NHAQUÉ → NIAQOUÉ
L NI conj. de coordin. est issu (842) de la conjonction latine nec, variante de neque « et... ne pas (reliant deux mots ou deux propositions) » qui s'est d'abord employée devant les mots à initiale consonantique et qui a supplanté la forme pleine. Nec se rattache à l'indoeuropéen °ne, négation de phrase attestée dans le sanskrit ná, le vieux slave ne, le lituanien ne, l'irlandais ni. De nombreuses langues ont des formes élargies, la forme ne étant trop brève et manquant d'expressivité.
❏  Nec a d'abord donné ne (842). La forme ni apparaît timidement au XIIIe s. ; rare jusqu'à la fin du XVe s., elle se répand rapidement au XVIe s., écrite ny, et s'impose à côté de ne au XVIIe s. : Vaugelas, qui défend ne (contre Corneille et l'Académie), reconnaît que c'est « un vieux mot qui n'est plus en usage que le long de la rivière de Loire ». Ni est probablement issu de groupes syntactiques où ne se trouvait en relation avec un ancien démonstratif du type icel (→ celui) ou avec le pronom personnel il* : n'icel, n'il. Il est également possible que la généralisation de ni ait été facilitée, à travers les dialectes limitrophes du domaine occitan, par la tendance dans ce domaine à fermer en i le e en hiatus : ancien provençal ni (apr. 1150). Jusque vers la seconde moitié du XIIIe s., contrairement à la négation, ne conjonction ne s'élide qu'exceptionnellement devant voyelle, sauf devant les prépositions en et a.
■  Dans l'ancienne langue, ne servait à relier une proposition négative à une autre proposition négative : dans la langue moderne, ni, sauf dans le style littéraire et dans ni... ni..., est généralement remplacé par et. La négation n'avait d'ailleurs pas besoin d'être directement exprimée : une négation implicite suffisait à amener l'emploi de ne. L'usage reste flottant entre ne / ni et et jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Actuellement ni s'impose après sans.
■  Dans les anciens textes, ne / ni servait de liaison entre deux mots, deux propositions, dans des expressions positives, en particulier des interrogations, des phrases exclamatives, des propositions de condition ou de concession. Il équivalait parfois à ou. Autrefois également, ne / ni se plaçait uniquement devant le dernier terme ; la règle moderne de son emploi devant chaque terme, préconisée par Malherbe puis par Vaugelas, fut cependant lente à s'imposer.
❏ voir NIER.
L NIAIS, NIAISE adj. et n. est issu (1210-1225) du latin nidax, -acis, lui-même dérivé de nidus (→ nid), proprement « pris au nid (en parlant du faucon) ».
❏  Dans les premiers textes, le mot est employé, sous la forme archaïque nïés, pour qualifier ou désigner un faucon qui sort du nid, d'abord comme adjectif, puis aussi comme nom (apr. 1250). Dès lors, il est employé par image pour désigner une personne sans expérience, trop naïve, et il prend le sens moderne de « sot » (XIIIe s., adj. ; 1275, n.). Par métonymie, il s'applique à un air qui fait présumer la sottise (v. 1640).
❏  On en a dérivé NIAISEMENT adv. (1585), NIAISERIE n. f. (1542, nyeserie) et NIAISER v. intr. (1549) « faire le niais », « s'amuser à des sottises » (1580). Ce dernier a vieilli, sauf au Québec, où l'on emploie couramment NIAISEUX, EUSE, adj., aussi substantif à propos des personnes, pour « imbécile, naïf et sot ». À propos des choses, l'adjectif correspond non seulement à « inintelligent », mais à « insignifiant, inepte », ou à « absurde, ridicule ». Dans le même usage, le verbe niaiser s'emploie, comme transitif pour « se moquer de (qqn) méchamment » (initialement « faire passer pour niaiseux ») et dans niaiser ça ou niaiser, intrans. « passer du temps sans rien faire ». Niaiserie a plus de force et d'autres sens qu'en français de France, en rapport avec niaiseux. Ainsi, c'est pas une niaiserie correspond à « c'est sérieux », niaiserie correspondant presque à connerie du français d'Europe actuel. ◆  NIAISAGE n. m. « action, fait de niaiser » est inconnu en français d'Europe. ◆  L'adverbe NIAISEUSEMENT, sans être très courant, paraît normal en français québécois. Niaiseux tend à être connu (sympathiquement) en France.
