HISPANIQUE adj. est un emprunt (1525) au latin impérial hispanicus, dérivé du classique Hispania « Hispanie », de Hispani, nom de peuple, pluriel de Hispanus. Le mot, attesté isolément en 1525 (1527, yspanique), est repris au XIXe s. (1832).
❏  Il signifie « qui a trait à l'Espagne, aux Espagnols » puis « aux pays de langue espagnole, en Amérique latine ».
❏  En dérivent HISPANISME n. m. (1725, sur le modèle de anglicisme, etc.) et HISPANISANT, ANTE n. (1863) ou HISPANISTE n. (v. 1933), spécialiste du castillan.
HISPANO-, élément tiré du latin hispanus « espagnol », entre dans la composition de plusieurs mots : HISPANO-AMÉRICAIN, AINE adj. et n. (1845) « qui concerne à la fois l'Espagne et l'Amérique » (la guerre hispano-américaine), puis « l'Amérique hispanophone » ; spécialt « des citoyens des États-Unis d'origine hispanique ». HISPANO-ARABE adj. (1867) ; HISPANO-MAURESQUE adj. (1898), spécialisé en art décoratif à propos du style hérité des califats arabes d'Espagne (Cf. mudéjar et mozarabe, en histoire de l'art).
HISPANOPHONE adj. et n. « de langue (maternelle, nationale ou principale) espagnole (castillan) ». L'Amérique hispanophone et lusitophone.
HISSER v. tr., d'abord sous la forme de l'impératif, inse (1552, Rabelais) puis ysser (1573), est un emprunt au bas allemand hissen « élever à l'aide d'une corde » (Cf. moyen néerlandais hischen, hijschen), qui serait de formation onomatopéique.
❏  Le verbe garde le sens de l'étymon et s'emploie couramment dans hisser le drapeau, les couleurs. L'interjection hisse ! oh ! hisse, tirée de l'impératif du verbe, est attestée en 1773 (1701, hisse !). Se hisser signifie par extension (av. 1794) « s'élever avec effort », puis s'emploie au figuré (déb. XXe s.) au sens de « s'élever ». ◆  Un certain nombre d'emplois hérités de la marine sont propres au français de l'océan Indien, pour « tirer », « attraper, prendre » et aussi « lancer, jeter » (hisser des pierres à qqn).
HIST-, HISTIO-, HISTO-, élément tiré du grec histos « métier de tisserand » d'où, par extension, « ce que l'on tisse », dérivé de histanai « dresser ». Il entre dans la formation de mots savants (biologie, biochimie, médecine).
❏  HISTOLOGIE n. f. (1823, de -logie) « science qui traite de la structure des tissus et des cellules », d'où HISTOLOGIQUE adj. (1832), HISTOLOGISTE n. (1840), variante HISTOLOGUE, forme une série de termes très vivants.
■  HISTOGÈNE adj. (1873, de -gène) « qui donne naissance aux tissus vivants » et nom masculin (1931), « substance qui favorise la régénération d'un tissu ».
■  HISTOLYSE n. f. (1890), de -lyse, succède à hystolisie, histolysie (1875) pour « dissolution de tissus vivants ».
■  HISTIDINE n. f. (1897) est emprunté au mot allemand créé par A. Kossel (1896) à partir du grec histos pour désigner un acide aminé. ◆  De histidine et amine* vient HISTAMINE n. f. (XXe s. ; 1913, en anglais, histamin). Ce terme de biochimie a fourni HISTAMINIQUE adj. (mil. XXe s.), qui a lui-même donné ANTIHISTAMINIQUE adj. et n. m. (1950) « qui combat les effets de l'histamine », terme de pharmacologie devenu relativement courant.
■  HISTONE n. f. (1904, du grec histos et suffixe -one ; Cf. 1900, histon) est le nom d'une protéine simple, créé en allemand (histon) par A. Kossel (1884).
❏ voir HISTOGRAMME.
