LOCUSTE n. f., emprunt ancien (v. 1120) au latin locusta a été employé pour « sauterelle ». Le mot a été repris en entomologie pour « criquet migrateur ».
LOCUTEUR, TRICE n. a été emprunté par les linguistes (v. 1911) au latin locutor « celui qui parle », du supin de loqui « parler » (→ loquace).
❏
Le mot, utilisé pour désigner la personne qui emploie une langue, produit des énoncés, s'oppose à auditeur. Il est concurrencé dans d'autres terminologies par destinateur (en opposition à destinataire) et par émetteur (en opposition à récepteur).
❏
INTERLOCUTEUR, TRICE n. est très antérieur : on le relève dès 1549 au pluriel. Il est emprunté au latin des humanistes
interlocutores (pluriel) « partenaires dans un dialogue » (
XVe s.), également attesté dans les domaines anglais et italien du
XVIe siècle. Le mot est probablement issu du bas latin
interloquuntur, troisième personne pluriel de l'indicatif présent de
interloqui « converser, discuter », de
inter (→ inter) et
loqui, employé une fois par Chalcidius (
IVe s.) dans sa traduction du
Timée de Platon pour rendre le grec
dialegein « converser, dialoguer ».
■
Interlocuteur s'est étendu plus généralement (1791) à toute personne qui parle, converse avec une autre ; il a pris (v. 1952) le sens spécialisé de « personne avec laquelle on peut engager une négociation politique », notamment dans un syntagme un moment à la mode, interlocuteur valable.
❏ voir
LOCUTION.
LOCUTION n. f. est emprunté (1342) au latin locutio « action de parler, manière de parler, expression », dérivé du supin de loqui « parler » (→ loquace).
❏
Le mot est apparu au sens de « parole, manière de parler », encore attesté au
XVIe s. et évincé par
élocution*.
■
Il a pris le sens moderne de « groupe de mots fixé par la tradition » (1680) en concurrence avec expression, phraséologie, et au XVIIe s. avec proverbe, et reçu ultérieurement, chez les linguistes, la valeur particulière de « groupe de mots ayant une fonction grammaticale donnée » (locution adverbiale, prépositive).
❏ voir
ALLOCUTION.
LODEN n. m. est emprunté (1904) à l'allemand Loden « tissu de laine épais et imperméable ». Ce mot est issu de l'ancien haut allemand lodo, moyen haut allemand lode « étoffe grossière », qui correspond à l'anglo-saxon lótha « manteau, couverture », à l'ancien norrois lothi.
❏
Le mot désigne un tissu épais dont on fait des manteaux et, par métonymie, un manteau fait dans ce tissu (1913). Senti comme emprunt, il s'applique souvent à des vêtements d'origine autrichienne ou bavaroise.
LODGE n. f. est un emprunt (années 1980) à l'anglais lodge, correspondant au français loge, utilisé en tourisme à propos d'un abri hôtelier dans la nature, souvent dans une réserve animalière, en Afrique anglophone.
LŒSS n. m. est emprunté (1845) à l'allemand Löss « limon fin », formé dans la première moitié du XIXe s. par le géologue K. C. von Leonhard, probablement sur l'adjectif alémanique lösch « peu compact, meuble », lequel est apparenté à l'allemand Los « détaché, qui ne tient pas ». Ce mot remonte à une extension germanique de forme °lus-, °laus-, °leus-, de la racine indoeuropéenne °lou, °leu-, °lu-, représentée dans le grec luein (→ -lyse dans analyse, catalyse, dialyse) et le latin luere « dissoudre » (→ diluer).
❏
Le mot désigne une terre limoneuse meuble et fertile que l'on trouve notamment en Chine, en Europe centrale, dans la vallée du Rhin et en Argentine.
+
LOF n. m., terme de marine désignant la « partie de la voile frappée par le vent », est peut-être emprunté (v. 1155) au moyen néerlandais loef « côté du vent », seulement attesté au XVIe s. mais probablement bien antérieur. La localisation des premières attestations en ancien français (Normandie) fait plutôt penser à un étymon vieux norrois, mais celui-ci n'est pas attesté. L'allemand Luv, le danois luv et le suédois luf viendraient du néerlandais, dont l'origine est obscure.
❏
Le mot, introduit au sens de « coin inférieur de la voile du côté du vent », s'est conservé avec la valeur moins restrictive de « côté du navire exposé au vent » (1762), dans l'ordre : aller au lof (1680), elliptiquement lof !, et dans l'expression lof pour lof (1694), par exemple dans virer lof pour lof.
❏
Lof, également
louf en moyen français (v. 1460), a produit
LOUVOYER v. intr., d'abord
louyer (1529), puis
lovoyer (1621), « naviguer en zigzag pour utiliser un vent contraire en lui présentant alternativement chaque côté du bâtiment ». Ce verbe, démotivé par rapport à
lof, est le seul des mots du groupe à être passé dans l'usage courant (1762) avec le sens figuré de « tergiverser, biaiser ».