Le composé DÉNIAISER v. tr. (1549) est passé du sens ancien de « leurrer, tromper » au sens moderne de « faire perdre à qqn son innocence » (1558), spécialement dans le domaine amoureux. Les protestants l'ont employé pour « convertir au protestantisme » (1623).
■  Il a donné DÉNIAISEMENT n. m. (1636, au sens ancien de « tromperie ») et DÉNIAISEUR, EUSE n. (1582, au sens ancien de « trompeur »), qui ont suivi la même évolution.
❏ voir NIGAUD (hypothèse 2).
NIAOULI n. m. est un emprunt (1875) à une langue kanak de Nouvelle-Calédonie (le yalayu) pour désigner un arbre au tronc blanchâtre, à l'écorce formant feuilletage, au feuillage vert argenté et aux fleurs blanches, typique de la savane. L'essence de niaouli, tirée des feuilles, sert à la préparation du goménol (dont le nom vient de Gomen, en Nouvelle-Calédonie). Le mot est courant en français de Nouvelle-Calédonie pour désigner l'arbre (savane à niaoulis) et au figuré, pour « personne née dans l'île mais dont les parents sont des immigrés » (emploi qui a vieilli). ◆  En français d'Europe, c'est un terme de pharmacie et de cosmétique, employé à propos de l'essence qui entre dans le goménol.
NIAQUE n. f. est la graphie nouvelle de gnac (1990), emprunt à l'occitan languedocien gnac « morsure », de gnaco « mordre », d'un radical expressif nak. Le mot est passé en français régional, puis s'est répandu par l'usage des équipes sportives, notamment de rugby, pour « volonté de gagner, agressivité » (avoir la niaque). On écrit parfois GNAQUE n. f. et, au masculin, GNAC.
NIAQOUÉ, ÉE ou NIAKOUÉ, ÉE adj. et n., désignation raciste et colonialiste de l'Indochinois et, par extension, de l'Asiatique, est un emprunt au vietnamien nha-koué « paysan ». Le mot est dans Mac Orlan en 1918, écrit niacoué (1937) et abrégé en NIAC adj. et n.
NIB, pronom argotique pour « rien », est l'abréviation de nibergue, mot d'ancien argot pris à l'argot italien, en usage aux XVIIe et XVIIIe s. (le « fourbesque ») où l'on disait niberta (n- à valeur négative, Cf. niente « rien », l'autre élément restant obscur). Cette origine paraît confirmée par la forme niberte en argot français (1822), nibergue étant attesté en 1800. Le mot est oublié mais nib est encore connu dans des expressions comme nib de nib « rien de rien » (1900), bon à nib (1894). Comme adverbe, nib correspond à « pas question » (dans Courteline). Le mot est archaïque ; il fut usuel entre 1890 et 1940 ; certains le connaissent encore.
NIBAR → NICHER (nichon)
1 NICHE n. f., attesté depuis 1395, est soit le déverbal de nicher*, soit l'emprunt (influencé par nicher) du terme d'architecture italien nicchia, seulement attesté depuis le XVe s. sous la forme nicchio (n. m.) et par le latin médiéval d'Italie nichia (1467-1471). Le mot est issu par dérivation de sens de nicchio « coquille » (déb. XIVe s.), lui-même d'origine incertaine ; il peut être issu avec aphérèse du latin tardif °onicula « sorte de mollusque », dérivé diminutif de onycha de même sens, féminin fait sur onyx, onychis désignant un mollusque et une pierre (→ onyx).
