G HOUE n. f. est un terme technique issu (v. 1170) du francique °hauwa « houe, pioche, binette », restitué par le moyen néerlandais houwe, l'ancien haut allemand houwa (Cf. allemand Haue).
❏  Le mot désigne couramment une pioche dont on se sert pour le binage (v. 1170). Par extension (1755, houe à cheval), il se dit d'une charrue à un ou plusieurs socs. Houe a pris d'autres acceptions techniques, par exemple dans le domaine de la faïencerie (1866).
❏  Du premier sens de houe dérive HOUER v. tr. « travailler la terre à la houe », d'abord d'usage intransitif (déb. XIIIe s., hoër) puis (v. 1274) transitif (hoer) ; ce verbe est sorti d'usage comme ses dérivés HOUAGE n. m. (1336) et HOUEMENT n. m. (1538).
HOYAU n. m. apparaît (fin XIVe s.) sous les formes réduites hoel, hael (2e moitié du XIIIe s.) puis heviaux (1312), hewel (1335). C'est un diminutif de hoe ou °howe, formes anciennes de houe, par adjonction du suffixe -eau (du latin -ellus).
■  Le mot désigne une petite houe, mais sa forme le dissocie de houe dans la conscience du locuteur moderne.
G HOUILLE n. f. qui apparaît sous les formes oille (de charbon) (1502), puis ouille (1590), est attesté sous la graphie houille en 1611. C'est un emprunt, par le wallon hoye (aujourd'hui hoge), à l'ancien liégeois hulhes (1278 ; 1295, hulhes ou cherbons), la houille ayant été en effet découverte et exploitée en Hesbaye vers 1195. Hulhes représente un francique *hukila « bosse, tas, motte », diminutif de °hukk- (Cf. moyen néerlandais hokke et allemand Hocke « tas ») qui est attesté dans les dialectes néerlandais sous les formes heukel, eukel. On peut supposer, d'après l'aspect phonétique du mot, que le terme wallon a été emprunté très anciennement au francique.
❏  Houille est aujourd'hui surtout d'emploi didactique et on dit couramment charbon, la houille étant le meilleur des charbons naturels. Par analogie d'utilisation, le nom de ce combustible minéral est appliqué, à l'époque moderne, à des sources d'énergie électrique, avec un qualificatif de couleur : par exemple houille blanche « électricité fournie par les chutes en montagne » (1889), houille verte, fournie par le courant des fleuves (1906), houille bleue « énergie fournie par les vagues et les marées » (1922).
❏  À partir de houille ont été formés plusieurs dérivés.
■  HOUILLEUR n. m. (v. 1360 ; Cf. ancien liégeois hulhier, v. 1260) s'est dit d'un ouvrier travaillant dans les mines de houille.
■  HOUILLER, ÈRE adj. (1793) « de la houille » s'emploie par exemple dans industries houillères et en géologie dans période houillère.
■  HOUILLÈRE n. f. est une réfection (1811), d'après la forme moderne houille, de ouillere (1590), de l'ancien liégeois huilhier, nom féminin, « mine de houille » (1438), dérivé de huhle. ◆  HOUILLERIE n. f. s'emploie en français de Belgique pour « exploitation d'une mine de houille » ; Cf. charbonnage.
■  HOUILLEUX, EUSE adj. (1835) s'est dit d'une roche contenant de la houille.
■  Enfin HOUILLIFICATION n. f. « transformation en houille » est un dérivé savant (1907) en -(i)fication.
HOUKA n. m. apparaît (1771) sous la forme hoka dans une traduction ; on trouve ensuite en 1813 Houka-Berdar « homme dont la fonction est d'allumer les pipes », puis houka (1831, Balzac). Le mot est emprunté, par l'intermédiaire de l'ourdou à l'arabe ḥuqqa « vase, bocal » et spécialement « flacon où passe la fumée du tabac » d'où « pipe à réservoir », analogue au narguilé, sens qui est passé en français.
HOULE n. f., attesté à la fin du XVe s. (1484), avec la variante oule jusqu'à la fin du XVIIe s., est probablement le même mot que le normand houle « cavité », notamment « cavité où se retirent les poissons au bord d'une rivière », ce mot ayant des dérivés : houlette « trou de lapin », se déhouler « sortir à regret de son lit ou de chez soi ». Ce mot dialectal, comme l'ancien picard haule « port », est emprunté à l'ancien scandinave hol « caverne », sans doute en raison de l'aspect du creux des vagues ; de même l'allemand a hohle (See) « houle, grosse mer », proprement « mer creuse ».