■
Son dérivé LOUVOYAGE n. m. (1845) réalise le sens technique, tandis que LOUVOIEMENT n. m. (1922) correspond au sens figuré.
◈
LOFER v., enregistré en 1771, fournit un verbe équivalant aux locutions
aller au lof, venir au lof et à l'ordre donné au timonier
lof !
■
Le composé auloffer, oloffer, verbe de même sens (1771), s'est maintenu dans le substantif AULOFFÉE n. f. (1771, olofée), nom du mouvement du bateau qui vient au vent.
❏ voir
LOVER.
LOFT n. m. est un emprunt (1979) à l'anglo-américain loft « atelier, hangar, local spacieux à usage industriel », spécialisation de l'anglais loft « lieu élevé d'un bâtiment, grenier » (XIIIe s.), « fenil » (XVIe s.), antérieurement « air, ciel », mot issu de l'ancien norrois lopt (prononcé loft) de mêmes sens et dont le thème est le même que celui des verbes germaniques signifiant « élever » (anglais to lift, allemand lüften).
❏
Le mot désigne un local à usage commercial, artisanal ou industriel transformé en habitation. Lié à un nouveau type d'appartement new-yorkais (d'abord situé dans les ateliers de Soho), le mot — en français — et la chose connaissent une grande vogue dans les années 80, répondant au concept d'un « espace » décloisonné, à connotations artistiques (lofts d'artistes).
❏ voir
LIFT.
LOGARITHME n. m. est attesté en français en 1628 dans la traduction de l'ouvrage de J. Napier : L'arithmétique logarithmétique ou la construction et usage d'une table contenant les logarithmes de tous les nombres depuis l'unité jusqu'à 100 000. Le mot est emprunté au latin scientifique logarithmus, terme créé en 1614 par le mathématicien écossais J. Napier à partir des éléments grecs logos « rapport » (→ logique) et arithmos « nombre » (→ arithmétique).
❏
Le mot désigne la puissance à laquelle il faut élever une constante pour obtenir un nombre donné ; il est familièrement abrégé en log, usuel dans certains emplois mathématiques.
❏
Son antonyme
ANTILOGARITHME est attesté depuis 1740.
◈
LOGARITHMIQUE adj. (1690, Furetière) est emprunté au latin scientifique
logarithmicus (1624, Briggs), dérivé de
logarithmus.
■
Il entre notamment dans les syntagmes courbe logarithmique (1690), échelle logarithmique (1755) et calcul logarithmique (1873).
G
LOGE n. f. est issu (v. 1135) d'un francique °laubja, postulé par l'ancien haut allemand louba « auvent » (allemand Laube « vestibule, galerie intérieure »). Le mot francique viendrait, soit d'un germanique °laubȧm « feuille » (d'où anglais leaf) soit (Kluge) de l'ancien norrois lopt « air, galerie, balcon » (lui-même à l'origine de l'anglais loft). Le latin médiéval laubia est attesté dans le domaine français (IXe s.) au sens de « galerie, portique ». Le mot existant dans toutes les langues romanes (par ex. italien loggia, provençal lotja, portugais loja), P. Guiraud récuse l'exclusivité d'une origine germanique et propose un emprunt au latin logium, terme d'architecture employé par Vitruve au sens de « tréteau, scène » et emprunté au grec.
❏
Loge désigne initialement un abri de branchages, par extension une construction rudimentaire pour loger un animal (v. 1200), c'est-à-dire une niche, ou un homme.
◆
Dès 1190, il est employé en architecture au sens de « galerie, tribune », sens aujourd'hui disparu, sauf en parlant d'une galerie située à l'étage, formée de colonnes et ouvrant sur l'extérieur (1573) : en ce sens, on emploie également l'italianisme
loggia (ci-dessous).
■
Loge a pris (1679) le sens de « petit local pour un seul individu », pour lequel on parle de nos jours de cellule. C'est cependant cette valeur de « petit local » qui est réalisée diversement par plusieurs des sens modernes : « compartiment à plusieurs sièges au théâtre » (1598) d'où au figuré être aux premières loges (1826), « pièce dans laquelle se change le comédien » (1647) et, dans d'autres domaines : « logement du gardien » (1660), « chambre isolant les candidats au prix de Rome » (1845).
◆
L'usage du mot en franc-maçonnerie (1740) est une traduction de l'anglais lodge lui-même emprunté au français.
■
Après 1703, le mot est entré dans le domaine des sciences (botanique, anatomie) pour « cavité, compartiment ».
