RAVINE n. f., d'abord raveine (v. 1120, puis 1388), est le déverbal de l'ancien français raviner « enlever de force, violemment » et « couler avec force, se précipiter avec impétuosité » (fin XIIe s., « courir » du cerf). Ce verbe, attesté au début du XIIIe s. (v. 1215), est sorti d'usage au XVIIIe s. ; il est dérivé de l'ancien substantif ravine « acte de violence » (v. 1120), « impétuosité » (v. 1160) et « vol » (XIIIe s.). Ce mot est le doublet populaire de l'emprunt rapine*, les deux mots remontant au latin rapina (→ rapine).
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Ravine, d'abord employé dans les expressions ravine de terre « chute de terre », « avalanche » et ravine d'eau « trombe d'eau » (1388), est attesté au début du XVIIe s., mais doit exister auparavant (Cf. raviner, ci-dessous) au sens de « lit creusé par un torrent, petit ravin » (1616), qu'il a conservé.
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De
ravine avec le dernier sens est dérivé un nouveau verbe,
RAVINER v. tr. (1585) « creuser des sillons profonds sur le sol, en parlant des eaux ».
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Depuis la fin du XIXe s., le verbe est employé au figuré pour « creuser des rides profondes sur un visage » (1897). Il se rencontre à la forme pronominale se raviner pour ce qui s'entaille de dépressions, de sillons profonds.
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RAVINÉ, ÉE, le participe passé de raviner, est adjectivé (1813) pour qualifier un sol, un terrain creusé de ravines, érodé et, au figuré, un visage marqué de profondes rides (av. 1922).
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RAVIN n. m., une première fois (v. 1460) comme dérivé de
ravine, puis à nouveau comme déverbal de
raviner (1690), s'est répandu pour désigner une petite vallée étroite à versants raides et, par métonymie, le fond d'un ravin servant de voie, un chemin creux au fond d'une vallée (1787), une rigole creusée par le ruissellement des eaux.
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Ravin lui-même a produit RAVINÉE n. f. (1875), d'usage régional, pour désigner le creux formé par le passage d'un torrent.
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RAVINEMENT n. m., nom d'action tiré du verbe (1848), est également employé par métonymie pour désigner les sillons laissés par le passage des eaux de ruissellement.
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Au XIXe s., ravine a produit un autre dérivé, RAVINEUX, EUSE adj. (1843), qui qualifie dans l'usage littéraire ce qui est creusé, découpé par des ravins.
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On rencontre occasionnellement RAVINEAU n. m. (XXe s.), mot régional pour la fente d'un sol raviné, par francisation des formes dialectales ravena, revenno, rabino.
❏ voir
RAPACE, RAPIAT, RAPIDE, RAPIN, RAPINE, RAPT, RAVIR.
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RAVIOLI n. m. pl., d'abord raviolle (déb. XIVe s.), raviole (v. 1393), sorti d'usage sauf régionalement (Dauphiné), puis ravioli (1803, Boiste), est emprunté à l'italien ravioli « petit carré de pâte renfermant de la viande hachée ou des légumes » (latin médiéval rabiola, 1243, à propos de Crémone ; raviolus, 1284, à Parme). Le mot est peut-être dérivé du lombard rava, correspondant du français rave*, les raves entrant quelquefois dans la composition de ce mets, comme l'indique la première attestation en français au sens de « pâté de raves et de viande ». Toutefois, ce fait n'est pas confirmé par les plus anciens livres de cuisine italiens ; pour cette raison, en s'appuyant sur la forme médiévale latine rabiola, on a postulé une dérivation du latin rubeolus (féminin rubeola) ; ce dérivé de rubeus (→ rouge) se trouverait en effet chez Pline comme nom d'un fromage de chèvre ou de brebis et serait à l'origine de l'italien du Nord robiola « fromage de chèvre ». Cette seconde hypothèse est elle aussi douteuse. Une allusion comique à une réplique du film La vie est un long fleuve tranquille (1988) est c'est lundi, c'est ravioli, allusion à la monotonie d'une nourriture banale.
