RESCINDER v. tr. est emprunté (1406) au latin rescindere « déchirer, rompre », au figuré « annuler, abolir », de re- (→ re-) à valeur intensive et scindere « déchirer, fendre » (→ scinder). Le moyen français a aussi utilisé le type rescindre (1481) jusqu'au XVIe s. et le latin avait donné par emprunt, en anglo-normand (v. 1138), un verbe recendir « fixer le droit de qqn au détriment de ».
❏  Le verbe est employé en droit d'abord pour « alléger en réduisant, en retranchant », puis pour « casser, annuler (un acte, un contrat) » (1422).
❏  Rescinder a produit RESCINDANT, ANTE adj. (1579), d'abord rescindent (1551) « qui donne lieu à l'annulation d'un contrat », substantivé à propos de l'instance ayant pour but la rétraction de la décision attaquée (XVIe s.).
RESCISION n. f. est emprunté (1465) au dérivé bas latin des juristes rescissio, -onis « abolition, annulation ». ◆  Ce terme désigne l'annulation judiciaire d'un acte pour cause de vice radical. ◆  Un nouvel emprunt au latin classique pour « action de couper » aboutit à un sens médical en chirurgie, « ablation d'une partie molle » (1796, Sabatier).
■  RESCISOIRE adj. et n. m. emprunt (XIIIe s.) au bas latin juridique rescissorius ou rescisorius « résolutoire », du supin de rescindere, qualifie ce qui donne lieu à rescision. Il est employé substantivement (déb. XVIIe s.) pour une action intentée sur le fond quand le jugement ou l'acte a été annulé, en concurrence avec rescindant.
? RESCOUSSE n. f., réfection (XIIIe s.) de rescosse (v. 1130), rescusse (v. 1160), serait le participe passé féminin substantivé de l'ancien verbe rescorre, rescourre (v. 1170) « reprendre, délivrer ». Ce verbe est composé de re-* et de l'ancien français escorre (v. 1120), « secouer, agiter », qui remonte au latin excutere « faire sortir ou tomber en secouant, arracher », de ex-, préfixe marquant le mouvement de l'intérieur vers l'extérieur (→ e-), et de quatere « secouer, agiter » (→ casser). Pierre Guiraud analyse le doublet archaïque recousse (en usage du XVIe au XIXe s.) comme le représentant du latin recursus « retour en courant » (→ recours) avec assimilation du r de sr donnant ss (fait bien attesté en français, → revêche). Toujours selon Guiraud, le type rescousse, comme le provençal rescossa, l'italien riscossa, correspond bien au verbe rescorre « secourir, délivrer » mais ce verbe n'aurait rien à voir avec le latin excutere : il remonterait au latin excurrere « faire une sortie » (→ excursion). Le français aurait donc deux formes voisines : l'une apparentée à recurrere « courir en arrière » et l'autre à re(e)xcurrere « revenir en arrière en faisant une sortie ».
❏  Le mot s'est employé pour l'action de reprendre une personne ou une chose enlevée par force puis, en droit maritime, la reprise, par un navire de sa nation, d'un bâtiment de commerce saisi par l'ennemi (1702).
■  De nos jours, il n'est plus utilisé que dans la locution à la rescousse (fin XIVe s., puis 1828), d'abord employée comme cri poussé par un chevalier appelant à l'aide et, de nos jours, pour porter aide et renfort (1870).
RESCRIT n. m. est emprunté (v. 1265) au bas latin juridique rescriptum désignant la réponse par écrit de l'empereur aux questions qui lui étaient posées par les magistrats et les gouverneurs de province au sujet de difficultés. Rescriptum est le participe passé passif neutre substantivé de rescribere « écrire en retour », « répondre » et « écrire de nouveau », de re- (→ re-) indiquant le mouvement en retour et scribere (→ écrire).
❏  Le mot, repris comme terme d'histoire ecclésiastique, désigne d'abord une réponse à un impétrant, une expédition pour les bénéfices, sens disparu, puis les lettres d'ordre données par certains souverains sur une affaire particulière (v. 1300). ◆  Devenu un terme de droit romain par retour au sens latin (1690), il s'applique également à une lettre du pape portant décision de quelques points de droit (1690).
RÉSEAU → RETS
RÉSECTION → RÉSÉQUER
RÉSÉDA n. m. est emprunté par l'intermédiaire des traductions de Pline (1562) au latin reseda de même sens, emploi substantivé de la deuxième personne du singulier de l'impératif présent de resedare « calmer un mal », « guérir », de re- à valeur intensive (→ re-) et sedare « calmer, apaiser » (→ sédatif). Le développement s'explique par les valeurs sédatives attribuées à la plante que l'on appliquait sur les plaies ou les tumeurs (Pline), l'impératif supposant une formule invocatoire du type reseda morbos reseda « calme les maladies, calme ».
❏  Attesté une première fois en 1562 et repris au XVIIe s. (1659), le mot désigne une plante herbacée à fleurs blanches ou jaune clair en grappes, et ces fleurs. ◆  Il est quelquefois employé comme adjectif de couleur pour une nuance vert-jaunâtre (1864, couleur jaune de réséda ; 1874 n. m. ; 1878 adj.).
❏  Le dérivé RÉSÉDACÉES n. f. pl. (v. 1815), terme de classification botanique, désigne la famille de plantes dont le réséda est le type.
RÉSÉQUER v. tr. est emprunté (v. 1350) au latin resecare « enlever en coupant, retrancher », de re- (→ re-) à valeur intensive, et secare « couper, découper » (→ scier). Le moyen français a eu une forme populaire resser « scier » (1372), encore vivante dans certains dialectes du Centre.
❏  Le verbe s'est employé, avec un complément désignant une chose, au sens de « ôter, enlever, biffer » (par exemple un passage dans un document) et avec un complément désignant une personne, au sens de « retrancher (qqn) d'une société » (1398). Il signifiait aussi « couper (l'herbe) » (1450). Tous ces emplois ont disparu.
■  L'usage moderne en a fait un terme de médecine, employé au sens général de « couper, extirper » (1478), puis restreint à la valeur de « retrancher l'extrémité d'un organe malade » (1827).
❏  RÉSÉCABLE adj. (1878) qualifie ce qui peut être réséqué.
Le latin resecare, par le dérivé tardif resectio « taille de la vigne », a servi à former RÉSECTION n. f. (1549), « action de couper », spécialisé en chirurgie (1799) et désignant d'abord le fait de retrancher une des extrémités d'un os malade, avant de prendre la valeur actuelle, « action de retrancher la portion malade d'un organe en rétablissant la continuité de sa fonction » (1875), dans résection cuticulaire (1875), résection apicale, endoscopique (XXe s.).
■  RÉSECTEUR n. m. est tiré de resection (1964 dans les dictionnaires généraux) comme nom d'un instrument chirurgical utilisé pour le traitement de certaines affections de la prostate et du col de la vessie.
RÉSERPINE n. f. est un emprunt (1952) à l'allemand Reserpin, créé par J.-M. Müller en 1952 sur le latin des botanistes Rauwolfia Serpentina, la dernière syllabe s'identifiant au suffixe chimique -in (-ine) pour désigner un alcaloïde tiré du rauwolfia, dont l'importance est due à son rôle médical de régulateur du système nerveux central.