❏  Niche est longtemps resté uniquement un terme d'architecture et de décoration, désignant le renfoncement ménagé dans le mur d'une pièce pour y placer une statue, un objet, et par extension un décrochement ménagé dans le profil d'un mur pour recevoir un meuble (1669-1689).
■  C'est à cette époque (1697) qu'il prend aussi le sens courant de « petite cabane pour un chien » puis, de là, le sens familier et vieilli de « refuge, demeure » (1760). ◆  L'idée de « renfoncement » est à la base du sens d'« abri naturel creusé dans une surface » (1836) et de sa spécialisation pour la dépression arrondie qui entaille un versant (XXe s.), ainsi que du sens de « cavité dans la paroi d'un organe au niveau d'une ulcération », en pathologie (niche ulcéreuse, v. 1950). ◆  L'emploi figuré dans niche écologique est un emprunt à l'anglais niche (1927 en ce sens), lui-même pris au français.
? 2 NICHE n. f. (XVIe s.) est d'origine incertaine : une hypothèse en fait le déverbal de nicher « faire le niais, perdre son temps » qui serait une extension de sens de nicher*, parce que, disent certains, la fabrication du nid représente un très long travail. Cependant, si nicher était vivant en ce sens en Champagne et en Hainaut, il n'apparaît qu'au XVIe s. sous la forme niger (de 1567 à 1611). Une seconde hypothèse en fait la prononciation hypercorrecte de nique* que l'on aurait pris pour une forme picarde. Enfin, Pierre Guiraud interprète niche comme le représentant d'un °negica, déverbal d'un °negicare dérivé de negare (→ nier).
❏  Le mot désigne une farce malicieuse, généralement dépourvue de méchanceté. Il a vieilli.
L NICHER v. est issu (1155) d'un latin tardif °nidicare, dérivé de nidus (→ nid) qui a remplacé sur le territoire gallo-roman la forme nidificare (nidus et facere), proprement « faire son nid ».
❏  Le mot est d'abord attesté sous la forme nigier puis niger, encore vivante dans le Centre et dans l'Ouest, refaite en nichier (fin XIIIe s.), puis nicher.
■  Par extension de l'acception de « faire son nid », il est employé au sens de « loger » (fin XIIIe s.), également à la forme pronominale se nichier (XVe s.) « se loger, s'installer ». Depuis 1560, il est aussi employé transitivement au sens de « loger, placer, caser (une chose, une personne) ».
❏  Son participe passé féminin NICHÉE est substantivé (1555 ; 1360-1370, nicée) pour désigner collectivement l'ensemble des oisillons d'une même couvée et, familièrement par analogie, l'ensemble des enfants d'une famille (1738).
■  Les autres dérivés de nicher sont un peu postérieurs : c'est d'abord le terme rare NICHEUR, EUSE adj. (1660), appliqué à des oiseaux qui bâtissent des nids, et les noms d'objets techniques NICHOIR n. m. (1680) et NICHET n. m. (1752) « œuf factice que l'on met dans un nid pour inciter l'oiseau à pondre ».
Le nom familier et un peu vieilli pour le sein, NICHON n. m. (1858), vient du fait que les seins sont nichés dans le corsage, ou de ce que le nourrisson se niche contre la poitrine maternelle. ◆  NIBAR, avec le suffixe populaire bar (→ loubar) tend à le remplacer (années 1980). On écrit aussi nibard.
❏ voir DÉNICHER, art. NID.
NICKEL n. m. est emprunté en minéralogie (1765) à l'allemand Nickel, ou plus probablement à son correspondant suédois nickel, créé en 1754 par le minéralogiste suédois A. F. Von Cronstedt qui avait découvert ce métal en 1751. C'est une abréviation pour l'allemand Kupfernickel, de Kupfer « cuivre », mot germanique (anglais copper, néerlandais koper) issu du latin tardif cuprum qui a donné cuivre*, et de Nickel, abréviation de Nicolaus (correspondant à Nicolas), nom donné à un lutin espiègle (→ nixe). Kupfernickel signifie donc littéralement « lutin du cuivre » et c'est le nom donné par les mineurs allemands au minerai de nickel qu'ils avaient d'abord pris pour du minerai de cuivre en raison de sa couleur rouge (Cf. cobalt, pour le rapport entre un nom de lutin et un nom de minerai).