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Le mot désigne un petit carré de pâte cuite à l'eau, contenant de la viande hachée, des légumes.
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RAVIOLE n. f., forme régionale ancienne évincée par ravioli, continuait de s'employer en cuisine, notamment dans l'aire franco-provençale (les ravioles de Romans, du Dauphiné). Cette variante reparaît à titre d'appellation culinaire régionale à la mode dans la restauration depuis les années 1980. Elle recouvre une préparation de pâte contenant des mets plus variés que les classiques raviolis à l'italienne.
❏ voir
BETTERAVE, RABIOT, RAIPONCE, RAVE, RAVIER.
L +
RAVIR v. tr. est issu (v. 1112) d'un latin populaire °rapire, altération du latin classique rapere « entraîner avec soi, emporter violemment, enlever de force ou par surprise, prendre rapidement » d'où « piller, voler ». Rapere, que l'on peut rapprocher du lituanien ap-repiu « je prends de force », de l'albanais rjep « je prends, j'enlève », est d'origine indoeuropéenne.
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Le mot est passé en français en gardant le sens latin, « enlever de force ou par surprise », puis signifie « enlever (qqn) à l'affection des siens », avec un nom inanimé pour sujet (v. 1450) et d'occasionnels emplois figurés (1643).
Depuis le XIIe s., l'accent se déplaçant sur la notion psychologique de « transport », ravir correspond à « faire éprouver un mouvement d'exaltation, un vif sentiment d'admiration » en contexte mystique (v. 1170) et laïque (v. 1220), réalisé dans les locutions être ravi en extase (1319) et à ravir (1627) qui a d'abord une valeur forte, aujourd'hui très littéraire.
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Plus banalement, il prend le sens de « procurer du plaisir à (qqn) » (XIIIe s.), d'où plus tard la valeur faible de à ravir « excellemment » (danser, chanter à ravir).
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RAVISSEUR, EUSE adj. et n., d'abord
ravisor (fin
XIIe s.), a conservé le sens propre de « personne s'emparant d'une autre par la force ou la ruse ». Il a été adjectivé pour caractériser un animal vivant de rapines (fin
XIVe s.) avant d'être repris par la langue didactique pour qualifier la patte antérieure de certains insectes par allusion à sa fonction prédatrice (1904) ; il se rencontre également dans le style littéraire en qualifiant ce qui emporte qqch. avec soi (mil.
XXe s.).
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1 RAVI, IE adj., tiré du participe passé (XIIIe s.), qualifie une personne qui éprouve une grande joie, d'où, avec une valeur affaiblie et conventionnelle, son emploi dans des formules de politesse du type je suis ravi de faire votre connaissance (av. 1850). Par métonymie, il se dit de ce qui exprime une joie intense. Ravi, au sens d'« extasié », a pour correspondant en provençal l'homonyme ravi, employé par exemple par Mistral dans l'expression sembla lou ravi de la Crecha « il ressemble au ravi de la Crèche », qui fait allusion au santon représentant un personnage à face épanouie, bouche ouverte, bras ouverts, en extase devant l'enfant Jésus, d'où le sens parfois employé en français de 2 RAVI n. m., ou ravi de la Crèche, pour « simplet, innocent, naïf ».
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RAVISSEMENT n. m. (fin XIIIe s.) a exprimé jusqu'à l'époque classique le fait d'enlever qqn de force, aujourd'hui réalisé par rapt* (de la même famille) et, couramment, par enlèvement.
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En mystique, le mot désigne une forme d'extase dans laquelle l'âme se sent saisie par Dieu comme par une force supérieure à laquelle elle ne peut résister (1287).
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Il s'est répandu dans l'usage commun avec le sens affaibli d'« état d'une personne transportée d'admiration, de joie » (1553).
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RAVISSANT, ANTE adj. (ravisant, 1350), vient du participe présent de ravir ; d'abord employé au sens de « qui enlève par la force (loup ravissant) ou par ruse » et, jusqu'au XVIIe s., « impétueux, rapide », il a suivi le même type d'évolution que ravissement, prenant au figuré la valeur de « qui transporte d'admiration ou qui procure un plaisir extrême par sa beauté » (1627), d'où, par affaiblissement, « charmant, joli ».
