HYD..., premier élément, tiré du grec hudôr « eau » (→ hydr-, hydro-), apparaît dans quelques mots didactiques. Il est soit tiré du dérivé hudatis, -idos, soit formé sur hudôr et arthron « article », ce qui, dans les deux cas, rend compte de l'absence du r après le d.
❏
HYDATIDE n. m., d'abord
hydatite, 1538, est le nom d'une larve d'échinocoque responsable des kystes appelés
HYDATIQUES (1795).
■
HYDARTHROSE n. f. (1815) désigne un épanchement de liquide séreux dans une cavité articulaire.
HYDNE n. m. est un emprunt (1783) au latin des botanistes hydnum, du grec hudnon qui désigne des tubercules et notamment la truffe.
❏
Hydne, en français, désigne un genre de champignons dont une variété est parfois appelée pied de mouton.
+
1 HYDR-, HYDRO-, -HYDRE sont des éléments tirés du grec hudôr « eau » (hudro- en composition), mot qui trouve des correspondants dans de nombreuses langues indoeuropéennes, ombrien utūr, sanskrit udáni(-), gotique wato, ainsi que l'anglais water, l'allemand Wasser, etc. Ils entrent dans la composition de très nombreux mots scientifiques et techniques, où ils indiquent une relation avec l'eau, ou un autre liquide (hydr-, hydro- comme premiers éléments, -hydre comme élément terminal).
❏
HYDROGRAPHIE n. f. (1551, de
-graphie) désigne la partie de la géographie physique qui traite des océans, des mers, des lacs et des cours d'eau, et l'ensemble des cours d'eau et des lacs d'une région.
◆
Il a pour dérivé
HYDROGRAPHIQUE adj. (1551).
HYDROGRAPHE n. est attesté en 1548.
■
HYDROLOGIE n. f. (1614 ; de -logie), signifie « étude des eaux, de leurs propriétés » et, spécialement (1824), de leurs propriétés thérapeutiques.
◆
En dérivent HYDROLOGISTE n. (1753), remplacé par HYDROLOGUE (1827), et HYDROLOGIQUE adj. (1832).
■
HYDROPHOBE adj., emprunt (1640) au latin hydrophobus (→ -phobe), terme de médecine signifiant « qui a une peur morbide de l'eau », s'est employé au sens de « qui est atteint de la rage », la peur du liquide étant un symptôme, d'où plaisamment « enragé » (XIXe s.). Terme de chimie, le mot signifie (XIXe s.) « que l'eau ne modifie pas » et « qui repousse l'eau » (1915, en anglais).
◆
HYDROPHOBIE n. f. (1314, ydroforbie) est un emprunt au bas latin hydrophobia, du grec hudrophobia (→ phobie), et HYDROPHOBIQUE adj. (1314) au bas latin hydrophobicus en médecine.
■
HYDROPHILE n. m. et adj., proprement « qui aime l'eau » (→ -phile), désigne comme nom masculin (1762) un insecte coléoptère qui vit dans les eaux stagnantes ; comme adjectif, il est sorti d'usage au sens (1859) de « qui aime l'eau, vit dans l'eau » ; il signifie aujourd'hui (1902) « qui est capable d'absorber l'eau, un liquide » notamment dans coton hydrophile.
◈
HYDRATE n. m., terme de chimie (1802,
hidrate), a désigné ce qu'on a appelé plus tard
hydroxyde (1842 ;
Cf. l'anglais hydro-oxyde, 1826). Il s'emploie ensuite au sens de « composé contenant de l'eau » et entre (1872) dans le syntagme
hydrate de carbone pour désigner un composé organique constitué de carbone, d'hydrogène et d'oxygène.
■
Le mot a servi à former HYDRATER v. tr., d'abord au participe passé hydraté (1805, puis 1836), aussi au pronominal (1845-1846) « combiner avec de l'eau », d'où sont issus des termes scientifiques et techniques : HYDRATATION n. f. (1845-1846 en chimie ; 1927 en médecine), HYDRATEUR n. m. (1934).
◆
HYDRATANT, ANTE adj. et n. m. (av. 1877), du participe présent, s'emploie spécialement dans crème hydratante.
