KANDJAR n. m., emprunt à un mot arabe transcrit handjar « coutelas », d'abord écrit chandzar (1519) puis kandjar, désigne un poignard arabe à longue lame.
KANGOUROU n. m. est emprunté (1744, kanguro) à l'anglais kangaroo (1770, Cook, kangooroo et kanguru), lequel est repris à une langue indigène d'Australie. Le caractère de l'emprunt est contesté, car il semble que les indigènes disaient patagoroug ; en revanche, l'hypothèse selon laquelle il correspondrait à « je ne comprends pas », réponse faite par les indigènes au voyageur, ne semble pas fondée.
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Le mot, écrit kangourou depuis 1808, est rare en français avant la fin du XIXe s. et connaît plusieurs variantes graphiques à l'anglaise (kanguroo, kangouroo, 1875). Il est employé en apposition pour désigner un élément comparé à la poche ventrale de l'animal (sac kangourou).
KANJI n. m. inv. est la transcription du mot japonais désignant les caractères de l'écriture chinoise utilisés pour noter la langue japonaise. Le mot s'oppose à kana (hiragana, katakana).
KAOLIN n. m., d'abord écrit kao-lin (1712), réuni en kaolin (1739), est emprunté au chinois kao ling, composé de kao « haut » et ling « colline », nom donné à des régions où l'on extrayait une argile blanche, puis cette argile.
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Le mot désigne une argile réfractaire et friable, de couleur blanche, utilisée en particulier dans la fabrication de la porcelaine (d'où son appellation terre à porcelaine).
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Au XIXe s., kaolin a produit KAOLINIQUE adj. (1844), KAOLINISER v. tr. (1898), verbe au moins aussi ancien que son dérivé KAOLINISATION n. f. attesté dès 1873, et KAOLINITE n. f. employé en chimie et en minéralogie (attesté 1898) pour désigner un silicate d'albumine hydraté formant l'élément essentiel du kaolin.
KAPO ou CAPO n. m. est emprunté à l'allemand dans les camps de prisonniers français, en 1940, le mot étant soit l'abréviation de Kamerad Polizei, soit pris à l'italien capo « chef ». Ce mot, employé aussi à propos de chefs d'équipe, souvent choisis parmi des détenus de droit commun, dans les camps de concentration, est passé aux prisons centrales en 1947 (Esnault).
KAPOK n. m., d'abord capoc dans la traduction (1680) d'un livre néerlandais, puis capok (1751) et kapoc (1763), est emprunté au malais kāpuq de même sens, probablement par le néerlandais.
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Le mot désigne une fibre végétale soyeuse et légère, constituant le feutre qui tapisse les fruits d'un arbre tropical.
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Le dérivé KAPOKIER n. m. (1691, capoquier) désigne l'arbre qui fournit cette fibre.
KAPPA n. m. est un emprunt (1690 ; écrit cappa 1611) au grec kappa.
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Le mot désigne la lettre grecque correspondant au son k.
KARANE adj. et n. se dit en français de Madagascar, d'une personne originaire de l'Inde, en général de religion musulmane. Par généralisation, on applique le mot aux commerçants non autochtones.
KARAOKÉ n. m. est un emprunt (1985) à un mot japonais formé de kara « vide » et oké, lui-même pris à l'anglais orchestra (→ orchestre), et désigne un divertissement où le public peut chanter des textes projetés sur écran et accompagnés musicalement, ainsi que l'établissement qui propose ce jeu.
KARATÉ n. m. a été emprunté (1956) au japonais karaté, littéralement « main vide », qui désigne une méthode de combat sans armes fondée sur l'emploi de coups portés avec la main et le pied aux points vitaux de l'adversaire.
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L'implantation du sport en France a entraîné l'introduction de KARATÉKA n. (1966) pour désigner celui qui pratique le karaté (Cf. judoka).
KARCHER n. m. est la francisation graphique d'un nom allemand, celui d'Alfred Kärcher, fondateur d'une firme industrielle.
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Le mot désigne, dans l'usage courant, un système de nettoyage à jet d'eau sous pression de la marque Kärcher, surtout dans nettoyer, passer au karcher, nettoyage au karcher, avec un emploi figuré rendu célèbre par une phrase du ministre de l'Intérieur, en 2005, futur président de la République française, à propos du « nettoyage » d'éléments dangereux dans les banlieues françaises, et devenu symbole de la répression policière.