RÉSERVER v. tr. est emprunté (XIIe s.) au latin reservare, de re- (→ re-) à valeur intensive et servare qui a des acceptions variées, développées par les composés qui ont donné observer, conserver et préserver (→ serf). Reservare signifie « mettre de côté, sauver » et, dès le haut moyen âge, s'emploie en droit au sens de « mettre à part dans un contrat (un droit que l'on ne veut pas exercer aussitôt mais que l'on pourra invoquer plus tard) ».
❏  Le verbe a été emprunté à la fois dans sa spécialisation juridique et au sens courant d'« accorder, assigner (une chose concrète, abstraite) à qqn » (v. 1190). De là, un développement sémantique dans deux directions principales, selon que l'accent porte sur le sujet ou l'objet de l'action. ◆  Avec une idée d'anticipation chronologique, réserver signifie (1534) « garder (une chose) pour une autre occasion », se réserver exprimant l'idée de « se proposer d'agir de telle manière au moment opportun » ; le verbe est alors construit avec à et l'infinitif (v. 1534), puis de et l'infinitif (v. 1680), ou suivi de pour et substantif (au pronominal se réserver pour qqch.), et signifiant aussi « s'abstenir dans l'immédiat, avec l'intention de se consacrer à qqch. plus tard (1559) ». Cet emploi est lié à celui de réservé (ci-dessous) qui a produit une acception de réserve « retenue ».
■  Dans un usage plus littéraire, réserver (qqn) correspond à « destiner (qqn) à une fonction, un avenir » (v. 1587). Avec un complément désignant une chose, il exprime les nuances voisines de « mettre en réserve en vue d'une utilisation ultérieure » et « remettre à plus tard (ce que l'on ne veut pas accomplir pour l'instant) », d'abord réserver à et réserver pour (1665). Le verbe a aussi la valeur de « mettre de côté (qqch.) à la demande de qqn, pour qu'il en dispose au moment convenu » (1893) et, au XXe s. : « retenir (qqch.) », avec ou sans complément (v. 1950) ; cette acception, devenue fréquente dans l'organisation des transports, des spectacles, du tourisme, correspond à l'emprunt de 2 réservation (ci-dessous).
■  Se réserver a pris en outre le sens spécial de « manger modérément dans l'intention de garder de l'appétit pour d'autres mets » (1888). Le pronominal s'emploie absolument en parlant d'un sportif qui garde ses forces pour un autre moment de la compétition ou une autre épreuve (attesté 1964).
La seconde orientation du verbe, dominante depuis la fin du moyen âge, met en jeu l'idée d'une disposition quantitative. Si le sens de « mettre à l'abri d'autrui, préserver » (v. 1360) est sorti d'usage, se réserver de qqch. reste usuel pour « garder (qqch.) exclusivement pour soi » et réserver qqch. à... signifiant « vouer, consacrer (qqch.) à un usage, une fonction » (XXe s.). Avec un sujet désignant une chose, le verbe exprime l'idée d'être propre à qqn, de lui revenir, notamment au passif dans la tournure impersonnelle il est réservé à qqn de (v. 1742) et, avec une nuance rétrospective, il était réservé à, il lui était réservé de... « le sort, le destin devait lui accorder de... » (1778).
■  Au XXe s., toujours avec un sujet désignant un inanimé, réserver s'emploie pour « faire qu'une personne soit employée exclusivement par une autre » (déb. XXe s.). ◆  Avec un sujet désignant une personne, il est employé spécialement en peinture, en imprimerie, en gravure en relation avec réserve (ci-dessous), au sens de « laisser en blanc dans un tableau, un ouvrage imprimé, soustraire une partie d'une gravure à l'action de l'acide » (attesté milieu XXe s.).
❏  Le déverbal RÉSERVE n. f. apparaît (1342) avec son sens juridique « fait de garder à l'avenir un droit dans un contrat ». Par métonymie, il désigne la portion de succession dont le testateur ne peut librement disposer (1628). Le pluriel réserves s'est employé en droit canon pour les rescrits par lesquels les papes se réservent la nomination et la collation des bénéfices vacants (1549), sens concurrencé ultérieurement par 1 réservation et réservat. Le singulier réserve désigne l'application que l'on fait des cas réservés, fautes que le pape seul peut absoudre (v. 1704).
■  Le mot était passé au début du XVIIe s. dans l'usage courant pour désigner (surtout au pluriel) la restriction, la limitation que l'on apporte à l'approbation de qqch. (1628), plus tard dans la locution faire des réserves (1870) qui a originellement le sens de « garder un dissentiment pour l'exprimer plus tard », et qui équivaut surtout aujourd'hui à « exprimer un dissentiment ». Ce sens était déjà réalisé dans des locutions adverbiales dont la plus ancienne est sans réserve (v. 1460) « sans restriction pour l'avenir » d'où « absolument » (av. 1714, Fénelon). À la réserve de (1660) et à la réserve que (1676), respectivement « à l'exception de » et « excepté que », sont de nos jours archaïques. Sous toute(s) réserve(s), au singulier (1843, Nerval) et au pluriel (1878), signifie « sans pouvoir répondre de ce que l'on avance » et devient une formule juridique placée à la fin d'un acte de procédure pour garantir ce qui n'est pas stipulé de manière expresse (1838). Sous réserve de (1804) locution juridique signifiant « en se réservant le droit, le recours », passe au XXe s. dans l'usage général au sens de « en se réservant la possibilité de ». Sous réserve que, d'un usage plus littéraire, équivaut à « à condition que ».
Réserve recouvre aussi, par métonymie, le sens concret de « ce qui est réservé » en correspondance avec les divers sens du verbe : l'idée d'une chose gardée pour un usage ultérieur vient de locutions où le mot conserve la valeur initiale, « fait de réserver », comme en réserve (v. 1460) « de côté », de réserve (1690) déterminant un nom d'objet avec l'idée de ce qui reste disponible (d'où par exemple, en chemins de fers, matériel de réserve). La métonymie une, des réserve(s) [1580] correspond à « chose(s) réservée(s) ». Par une autre métonymie, une réserve s'applique au local dans lequel on entrepose ce qui n'est pas destiné à une utilisation immédiate.
■  Un certain nombre d'emplois spéciaux sont devenus usuels : en termes militaires, la réserve désigne les hommes gardés disponibles pour être envoyés au combat en renfort (1667, corps de réserve) puis pendant la Révolution (1791), l'ensemble des citoyens soumis aux obligations militaires légales et qui ne sont plus en service militaire actif mais en disponibilité ; d'où les locutions cadre de réserve (1870), réserve active, unité de réserve (XXe s.). De ce sens vient le dérivé réserviste (ci-dessous). ◆  En parlant d'un être vivant, le mot exprime les ressources dont il dispose au point de vue physique, moral, intellectuel (1893) ; en physiologie, le pluriel réserves recouvre les substances accumulées dans certaines parties des organismes d'animaux et végétaux pour être utilisées à un certain moment de leur développement (1904).
■  En termes liturgiques, il s'est dit, seul (1704), puis dans l'expression sainte réserve (1935), des hosties conservées en vue de la communion et de l'exposition du saint sacrement.