■
Le préfixé DÉSHYDRATER v. tr. (1850 au participe passé, puis 1864) a pour dérivé DÉSHYDRATATION n. f. (1844).
■
RÉHYDRATER v. tr. et RÉHYDRATATION n. f. (mil. XXe s.) sont relativement courants.
■
HYDRIQUE adj. (1826, Berzelius), « qui a rapport à l'eau », entre en médecine, dans le syntagme diète hydrique (1874) « dans laquelle seule l'eau est permise ».
◈
HYDROFUGE adj. et n. (1826 ;
→ fuge), terme didactique, signifie « qui préserve de l'eau, de l'humidité »
(Cf. imperméable) ; en dérive
HYDROFUGER v. tr. (1933).
■
HYDROTHÉRAPIE n. f. (1840 ; de -thérapie) se dit de l'emploi thérapeutique de l'eau sous toutes ses formes, sauf l'eau de mer, depuis qu'existe le terme thalassothérapie.
◆
Il a pour dérivés les termes de médecine : HYDROTHÉRAPIQUE adj. (1844), HYDROTHÉRAPISTE n. (1955) ; HYDROTHÉRAPEUTE est attesté en 1844 (de thérapeute). HYDROMASSAGE n. m. apparu dans les années 1980 ou 1990, désigne un massage par eau sous pression.
■
HYDROPATHE adj. et n., terme didactique (1843) est formé avec -pathe, probablement par l'allemand, Preissnitz et Gräfenberg ayant commencé leur traitement médical en 1825. Le mot désigne une personne qui soigne et prétend guérir uniquement par l'eau. Il a servi à nommer les membres d'une société littéraire créée en 1878 et groupant des poètes « décadents », parmi lesquels M. Rollinat (Maupassant en fit partie).
◆
Le dérivé HYDROPATHIE n. f. (1843) est sorti d'usage.
■
HYDROLYSE n. f., terme de chimie (1895 ; de -lyse ; en anglais hydrolysis est attesté en 1880, H. E. Armstrong), signifie « décomposition d'un corps sous l'action de l'eau ».
◆
En dérivent des termes de chimie, HYDROLYSER v. tr. (1898), HYDROLYSAT n. m. (mil. XXe s.).
■
HYDROCUTION n. f. (1950), mot valise formé en français sur hydro- et (électro)cution, est un terme de médecine qui désigne une syncope due au contact trop brutal avec l'eau ; on a aussi HYDROCUTÉ, ÉE adj. et n. (mil. XXe s.) d'après électrocuté.
■
HYDROPONIQUE adj. (1951 ; du latin ponere « poser » ; → pondre) est un terme technique qui désigne la culture de plantes dans l'eau sans recours au sol (type de culture dénommé aussi aquaculture) ; le mot semble emprunté à l'anglais hydroponic adj. (1940) ou au nom hydroponics (attesté 1937, créé par W. A. Setchell).
■
HYDROPTÈRE n. m. (v. 1960 ; de -ptère), terme technique, se dit d'un navire rapide dont la coque est munie d'ailes sustentatrices immergées ; le mot a été proposé pour remplacer l'emprunt hydrofoil (1955), mot anglais composé de hydro- et de foil « feuille, surface plane ».
◈
HYDROÉLECTRIQUE adj. apparaît au
XVIIIe s. (1781) pour « relatif à l'eau et à l'électricité » avant de prendre une valeur plus précise en physique (1823), puis (
XXe s.) de « relatif à la production d'électricité par l'énergie hydraulique ».
◆
À ce sens correspond
HYDROÉLECTRICITÉ n. f. (mil.
XXe s.).
◈
HYDRONYME n. m. désigne un nom propre de cours d'eau ou de lac ;
HYDRONYMIE n. f. s'appliquant à l'étude de ces noms propres (1964).
◈
ANHYDRE adj., en chimie « qui ne contient pas d'eau » (1820), est un emprunt savant au grec
anudros, de
an- à valeur négative.
■
En dérivent ANHYDRITE n. f., terme de minéralogie (1845), et ANHYDRIDE n. m., en chimie (1859), de (ac)ide.