❏
Le dérivé
LOGER v. est apparu (v. 1138) au sens intransitif aujourd'hui vieilli d'« établir son camp », à partir duquel se sont développées d'autres acceptions, « se trouver » (1280) et « demeurer provisoirement en un endroit » (1530 ;
être logé, 1487). Le verbe est resté plus vivant en emploi pronominal, attesté depuis 1155 comme synonyme du sens intransitif militaire, et en emploi transitif (
XIIIe s.) : il a alors le sens de « placer (qqn) quelque part », plus particulièrement « établir (qqn) dans une maison » (1390). Ainsi, les auberges d'autrefois portaient l'enseigne
Ici on loge à pied et à cheval (1870, mais antérieur) et l'on disait figurément
être (bien, mal) logé (1670) là où le français moderne emploie
être (bien, mal) loti (Cf. la locution de sens voisin être logé à la même enseigne, 1787).
◆
Depuis 1580 (Montaigne),
loger signifie également « faire entrer (qqch.) quelque part », sens réalisé par exemple dans la locution moderne
(se) loger une balle dans la tête (
XIXe s.).
◆
Il admet aussi pour sujet un nom de bâtiment (1833) et signifie « recevoir, accueillir ».
■
Au figuré, dans l'usage de la police, loger correspond à « parvenir à connaître le domicile ou la “planque” d'un suspect » (1949).
◈
La dérivation du verbe s'est faite entre le
XIIIe et le
XVe siècle.
■
LOGEMENT (1275), d'abord réservé au sens militaire de « campement des troupes », a développé ses valeurs modernes au XVIIe siècle. Fin XIXe s., se sont ajoutées des valeurs plus techniques et, au XXe s., le logement désigne généralement l'action de loger les habitants d'un pays (v. 1945 pour politique du logement).
■
LOGIS n. m., d'abord logeis (déb. XIVe s.), tend à vieillir avec son sens de « demeure, endroit où l'on habite » mais se maintient plaisamment dans la fée du logis et dans la folle du logis (1674, Pascal), locution appliquée à l'imagination. Depuis la fin du XVIe s., il désigne techniquement le corps principal du bâtiment.
■
Son composé SANS-LOGIS n. inv. (1893) cède sous la concurrence de sans-abri, plus usuel et surtout de sans domicile fixe (SDF).
■
LOGEUR, EUSE n. (1461-1466), d'abord dans une acception militaire de « celui qui doit trouver où loger des troupes », désigne la personne qui offre un logement (1495), en particulier qui loue un garni (1798).
◆
Le sens de « locataire » (1636), originaire du nord de la France où logeux désignait un ouvrier en pension dans une famille, a vieilli.
■
LOGEABLE adj., (v. 1460) « habitable », a produit au XXe s. le dérivé didactique LOGEABILITÉ n. f., synonyme peu fréquent de habitabilité.
◆
Sur l'expression lexicalisée MAL-LOGÉ, ÉE adj. et n. on a formé, d'après logement et sur le modèle de maltraitance, le substantif MAL-LOGEMENT n. m., qui, mal formé, fait partie du jargon journalistique.
◈
Loger, par préfixation, a produit
DÉLOGER v. (fin
XIIe s.,
deslogier), rare en emploi intransitif (sauf en Belgique) et employé transitivement (1657) au sens de « faire sortir, expulser », spécialement au jeu « déplacer ».
Déloger, intransitif, s'emploie en français de Belgique pour « abandonner son logement pour la nuit »
(Cf. découcher).
◆
Son dérivé
DÉLOGEMENT n. m., apparu fin
XIVe s., s'est employé dans un sens militaire (1538) abandonné pour le sens général.
◆
INDÉLOGEABLE adj. se dit (1924) de ce qu'on ne peut pas déloger.
■
RELOGER v. est attesté depuis le XIIe s. par sa forme pronominale soi relogier ; il a pris son sens moderne au XVIe s. après avoir signifié « rétablir dans son ancien logement » (XVe s.).
◈
Outre
loger, loge a pour dérivé
LOGETTE n. f., d'abord
logete (fin
XIIIe s.), qui a désigné un abri de feuillage.
◆
Il s'est spécialisé au sens de « petite cavité » en anatomie (
XIIIe s., en parlant de l'orbite de l'œil) et en architecture (1379), valeurs disparues, de même que l'emploi en botanique (1538).
■
LOGISTE n. m. (1845) a été formé ultérieurement pour dénommer le candidat entrant en loge afin de concourir au prix de Rome.
◈
LOGGIA n. f. est un emprunt (1727) à l'italien
loggia, lui-même emprunté au français
loge et employé depuis le
XIIIe s. pour désigner une galerie ouverte à colonnes construite sur un côté des palais italiens pour servir de lieu de loisir. Le mot figure dans un texte italianisant sous la forme
loggie (pluriel) ; il est acclimaté depuis la fin du
XVIIIe s. (1789) et, par extension, désigne un grand balcon recouvert.
❏ voir
LOBBY ; LODGE.
-LOGIE, -LOGUE sont des éléments suffixaux tirés respectivement des mots grecs logia « théorie » et logos « discours » (→ logique) et entrant dans la formation de nombreux mots soit de création française, soit empruntés au latin et au grec, soit enfin à d'autres langues modernes (anglais -logy, allemand -logie, italien -logia, etc.)