■  En droit, le mot désigne la fraction des bénéfices non distribuée conservée à la disposition d'une entreprise (1936), seul et dans réserve légale, de garantie, occulte, apparente, réserves monétaires (1964 dans les dictionnaires généraux).
Toujours avec un sens concret mais avec une autre destination correspondant aux idées de « protection » et de « conservation », réserve apparaît d'abord dans l'Encyclopédie pour désigner la partie du bois que l'on ne coupe pas pour la laisser croître en haute futaie (1765).
■  L'emploi de réserves (XXe s.) pour désigner en géographie économique les quantités de matière minérale non exploitées relève de ce sémantisme.
■  De la même idée, avec un autre développement, participent les expressions réserve de chasse (1798, réserve), de pêche (1845), et réserve (1935) ou réserve naturelle (1964 dans les dictionnaires). L'emploi du mot pour désigner un territoire réservé à des populations indigènes est un américanisme (1845 réserve indienne, au Canada) adapté de l'anglo-américain reservation (1830), spécialisation du sens de l'anglais reservation (1320) « action de réserver » (la forme réservation*, également reprise en français au XIXe s., a disparu).
■  En relation avec le verbe, réserve s'emploie techniquement à propos de la surface qui, dans une peinture, une aquarelle, ne reçoit pas de teintes et qui, dans une gravure est protégée de la morsure de l'acide (1804) ; par extension, il s'applique à la partie laissée en blanc dans un fond imprimé (1875), à la surface enduite d'un isolant qui la soustrait à l'action effectuée sur les parties voisines (1875) et, par métonymie, à la substance employée à cet effet (1828).
■  Dans un autre sens lié à celui d'« action de garder », la réserve se dit de la partie des collections non exposées, non communiquées sans contrôle dans les musées, les bibliothèques (1935). ◆  Avec la même idée d'objet conservé pour servir éventuellement, le mot réserve s'employait en français du Rwanda pour la roue de secours d'un véhicule.
Beaucoup plus ancien, le sens psychologique de « discrétion, retenue » (1664, Mme de Sévigné) ne vient pas du verbe, mais de son participe passé réservé (ci-dessous). Il est notamment réalisé dans la locution être (1751), demeurer, se tenir sur la réserve (1762, Rousseau). Une spécialisation dans l'usage diplomatique et politique est réalisée dans la locution obligation de réserve (v. 1970).
■  Le sens militaire de réserve a produit le dérivé RÉSERVISTE n. m. (1870) « homme qui appartient à la réserve ».
RÉSERVÉ, ÉE, le participe passé de réserver, a d'abord été employé dans l'ancienne locution réservé que « sous la réserve que » (v. 1290) et, en fonction de préposition, au sens d'« excepté » (1409).
■  Probablement d'après le pronominal se réserver, il a été adjectivé avec la valeur psychologique de « retenu, modeste », s'appliquant à une personne (1559) et, par métonymie, à son comportement (v. 1695).
■  Son emploi dans l'expression être réservé à, suivi de l'infinitif, pour « destiné à » (v. 1782) est archaïque. Dans le prolongement des locutions médiévales, réservé qualifie en droit ce qui fait l'objet d'une réserve (av. 1613), spécialement dans biens réservés (1804) et, en droit canon dans cas réservé (1870).
■  L'adjectif qualifie couramment ce qui est destiné à qqn en particulier (1651), spécialement dans quartier réservé (déb. XXe s.), emploi réservé (1923), chasse réservée. D'après un emploi du verbe, réservé signifie spécialement « qui a été retenu à l'intention de qqn » (1894, Zola), sens développé au XXe s. (place réservée, table réservée, etc.).
■  Le dérivé RÉSERVOIR n. m. (1510) a le sens concret de « lieu où l'on met en réserve », notamment « bassin aménagé ou construit où des matières (principalement des fluides) peuvent être mises en réserve ». En pisciculture, il désigne dès le milieu du XVIe s. un bassin rempli d'eau pour conserver des poissons ou des crustacés vivants (1549) et, plus récemment, une caisse à claire-voie que l'on immerge pour conserver le poisson vivant (1875). ◆  En technique, le mot a donné lieu au XXe s. à de nombreux syntagmes : réservoir d'air (1932), réservoir de stockage, et en composition barrage-réservoir, wagon-réservoir (1964).
■  Les sens de « cavité d'un corps où s'accumule un liquide organique » (1684) et de « lieu constituant une réserve naturelle » (1742) ont disparu. L'emploi figuré pour « lieu où se trouvent amassées certaines réserves » (1701, un réservoir d'hommes) relève d'un usage soutenu.
RÉSERVAT n. m. est une formation savante sur le latin reservatum (1904) pour fournir un terme spécifique, en droit canon, à ce que l'on appelait réserve et 1 réservation*.
1 RÉSERVATION n. f., terme juridique, représente (v. 1330) le dérivé latin médiéval reservatio, -onis désignant l'action de se réserver un droit et, par métonymie, ce droit. ◆  Le mot, d'abord attesté dans la locution médiévale réservation faire « faire des économies », qui correspond à un sens de réserver, a été repris en droit pour désigner l'action de se réserver un droit dans un contrat (XVe s.). Il s'est spécialisé en droit canon pour désigner le droit en vertu duquel le pape se réservait la nomination à certains offices et la collation de bénéfices devenus vacants (1690).
Le terme usuel 2 RÉSERVATION n. f. est un anglicisme (1930-1935) repris de l'anglais reservation (XIVe s.) qui vient, soit de l'ancien français, soit du latin médiéval juridique. ◆  D'abord employé pour l'action de se réserver un droit, le mot anglais s'est spécialisé aux États-Unis pour « action de retenir une place » (1906).
■  Il est passé en français par l'intermédiaire des compagnies de navigation maritimes ou aériennes, et malgré une longue polémique, s'est implanté avant d'être accepté par l'Office du vocabulaire français (1963). Il correspondait à un emploi virtuel de réserver et de réservé (ci-dessus), spécialisé par rapport à un sens attesté dès la fin du XIXe s. et évitait l'emploi de réserve, déverbal très polysémique ; d'où son succès. ◆  D'ailleurs SURRÉSERVATION n. f. (1973) sert à remplacer l'anglicisme surbooking.
RÉSERVATAIRE adj. et n. m. est un dérivé savant (1846) de reservatum pour qualifier et désigner (1875), en droit, le bénéficiaire d'une réserve légale.
RÉSIDENT, ENTE n. et adj., d'abord écrit sans accent, resident (1260), est emprunté au latin residens, -entis, participe présent du latin residere « rester assis, demeurer, séjourner », au figuré « subsister » verbe formé de re- (→ re-) à valeur intensive et sedere « être assis, se tenir, demeurer » (→ seoir). L'ancien français a eu la forme populaire reseant (v. 1160) « celui qui habite quelque part » usité dans la langue juridique jusqu'au XVIIIe s., et, en termes de féodalité, « vassal ne pouvant changer de lieu d'habitation sans l'autorisation de son seigneur » (v. 1160) ; de là le verbe resseoir « être situé, pour un endroit » (1310), « séjourner » puis « arrêter » (XVe s.) et « se calmer » (XVe s.).