HISTOGRAMME n. m. est un emprunt (1956) à l'anglais histogram (1891, Karl Pearson), du grec histos « tissu » (→ hist-), pris au sens de « réseau, graphe », et de -gram (→ -gramme).
❏  C'est un terme de statistique qui désigne un graphique représentant la densité d'un effectif en fonction des valeurs d'un caractère.
+ HISTOIRE n. f. est un emprunt adapté, d'abord sous la forme istorie (déb. XIIe s.), au latin historia « récit d'événements historiques », « objet de récit historique », mais aussi « récit fabuleux, sornettes », lui-même pris au grec historia « recherche, enquête, information » et « résultat d'une enquête », d'où « récit », « œuvre historique ». Le mot appartient à la famille de eidenai « savoir », qui se rattache à une racine indoeuropéenne °weid-, comme le sanskrit véda et le latin videre « voir ».
❏  Histoire a d'abord eu, avec diverses formes, istorie, storie et pour le suffixe francisé -oire, estoire (dominante au moyen âge), le sens de « récit des événements de la vie de qqn » (déb. XIIe s., istorie ; v. 1105, storie). Puis le mot prend un sens plus large (v. 1155, hystoire) « récit des événements relatifs à un peuple, à l'humanité en général ». À partir du XIIIe s., il désigne l'ensemble des connaissances susceptibles de prendre une forme narrative, et relatives à l'évolution de l'humanité (v. 1265, istore) ; il recouvre alors ce qui met en jeu la mémoire et s'oppose à la poésie (création), à la philosophie (sagesse) et aux beaux-arts. ◆  De la valeur générale, « objet de mémoire et de narration », vient histoire naturelle « livre décrivant les choses de la nature » (1551) puis (1765) « étude des corps observables dans l'univers, spécialement sur terre » (botanique, géologie, comme dans l'Histoire naturelle de Pline) ; l'expression est remplacée aujourd'hui par sciences naturelles. ◆  C'est au XVIIe s. que sont attestés le sens de « mémoire que la postérité garde du passé » (1646) et histoire peinte (1611), puis tableau d'histoire (1680), « où le peintre représente un fait » (1690, peintre d'histoire). ◆  Philosophie de l'histoire, « science des lois qui régissent les événements », apparaît au XVIIIe s. (1765), mais s'emploie surtout à partir du XIXe siècle.
■  En même temps que son acception générale (« ensemble des connaissances... »), à partir du XIIIe s. histoire « narration » désigne la représentation d'une scène à plusieurs personnages (v. 1240, hystoire) ; cette valeur se développe ensuite et le mot s'emploie pour des œuvres qui représentent de telles scènes, une tapisserie (fin XIVe s.) ou un ouvrage de sculpture (1417), d'où tailleur d'histoire « sculpteur » (v. 1560), et, par ailleurs, un jeu mimé (1449), un mystère (fin XVe s.).
Parallèlement aux emplois concernant la collectivité, histoire se dit à partir du XVIIe s. d'une aventure arrivée à une ou plusieurs personnes (1636), puis une succession d'aventures (1670), et désigne des propos mensongers, pour tromper et mystifier (1663), devenant un équivalent de « balivernes, niaiserie » (1668). Ces emplois extensifs donnent lieu à une série de locutions, comme des histoires « des manières affectées » (1690), faire (chercher) des histoires « des difficultés, des embarras » (1732), c'est une autre histoire « c'est une chose bien différente » (1690), faire une belle histoire « exciter des rumeurs » (1747). ◆  En marge de ces emplois, on peut mentionner une spécialisation concrète, où histoire correspond à un euphémisme (« chose », « machin ») pour « parties sexuelles » (1611, au pluriel). ◆  En français de Belgique, histoire s'emploie à la manière de affaire en français de France, pour « chose quelconque ».
