KIKI n. m. est la notation d'une onomatopée (kique en 1874) autrefois écrite quiqui, et pouvant s'appliquer au gosier, à la gorge, dans quelques expressions, comme couper, surtout serrer le kiki (à quelqu'un).
■  En appellatif, l'expression mon kiki, avec un redoublement qui évoque coco, s'est employé dans c'est parti mon kiki ! « on commence, ça marche », qui fut à la mode dans le milieu du spectacle (années 1960 à 1990).
■  Comme adjectif, kiki s'est employé pour riquiqui « petit, médiocre, mesquin » (1933 dans Colette).
KILIM n. m. est l'emprunt d'un mot turc, lui-même formé à partir du persan kīlim, mot désignant un tapis en laine tissé et tramé en tapisserie de basse lisse (Turquie, Iran, Caucase).
❏  Le mot s'emploie en français dans le commerce des tapis d'Orient, au moins depuis les années 1920-1930 ; il est attesté en anglais dès 1881 (Oxford, Suppl.).
KILO n. m. est l'abréviation courante, par apocope (1858), de kilogramme (1795, loi du 18 germinal de l'an III), composé de l'élément kilo- et de gramme*.
❏  Le mot a remplacé kilogramme « unité de masse équivalant à mille grammes » dans le langage didactique, administratif et courant ; il représente l'une des unités de masse les plus usuelles, avec gramme et tonne. Il y en a des kilos « beaucoup ».
■  Il est employé populairement au sens de « litre de vin » (1878), abrégé en KIL n. m. (1880), surtout dans kil de rouge et resuffixé en argot (années 1950) en KILBUS n. m.
KILO-, élément attesté depuis 1794-1795 comme préfixe multiplicateur, est tiré arbitrairement du grec khilioi « mille », mot d'origine indoeuropéenne.
❏  Dès la Révolution, kilo- a servi à composer les noms de mesure valant mille fois l'unité, la quantité exprimée.
❏  Certains, déjà anciens, sont tombés en désuétude (kilolitre → litre) ; d'autres, plus récents, se sont formés au fur et à mesure des découvertes scientifiques ou des besoins industriels (kilotonne → tonne), récemment kilofranc (de franc).
❏  KILOMÈTRE n. m. (1790) s'est peu à peu substitué aux noms traditionnels d'unités de longueur, de distance, comme lieue. Critiqué au XIXe s. par les puristes (l'élément kilo- devrait être khilio-), il s'est imposé, surtout avec les transports modernes. De là kilomètre à l'heure, kilomètre-heure, unité de vitesse, et des emplois extensifs, dans manger, bouffer du kilomètre « faire de la route » (1888), ainsi que des syntagmes spéciaux, kilomètre lancé, en sports, etc. et des expressions comme kilomètre-voyageur, dans les statistiques. ◆  Le succès du mot a suscité des dérivés, KILOMÉTRIQUE adj. (1811), KILOMÉTRER v. tr. (1867), rare, KILOMÉTRAGE n. m. (1867) usuel.
■  KILOWATT n. m. (1889, d'après l'anglais de même formation kilowatt, 1884) s'emploie couramment pour KILOWATTHEURE n. m. (1894), unité de travail appliquée aux tarifs d'électricité. Sont aussi en usage KILOCALORIE n. f. (1933), KILOHERTZ n. m. (1958), KILOJOULE n. m. (1909) ; KILOTONNE n. f. (1957), spécialisé comme unité de puissance des explosifs atomiques (équivalant à 1 000 tonnes de TNT).
Dans la comptabilité, après KILOFRANC n. m. « somme de mille francs » (v. 1980), on a formé en 2001 KILOEURO n. m. (en France, Belgique).
KILT n. m. est emprunté (1792) à l'anglais kilt (1730, quelt) « jupe de tartan, costume national des Écossais », déverbal de to kilt « retrousser, plisser » (v. 1340), mot d'origine scandinave que l'on compare au danois kilte, au suédois dialectal kilta (ancien norrois kilting, kjalta « contourner, enrouler »).
❏  Introduit par des relations de voyage en Écosse (1792, hilt en 1816) en même temps que tartan*, le mot est devenu, par extension, un terme de mode pour une jupe féminine analogue à celle que portent les Écossais.