❏  Résident, d'abord synonyme d'« habitant », ne prit le sens de « personne établie à demeure dans un pays étranger » qu'à l'extrême fin du XIXe siècle. Dans l'intervalle, il était devenu un terme d'administration désignant un agent diplomatique de grade inférieur à celui d'ambassadeur (1501) et plus généralement un envoyé représentant. ◆  Résident général, dans les pays de protectorat désignait un haut fonctionnaire que l'État protecteur plaçait auprès du souverain de l'État protégé et dont les pouvoirs étaient définis par le traité de protectorat (1893). Dans les anciennes colonies belges (Congo, Rwanda, Urundi) haut fonctionnaire responsable de l'administration de la colonie (Résident général après la réunion du Rwanda et de l'Urundi). ◆  En français du Québec, le mot s'emploie pour « étudiant en médecine intégré à un hôpital », comme interne en français de France.
❏  RÉSIDENCE n. f. est emprunté (1271) au latin médiéval residentia, « séjour, logis » (v. 870), « domicile » (XIIe s.), « fait d'être domicilié » (v. 1200) dérivé de residere (Cf. résider, ci-dessous).
■  Le mot a d'abord le sens administratif de « séjour actuel et obligé (d'un fonctionnaire, d'un évêque) dans un lieu », d'où l'expression à résidence, reprise en droit pénal dans assigner, assignation à résidence. ◆  Le sens courant, « fait de séjourner effectivement dans un lieu déterminé », s'est répandu dès l'ancien français avec l'extension métonymique de « lieu où l'on demeure » (ces deux valeurs étant attestées en 1283). L'emploi du mot pour le fait de garder la chambre, d'être sédentaire (1689, Mme de Sévigné) ne s'est pas implanté.
■  Les spécialisations postérieures développent la valeur de « lieu », désignant celui où réside un personnage revêtu de fonctions officielles, notamment un chef d'État (1690), s'appliquant au lieu où était établi, dans les pays de protectorat, le résident. Il a reçu la définition juridique de « lieu où une personne habite ou exerce une activité professionnelle » (1804), ce qui le distingue de la notion de domicile, tandis que l'usage courant en a fait une désignation du domicile entourée de connotations mélioratives (1840). De ce dernier sens procèdent l'expression résidence secondaire (milieu XXe s.), souvent équivalent prétentieux de maison de campagne, l'emploi du mot pour désigner un groupe d'habitations assez luxueux (v. 1955) et le syntagme résidence-hôtel (v. 1970) « immeuble disposant de services hôteliers tels que bar, restauration, boutiques ».
Résidence a produit NON-RÉSIDENCE n. f. (1652) qui lui sert d'antonyme dans le langage administratif. NON-RÉSIDENT, ENTE adj. et n., qui lui correspond, paraît récent (mil. XXe s.) pour qualifier et désigner les personnes qui ne résident pas en un lieu (électeurs non-résidents). D'après la valeur récente de résidence, RÉSIDENTIEL, ELLE adj. (1895) s'est employé pour ce qui est relatif à la résidence, puis présente un haut niveau de confort, voire de luxe, et pour qualifier un lieu réservé à l'habitation (1949), par exemple dans quartiers résidentiels, également avec un nom abstrait (1966) comme dans de caractère résidentiel (d'un lieu).
RÉSIDER v. intr., emprunt (v. 1380) au latin residere (voir ci-dessus) signifie « avoir sa résidence dans un lieu, y séjourner habituellement » et, dès le XIVe s., s'emploie au figuré pour « avoir son siège, se trouver dans », puis aussi « avoir son fondement dans » (1541). Avec un sujet nom de personne, il est employé elliptiquement avec le sens administratif et juridique d'« observer l'obligation de résidence » (1549).
■  Par figure, le verbe, avec un sujet nom de chose, s'emploie pour « consister en qqch., être constitué par qqch. » (av. 1662, Pascal). Dans l'usage classique, il a eu aussi l'acception de « reposer sur » (1690, Mme de Sévigné, résider sur la tête de qqn).
RÉSIDANT, ANTE adj. et n. (1291), du participe présent du verbe, est distinct de résident, pour « qui réside dans un lieu, habitant » et s'est spécialisé (1846) pour qualifier les membres d'une académie, d'une société savante, qui résident dans le même pays, distingués des membres correspondants. ◆  RÉSIDANAT n. m. s'applique à la qualité de membre résidant.
❏ voir RÉSIDU.
RÉSIDU n. m. est emprunté (1330) au latin residuum « reste, restant », neutre substantivé de l'adjectif residuus « qui reste en arrière » et « de reste », « qui subsiste », psychologiquement « inactif, oisif », de residere « rester, séjourner » (→ résident, résider).
❏  Le mot apparaît à la fois dans la terminologie juridique pour « reliquat d'un compte » (sens devenu archaïque après 1650, et déclaré vieilli en 1694) et dans la terminologie médicale où un emploi isolé correspond à « matière qui se dépose », en l'occurrence le pus (XIVe s.).
■  Le mot est passé dans l'usage courant pour désigner ce qui reste des biens de qqn et, plus généralement, ce qui reste (v. 1360). Ce sens s'est répandu dans le domaine abstrait, le plus souvent marqué de connotations péjoratives (1398) sauf dans des emplois scientifiques (ci-dessous), et en emploi didactique (av. 1824). ◆  Le mot est employé de manière neutre en mathématiques pour « reste (d'une division ou de l'extraction d'une racine) » (1690), en chimie pour « matière utilisable qui subsiste après une opération » (1740), en géologie, en physiologie et en physique, résidus de fission (1964) désignant les déchets radioactifs inutilisables qui s'accumulent dans les réacteurs nucléaires. L'expression méthode des résidus, en logique (1875), désigne la méthode d'induction indiquée par Stuart Mill et consistant à retrancher d'un fait partiellement expliqué les effets dont les causes sont connues, ce qui reste devant être l'effet des antécédents restants ; de là en mathématiques, théorie des résidus (1903).
■  Dans l'usage courant, le mot désigne péjorativement le reste d'un objet (ou d'objets) concret(s), avec une valeur voisine de débris ou déchet.
❏  Le dérivé RÉSIDUEL, ELLE adj. (1870) qualifie ce qui forme un reste, un résidu ; terme d'électricité, d'industrie, il a été repris (milieu XXe s.) en géologie pour qualifier ce qui est le résidu d'une roche ou d'un terrain préexistants, dont une partie de la matière a été enlevée. Il est employé au figuré en qualifiant la fraction d'une chose qui persiste malgré les efforts faits pour l'éliminer, notamment dans chômage résiduel (1974).
■  RÉSIDUAIRE adj. (1877) constitue un doublet du précédent, s'appliquant spécialement à ce qui forme le résidu ultime dans la distillation d'une huile (1964).
RÉSIGNER v. tr. et pron. est emprunté (v. 1225) au latin resignare « rompre le sceau, ouvrir (une lettre, un testament) » d'où « ôter toute garantie, annuler », « dégager de » et « faire le report d'un compte à l'autre », emploi synonyme de rescribere (→ rescrit), d'où « rendre ce que l'on a reçu ». Le mot est formé de re- (→ re-) indiquant le mouvement en arrière et de signare « marquer d'un signe, d'un sceau » d'où « signaler » et « sceller », verbe dérivé de signum (→ signe). L'ancien français a eu aussi la forme resiner a « renoncer à » (v. 1260-1320).
