REMBOURSER → BOURSE
REMBRUNIR → BRUN
REMÈDE n. m. est emprunté (1181) au latin remedium « médicament », « expédient », de re- (→ re-) à valeur intensive, et mederi « soigner », spécialisé dès l'origine dans la langue médicale (→ médecin). L'ancien français a eu un type plus francisé, remire (v. 1120), encore attesté exceptionnellement au XVe s., et qui correspond à l'ancien français mire « médecin ».
❏  Le nom, qui était aussi féminin en ancien français, se disait généralement de tout moyen (hygiénique, médical, chirurgical) appliqué à titre curatif ou préventif. Encore au XVIIe s. la locution être dans les remèdes, faire des remèdes (1690) signifiait « suivre un traitement, se soigner » ; le mercure, dans le traitement de la syphilis, était appelé le grand remède (1690). De nos jours, les expressions remède de bonne femme (1798) et remède de cheval (1864) sont plutôt comprises au sens restreint de « substance médicamenteuse » qui s'impose au XVIIIe siècle.
■  C'est du sens large et archaïque que procède la valeur figurée pour « ce qui combat, prévient, guérit un mal quelconque », attestée dès la fin du XIIe s. sous les formes remedie et remeide (v. 1190) puis remède (v. 1283, au féminin ; puis au masculin, v. 1355). Dans ce sens, la locution sans remède (v. 1360), autrefois employée adverbialement au sens d'« irrémédiablement », est devenue (1636) locution adjective. Remède, toujours avec l'acception large, entre dans la locution péjorative remède d'amour (1690) devenue remède contre l'amour, à l'amour, pour caractériser une personne (le plus souvent une femme) vieille et laide.
■  Par extension, le mot s'emploie aussi à propos d'une mesure, d'un ensemble de mesures propres à diminuer ou à supprimer un inconvénient grave (v. 1190). C'est avec ce sens que s'entendent les expressions metre remede a (v. 1330) remplacée au XIXe s. par porter remède à..., aux grands maux les grands remèdes (1823) et le remède est parfois pire que le mal (XXe s.).
■  Le mot a pris (fin XVe s.), par réemprunt à une spécialisation en bas latin (remedium ligae, remedium ponderis), un sens spécialisé en orfèvrerie : « écart autorisé entre le titre légal et le titre réel de l'argenterie », remplacé de nos jours par tolérance. Les points ronds placés de chaque côté du poinçon qui indiquent cet écart s'appelaient grains de remède (1690).
❏  REMÉDIER v. tr. indir. (avec à) est emprunté (1282) au dérivé latin remediare « guérir ».
■  Le mot, autrefois employé au sens général de « soigner par un remède », a pris le sens figuré de « combattre un mal, un inconvénient » (v. 1355). Le verbe, qui n'a pas subi la restriction de sens de remède, a correspondu à « essayer d'améliorer, de guérir un état pathologique, un mal physique » (1636). En français moderne, seul le sens figuré est d'usage, le mot étant en partie détaché de son origine.
■  REMÉDIABLE adj., emprunt (fin XIVe s.) au latin remediabilis « guérissable », de remediare, qualifie un mal auquel on peut porter remède, au propre et au figuré ; il est plus rare que son contraire. En moyen français, il a eu également le sens actif de « qui remédie » (1501). Il est archaïque ou littéraire.
■  IRRÉMÉDIABLE adj. (v. 1450), formé sur remédiable avec le préfixe in- (inrémédiable, v. 1460), qualifie, d'abord au figuré puis au propre (1549), ce à quoi on ne peut remédier. Il a eu en moyen français le sens d'« inévitable, indispensable » (v. 1460), sorti d'usage. Il s'emploie comme substantif avec une valeur de neutre (1901).
■  Plus courant que remédiable, au moins dans un usage soutenu, il a servi à former IRRÉMÉDIABLEMENT adv. (v. 1460) qui eut en moyen français la variante inremediablement (1492).
REMEMBRANCE → REMÉMORER
REMEMBREMENT, REMEMBRER → MEMBRE
REMÉMORER v. tr. est emprunté (fin XIVe s.) au bas latin rememorari « se ressouvenir » employé par des auteurs ecclésiastiques, formé avec le préfixe re- (→ re-) à valeur itérative sur le modèle de commemorari, variante tardive du latin classique commemorare (→ commémorer), de memoria (→ mémoire). Une forme populaire, remembrer, d'abord remembrar (v. 980), est sortie d'usage depuis le XVIe s., sauf emploi par affectation d'archaïsme (XVIIe s.), comme son dérivé remembrance (ci-dessous).