Histoire, on l'a vu, contient depuis la latinité (historia) l'idée de « récit » fondé sur l'établissement de faits observés (étymologiquement, « vus ») ou inventé. Mais le mot n'a pris le contenu que nous lui connaissons que depuis le XIXe s., même si une référence à l'évolution de l'humanité est introduite dès le XIIIe siècle. Le récit des événements, construit dans beaucoup de documents ou à partir de témoignages, a gardé longtemps des buts moraux ou a été utilisé comme argument de polémiques ; au moyen âge, les chroniques (l'idée dominante est alors la temporalité), les hagiographies ne se séparent que très lentement de l'épopée. Les recherches archéologiques ou numismatiques, nées à la Renaissance, relèvent de la curiosité d'amateurs et de la sensibilité esthétique ou morale sans être encore exploitées comme documents. Avec le romantisme, l'histoire explicative trouve d'autres motifs ; Michelet ouvre son Histoire de France par un tableau géographique, interprétant les faits passés par le milieu et la race ; l'histoire positiviste (A. Comte) présente le passé en un récit de causes et de conséquences. Enfin, après 1850, la méthode critique d'analyse des documents est établie, elle aboutit à un effacement de l'historien, qui se veut comme un naturaliste devant l'archive. C'est aussi dans la seconde moitié du XIXe s. que se construit une histoire spécialisée (histoire de l'art, de la littérature, etc.). La rupture avec cette histoire qui refuse l'interprétation s'effectue au XXe s. avec la collection « Évolution de l'Humanité » (1920, H. Berr) puis la revue « Annales d'histoire économique et sociale » (1929, L. Febvre et M. Bloch) ; c'est alors qu'on oppose une histoire événementielle, voire une petite histoire anecdotique, à la nouvelle histoire, qui élargit ses objets, scientifise ses méthodes (sciences annexes de l'histoire) et participe à l'interprétation, parfois à l'explication des évolutions humaines.
❏  Plusieurs mots sont des dérivés savants du latin historia. HISTORIEN, IENNE n., attesté en 1213 sous la forme ystorien, signifie « auteur d'ouvrages d'histoire » (le contenu de la notion ayant changé au cours du temps, voir ci-dessus) et, spécialement aujourd'hui, « spécialiste de la science historique » ; on a aussi employé hystoristre (1213), historieur (1393) et historieux (XVe s., n. m. ; XIIe s., adj., « historique »). Par extension, le mot a désigné un peintre d'histoire (XIXe s.) et se dit pour « étudiant en histoire » (XIXe s.). Au sens figuré de « personne qui raconte une suite d'événements », le mot est vieilli. Le féminin historienne est rare jusqu'au XIXe et ne se répand que dans la deuxième moitié du XXe siècle. Voir aussi historique.
■  Le dérivé français HISTORIETTE n. f. (1650, Mme de Sévigné) désigne le récit d'une petite aventure.
PRÉHISTOIRE n. f., composé (1872) de pré- et histoire, d'après préhistorique attesté antérieurement, et employé comme substantif (→ historique), désigne l'ensemble des faits antérieurs à l'apparition de l'écriture, incluant alors la protohistoire, et, plus strictement, antérieurs à la première métallurgie. Le mot signifie également « science qui étudie ces faits ».
■  PRÉHISTORIEN, IENNE n. (d'après historien), « spécialiste de la préhistoire », est attesté en 1874.
■  PROTOHISTOIRE n. f., terme didactique (1910, de proto-), a été formé pour désigner les événements immédiatement antérieurs à l'apparition de l'écriture, contemporains de la première métallurgie. ◆  En dérivent PROTOHISTORIQUE adj., attesté antérieurement (1877, d'après historique), et PROTOHISTORIEN, IENNE n. (mil. XXe s., d'après historien).
MÉTAHISTOIRE n. f. et MÉTAHISTORIQUE adj., employés à propos de la philosophie ou épistémologie de l'histoire, figurent dans la traduction de Berdiaev par S. Jankélévitch (1948).
