RAPHIA n. m. est emprunté (1781, écrit raffia) à un mot malgache noté raphia (1773), puis raffia, plus tard rafia (1885) et au XXe s., plus exactement raofia. Le mot a été transcrit rafier en anglais, dès 1729. Ce mot désigne un palmier ; dans sa transcription et en français, le ph- est pseudo-savant, et rafia conviendrait mieux.
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Le mot désigne un genre de palmier dont la variété malgache fournit des fibres servant à faire des cordages, des liens, des tissus d'ameublement. Par métonymie, il désigne la fibre textile extraite des feuilles de cet arbre (1832) et, par une métonymie secondaire, une broderie rustique exécutée avec des mèches de rafia glycérinées (1964).
RAPHIDE n. m., terme créé par le botaniste de Candolle (1828), est pris au grec raphis, raphidos « aiguille », pour désigner une formation cristalline en forme d'aiguille, observée dans certaines cellules végétales (puis animales).
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RAPIAT, ATE adj., attesté tardivement (1836, Vidocq), est d'origine discutée. Il est généralement considéré comme un mot dialectal qui, comme rapiamus de même sens, est usité dans diverses régions de France depuis la Picardie jusqu'à Lyon. Ce mot est tiré de la locution latine de l'argot scolaire faire rapiamus « chiper », où rapiamus est la première personne du pluriel du présent du subjonctif (à valeur d'impératif) du latin classique rapere « emporter avec soi » et spécialement « voler, piller » (→ ravir). Cependant, P. Guiraud, contestant le lien sémantique « vol »-« avarice » que suppose cette hypothèse, propose de voir en rapiat un dérivé de râper* « racler, gratter » avec le développement « amasser de petites raclures » que l'on a en français québécois dans les mots apparentés rapiller, rapailler « amasser de petites choses », rapailleur (→ 1 râpe) et en français de Suisse, avec le sens figuré de 2 râpe.
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Rapiat caractérise familièrement une personne mesquinement avare, qui recherche les petits profits. Le mot a été substantivé et employé comme sobriquet pour désigner un Auvergnat, un Savoyard résidant à Paris et exerçant un petit métier comme celui de brocanteur.
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Deux dérivés, RAPIATER v. intr. et RAPIATERIE n. f., attestés chez J. Dutourd (1967), semblent d'usage familier et surtout oral.
RAPIDE adj. et n. est emprunté en moyen français (av. 1502) au latin rapidus « qui entraîne, qui emporte » d'où « dévorant », « impétueux, prompt », de rapere « emporter violemment » (→ ravir). L'emprunt a supplanté définitivement au XVIe s. la forme populaire rade (v. 1175), issue du latin par évolution phonétique (→ radée, radiner), avec la variante robde (fin XIe s.) en judéo-français.
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Rapide qualifie un être, une chose se déplaçant à une vitesse supérieure à la moyenne de sa catégorie. Les extensions remontent pour la plupart au
XVIIe s. : l'adjectif qualifie un cours d'eau dont le débit est accéléré par la déclivité de son lit (1640), d'où ce qui est fortement incliné et entraîne vers le bas (
XVIIIe s.) ; il se dit d'un mouvement exécuté à vive allure en un temps bref (1690).
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Avec une notion, non de mouvement mais de brièveté, il qualifie ce qui est mené à son terme en un temps relativement court (1670), ce dont le déroulement paraît si bref que la fin semble proche du début (1687). Il caractérise spécialement un style ou un récit exprimé sous une forme concise (1669) et se dit d'une personne qui peut concevoir, décider et exécuter une chose en peu de temps (1679).
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Par extension, sur un plan intellectuel, il se dit de l'esprit qui saisit, conçoit et assimile vite (1781).
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Au XXe s., par métonymie, il qualifie en sports des installations permettant des performances rapides en course (une piste rapide). Il s'est spécialisé en technique pour qualifier un ciment à prise rapide (1926), un acier très dur pour fabriquer des outils de coupe à grande vitesse (acier rapide, d'abord acier à coupe rapide, 1923).
