NAREUX, EUSE adj. est venu en français régional du nord et du nord-est de la France et de Belgique de mots dialectaux, picards et wallons, de la famille du latin naris (→ narine).
❏  L'adjectif qualifie une personne délicate en matière de nourriture, facilement dégoûtée. On dit et on écrit aussi NÉREUX, EUSE.
? NARGUER v. tr., attesté depuis 1562, mais certainement antérieur à 1552, date où l'on trouve le dérivé nargue, est d'origine incertaine : il est probablement issu d'un latin tardif °naricare, dérivé du latin impérial narus, plus souvent nares, narium « narines, nez » (→ narine). Cette hypothèse, reprise par Wartburg, s'appuie sur l'existence de naricare en latin médiéval (1483) pour « avoir la goutte, la morve au nez ». Narguer, qui n'est pas attesté dans la langue littéraire avant le milieu du XVIe s., semble être parvenu en français par le franco-provençal et l'occitan, dont les représentants offrent des sens proches de celui de l'étymon. On relève ainsi le stéphanois nargoussâ « nasiller », le haut dauphinois de même sens nargusyé (du dauphinois nàrgèi « morve au nez »), le dialecte de Vinzelles (Puy-de-Dôme) narchelya « nasiller », le provençal nargous « qui nasille » (XVIIIe s.). De l'idée de « nasiller », on serait passé à celle de « se moquer, railler avec insolence et mépris », encore largement attestée dans les dialectes du domaine franco-provençal et occitan.
❏  Dès les premières attestations, narguer signifie « se moquer de » (anciennement à la forme pronominale se narguer de), évoluant ensuite vers la nuance moderne de « braver avec insolence et mépris » (1740-1755) par l'intermédiaire du moyen français « être fâcheux, désagréable à qqn ». ◆  Une évolution sémantique analogue a eu lieu pour nachard « moqueur, railleur » (d'où nacharder « se moquer de »), forme dialectale de l'ancien français nascier « renifler, flairer » (1260-1280) et « nasiller » (fin XIIIe s.). Ce verbe est issu du latin tardif °nasicare, dérivé de nasus (→ nez) ; son évolution renforce l'origine reconstituée de narguer.
❏  Le déverbal de narguer, NARGUE n. f., d'abord attesté comme une interjection marquant le dédain, la moquerie (1552), puis au sens de « raillerie, mépris » (1632, faire nargue à), est tombé en désuétude.
NARGUILÉ n. m. est emprunté (1773) au persan de même sens nārgīl « cocotier », « noix de coco » parce que, au lieu du flacon de verre ou de cristal destiné à contenir l'eau qui traverse la fumée, on employait souvent une noix de coco ou une boule de métal de même forme. Le mot persan est probablement emprunté au sanskrit nālikera « cocotier, noix de coco ».
❏  En français, où l'on relève d'abord la graphie aberrante nardsjil dans une traduction de l'allemand, le mot a successivement hésité entre les formes nerguil (1787), narguile (1795), narguillé (1819) pour se fixer en narguilé (1834). Il désigne une pipe orientale à long tuyau dans lequel la fumée passe par un flacon d'eau parfumée. C'est alors l'un des symboles de l'Orient cher aux Romantiques.
L NARINE n. f. est issu (déb. XIIe s.) d'un latin tardif °narina, dérivé de naris, génitif singulier de nares, narium (n. m. pl.) « narines » d'où « nez » et au figuré « flair », qui se rencontre à l'époque impériale comme nominatif. Le mot latin est à rapprocher de nasus (→ nez) et provient comme lui, mais avec un autre vocalisme radical, de la racine indoeuropéenne °nas- « nez ».
❏  En français, le mot est d'abord employé en parlant des orifices olfactifs d'un monstre, d'un dragon, etc., puis (fin XIIe s.) d'un humain. Il a été en concurrence avec narille, dont une altération, nazille, a donné nasiller*. En français populaire (1931, Chautard), l'expression s'en jeter un (coup) dans les narines correspond à « boire un coup ». Dans les années 1970, prendre, en prendre dans les narines vaut pour « être atteint, touché », par l'image du nez, partie saillante du visage.