❏  Houle a pris en français le sens de « mouvement ondulatoire de la mer » et s'emploie comme collectif pour « grosses vagues ». Par analogie, il se dit, dans un emploi littéraire, d'une surface ondulée (la houle de la chevelure). À partir de la seconde moitié du XIXe s., le mot apparaît aussi dans divers emplois métaphoriques ou figurés (la houle d'un champ de blé, des montagnes).
❏  Houle a fourni deux dérivés.
■  HOULEUX, EUSE adj. (1716) a eu la même évolution sémantique que le substantif. Au figuré, le mot qualifie notamment (1870) une foule, une assemblée, un débat agités (Cf. orageux).
■  HOULER v. intr., attesté en 1852 (Gautier) et peu employé en parlant de la mer, est usité par analogie avec le sens d'« onduler » (1879), en parlant d'une foule, et de « balancer » (son corps) [déb. XXe s.], peut-être sous l'influence de rouler.
■  Le composé HOULOGRAPHE n. m. (mil. XXe s.), formé avec -graphe, désigne un appareil qui enregistre la houle.
? HOULETTE n. f. est dérivé (v. 1285) de l'ancien français houler « jeter, lancer » (XIIIe s.) : la houlette, bâton de berger, était munie à son extrémité d'une plaque en forme de gouttière, servant à jeter des mottes de terre aux moutons qui s'éloignaient du troupeau. Houler, en raison de son aire (Picardie, Normandie, Champagne), est probablement issu du verbe francique qui a abouti au moyen néerlandais hollen « courir impétueusement » (Cf. l'allemand de Rhénanie holdern « faire du bruit », holtern « travailler d'une manière désordonnée »).
❏  Au sens de « bâton de berger », houlette est sorti d'usage ou d'emploi didactique ; par analogie de forme, le mot (1530, hollette) a eu le sens de « bâton pastoral d'un évêque » ; reste la locution sous la houlette de « sous la conduite de ». Houlette a pris par ailleurs des sens techniques : « petite bêche en forme de houlette » (1680), « cuiller utilisée pour préparer les sorbets » (1753). ◆  Le mot désigne enfin (1832) la coquille bivalve d'un mollusque des mers chaudes, à cause de sa ressemblance avec le fer d'une houlette.
HOULIGAN n. m. représente une adaptation (v. 1958), d'abord sous la forme hooligan (1926) de l'anglais hooligan « jeune voyou » (1898), d'origine incertaine : le mot représente un nom propre irlandais ou une mauvaise interprétation de Hooley's gang « la bande à Hooley » ; il a pénétré en français par l'intermédiaire du russe, langue où il est fréquemment employé (depuis le début du XXe siècle) pour désigner un jeune accusé de comportements asociaux. Le mot, sous la forme kouligane, avait déjà été employé par Gaston Leroux (1912).
❏  Houligan s'emploie en français pour désigner un jeune asocial qui exerce le vandalisme dans les lieux publics. Le mot, utilisé en russe sous le stalinisme pour désigner les jeunes hostiles au régime, est passé dans les années 1980 dans le vocabulaire courant, d'abord dans un contexte britannique, pour parler d'un jeune appartenant à une bande qui provoque des violences, notamment lors de manifestations sportives.
❏  HOULIGANISME n. m. (1958) s'emploie dans des contextes relatifs à l'ex-Union soviétique, puis aux violences des houligans en général.
HOUMMOUS, HOUMOUS, HOMMOS n. m. est un emprunt au turc humus pour désigner une purée de pois chiches à la crème (ou à l'huile) de sésame. Le mot s'est répandu en France notamment grâce aux restaurants libanais et grecs à propos de cette entrée (mezze) qui a gagné les supermarchés de plusieurs pays francophones.
G HOUPPE n. f., attesté v. 1350 (écrit houpe ; houppe, au XVIe s.), est probablement issu du francique °huppo « touffe » que l'on restitue par le flamand hoppe « touffe d'herbe » et le rhénan hupp, huppen « tas en forme de pyramide ».