❏ voir HISTORIER, HISTORIOGRAPHE, HISTORIQUE.
HISTORIER v. tr. est un emprunt (fin XIVe s., hystoryer) au latin médiéval historiare (v. 1150), déjà en bas latin au sens de « chercher à s'informer », dérivé de historia (→ histoire).
❏  Le verbe a d'abord signifié « raconter » et s'emploie, dans le domaine des arts (1409-1410), au sens de « décorer de scènes à personnages », en particulier de scènes tirées de la vie des saints, appelées histoires au moyen âge. Par extension (1542), historier signifie « orner ».
❏  De ce verbe dérivent HISTORIEUR n. m. (1495) « artiste qui enluminait les manuscrits » (Cf. enlumineur) et HISTORIÉ, ÉE adj. (1487, histoiré), terme d'art employé dans un contexte religieux ou profane. Le manuscrit historié comprend des figures (enluminures, miniatures) impliquant un contenu narratif ; la notion exclut donc en principe les illustrations d'une autre nature (décor géométrique, végétal, etc.). À l'époque classique, ouvrage historié (1636) désigne un jardin artificiel, une peinture ou un dessin de jardin.
HISTORIOGRAPHE n. est un emprunt (1213, hystoriographe) au bas latin historiographus, du grec historiographos « historien », de historia (→ histoire) et graphein « écrire » (→ -graphe). On relève en ancien français la forme storiographe (v. 1300) ; à partir du XVe s., plusieurs termes coexistent avec historiographe : historiographeur, historiographien (XVe s.), histoiregraphe (fin XVIe s.).
❏  Le mot désigne un écrivain chargé officiellement d'écrire l'histoire de son temps, sens courant aux XVIIe-XVIIIe s. (historiographe du roi, titre porté par Racine et Boileau), et s'emploie par extension au sens d'« historien » ou plutôt d'« écrivain historique ».
❏  HISTORIOGRAPHIE n. f., attesté d'abord au sens d'« histoire » (1498-1502), est un dérivé d'historiographe ou un emprunt au latin médiéval historiographia (v. 942), repris du grec. ◆  Le mot, d'emploi didactique, désigne le travail de l'historiographe (1750, Voltaire écrit historiographerie) et, par métonymie (1845), un ensemble d'ouvrages d'historiographes, puis le discours historique sur un sujet ou une période. L'historiographie n'étudie pas directement les faits historiques, mais les discours tenus à leur propos. ◆  En dérive l'adjectif HISTORIOGRAPHIQUE (1832).
HISTORIQUE adj. et n. m. est un emprunt (seconde moitié du XVe s.) au latin historicus, du grec historikos « qui concerne la connaissance d'une chose », en particulier « d'histoire ou d'historien ; historique », de historia (→ histoire).
❏  Historique signifie « qui a rapport à l'histoire, au sens d'étude du passé », d'où « utilisé par l'histoire » (documents historiques) et « qui s'intéresse aux aspects historiques » (dictionnaire historique) ou « qui résulte de l'histoire » (une nécessité historique). À partir du XVIIe s., historique s'oppose à fabuleux, au sens (1694) de « qui relève de faits avérés ». ◆  Il s'emploie comme nom masculin (av. 1755) au sens d'« exposé chronologique des faits », puis de « narration, récit », d'où faire l'historique d'une question et, par ailleurs, l'historique d'un mot (Littré). ◆  Historique, adjectif, se dit en particulier (1740, temps historiques) de ce que l'on peut étudier à partir de documents écrits (opposé à préhistorique ; ci-dessous) ; il s'utilise spécialement à partir du XVIIIe s. (1763) dans roman historique, œuvre dont l'intrigue est empruntée en partie à l'histoire, puis dans pièce historique, peinture historique, film historique. Depuis le XIXe s., historique signifie par extension « qui est ou mérite d'être conservé par l'histoire » (journée historique, etc.), d'où musée historique (1840) et la locution (1900) monument historique.