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Un rapide n. m., substantivation (1736), désigne la partie d'un cours d'eau où le courant est agité et tourbillonnant du fait d'une rupture de pente. En Europe, ce sens évoque souvent les cours d'eau tumultueux de régions exotiques ; au Québec, la chose étant courante, le mot est plus familier.
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Depuis 1870, rapide n. m. sert également à désigner un train allant plus vite que l'express ; cet usage, concurrencé par d'autres désignations, a vieilli.
❏
De
rapide est dérivé
RAPIDEMENT adv. (1611), qui a succédé à l'ancien français
radement, dérivé du doublet populaire
rade (ci-dessus). Il n'a pas conservé le sens classique figuré de « cruellement » procédant de l'idée d'un emportement tumultueux des passions.
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Au XXe s., a été créé l'adverbe familier RAPIDOS avec le suffixe populaire -os (1928) et l'adverbe plaisant RAPIDO-PRESTO sur le modèle des adverbes italiens employés en musique pour indiquer un tempo (→ presto).
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RAPIDITÉ n. f., emprunté (1573) au dérivé latin
rapiditas, -atis « vitesse d'un courant », « violence », a éliminé les formes populaires
radece, radesse (v. 1190) attestées jusqu'au
XVIe s.,
radeur (1170,
rador) et
radement « violence » (1474-1506), dérivées de l'ancien et moyen français
rade (voir ci-dessus
rapide).
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Le mot exprime le caractère d'un être, d'une chose rapide, véloce ; au XVIIe s., il a pris les sens abstraits de « caractère de ce qui est fait en peu de temps » (1680), « caractère de ce qui dure peu » (v. 1660), et « qualité d'une œuvre, d'un récit rapide », ceux-ci correspondant aux extensions de sens de l'adjectif. Il n'a pas gardé la valeur classique d'« impétuosité des passions ». Son emploi à propos de la promptitude des qualités intellectuelles est attesté depuis le début du XIXe s. (1810, Mme de Staël).
❏ voir
RADE, RADINER, RAPIAT, RAPIN, RAPINE, RAPT, RAVINE, RAVIR.
RAPIÈRE n. f. est tiré (1485) de espée rapière (1474) dans lequel rapière est un adjectif dérivé de 2 râpe* par comparaison entre la forme d'une râpe et la poignée trouée de l'épée.
❏
Nom de l'ancienne épée longue et affilée avec laquelle on frappait d'estoc, rapière a pris par extension le sens de « mauvaise épée » avant de servir de dénomination plaisante pour l'épée en général, tout en évoquant le contexte des aventures de mousquetaires.
RAPIETTE n. f., attesté par écrit en 1821, est un emprunt à l'occitan rapieto « ramper », rapporté selon Wartburg à un radical germanique °râpon « saisir », qu'on est tenté de rapprocher de hrampo « crochet, griffe », à l'origine de ramper, malgré la voyelle non nasalisée.
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Le mot est vivant, dans le nord de la zone occitane et au-delà vers le nord (Charentes) pour désigner un petit lézard gris.
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RAPIN n. m. est un mot argotique (1821, Esnault) d'origine incertaine. Une attestation antérieure, au sens d'« auteur de rapines » (1619), postulerait son rattachement à rapine*, appuyé par le sens de « petit maraudeur » répertorié par Esnault ; mais il peut s'agir d'un autre mot. P. Guiraud, s'intéressant au développement du sens moderne, en fait un dérivé de râper* « gratter, réduire en poudre avec une râpe », l'activité de l'apprenti-peintre consistant à « râper » les couleurs, les résidus de palette. Selon lui, le mot récupérerait aussi les connotations de râpé « porteur de vêtements élimés », de rapin « voleur » (lui-même lié à rapine) et de l'occitan raspalha « balayer », ce qui est aussi une des fonctions du garçon d'atelier. Mais cette hypothèse ne tient pas assez compte de la chronologie de ces différents mots.
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Le mot a désigné, dans l'argot du métier, l'apprenti qui était chargé des besognes subalternes dans l'atelier d'un peintre (1824).
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Par extension, il s'est dit par mépris d'un peintre sans talent et d'allure bohème (1832), puis d'un type d'artiste bohème, dans le contexte parisien.