❏  Le mot désigne d'abord un assemblage en touffe de brins de fil, de laine, etc., qui sert souvent d'ornement (Cf. pompon) ; par spécialisation, il se dit également (XVIe s.) d'un instrument utilisé pour poudrer (houppe à poudre, à poudrer). ◆  Par analogie de forme, houppe désigne une touffe d'éléments naturels : houppe d'un arbre (1409), houppe de plumes (d'un oiseau) (1559), houppe de cheveux parfois employé absolument (Riquet à la houppe [1697], personnage et titre d'un conte de Perrault), fleurs en houppe, etc. ; le mot s'emploie spécialement en anatomie (1748, houppes nerveuses).
❏  HOUPPETTE n. f. « petite houppe » (1399) s'emploie en particulier (déb. XXe s.) dans houppette à poudre de riz.
■  HOUPPER v. tr. « garnir de houppe », « disposer en houppe » (1680) est un terme technique ; le participe passé est attesté à la fin du XIIIe s. (huppé, hopé « qui a une houppe » ; houppé v. 1530) ; se houpper (1587) signifie « se garnir de houppe » (à propos de la toison d'un bélier).
■  HOUPPIER n. m., terme technique, a le sens de « sommet d'un arbre ébranché » (1343, houpier) et par métonymie désigne cet arbre (1536). Le sens ancien de « fabricant de houppes » (1377) est sorti d'usage.
? HOUPPELANDE n. f., attesté au XIIIe s. (1281), est d'origine inconnue. On a évoqué une adaptation de l'anglo-saxon hop-pâda « pardessus », mais la francisation du second élément est difficile à expliquer, le premier ayant subi une évolution phonétique analogue à celle de houppe. Le moyen anglais a houpeland (XIVe s.), pris au français, l'espagnol hopalanda. P. Guiraud rattache d'ailleurs le mot à la famille de houppe (houpper « peigner la laine », houppelé « garni de houppe » en moyen français) ; houppelande désignerait alors un vêtement long ouaté, garni de houppes « flocons de laine », le suffixe -ande se trouvant expliqué par « ensemble de choses destinées à une opération ».
❏  Le mot subsiste dans l'histoire du vêtement ou est d'emploi littéraire.
G HOURD n. m. est issu (mil. XIIIe s., hort) du francique hurd « claie », que l'on restitue par l'ancien haut allemand hurd et le moyen néerlandais horde, hurde.
❏  Terme technique, le mot se dit encore pour désigner une charpente en encorbellement au sommet d'une tour ou d'une muraille ; il a désigné une estrade pour les spectateurs d'un tournoi (fin XIIIe s.) et un échafaudage (1397).
❏  Le dérivé verbal HOURDER v. tr. s'est employé au sens de « consolider (un bateau) » [v. 1165] et de « garnir de hourds, fortifier » (fin XIIe s.). Le verbe prend ensuite le sens (1547) de « maçonner grossièrement avec du plâtre », et spécialement celui de « préparer (un plancher) en garnissant l'aire de lattes et d'un hourdis de plâtre » (1610, hourder un plancher). À la différence de hourd, c'est un terme vivant.
Du verbe dérive 1 HOURDIS n. m. ; le mot s'est employé (1180-1205, hordeiz) comme synonyme de hourd, dans le domaine des fortifications et au sens de « maçonnage grossier » (1553). Il désigne aujourd'hui des blocs reposant sur les poutrelles d'un plancher de béton.
■  Il a pour synonyme HOURDAGE n. m. (1553 ; fin XVe s., « échafaudage »), autre dérivé de hourder qui désigne aussi (mil. XXe s.) un dispositif de soutènement, dans une mine.
■  Un autre 2 HOURDIS n. m., attesté au XIXe s. (1831, in T. L. F.), est un terme de marine signifiant « élément de la charpente qui renforce la poupe » ; il se rattache peut-être à hourdis « hourd » mais la graphie antérieure hourdi (1643, lisse de hourdy) pourrait suggérer une autre origine.
