HIÉROGRAMME → HIÉRATIQUE
HIÉROPHANTE n. m. est un emprunt savant (1535) au latin chrétien hierophantes, du grec hierophantês « prêtre qui explique les mystères sacrés », mot composé de hieros « sacré » et du radical du verbe phainesthai « faire briller », « faire voir », « paraître ».
❏  Hiérophante, terme didactique, désigne en parlant de l'Antiquité grecque le prêtre qui présidait aux mystères d'Éleusis et instruisait les initiés, d'où le sens figuré de « prêtre, pontife ».
❏  En dérive le terme didactique HIÉROPHANTIQUE adj. (1852, Nerval).
■  Le mot apparenté HIÉROPHANIE n. f. « manifestation du sacré » a été forgé par l'historien des religions Mircea Eliade (publ. 1949).
HI-FI → FIDÉLITÉ (à FIDÈLE)
HIGH-LIFE n. m., mot anglais introduit (1818) par A. de Mareste dans une lettre à Stendhal, est composé de high « haut(e) » et life « vie », employé avec le sens de « haute société, grand monde ». Ce terme, à la mode au XIXe s., est aujourd'hui archaïque. L'emploi adjectival a été peu répandu (1874).
❏  Les dérivés HIGHLIFEUR n. m. (1866) « mondain » et HIGHLIFER v. intr. (1869) « vivre selon la high-life » ont été utilisés dans les années 1870.
HIGH TECH adj. et n. m., emprunt (1980) à l'anglo-américain, abréviation de high technology, s'applique à un style d'architecture utilisant des éléments industriels.
HIJAB n. m. est un emprunt (XXe s.) à la langue arabe, où ce nom est dérivé du verbe hajaba « cacher, voiler ».
❏  Le mot, aussi écrit et prononcé HIDJAB, désigne le voile cachant les cheveux, les oreilles et le cou que portent de nombreuses musulmanes. On a appelé le hijab en français voile ou foulard (islamique).
HI-HAN onomatopée, est attesté en 1670, après hi ha, 1606.
❏  Le mot, aussi substantif (des hi-hans), note le cri de l'âne, un braiement.
HILARE adj., réfection de la Renaissance (1519) des formes hylaire (XIIIe s., Dauzat, mais le texte cité est sans doute du XVe s.), islaire (1360-1370), est un emprunt savant au latin hilaris (d'abord hilarus), lui-même du grec hilaros « joyeux ».
❏  Le mot hilare est très peu usité entre le XVIe et le XIXe s. et n'apparaît dans les dictionnaires que vers la fin du XIXe s. ; il est admis par l'Académie en 1935. Le mot signifie « qui est dans un état d'euphorie, de douce gaieté » et se dit par métonymie de ce qui traduit cet état (un visage hilare) ; il s'emploie au figuré, en parlant de choses, avec le sens de « comique, plein d'entrain ».
❏  HILARITÉ n. f., d'abord ilarité (XIIIe s.), hylarité (1374), sous la forme moderne au XVIIIe s. (1769, Voltaire), est emprunté au dérivé latin hilaritas. Le mot, comme hilare, s'est peu employé entre le XVIe et le XVIIIe s. et a eu d'abord le sens de « joie douce et calme » ; le sens moderne, « brusque accès de gaieté », apparaît au début du XIXe s. (1820, Michelet).
■  HILARANT, ANTE adj. est emprunté (1805) au latin hilarans, participe présent de hilarare « rendre gai ». D'abord attesté comme terme de chimie (1805) dans gaz hilarant « gaz qui produit une sorte d'exaltation », il est employé assez vite au sens général de « qui provoque le rire » (1834 ; 1832, hilariant).
■  Son équivalent EXHILARANT, ANTE adj. (1669), est rare.
HILE n. m. est un emprunt savant (1600) au latin hilum « point noir au haut d'une fève » et au figuré « un rien, petite parcelle ».
❏  Hile est d'abord attesté comme terme de botanique, « cicatrice laissée par le tégument d'une graine par la rupture du funicule », puis au XIXe s. (1845) comme terme d'anatomie « point par où un viscère reçoit ses vaisseaux et ses nerfs ».