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On rencontre RAPINADE n. f. chez Baudelaire (v. 1865) pour désigner péjorativement une peinture médiocre et prétentieuse ; le mot a disparu.
❏ voir
(hypothétiquement) RAPINE.
RAPINE n. f., d'abord rappine (v. 1160) puis rapine (v. 1190), est emprunté au latin rapina, surtout employé au pluriel au sens de « vol, pillage », moins souvent au singulier pour « action d'emporter », dérivé de rapere « emporter », d'où « piller » (→ ravir).
❏
Rapine désigne l'action de s'approprier indûment une chose en usant de violence physique et, par métonymie, le produit du vol, le butin (v. 1278). Il s'est spécialisé à propos du détournement de biens publics ou le vol de biens privés effectué par un administrateur, un fonctionnaire (v. 1278), et a pris le sens métonymique de « gains illicitement accumulés de la sorte » (v. 1460).
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D'autres sens du mot en ancien français (« désir de voler, rapacité » et « sorte de redevance ») ne sont déjà plus attestés à la Renaissance.
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Le mot est encore compris, mais d'usage littéraire ou employé par allusion au passé.
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Le dérivé
RAPINER v. (v. 1250) est devenu archaïque, tant au sens transitif de « prendre par la violence (ce qui appartient à autrui) » qu'avec la valeur intransitive de « se livrer à la rapine, à la concussion » (v. 1460).
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Son dérivé, RAPINEUR, EUSE n. (fin XIIIe s.), relayé par rapinier (1832, Hugo), est quasiment inusité.
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RAPINERIE n. f. « action de rapiner » et, particulièrement, « acte de rapine » (av. 1720) est archaïque.
❏ voir
RADE, RADINER, RAPACE, RAPIAT, RAPIDE, RAPT, RAVINE, RAVIR ; peut-être RAPIN.
RAPLAPLA ; RAPLATIR → PLAT
RAPPORTER, RAPPORT → APPORTER
RAPT n. m. est la réfection savante (XIVe s.) de l'ancien français rap (v. 1155), également attesté sous la forme populaire rat (1237), et qui pourrait aussi être un emprunt francisé. Le mot représente le latin raptus « enlèvement » et « vol, rapine », techniquement « enlèvement d'éclats, de copeaux par le rabot ». Il est dérivé de rapere « enlever » (→ ravir). Raptus survit sous une forme transmise par la langue parlée dans la péninsule Ibérique, rato « instant » par un développement comparable à celui de momentum (→ moment).
❏
Rapt désigne l'action d'enlever une personne par séduction ou violence. Il a été employé en moyen français avec le sens de « viol » (v. 1283) qui correspond à celui de l'anglais
rape, lui-même du verbe
to rape représentant le latin
rapere.
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En physique, il est recommandé officiellement (1973) en lieu et place de l'anglicisme pick-up pour désigner une réaction nucléaire.
❏
Le dérivé
RAPTER v. tr., absent des dictionnaires, est d'usage familier, au propre
(se faire rapter) et au figuré.
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À côté de
rapt, RAPTUS n. m. est un emprunt médical (1788) au latin
raptus (ci-dessus) pour désigner le transport des humeurs, accompli avec une certaine violence, de nos jours dans
raptus hémorragique (1855). Il s'est dit aussi d'un mouvement violent de l'âme, extase, ravissement (1884) et s'emploie en psychiatrie avec une spécialisation clinique : « impulsion pouvant avoir des conséquences tragiques » (1915).
❏ voir
RAVIR.
RAQUER v. tr., mot argotique pour « payer » (1893, Esnault), est très probablement issu par métaphore de raquer « cracher » qui vit dans les parlers du Nord, lui-même anciennement attesté sous une forme rakier (XIIIe s.) correspondant à l'ancien français rachier (v. 1190). Le mot vient d'un radical onomatopéique rakk- évoquant un raclement bref, également à la base du provençal racá et du lyonnais raco « vomir », rakọ́ « débourser » (Rhône) et racar « payer » (chez les maçons de la Tarentaise).
❏
Le mot est devenu simplement familier ; son évolution sémantique est conforme à une métaphore que réalise aussi cracher, mais il est complètement démotivé, tant au sens de « payer » que de « débourser ».
