RENFLOUER v. tr. est formé (1529) à partir du substantif normand flouée « marée » (1604), lui-même dérivé du normand et anglo-normand flod « marée montante » (v. 1138), d'origine scandinave (→ flot), avec les préfixes re-*, en-* et la désinence -er.
❏  Le mot se rencontre isolément au XVIe s. ; il n'est réattesté qu'à partir de 1825, supplantant afflouer v. tr., formé dans l'intervalle (1773) d'après le normand flouée. Du sens propre de « remettre à flot (un bâtiment échoué) » en marine, se dégage au XXe s. le sens figuré de « rétablir (ce qui est dans une situation compromise) » (1924), surtout dans une perspective financière (1932, renflouer une affaire ; 1939, renflouer qqn).
❏  RENFLOUAGE n. m. (1868) a évincé en marine l'ancien afflouage n. m. (1863) ; il est rare.
■  RENFLOUEMENT n. m., de peu postérieur (1870), est en revanche usuel, et possède également le sens figuré de « rétablissement d'une situation financière compromise » (1877).
■  RENFLOUABLE adj. apparaît avec le sens figuré (1936, Céline).
RENFONCER → FOND ou FONDS (ENFONCER)
RENFORCER v. tr., d'abord renforcier (v. 1155) puis renforcer (XIIIe s.), est formé du préfixe re-* marquant l'intensité, et de l'ancien verbe enforcier « rendre plus fort » (v. 1130) ou enforcir (fin XIIe s.), de en-*, force*, et suffixe verbal. Ce sémantisme est assumé par fortifier.
❏  Le verbe signifie proprement « rendre plus fort, plus solide » et, abstraitement, « rendre plus intense (la souffrance) » (v. 1175). Le sens militaire, « accroître les effectifs » (fin XVIe s.), est le premier d'une série de spécialisations. ◆  Par ailleurs, la valeur abstraite pour « rendre plus ferme, établir plus solidement (une conviction, une position intellectuelle) » est attestée depuis le milieu du XVIIIe s. (1762, Rousseau). Ce sens est resté très vivant, de même que l'emploi concret pour « rendre plus solide ». Renforcer pour « rendre plus intense (une couleur, une teinte) » se retrouve dans plusieurs dérivés (ci-dessous).
❏  Le participe passé RENFORCÉ, ÉE est d'abord adjectivé au sens figuré ancien de « frappé d'aggrave » en religion (v. 1283). De nos jours, il qualifie concrètement une pièce, un élément plus épais, plus robuste (v. 1560), entrant dans quelques syntagmes comme toile renforcée (1904) pour les toiles de fabrication bretonne des XVIIe et XVIIIe s., ou talon renforcé (mil. XXe s.).
■  Le sens figuré, « parfait dans son genre » (1668, un âne renforcé), d'usage familier, est archaïque.
RENFORT n. m., déverbal de renforcer (1340), a d'abord eu le sens d'« enchères », sorti d'usage, puis a été repris au sens de « surcroît d'épaisseur donné à une pièce pour en augmenter la solidité » (1409, écrit renforch).
■  Sous l'influence des emplois concrets du verbe, il désigne, surtout au pluriel, un accroissement d'effectifs ou de matériel destiné à renforcer une troupe et, par métonymie, ces effectifs (av. 1526, pour ces deux emplois).
■  Il a servi à former la locution à grand renfort de loc. prép. « en utilisant très abondamment » (1534). Le sens figuré d'« accroissement d'intensité » (1665) relève de l'usage classique et a disparu.
■  Le nom d'action RENFORCEMENT n. m. (1388) est employé plus généralement, au propre et au figuré ; au XXe s., il a pris quelques acceptions techniques en phonétique (1904), photographie (1932), et récemment en psychologie expérimentale.
■  RENFORÇATEUR, TRICE n. et adj., dérivé savant tardif (1904) qui n'a pas repris l'ancien renforceur (1340), possède des acceptions techniques en photographie (1964) et en psychologie expérimentale (1968, dans les dictionnaires généraux). Il qualifie (1898) un écran placé contre un film pour rayons X qui augmente l'activité de ceux-ci, et en psychologie ce qui renforce un sentiment (1906).