? NARQUOIS, OISE adj. et n. m., attesté depuis 1590 comme nom, est d'origine controversée. Selon F. Michel, suivi par L. Sainéan, ce serait une variante de narquin attesté en 1530 au sens de « soldat voleur » et lui-même altération de arquin par agglutination de l'article indéfini un. Arquin, dérivé d'arc*, désignait primitivement un archer ; par une extension de sens comparable à celle de matois* (d'ailleurs fréquemment associé à narquois dans les premiers textes), narquois et narquin seraient passés du sens initial de « soldat » au sens de « filou, voleur ».
❏  De fait, narquois, dans sa première attestation, a le sens de « soldat vagabond ». ◆  Par métonymie, le mot a désigné ensuite le jargon, l'argot des voleurs (1611) : on disait parler narquois, à l'époque classique, au sens de « parler un certain jargon entendu seulement par les initiés » (1636), jargon où narquois était synonyme de voleur (1620). Au XVIIe s., le mot est adjectivé par le biais de langage Narquois (1653). Cf. argot et jargon.
■  Tandis qu'il disparaît dans ce sens et comme nom, l'adjectif, par un affaiblissement de sens analogue à celui de drille, prend son sens moderne de « qui aime railler et tromper » (1694) puis « qui emploie une raillerie légère ; ironique et moqueur » et, en parlant d'une chose, de paroles, « qui exprime la raillerie » (1842).
❏  C'est avec ce sens qu'il a produit ses dérivés NARQUOISEMENT adv. (1846) et NARQUOISERIE n. f. (1866), ce dernier réservé à l'usage littéraire.
NARRER v. tr. est emprunté (1388) au latin narrare « faire connaître, raconter » puis, familièrement, « dire » dans les formules quid narras ? « que dis-tu ? », narra mihi « dis-moi ». Ce verbe est probablement dérivé de gnarus « qui connaît », avec une gémination expressive du r qui le range dans les formations populaires. Ce gnarus, passé en français par ses composés (→ ignare, ignorer), remonte à la racine indoeuropéenne °gnē-, °gnō- « connaître », à l'origine d'un groupe de mots très important en latin et en grec (→ connaître).
❏  Narrer occupe en français la place restreinte de synonyme littéraire de raconter, qu'il partage avec relater. Le verbe est resté beaucoup plus rare que le substantif narration.
❏  Son participe passé substantivé NARRÉ n. m. a été employé (1453) au sens d'« écrit qui raconte » ; évincé en ce sens de l'usage courant (mais non des dialectes) par narration, il fournit aujourd'hui (v. 1970-1975) aux narratologues un terme désignant ce qui est narré par opposition à l'activité de narration.
NARRATION n. f. (v. 1200) est emprunté au latin narratio, -onis « action de raconter, récit », dérivé de narrare. ◆  Il signifie « récit », spécialement en rhétorique « partie du plaidoyer où l'on raconte les faits de la cause » (1680), et compte quelques sens particuliers dans le domaine des exercices scolaires (av. 1867) et en sémiotique (XXe s.). ◆  Son emploi dans les coutumiers pour désigner l'action intentée en justice (1690) a disparu.
■  NARRATEUR, TRICE n. est emprunté (1500) au latin narrator « celui qui raconte ». Outre ce sens général, narrateur sert à désigner, en théorie littéraire (mil. XXe s.), celui qui, dans une fiction romanesque, fait le récit (instance distincte de celle de l'auteur).
■  NARRATIF, IVE adj. est emprunté (1380) au dérivé bas latin narrativus « qui relève du récit ». D'abord attesté comme nom (féminin et masculin) au sens d'« exposé », vivant jusqu'au XVIIe s., le mot a aussi eu, dans l'usage classique, celui de « faculté de narrer » (1671, n. f.), disparu au XVIIIe s. (apr. 1771). ◆  L'usage moderne l'emploie seulement comme adjectif (depuis 1452) ; ce dernier est apparu dans le syntagme d'usage juridique narratif de « qui expose (les faits) », avant de prendre au XVIIIe s. le sens de « qui se rapporte à la narration, lui appartient » (1751, poésie narrative). ◆  L'usage de tous ces termes dans le vocabulaire des sémioticiens, autour des années 1960-1970, a relancé leur productivité.