❏  Nickel désigne un corps simple, métal blanc argenté. ◆  Par emprunt à l'anglo-américain, il est employé par métonymie pour une pièce de monnaie en usage aux États-Unis, faite d'un alliage de nickel (1895).
■  Dans l'usage familier, il signifie adjectivement « irréprochable, d'une propreté impeccable » (1918), par allusion à l'aspect brillant et poli du métal. Cet emploi s'est étendu dans les années 1930 à d'autres contextes, pour « parfait, très réussi », renforcé ensuite par nickel chrome (années 1990) « impeccable, parfait » qui vient du nom d'un alliage brillant (sans doute en automobile).
❏  Dans son sens premier, nickel a produit plusieurs dérivés au XIXe s., époque où l'on a commencé à exploiter le minerai en France : NICKÉLIFÈRE adj. (1818), NICKÉLINE n. f. (1832), NICKÉLIQUE adj. (1873), NICKELURE n. f. (1857).
■  NICKELER v. tr. (1853) signifie « recouvrir d'une couche de nickel ». ◆  Il s'est employé au sens figuré familier de « rendre d'une propreté absolue » (1954). ◆  Il a pour dérivé NICKELAGE n. m. (1844), nom d'action. ◆  Son participe passé adjectivé 1 NICKELÉ, ÉE (1846) reprend les mêmes sens, au concret, et aussi avec les valeurs familières de nickel.
Dans la locution familière avoir les pieds nickelés (1898) « refuser de marcher, d'agir » d'où « être paresseux », répandue par Les Aventures des Pieds Nickelés de L. Forton (1908), 2 NICKELÉ adj. masc. est une altération de pieds niclés (1894), peut-être issu d'un dialectal aniclé « noué, arrêté dans sa croissance », correspondant régional d'annihilé*, représenté dans la moitié sud de la France (aniclé, anichilé, enequeli... « bon à rien, exténué, mal développé »). Cette origine n'est pas connue et nickelé, dans cette expression, est interprété comme une métaphore plaisante (et obscure).
NIC-NAC n. m. inv., onomatopée, peut-être tiré du nom de saint Nicolas, se dit en français de Belgique de petits gâteaux secs ayant souvent la forme d'une lettre de l'alphabet.
NICODÈME n. m. est le nom propre d'un personnage de l'Évangile, qui pose des questions apparemment naïves à Jésus (Jean, III, 4) et qui a été repris dans les mystères du moyen âge, son nom ayant été probablement remotivé par nigaud. Au XVIIe s., le prénom évangélique rejoint la série des mots en n- exprimant la bêtise (1662) ; à ce titre, il demeurera dans l'usage familier jusqu'au XIXe siècle.
❏ voir NIQUEDOUILLE.
NICOTINE n. f. est dérivé (1818, dans une traduction d'un texte anglais de 1817), par changement de suffixe, de l'ancien terme de botanique nicotiane (1567) « genre de Solanacées parmi lesquelles le tabac ou herbe à Nicot ». Nicotiane tire son nom de celui de Jean Nicot, célèbre érudit français, auteur du Thrésor de la langue françoise (1606), qui, ambassadeur de France au Portugal de 1558 à 1560, reçut en présent un plant de tabac venant de Floride. Il l'envoya à la reine Catherine de Médicis en l'honneur de laquelle cette herbe fut également baptisée herbe à la reine.
❏  Le mot désigne l'alcaloïde du tabac, excitant des nerfs centraux et périphériques.
❏  Nicotine a donné quelques termes de chimie et pharmacologie (XIXe-XXe s.).
