KEUF (verlan) → FLIC
KEUM (verlan) → MEC
KEUPON (verlan) → PUNK
KHÂGNEUX → CAGNEUX
KHAMSIN n. m. est un emprunt à l'arabe (XVIIe s.), à propos d'un vent de sable très chaud venant du Sud, en Égypte, Libye. Le mot, pris à l'arabe égyptien (arabe classique hamsūn) signifie « cinquante », de hamsa « cinq », à cause de la période de cinquante jours où il souffle, au printemps. En français, on a écrit hamchin (1664), camsin au XVIIIe s., enfin khamsin au XIXe (1853, Gautier).
1 KHAN ou KAN n. m. est un emprunt, adapté en kaan, kan ou can chez Marco Polo (1298), puis cham (1549) et khan (1697), au mongol kagan « prince, souverain », mot de même origine que le turc ḫān, ḫāqān (turc moderne ḫan, hakan). Le mot est également passé en persan et en arabe : ḫān. Il apparaît en latin tardif et médiéval sous les formes gaganus, caganus « roi chez les Huns et les Avars » (VIe s.), aussi chanis, canis à côté du grec kanis, kanês.
❏  Le mot a été introduit en Europe, après les invasions mongoles de la première moitié du XIIIe s., par les missions européennes à la cour mongole et par les récits de voyage de Marco Polo. Dans le texte français du voyageur italien, le mot représente le titre tartare adopté par Oktai, fils de Gengis (appelé couramment en français Gengis Khan), et par ses successeurs. Khan recouvre plus largement le titre porté par celui qui exerce un pouvoir politique et religieux dans le monde mongol ou soumis à l'influence mongole (Turquie, Perse, sous-continent indien).
❏  KHANAT n. m., d'abord écrit kanat (1678), se rapporte à la fois à un pays soumis à l'autorité d'un khan et (1840) à la fonction ou à la dignité de khan.
2 KHAN ou KAN n. m. est l'emprunt, sous les formes kan (1457) et khan (1679), du persan ḫān « caravansérail, hôtellerie », mot passé également en turc et en arabe.
❏  Le mot, qui désigne un caravansérail, un lieu de repos, est resté limité aux récits de voyageurs.
KHARIDJITE adj. et n. est tiré du mot arabe kharadja « sortir ».
❏  Le mot s'applique aux membres d'un mouvement islamique extrémiste, puritain, appelé KHARIDJISME n. m. (attesté en français en 1902).
KHAT, KAT n. m. est un emprunt à l'arabe.
❏  Le mot désigne un arbuste d'Afrique de l'Est dont les feuilles mâchées sont hallucinogènes. En français de Djibouti, le mot désigne la consommation de ces feuilles. Partie de khat : réunion où l'on consomme du khat.
KHÉDIVE n. m. est emprunté (1869) au turc ḫedīv « prince, roi, souverain », et celui-ci au persan ḫedīw, prononciation courante de ḫudaiw, lequel est dérivé, au moyen du schème diminutif arabe, du persan ḫudā̆ « dieu, seigneur ».
❏  Le mot désigne le titre donné au pacha d'Égypte Ismaïl en 1867, porté ensuite par ses descendants sous la domination turque. L'association Égypte-tabac, à la fin du XIXe s., en a fait un nom de cigarettes blondes.
❏  Le mot a produit KHÉDIVIAT (1878) ou KHÉDIVAT (1888) n. m. « titre, fonction de khédive » et « temps d'exercice de cette fonction », ainsi que KHÉDIVIAL, ALE, AUX (1888) ou KHÉDIVAL, ALE, AUX adj. (1902), « relatif au khédive ».
KHMER, ÈRE adj. et n. est un emprunt au sanskrit (1873), où le mot vient du nom propre Kambu « Cambodge ». Il qualifie ce qui est relatif au Cambodge et à ses habitants. L'art khmer est l'art ancien du Cambodge. L'expression française khmer rouge, appliquée aux communistes du Cambodge, responsables d'une extermination massive, est passée à plusieurs langues, dont l'anglais.
■  Le nom masculin désigne la langue du Cambodge.
KHÔL, KOHL ou KOHOL n. m., successivement kouhel (1646), puis kohl (1787) et khôl (k'hol, 1837), est emprunté à l'arabe kuhl « antimoine », « collyre fait de poudre d'antimoine et appliqué comme fard » (→ alcool).
❏  Le mot français, aussi acclimaté en kohel (Nerval), koheul, s'applique au fard oriental utilisé pour les yeux.
