1 NANA n. f. semble correspondre au diminutif du prénom Anne ou Anna, pris comme nom commun (1949). Il a été popularisé par l'héroïne du roman d'É. Zola Nana (1879) et appuyé par l'existence du radical onomatopéique nann- que l'on a dans néné*, nénette* et nanan*.
❏
D'abord argotique au sens de « femme, concubine d'un souteneur », nana est devenu d'usage familier et très répandu au sens général de « femme, fille » (1952), notamment en opposition avec mec « homme ; garçon ». Ce mot, au moins dans l'usage oral, est aujourd'hui neutre, à peine familier. Il s'emploie encore pour « femme, amie (d'un homme) ».
❏
Dans le mot du français du Togo, NANA BENZ n. f., désignant une riche commerçante en tissus, nana semble être une variante de mama « femme d'âge mûr », benz faisant allusion à la possession par ces dames d'une Mercedes-Benz. On entend aussi mama benz, au Sénégal.
2 NANA interj. est un emprunt au tahitien, passé dans le français de la Polynésie, puis des Vanuatu et de Nouvelle-Calédonie, signifiant « au revoir ».
NANAN n. m., mot d'usage familier, est issu (1640) d'un radical onomatopéique nann-, qui appartient essentiellement au langage enfantin, ou nam-, à l'origine de nombreux termes dialectaux.
❏
On relève d'abord le mot avec une majuscule dans du Nanan... de la viande, puis comme nom commun (1649-1650) signifiant « friandise ». Par suite, il est employé dans l'expression familière c'est du nanan (1727) « c'est très bon », et absolument avec le sens figuré de « chose délicieuse, régal » (1835).
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Au Canada, on emploie la forme nanane (n. m.) au sens de « friandise » et au sens figuré de « délice, chose recherchée ».
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En français des Antilles, nanan ou nannan se dit de la pulpe des fruits.
NANAR ou NANARD n. m., mot du langage argotique puis familier, est issu (1900), par redoublement de la seconde syllabe, de l'argot panard « vieillard » (1847), dérivé de panet « chiffon, loque », dérivé de pan*.
❏
Nanar exprime une idée de « vieillerie sans valeur » ; il est spécialement employé dans l'argot du commerce, dans l'argot du cinéma (d'un mauvais film archaïque) et dans l'argot de l'automobile (d'un vieux moteur).
NANDOU n. m. est emprunté (1817, chez Cuvier), par le canal de l'espagnol d'Amérique nandú, variante de ñandú (1745), au tupi et guarani de même sens nandú. Au XVIIe s., on relève la forme yandou (1614) dans l'Histoire de la mission des Pères Capucins en l'isle de Maragnan, directement reprise au guarani ñandú (notation espagnole), variante de nandú.
❏
Le mot désigne un grand oiseau coureur d'Amérique du Sud de la famille des Ratites, plus petit que l'autruche.
NANKIN n. m. est l'emploi comme nom commun (1760) du nom propre Nankin « ville de Chine où cette étoffe en coton a d'abord été fabriquée ». L'anglais a parallèlement nankeen, d'abord nankein, depuis 1755.
❏
Cette étoffe étant généralement de couleur jaune, le mot est quelquefois employé en apposition au sens de « jaune clair » (1845).
NANSOUK n. m., écrit nansoukes en 1771, est emprunté à un nom composé hindi, signifiant mot à mot « plaisir — sukh — des yeux (nan) ».
❏
Répandu en français au milieu du XIXe s., le mot désigne une toile légère d'aspect soyeux, employée en lingerie et comme support de broderie.
NANTIR v. tr. est originellement un terme juridique, dérivé (1255) de l'ancien français nant « gage, caution », répertorié dans les dictionnaires jusqu'au XVIIIe s., et refait sur le pluriel nans de la forme primitive nam (1150), empruntée à l'ancien nordique nam « prise de possession ». Celui-ci est dérivé du verbe nema « prendre », lequel a des correspondants dans les autres langues germaniques. Sa racine pourrait être la même que celle du grec nemein « faire une attribution régulière de » (→ -nome).
❏
Le mot signifie d'abord « saisir (les garants) » dans l'expression nantir les pleges, et « déposer (les lettres) auprès de qqn », dans nantir les lettres (1283).