■  Il a servi à former les adjectifs NICOTINEUX, EUSE (1875) et NICOTINIQUE (1878), ce dernier remplaçant le type plus ancien nicotique (répertorié de 1842 à 1932), dérivé du radical de nicotiane.
■  De la même façon, le verbe moderne NICOTINISER v. tr., d'abord attesté comme pronominal (av. 1852), « imprégner de nicotine » (1903) a remplacé nicotiser, répertorié dans les dictionnaires entre 1868 et 1903 (anglais to nicotinize, 1865 et to nicotize, 1867). Se nicotiniser a signifié (1859) « consommer du tabac » ; nicotinisé adj. est attesté en 1866. ◆  Son antonyme DÉNICOTINISER v. tr. est attesté depuis 1868.
■  Le nom donné en pathologie à l'ensemble des troubles dus à l'abus de nicotine, NICOTINISME n. m. est attesté depuis 1867, et sa variante NICOTISME au milieu du XXe s. ; on dit plutôt tabagisme.
NICTATION n. f. est un dérivé savant du latin nictare « cligner » (1814) exprimant un clignotement spasmodique des paupières.
❏  NICTITANT, ANTE adj. (1834 en botanique, puis en zoologie) se dit de la troisième paupière des oiseaux de nuit, qui protège leurs yeux de la lumière par un clignotement incessant.
L NID n. m. est issu (1175, niz, au pluriel) du latin nidus « nid d'oiseau » et par métonymie « nichée ». Nidus représente un indoeuropéen °ni-zdo- dont le premier terme est le préverbe ni- et le second une forme du groupe de sedere qui indique une station assise (→ seoir). Avec le sens de « nid », on trouve l'ancien irlandais net (irlandais moderne nead), l'ancien haut allemand nest et, avec des altérations, le lituanien lîzdas et le vieux slave gnezdo (de genre neutre). Le sens général de « lieu où l'on s'établit » apparaît dans l'arménien nist et le sanskrit nīḍáḥ. En tant que préverbe, °ni-, indiquant un mouvement de haut en bas, existe en indo-iranien et en arménien. La racine °sed- y était souvent jointe comme on le voit dans le sanskrit ni-ṣīdati « il s'assied », le vieux perse niy-ašādayam « j'ai établi », l'arménien n-stim « je m'assieds ». De °ni-, le slave et le germanique n'ont gardé que des dérivés : le vieux slave nicĭ « penché en avant », nizŭ « en bas », l'ancien haut allemand nidar « vers le bas ». En français, la graphie moderne (1480) a rétabli le -d par conformation au latin.
❏  Le mot a d'abord le sens d'« abri construit par les oiseaux », réalisé dans certaines locutions figurées comme ne trouver que le nid (1560), d'où les locutions trouver le nid vide, pondre au nid d'autrui (1704), archaïque, et trouver la pie* au nid. Pour nid d'hirondelle, voir hirondelle. ◆  Par métonymie, il se dit de la nichée (1804).
■  Par extension, le mot désigne l'abri où logent différents animaux et insectes (1551), également avec un sens figuré pour nid de rats (1680) « logement misérable ». ◆  Le sens s'étend à l'habitation de l'homme dans son aspect d'intimité (1500 ; déjà en 1174 « endroit où l'on se réfugie »), d'où spécialement en français familier moderne, petit nid, nid d'amour. ◆  Au XVIe s. se développe le sens figuré abstrait de « milieu favorable à l'éclosion de qqch. » (1552, Ronsard).
■  Au XIXe s. (1868), le mot est employé spécialement en géologie pour désigner une petite accumulation isolée du minerai. ◆  Nid de mitrailleuses est attesté en 1917.
❏  Nid a donné le dérivé régional NITÉE n. f. (1527) « nichée ».
■  Par préfixation et suffixation, on a formé DÉNICHER v. (1131) d'après nicher, d'abord attesté à la forme pronominale se desnichier « partir, se retirer d'un lieu », puis en construction transitive pour « déloger du nid » (v. 1225) et « débusquer » (1382). ◆  Au XVIIIe s. se développent le sens intransitif d'« abandonner son nid » (1704) puis le sens transitif figuré d'« enlever une jeune fille » (1775), et le sens courant de « trouver (qqch. qui était difficile à découvrir) » (fin XVIIIe s.).