■  RENFORÇAGE n. m. (1853) est un mot de photographie, pour l'opération qui consiste à renforcer un contraste, appliqué aussi aux techniques de construction, à la couture.
RENFORT → RENFORCER
G RENFROGNER v. tr. est la variante nasalisée (XVIe s.) de l'ancien verbe refrogner d'abord attesté (v. 1220) au participe substantivé (li refrongniez « le diable »). Ce verbe encore vivant dans des patois, est formé de re- (→ re-), préfixe qui se retrouve dans les mots de sens voisin renâcler*, renifler*, et de l'ancien verbe froigner (XIVe s.) de même sens, une forme °frongner étant vraisemblablement antérieure. À la même époque, on trouve le substantif froigne « mine renfrognée » que l'on considère comme d'origine gauloise : on restitue le gaulois °frogna « narines » d'après le gallois ffroen « nez » ; des formes dialectales de l'Est, notamment le vosgien frognon « groin », sont encore plus près du sens étymologique de « faire le groin » (Cf. faire le museau, tirer un long nez) d'où vient celui de « contracter le visage par mécontentement ».
❏  Le verbe est rare à l'actif ; il s'emploie surtout au pronominal. L'idée concrète de « froncer le nez, contracter les traits du visage » se double presque toujours d'une notation de mauvaise humeur.
❏  Les deux dérivés de renfrogner se sont imposés devant des formes plus anciennes non nasalisées : RENFROGNEMENT n. m. (1553) par rapport à refrognement (1539) et RENFROGNÉ, ÉE adj. (1580) qui a remplacé refrogné (XVe s.), refrongniez (ci-dessus), et qui est le mot le plus courant de cette série, qualifiant le visage, l'air et la personne.
RENGAGER → ENGAGER
? RENGAINE n. f., attesté en 1680, est peut-être le déverbal ou, selon J. Picoche, la 2e personne de l'impératif du verbe rengainer (1526), formé de re-* et de engainer « remettre dans le fourreau », lui-même composé de en-* et de gainer (→ gaine).
❏  Rengaine n. f., d'abord au masculin, signifie au XVIIe s. « refus ». Le développement du sens actuel de « propos répété à satiété », avec lequel il s'est fixé au féminin (1807, c'est toujours la même rengaine), s'expliquerait par le fait que la suppression d'une nouvelle que l'on voulait annoncer amène souvent à répéter les mêmes choses, mais cette évolution sémantique convainc peu. Le passage à la valeur moderne est inexplicable et il pourrait s'agir d'un autre mot. Par analogie, rengaine s'emploie pour une chanson lassante à force d'être répétée (1935), parfois en emploi quasi adjectif.
❏  On rencontre RENGAINARD, ARDE n. chez Maupassant (1887) à propos d'une personne qui reprend toujours la même rengaine.
RENGAINER → GAINE
RENGORGER → GORGE
RENGRENER → GRAIN (ENGRENER)
L RENIER v. tr. est l'aboutissement (XIIIe s.) des formes raneier (v. 881), reneier (v. 1155) puis renoier (v. 1155) issues d'un latin populaire °renegare « refuser » (Xe s.) qui dut prendre dans les milieux religieux le sens de « apostasier » (également en italien). Ce mot, auquel remontent également l'italien rinnegare et l'espagnol renegar (→ renégat), est formé du latin classique re- (→ re-) marquant l'intensité et de negare « nier, refuser » (→ nier).
❏  Le mot est introduit avec sa valeur religieuse, « apostasier, abjurer sa religion », dans la locution renier Dieu et en emploi absolu (v. 1240). Il s'est diffusé dans l'usage courant avec le sens de « ne plus se reconnaître engagé envers (sa patrie, ses parents), désavouer » (v. 1160), et « ne pas rester fidèle à (une valeur, etc.) » (v. 1240). ◆  Ultérieurement, il a pris le sens de « refuser d'admettre qu'on connaît (qqch., qqn) » (v. 1553), sorti d'usage.
■  La forme pronominale se renier, d'abord soi reneer (déb. XIIIe s.), signifie d'abord « abjurer sa foi, son parti » avant d'être reprise au sens affaibli de « revenir sur ses propres déclarations » (1847).