❏
Le suffixe
-logie forme des noms de sciences, d'études méthodiques, de façons de parler, de discours et de types d'ouvrages. Le suffixe
-logue sert à former les noms de savants, de formes ou parties du discours, ainsi que des adjectifs.
■
Le suffixe -LOGIQUE entre dans la formation des adjectifs correspondant aux mots en -logie.
◆
On rencontre aussi -LOGIEN, -LOGIENNE qui sert à former quelques noms de spécialistes et est en concurrence avec -logue et -logiste (l'usage seul faisant prévaloir une forme plutôt qu'une autre).
■
L'usage courant tend à amputer certains noms de spécialistes (domaine médical) de leur suffixe et à dire dermato, ophtalmo, oto-rhino, etc. pour dermatologue, etc.
❏ voir
LOGO-.
LOGIQUE n. f. a été emprunté (v. 1245) au latin logica « science des lois du raisonnement », lui-même emprunté au grec logikê (sous entendu tekhnê), substantivation du féminin de l'adjectif logikos « qui concerne la raison » également « qui concerne la parole ». Logos, forme de type ancien et de très grande importance, signifie « propos, paroles » et, en ionien-attique, « récit, compte, explication, considération, raisonnement, raison » ainsi que « parole ». Il a fini par désigner la raison immanente et, dans la théologie catholique, la seconde personne de la Trinité, ou Dieu. Il est dérivé de legein « rassembler, cueillir, choisir » d'où « dire » et « compter, dénombrer » qui correspond au latin legere, de la même racine indoeuropéenne, et qui a donné le verbe lire.
❏
Logique, « science des lois du raisonnement », est employé par métonymie à propos d'un traité de cette discipline (1290) et s'applique également à l'analyse philosophique des lois et formes de la pensée.
Dans ce contexte, le mot est longtemps resté dépendant de la pensée aristotélicienne. Les premiers emplois en français, à l'image du latin
logica et du grec
logikê, concernent surtout cette théorie, axée sur l'analyse syllogistique, notamment dans le cadre de l'enseignement (
XIIIe-
XVIe s.). Les sources en sont les éléments connus d'Aristote, Galenus, Boèce, alors que la logique stoïcienne, transmise notamment par saint Augustin, connaît une faveur moins grande. Cependant, la logique médiévale, qui, en France, s'exprime en latin, d'Abélard à Buridan, intègre les deux problématiques, et manifeste nettement la proximité, voire l'amalgame de la logique grecque avec une sémantique. Kant considère encore que la logique, « système de la raison pure », n'est plus capable de progrès après Aristote.
◆
Cependant, la notion de logique avait évolué à partir de la science moderne et du développement des mathématiques (
XVIIe s.). Après
La Logique ou l'art de penser de Arnauld et Nicole (dite
Logique de Port-Royal), c'est essentiellement l'œuvre de Leibniz (en partie écrite en français) et celle de Lambert (en allemand) qui préparent le développement d'une nouvelle logique. Celle-ci, nommée
logique mathématique, parfois et vaguement
logique moderne, ou encore
logique formelle, dépend des travaux de Boole (inventeur de la
logique binaire), Frege, puis, au tournant du
XXe s., de Russell et Whitehead. Cette logique a été récemment (v. 1970) rebaptisée
logique classique, par opposition à des formes plus récentes ou dont l'objet est plus large
(logiques d'ordre supérieur), mais
logique classique, ambigu, s'emploie plus souvent en comparaison avec
logiques modernes. Tous ces syntagmes, comme
logique des propositions, logique propositionnelle, logique des prédicats, ne sont attestés qu'au
XXe s. et sont didactiques.
◆
Depuis le début du
XVIIIe s. (1718), le mot est employé avec le sens plus large de « manière de raisonner », en général « manière correcte », mais sans conformité nécessaire avec les règles de la logique formelle.
◆
Logique a aussi pris (1762) la valeur d'« enchaînement cohérent d'idées » et de « raisonnement juste ». Depuis la même époque, le mot concerne aussi, par métonymie, une suite cohérente et régulière d'actes, d'événements. Récemment, cet emploi s'est répandu et généralisé pour désigner un type de régularité, d'enchaînement de faits attribué à certaines situations (
la logique de la crise, de la paix, une logique de crise, etc.).
■
L'emploi technique du mot s'est naturellement intégré au vocabulaire de l'informatique, pour une suite d'opérations destinées à obtenir un résultat, d'où logiciel (ci-dessous).
L'adjectif
LOGIQUE est emprunté (1536) au latin
logicus « logique, raisonnable », lui-même repris à l'adjectif grec
logikos « qui concerne le raisonnement ».
■
Il est apparu avec le sens courant de « conforme au bon sens » (d'une chose, d'un être), développant tardivement (1821) la valeur didactique de « relatif à la science de la logique », puis de « conforme aux règles de la logique » (1833), d'où familièrement « cohérent, prévisible » et même « normal ».