❏  Du second sens dérive l'adjectif didactique HILAIRE (1834 ; ganglions hilaires).
HINDOU, OUE adj. et n., aussi écrit indou, est un dérivé (1653) du nom propre Inde (→ indien) d'après la forme autochtone hindu- ; la graphie hindou n'apparaît qu'au début du XIXe s. (attestée 1832).
❏  Hindou, « de l'Inde et relatif à la civilisation brahmanique », est parfois employé pour indien*, à cause de l'ambiguïté de ce dernier terme.
❏  Le mot a fourni tardivement les dérivés HINDOUISME n. m. (1876), « religion brahmanique pratiquée en Inde », et HINDOUISTE adj. et n. (1951).
HINDI n. m. et adj., attesté en 1815, est un emprunt à l'une des principales langues parlées en Inde, pour désigner cette langue indoeuropéenne orientale et dérive du sanskrit.
■  On l'appelle aussi HINDOUSTANI n. m. et adj. (1814), antérieurement l'indistanni (1653), du nom géographique Hindoustan, partie principale de la péninsule hindoue.
HIP (répété) → HOURRA
HIP HOP adj. et n. m. est un emprunt des années 1990 à l'anglo-américain hip hop, formé de deux onomatopées → hip, hop.
❏  De l'onomatopée hip hop !, liée au rap et à une danse acrobatique de rue, on est passé à mouvement hip hop et au hip hop, désignant un ensemble d'activités corporelles ludiques, puis artistiques.
HIPP-, HIPPO-, premier élément tiré du grec hippos « cheval » qui se rattache à une racine indoeuropéenne °ekwo- « cheval » (→ équestre), entre dans la composition de mots savants formés en français ou empruntés au grec ou au latin.
❏  HIPPIATRIE n. f. (1534, Rabelais), dérivé savant du grec hippiatros, de -iatros « médecin », est un terme didactique signifiant « médecine des chevaux ».
■  Il a été concurrencé puis remplacé par HIPPIATRIQUE n. f. (1750), aussi adjectif (1823), du grec hippiatrikos « qui concerne l'art vétérinaire » (de hippiatros).
■  HIPPIATRE n. (1772, du grec hippiatros) est vieilli.
HIPPODROME n. m. est un emprunt (XIIIe s.) au latin classique hippodromus, du grec hippodromos (de dromos « course » ; → -drome). ◆  Le mot est attesté isolément au XIIIe s. (ypodrome) au sens de « cirque pour les courses de chevaux », à propos de l'Antiquité ; il est repris chez Rabelais (1534) avec ce sens. Par extension, il désigne un champ de courses (1828).
HIPPARQUE n. m. est un emprunt didactique (1765) au grec hipparkhos « commandant de cavalerie » (de arkhein « commander »), dont il garde le sens en parlant de l'Antiquité grecque.
■  HIPPARCHIE n. f. « division de cavalerie » est emprunté (1832) au dérivé grec hipparkhia.
HIPPOPHAGE adj. et n., terme didactique (1827, de -phage) signifie « qui mange de la viande de cheval ».
■  En dérive HIPPOPHAGIE n. f. (1832, de -phagie), d'où HIPPOPHAGIQUE adj. (1836), plus usuel dans boucherie hippophagique (qui tend à disparaître après 1950).
HIPPARION n. m. est un emprunt (1843) au grec hipparion « petit cheval » ou « jeune cheval », dérivé de hippos ; il est utilisé en paléontologie pour désigner un mammifère fossile du tertiaire considéré comme l'ancêtre du cheval.
HIPPOBOSQUE n. m. est la francisation (1808) du latin zoologique hippobosca (1634), hellénisme tiré du verbe boskein « nourrir, élever ». Le mot, pris dans le sens de « qui se nourrit des chevaux », désigne un insecte diptère, qui suce le sang du bétail bovin et des équidés.
HIPPOTRAGUE n. m., francisation (1933) du latin zoologique hippotragus, du grec tragos « bouc » (voir tragédie), désigne une grande antilope aux longues cornes annelées en arrière, qui vit en Afrique.
HIPPOLOGIE n. f. (1855, de -logie), terme didactique, signifie « étude du cheval ».