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Outre
ravisseur, le sens propre du verbe survit dans le dérivé
RAVAGE n. m. (1350), lequel a commencé par désigner le pillage et, par analogie, ce que les eaux entraînent avec elles.
Ravage n'est plus senti comme lié au verbe
ravir. Par métonymie, il désigne un dommage important causé avec violence et rapidité par l'homme (av. 1680), d'abord au singulier, de nos jours au pluriel (1718). Le sens de « dégâts causés par les forces naturelles » (1586) réactive l'acception ancienne pour « ce que charrient les eaux » et « flots impétueux » (1543). À partir de l'époque classique,
ravages se dit abstraitement des dégâts causés par le temps, la maladie, le souci (1680). Par métonymie du sens de « dégâts causés par des animaux vivant en liberté dans les récoltes »,
ravage s'emploie en français du Québec pour « territoire forestier réservé aux animaux durant l'hiver »
(un ravage de chevreuils, d'orignaux). Au pluriel,
ravages se dit des pistes formées par les déplacements de ces animaux.
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En français de France,
ravage s'emploie avec une autre valeur figurée dans la locution
faire des ravages « se faire aimer et faire souffrir » (1830).
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Ravage a servi à former RAVAGER v. tr. (1300), autrefois employé en agriculture pour « arracher des plants de vigne », puis pour « piller » (1506-1507). De nos jours, le verbe signifie « endommager gravement en dévastant », d'abord en parlant de fléaux naturels (1611) et, au figuré, « apporter (à qqn) de graves perturbations physiques ou morales » (1660).
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À son tour, le verbe a produit quelques dérivés : RAVAGEUR, EUSE adj. et n. (1578), « destructeur », au propre et au figuré (1688), était autrefois employé comme nom pour ce qui produit des dégâts physiques, moraux ou sentimentaux et il s'est dit d'une femme de mauvaise vie (v. 1890). Au masculin, il nommait, dans la langue populaire, celui qui recherche les fragments de métal dans les ruisseaux, les rivières (1832). L'ancien argot employait le mot au sujet de divers types de voleurs (en 1799, chez les bandits d'Orgères, faire le ravage se dit pour « cambrioler »). Au XXe s. (1935), la casquette à la ravageur, inclinée à droite, est à la mode chez les voyous. Au féminin, souris ravageuse renforce ravageuse n. f. « prostituée » (1878, dans Huysmans).
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RAVAGEANT, ANTE, adjectif tiré (1660) du participe présent de ravager, reste rare à côté de ravageur.
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Quant au troisième adjectif, RAVAGÉ, ÉE, tiré (1685) du participe passé de ravager à côté de son sens propre, « endommagé », il a pris le sens figuré de « marqué, flétri par le temps » (av. 1850), spécialement avec un complément d'agent introduit par de et par. Il est passé dans le langage familier pour « qui a l'esprit ravagé, détruit », « cinglé » (v. 1950), aussi substantivé (une bande de ravagés).
❏ voir
RAPACE, RAPIAT, RAPIDE, RAPIN, RAPINE, RAVINE.
RAVITAILLER v. tr. est composé (1425) de re- et du verbe avitailler (XIIIe s.) « pourvoir de nourriture », lui-même formé de a- (du latin ad- marquant le mouvement vers) et de l'ancien français vitaille « nourriture » (v. 1138), issu du bas latin victualia que continue l'emprunt savant victuaille*. AVITAILLER est resté vivant dans la langue technique aux sens d'« approvisionner un navire » (1386) et « approvisionner (un aéronef) en carburant » (XXe s.) ; ses dérivés AVITAILLEUR n. m. (fin XIVe s., advitailleur) et AVITAILLEMENT n. m. (1417) ont suivi la même évolution technique.