■  Narrateur, par changement de suffixe, a fait former NARRATAIRE adj. (1966, Barthes) sur le modèle destinateur-destinataire. ◆  Narratif a donné NARRATIVISER v. tr. (1969), NARRATIVISATION n. f. (1969) et NARRATIVITÉ n. f. (1969), devenu usuel en critique littéraire. On a créé NARRATOLOGUE n. et NARRATOLOGIE n. f. (1972, G. Genette) dans le cadre de l'étude scientifique des structures du récit.
INÉNARRABLE adj. est un emprunt (v. 1480) au latin inenarrabilis « qu'on ne peut raconter », formé de in- et enarrabilis, adjectif dérivé de enarrare « dire explicitement », lui-même préfixé de narrare par ex- à valeur intensive. Introduit avec le sens latin, qui est sorti d'usage, il s'applique à ce dont on ne peut parler sans rire (apr. 1850, Huysmans). ◆  Son dérivé INÉNARRABLEMENT adv., attesté plus tôt (1835), est littéraire et rare.
NARTHEX n. m. est un emprunt (1680) au grec narthêx, nom botanique d'une plante résineuse, la férule commune, utilisée comme thyrse, baguette, éclisse ; à une époque plus tardive, le mot s'applique à une boîte, un étui, et entre dans des titres d'ouvrages, notamment médicaux. C'est par analogie de forme avec un étui qu'il désigne le portique élevé en avant de la nef dans les basiliques chrétiennes. Malgré des rapprochements avec le sanskrit naḍá- « roseau » et le lituanien néndré, son étymologie n'est pas déterminée.
❏  Le mot a été repris dans sa spécialisation en architecture chrétienne. Par analogie, il se réfère parfois au porche fermé dans certaines églises, emploi abusif, les véritables narthex étant des portiques ouverts.
NARVAL n. m. a d'abord été emprunté (1598, nahual dans un texte d'Anvers), à travers des traductions latines, à l'islandais ou à l'ancien norrois nárhvalr, formé de nár « corps » et de hvalr « baleine » par allusion à la couleur de la peau de l'animal. Une forme narhual, attestée en 1647, est donnée comme islandaise, narhval en 1652 est alors donné comme mot français ; il est emprunté au danois narhval. D'autres formes à -w-, narwal (1676 comme mot étranger ; 1690 comme mot français) sont empruntées à une forme dano-hollandaise ou dano-allemande contenant le -w- de wal « baleine » (correspondant du second élément) ; Cf. aussi walrus « phoque » en anglais. La graphie moderne narval est attestée à partir de 1723.
❏  Le mot désigne un grand cétacé de l'océan Glacial Arctique qui possède une très longue canine en forme d'éperon, confondue aux XVIe et XVIIe s. avec une corne, ce qui a conféré à l'animal une certaine importance symbolique.
NASAL, ALE, AUX adj. a d'abord été un substantif désignant la partie du heaume protégeant le nez ; il est alors dérivé (1080, nasel) de l'ancien français nes (→ nez). L'adjectif moderne est un dérivé savant (1538) du radical du latin nasus (→ nez) avec le suffixe -al.
❏  Signifiant « qui se rapporte au nez », nasal est employé spécialement en phonétique à propos d'un son caractérisé par une vibration de l'air dans les fosses nasales (1721, nazal).
■  Le féminin substantivé NASALE n. f. (1845) désigne une voyelle ou une consonne nasale.
❏  Les dérivés se rapportent tous à ce sens, en phonétique et en musique : NASALITÉ n. f. (1765 ; 1760, nazalité), NASALEMENT adv. (1798), NASALISER v. tr. (1868), qui remplace nasaler (1781), NASALISATION n. f. (1868) et les antonymes préfixés DÉNASALISER v. tr. (1838), qui se substitue à dénasaler (1819), DÉNASALISATION n. f. (1906), usuels en phonétique.
❏ voir NEZ.
NASARD n. m., tiré au XVIe s. (1519) du radical latin de nasus (→ nasal) a désigné un instrument de musique à vent, de son nasillard, puis (1656) un jeu de l'orgue, à son flûté.
NASARDE n. f. (nazarde, 1532) est aussi tiré du latin nasus, pour désigner un petit coup sur le nez, une chiquenaude, et, au figuré une raillerie piquante (par la même image que camouflet). Le mot est sorti d'usage et son emploi par Edmond Rostand, dans son Cyrano, relève de l'archaïsme d'ambiance.