❏  Historique a remplacé HISTORIAL, ALE, AUX adj., emprunt savant (v. 1327) au bas latin historialis, dérivé de historia. Le mot s'était employé au XIIIe s. à propos de la Bible dans un sens difficile à déterminer. ◆  Le dérivé inattendu de cet archaïsme, HISTORIALISER v. tr. « donner une dimension historique à (qqch.) », est attesté en 1943 (Sartre, L'Être et le Néant). ◆  L'adverbe HISTORIQUEMENT est attesté en 1617.
De historique, employé substantivement au XVIe s. (v. 1510) au sens d'« historien », dérive HISTORICIEN n. m. (1567) pour « historiographe », disparu au XVIIe siècle.
HISTORICITÉ n. f., « caractère de ce qui est attesté par l'histoire », est un dérivé savant (1866, Amiel) de historique ; il a pris spécialement en philosophie (1943, Sartre) le sens de « dimension historique de l'existence ».
HISTORICISME n. m. (1908) ou HISTORISME, termes de philosophie, désignent une doctrine selon laquelle toute vérité évolue avec l'histoire et, par extension, la tendance à accorder la première place à l'histoire pour expliquer tous les faits.
À partir d'historique ont été formés plusieurs composés.
■  PRÉHISTORIQUE adj. et n. m. (1864, de pré-) est plus courant aujourd'hui que ANTÉHISTORIQUE adj. (1828, de anté-) au sens de « qui est antérieur à l'apparition des témoignages écrits et à l'usage de métaux ». Préhistorique s'est employé comme nom masculin (1888) pour préhistoire (→ histoire) qui l'a supplanté. À la fin du XIXe s., l'adjectif s'emploie pour « relatif à la préhistoire » (v. 1890) en tant que période, puis (XXe s.) qualifie la science (anthropologie préhistorique) et son objet d'étude (techniques préhistoriques ; flore, faune préhistoriques). ◆  Par analogie, l'adjectif s'emploie familièrement au sens (1903) de « très ancien, démodé ».
HISTORICO-, tiré du radical latin de historicus, est utilisé pour former des adjectifs composés, dont le sens est « relatif à une discipline considérée sous l'angle de l'histoire » et « relatif à la fois à une discipline et à l'histoire ». On relève par exemple les adjectifs HISTORICO-ROMANESQUE (1833, Musset), HISTORICO-PHILOSOPHIQUE (1853, Flaubert), HISTORICO-LINGUISTIQUE (1926, L. Febvre), HISTORICO-CRITIQUE (1933), HISTORICO-MYTHIQUE (mil. XXe s.), HISTORICO-PSYCHOLOGIQUE (1957) qualifiant des discours de caractère à la fois historique et romanesque, philosophique, etc.
HISTRION n. m. est emprunté (1544) au latin histrio « mime, comédien » et, au figuré, « fanfaron, faiseur d'embarras ». Le mot est peut-être dérivé de Hister (ou Ister), nom latin du Danube inférieur, qui traversait l'Istrie : les Anciens pensaient que les premiers acteurs venaient de cette contrée située à l'est de l'Adriatique.
❏  Histrion est d'abord employé pour désigner un acteur de l'Antiquité romaine jouant des farces grossières ; par extension, le mot prend péjorativement le sens de « comédien » (1690). À partir du XIXe s., il s'emploie pour « charlatan, personne qui joue un rôle » (1819). Le féminin HISTRIONNE est attesté chez Diderot et Huysmans.
❏  HISTRIONNER v. intr., attesté chez Voltaire (1758) au sens de « cabotiner », est sorti d'usage.
■  HISTRIONISME n. m., d'abord (1842) « profession de comédien », se dit ensuite pour « cabotinage » (XXe s.) ; le mot est également employé dans le domaine psychiatrique (1917).
■  HISTRIONIQUE adj. « relatif à l'histrion » (1944) est d'emploi littéraire.