Plusieurs termes didactiques ont été dérivés du latin ou dérivés savamment sur le latin nidus.
■  NIDIFIER v. intr. prolonge (1174) le latin nidificare (→ nicher). ◆  De là NIDIFICATION n. f. (1778, Buffon) et plus tard (XXe s.) NIDIFICATEUR, TRICE adj. et n.
■  Au XIXe s. apparaissent NIDATION n. f. « fixation de l'œuf fécondé dans la muqueuse intra-utérine » (1877), l'adjectif NIDULANT, ANTE (1838) emprunté au latin nidulans, participe présent de nidulari « nicher », et le composé NIDICOLE adj. (v. 1870). ◆  Au XXe s., on relève SE NIDER v. pron. « s'implanter par nidation » et NIDIFUGE adj. et n. « (oiseau) qui quitte le nid rapidement après l'éclosion », tous deux très didactiques.
❏ voir NICHE, NICHER.
NIÉBÉ n. m., emprunt à une langue africaine, est le nom, en Afrique subsaharienne, d'une plante (Papilionacées) aussi appelée dolique, dont les gousses et les graines sont consommées et les fanes servent de fourrage. La farine de niébé, mêlée à d'autres céréales, sert à faire le pain de niébé.
L NIÈCE n. f. est issu (1155) du bas latin des gloses neptia, du latin classique neptis « petite fille » et, à basse époque, « fille du frère ou de la sœur », féminin de nepos « petit-fils » et « neveu » (→ neveu, népotisme). L'autre forme issue de neptis à basse époque, nepta, s'est prolongée dans le catalan, le portugais neta, l'espagnol nieta « petite fille » et l'ancien provençal nepta (av. 1250), puis neta (1272). La diphtongaison du e bref en -ie- en français peut s'expliquer par sa position devant un groupe consonantique avec palatalisation de -tty- : neptia donnant °neptsya puis °nettsya d'où nièce.
❏  Nièce « fille du frère ou de la sœur » (1155) a perdu son autre sens ancien de « petite fille » (1160-1174), attesté cependant jusqu'en 1700 dans les dictionnaires. Les acceptions sont symétriques de celles de neveu*. ◆  Le mot entre dans le syntagme nièce à la mode de Bretagne (1694), « cousine issue de germain ».
En français d'Afrique, le mot s'emploie aussi pour les filles des cousines et cousins germains quand elles sont de la même génération.
❏  Il se combine dans les termes de parenté PETITE-NIÈCE n. f. (1598), d'où ARRIÈRE-PETITE-NIÈCE n. f. (1866).
L 1 NIELLE n. f. est issu (av. 1100, neele en « judéo-français ») du latin nigella de même sens, féminin substantivé du latin nigellus « noirâtre », diminutif de niger (→ noir) : la plante a été ainsi nommée en raison de ses graines noires. La forme moderne nielle (XIIe s., niele) est la réfection de neele d'après l'étymon latin en -i- et l'on trouve également la variante nigelle.
❏  Le mot désigne une plante herbacée dont les graines vénéneuses, lorsqu'elles sont mêlées avec celles du blé lors de la mouture, altèrent les qualités de la farine.
❏  2 NIELLE n. f., nom d'une maladie des céréales, est issu par spécialisation de sens (1538) de 1 nielle, par comparaison entre la couleur noire des graines de la plante et celle des grains de blé affectés par la maladie. Le mot désigne une maladie des céréales qui convertit l'épi en une poussière noirâtre.
■  Il a donné 1 NIELLER v. tr. (1507-1508, bled nyelé) « gâter par la nielle », et 1 NIELLURE n. f. (1558) « effet de la nielle sur le blé ».
❏ voir 2 NIELLER.