■  Il a pour dérivés HIPPOLOGIQUE adj. (1776) et HIPPOLOGUE n. (1866).
HIPPOMOBILE adj. et n. f., terme didactique (de -mobile, d'après automobile), signifie (1897) « mû par un ou plusieurs chevaux », « qui utilise des chevaux » ; le nom féminin (1896) est à peu près sorti d'usage, après avoir eu des emplois administratifs assez courants, en opposition avec automobile, quand ce dernier mot était nouveau.
HIPPIQUE adj. représente un emprunt (1842) au grec hippikos « relatif aux chevaux », dérivé de hippos. Le mot conserve le sens du grec puis signifie surtout « relatif aux courses de chevaux » (Cf. chroniqueur hippique).
■  En dérive HIPPISME n. m. (1898) « sports hippiques », équivalent de l'anglicisme turf.
❏ voir HIPPOCAMPE, HIPPOGRIFFE, HIPPOPOTAME.
HIPPIE ou HIPPY n. et adj., répandu vers 1967 en français, est emprunté à l'américain hippy n., dérivé de hip (variante hep) « qui est initié, au courant de ce qui est nouveau », d'origine inconnue.
❏  Le mot, d'abord en anglais des États-Unis et du Canada, désigne des personnes, en général jeunes, qui rejettent les valeurs sociales et culturelles de la société de consommation (mode de vie, recherche de l'argent, goût de la technologie, etc.) et le nationalisme. En 1990, hippie, comme beatnik, évoque surtout la décennie 1960-1970, mais le mot, attesté en français en 1967, reste vivant pour évoquer un état d'esprit, tout comme baba cool, autre anglicisme vieilli.
❏  Les dérivés HIPPISÉ, ÉE adj. (1968) et HIPPYSME n. m. (1968 ; parfois écrit hippisme par plaisanterie) ont eu une existence éphémère.
HIPPOCAMPE n. m. est un emprunt (1561) au latin hippocampus, nom d'un poisson qui porte la tête inclinée contre la gorge, comme le cheval dont il rappelle le profil, et nom d'un animal mythique avec un corps de cheval et une queue recourbée de poisson ; le latin est emprunté au grec hippokampos, composé de hippos « cheval » et de kampos « sorte de poisson », de kampê « courbure ».
❏  Le français conserve les sens de l'étymon. Malgré sa nature savante, le mot est usuel ; dans la conscience populaire, l'animal marin qu'il désigne n'est pas considéré comme un poisson. ◆  Par analogie de forme, hippocampe désigne en anatomie (XXe s.) une région du cerveau.
HIPPOCRATE n. m. est emprunté (av. 1845) au nom propre Hippocrate, célèbre médecin grec du Ve s. av. J.-C., par le latin Hippocrates.
❏  Le mot s'utilisait, écrit avec ou sans majuscule, par plaisanterie, pour « médecin ».
❏  HIPPOCRATIQUE adj., attesté en 1658, est certainement antérieur, comme le montre le dérivé HIPPOCRATIQUEMENT adv., relevé en 1579. ◆  L'adjectif est emprunté au dérivé bas latin hippocraticus (IVe s.). Il se dit de ce qui est relatif à Hippocrate et à sa doctrine, puis il signifie (1814) « digne d'Hippocrate », d'où « digne d'un médecin ». Le mot est employé ensuite comme terme de médecine dans des syntagmes : face, facies hippocratique (1862), doigts hippocratiques (ou hippocratisme digital, 1876).
■  Un autre dérivé didactique du nom propre, HIPPOCRATISTE n. « partisan de l'hippocratisme », apparaît à la fin du XVe s. (1478-1480, ypocratiste) ; il est employé par Claude Bernard dans son Introduction à la médecine expérimentale (1865).
■  HIPPOCRATISME n. m. (1719) désigne la doctrine hippocratique.
HIPPOGRIFFE n. m. est emprunté (1556, Ronsard, hippogrife) à l'italien ippogrifo, mot composé par l'Arioste dans Le Roland furieux à partir du grec hippos « cheval » (→ hipp-, hippo-) et de l'italien grifo « griffon » (→ griffon).
❏  Le mot désigne, comme son étymon, un cheval à tête d'oiseau, né d'une jument et d'un griffon. Mallarmé (1898) l'utilise figurément.