1 NASE ou NAZE adj., mot argotique et aujourd'hui familier, est probablement dérivé (1917) de nase, faux nase « maladie des chevaux et des moutons, morve », dérivé du radical latin de nasus (→ nez). On relève d'abord le nom nazi (1878 ; dès 1836 sous la forme altérée lazi ; aussi laziloffe « blennorragie », d'un argot loffe « mauvais », dans Vidocq) « syphilis ».
❏  Le mot a été adjectivé au sens de « syphilitique » et de là a pris son sens moderne de « gâté, de mauvaise qualité » (mil. XXe s., 1953 à propos d'une voiture) et aussi « en mauvais état, cassé », etc. ◆  Il est également appliqué à une personne (attesté dans les années 1970), surtout au sens d'« ivre » ou de « très fatigué, crevé ». Ces emplois, devenus familiers et usuels, sont probablement antérieurs aux attestations, si l'on en juge par le dérivé.
❏  Le dérivé argotique NASEBROQUE adj. est attesté en 1922 (Esnault).
2 NASE n. m. → NEZ
NASEAU n. m. est dérivé (1520) avec le suffixe -eau d'une variante en a de nez*.
❏  D'abord employé pour désigner les narines d'un homme (au pluriel nazeaulx), il est réservé dans l'usage moderne à celles d'un animal (1573, d'un taureau), notamment d'un cheval. ◆  Les naseaux s'emploie familièrement pour le nez, organe du flair (déboucher ses naseaux, 1889) et nez ou narines (dans Colette, 1910, in TLF).
NASI GORENG, expression prise au malais (attesté mil. XXe s.), signifie dans cette langue « riz cuisiné ».
❏  Le mot, en restauration, désigne un plat indonésien typique, fait de riz frit, assaisonné, accompagné de viande ou de poisson.
NASILLER v. intr. a été formé deux fois, en moyen français et en langue classique. Au sens de « renifler » (XVe s., nazillier), il est dérivé du moyen français nazille « narine » (XVe s.), altération de l'ancien et moyen français narille, issu d'un latin tardif °naricula, diminutif de naris « narine » (→ narine).
❏  Attesté une première fois au XVe s. pour « renifler », nasiller a été repris comme terme de vénerie (1561, naziller) au sens de « fouiller avec le nez, le groin » (en parlant du sanglier, etc.).
■  Avec son sens moderne de « parler du nez » (1680), nasiller a été créé une seconde fois sur une variante en a de nez* avec le suffixe -iller.
❏  C'est avec ce sens qu'il a produit NASILLARD, ARDE (1654, n. ; 1690, adj.), attesté indirectement par NASILLARDEMENT adv. (1650), et aussi NASILLONNER v. intr. (1718) « nasiller un peu » et NASILLEMENT n. m. (1741), employé en phonétique et pour le cri du canard.
La série parallèle NASONNER v. intr. (1743, sans doute antérieur) « parler du nez », NASONNEMENT n. m. (1684, nazonnement), NASONNANT, ANTE adj. est devenue archaïque.
NASIQUE n. f. et n. m., mot d'histoire naturelle (1789 dans Lacépède) est un emprunt au latin nasica « au grand nez », surnom populaire latin, dérivé de nasus → nez.
❏  Chez Lacépède, le mot désigne une grande couleuvre arboricole de l'Inde, qui possède de longues plaques nasales. ◆  Devenu masculin, le mot (1791) désigne aussi un grand singe de Bornéo (famille des Colobidés) au nez pointu très long.
L NASSE n. f. est issu (1194-1197) du latin nassa « instrument de pêche que l'on pose au fond de l'eau » et au figuré « situation embarrassante, mauvais pas », terme technique que l'on pense pouvoir rapprocher du groupe de nectere « enlacer, lier, attacher » mais sans cheminement très clair (→ annexe, connecter).
❏  Nasse, repris comme terme de pêche, est attesté dès 1200 au sens figuré de « difficulté », dans l'expression mettre en sa nasse, sortie d'usage, et remplacée par tomber dans la nasse, être dans la nasse (1671, demeurer), d'usage familier, aujourd'hui elles aussi archaïques.