◆
La philosophie l'utilise au sens de « qui se rapporte à la raison » (1867), comblant ainsi l'absence d'un adjectif correspondant à entendement.
◆
Plus largement, logique qualifie ce qui se rapporte non seulement à l'entendement mais à l'intelligence (intelligent étant ambigu). Il est employé en grammaire dans analyse logique (1867) ; au XXe s., il est entré dans le vocabulaire de l'informatique (circuits logiques).
■
En est dérivé LOGIQUEMENT adv. (1769), souvent employé à l'oral en tête de phrase au sens vague de « normalement, en principe » (av. 1854).
Par préfixation, l'adjectif a servi à former trois antonymes :
ALOGIQUE adj., apparu le premier au sens de « déraisonnable » (1564), sorti d'usage au
XVIIe, a été repris au
XIXe s. en philosophie, probablement pour rendre l'allemand
alogisch « étranger aux déterminations de la logique ».
◆
Les deux autres sont apparus au
XIXe s. :
ANTILOGIQUE adj. chez Stendhal (1836), et
ILLOGIQUE adj. (v. 1819), le seul à être entré dans l'usage général et qui correspond à
logique au sens courant.
◆
Ce dernier entraîne la formation de
ILLOGIQUEMENT adv. (1842), et du terme didactique
ILLOGISME n. m. (1852, Proudhon) « manque de logique (d'une chose ou d'une personne) ».
■
PRÉLOGIQUE adj. s'applique chez Lévy-Bruhl (1910) à la mentalité supposée des sociétés dites primitives, caractérisée par le fait qu'elle admet la contradiction. En psychologie génétique (mil. XXe s.) le stade prélogique est celui où l'enfant est indifférent aux règles logiques, notamment à l'idée de causalité.
■
D'après l'adjectif latin logicus, on a formé LOGICIEN, IENNE n. et adj. (1245) « personne versée dans l'étude de la logique » et, par extension, « personne qui raisonne avec rigueur » (1718 ; 1721 adj.).
■
L'élément LOGICO- entre dans la formation de composés didactiques récents : LOGICO-MATHÉMATIQUE adj. (v. 1960), LOGICO-POSITIVISME n. m. et LOGICO-SÉMANTIQUE adj. (v. 1970).
LOGISTIQUE n. f. a été emprunté à plusieurs reprises depuis le
XVIe s. (1546) au dérivé grec
logistikos, « relatif au calcul », « qui concerne le raisonnement », substantivé avec le premier sens au féminin
logistikê, avec le second au neutre
logistikôn. Le mot est dérivé de
logizomai « calculer, raisonner, réfléchir », lui-même formé sur
logos. Le français l'a introduit comme nom propre de la raison dans la traduction du
Songe de Poliphile et pour désigner « celui qui pratique le raisonnement » (1593).
◆
Il l'a repris une deuxième fois (1611) pour désigner la partie de l'arithmétique et de l'algèbre concernant les quatre opérations ; ce sens disparu a fourni un adjectif (1765), « qui concerne le calcul ».
◆
Depuis 1904,
logistique est appliqué à la logique symbolique dans une volonté de différenciation des autres logiques (sens abandonné progressivement lorsque
logique s'est appliqué normalement aux formalismes).
◆
C'est dans ce sens qu'il a produit
LOGISTICIEN, IENNE adj. et n. (1908).
■
Quant au sens militaire de logistique, « art de combiner des moyens de transport, de ravitaillement et de logement des troupes » (1840), il procéderait soit de logistique, soit (selon l'Oxford Dictionary) de loger*. Par extension, le mot recouvre l'ensemble des moyens et méthodes concernant l'organisation (1960) et s'emploie aussi adjectivement au sens correspondant (1970).
■
Du radical de logique (n. f.) est dérivé au XXe s. le terme didactique LOGICISME n. m. (1920) « attitude qui tend à faire prévaloir le point de vue ou les méthodes de la logique (dans un domaine de la connaissance) », d'où LOGICISTE n. (attesté 1930).
Le terme d'informatique LOGICIEL n. m. a été formé (v. 1970) sur le radical latin de logique avec la finale de matériel* pour remplacer l'anglicisme software. Il désigne l'ensemble des programmes, procédés et règles utilisés sur un matériel informatique. Le mot est, avec ordinateur, un des rares succès dans l'effort de francisation de la terminologie informatique, largement anglo-américaine.
◆
Logiciel a donné naissance, par son élément final, à de nombreux composés mal formés (mots-valises).
PROGICIEL n. m., mot-valise formé de produit et logiciel (1962), désigne un ensemble de programmes commercialisés en vue de fournir une documentation pour une même application (progiciel de gestion pour bases de données). DIDACTICIEL n. m. est formé en français de didactique et logiciel (1979) pour un logiciel à usage pédagogique, scolaire ou non.