❏  Remémorer a d'abord signifié « faire la commémoration de » avant de se séparer de commémorer et de prendre une autre valeur : « faire resurgir dans sa mémoire » (fin XVe s.). Il est surtout usité à la forme pronominale se remémorer (1579) « rappeler volontairement, reconstituer avec une certaine précision dans sa mémoire », d'abord construite avec de, puis directement (1762).
❏  Les dérivés REMÉMORATIF, IVE adj. (déb. XVe s.) et REMÉMORATEUR, TRICE adj. (av. 1841, Chateaubriand), de sens très voisin, sont rares et littéraires.
REMÉMORATION n. f. est emprunté (v. 1370, Oresme) au bas latin ecclésiastique rememoratio, -onis « commémoration », du supin (rememoratum) de rememorari. Le mot, qui désigne l'action de remémorer, est d'un usage rare ou didactique, par exemple en psychologie pour « rappel volontaire (d'un souvenir) ».
Le verbe d'ancien français remembrer (ci-dessus) a eu pour dérivé REMEMBRANCE n. f. qui signifie en ancien français « conscience » (1080), puis « souvenir » (v. 1119). Dans ce sens, il s'est maintenu comme archaïsme et dans les parlers régionaux, comme en témoignent encore au XIXe s. des emplois littéraires, tel les Remembrances du vieillard idiot (Rimbaud).
REMERCIER → MERCI
RÉMÉRÉ n. m. est emprunté avec changement de classe grammaticale (1470) au verbe latin médiéval reemere, altération du latin classique redimere « racheter » qui a donné rédimer*.
❏  Ce terme de droit désigne le rachat possible de son bien par le vendeur, moyennant restitution du prix principal et remboursement de certains accessoires. En termes de Bourse, contrat de réméré se dit (XXe s.) d'un contrat de vente d'obligations assorti d'une promesse de rachat à date et prix fixé.
❏  Le dérivé RÉMÉRER v. tr. (1583), « racheter en vertu d'un pacte de réméré », est rare.
❏ voir RÉDIMER ; RANÇON, RÉDEMPTION.
L + REMETTRE v. tr. est issu (v. 1118) du latin remittere, de re- (→ re-), et mittere (→ mettre), « renvoyer, rendre », « relâcher, détendre » d'où « amollir » et, moralement, « s'apaiser, se calmer » (au passif et au pronominal en parlant d'une maladie, d'une douleur). Le verbe s'employait aussi dans la langue des juristes pour « abandonner, renoncer à, faire remise (d'une dette, d'un châtiment) », et à basse époque chez les auteurs chrétiens, pour « absoudre (les péchés) ».
❏  Héritier des emplois du verbe latin, remettre, senti rapidement comme un préfixé de mettre, a acquis d'autres valeurs d'après le verbe simple. Il a eu le sens concret de « fondre, liquéfier » (intransitivement, « se liquéfier », v. 1120), continuation du sens latin d'« amollir ». Ce sens et son extension pour « affaiblir, détruire » (XIIIe s.) sont sortis d'usage dès le moyen français.
Le groupe d'emplois au sens itératif de « mettre de nouveau » s'est immédiatement imposé : d'abord attesté dans la locution figurée remettre en vie (v. 1145), il est réalisé avec une valeur concrète et un nom de personne pour sujet, au pronominal se remettre (v. 1165) par exemple dans se remettre à table (v. 1175), et transitivement (v. 1208). La locution remettre (qqn) à sa place (1539, en sa place) a acquis plus tard une valeur figurée désobligeante (1823). Remettre en selle s'est chargé d'une signification imagée (fin XVIIe s.).
■  Secondairement, remettre, avec un complément second, a signifié « réprimander » (XVe s.), [Cf. reprendre]. ◆  Remettre au pas (1793-1794, remettre dans le droit chemin) est une métaphore de sens locatif « mettre à l'endroit convenable ».
■  Le sens de « reconduire » (1635), usuel avec un nom d'animal et un complément de lieu, a vieilli quand le complément désigne un être humain.
Le verbe s'emploie aussi avec un nom de chose pour objet (v. 1170), spécialement en médecine pour « remboîter, replacer (un os, un organe) », attesté une première fois au XIIe s. (1174-1187), puis à partir de 1564 (Paré, qui emploie aussi remettre une fracture, une luxation, 1575).