❏  L'usage transitif du verbe est premier au sens d'« abandonner volontairement (un droit, un office, une charge) en faveur de qqn », repris au latin médiéval (1112). ◆  De ce sens, aujourd'hui littéraire, procède l'emploi pour « abandonner (qqch.) à qqn » (1261) abandonné après le XVIIe s., et pour « se priver volontairement de (un avantage), sacrifier » (1771), également littéraire.
■  Au XVIe s., les protestants parlent de résigner l'âme à Dieu (1541, Calvin) « la soumettre, la remettre à Dieu » et, au pronominal, se résigner à Dieu (id.) « se soumettre à Dieu ».
■  Se résigner est passé dans l'usage commun avec une acception laïcisée : « accepter, subir ce que l'on ne peut empêcher » (1690) ; son emploi absolu (1673) est resté plus proche de l'ancienne signification religieuse, et se rencontre chez certains auteurs avec une valeur figurée (1857, Baudelaire).
❏  RÉSIGNANT n. m. substantivation du participe présent de résigner désignant celui qui résigne un office, un bénéfice (1467), est sorti d'usage, de même que RÉSIGNATAIRE n. m. (1539) qui s'applique symétriquement à celui au profit de qui on résignait qqch.
■  RÉSIGNABLE adj. (XVIe s.) qualifie ce à quoi l'on peut renoncer volontairement.
■  RÉSIGNATEUR n. m. a été formé savamment, lui aussi en droit et administration, pour « celui qui résigne un contrat, une rente » (1636).
■  Se résigner, avec son sens usuel, a produit RÉSIGNÉ, ÉE adjectivation du participe passé employée dans résigné à qqch. (1686, Bossuet), absolument (1690), et, pour qualifier une chose témoignant de résignation (1857, Flaubert).
RÉSIGNATION n. f., réfection par emprunt (fin XIIIe s.) de resination (1265), qui correspond à l'ancienne forme résiner est emprunté au latin médiéval resignatio, -onis « action de résigner un bénéfice », du supin de resignare. ◆  Le nom a les mêmes valeurs que le verbe mais, à la différence de ce dernier, il n'a pas conservé ses emplois d'ancien français : « action de démissionner » (1265), « de renoncer à un droit, à un bénéfice » (XIIIe s.), et « renoncer à une charge, à un office » (1690). ◆  Par l'intermédiaire du langage religieux où il désignait l'action de soumettre à la volonté divine, dans la locution résignation de soi-même (1651) et absolument (1690), il a pris son sens actuel et courant, désignant l'état d'esprit d'une personne qui accepte son sort, ce qu'elle ne peut empêcher (1690).
RÉSILIER v. tr. est la francisation, successivement en résiler (1501), résilir (1583), forme la plus fidèle, et résilier (1679), du latin resilire « sauter en arrière, rebondir, rejaillir, se retirer » et, à basse époque, dans la langue juridique « renoncer, se dédire ». Ce verbe est formé de re- (→ re-) indiquant le mouvement en arrière, et de salire « sauter, bondir » (→ sauter).
❏  Résilier est employé en droit pour « mettre fin à (un contrat, une convention) d'un commun accord ou unilatéralement ». La construction transitive directe a triomphé des constructions prépositionnelles résilier de et se résilier de apparues au XVIe s. et répertoriées jusqu'au milieu du XVIIIe siècle.
❏  Résilier a produit RÉSILIATION n. f. (1429, puis 1740) et RÉSILIEMENT n. m. (1611) qui, passé du sens général ancien de « retrait d'une promesse » à sa spécialisation juridique (1722), ne réussit pas à s'imposer.
■  Ultérieurement, ont été formés RÉSILIABLE adj. (1836) et son antonyme IRRÉSILIABLE adj.
Le sens propre du latin survit dans les termes de physique RÉSILIENT, ENTE adj. (1932) et RÉSILIENCE n. f. (1906), emprunts, très probablement antérieurs aux attestations connues, aux mots anglais resilient (1674) « rejaillissant, rebondissant », spécialement « qui présente une résistance aux chocs élevée », et resilience « rejaillissement, rebondissement » (1626), spécialisé pour le nombre caractérisant la résistance aux chocs d'un matériau (1824). Sur le plan psychologique, résilience et résilient ont été repris et diffusés par Boris Cyrulnik, à propos de la capacité à surmonter l'adversité, les chocs traumatiques, « ressort intime face aux coups de l'existence » (B. Cyrulnik).
RÉSILLE n. f. d'abord rescille (1775) puis résille (1785, Beaumarchais), est l'adaptation d'après réseau* de l'espagnol redecilla « filet » (XVIIe s.), spécialement « filet pour les cheveux » (XVIIIe s.). Ce mot est le diminutif de l'espagnol red « filet » qui représente le latin rete de même sens (→ rets).
❏  Le mot, employé comme hispanisme de genre masculin et féminin par Beaumarchais, désigne un filet dont les femmes enveloppent leurs cheveux, d'abord dans un contexte espagnol, puis un filet à mailles serrées servant à divers usages (en apposition dans bas résille).
■  Par analogie, il s'emploie techniquement à propos du réseau des plombs d'un vitrail (1880), et au figuré pour un ensemble de lignes évoquant les mailles d'un réseau (1911).
❏ voir RÉTICULE.
RÉSINE n. f. d'abord rysyn' en judéo-français puis resine dans pois resine (v. 1210) et en emploi indépendant (v. 1250), écrit ensuite avec accent, résine (1488), est emprunté au latin resina « gomme » (depuis Caton). Ce mot est probablement emprunté, comme le grec rhêtinê (grec moderne rhetsina) à une langue non indoeuropéenne.
❏  Le mot désigne le produit collant et visqueux qui exsude de certains végétaux, notamment des conifères. Résine fossile (1850) désigne l'ambre jaune. Au XXe s., le mot s'applique en chimie à un corps extrait de la résine par distillation et, par analogie, à une matière plastique ayant des propriétés communes avec les résines végétales (1932), résines de pétrole (1964) désignant les corps semi-solides qui doivent être éliminés des matières premières à lubrifiant. Le mot s'applique aux composés naturels ou synthétiques (polymères) servant à la fabrication des matières plastiques.
❏  En moyen français, résine a produit RÉSINER v. tr. d'abord écrit raisinner (1382), « enduire de résine », sorti d'usage puis repris, avec un complément désignant un arbre, pour « extraire la résine de (un arbre) » (1820).
■  L'adjectif RÉSINÉ adj. et n. m. (1562) qualifie un vin renfermant une faible quantité de résine mais il est resté rare avant le XIXe s. (1845) où il a été substantivé en ce sens (1848). ◆  Au XXe s., cet emploi semble être un réemprunt au grec moderne.
■  RÉSINAGE n. m. est le nom d'action de résiner (1870, Littré).
■  RÉSINIER n. m. fut autrefois le nom d'un arbuste, le bursère d'Amérique (1768) avant de servir à désigner le professionnel qui pratique des saignées dans les pins pour récolter la résine (1827) ; il est employé adjectivement pour qualifier ce qui se rapporte à la résine et aux produits résineux (1923).