HOURI n. f., emprunt du XVIe s., se trouve sous les formes hora, horhin en 1574 ; la graphie houri est attestée en 1654. Le mot est emprunté au persan ḥūrī, dérivé avec le suffixe d'unité persan -ī, de l'arabe ḥūr, pluriel de ḥaurā᾿, féminin de ᾿aḥwar, adjectif, « qui a le blanc et le noir des yeux très tranchés ».
❏  Houri s'emploie au sens de « beauté céleste que le Coran promet au musulman fidèle dans le paradis d'Allah » ; par extension (1751), le mot se dit d'une femme très belle (dans un contexte qui évoque l'Orient).
HOURRA interj. et n. m. est attesté sous les formes houzaye (1694), huzza, houzza (1718) et, le son z passant à r, houra (1718), hourra (1802) puis hurra (1830, Mérimée), hurrah dans Littré (graphie anglaise). Ces graphies correspondent à des origines différentes. La forme houzaye et ses variantes sont alors empruntées à l'anglais huzza (1573), cri d'encouragement des marins au XVIIe et XVIIe s. ; on l'a rattaché au verbe to heeze « hisser », dont un dérivé, heisau, « cri poussé en tirant les voiles », est attesté en 1549. La forme houra est un emprunt à l'anglais hurra(h) [depuis 1686], altération de huzza peut-être sous l'influence de l'allemand.
❏  Hourra entre en français comme cri d'acclamation puis comme nom masculin « cri d'acclamation poussé par les marins ». La forme renforcée hip, hip, hip, hourra (hurra) est attestée en français chez Zola (Carnets, av. 1882). ◆  Par analogie, le mot a été employé au sens d'« émeute » (1802).
Un second emprunt de hourra, archaïque au sens de « cri de guerre des cosaques » (1814) vient du russe ura, que l'on a rapproché du turc vurmark, « frapper, battre » (d'où l'impératif, 3e personne du singulier, « qu'il frappe ! »), mais le mot a plus vraisemblablement été repris par le russe à l'anglais (ou à l'allemand) par l'intermédiaire des marins.
HOURVARI n. m., attesté au XVIe s. (1571) comme la variante horvari (1561), est probablement composé de horva « il va en dehors, il sort (de la piste suivie) », attesté en 1561, et du cri hari, variante de haro (→ haro), relevé du XIIIe au XVIe s. comme cri de ceux qui conduisent les animaux, et au XVIIe s. comme cri des chasseurs pour appeler les chiens ; horva hari a été contracté en horvari, le passage à hourvari s'expliquant par l'influence de cris de chasseurs comme hou, houre. Le rapprochement de hourvari et de charivari explique l'évolution de hourvari.
❏  Hourvari est d'abord un terme de vénerie, désignant le cri des chasseurs ou une sonnerie de trompe, pour ramener les chiens tombés en défaut (1561) ; cet emploi a disparu mais le mot se dit encore de la ruse d'une bête traquée, qui revient à son point de départ pour mettre les chiens en défaut (1577 ; dès 1571 dans apprendre toutes ruses et hourvaris). De ce dernier sens vient l'emploi figuré, qu'on trouve dans la langue classique, de « contretemps, désagrément imprévu » (1676, Mme de Sévigné). ◆  Du premier sens est issue la valeur figurée (fin XVIIe s.) de « grand tumulte » (un hourvari de cris), toujours vivant. Par figure, le mot a signifié (1691) « tempête aux Antilles ».
HOUSE, mot anglais signifiant « maison », entre dans la composition d'emprunts comme HOUSE-BOAT n. m. « bateau aménagé pour y loger, dans des pays anglophones » (le français emploie péniche pour le même usage). HOUSE MUSIC n. f., formé en anglais, vient probablement du nom d'un club de Chicago aménagé dans un entrepôt (anglais warehouse), à propos d'un style musical nord-américain des années 1980.
HOUSEAU n. m., réfection (1556, housseau) de houssel (v. 1210), lui-même de huesel (v. 1170), représente un dérivé de l'ancien français hose, huese « botte, guêtre » (fin XIe s.), devenu heuse, puis heusse au XIVe siècle. Ce dernier est issu du francique °hosa de même sens (Cf. allemand Hose « culotte, pantalon »).