❏ voir
ANALOGIE, APOLOGUE, CATALOGUE, DIALECTIQUE, DIALOGUE, ÉGLOGUE, ÉLOGE, ÉPILOGUE, HOMOLOGUE, HORLOGE, LEXIQUE, -LOGIE, LOGO, MONOLOGUE, NÉCROLOGIE, PHILOLOGIE, SYLLOGISME.
LOGO- est l'élément préfixal tiré du grec logos (→ -logie), présent dans des composés gréco-latins et utilisé en français.
❏
LOGOMACHIE n. f. est un emprunt (1610) au grec
logomakhia, de
logos (→ -logie, -logue) et
makhia « lutte, combat »
(→ -machie). Le mot désigne d'abord une querelle portant sur les mots, puis (1783) un abus verbal correspondant à un discours sans contenu d'information suffisant, à une abondance de paroles inutiles.
◆
Il a pour dérivé
LOGOMACHIQUE adj. (1838-1840).
■
LOGOGRAPHE n. m., un emprunt (1615) au grec logographos, formé de logos et graphein « écrire » (→ -graphe), est d'abord un terme d'antiquité, appliqué aux premiers prosateurs grecs, surtout historiens, puis au XIXe s. à un rhéteur. Sous la Révolution, le mot s'est appliqué à celui qui notait les discours en logographie.
◆
LOGOGRAPHIE n. f., mot formé (1757) en théorie du langage, a reçu en effet (1790) le sens de « notation abrégée du discours », disparu avec l'apparition de sténographie.
◆
De là LOGOGRAPHIQUE adj. (1791).
■
LOGOGRAMME n. m., mot créé par le poète surréaliste belge Christian Dotremont (1964 : Logogrammes, I), a été repris par les linguistes pour désigner une création graphique utilisant des signes « faisant image », à la manière des idéogrammes.
◈
D'autres composés sont formés en français, à partir du
XVIIe siècle.
■
LOGOGRIPHE n. m. est formé (1623) de logo- et du grec griphos « énigme », d'abord « filet (qui sert de piège) ».
◆
Le mot désigne une énigme portant sur des combinaisons de lettres ; ce sens, malgré la mode des jeux de lettres de ce type, est resté rare.
■
LOGORRHÉE n. f., formé (1823) de logo- et de l'élément grec -rhée, de rhein « couler », désigne un flux de paroles, irrésistible.
◆
Le dérivé LOGORRHÉIQUE adj. est attesté au XXe s. (Aragon 1941).
◈
LOGOTYPE n. m. (1873), de
logo- et
-type*, s'applique à un groupe de lettres liées, correspondant à un caractère unique en typographie, puis (mil.
XXe s.) à un ensemble de signes formant une image publicitaire, sens répandu par l'abréviation
LOGO n. m., diffusée vers 1970 et devenue courante.
◈
Logo- sert à former d'autres composés didactiques récents concernant le langage, tels
LOGOCENTRISME n. m., LOGOSPHÈRE n. f. « la parole, en tant que milieu humain ».
◈
LOGOPÉDIE n. f. est le synonyme d'
orthopédie, utilisé (vers 1960) en français de Belgique et de Suisse pour cette discipline. Le dérivé
LOGOPÉDIQUE adj. est aussi en usage.
◈
Le mot grec
LOGOS n. m. lui-même a été emprunté en philosophie (1764, Voltaire, dès 1630-35 en lettres grecques dans La Mothe Le Vayer) comme un des noms de la divinité, puis (1873) en théologie, à propos du verbe divin, et enfin (
XXe s.) au sens premier du grec, « faculté humaine de penser et de parler ».
❏ voir
-LOGIE, -LOGIQUE.
L
LOI n. f., d'abord lei (v. 980) puis loi (XIIe s.), est issu du latin legem, accusatif de lex, legis « loi religieuse » d'où « loi » en général. Si l'ancien caractère religieux du mot s'est conservé dans certaines formules, lex apparaît déjà en latin classique comme laïcisé ; il désigne aussi bien les conventions passées entre particuliers que l'ensemble des préceptes de droit acceptés par l'assemblée des citoyens consultés par le magistrat et rendus publics par l'autorité compétente. À la base du mot, il y a l'idée de convention, de contrat exprès entre deux personnes ou deux groupes, qui le différencie de jus « formule dictée, droit » (→ juridique, etc.) et de la coutume, dite mos, mores (→ mœurs) et consuetudo (→ coutume), laquelle résulte d'une acception tacite, alors que le caractère spécifique de la « loi » exige qu'elle soit écrite et promulguée. La langue ecclésiastique a repris lex pour rendre les expressions hébraïques signifiant « lois de Moïse », « loi du Seigneur » et, de même que fides (→ foi), le mot s'est alors rechargé d'un sens religieux qui est passé dans les langues romanes à côté du sens juridique.