■  À l'époque classique, le verbe s'employait absolument au sens de « blasphémer » (1534), emploi synonyme de renier Dieu au XVIIe siècle. ◆  La locution renier chrême et baptême avait le sens figuré de « perdre patience » (1689).
❏  Renier a produit deux noms dès le XIIe s. : le déverbal RENI n. m., d'abord renei (v. 1160) et renoi (v. 1250) avant reni (XVIIe s.), exprimait l'idée de « trahison » et, encore à l'époque classique, servait de nom d'action à renier (v. 1250).
■  Il a été éliminé, comme le participe substantivé renié l'a été par renégat, par RENIEMENT n. m. (v. 1160), d'abord reneiement, qui a perdu le sens de « trahison » pour celui d'« action de renier » (XIIe s.). Jusqu'au XVIIe s., il exprime aussi, dans la langue religieuse, l'idée de « blasphème » (fin XIVe s.).
■  RENIEUR, EUSE n. « personne qui renie » (déb. XIVe s., reneor) a remplacé l'ancien français renoüer (v. 1200-XVe s.) et a été remplacé par renégat*.
■  RENIABLE adj., créé plus tard (XVIe s.), qualifie ce qui est de nature à être renié, notamment dans l'adage juridique tous mauvais cas sont reniables.
❏ voir JARNIDIEU, RENÉGAT.
RENIFLER v. est dérivé (1530) de l'ancien verbe nifler, encore usité dans certains patois, « aspirer très fortement par le nez » (fin XIIe s.), et qui appartient à un radical onomatopéique niff- évoquant le bruit fait en flairant ou en aspirant la morve, représenté dans l'allemand niffeln « flairer », le n rendant la résonance nasale et f le bruit de l'aspiration (Cf. l'onomatopée d'origine anglaise sniff) ; le préfixe re-*, à valeur intensive, se retrouve dans les mots sémantiquement proches renâcler*, renfrogner*.
❏  Renifler signifie « aspirer fortement l'air par le nez en faisant du bruit », sens d'où est sortie l'acception figurée de « marquer de la répugnance pour » (fin XVIIe s.), aujourd'hui sortie d'usage. On trouve également la construction transitive, avec cette valeur figurée (1764, Voltaire) ainsi qu'au sens propre (av. 1784, Diderot). Le verbe a pris dans l'usage familier (1855) le sens de « soupçonner » (1855), comme flairer, subodorer. ◆  En argot, ne pas renifler qqn s'est dit pour « ne pas supporter » (1845). Le sens de « deviner », comme flairer (1855), est resté vivant. La même ambiguïté que pour sentir a produit le sens de « sentir mauvais, exhaler une odeur », Cf. refouler (attesté 1867). Le sens d'« absorber par le nez » s'est spécialisé à propos d'une drogue en poudre (voir reniflette, ci-dessous).
❏  RENIFLEMENT n. m. désigne l'action de renifler (1576) et souvent, par métonymie, le bruit fait en reniflant. Par une autre extension métonymique, il se dit d'une maladie osseuse du porc (1870).
■  RENIFLEUR, EUSE n. et adj. (1576) qualifie et désigne une personne qui renifle, d'abord, semble-t-il, un ronfleur, sens dont procède une spécialisation en psychiatrie pour un type de pervers sexuel (XXe s.). ◆  Le langage technique de la prospection pétrolière en a fait le nom d'un appareil placé à l'avant d'un bateau pour détecter d'éventuelles émanations de gaz (1975).
■  RENIFLERIE n. f. (1653), « action ou habitude de renifler », s'est peu répandu, et RENIFLADE n. f., lui aussi attesté chez Scarron (1653), est marqué comme régional (Provence).
■  RENIFLARD n. m. est un terme technique (1821) désignant la soupape provoquant automatiquement une rentrée d'air dans un milieu où se produit une dépression, et une tuyauterie montée sur le carter d'un moteur à explosion destinée à évacuer les vapeurs d'huile de graissage (1964 dans les dictionnaires).
■  RENIFLETTE n. f., dérivé familier, s'applique au fait de renifler et (1928) à une poudre (drogue, stupéfiant, notamment cocaïne) qu'on renifle.