Au XIVe s., remettre prend la valeur spéciale de « mettre, revêtir de nouveau (un habit) » (1306) et celle de « mettre en remplacement » (1306). ◆  Avec la valeur locative de « placer », apparaissent des constructions comme remettre qqch. en face de qqn (v. 1470, à) puis aussi remettre qqch. devant les yeux de qqn (1561) et, abstraitement, remettre qqch. dans l'esprit de qqn (1640), remettre en mémoire « représenter qqch. à qqn, rappeler », valeurs qui existent aussi au pronominal : se remettre en mémoire (1579), se remettre dans l'esprit (1687). C'est d'elles que procède l'emploi de remettre qqn pour « reconnaître en représentant devant ses yeux, dans sa mémoire » (v. 1475), usuel au XVIIe s. (1688, je te remets à présent), et aujourd'hui plutôt familier.
■  Remettre le pied quelque part « y retourner » (1687) est aujourd'hui surtout employé négativement : ne plus jamais remettre le pied (1839) puis les pieds (1848) quelque part.
■  Alors que le pronominal se remettre à assume dès l'ancien français l'idée de « recommencer à » (1306), il faut attendre le XXe s. pour voir se développer, d'abord en argot, le sens transitif correspondant de « redonner, recommencer » ; d'abord avec la valeur spéciale de « redonner des coups, répéter des propos désagréables » (1907), la formulation elliptique remettre ça s'entend pour « recommencer la bagarre » (1913) et aussi pour « servir de nouveau une consommation, une tournée dans un café » (1913). Un autre tour elliptique, en remettre, correspond à « en rajouter, exagérer » (1911).
■  La locution remettre les gaz (1937), d'abord dans l'aviation, « accélérer à nouveau », se situe parmi les emplois de remettre pour « refaire fonctionner » (remettre en route, en marche, remettre sur les rails, aussi au figuré).
■  Le sens de « ramener à un état antérieur » (v. 1175) a lui aussi engendré un grand nombre d'emplois usuels. Le verbe s'entend spécialement pour « rétablir (qqn, qqch.) dans un état physique ou psychique antérieur » (fin XIIe s.), que ce soit du point de vue de la santé, par exemple dans se remettre (1559, se remettre sus) et remettre sur pied (1651), ou dans la perspective d'un rapport social, avec remettre ensemble (XIIIe s.) et se remettre ensemble (1283) « (se) réconcilier », spécialement « recommencer à vivre ensemble ». ◆  Le verbe s'emploie aussi à propos du temps qui se rétablit (1659, se remettre au beau) ; au XVIIIe s. absolument (av. 1778). Remettre concerne aussi une affaire qui s'arrange (1697, transitivement), et le fait de réparer, de restaurer dans remettre à neuf (1797).
Au plus près du sens originel du verbe latin, remettre recouvre aussi l'idée de « livrer, confier, transmettre » (v. 1155) avec un objet concret ou abstrait (remettre une affaire à qqn, v. 1560), un nom de chose ou de personne, dans un contexte général ou spécialisé, par exemple en droit, remettre entre les mains de la justice (1740), remettre les sceaux « démissionner (pour le garde des Sceaux) » (1771). ◆  En français de Belgique et de Suisse (« louer », v. 1830), remettre s'emploie pour « céder, vendre (un commerce, un siège d'activité) », surtout absolument, dans des tours comme café, commerce à remettre. ◆  Remettre une chose à qqn pouvant être l'équivalent de rendre, le verbe a pris en français de Belgique un sens particulier de rendre « vomir » (il a remis son repas, « rendu »). ◆  Spécialisation de sens pour remettre à qqn « lui rendre », le verbe correspond, toujours en français de Belgique, à « rendre la monnaie » (remettre tant sur une somme). ◆  Au pronominal, se remettre réalise spécialement la valeur figurée de « se confier » dans se remettre à Dieu (1553) et se remettre entre les mains de Dieu (1694), entre les mains de qqn, s'en remettre à qqn (1559), se remettre à la discrétion de qqn (1559), au jugement de qqn (fin XVIe s.). Ces emplois font du verbe un synonyme de en appeler à, se reposer sur.
■  Emprunté au latin chrétien, le sens de « faire grâce de, épargner » apparaît à la fin du XIVe s., d'abord dans un emploi isolé pour « épargner la vie de qqn », puis dans une double spécialisation, juridique (1398) et religieuse (fin XIVe s.), cette dernière étant réalisée dans l'expression religieuse remettez, et il vous sera remis (1694), écho d'une formule du Pater.
Transposition temporelle du sens de « renvoyer », la valeur de « différer » (v. 1380) est réalisée en particulier dans l'expression remettre la partie, surtout employée au figuré (1580), vieillie à l'actif, mais demeurée vivante au passif (1690), surtout sous la forme ce n'est que partie remise (1838), aboutissement de c'est partie remise (1731-1741).