■  Plusieurs dérivés sont apparus au XIXe s. : RÉSINIFIER v. tr. « transformer en résine » est certainement plus ancien que la première attestation relevée (1836), puisque son dérivé RÉSINIFICATION n. f. est attesté en 1801 ; RÉSINIFIABLE adj. est enregistré par Littré (1877).
■  RÉSINITE n. f. (1812), terme de minéralogie, désigne une variété d'opale colorée par des hydrocarbures.
■  Plusieurs adjectifs d'usage didactique ont été formés, comme RÉSINIFÈRE (1812), de -fère, RÉSINOÏDE, de -oïde (1875) et RÉSINIQUE (v. 1950).
■  RÉSINERIE n. f. (milieu XXe s.), correspond à « production industrielle des résines » et « usine productrice de résine ».
RÉSINEUX, EUSE adj. et n. m., d'abord rezinos (XIVe s.), puis résineux (1538), est emprunté au dérivé latin resinosus.
■  Le mot qualifie un arbre qui produit de la résine, sens avec lequel le pluriel résineux a été substantivé (1923) et, par extension, ce qui rappelle la résine, lui est propre (1538). ◆  On a appelé électricité résineuse (1811) l'électricité négative mise en évidence en frottant un corps avec de la résine parce que l'on croyait que l'électricité était en défaut dans les corps résineux ; l'adjectif s'opposait à vitreux.
❏ voir RÉSORCINE.
RÉSIPISCENCE n. f. est emprunté (1405) au bas latin ecclésiastique resipiscentia « repentir », dérivé du latin classique resipiscens, participe présent de resipiscere « reprendre ses sens », au propre et au figuré, d'où « se remettre », « revenir à soi » et, chez les auteurs de l'Église chrétienne, « se repentir ». Ce verbe est formé de re- (→ re-) indiquant le mouvement en arrière, et de sapere « avoir du goût, de l'intelligence, du jugement » (→ savoir).
❏  Le sens de « reprise de connaissance après un accès d'aliénation mentale » est un latinisme isolé.
■  Le mot a été repris au siècle suivant dans l'expression venir en résipiscence (1542), le mot désignant en théologie le repentir amenant le retour au bien. ◆  Le seul emploi moderne est amener qqn à résipiscence, recevoir à résipiscence (1875) et, par pléonasme, revenir à résipiscence. Il est encore usité dans le langage religieux et dans un usage soutenu, où il sert de synonyme recherché à repentir.
RÉSISTER v. tr. ind. est emprunté (v. 1240) au latin resistere « s'arrêter, se tenir en faisant face », « faire obstacle à », de re- (→ re-) à valeur intensive et contraire, et sistere « (se)poser, (se) placer, tenir ferme » (→ assister, consister, désister, insister, persister, subsister).
❏  Le verbe, qui dans sa première attestation (Bloch et Wartburg) est peu clair, s'emploie avec un sujet désignant un être vivant au sens de « s'opposer par la force (à une personne qui fait usage de la force ou de moyens de contrainte) », avec ou sans complément (1327), spécialement dans le contexte de la guerre (v. 1350). Par extension, il signifie « se rebeller, refuser de se soumettre à une autorité » (1370).
■  Son emploi à propos d'une chose se répand au XVIe s. : résister se dit d'un sentiment qui demeure vivace en dépit de ce qui le menace (1538) et, matériellement, d'une chose qui fait obstacle à l'action d'une force en lui opposant une autre force (1559) et d'une chose qui ne cède pas à l'action d'un agent extérieur mais conserve son intégrité sans se détériorer (1559) ; ces valeurs concrètes étant représentées dès l'ancien français pour résistance (ci-dessous). ◆  Résister se dit aussi d'un être vivant qui supporte sans dommage les effets d'une action pénible ou éprouvante (1559).
■  Dès le moyen français, il correspond à « refuser, s'opposer à » et développe ses valeurs psychologiques actuelles, se disant d'une personne qui s'oppose à ce qui exerce une séduction, une attirance mais que l'on estime moralement mauvais (v. 1350), d'une femme qui repousse une tentative de séduction (v. 1393), de la personne qui lutte pour ne pas céder à ses propres entraînements (1672). La locution classique il n'y a point de cœur qui lui résiste (1690) annonce la forme moderne on ne peut lui résister « il, elle est irrésistible ».
■  Au XVIIIe s., le mot est employé en termes de manège à propos d'un cheval qui se contracte pour ne pas obéir aux indications des aides du cavalier (1762).
❏  RÉSISTANCE n. f., d'abord écrit resistence (v. 1270) a les mêmes sens que le verbe. La totalité des valeurs physiques fonctionne déjà en ancien français : le mot désigne, pour une chose matérielle, le fait de s'opposer à l'action d'un agent extérieur et la capacité de conserver son intégrité sous l'effet des causes de destruction (v. 1270). Il s'applique à la qualité des choses matérielles qui résistent aux actions auxquelles elles sont soumises et se définit comme la propriété de la matière perçue par l'être humain, grâce au toucher et aux sensations cénesthésiques (v. 1370, Oresme). Il sert à caractériser une force, dans la mesure où elle s'oppose à une autre force et à la qualité des êtres vivants capables de subir sans dommage des atteintes diverses (v. 1370).
■  Résistance désigne aussi l'action, pour qqn, de résister à une contrainte physique (fin XIVe s.), spécialement dans le contexte de la guerre (fin XIVe s.). Depuis le XVIe s., il s'emploie avec une valeur politique, s'appliquant au fait de tenir tête à une autorité établie, à une limitation de sa liberté (1530) et se dit de l'action de faire obstacle aux desseins de qqn (1530). Il développe au XVIe s. (1527) des emplois psychologiques « fait de repousser une sollicitation amoureuse » (1549), « de résister à ses propres faiblesses » et « force morale permettant de supporter sans faiblir des épreuves, des chagrins », tous attestés chez Marguerite de Navarre. ◆  Le sens politique a donné sous la Révolution l'expression droit de résistance à l'oppression (1791) incluse dans la Déclaration des droits de l'homme. Le nom entre dans la désignation d'un parti politique conservateur de la monarchie de Juillet (1840, parti de la Résistance, par opposition au parti du mouvement) ; cette connotation, proche de réaction, a disparu. ◆  Pendant la Seconde Guerre mondiale, le mot s'applique à l'action menée par ceux qui s'opposèrent à l'occupation de leur pays, notamment la France, la Belgique, par les troupes allemandes (v. 1942, le plus souvent avec une majuscule) et, par métonymie, s'emploie pour l'ensemble des personnes (appelées résistants), organisations et mouvements participant à cette action (1949).
■  Le sens concret de résistance, appliqué à la matière inerte ou vivante, a trouvé un vaste champ d'emploi dans la terminologie scientifique en physiologie, physique et technique : résistance vitale, pratique (1832), résistance des matériaux (1875), syntagme désignant par métonymie un domaine de la mécanique appliquée, très important en technique, résistance capillaire, globulaire, résistance de forme, de flottement, résistance induite (XXe s.). ◆  En électricité, le mot désigne le quotient d'une différence de potentiel constante appliquée aux extrémités d'un conducteur par l'intensité du courant qu'elle produit, lorsque le conducteur n'est pas le siège d'une force électromotrice (1883) ; d'où au XXe s. des syntagmes comme boîte de résistance, résistance apparente, spécifique (1964). Par métonymie, une résistance (1890) désigne un conducteur capable de dégager de l'énergie thermique (un dipôle soumis à la loi d'ohm) ; cette acception est passée dans l'usage courant (voir ci-dessous résistor).