KIBBOUTZ n. m., sous les formes kibbouts (1953) et kibboutsim au pluriel (v. 1953), est un emprunt à l'hébreu qibbūs, au pluriel qibbūṣim, dérivé du verbe qibbẹ́ss « réunir, rassembler ».
❏  Le mot désigne une communauté agricole de l'État d'Israël, fondée sur le principe d'un communautarisme intégral. Le premier kibboutz a été fondé en 1909 à Degania ; depuis 1921, le kibboutz coexiste avec une autre forme d'exploitation rurale : le mochav, village coopératif fondé sur une vie familiale. De nos jours, il faut y ajouter un troisième type de village basé sur la propriété privée.
❏  Vers 1959 sont apparus KIBBOUTZNIK n. « habitant d'un kibboutz », de l'hébreu qibbụ̄s, avec un suffixe yiddish venu du russe -nik (→ beatnik), et l'adjectif KIBBOUTZIQUE, rare et didactique.
KICK n. m., attesté en français en 1922, est l'abréviation de kick-starter (1919, formé en anglais en 1916), pour un dispositif de mise en marche d'un moteur — notamment, de moto — au pied. Le mot anglais est formé de kick « coup de pied » et de starter, de to start « démarrer, partir ».
KICKER n. m. est un faux anglicisme, obtenu à partir de to kick « donner un coup de pied à », employé en français de Belgique pour désigner le football de table (appelé baby foot en France).
KIDNAPPER v. tr. est emprunté (1861) à l'anglais to kidnap (1682), peut-être dérivé régressif de kidnapper (1678), mots apparus dans les milieux pratiquant le rapt illégal d'enfants ou d'adultes pour en faire des serviteurs ou de la main-d'œuvre agricole dans les plantations américaines. Par extension, le mot s'est étendu à tout rapt, surtout d'enfant, et s'emploie au figuré (1732). Il est formé de kid « chevreau » (v. 1200), employé par extension (d'abord en argot, 1599) pour « enfant », mot emprunté à l'ancien norrois kid, lui-même rattaché à une racine germanique, et de to nap « saisir, s'emparer de » (1673), verbe argotique à comparer au suédois, norvégien nappa, danois nappe « attraper », peut-être apparenté à to nab, verbe argotique et familier de même sens (1686).
❏  L'unique attestation connue du mot au XIXe s. (1861) concerne le rapt d'un homme de couleur dans le sud des États-Unis. ◆  Le sens moderne s'est répandu au XXe s. (1931), diffusé par les journaux. Le verbe a pris le sens figuré d'« enlever subrepticement » (1951) dans la langue familière.
❏  KIDNAPPEUR, EUSE n. est emprunté à l'anglais kidnapper. La forme kidnapper, d'abord employée en référence aux « embaucheurs » illégaux des plantations de Virginie (1783, puis 1861), a cédé la place à la forme francisée kidnappeur (1953) avec son sens moderne (dès 1861 dans un contexte américain).
■  KIDNAPPAGE n. m. (1931) correspond à la francisation de KIDNAPPING n. m. (1935), emprunt à l'anglais kidnapping ; on emploie plutôt enlèvement et rapt dans l'usage courant.
KIEF n. m., mot de voyageurs attesté en français, avec diverses graphies, depuis 1681, est pris au turc kayf, lui-même emprunté à l'arabe kēf « état de béatitude », et s'applique au repos pris au milieu du jour, en Turquie, parfois associé aux « paradis artificiels ». En français, le mot demeure didactique ou littéraire.
❏ voir KIFFER.
KIF-KIF adj. inv. est emprunté (1867, in Delvau) à l'arabe algérien kif « comme », en emploi redoublé à valeur intensive.
❏  Le mot est passé, comme d'autres emprunts, par l'argot de l'armée d'Algérie. Il correspond familièrement à « pareil, semblable », souvent simplifié en KIF (emploi vieilli) et substantivé : c'est du kif (1914) « c'est la même chose ». La locution kif-kif bourricot (1883), littéralement « pareil à l'âne », renforce kif-kif ; elle a vieilli.
KIFER, KIFFER v. tr. est un emprunt à l'arabe kēf, « état de béatitude », passé en français (1853) et correspondant au kief* turc, « repos absolu » (→ kief). KIF n. m. désigne aussi le mélange de chanvre indien (haschisch) et de tabac qui procure cet état.
❏  Le verbe, repris vers 1990, est devenu familier et courant pour « prendre du plaisir », « aimer bien ».
KIG-HA-FARZ → FAR