HITLÉRIEN, IENNE adj. et n. est dérivé (1930) du nom d'Adolf Hitler.
❏  Le mot concerne le nazisme et son action, plus que la personnalité d'Hitler.
❏  HITLÉRISME n. m. (1932) désigne la doctrine et la politique d'Hitler, le nazisme*.
HIT-PARADE n. m. est un mot anglais des États-Unis, emprunté en 1956 (av. 1950, en français du Canada) et signifiant littéralement « parade des succès ». Il est formé de hit « coup » (de to hit « frapper ») puis « chance » et « succès » (déb. XIXe s.), et de parade, emprunté au français (→ parade) ; hit « succès » avait été emprunté antérieurement en français (1930).
❏  Hit-parade signifie « palmarès des meilleurs succès de vente, dans le domaine des disques de variétés » ; le mot s'emploie par extension à propos de toute forme de spectacle ou de manifestation (au hit-parade de l'actualité « au premier plan »).
HITTITE adj. et n. est un emprunt (1884) à l'anglais hittite, qui apparaît dans les anciennes traductions anglaises de la Bible, écrit Hettite ; les traductions françaises donnent Héthéen ou Hétéen. Le mot est une adaptation de l'hébreu ḥitt (īm) et Héthéen vient de la forme Hethaei de la Vulgate.
❏  L'appellation hittite s'est imposée en archéologie pour désigner un peuple de l'Antiquité, établi en Asie Mineure au second millénaire avant notre ère, différent de la tribu cananéenne désignée par les mots ḥitt et Hethai. Le nom masculin désigne (XXe s.) la langue parlée par les Hittites, dont le déchiffrement a commencé au début du XXe s. et qui constitue un nouveau témoin dans l'ensemble des langues indoeuropéennes.
H. I. V. → VIRUS
HIVER n. m. est emprunté (XIe s., iver) au bas latin hibernum « hiver », du latin classique hibernum tempus « la saison hivernale » ; hibernum s'est substitué au classique hiems « hiver » (Cf. italien inverno, espagnol invierno ; → hiberner, hiémal) : le h étymologique a été introduit au XIIIe s. (1282, hyveir).
❏  Hiver désignant la plus froide des quatre saisons de l'année, s'emploie au sens de « température froide » (v. 1695) et dans quelques syntagmes usuels, comme sports* d'hiver. ◆  Le mot est utilisé au figuré comme symbole de tristesse (av. 1560, Du Bellay, l'hyver de mes ennuis) et de vieillesse (1629, l'hiver de la vie) ; il signifie « année » dans le contexte de la vieillesse (soixante hivers).
❏  HIVERNER v., d'abord sous la forme iverner, est emprunté d'après hiver au latin classique hibernare « être en quartiers d'hiver », dérivé de hibernus (→ hiberner). ◆  Le mot signifie (1190-1205, intr.) « passer l'hiver à l'abri » en parlant des troupes, des navires, puis des animaux (XIIIe s.), spécialement des graines, des œufs de vers à soie (1763). Hiverner signifie aussi « labourer (une terre) avant l'hiver » (1600, à propos de la vigne). Par extension, il a pris le sens de « passer l'hiver (quelque part) » (XIXe s.).
■  HIVERNAGE n. m., réfection (XVIIe s.) d'après hiver de ybernage (1226), aussi yvrenage (XIIIe s.), a d'abord eu le sens de « semailles d'hiver » (en latin médiéval hibernaticum et hivernaticum, v. 868). À partir du XVIIe s., le mot désigne l'action d'hiverner (1636) et prend des sens spéciaux : « labour qui précède l'hiver » (XVIIIe s.), « temps de relâche pour les navires » (1797) et, par métonymie, « port où les navires relâchent » (1823), « séjour des bestiaux à l'étable » (1867), etc. ◆  En français d'Afrique et des zones tropicales ou subtropicales, où les noms des « quatre saisons » ne correspondent pas à des réalités climatiques tropicales, hivernage désigne (1802) la saison des pluies, qui correspond d'ailleurs plutôt à l'été dans l'hémisphère Nord. L'hivernage des Antilles françaises s'étend d'août à décembre.