◆
Mot italique, et nom d'action de genre animé, lex a des correspondants d'une part en indo-iranien, et d'autre part en occident, et appartient peut-être à la même racine que legere (→ lire).
❏
Dans ses premières attestations,
loi s'applique à la règle exprimant la volonté de Dieu (v. 1120,
lei divine). À la même époque, il désigne plus généralement les règles d'une société, d'un peuple, émanant d'une autorité souveraine et sanctionnées par la force publique,
la loi étant employé absolument (1210) à propos de l'ensemble des règles établies par le législateur.
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De là les locutions
être, mettre (1792)
hors la loi ; → ci-dessous Hors-la-loi,
n. Vers 1130, est aussi attesté le sens non juridique de « règles, conventions établies, à observer dans la pratique d'un art, d'un jeu, des rapports sociaux », et, après 1150, le sens figuré aujourd'hui vieilli de « domination amoureuse ».
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Au
XVIe s.,
loi a développé la valeur de « règle imposée par les choses, les circonstances » (1587) et celle de « ce que prescrit à l'homme sa propre conscience », par exemple dans
loy de la nature (1580) en opposition à
loi positive. Le mot a étendu son champ d'emploi au
XVIIe s., entrant dans plusieurs locutions juridiques ou de sens figuré et développant de nouvelles acceptions : il s'applique juridiquement à une disposition prise par le pouvoir législatif (1690), et aussi à la domination imposée par la victoire (1636), dans des expressions du type
subir la loi de quelqu'un. Ce sens a été repris à propos du « milieu » dans
avoir la loi (1931) « imposer ses décisions, avoir le pouvoir ».
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Il prend le sens de « formule générale énonçant une corrélation entre des phénomènes physiques », acception qui se réalise au XVIIe s. dans les sciences (1677), mais qui ne se dégagera vraiment de l'idée d'une volonté transcendante ou de la nature des choses qu'avec la conception moderne de science, vers la fin du XVIIIe et au XIXe siècle. Par extension, loi désigne une condition sine qua non, un principe essentiel et constant (1668).
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À la fin du XVIIe s., le mot possède pratiquement toutes ses acceptions modernes, à l'exception du sens particulier de « condition de la perfection esthétique », apparu vers 1858, valeur réalisée dans l'expression c'est la loi du genre (1873).
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Le mot fournit le premier élément des termes juridiques
LOI-CADRE n. f. (v. 1950),
LOI-PROGRAMME n. f. (1964).
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HORS-LA-LOI n. inv., composé tiré de l'expression être
hors la loi (voir ci-dessus) pour rendre l'anglais
outlaw, désigne une personne, souvent recherchée par la justice, qui vit en marge de la loi en commettant des délits. Le mot apparaît autour de 1900.
❏ voir
LÉGAL, LÉGIFÉRER, LÉGISLATEUR, LÉGISLATION, LOYAL.
L
LOIN adv., attesté pour la première fois en 1050 dans le syntagme an luinz « au loin », est issu du latin longe « loin, au loin, longuement » (au propre et au figuré) et, avec un verbe marquant la différence : « de beaucoup », dérivé de longus (→ long).
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Loin est d'abord employé (1080) avec son sens spatial, puis aussi (1225) temporel. Depuis le XVIIe s., il est pris abstraitement, donnant lieu à plusieurs emplois figés : aller loin (av. 1696), chercher trop loin (1672), voir loin (1660), aller trop loin (1661) ; ça va loin met l'accent sur la conséquence. Être loin (de qqn) avec une idée de distance, de froideur etc., est plus récent (v. 1887).
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Dès les premiers textes, loin s'emploie en combinaison dans des locutions prépositionnelles, adverbiales et conjonctives : dès 1050, on relève au loin puis (1080) de loin, loin de. De loin en loin est d'abord attesté sous la forme luinz a luinz (1119). Vers 1580, de loin a développé le sens de « beaucoup, par une grande différence », l'expression il y a loin (1530) ne réalisant cette idée qu'à la fin du XVIIIe siècle.
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Vers 1530 également, loin de a pris une valeur temporelle et à l'époque classique (v. 1672) a commencé d'être employé avec un pronom personnel, souvent en tête de phrase, pour indiquer le rejet d'une chose (loin de moi l'idée de...), loin de là n'apparaissant qu'au XIXe s. (v. 1862).
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Les locutions conjonctives d'aussi loin que, du plus loin que et, plus rarement, au plus loin que sont apparues au XIVe s. avec une valeur spatiale, et plus tard (1606) temporelle.
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Loin que (et subjonctif) [1606] est réservé à l'usage soutenu.
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Quant à l'emploi pour « absent, parti ailleurs », d'une personne, il est propre au français de Suisse.
❏ voir
ÉLOIGNER, LOINTAIN.
L
LOINTAIN, AINE adj. et n. m. est issu (1140) d'un latin tardif °longitanus, également postulé par des représentants italien et catalan, dérivé de longe (→ loin) peut-être sur le modèle de °subitanus qui a donné soudain.