REMETTANT, ANTE n. (années 1960) désigne la personne qui remet une valeur (chèque, lettre de change) à sa banque. Un dérivé du verbe, REMETTEUR, EUSE n., au sens général, s'est employé au XVIIe s. (1616).
❏  REMIS, REMISE, le participe passé, a fourni au verbe toute sa dérivation : son adjectivation est constatée dès les premières occurrences du verbe (1118), au sens ancien de « liquéfié, fondu ». ◆  Les sens modernes datent du XVIIe s. à propos d'une personne « qui a retrouvé la santé, l'équilibre » (1642), également « redevenu calme » (av. 1613), emploi disparu après l'époque classique et, d'une chose, « différé, reporté » (1690).
■  La substantivation du féminin 1 REMISE n. f. (1260) a fourni au verbe un substantif d'action pour la plupart de ses sens. Après une première attestation obscure, le mot désigne le fait de mettre de nouveau quelque part (1311), emploi répandu au début du XVIe s. (1511) ; il s'applique ultérieurement au rétablissement de la position d'une chose (1876, remise à l'heure), spécialement en sports, au fait de réintroduire la balle dans la surface de jeu (1896), emploi explicité par l'expression remise en jeu (1935).
■  Remise répond dès le moyen français à l'emploi juridique du verbe pour « réduction (d'une peine) » (1482), d'où remise de peine (remise de sa peine, 1876), mais ce n'est qu'au XIXe s. qu'on l'enregistre sur un plan religieux (1819, la remise des péchés).
■  La valeur temporelle de « renvoi à une date ultérieure » (1513) est réalisée spécialement dans l'expression juridique remise de cause « renvoi des débats d'une affaire à une audience ultérieure » (1765). ◆  De l'idée d'« abandon, fait de renoncer », également de nature juridique et liée au sort d'une dette (1611), procède le sens moderne de remise de dette « réduction totale ou partielle de dette » (1765) et l'emploi d'une remise pour « rabais sur un prix consenti par le vendeur » (1680). ◆  Remise, « action de confier, de mettre qqn en possession de (qqch.) » (1611), concerne surtout l'attribution officielle d'une distinction, et, en religion, l'abandon de soi à Dieu. ◆  Enfin, le mot correspond à l'action de faire de nouveau qqch., autrefois spécialement à la reprise d'un spectacle (1769).
■  En marge de ces emplois actifs, remise a développé un sens local, aujourd'hui senti comme un autre mot. 2 REMISE n. f. est d'abord attesté en vénerie pour l'endroit où l'animal se remet pour se réfugier ou se reposer (av. 1525). Par extension, il s'est dit de la partie d'un port où l'on mettait les bâtiments désarmés (1654), du local où l'on abritait des voitures à chevaux (1659), emploi disparu sous la concurrence de garage, mais encore vivant dans voiture de remise et remise « voiture de louage » (av. 1747), surtout dans grande remise avec une connotation de luxe, par allusion à l'endroit fermé et abrité où l'on entreposait ce véhicule. ◆  Au XIXe s., remise dans ce sens acquiert de nouveaux emplois, s'appliquant au local où l'on abrite les locomotives (1876) et à un abri, un hangar où l'on range les outils et autres objets (1879).
■  À son tour, remise a suscité un verbe correspondant à ce sens local, REMISER v. (1761), « mettre à l'abri dans une remise ». Ce verbe, supplanté en ce sens par garer, s'est maintenu avec le sens large de « mettre à l'abri, de côté (une chose peu employée) » (1788). Il s'est spécialisé en vénerie où il redouble un emploi de se remettre « se réfugier, s'arrêter », à la fois au pronominal (1834) et absolument (1869). D'après un sens actif de remise en sports, remiser exprime le fait de riposter instantanément en escrime (1906) et en boxe (1931). En argot, remiser qqn s'est dit (1881) pour « rabrouer ».
■  REMISAGE n. m. (1867), pour l'action de ranger les véhicules, a connu le même déclin que remise et remiser.
❏ voir RÉMISSION.
REMEUIL Désigne, en français d'Acadie, le pis d'une vache.
REMEUILLER v. intr. se dit d'une vache sur le point de vêler, qui a le pis enflé.
RÉMIGE n. f. est un emprunt zoologique (1789) du latin remex, remigis « rameur », de remus (→ rame), pris dans son emploi poétique pour l'aile d'après la métaphore de Virgile remigium alarum « mouvement consistant à ramer des ailes ».
❏  Le mot a été repris comme adjectif dans plume rémige, avant d'être substantivé (1823) pour désigner la plus grande plume de l'aile des oiseaux.