■
HYDRO- sert à former divers composés (→ avion (hydravion), carbure, dynamique, glisseur, statique...).
❏ voir
HYDRANT, HYDRAULIQUE, HYDRE, HYDROCÉPHALE, HYDROGÈNE, HYDROMEL.
2 HYDR-, HYDRO- est l'élément correspondant à hydrogène* (à l'orde alphabétique), qui entre dans la composition de mots didactiques, pour indiquer en chimie une fixation d'hydrogène sur un corps.
❏
HYDRURE n. m. (1789 ; de
-ure) désigne tout composé que forme l'hydrogène avec un corps (simple ou composé) et, spécialement, un composé binaire d'un métal avec l'hydrogène.
■
HYDROCRAQUAGE n. m. (1968) est l'adaptation de l'anglais hydrocracking (de cracking) d'après craquage, et désigne un procédé de raffinage du pétrole par craquage en présence d'hydrogène.
HYDRANT n. m. ou HYDRANTE n. f. est emprunté (1872, n. m. ; 1876, n. f.) à l'allemand Hydrant « bouche d'incendie » (XIXe s.), dérivé savant du grec hudôr « eau » (→ 1 hydr-).
❏
Le mot s'emploie en français de Suisse (et aussi en Alsace, à Belfort) au sens de l'étymon, et comme adj. borne hydrante.
HYDRATER → 1 HYDR-, HYDRO-
HYDRAULIQUE adj. et n. f. est emprunté (déb. XVIe s., orgues ydraulicques) au latin impérial hydraulicus, emprunt à l'adjectif grec hudraulikos, dérivé de hudraulis « orgue hydraulique », lui-même composé de hudôr « eau » et de aulein « jouer d'un instrument à vent », de aulos « tuyau, flûte ».
❏
L'adjectif conserve le sens de « mû par l'eau ». Hydraulique, comme nom féminin (1690), désigne la science qui traite des lois du mouvement des liquides et, spécialement, la branche de la technique qui comporte les applications pratiques de l'hydrodynamique. Le syntagme énergie hydraulique désigne l'énergie fournie par les chutes d'eau, les courants et les marées.
❏
En dérivent les termes techniques HYDRAULICIEN, IENNE n. (1803) et HYDRAULICITÉ n. f. (1928).
HYDRE n. f. est un emprunt (v. 1250, écrit ydre, idre) au latin hydra « hydre » (serpent d'eau), dit notamment de l'hydre de Lerne, lui-même du grec hudra, dérivé de hudôr « eau » (→ 1 hydr-). Le mot, rarement employé jusqu'au XVIIe s., a longtemps été au masculin (exemples chez La Fontaine, et encore chez Hugo).
❏
Hydre est introduit pour désigner un animal mythique, l'hydre de Lerne, serpent à sept têtes, auquel il en renaissait plusieurs quand on lui en coupait une et qui fut vaincu par Hercule.
◆
Le mot s'emploie ensuite (1562) comme terme de zoologie, au sens de « serpent d'eau », par réemprunt au latin hydrus. Par métaphore, hydre (1544) est le symbole littéraire d'un mal qui se renouvelle, malgré les efforts faits pour s'en débarrasser. Ainsi l'hydre de l'anarchie (1842 dans A. Karr).
◆
Le mot est ensuite employé en zoologie (1762 ; latin moderne hydra), par allusion à la mythologie, pour désigner un polype d'eau douce qui porte une couronne de tentacules filiformes autour de la bouche et qui a la faculté de régénérer les parties de son corps qui sont coupées.
HYDROCÉPHALE n. et adj. est un emprunt (1575) au grec hudrokephalon, terme de médecine composé de hudro-, de hudôr « eau » (→ 1 hydr-) et de kephalê « tête » (→ céphalée).
❏
C'est d'abord un nom désignant l'anomalie, nommée plus tard hydrocéphalie, puis (1782) un nom et un adjectif signifiant « qui a une quantité anormalement élevée de liquide céphalo-rachidien dans les cavités du cerveau ».
❏
HYDROCÉPHALIE n. f. (1814), désigne l'anomalie, appelée auparavant hydrocéphale ou hydropisie de la tête.