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Ravitailler a supplanté
avitailler dans son sens courant de « pourvoir de vivres, de munitions », également à la forme pronominale (1828), en contexte militaire, et (1836) en général. Il a reçu la valeur figurée de « nourrir spirituellement, intellectuellement » (1831).
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Par extension, il signifie (déb. XXe s.) « fournir (une population) de ce qui lui est nécessaire » et « pourvoir (un véhicule) de carburant », s'employant intransitivement dans l'argot sportif au sens de « faire le plein de carburant ».
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Le dérivé
RAVITAILLEMENT n. m., d'abord
ravictaillement (1430), lui sert de nom d'action et, par métonymie, désigne l'alimentation, l'approvisionnement (
aller au ravitaillement, 1932). Il a été abrégé sous l'Occupation à Paris en
RAVITO, aphérèse de formation populaire (v. 1942).
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Ravitaillement est spécialement employé pour le transfert de combustible d'un avion à un autre en plein vol (1943).
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RAVITAILLEUR, EUSE n. et adj., absent des dictionnaires jusqu'au XXe s., désigne d'abord (1527) la personne préposée au ravitaillement. Sorti d'usage, il a été repris dans le domaine militaire pour désigner un véhicule employé au ravitaillement (1878), en sports pour celui qui ravitaille les coureurs cyclistes en vivres et les coureurs automobiles en carburant (1962, Robert). Il est adjectivé au masculin (1962) pour qualifier un véhicule, un appareil préposé au ravitaillement.
RAY GRASS n. m. est un emprunt du XVIIIe s. (1758) à l'expression anglaise formée de ray « ivraie » et grass « herbe », à propos d'une variété d'ivraie vivace employée pour les pelouses, et importée en France avec la mode des jardins anglais.
2 RAYON n. m., réfection (1538) de royon (1429), est dérivé de l'ancien français ree « gâteau de cire fait par les abeilles » (v. 1120). Ce mot est issu du francique °hrâta de même sens, postulé par le moyen néerlandais râta « miel vierge » et par le latin des Gloses de Reichenau, frata : « favum : frata mellis » (glose 100).
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Le sens propre de « gâteau de cire des abeilles divisé en alvéoles remplies de miel et de couvain » (1538) est attesté après la valeur analogique de « casier » (1429, royon). De là, au XVIIe s., le mot désigne une division des armoires des marchands en petits carrés où se tiennent les marchandises (1690). Ensuite, rayon a pris le sens de « casier ou tablette de rangement » (1698 à Québec) et, par métonymie, « ensemble des comptoirs d'un magasin consacrés à un même type d'articles » (1841). La locution c'est (ce n'est pas) mon rayon, à côté de variantes vieillies (c'est de mon rayon, dans mon rayon) « c'est mon domaine », vient très probablement de cet usage commercial. Dans la locution en connaître un rayon « être très compétent », le mot prend une valeur plus abstraite. L'usage populaire a employé l'expression en mettre, en filer un rayon (1947) pour « se dépenser, agir avec zèle ».
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Les dérivés, peu nombreux, remontent au
XIXe siècle.
2 RAYONNER v. tr. (1861), « former des rayons », voit son usage limité par l'homonymie avec
1 rayonner.
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RAYONNAGE n. m. (1874), « ensemble des rayons de rangement ; rayons assemblés pour constituer un meuble, une bibliothèque », est d'usage courant, surtout au pluriel.
RAYONNE n. f. est la forme graphique francisée (1930) correspondant à la prononciation de l'américain rayon (1924), marque déposée d'une soie artificielle. Rayon est dérivé de l'anglais ray « rayon », lui-même repris à l'ancien français rai*, et du suffixe -on (→ nylon) en raison du caractère brillant de cette matière.
RAZ n. m., longtemps écrit ras (v. 1360) puis également raz (1842), est emprunté, comme le mot breton correspondant, au dialecte normand qui l'a lui-même pris à l'ancien scandinave rás « courant d'eau », par emprunt aux Normands vikings, envahisseurs de cette province. Le mot scandinave, auquel est apparenté l'ancien anglais raes « courant, assaut » d'où vient l'anglais race « course », est d'origine inconnue.