RAQUETTE n. f., modification (fin XVe s.) de rasquette (XIVe s.) et rachette (1314) [rachette de la main], raquecte (v. 1450), est emprunté au latin médiéval rasceta (manus) « paume (de la main) », employé pour la première fois par Constantin l'Africain au XIe s. à propos du tarse (Cf. nuque). Le mot est emprunté à l'arabe dialectal raḥet, en classique r̄aḥat « paume de la main ». L'espagnol et le portugais raqueta, l'italien rachetta ont la même origine.
❏
Le mot a été repris pour désigner la paume de la main ; en chiromancie, on appelle encore
rascette ou
rassette l'endroit où plusieurs lignes transversales sont tracées à la jointure intérieure de la main et du bras. Il a aussi désigné spécialement le carpe ou le tarse (1314), sens qui fait supposer à M. Devic une influence d'un autre mot arabe,
rusġ, nom anatomique de ces os ; ce mot arabe rend mieux compte des formes
rascette, rasquette. L'évolution vers le sens actuel (v. 1450) se comprend en raison de la vogue du jeu de paume. Ce sens s'est implanté lorsqu'on est passé (
XVe s.) au jeu de la paume ou main nue au gant de cuir et au battoir de bois couvert de parchemin, puis (entre 1500 et 1525) à l'instrument que nous continuons à nommer
raquette. Paume atteste le même type d'évolution, commenté au
XVIe s. par Pasquier. L'objet appelé
raquette a beaucoup évolué, notamment avec l'apparition du tennis* et du ping-pong*, puis du badminton. L'emploi le plus usuel au
XXe s. concerne la raquette de tennis. Par métonymie,
raquette est quelquefois employé avec un adjectif pour désigner le joueur (de tennis) lui-même (1887) :
une fine raquette.
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Les extensions procèdent essentiellement d'une analogie de forme : raquette désigne une grande semelle à claire-voie servant à marcher dans la neige molle (1557), acception surtout usuelle en français du Canada, très vivante en français du Québec, comme en français d'Europe. Par métaphore, le mot s'emploie au Québec pour « chaussure de grande pointure » et « grand pied ».
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En botanique il sert de nom usuel au nopal ou oponce (opuntia) [1704], par analogie de forme. Raquette désigne aussi un type de piège à détente pour les oiseaux (1834), une variété de scie à ruban (1845) et, en sports, sert de surnom à la surface en forme de trapèze sous le panier d'un terrain de basket (1948).
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La dérivation est peu importante : RAQUETIER, IÈRE n. (1571) figure dans les Statuts que Charles IX octroya à la compagnie des maîtres paumiers (Cf. paume) existant depuis 1457 pour celui qui fabrique des raquettes ; RAQUETTEUR, EUSE n. (1705) est usité au Canada pour celui qui se déplace avec des raquettes aux pieds dans la neige. On trouve aussi RAQUETTISTE n. (1906).
RARA n. m., mot venant du créole, très probablement onomatopée, désigne en français d'Haïti un groupe musical traditionnel, avec tambour et clairon, ainsi que les chants et les danses de carnaval.
RARE adj., réfection (1377, Oresme) de rere (fin XIIe s.) d'après le latin, représente par emprunt (Bloch et Wartburg) l'adjectif rarus qui qualifie ce qui présente des interstices ou des intervalles, ce qui est clairsemé, espacé, poreux, et signifie par suite « épars », « isolé », « peu fréquent », et « remarquable, exceptionnel ». Le mot est hypothétiquement rapproché de ratis « radeau », avec l'idée d'une construction à claire-voie, et appartiendrait à une racine °erə-,°re- « séparer » que l'on pense retrouver dans le lituanien irù, ìrti « se dissoudre, tomber en ruines », ard́yti « séparer », le vieux slave oriti « dissoudre, détruire » et r̆ed̆uk̆u « rare ». Le rapport reste cependant vague.
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Rare qualifie ce qui se rencontre, se perçoit peu souvent, dont il existe peu d'exemplaires et ce qui est peu commun, peu habituel et d'autant plus prisé (v. 1220), spécialement un élément de la langue peu usité et une espèce peu répandue, par exemple dans
oiseau rare (1636) dès 1665 avec une valeur figurée, « personne remarquable ».