❏
Lointain se réfère dès l'ancien français à un plan spatial ou (1160) temporel.
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À partir de son emploi dans
lointain degré de lignaige (1283), il a développé le sens abstrait plus général de « vague, indirect » (v. 1422).
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Depuis le début du
XXe s., il qualifie une expression du visage avec la valeur psychologique de « distant, distrait ».
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Après un emploi substantivé au sens de « pays lointain » (v. 1155 ; par ellipse de pays), il a été repris comme substantif, surtout au pluriel, les lointains (1640) dans le vocabulaire de la peinture, et de là, est passé dans l'usage général (1685). À la différence de l'adjectif, un, des lointains ont pris très tard leur sens temporel (1863), celui-ci restant d'usage rare et littéraire.
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LOINTAINEMENT est apparu (v. 1140) au sens temporel ancien de « pendant longtemps », d'après l'ancien sens de l'adjectif « qui dure longtemps » (1220).
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Devenu rare avec le sens spatial d'« au loin », dont on relève de nombreuses attestations entre 1155 et le XVIe s.
L
LOIR n. m. est issu (v. 1202) d'un latin populaire °glĭs, glĭris, altération phonétique du latin classique glīs, glīris (i long) « loir » et peut-être aussi nom d'un poisson, qui survit dans l'italien ghiro, le moyen français glir (av. 1563). Le latin a été rapproché du sanskrit girih « souris » et, par étymologie populaire, de gliscere « grossir, engraisser », les loirs étant engraissés à Rome pour être mangés. La chute du g- est un phénomène qui s'observe aussi dans le portugais leirao et dans quelques mots d'ancien français dont les anciens noms de la pelote : luissel, du latin °globuscellus, de globus (→ globe) et lemoisel, issu de °glomiscellus, de glomus.
❏
Le mot désigne un petit rongeur. La locution usuelle dormir comme un loir est attestée dès les premiers textes, le sommeil et le loir étant associés dès le latin.
❏
D'une variante de loir, leir, est issu le dérivé normand LÉROT n. m. (1530, leyrot) « petit mammifère rongeur ressemblant au loir ».
L
LOISIR n. m. est la substantivation (1080, leisir) de l'infinitif de l'ancien verbe impersonnel loisir « être permis » (v. 980, lez, « il est permis de », troisième personne du présent), en usage jusqu'au XIVe s. et issu du latin licere (→ licence).
❏
Originellement,
loisir exprime la possibilité de faire qqch., sens encore réalisé dans
le loisir de suivi de l'infinitif (1140).
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Dès les premières attestations, il entre dans la locution
à loisir (a leisir) avec la nuance de « en prenant le temps qu'il faut, sans contrainte » qui annonce le sens de « temps qu'il faut pour faire qqch. » (v. 1165).
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Froissart (v. 1360) emploie le mot dans l'acception indéterminée de « temps libre permettant de faire ce que l'on veut, disponibilité ». C'est ainsi qu'on parle au
XVIe s. d'
homme de loisir (v. 1550)
(Cf. oisif) et qu'au
XVIIe s., on dit
être de loisir pour « être disponible », et péjorativement « avoir du temps à perdre en bagatelles, en choses oiseuses ».
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Le sens moderne, « temps dont on peut librement disposer en dehors du travail », émerge vers 1530 (singulier et pluriel), mais le concept moderne de loisir s'est fait jour après la révolution industrielle, à partir du moment où les activités de la société n'ont plus été réglées par des obligations rituelles et où le travail a été détaché des autres activités. Au regard de cette coupure historique, le mode de vie de certaines classes aristocratiques de la civilisation traditionnelle ne relève pas du terme de loisir, mais de celui d'oisiveté, qui suppose un autre rapport au travail. L'expression loisirs dirigés « activités récréatives organisées dans le cadre scolaire » (1936) ne s'est pas maintenue.
❏
L'ancien verbe loisir a produit l'adjectif LOISIBLE, d'abord loisable (XIIe s.) et, par changement de vocalisme, lisible (1295) et d'après loisir, loisible (1406) « permis », « laissé à la libre disposition de » (1406), et « agréable, plaisant » (1787).
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L'usage moderne en a restreint l'emploi à la forme impersonnelle il est loisible de, qui correspond à l'ancien verbe impersonnel loisir (du latin licet).
❏ voir
LICITE.
LOLITA n. f. est tiré du prénom féminin, diminutif de Lola, utilisé par Vladimir Nabokov dans un roman en anglais internationalement célèbre (1955). Le mot s'applique à une très jeune fille sexuellement attirante. Un synonyme est nymphette.
1 LOLO n. m. est une onomatopée enfantine sur la consonne initiale de lait et la voyelle o redoublée (1531), comme nom du lait et, dans l'usage familier, d'un sein féminin (elle a de beaux lolos).
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LOLETTE n. f. désigne une tétine, en français de Suisse.