RÉNI- → REIN
RÉNITENT, ENTE adj. est un emprunt des médecins de la Renaissance (1555) au latin renitens, participe présent du verbe reniti « résister ». Il qualifie ce qui offre une résistance à la pression et présente une certaine élasticité (d'un renflement de la peau, d'une tumeur). RÉNITENCE n. f. est attesté un peu avant l'adjectif (1538).
RENNE n. m., d'abord reen (1552) dans une traduction de la Cosmographie de l'Allemand S. Münster, puis par francisation renne (1680), est emprunté à l'allemand Reen (XVIe s.), lui-même repris du scandinave (norvégien ou suédois ren). L'islandais a hreinn et une autre forme hreindȳri qui a donné l'allemand Rentier, l'anglais reindeer et l'ancien français rangier (XIIIe s.), lequel est encore répertorié dans les dictionnaires comme terme d'héraldique.
❏  Le mot conserve le sens de l'étymon, désignant un grand cervidé d'Europe du Nord, élevé en Laponie, et par métonymie, sa peau apprêtée, sa viande.
RENOMMER v. tr. est dérivé (1080) de nommer* avec le préfixe re-.
❏  La valeur réitérative du préfixe soutient le développement du verbe dans deux directions : le sens de « nommer souvent dans un certain esprit » explique l'apparition du sens laudatif, « célébrer, glorifier » (1080) et du sens péjoratif, « blâmer, accuser » (XIIIe s.) qui a disparu en français classique. Les deux acceptions convergent dans celle de « citer (qqn) en bien ou en mal » (v. 1360), au pronominal se renommer « faire parler de soi » (v. 1365). Ce sens, malgré l'appui des dérivés renommée et renom, a vieilli, tout comme ceux de « faire passer pour » (v. 1541), et pour se renommer « se réclamer de » (1554).
■  Ces valeurs étant devenues archaïques, un verbe renommer, de re- à valeur itérative neutre, signifie « nommer (qqn) une seconde fois » (1669) et « élire de nouveau » (1812). ◆  Les dérivés sont sans rapport avec ce nouvel emploi.
❏  RENOMMÉE n. f., participe passé substantivé (v. 1121, renumee), désigne la rumeur publique qui répand l'éloge ou le blâme sur qqn, spécialement représentée comme un personnage allégorique embouchant une trompette (v. 1165). Par métonymie, il désigne la réputation de qqn, bonne ou mauvaise (v. 1155), sens dont procède la locution proverbiale bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée (1615) où la valeur de renommée est déterminée par l'adjectif. En emploi non qualifié, la valeur laudative l'a emporté (1538).
■  Le mot ne conserve l'ancien sens de « témoignage, rapport » (v. 1360) que dans l'expression juridique (enquête, preuve) par commune renommée (1690), « fondée sur les témoignages relevant de l'opinion commune ».
■  Le déverbal RENOM n. m. (1176), quasi-synonyme du précédent, a le sens de « réputation », ne recouvrant plus aujourd'hui que celui de « bonne réputation » (1508), par exemple dans de renom, « illustre ».
RENONCER v. tr. ind., d'abord renoncier (v. 1155) puis renoncer (XIIIe s.), est emprunté au latin renuntiare « annoncer en retour, rapporter, renvoyer » d'où « abandonner l'usage, la jouissance de (qqch.) », spécialisé en droit (en emploi absolu) pour « dénoncer un contrat » et, à basse époque, dans la langue ecclésiastique, pour « quitter spirituellement le monde ». Renuntiare est formé de re- marquant le mouvement en arrière, en retour (→ re-), et de nuntiare « annoncer » (→ nonce).
❏  Le verbe a eu le sens d'« annoncer, déclarer, révéler », d'où aussi « expliquer » (v. 1220) jusqu'au XVe s. avant d'être éliminé comme synonyme superflu d'annoncer. Avant la fin du XIIe s., il a pris le sens de « cesser de prétendre (à une chose), d'en envisager la possibilité » avec un nom ou un infinitif (XIIIe s.) pour complément ; avec un autre type de complément, il signifie « abandonner l'usage, la jouissance de (qqch.) » (1274). ◆  Le sens transitif de « renier, désavouer » (v. 1320), sorti de l'usage courant après le XVIIe s., survit à la fois dans le style littéraire (notamment avec la nuance d'« abandonner, laisser » du verbe intransitif indirect), et en français de Belgique pour « donner congé à un locataire ».