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Le mot a été repris pour désigner un courant marin violent qui se fait sentir dans un passage étroit ; par métonymie, il est employé en Bretagne et en Normandie dans des noms propres désignant des passages où se produit un tel courant (1484). Le mot est surtout connu par le nom géographique, pointe du Raz.
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Il a servi à former le composé RAZ-DE-MARÉE (1678, rats de marée ; puis ras-de-marée) désignant une énorme vague d'origine sismique ou volcanique et, au figuré, un bouleversement, un brusque envahissement qui détruit l'équilibre existant (1946). Au début du XXIe siècle, le mot est fortement concurrencé par tsunami*, employé internationalement.
RAZZIA n. f. est emprunté, adapté successivement en gaze (1725), gazia (1808), puis razia (1836) et razzia (1838), à l'arabe algérien ġazyat, en classique ġazwat « expédition, incursion militaire ».
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Le mot, d'abord mentionné puis, vers 1840, adopté dans le cadre historique de la conquête de l'Algérie, désigne l'attaque qu'une troupe de nomades lance contre une tribu, une oasis, une bourgade pour enlever les troupeaux, les récoltes. Il est passé dans la langue familière avec le sens d'« enlèvement, rafle » (1841) et de « rafle de police » (1845-1846), aujourd'hui peu usité ; il est relativement usuel dans la locution faire une razzia sur qqch. « l'emporter » (1869, Littré).
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En est dérivé RAZZIER v. tr. (1842) « piller », dont le sens propre « soumettre (une tribu) à une razzia » est enregistré en 1845.
RE-, RÉ-, R- est le préfixe tiré du préverbe latin re-, red- marquant un retour en arrière (recedere, → récession), un retour à un état antérieur (restituere, → restituer) et, par suite, une répétition (recantare « répéter ») ou un mouvement en sens contraire qui détruit ce qui a été fait (renuntiare, → renoncer). Red-, qui est peut-être la forme ancienne de re-, s'est employé devant consonne avant de ne plus apparaître que devant voyelle, ceci dès l'époque classique. Re-, red- est une particule italique, attestée dans l'ombrien revestu, correspondant au latin revisito « je visite », et pour laquelle on ne connaît aucun autre correspondant.
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L'élément, antéposé à un verbe ou à un dérivé de verbe (nom d'action), réduit à
r devant voyelle, sert à former des verbes, des substantifs et des adjectifs verbaux. Comme le préverbe latin, il indique le fait de ramener en arrière
(reculer*), le retour à un état antérieur
(ramener*) ; il a aussi exprimé le renforcement, l'achèvement
(relier*), valeur qui a cessé d'être productive. Le préfixe est très vivant avec la valeur itérative
(recommencer*). Avec une valeur affaiblie, il sert à former un composé dont le sens est quelquefois équivalent à celui du simple, ce dernier étant moins usité ou réservé à d'autres emplois : ce verbe simple commence en général par une voyelle et a vieilli
(ralentir*, raccourcir*, remplir*).
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Dans l'usage familier,
re- peut se combiner avec des noms avec la valeur de « encore » surtout associé à des noms à valeur verbale (ordre, exclamation), moins fréquemment avec des noms concrets
(rebonjour ; rebelotte). La langue parlée familière moderne l'emploie seul, dans un contexte clair, au sens de « on recommence, on remet ça » :
allez, re !
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L'élision devant voyelle était de règle jusqu'au XVIe s., sauf devant la série des mots en im-, in- et quelques mots isolés en u-, ainsi que quelques emprunts savants en a-. Les débuts de re- devant voyelle datent de la fin du XVIe siècle.
RÉ n. m., nom de la seconde note de la gamme d'ut (v. 1220), est tiré par Guido D'Arezzo (v. 995-1050) de la première syllabe de re(sonare) fibris, deuxième vers de l'hymne latine de saint Jean-Baptiste ; Cf. gamme.
RÉABONNER → ABONNER (à BORNE)