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À partir du milieu du
XVIe s., il est employé avec la valeur qualitative latine d'« exceptionnel, extraordinaire » en parlant d'une chose, d'un être vivant (1553), souvent associé à l'idée de chose précieuse, digne d'être considérée et conservée (
livres rares, etc.). C'est avec cette nuance d'« excellence » qu'est apparue l'expression négative
(c'est) rien de rare « (c'est) médiocre » (attesté en 1931 en français de Marseille). Depuis le
XVIIe s., le mot comporte aussi une nuance péjorative d'étrangeté (av. 1679), s'employant quelquefois de nos jours pour « étonnant, improbable » (1916).
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Par latinisme, il a repris le sens primitif de rarus « peu serré, peu dense » (1555), aujourd'hui disparu mais dont procède l'acception « clairsemé, peu dense » en parlant de la barbe, des cheveux, des poils, de l'herbe (1636).
■
L'accent étant mis sur l'intervalle temporel, il indique qu'une chose se produit peu souvent (1504-1509), et qualifie familièrement une personne que l'on voit rarement (1694), notamment dans se faire rare, devenir rare (1694). C'est également en langue classique que l'on rencontre les premiers emplois du mot substantivé (le rare) avec une valeur de neutre (1691).
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Son emploi antéposé à un nom au pluriel avec le sens de « très peu nombreux » semble assez récent (1859) [de rares passants].
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Jour, lumière rare « qui donne une faible clarté » n'est attesté qu'au XXe s. (1962 dans les dictionnaires).
❏
On en a tiré l'adverbe usuel
RAREMENT, d'abord
relment (v. 1170) et
rerement (v. 1190) avant
rarement (1555) « peu souvent ».
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RARISSIME adj., d'abord attesté chez Maurice Scève (1544), est emprunté à l'italien rarissimo « extrêmement rare », superlatif de raro correspondant de rare, issu comme lui du latin rarus. C'est l'une des plus usuelles des formations en -issime venues de l'italien.
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RARÉFIER v. tr., emprunt (1370, Oresme) au composé latin
rarefacere « réduire, desserrer, défaire », composé de
rarus et de
-facere (→ faire), apparaît en sciences au sens de « rendre moins dense, soit par augmentation de volume, soit par absorption ».
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Le verbe n'est attesté avec le sens courant de « rendre moins fréquent » que depuis le XIXe s. (1836). La forme pronominale se raréfier a suivi le même développement, d'abord employée en physique pour « devenir moins dense » (1637, Descartes) puis (1832) au sens de « devenir moins nombreux, moins abondant ».
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Le verbe a produit RARÉFIABLE adj., employé en physique au sens de « susceptible de se raréfier » (1641) et RARÉFIÉ, ÉE adj., assez usuel au concret (air raréfié).
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RARÉFACTION n. f., emprunté (1377) au latin médiéval rarefactio (av. 1233), sert de substantif à raréfier. Il a connu, comme ce dernier, un élargissement d'usage, d'abord en physique pour la diminution de la densité d'un corps. Supplanté en ce sens par dilatation, il a été repris au XIXe s. dans d'autres domaines, médecine (1855), commerce (1872), et s'est répandu au sens de « diminution en quantité ».
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RARETÉ n. f., modification (1611) de
rarité (1314, encore au
XVIe s.), est emprunté au dérivé latin
raritas, -atis « porosité » et « faible nombre de ».
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Le mot a été repris, de même que raréfier, comme terme de physique pour « diminution de densité », synonyme de raréfaction, puis avec le sens de « faible densité » (v. 1560), encore chez Laplace et sorti d'usage.
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Il s'est répandu pour désigner le caractère de ce qui n'existe qu'en petit nombre (fin XVe s.), est peu fréquent (av. 1648), spécialement dans l'ancienne locution plaisante vous devenez d'une grande rareté ! (1869) adressée à qqn « qui se fait rare ». Dans un style plus littéraire, il réalise la valeur qualitative de « ce qui est exceptionnel » (XVIe s.). Par métonymie, il désigne une chose rare, précieuse (v. 1550, rarité), quantitativement ou qualitativement.