■  La valeur religieuse du latin chrétien est reprise au XVIe s. (l'emploi antérieur de renoncement dans ce contexte incite à penser que ce sens est plus ancien) ; surtout dans les locutions renoncer à soi-même (1541, Calvin) et renoncer au monde (1690).
■  Depuis le XVIIe s., renoncer se construit avec un complément désignant une chose abstraite, au sens de « cesser de s'attacher à (un dogme, une conviction) » (av. 1662, Pascal), et avec un complément désignant une personne, au sens de « se résoudre à admettre qu'on n'entretiendra plus de relation avec elle » (1662). Ces acceptions sont usuelles, comme celle de « ne plus revendiquer, ne plus avoir l'intention ».
■  La forme pronominale se renoncer (1541, Calvin) relève d'un usage plus soutenu, voire littéraire, pour « rejeter tout intérêt personnel, se sacrifier », non sans connotations religieuses.
❏  Le dérivé RENONCEMENT n. m. (XIIe s.) a suivi le développement du verbe, perdant le sens d'« annonce, nouvelle » et prenant, d'abord en droit (1267), celui de « fait de cesser de prétendre à, de demander ». Il s'emploie absolument avec la valeur religieuse d'« esprit d'abnégation visant à une plus grande pureté spirituelle » (fin XIIIe s.), conjointement à l'expression renoncement à soi-même (av. 1654 ; 1541, renoncement de nous-même).
■  RENONCE n. f., déverbal (1690) de renoncer, est spécialisé comme terme de jeu de cartes pour l'absence d'une couleur dans la main d'un joueur et, plus souvent, pour le fait de ne pas fournir une couleur alors qu'on le peut.
■  En français de Belgique, le déverbal revêt la forme RENON n. m. (1874) dans la spécialisation « résiliation d'un bail ». C'est un vestige de l'ancienne forme renonc (v. 1220) « action de renoncer à », « réponse négative » (v. 1260).
■  Trois dérivés techniques appartiennent au vocabulaire du droit : RENONCIATAIRE n. (1829) désigne la personne bénéficiaire d'une renonciation juridique, RENONCIATEUR, TRICE n. (1839), distinct du moyen français renonciateur qui désignait un confesseur, un messager (v. 1355), s'applique à la personne qui effectue la renonciation, et RENONCIATIF, IVE adj. qualifie spécialement une clause ayant trait à une renonciation (1961).
RENONCIATION n. f. est emprunté (1266) au latin renuntiatio, -onis, fait sur le supin (renuntiatum) de renuntiare pour désigner une annonce, une déclaration, une publication. Il s'est spécialisé plus tard en droit pour l'acte par lequel on abandonne ses droits.
■  Le mot désigne d'abord l'action de renoncer en général, en concurrence avec renoncement. Un partage des attributions entre les deux substantifs d'action aboutit à une spécialisation dans le domaine juridique (1266), dans l'expression clause de renonciation. Le nom s'employait aussi à l'époque classique (av. 1662) à propos de l'action de renoncer spirituellement et moralement, sens assumé aujourd'hui par renoncement.
RENONCULE n. f., d'abord ranuncule (1549) avant renoncule (1660), est emprunté au latin ranunculus « petite grenouille », dit plaisamment au figuré de l'habitant d'un lieu marécageux, dérivé par suffixation diminutive de rana « grenouille » (→ rainette).
❏  Ce nom est d'abord donné à la variété aquatique de la fleur appelée également en français grenouillette, parce qu'elle pousse dans les fossés, les étangs, au bord de l'eau ; il s'est ensuite étendu à la variété terrestre.
❏  En est dérivé RENONCULACÉES n. f. pl. (1798), nom scientifique de la famille de plantes dont le type est la renoncule.
❏ voir GRENOUILLE, RAINETTE.
RENOUÉE → NOUER
RENOUVELER, RENOUVEAU,... → NOUVEAU