KIMBANGUISME n. m. est tiré du nom du prédicateur congolais Simon Kimbanga (1899-1951) pour dénommer le mouvement religieux chrétien d'inspiration protestante, fondé en 1921 et répandu en république démocratique du Congo, en république du Congo et en Angola.
KIMONO n. m. est emprunté (1603) à un mot japonais, nom d'un vêtement traditionnel formé de ki « vêtir » et de mono « chose » (également dans kakémono). Les attestations isolées relevées au XVIIe s. dans des ouvrages d'histoire et des relations d'ambassadeurs font état des formes gimon, quimon (traduction d'un ouvrage écrit en latin et utilisant essentiellement des documents portugais, le portugais ayant guimão dès 1544). Le mot est repris au XVIIIe s. sous la forme kimona (1796), la forme kimono n'étant fixée qu'à partir de 1899.
❏  Le mot désigne un vêtement traditionnel japonais, qui s'oppose au vêtement occidental désigné au Japon sous le nom de yôfuku (de « Europe » et fuku « vêtement »). Par analogie, il est passé dans le vocabulaire de la couture et de la mode pour un léger peignoir féminin (1902) et, en apposition dans coupe kimono, manches kimono, un type de manches larges non rapportées (mode lancée vers 1910 avec l'abandon du corset féminin).
KIMPOUTOU n. m., emprunt à un mot centrafricain, se dit en français d'Afrique d'une tique dont la piqûre provoque une fièvre récurrente.
KINÉSITHÉRAPIE n. f. est formé (1847) de kinési-, élément tiré du grec kinêsis « mouvement » (→ cinéma), et de thérapie* qui fournit le second élément de nombreux termes médicaux.
❏  Le mot, répandu seulement à partir de 1945, est couramment abrégé en KINÉSI (1974) et en 1 KINÉ n. f. (1969) : la kinési, la kiné, séance de kiné.
❏  KINÉSITHÉRAPEUTE n., attesté pour la première fois dans le Journal officiel en 1946, en apposition à masseur, est probablement antérieur. Il est abrégé lui aussi en KINÉSI (1969) et en 2 KINÉ n. (1979), beaucoup plus courant en français de France, alors que KINÉSISTE n. (1994) s'emploie en français de Belgique.
KINESTHÉSIE n. f. est un emprunt de la fin du XIXe siècle à une création anglaise (kinesthesis, 1880), sur le grec kinesis « mouvement » et aisthêsis « sensation », à propos de la sensation interne du mouvement des parties du corps, assurée par la sensibilité musculaire et par les stimuli de l'oreille interne.
KING-CHARLES n. m., écrit king's charles en 1844, abrège l'expression anglaise king Charles' spaniel, « épagneul du roi Charles », désignant une petite variété d'épagneul à longs poils.
KINKAJOU n. m., écrit quincajou au XVIIe s. (1672), kinkajou dans Buffon (1776), est un emprunt à une langue amérindienne (l'algonquin a un mot noté gwing waage en anglais).
❏  Le mot, qui semble originellement correspondre à un animal vivant au Canada, est appliqué à un petit mammifère arboricole d'Amérique centrale et méridionale. Il est peut-être apparenté à carcajou*.
KIOSQUE n. m., d'abord chiosque (1608), puis kiosque (1654), est emprunté, par l'intermédiaire de l'italien chiosco (1594), au turc köşk, « pavillon de jardin », lequel est emprunté, avec dérivation de sens, au persan kušk « salle haute, galerie, salon ».
❏  Le sens propre de kiosque est donc celui de « pavillon de jardin ouvert de tous côtés et coiffé d'un dôme, au Moyen-Orient », étendu à un pavillon de jardin de style oriental. ◆  Par spécialisation, le mot désigne un abri du même genre destiné à abriter les musiciens lors d'un concert en plein air (1885 ; 1867, kiosque de musique, remplacé plus tard par kiosque à musique), et, par analogie de forme, désigne couramment un édicule où l'on vend des journaux (1848, kiosque de journaux puis kiosque à journaux).
■  Depuis 1903, il connaît un emploi technique en marine, au sens d'« abri vitré sur le pont d'un bateau ».
❏  Aucun des trois dérivés formés pour désigner la personne qui tient un kiosque à journaux, KIOSQUISTE, KIOSQUIER et KIOSQUAIRE n. (v. 1950), ne s'est imposé hors du vocabulaire professionnel.