HIPPOPOTAME n. m., d'abord attesté sous la forme ypopotamox (1180-1190), sous la forme moderne en 1546 (Rabelais), est emprunté au latin impérial hippopotamus, du grec hippopotamos, proprement « cheval du fleuve » (spécialement du Nil), composé de hippos « cheval » (→ hipp-, hippo-) et de potamos « fleuve » ; on trouve, formées par haplologie, les graphies ypotame (v. 1265), ipotham (v. 1330), encore au XVIe s., et hipotame (1680).
❏  Le mot conserve le sens zoologique, désignant un gros mammifère ongulé ; par figure, il signifie « personne énorme » (1856, Hugo).
❏  En dérive HIPPOPOTAMESQUE adj. « qui rappelle un hippopotame » (1838) ; Th. Gautier utilise la variante HIPPOPOTAMIQUE adj. (1838).
HIRAGANA n. m. est la transcription d'un mot japonais, de hira « plat » et gana, variante de kana « caractère d'écriture ». Le mot désigne un système japonais d'écriture syllabique sous une forme cursive (à la différence du katakana anguleux), créé pour noter les éléments nécessaires à l'écriture de la langue japonaise qui ne peuvent être notés par les caractères empruntés au chinois (kanji) et servant aussi à l'apprentissage de l'écriture, à la notation des emprunts.
HIRONDELLE n. f. a été emprunté (1546, hyrondelle, Rabelais) à l'ancien provençal irondela (XIIe s.), diminutif de irunda (XIIe s.), issu d'un latin populaire °hironda, déformation du latin classique hirundo.
❏  Hirondelle s'est substitué à l'ancien français ARONDE n. f. (1080, de hirundo) et à son dérivé ARONDELLE n. f. (XIIe s.) ; aronde survit dans certains parlers régionaux et s'emploie comme terme technique : à queue d'aronde (1458 ; 1409, queue d'alonde) se dit d'un assemblage dans lequel le tenon s'élargit en forme de queue d'hirondelle ; queue d'aronde (1690) ou aronde désigne en architecture un crampon de même forme ; on dit aussi queue d'hironde (1694), d'hirondelle.
■  Hirondelle désigne un oiseau migrateur à queue fourchue et, qualifié, d'autres oiseaux (1611, hirondelle de mer « sterne »). ◆  Le mot entre dans la locution nid d'hirondelle (1846, déjà au XVIIe s. dans une comparaison [v. 1627]) désignant abusivement les matières végétales malaxées par un autre oiseau, la salangane, mets apprécié en Extrême-Orient.
Par analogie (forme qui rappelle l'hirondelle ou ses ailes), hirondelle (de mer) désigne parfois un poisson, l'exocet volant (1553).
■  Il s'est employé familièrement (1704) pour dénommer certaines religieuses (leur voile allongé étant comparé à une aile) et comme équivalent d'« agent cycliste » (1837, hirondelle de la grève, Balzac ; 1915, « gendarme »), probablement par allusion à la cape de l'agent volant au vent. ◆  Par allusion aux migrations de l'oiseau, hirondelle désignait diverses professions saisonnières, par exemple le ramoneur, le marchand de marrons (1873, hirondelle d'hiver), qui venaient dans les villes, notamment à Paris, au début de l'hiver.
HIRSUTE adj. est un emprunt savant (1802) au latin classique hirsutus « hérissé », spécialement terme de botanique. Le mot, probablement d'origine populaire, semble dérivé d'un nom en u- non attesté, °hirsu-, (Cf. cornu / cornutus) et est sans doute lié à l'adjectif classique hirtus « pointu, plein d'aspérités ».
❏  Il est introduit en botanique au sens de « garni de longs poils fournis ». Par métaphore (av. 1841), il se dit pour « bourru, grossier » ; par extension (fin XIXe s.) appliqué à une personne, il signifie « ébouriffé, échevelé » (tête hirsute) d'où, par métonymie, personne hirsute. ◆  Le mot substantivé, en histoire littéraire, désigne un cénacle parisien de la fin du XIXe siècle.
❏  HIRSUTISME n. m., terme de médecine (1920), signifie « développement excessif du système pileux ».