REMILITARISER → MILITAIRE
RÉMINISCENCE n. f. est emprunté (XIIIe s.) au bas latin philosophique reminiscentia « fait de se souvenir » (IIIe-VIe s.), dérivé du verbe reminisci « se souvenir », formé de re- à valeur intensive, et d'un verbe minisci « se souvenir, avoir présent à l'esprit », rare au présent mais courant sous la forme memini, parfait à valeur de présent. Memini est apparenté à mens « esprit, intelligence » (→ mental). Reminiscentia traduit le grec anamnêsis (→ anamnèse) dans sa signification platonicienne.
❏  Le mot, repris en scolastique, désigne un ressouvenir, le renouvellement d'une idée presque effacée. Il s'est répandu au XVIe s., d'une part dans cette acception philosophique, notamment dans l'étude de Platon et d'Aristote (1580, Montaigne), et d'autre part dans la langue courante pour « souvenir vague, imprécis, à forte tonalité affective » (1651). Le sens large de « mémoire » (1684) est sorti d'usage, sauf avec la valeur de « mémoire collective ». Le mot s'est spécialisé à propos de l'élément d'une œuvre artistique inspiré par une influence généralement inconsciente (1767, Diderot) et dans la terminologie psychologique.
1 et 2 REMISE → REMETTRE
RÉMISSION n. f. est emprunté (v. 1120) au latin remissio, -onis « action de renvoyer, de détendre, de relâcher », dans les textes chrétiens, « action de remettre les péchés, pardon », de remittere (→ remettre).
❏  Le mot apparaît en français dans l'acception religieuse de « pardon », désignant spécialement le pouvoir conféré par le Christ aux apôtres (Jean, XX, 23) et exercé par le prêtre dans le sacrement de la pénitence. Il est passé dans la langue courante par la locution sans rémission (v. 1138) « sans possibilité de pardon » qui s'est colorée des autres sens pris par le mot. ◆  Par analogie, il a désigné en droit, sous l'Ancien Régime, une remise de peine (XIIIe s.), spécialement dans l'expression lettres de rémission (1358), par lesquelles le roi accordait la grâce d'un criminel. Il s'est répandu avec le sens général d'« indulgence dont on use envers un débiteur, un obligé » (1532) d'où « indulgence » (1690).
■  Sous l'influence de remettre, il a développé d'autres sens : « action de renvoyer à plus tard » (1491) puis « action de faire parvenir » (1769), sortis d'usage ; une autre acception, « relâchement, diminution » (de la fièvre) en médecine (v. 1560, Paré) s'est étendue à « diminution ou arrêt provisoire des symptômes de la maladie ». L'extension figurée, « diminution d'intensité » (1746), relève du style littéraire.
❏  Le dérivé RÉMISSIONNAIRE n. (1594) « bénéficiaire d'une remise de peine » et le préfixé IRRÉMISSION n. f. « défaut de pardon » (1840) sont didactiques et très rares.
■  RÉMISSIBLE adj., emprunt (XIVe s.) au dérivé bas latin remissibilis « digne de pardon », qualifie didactiquement ce qui est pardonnable. Il a eu la valeur active de « qui pardonne » (1508), sortie d'usage.
■  Le dérivé RÉMISSIBILITÉ n. f. (1875) ainsi que les antonymes préfixés IRRÉMISSIBLE adj. (1234), IRRÉMISSIBILITÉ n. f., ce dernier faisant concurrence à l'emploi substantivé de l'adjectif (v. 1850), sont eux aussi didactiques, mais irrémissible s'emploie normalement en théologie morale.
■  RÉMITTENT, ENTE adj. est emprunté en médecine (1756) au latin remittens, participe présent de remittere, spécialement « se calmer » (le médecin romain Celse utilisait le verbe dans un sens propre, dans febres remittuntur « des fièvres qui se calment »). Ce latinisme a produit parallèlement des formes analogues en anglais et dans d'autres langues modernes européennes. ◆  En français, le mot s'emploie en relation avec rémission* pour une fièvre, une maladie présentant des périodes d'accalmie.
■  RÉMITTENCE n. f. (1776) désigne le caractère des affections rémittentes ; par extension, il est employé comme synonyme de rémission dans son acception médicale (1907, Larousse) et, au figuré, pour « reflux, accalmie » (1842).
■  Rémittent a produit IRRÉMITTENT, ENTE adj. (1922) « qui ne présente pas de rémission (d'une maladie) », terme médical rare.
RÉMIZ n. m. est un emprunt des ornithologues (1762) au mot polonais remiz désignant un petit passereau de la famille des mésanges.
REMONTER → MONTER
REMMAILLER → MAILLE
REMMENER → MENER
REMNOGRAPHIE → RÉSONANCE