NATAL, ALE, ALS (nataux au XVIe s.) adj. est emprunté (av. 1514) au latin natalis « de naissance », « relatif à la naissance » (employé avec dies « jour » et locus « lieu »), dérivé de natum, supin de nasci (→ naître). Natalis est substantivé elliptiquement pour natalis (dies) « jour de naissance, relatif à la naissance », employé en latin chrétien pour désigner la nativité du Christ (Natalis Christi) (→ noël), la fête d'un martyre, d'un saint, le jour anniversaire de sa mort qui est une naissance à la vie éternelle. C'est ainsi qu'en latin médiéval, les fêtes religieuses étaient désignées par natale (VIIe s.) « fête annuelle », au pluriel natales (XIIe s.) « les quatre principales fêtes religieuses », et que l'ancien français avait emprunté en ce sens le nom natal (1241), en usage jusqu'au XVIe siècle.
❏  Au XVIe s., réemprunté comme adjectif, natal signifie « relatif à la naissance » et « où l'on est né », donnant les syntagmes maison natale (av. 1514), jour natal (1542), remplacé par anniversaire, pays natal (1584, pays nataux, natelle terre). Il entre dans le syntagme langue natale avec l'idée de « qui est appris dès la naissance » (1780).
❏  À partir du XIXe s., natal a servi à former quelques termes de démographie.
■  NATALITÉ n. f. était déjà attesté en moyen français (1424) comme terme juridique au sens de « droit, statut du lieu où l'on est né », probablement par francisation d'un latin médiéval °natalitas. ◆  Le mot moderne (1868), dérivé de l'adjectif natal, signifie « ensemble des naissances » et correspond à mortalité. ◆  Il a donné à son tour DÉNATALITÉ n. f. (1918), MORTINATALITÉ n. f. (1874) « ensemble des morts des très jeunes enfants », dérivé de mort-né, SOUS-NATALITÉ n. f. (v. 1950) et SURNATALITÉ n. f. (1966).
De natal sont aussi dérivés, dans le débat sur une politique visant à favoriser l'accroissement des naissances, NATALISTE adj. et n. (1929), son antonyme ANTINATALISTE adj. et n. (v. 1960) et NATALISME n. m. (XXe s.), d'où ANTINATALISME n. m. (v. 1960).
Plusieurs préfixés, en biologie humaine et en médecine, apparaissent au début du XXe s. PRÉNATAL, ALS adj. s'applique (1901) à ce qui précède la naissance d'un enfant et à ce qui concerne la période où une femme attend un enfant. POSTNATAL, ALS adj. est pris à l'anglais postnatal (1927) à propos de la période qui suit immédiatement la naissance, l'accouchement. ◆  NÉO-NATAL, ALE, ALS adj. (1963), formé d'après nouveau-né, a fourni NÉONATALOGIE n. f. (1970) désignant l'ensemble des connaissances relatives au nouveau-né.
NATATION n. f. est emprunté (1550) au latin médiéval natatio, -onis « art et pratique de la nage », « action de nager », dérivé du supin de natare. Celui-ci, bâti sur un adjectif °nato-s, a été confondu par les Latins avec une forme fréquentative et, sous l'Empire, a tendu à remplacer le verbe nare. Natare, représenté dans les langues romanes (y compris avec la variante inexpliquée °notare), remonte à un thème indoeuropéen de même sens, représenté dans le védique snā́ti « il se baigne ». En moyen français, les représentants du verbe latin, nöer, noer, et l'emprunt savant nater, ont été évincés par nager*.
❏  Natation sert donc partiellement de nom d'action à un verbe d'une autre série, sans empiéter sur l'aire d'emploi de son déverbal nage. Il s'est répandu au milieu du XIXe s., par exemple avec les écoles de natation, puis est devenu usuel au XXe s. avec le développement de ce sport.
❏  L'adjectif correspondant NATATOIRE (1567) est emprunté au dérivé latin natatorius « qui sert à nager », substantivé dans la langue chrétienne sous la forme natatorium, surtout employé au pluriel, notamment pour désigner la piscine de Siloë (Jean IX, II). C'est de là que vient l'ancien nom natatoire (1190, natatoire de Siloë) relevé jusqu'en 1603, et employé au sens de « piscine, bains » (1534 ; répertorié en 1611, de nouveau au XIXe s.), aujourd'hui archaïque.
■  L'adjectif natatoire, d'abord employé dans lieux natatoires « piscines », a disparu. Il a été reformé au sens didactique de « qui sert à nager » à propos des poissons (1787-1798) et, quelquefois, de « relatif à la natation ».