (1919) et hapax (1922) ; l'expression est composée de hapax « une fois », mot qui repose sur la racine indoeuropéenne du latin pactus (→ pacte), et legomenon « dit », participe présent passif de legein « dire » (→ -logie, -logue) ; elle a été utilisée dans un texte anglais dès 1654.
❏  Hapax, terme de linguistique, désigne un mot, une forme dont on ne peut relever qu'un exemple à une époque donnée.
HAPLO- est un élément tiré du grec haplous « simple », entrant dans la composition de mots savants comportant l'idée d'« une seule fois, une seule chose », parmi lesquels :
❏  HAPLOGRAPHIE n. f. (1898 ; de -graphie) et HAPLOLOGIE n. f. (1908 ; de -logie), terme de phonétique, concernent le fait de n'écrire et de ne prononcer qu'une fois un élément redoublé.
HAPLOÏDE adj. (déb. XXe s. ; de -oïde), terme de biologie emprunté à l'allemand haploid, mot formé par le botaniste E. Strasburger en 1905 par adaptation du grec, qualifie les gamètes après la méïose, quand un seul chromosome de chaque paire est conservé. HAPLOPHASE n. f. (mil. XXe s. ; de -phase), aussi terme de biologie désigne la phase correspondante.
HAPPENING n. m. est un emprunt récent (1963) à l'anglais happening « événement » (XVIe s.), participe présent substantivé de to happen « arriver, avoir lieu, se produire », d'origine germanique.
❏  Le mot a pris aux États-Unis (1959) le sens repris en français de « spectacle qui laisse une part essentielle à l'imprévu et à la spontanéité ». Par extension, happening se dit d'un événement collectif comparé à ce type de spectacle (v. 1980). On a suggéré de remplacer ce mot, difficilement assimilable en français, par impromptu.
HAPPER v. est issu (fin XIIe s.) d'un radical onomatopéique happ-, indiquant un mouvement de saisie brutale et rapide que l'on retrouve dans les langues germaniques : néerlandais happen « saisir », bas allemand happen « chercher à saisir », flamand happen « parler aigrement », danois hap « bouchée » ; mais ces formes sont attestées plus tardivement que le mot français, ce qui semble exclure pour happer une origine germanique.
❏  Les principales acceptions de happer apparaissent à la fin du XIIe et au début du XIIIe s. : « saisir brusquement (qqch., qqn) » (1193), spécialement en parlant d'un piège, d'une machine (1275-1280) et en particulier, en parlant d'un animal, « attraper dans la gueule » (v. 1200). Le sens figuré apparaît au XIIIe s. (v. 1245). ◆  L'emploi intransitif, aujourd'hui sorti d'usage, est attesté (1785) dans l'expression happer à la langue « adhérer fortement », en parlant de l'argile, par exemple.
❏  HAPPE n. f., déverbal de happer, a le sens général de « crampon » (1260, hape) ; c'est un terme technique utilisé dans divers domaines, par exemple « crampon qui lie deux pierres, deux pièces de bois » (1611).
HAPPEMENT n. m. « action de happer », aujourd'hui peu usité, apparaît au XIVe s. (1330) ; il s'emploie concrètement (1845) en parlant de l'adhérence (de l'argile, etc.) sur la langue, et au figuré.
■  HAPPEUR, EUSE n. et adj. (1870) est peu usité comme nom.
■  HAPPEAU n. m. (1872) se dit encore dialectalement pour « piège pour prendre les oiseaux » (→ appeau).
HAPPE-, élément tiré de happer, entre dans la composition de mots aujourd'hui sortis d'usage, comme HAPPELOURDE n. f. composé, comme attrape-nigaud, de lourde, féminin de lourd, au sens de « femme qui manque de finesse, de subtilité ; sotte ». Le mot apparaît d'abord (1532) chez Rabelais avec le sens de « séducteur qui trompe les femmes » et, plus généralement (av. 1573), de « personne qui trompe sur les apparences » ; par extension il désigne (1636) une personne d'aspect agréable, mais dépourvue d'esprit, et par analogie (1564), une fausse pierre précieuse.
On relève aussi HAPPE-CHAIR n. m., attesté à la fin du XVIe s., repris en 1684 par La Fontaine (de chair), HAPPE-BOURSE n. m. (1834 ; de bourse) et HAPPE-LOPIN n. m. (mil. XIXe s. ; de lopin).
HAPPY END n. m. ou n. f. représente un emprunt (1945) à l'anglais happy end (normalement happy ending), composé de happy « heureux » et de end « fin ».
❏  L'expression, empruntée en français à l'américain comme terme de cinéma, s'applique d'abord au dénouement heureux d'un film tragique et, par extension, se dit familièrement (v. 1970) de la fin heureuse d'une histoire tragique. Généralement employé au masculin, happy end est parfois doté du genre féminin, sous l'influence de fin, nom féminin.