■  HIVERNATION n. f., encore employé pour les plantes, est un synonyme sorti d'usage (1829) de hibernation ; le mot est utilisé (XXe s.) comme terme technique, dans le domaine de l'élevage des vers à soie.
■  HIVERNEUR, EUSE n. (1874), « personne qui passe l'hiver quelque part », est un mot vieilli, remplacé par HIVERNANT, ANTE n. (1890).
■  HIVERNAL, ALE, AUX adj. est un emprunt (1119) au bas latin hibernalis, d'après hiver ; il signifie « de l'hiver ». Course hivernale ou HIVERNALE n. f. (1961) se dit d'une ascension effectuée l'hiver en haute montagne. ◆  Hivernal est l'adjectif d'hivernage, en français d'Afrique et des Antilles (cultures hivernales, de la saison des pluies).
❏ voir HIBERNER.
H. L. M. → HABITATION
HO interj. est une onomatopée (1223) d'abord utilisée pour halte !
❏  Cette interjection sert à appeler (1345, eh, hé) ou à exprimer l'étonnement (1539, hoho) ; dans ce dernier cas, la graphie la plus courante est oh*.
❏  HOLÀ interj. et n. m., formé avec ho et (v. 1350), est utilisé pour appeler. L'emploi de holà pour modérer, arrêter, est vieilli ; on dit plutôt hé, là ! Holà, comme nom masculin, entre dans la locution mettre le holà (1644) qui reprend faire holà (1594) « faire cesser une querelle, qqch. jugé déplaisant ».
HOAZIN n. m., mot utilisé par Buffon, est emprunté à une langue amérindienne pour dénommer un gallinacé au plumage brun d'Amérique centrale.
HOBBY n. m. a d'abord été emprunté (1815) à l'anglais sous la forme complète hobby-horse et ne s'est répandu sous la forme abrégée que vers 1930. Hobby-horse est composé de hobby « petit cheval » et de horse « cheval » ; le mot anglais a été francisé en hobin, 1534 (→ aubin), pour « cheval de bois pour les enfants » (XVIe s.), d'où « passe-temps » (1676), puis est devenu avec ce sens hobby au début du XIXe siècle.
❏  Hobby-horse, « manie » en français (→ dada), n'est plus en usage. Hobby s'emploie au sens de « passe-temps pour se distraire ». Le pluriel s'écrit à l'anglaise, hobbies.
HOBEREAU n. m., réfection (1377) de hoberel (v. 1195), est dérivé, avec modification, de l'ancien français hobel désignant un petit oiseau de proie (attesté au XIIIe s. ; Cf. les variantes hobé, fin XIIIe-fin XIVe s., hobier, fin XIVe s.). Hobel dérive de l'ancien verbe hobeler (v. 1195), hober (déb. XIVe s., par réduction) « harceler l'ennemi, piller », lui-même emprunté au moyen néerlandais hob(b)elen « bouger, se démener » (Cf. néerlandais hobbelen « se balancer »). Ce dernier vient d'un germanique °hubbon (→ aubin).
❏  Hobereau, terme de fauconnerie (1377 sous la forme moderne), désigne un oiseau rapace diurne, un faucon de petite taille qui se nourrit de petits oiseaux. Par analogie, et employé péjorativement, le mot se dit ensuite (1579, hobreau) d'un gentilhomme campagnard de petite noblesse qui vit sur ses terres.
? HOBO n. m., emprunt à l'anglais d'Amérique du Nord, s'est dit au Québec d'un vagabond, d'un sans-abri. Le mot apparaît en anglo-américain en 1889, d'abord comme nom propre ; on le rapporte à des mots anglais dialectaux du XIXe s., hawbuck, hawbaw, mais son origine demeure obscure.