KIPPA n. f. est l'emprunt de l'hébreu kippa « coupole, calotte », diffusé en français, hors des milieux juifs, dans les années 1960-1970.
❏  Le mot désigne la calotte portée par les juifs pratiquants.
KIPPER n. m. est emprunté (v. 1803) à l'anglais kipper, terme très ancien (v. 1000) désignant d'abord le saumon mâle à l'époque du frai, puis aussi bien le saumon que le hareng et d'autres poissons préparés (nettoyés, salés, séchés ou fumés) pour être conservés (v. 1326). Bien que le développement de sens soit plausible (en supposant que cette préparation s'est d'abord appliquée au saumon kipper), le second sens est manifestement solidaire du verbe to kipper « préparer les poissons de cette manière » (seulement attesté au XVIIIe s.) et l'étymologie du mot anglais n'est pas claire.
❏  D'abord emprunt rare et pittoresque, kipper s'est répandu comme terme culinaire (1888) pour désigner un hareng ouvert, légèrement salé et fumé à froid. Il reste associé à la cuisine britannique.
KIR n. m. est l'emploi comme nom commun (1953), parfois avec une majuscule, du nom du chanoine Kir (1876-1968), député-maire de Dijon, en l'honneur de qui cette boisson a été dénommée. La petite histoire veut qu'en 1950, un membre du Parlement britannique, rentrant à Londres après avoir été reçu à Dijon par le chanoine Kir, répondit à ses collègues qui lui demandaient ce qu'il avait bu : « J'ai bu un kir. » Le mot est attesté en anglais.
❏  Kir désigne un apéritif fait de crème de cassis et de vin blanc ou de champagne (kir royal).
KIRSCH n. m. est l'abréviation (1835) de kirschwasser (1835), mot attesté dès la fin du XVIIIe s. en Alsace et en Lorraine germaniques (1775). Le mot est emprunté à l'allemand Kirschwasser « eau-de-vie de cerises » (1741 ; dès le XVIe s. sous la forme kirschenwassen), composé de Kirsche « cerise » et de Wasser « eau ». Kirsche, par un ancien haut allemand kirsa, remonte, comme le français cerise*, au latin °cerasia ; Wasser, par l'ancien haut allemand wazzar, appartient à une famille de mots germaniques désignant l'eau (anglais water, néerlandais water), à rattacher à une racine indoeuropéenne que l'on retrouve en russe (→ vodka), en latin (→ onde), en grec (→ hydro-) et en celtique (→ whisky).
❏  Le mot désigne une eau-de-vie provenant de la fermentation de cerises ou de merises, fabriquée traditionnellement en Forêt-Noire et dans l'est de la France.
KIT n. m. est emprunté (1958) à l'anglais kit, mot désignant à l'origine un baquet en bois servant à transporter du lait, du poisson, le linge de la lessive (1375), étendu par métonymie à un lot d'articles (articles of kit) constituant l'équipement du soldat (1785), puis à un nécessaire de voyage (1833) et à un assortiment d'outils (1825), notamment en cordonnerie. L'anglais kit vient probablement du moyen néerlandais kitte « récipient en bois » (néerlandais kit), dont l'origine est inconnue.
❏  Le mot a été introduit à propos d'un ensemble d'éléments vendus accompagnés d'un plan de montage et que l'on peut assembler soi-même, d'après le vocabulaire commercial américain. La recommandation officielle prêt-à-monter (1982) ne paraît pas le concurrencer sérieusement. ◆  Le mot désigne aussi, d'après l'anglo-américain, un assortiment d'objets destinés à un même type d'utilisation, et présenté dans un contenant.
KITCHENETTE n. f. est un emprunt à la mode du début du XXe s. (on le lit dans un roman de Maurice Dekobra, 1915), avec diminutif en -ette, de l'anglais kitchen, en usage aux États-Unis vers 1910.
❏  Le mot désigne une petite cuisine, souvent dans un studio ou un très petit appartement ; il a vieilli dans la seconde moitié du XXe siècle.
KITESURF n. m., prononcé kaïtseurf, est un faux anglicisme, formé de l'anglais kite « cerf-volant » et de surf* (1998).
❏  Ce mot franglais, parfois prononcé à la française (kite-), et abrégé en KITE n. m. désigne un sport nautique pratiqué debout sur une planche, en se faisant tirer par un dispositif imité du parapente.