❏  Houseau, employé généralement au pluriel, désignait une jambière dont le bas s'adaptait sur la chaussure ; le mot a subsisté dans l'histoire du vêtement. La locution figurée laisser ses houseaux « mourir » (1453), encore chez La Fontaine, est sortie d'usage. ◆  Probablement par ellipse d'épingle à houseau, houseau (1752) ou housseau (1803) est le nom d'une grande épingle qui sert à réunir des bandes d'étoffe.
HOUSPILLER v. tr. représente (1454, houssepillier) une altération de l'ancien français houcepingnier (v. 1179) ou houssepignier (XIVe s.), sous l'influence des verbes en -iller ou celle du verbe piller. Houcepingnier est le résultat d'un croisement de houcer « maltraiter » (→ 2 housser, à houx) et de pingnier au sens figuré de « battre » (→ peigner) ; ces verbes synonymes étant associés pour renforcer une expression (Cf. pour le même mode de formation tournevirer). Le verbe est aussi relevé sous la forme gouspiller (1499), peut-être par croisement avec gaspiller dont il a eu le sens (1583).
❏  Houspiller a d'abord signifié « maltraiter qqn en le secouant ou en le grondant ». Le verbe est vieilli au sens de « maltraiter », « importuner » (1611, au pronominal) et demeure, dans un emploi littéraire, au sens de « maltraiter en paroles » (Cf. critiquer, réprimander).
❏  Le dérivé HOUSPILLEUR, EUSE n. « personne qui houspille » (1873), puis adjectif (1920) est d'emploi littéraire.
? HOUSSE n. f., réfection (XVIe s.) de houce (XIIe s.), est peut-être issu du francique °hulftia « couverture », devenu °hultia (Cf. l'ancien haut allemand hulft).
❏  Housse s'est introduit avec le sens de « robe d'homme portée sur le surcot » (XIIe s.) puis de « couverture de selle », la locution en housse (fin XVIe s.) ayant signifié « à cheval ». Puis, housse se dit spécialement (fin XIIIe s.) de la couverture qui protège la croupe du cheval (Cf. caparaçon). Avec cette idée de « protection », le mot désigne une enveloppe qui recouvre une chose (fin XIIIe s., houce d'une épée), qu'il s'agisse d'un lit (1538) ou d'un meuble (1668), plus tard du siège d'un cocher (1740), puis d'un siège automobile (XXe s.). Il s'emploie aussi dans des domaines techniques, désignant par exemple une peau de mouton fourrée pour certains colliers (1680), aussi nommée HOUSSÉE n. f. (1845).
❏  Le dérivé 1 HOUSSER v. tr. (1260, houchier) signifie « recouvrir d'une housse ».
■  HOUSSET n. m. (1765), autrefois houssette, nom féminin (XVe s.), terme d'archéologie, est le nom d'une petite serrure qui se ferme d'elle-même lorsqu'on rapproche ses deux éléments.
1 HOUSSER → HOUSSE
2 HOUSSER → HOUX
G HOUX n. m., attesté v. 1200 (hos, hous), est issu du francique °hulis « houx » que l'on restitue par l'ancien haut allemand hulis, huls et le moyen néerlandais huls.
❏  Houx désigne un arbuste à feuilles luisantes et coriaces, persistantes.
❏  HOUSSAIE n. f., « lieu planté de houx » (mil. XIIIe s., hulseie), a pour synonyme HOUSSIÈRE n. f. (1341) ; ces mots sont plus fréquents comme noms propres de lieux que dans l'usage de la langue.
■  2 HOUSSER v. tr. est attesté indirectement (v. 1179) par houcepingnier (→ houspiller), et directement vers 1200 au sens de « maltraiter », disparu ; il signifie (1269-1278) « nettoyer avec un houssoir ». Le verbe s'était spécialisé dans divers domaines, par exemple pour « ramoner » (1410, osser), « secouer (un arbre) » (1530). ◆  En dérive HOUSSAGE n. m. (1743) « action de housser », aujourd'hui sorti d'usage.
■  HOUSSOIR n. m. (XVe s.) vient de hous, forme ancienne de houx ; le mot est vieilli pour désigner un balai de crins ou de plumes (Cf. plumeau).
■  HOUSSINE n. f., proprement « branche de houx » (XVe s., hussine), est vieilli au sens de « baguette flexible ». Le dérivé HOUSSINER v. tr. (1611) « battre avec une houssine » est tombé en désuétude.