■  Au début du XXe s., les valeurs psychologiques du mot s'appliquent aussi à la manifestation chez un sujet d'un désaccord avec lui-même face à un engagement important, sens dont procède une spécialisation en psychanalyse : « comportement du sujet qui, lors de l'investigation analytique, s'oppose à la règle de libre association » (1907).
■  C'est avec ce sens qu'il a produit son unique dérivé RÉSISTANCIEL, ELLE adj. (1967), très didactique.
Le composé ANTIBIORÉSISTANCE n. f., de même que ANTIBIORÉSISTANT, ANTE adj. s'appliquent à la capacité de certaines bactéries à résister aux antibiotiques.
RÉSISTANT, ANTE, le participe présent de résister, a été adjectivé (XIVe s.) en rapport avec résistance, avec les sens physiques de « qui résiste », « qui a de la cohésion », « qui offre une résistance au toucher », « qui oppose une force à la force subie, en particulier au mouvement ». Appliqué à une personne, il qualifie surtout celle qui s'oppose à qqch., refuse d'adhérer, aussi substantivé (1355), s'appliquant aussi à l'être qui supporte sans dommage des conditions rigoureuses (déb. XVIe s.).
■  Le mot a pris le sens correspondant à celui de résistance pendant l'occupation allemande (v. 1942).
■  Il se dit aussi d'une chose fabriquée, d'une matière qui résiste bien aux causes de destruction (v. 1750) et, qualifie ce qui résiste au temps et aux causes de dissolution (1875). En électricité, il qualifie ce qui est doué d'une résistance électrique (1949 dans les dictionnaires).
RÉSISTIBLE adj. est créé sur le modèle des adjectifs verbaux en -ible comme terme de théologie (1687 Bossuet, grâce résistible) et employé comme terme général (av. 1728). Il n'a pas eu le succès de son antonyme irrésistible et est sorti d'usage, cependant reformé dans la traduction du titre d'une pièce (en allemand) de Bertolt Brecht, La Résistible Ascension d'Arturo Ui.
■  IRRÉSISTIBLE adj. préfixé en ir- (→ in-) [1687], est passé du langage de la théologie, dans l'usage général au XVIIIe s., qualifiant ce qui force l'adhésion intellectuelle, émotive, ce qui charme (av. 1727) et la personne à qui on ne peut résister (1787). ◆  Antérieurement, le moyen français avait eu le couple résistable (XIVe s.)-irrésistable (1478).
■  Irrésistible a pour dérivés IRRÉSISTIBLEMENT adv. (1701) et IRRÉSISTIBILITÉ n. f. (av. 1715), termes de théologie qui, dans la seconde moitié du XVIIIe s. ont pris une valeur générale, le second demeurant rare.
RÉSISTIVITÉ n. f. (1896), emprunt à l'anglais resistivity (1885), lui-même dérivé de resistive (1603), de to resist « résister », désigne la caractéristique électrique d'une substance conductrice. ◆  De son radical est dérivé, avec l'élément -mètre*, RÉSISTIVIMÈTRE n. m. (attesté 1975) « appareil mesurant la résistivité d'un conducteur ».
RÉSISTOR n. m. a été créé pour distinguer de la propriété nommée résistance (ci-dessus) en électricité le dipôle lui-même, appelé résistance dans l'usage courant.
RÉSOLU → RÉSOUDRE
RÉSOLUTION n. f., d'abord resolucion (v. 1278) puis resolution (v. 1460), est emprunté au latin resolutio, -onis « action de dénouer », « réfutation », « désagrégation, décomposition » et, à basse époque, « mort », de resolutum, supin de resolvere (→ résoudre).
❏  Le développement des sens marque l'influence de résoudre*, résolution jouant le rôle de substantif d'action pour ce verbe. Le mot a désigné d'abord concrètement l'action de se dissoudre, de se désagréger, avant de céder la place à dissolution*. Il est passé en médecine en parlant du retour à l'état normal et sans suppuration d'un tissu enflammé (1314) puis de l'abolition ou de la diminution de la contractilité musculaire au cours des maladies graves (v. 1560, Paré), sens rare, repris au XIXe siècle.
■  Résolution désigne aussi le fait de décomposer en des éléments simples (v. 1460), emploi rare, réactivé en optique (XXe s.), avec le sens de « propriété d'un instrument de permettre la vision distincte de deux points rapprochés » (pouvoir de résolution, etc.), ainsi qu'en photographie (argentique).
■  Dans la langue classique, la valeur dominante du mot est devenue « action de se transformer, de passer d'un état dans un autre » (1680). Dès le XVIe s., résolution avait acquis des emplois abstraits et figurés : en droit « action de dissoudre un contrat en raison de l'inexécution des conditions ou des charges » (1549), et couramment, « action d'élucider, de trouver la solution d'un problème », seul (1532) et surtout dans la résolution d'un problème (1573). De ce dernier sens, participent des emplois didactiques en logique, en mathématiques (1715), en géométrie (1870, résolution d'un triangle). ◆  La même idée originelle de « passage du complexe au simple » sous-tend l'emploi du mot en musique, d'après l'italien resoluzione, employé dans le dictionnaire de Brossard en 1703, pour la séparation des voix dans un canon ou une fugue perpétuelle (1721), acception archaïque, puis pour le procédé harmonique consistant à résoudre une dissonance (1842).
■  D'après le sens psychologique de résoudre et se résoudre, résolution s'applique au fait de se déterminer et, par métonymie, à la décision prise (v. 1480). Il recouvre plus largement le caractère d'une personne résolue, la fermeté (1580).
■  Du sens métonymique procède en France l'emploi institutionnel pour « ordonnance concernant la police, la politique et le commerce » (1723), puis « acte normalement dépourvu de force exécutoire » et qui résulte du vote d'une seule Chambre du Parlement agissant sur proposition d'un des membres (1789, 1845 à propos des États-Unis, répandu après 1870). Par extension, il désigne les dispositions réglementant les travaux des Chambres prises par le congrès d'un parti.
❏  RÉSOLUTIF, IVE adj. est dérivé savamment (1314) du latin resolutum, supin de resolvere (→ résoudre). ◆  Le mot a été formé par les médecins pour qualifier, et comme substantif, pour désigner (1377) un médicament qui diminue l'inflammation des tissus tout en empêchant la suppuration ; il s'est imposé aux dépens de résolvant.
■  Le sens de « qui prend une résolution, est capable de décider » (1484) a disparu en dehors d'un emploi didactique (1521) où il rejoint le sens de « décisif ». Au XXe s., il qualifie en médecine « ce qui favorise le relâchement musculaire » (1972 dans les dictionnaires).
■  RÉSOLUTOIRE adj. a été formé savamment en droit (1701, clause résolutoire) au sens de « qui entraîne la résolution d'un contrat ». Repris en musique et en médecine, il est quelquefois employé au sens général de « qui résout (un problème) », alors d'usage littéraire.
Le dérivé préfixé IRRÉSOLUTION n. f. (1553), qui correspond à irrésolu, sert d'antonyme à résolution dans le sens psychologique : « incertitude, manque de fermeté » ; au XVIIe s., il eut parfois la nuance d'« inconstance » (1636).