HYDROGÈNE n. m. est un mot créé (1787) par Guyton de Morveau, Lavoisier, Berthollet et Fourcroy, à partir de hydro- du grec hudôr « eau » (→ 1 hydr-) et de -gène (→ -gène).
❏
Le sens propre est « qui produit de l'eau », mais, s'agissant d'un corps essentiel, cette propriété analogue à celle qu'évoque à la même époque oxygène, n'est rapidement plus sentie. Le terme désigne un corps simple, gaz incolore, inodore et sans saveur (symbole H), qui entre dans la composition de l'eau.
❏
En dérivent, HYDROGÉNER v. tr. (1804 ; 1802, hydrogéné), d'où HYDROGÉNATION n. f. (1814), et HYDROGÉNITE n. f. (1922).
HYDROMEL n. m. est un emprunt (1314, ydromel) au latin impérial hydromeli, lui-même au grec hudromeli, composé de hudôr « eau » (→ 1 hydr-) et de meli (→ miel).
❏
Hydromel, terme didactique d'antiquité ou mot régional (Bretagne notamment), désigne une boisson, souvent fermentée, faite d'eau et de miel.
HYDROPISIE n. f., d'abord ydropisie (1174), est un emprunt au latin impérial hydropisis, du grec hudrôps, -ôpos « épanchement de liquide dans une cavité du corps », de hudôr « eau » (→ 1 hydr-).
❏
Le mot conserve le sens de l'étymon.
HYÈNE n. f. est emprunté (1re moitié du XIIe s.) au latin impérial hyaena « hyène », du grec huaina « bête féroce de Libye », dérivé de hus, huos « porc, truie » (avec suffixation dépréciative -aina), par une analogie d'allure ; hus a des correspondants dans plusieurs langues indoeuropéennes, comme le latin sus (→ souiller), le sanskrit sū-karaḥ ou l'ancien haut allemand sū.
❏
Hyène désigne un mammifère carnassier d'Afrique et d'Asie.
◆
Le mot s'emploie au figuré (1835, Balzac) au sens de « personne féroce et vile », la hyène ayant la réputation d'être à la fois féroce et craintive, et de ne s'attaquer qu'aux animaux blessés ou malades.
HYGIÈNE n. f. est emprunté (1575, A. Paré, hygiaine) au grec to hugieinon « santé », neutre substantivé de l'adjectif hugieinos « sain, qui maintient en bonne santé » lequel est dérivé de hugiês « sain, bien portant ». Hugiês est composé de deux racines indoeuropéennes, l'une (°su-) signifiant « bien », la seconde « vivre ».
❏
Le mot désigne la partie de la médecine traitant du mode de vie propre à conserver et à améliorer la santé et, par métonymie, les principes et les pratiques relatifs à cette fin. Couramment, hygiène se dit pour hygiène corporelle et signifie « pratique de la propreté corporelle ». Le mot entre au début du XIXe s. dans la composition de plusieurs syntagmes : hygiène mentale (1808), hygiène publique (1833), hygiène préventive, etc.
❏
HYGIÉNIQUE apparaît isolément (1611) comme nom féminin
(l'hygiénique) au sens de « médecine préservatrice » ; repris en ce sens en 1803, il a été rapidement remplacé par
hygiène.
■
L'adjectif signifie d'abord (1791) « relatif à l'hygiène » puis « de l'hygiène corporelle », sens devenu le plus courant ; il est vieilli ou didactique quand il correspond à « conforme aux principes de l'hygiène », « bon pour la santé ».
◆
Hygiénique s'emploie par euphémisme dans quelques syntagmes, au sens de « relatif à l'hygiène, en ce qui concerne l'évacuation des excréments » (seau hygiénique, papier hygiénique) et « relatif à l'hygiène intime de la femme » (tampon hygiénique). Ces désignations pourraient être inspirées par l'emploi de toilet en anglais dans toilet paper (1884), toilet pail (1858) et pour la dernière par sanitary dans sanitary towel (1881) puis sanitory pad (1917) ; par ailleurs l'adjectif anglais hygienic ne se développe dans d'autres emplois qu'après 1833.