◆
À la fin du XVe s., il prend le sens de « mettre (un créancier) en possession d'un gage pour sûreté de sa dette » (1495).
◆
Le pronominal se nantir de « se munir de, s'octroyer » (1694), aujourd'hui archaïque, précède le sens transitif de « munir, octroyer » (1823).
◆
Le verbe est moins courant que son participe passé adjectivé NANTI, IE (1495), surtout employé au sens large de « riche » (1785), y compris comme nom (1922).
❏
NANTISSEMENT n. m., nom d'action, a été dérivé avec l'acception d'« objet consigné » (1283) et a pris le sens d'« action de munir ou de se munir d'un gage » (1418). Il n'est guère employé, de nos jours, qu'en droit civil, pour le contrat par lequel le débiteur remet au créancier la possession d'un bien pour sûreté de sa dette.
NAOS n. m. est emprunté (1567) au grec naos « lieu où réside un dieu ».
❏
Le mot désigne la partie centrale, close, d'un temple grec, où se trouvait la statue divine.
❏
PRONAOS n. m., emprunt au grec par le latin (1683), s'applique au portique placé devant le naos.
NAPALM n. m. est l'emprunt (v. 1945) de l'anglo-américain napalm, mot-valise composé (1942) de l'anglais Na, symbole chimique du sodium dans naphtenate, la première syllabe étant celle de natron « carbonate naturel de sodium cristallisé », correspondant au français natron (1665), et de palm, première partie de palmitate « sel ou ester de l'acide palmitique, substance grasse qui est l'un des constituants de l'huile de palme » (→ palme). Le napalm a été inventé le 13 avril 1942 à l'université de Harvard en collaboration avec le service de l'armée américaine chargé de l'étude des armes chimiques. Cette substance gélifiée, qui a pour effet d'augmenter considérablement l'intensité de la chaleur en ralentissant la durée de combustion de l'essence, a fourni aux Alliés une arme puissante à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
❏
Le mot a été introduit en français après la Seconde Guerre et a été enregistré dans les dictionnaires dès 1949. Il s'est répandu avec l'emploi des bombes au napalm utilisées en Corée et au Viêtnam, qui atteignaient de très vastes rayons d'action, carbonisant des troupes et des régions entières.
❏
Il a produit NAPALMISER v. tr., « attaquer au moyen de napalm » (correspondant à l'anglais to napalm), surtout employé au participe passé NAPALMISÉ, ÉE (adjectivé chez R. Barthes, Mythologies, 1954-1956).
❏ voir
NAPHTE.
NAPÉE n. f. est un emprunt indirect, par le latin napaea (XVe s.), au grec napaia, de napê « vallon boisé ».
❏
Le mot désigne, dans la mythologie grecque, une nymphe des bois et des prés.
NAPHTE n. m. est emprunté (1213, naptes) au latin naphta « bitume », lui-même emprunté au grec naphtha de même sens. Ce dernier est emprunté à l'akkadien napṭu « naphte » par l'intermédiaire de l'araméen naphṭā, nephṭā.
❏
En français, où la forme moderne est attestée à partir de 1555, le mot a été considéré comme féminin jusqu'à l'édition de 1835 du dictionnaire de l'Académie.
◆
Nom d'un bitume liquide, il a pris (1874) son sens courant de « produit obtenu par distillation du pétrole ou d'autres corps riches en matières organiques, servant de combustible et de dissolvant ». À la même époque, il est entré dans le vocabulaire de la chimie, dans naphte minéral (1874) et naphte de schistes (1874), produisant quelques dérivés dans ce domaine.
❏
NAPHTALINE n. f. est emprunté (1821) à l'anglais
naphtaline de même sens, créé par le chimiste anglais John Kidd (1775-1851) en 1821 sur
naphta « naphte » avec le suffixe
-ine. L'insertion du
-l- répond à des motifs euphoniques à moins qu'il ne faille partir (Cottez) d'un élément
naphtal- issu de la combinaison de
naphte et de
asphalte*, ces substances étant fréquemment associées dans la nature.