RÉSOLUBLE adj. est emprunté (fin XIVe s.) au bas latin resolubilis « qui peut être désagrégé » au propre et au figuré, dérivé du latin classique resolvere (→ résoudre). ◆  Le mot, repris en chimie au sens de « soluble », a été abandonné au profit de soluble. Il a été repris au XVIIIe s. dans quelques emplois didactiques : il qualifie, par opposition à insoluble, ce qui peut recevoir une solution (1715), s'emploie en droit pour ce qui est sujet à annulation (1804). ◆  Le sens concret étymologique a été réactivé en sciences, résoluble qualifiant ce qui peut se décomposer en des parties plus simples (1825), en relation avec résolution.
■  Il a servi à former RÉSOLUBILITÉ n. f. (v. 1840), didactique.
1 RÉSOLVANT, ANTE adj. tiré du participe présent de résoudre (1314, puis 1771) est d'abord un terme de médecine, synonyme partiel de résolutif (ci-dessus). Au XIXe s., le mot qualifie en photographie une surface sensible à fort pouvoir de résolution.
RÉSOLVANCE n. f. correspond à résolvant, et adapte l'anglais resolvancy (1930) à propos du pouvoir de résolution d'un système optique. ◆  RÉSOLVANTE n. f., terme de mathématique, après forme résolvante (1904), s'applique à une équation, qui permet la résolution d'une autre équation préalablement posée. Dans cet emploi, le nom et l'adjectif résolvant peuvent être calqués sur l'anglais, langue où le verbe to resolve correspond au français résoudre. Dans ce cas, il s'agirait d'un adjectif 2 RÉSOLVANT, ANTE, historiquement distinct du participe présent de résoudre.
RÉSONNER v. intr. est emprunté (v. 1130, resoner) au latin resonare « renvoyer les sons, retentir, faire un écho, faire retentir » de re- (→ re-) marquant le mouvement en retour et sonare « rendre un son », « retentir » (→ sonner). Le verbe, d'abord écrit resoner, puis resuner (v. 1155) a pris deux n (1380, resonner) sous l'influence de sonner*, puis un accent au début du XVIIe siècle.
❏  Le verbe signifie « produire un son amplifié et prolongé » au propre et, très vite, en emploi métaphorique ou figuré (v. 1160). Il correspond également, en donnant au préfixe re- sa valeur pleine, à « renvoyer un son, le réfléchir » (v. 1130), également au propre et au figuré dans la construction indirecte résonner de (fin XVIe s. ; une première fois au XIIIe s.). ◆  À l'époque classique, il s'est employé transitivement au sens de « faire entendre (des notes, des vers) » (1553), sorti d'usage au XIXe siècle.
❏  RÉSONNEMENT n. m., d'abord resonement (XIIe s.), avait en ancien français le sens physique de « rebondissement » ; avec la graphie moderne, il est devenu le substantif d'action de résonner (XVe s.) mais n'a pas réussi à s'implanter, évincé par résonance et probablement gêné par la proximité formelle de raisonnement.
■  RÉSONANCE n. f. (1372), plutôt qu'un emprunt au latin resonantia « écho » (de resonare), est dérivé de résonner avec maintien du n unique par référence au latin.
■  Le mot désigne la propriété d'accroître la durée ou l'intensité du son que possèdent certains objets, certains milieux. Son aire d'emploi s'est élargie à partir du XVIIIe s., avec plusieurs acceptions scientifiques : « amplification des sons produits dans une ou plusieurs parties des cavités bucco-nasales par le jeu des organes phonateurs », « amplification de l'amplitude d'une oscillation sous l'effet d'impulsions régulières », en physique (1746, Condillac) « propriété pour un corps d'entrer en vibration quand il est soumis à une excitation convenable » (ces trois valeurs étant définies dans l'Encyclopédie 1765).
■  En médecine il désigne le bruit distingué lorsqu'on fait résonner le larynx, le cou ou le thorax (1855, Nysten).
■  À côté d'emplois terminologiques, le sens courant entre dans la locution caisse de résonance (1875), appelée d'abord résonance (1803), et a développé un sens figuré : « ce qui fait vibrer l'esprit ou le cœur » (1891).
■  Cependant, les valeurs scientifiques du mot, à partir de l'acoustique (ci-dessus), se sont développées ou précisées, d'abord en physique où, après les travaux de Helmholtz (1862), on parle de résonance mécanique, acoustique..., puis en électricité (fin XIXe s. ; Cf. anglais resonance, 1886) pour désigner le phénomène par lequel un signal oscillant (courant électrique ou rayonnement électromagnétique) produit un effet sur un courant oscillant de même fréquence et les conditions dans lesquelles un circuit produit la réponse la plus importante à une oscillation donnée ; puis la condition analogue dans laquelle une particule réagit, par emprunt à l'anglais resonance (1895). En physique nucléaire, le mot désigne l'état d'excitation du noyau formé dans une réaction nucléaire, correspondant à une valeur de l'énergie de la particule incidente telle que la section efficace de la réaction passe pour être un maximum (1934, Joliot et Joliot-Curie), aussi dénommée résonance magnétique nucléaire ; de là en médecine imagerie à résonance magnétique ou I. R. M. Le mot désigne également une particule instable à durée de vie très courte. ◆  Résonance magnétique nucléaire a donné un sigle, RMN, d'où a été tiré le composé REMNOGRAPHIE n. f., dans les années 1980, pour « méthode de reconstitution d'images anatomiques par la résonance magnétique nucléaire ». ◆  La chimie l'utilise dans l'expression résonance entre formules qui désigne la relation existant entre plusieurs formules qui peuvent représenter les mêmes molécules. En psychologie, l'expression résonance intime a été introduite par traduction de Rorschach pour désigner, dans le cadre de sa typologie, l'attitude fondamentale du sujet vis-à-vis de l'objet.
■  RÉSONNANT, ANTE, le participe présent de résonner, est attesté au XVIe s. comme adjectif (1531) et doit être plus ancien comme l'indique son dérivé résonamment (v. 1380) « de façon sonore », lui-même sorti d'usage. ◆  Résonnant qualifie ce qui accroît la durée, l'intensité d'un son, et, par extension, ce qui est sonore, retentissant. L'usage actuel s'en sert surtout en physique pour « susceptible d'entrer en résonance ».
■  RÉSONATEUR, TRICE adj. et n., dérivé savant de résonner (1862), a conservé sa graphie latinisante avec un seul n (celle de résonance) en dépit de la tentative faite pour imposer résonnateur (1868). ◆  Il qualifie ce qui produit un phénomène de résonance et s'emploie substantivement en physique, résonateur de Helmholtz (1870) désignant un globe creux à deux ouvertures ayant la propriété de ne transmettre à l'oreille, parmi plusieurs sons produits simultanément, que celui pour lequel l'oreille est accordée. Résonateur s'est étendu (1893) à divers dispositifs où peut se produire un phénomène de résonance, par exemple résonateur de Hertz (1897). On rencontre quelquefois le mot avec une valeur figurée en parlant d'une personne dont la sensibilité perçoit et amplifie certaines sensations (1921) ou d'une abstraction.