◆
Le dérivé HYGIÉNIQUEMENT adv. est attesté en 1837.
■
De hygiénique dérivent également HYGIÉNISTE n. (1830, Balzac), HYGIÉNISER v. tr. (1913), rare, et HYGIÉNISME n. m., terme didactique attesté au milieu du XXe s. et probablement sans rapport avec l'anglais hygienism (1864) devenu rapidement archaïque.
■
Le préfixé ANTIHYGIÉNIQUE adj. (1850) signifie « contraire à l'hygiène ».
◈
HYGIAPHONE n. m., nom déposé (1965), de
-phone, désigne un dispositif formé d'une plaque transparente perforée permettant de se parler à un guichet en évitant toute contamination.
HYGR-, HYGRO-, éléments tirés du grec hugros « humide », entrent dans la composition de mots savants, comme :
❏
HYGROSCOPE n. m. (1666 ; attesté, 1665 en anglais) de
-scope, terme de physique désignant un
hygromètre (voir ci-dessous) d'absorption, qui n'indique qu'approximativement le degré d'humidité de l'air. En dérive
HYGROSCOPIQUE adj. (1799-1801).
■
HYGROMÈTRE n. m. (1666, Hatzfeld) de -mètre, terme de physique, désigne un instrument qui sert à mesurer précisément le degré d'humidité de l'air.
◆
De là vient HYGROMÉTRIE n. f. (1783) « (degré d') humidité de l'air », d'où HYGROMÉTRIQUE adj. (1783).
■
HYGROSTAT n. m. (v. 1960) se dit d'un dispositif permettant de maintenir dans un local un degré d'humidité constant (Cf. humidificateur) ; le mot est emprunté à l'anglais hygrostat (R. C. Carpenter, 1915), de -stat, du grec statos « stationnaire ».
HYL-, HYLE-, HYLO- sont des éléments tirés du grec hulê « bois », « matière dont une chose est faite » et généralement « matière », en philosophie. Ils entrent dans la composition de mots savants, parmi lesquels :
❏
HYLÉ n. f., emprunt ancien (v. 1230,
yle) au grec
hulê au sens philosophique, se dit de la matière en tant que support. Le
h initial date du début du
XVIe s. (1516).
◈
HYLOZOÏSME n. m., composé de
hulê et de
zôê « vie » (1765) se dit de la doctrine antique de Thalès, des Stoïciens, selon laquelle la matière, ou l'univers dans son ensemble, sont doués de vie. L'adjectif
HYLOZOÏSTE en est dérivé au début du
XXe siècle.
■
HYLÉMORPHISME n. m. (1904, du grec morphê « forme ») désigne, en philosophie, la théorie (d'Aristote) selon laquelle les êtres corporels sont constitués de deux principes complémentaires, la matière et la forme.
◆
Le dérivé HYLÉMORPHIQUE adj. (1931) est très rare.
❏ voir
HUMAGNE.
1 HYMEN ou HYMÉNÉE n. m. sont introduits en français comme noms propres en 1548 (Ronsard). Hymen et Hyménée sont empruntés respectivement à deux mots latins hymen « dieu du mariage » et hymenaeus « chant de mariage ». Ces mots viennent du grec humên, -enos qui désigne le cri rituel poussé lors du mariage et vient peut-être de humên « membrane » (voir ci-dessous 2 hymen).
❏
Les deux mots, utilisés dans la poésie classique et demeurés littéraires (aujourd'hui archaïques ou plaisants), signifient « mariage, union conjugale » (hymen, 1560 ; hyménée, 1580). La locution les fruits de l'hymen « les enfants » (1670) est sortie d'usage. Au figuré, hymen s'emploie (fin XVIIe s.) quelquefois au sens d'« association, union » (Cf. mariage). Hyménée s'est employé au sens latin de « chant de mariage » (1669), aujourd'hui disparu, et pour « mariage ».
❏
Le dérivé
HYMÉNÉEN, ÉENNE adj. (fin
XVIe s.) « de l'hyménée, du mariage » est sorti d'usage.