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Le mot désigne une substance utilisée comme antimites sous forme de boules blanches placées dans les penderies de vêtements. Son usage a fortement diminué, mais les emplois figurés du type
conservé dans la naphtaline, sentir la naphtaline (1936, Mounier) « vieillot, suranné » sont encore vivants.
◆
Sur
naphtaline, on a formé plaisamment
NAPHTALINARD n. m., terme d'argot militaire (1945) pour l'officier en retraite qui reprend du service (par allusion à son uniforme qui a longtemps séjourné dans une penderie).
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Par substitution de suffixe, on a formé
NAPHTALÈNE n. m. (1836) à partir de
naphtaline.
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Quant à NAPHTOL n. m. (1873 ; 1843, naphtole), nom d'un phénol utilisé dans l'industrie des colorants et en pharmacie, c'est encore un emprunt à l'anglais naphthol, mot créé par le même John Kidd à partir de naphtaline au moyen du suffixe -ol.
❏ voir
NAPALM.
1 NAPOLÉON n. m. est tiré (1807, Stendhal) de Napoléon (Ier) [1769-1821] puis de Napoléon (III) [1808-1873]. Le prénom italien Napoleone, rendu célèbre par Buonaparte-Bonaparte, est d'origine germanique et, assez curieusement, apparenté à Nibelung.
❏
Le mot est le nom d'une pièce d'or à l'effigie de Napoléon Ier ou de Napoléon III.
❏
Le nom de Napoléon I
er a suscité quelques créations au
XIXe siècle.
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NAPOLÉONIEN, IENNE adj. (1815 ; après napoléonéen, 1809), son homonyme disparu ; NAPOLÉONISTE adj. et n. (1831), ainsi que NAPOLÉONISME n. m. (1836).
■
À partir de la fin du XIXe s., on relève plusieurs termes péjoratifs ou plaisants dans le langage politique polémique : après NAPOLÉONCULE n. m. (1848, Michelet), qui correspond au Napoléon le Petit que Hugo applique à Napoléon III, se succèdent NAPOLÉONISER v. tr. (1891), NAPOLÉONERIE n. f. (1939), NAPOLÉONADE n. f. (1947). La productivité du mot semble éteinte ; elle a toujours été freinée par la concurrence des dérivés de Bonaparte.
2 NAPOLÉON n. m. est aussi le nom donné à un poisson des eaux du Pacifique, pouvant atteindre une centaine de kilos (famille des labridés).
NAPOLITAIN, AINE adj. et n. désigne et qualifie, comme l'italien napoletano, ce qui a rapport à Napoli « Naples », de neapolis, hellénisme latin signifiant « ville (polis) nouvelle ». Le mot, outre sa valeur normale « de Naples », aussi nom masculin pour désigner le dialecte de la région, a pris en français des valeurs spéciales. Au XIXe s. l'expression mal napolitain, à côté de mal de Naples, à propos de la syphilis*, a vieilli, puis disparu. La chanson, la musique, la comédie... napolitaines jouissent d'une célébrité notable.
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Dans le domaine gastronomique, la tranche napolitaine est une glace aux fruits confits composée de couches superposées aux parfums différents, napolitain n. m. désignant (1907) un gâteau à la pâte d'amandes et (mil. XXe s.) un petit carré de chocolat.
L
NAPPE n. f. est issu (1140) du latin mappa « serviette, serviette de table » (→ mappemonde), en particulier « étoffe que l'on jetait dans le cirque pour donner le signal des jeux ». Le -m- de mappa est devenu -n- (par dissimilation), sous l'action du -p- suivant. Le mot, d'abord écrit nape, a repris deux p par conformation étymologique (1445).
❏
Nappe apparaît avec le sens usuel et moderne de « linge étendu sur la table avant de dresser le couvert », avec lequel il entre dans quelques locutions disparues ou vieillies : mettre la nappe « recevoir des gens » (1538), aujourd'hui employé au sens concret, trouver la nappe mise « dîner chez les autres » (1654) et au figuré « faire un riche mariage » (1690) ; servir la nappe à qqn « lui préparer la réussite » (1772).