KARITÉ n. m. est l'emprunt (1868) d'un mot ouolof, langue de l'Afrique occidentale (Sénégal).
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Le mot désigne un arbre africain dont le bois est utilisé en charpente et dont le fruit contient une amande fournissant une matière grasse comestible. Surtout répandu dans l'expression beurre de karité (1907) à travers l'usage de cette substance en cosmétologie, il est usuel en français d'Afrique.
KARMA ou KARMAN n. m. est emprunté (1912, Alexandra David-Neel (ou Néel) ; cité comme mot sanskrit en 1899), peut-être par l'intermédiaire de l'anglais où il est attesté dès 1828, au sanskrit karman ou karma, substantif dérivé du radical sanskrit kr- qui signifie « faire » au sens le plus général du terme. Dès les premiers textes de l'Inde, le mot désigne n'importe quel acte, et s'applique notamment à l'acte rituel, au rite accompli selon les prescriptions des textes révélés ; il relève alors du vocabulaire technique du brahmanisme. Concept central de l'hindouisme, le karma se rapporte à l'acte de l'être conscient, qui inscrit en lui un effet qui mûrit soit dans cette vie, soit, par transmigration, dans une vie future ; il constitue ainsi le destin de l'être.
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Le mot est un terme d'histoire des religions relatif à l'hindouisme ; il a conservé le sens de l'étymon.
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Il a produit KARMIQUE adj. « qui concerne le karma ».
KARST n. m. est un emprunt, d'abord comme nom propre (1892, Karst), à l'allemand Karst, nom de la zone de plateaux calcaires du nord-ouest de la Yougoslavie correspondant au serbo-croate Kras.
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Le mot, devenu usuel comme nom commun (avec une minuscule), désigne un relief présentant des grottes, des gouffres, des résurgences, etc. résultant de l'érosion des roches calcaires.
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On en a dérivé KARSTIQUE adj. (1902), dans relief, érosion karstique.
KART n. m. est emprunté (v. 1960) à l'anglo-américain kart (1959) ou go-kart (1963), variante très spécialisée de l'anglais cart « charrette » (XIIIe s.), « véhicule lourd à deux roues » (XIIIe s.) puis, au XIXe s., « véhicule léger à deux roues ». Ce mot représente partiellement, avec métathèse, le vieil anglais craet « chariot » ; d'autre part, il est apparenté à l'ancien norrois kartr de même sens, et semble avoir subi l'influence de l'anglo-normand et de l'ancien picard carete, qui correspondent au français moderne charrette*, diminutif de char*.
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Le mot a été repris en sport pour une petite voiture de compétition à embrayage automatique, sans carrosserie, boîte de vitesses, ni suspension.
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KARTING n. m. a été emprunté parallèlement (1960) à l'anglo-américain karting « sport automobile pratiqué avec le kart », dérivé (1959) de kart.
KATAKANA n. m. inv., transcription d'un mot japonais, de kata « angle » et kana (→ kana), désigne un signe de l'un des deux systèmes d'écriture syllabique du japonais.
KATHAKALI n. m. est pris (1926) au malayalam, langue dravidienne du sud de l'Inde. Le mot, formé de katha « récit » et de kali « jeu », désigne une forme de danse scénarisée, évoquant le récit des épopées indiennes.
KAYAK n. m., d'abord cayac (1829), kajack (1840), kaïak (1841-1842) puis kayak (1851), est emprunté à un mot inuit (eskimo) désignant une embarcation légère utilisée du Groenland à l'Alaska. L'anglais a cet emprunt dès 1662.
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Le mot a été introduit par les relations des missions évangéliques et les relations de voyage vers le pôle Nord, pour désigner une embarcation de pêche des Inuit.
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Par analogie, il dénomme une petite embarcation de sport, faite de toile imperméable tendue sur une armature de bois et, par métonymie, le sport pratiqué avec ce canot.
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Le terme de sport a donné le composé CANOË-KAYAK n. m. (v. 1950) avec canoë*, et KAYAKISTE n. (1943) qui a évincé la variante kayakeur (1941).