◈
2 HYMEN n. m. a été emprunté par ailleurs (1520) au bas latin
hymen, du grec
humên, -enos « membrane, peau fine ». C'est un terme d'anatomie désignant la membrane qui obstrue partiellement l'orifice vaginal de la femme vierge. On a tenté de rapprocher les deux termes grecs
humên : si le même mot désigne l'hymen de la jeune fille et le cri poussé lors du mariage, ce cri serait une plaisanterie rituelle.
◆
En dérive
HYMÉNAL ou
HYMÉNÉAL, ALE, AUX adj., terme d'anatomie (
XIXe s.).
◈
HYMÉNIUM n. m. est un emprunt (1816) au diminutif grec
humenion, de
humên (→ hymen) qui désigne une assise de cellules reproductrices chez certains champignons.
◈
HYMÉNOPTÈRES n. m. pl. est emprunté (1765) au latin moderne
hymenoptera (1748, Linné), du grec
humenopteros « aux ailes membraneuses », composé de
humên « membrane »
(→ hymen) et de
pteron « aile »
(→ -ptère).
◆
Le mot désigne un ordre d'animaux dans la classe des insectes, caractérisés par quatre ailes membraneuses transparentes.
■
HYMÉNOMYCÈTES n. m. pl. est un composé de humên et de l'élément -mycète pour désigner le groupe des champignons chez lesquels un hyménium tapisse l'appareil producteur de spores.
HYMNE n., réfection étymologique (v. 1200) de ymne (v. 1120), est emprunté au latin hymnus, nom masculin, lui-même du grec humnos désignant un chant ou un poème, en particulier en l'honneur d'un dieu ou d'un héros ; les auteurs chrétiens reprennent le mot pour désigner un chant à la louange de Dieu, et les Psaumes. Hymne est le plus souvent au féminin au moyen âge et encore ordinairement au XVIIe s. (1680, Richelet) ; le passage au masculin semble parallèle à celui de psaume.
❏
Hymne est introduit en français avec le sens de « cantique ». Au début du XIVe s., le mot prend le sens du grec « poème, chant à la gloire des dieux, des héros » ; il est alors écrit ine, puis (1545) hymne et du masculin. Il s'emploie ensuite avec la valeur extensive (1537, Marot) de « chant, poème célébrant une personne ou une chose », d'où plus tard spécialement « chant solennel en l'honneur de la patrie » (hymne national, 1792).
◆
À partir du XVIIe s., hymne désigne comme en latin ecclésiastique un chant chrétien à la gloire de Dieu ; le mot est utilisé au masculin et plus fréquemment dans la liturgie catholique au féminin.
❏
Le dérivé d'emploi didactique
HYMNIQUE adj. est attesté en 1839.
◈
HYMNODE n. est emprunté (1765) au grec
humnôdos, composé de
humnos et de
adein « chanter » ; le mot désigne dans l'Antiquité un chanteur d'hymnes.
■
HYMNOGRAPHE n. m., emprunt (1765) au grec humnographos (de humnos, et graphein ; → graphe) conserve le sens d'« auteur d'hymnes ou de panégyriques ».
◆
HYMNOGRAPHIE n. f. a été composé (1832) à partir d'hymne et de -graphie, pour désigner l'art de composer ou d'étudier les hymnes, puis un recueil d'hymnes (1842).
HYOÏDE adj. et n. m. est emprunté (1541) au grec médical huoeidês (ostoun) « (os) en forme d'u, de upsilon », du nom de la lettre et de eidos (→ -oïde).
❏
Os hyoïde désigne en anatomie un os situé à la partie antérieure du cou.
❏
En dérive HYOÏDIEN, IENNE adj. (1654) « relatif à l'os hyoïde ».
HYPALLAGE n. f. est un emprunt (av. 1596) au bas latin hypallage, lui-même au grec hupallagê « échange, interversion » de hupallattein, composé de hupo « au-dessous, en-deça » (→ hypo-) et de allattein, dérivé de allos « autre ».
❏
Terme de rhétorique, hypallage désigne une figure de style qui consiste à attribuer à certains mots d'une phrase ce qui convient à d'autres (de la même phrase), par exemple rendre qqn à la vie pour rendre la vie à qqn.