◆
Dès l'ancien français, le mot a pris quelques valeurs analogiques : il désigne d'abord, dans la liturgie catholique, le linge que l'on met sur l'autel (1319), puis en pêche, l'étendue de filet que l'on tend à plat (1445, nappe à paischeurs).
◆
Par la suite, il désigne en vénerie la peau du cerf étendue à terre pour la curée (1665) et, toujours dans le domaine de la chasse, le filet à tissu uni qui sert à prendre le gibier à plumes (1680).
◆
Par allusion à la forme et à la disposition d'une nappe, il se dit aussi (fin XVIIIe s.) d'une cascade dont les eaux retombent comme les bords d'une nappe (surtout dans nappe d'eau) et d'une étendue de fluide à la surface du sol ou sous terre, spécialement en géologie où nappe désigne aussi certains terrains.
◆
Enfin, il est aussi employé en mathématiques pour la portion illimitée et d'un seul tenant d'une surface courbe (1819-1820).
❏
En sont dérivés deux diminutifs.
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NAPPETTE n. f. (1200, napette) s'est employé en ancien français au sens propre de « petite nappe », et a été repris (XXe s.) au sens technique d'« assemblage de peaux, de fourrures de petite dimension ».
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NAPPERON n. m. (1391), qui désignait anciennement une nappe plus petite que l'on plaçait sur la grande pour la préserver des taches, a pris son sens moderne au début du XXe s. (1912).
◆
On en a tiré NAPPERONNER v. tr. « garnir d'un napperon », d'usage rare.
◈
Nappe a aussi produit
NAPPER v. tr. (1845), surtout employé au participe passé
NAPPÉ, ÉE, adjectivé (1895) au sens de « couvert d'une couche horizontale », notamment en art culinaire (1909).
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Le sens de base, « couvrir d'une nappe » (1910, au participe passé), est beaucoup moins courant.
■
On en a dérivé NAPPAGE n. m. (1807), rare au sens collectif d'« ensemble des nappes et serviettes de table », et surtout employé en cuisine pour l'action de napper (1973).
■
Enfin, le composé SOUS-NAPPE n. f. apparaît au milieu du XIXe s. (1872).
NARCISSE n. m. est emprunté (1363) au latin narcissus désignant une fleur, de Narcissus « Narcisse (personnage mythologique) », emprunt au grec Narkissos, -ou, mot que sa finale -issos pourrait signaler comme un emprunt. Le rapprochement fait par Plutarque avec narkê « engourdissement, torpeur » (→ narcotique), à cause de l'effet calmant du narcisse, est probablement une étymologie populaire. Selon la version la plus connue du mythe, relatée par Ovide (Métamorphoses, III), Narcisse, n'ayant plus d'intérêt au monde, se laissa mourir en contemplant son image et, à sa mort, poussa une fleur qui prit son nom.
❏
Narcisse, en français, est d'abord relevé dans
narciz ynde, probablement « jaune », calqué sur l'expression latine
Narcissus Yndus. Depuis 1538, il est employé absolument (à propos du narcisse blanc) ou bien accompagné d'un déterminant (
narcisse des poètes calquant le latin
narcissus poeticus).
■
Au XVIe s., chez les écrivains de la Pléiade (1552, Ronsard), le nom propre Narcisse, personnage de la mythologie grecque, beau jeune homme tombé amoureux de son reflet, donne lieu à un emploi comme nom commun.
■
Au XVIIe s., le mot désigne par généralisation un beau garçon (av. 1648) et un homme amoureux de lui-même (1668).
❏
C'est encore par allusion au mythe que
narcisse a donné lieu à quelques termes de psychologie et de psychanalyse.
■
NARCISSISME n. m. est relevé dès 1894 (avant son emploi en psychanalyse) au sens de « très grand amour de soi » (l'anglais a narcissism dès 1822).
◆
Son acception psychanalytique est attestée depuis 1914 (P. Janet). Freud aurait repris le terme Narzissmus à P. Näcke (1899), qui l'employait avant lui pour désigner une perversion, dans son commentaire de l'ouvrage de Havelock Ellis (1898), sexologue anglais, décrivant un comportement évoquant le mythe de Narcisse. L'œuvre de Freud sur la Théorie de la libido et du narcissisme a été traduite en français en 1922 par V. Jankélévitch.
■
NARCISSIQUE adj. semble plus tardif que narcissisme (1923, Hesnard), de même que NARCISSISTE adj. et n. (1926).
◆
Les variantes narcisme n. m. (1918) et narcistique adj. (1923) n'ont pas vécu.
NARCOTIQUE adj. et n. m. est emprunté par les médecins (1314) au grec narkôtikos « qui provoque le sommeil, a la propriété d'endormir », dérivé de narkê « engourdissement, torpeur (provoquée par le froid, la peur, la paralysie) » et par métonymie « poisson dont la décharge électrique provoque la torpeur de sa proie » (Cf. torpille). Narkê, avec son vocalisme et l'accent sur le radical, évoque pathê (→ pathos) et pourrait, en conséquence, être dérivé d'un verbe radical non attesté en grec, et remplacé par son dérivé narkan « être engourdi ». Il est rapproché de mots du domaine indoeuropéen exprimant l'idée de « lier, nouer », comme l'ancien haut allemand sner(h)am, le norrois snara « lacet ».
❏
En français, il est employé comme adjectif et comme nom dans le domaine médical.
◆
Depuis 1833, s'y ajoute le sens figuré de « ce qui fait dormir », partiellement concurrencé par l'adjectif soporifique, lorsqu'il assume la valeur caractérisante péjorative d'« endormant, ennuyeux ».
❏
Le radical du mot sert à former des termes du vocabulaire médical et chimique.
■
NARCOTISER v. tr. (1835, vin narcotisé ; dès 1495, choses narcotizans « narcotiques ») est rare.
■
NARCOTISME n. m. (1806) est didactique pour « engourdissement, empoisonnement par les narcotiques ».
■
NARCOTINE n. f. (1814) est le nom de l'alcaloïde le plus important de l'opium.
■
NARCOSE n. f. « sommeil artificiel, anesthésie » est emprunté à la même époque (1823) au grec narkôsis « action d'engourdir », dérivé de narkê par l'intermédiaire du verbe narkan.
◆
SUBNARCOSE n. f. (1959) désigne une somnolence plus légère que la narcose.
◈
Le grec
narkê est représenté en français par l'élément formant
NARCO- qui entre dans la construction de plusieurs noms et adjectifs du domaine médical et psychanalytique, tels que
NARCOLEPSIE n. f. (1880, A. Gélineau) désignant les troubles de la vigilance qui se traduisent par de brusques accès de sommeil (d'où
NARCOLEPTIQUE adj. [après 1900]),
NARCOSYNTHÈSE n. f. (v. 1950),
NARCOTHÉRAPIE n. f., par emprunt à l'anglais (1959),
NARCO-ANALYSE n. f. (1948, précédé par l'anglais
narco-analysis 1936),
NARCODIAGNOSTIC n. m., etc. Ces mots concernent l'utilisation de narcotiques en médecine (-thérapie, -diagnostic), en psychanalyse, et leur manipulation (-synthèse).
◈
NARCO- est un autre préfixe dans le contexte du trafic international de la drogue, appelé
narcotics en anglo-américain, dans des composés tels
NARCO-DOLLAR n. m. (1981) désignant le dollar en tant qu'« argent de la drogue » ou
NARCO-TRAFIQUANT n. m. (1983).
NARCO-TRAFIC n. m. est plus tardif.
NARD n. m. est emprunté (fin XIIe s.) avec la variante nardus (1180-1190) au latin nardus, lui-même emprunté au grec nardos. Ce dernier est un emprunt à une langue sémitique : on évoque l'hébreu biblique nērd (Cantique I, 12), l'araméen nirdā, l'akkadien lardu. Le mot vient du sanskrit nalada « nard », cette plante aromatique étant originaire de l'Inde.
❏
Le mot, surtout employé en parlant du nard indien, entre aussi dans la dénomination nard celtique (1538 ; av. 1300, narde celtique) empruntée au latin nardus celtica, calque du grec nardos keltikê. Il désigne non seulement la plante mais aussi, par métonymie, le parfum capiteux que l'on extrait du rhizome de certaines variétés (1669). Le genre féminin, dominant au moyen âge, est celui du mot en latin.