RIYAL n. m., emprunt à l'arabe, est le nom de l'unité monétaire de l'Arabie Séoudite, du Qatar.
RIZ n. m., d'abord ris (v. 1270) puis riz (XIVe s.), le z étant dû à l'influence du latin, est emprunté à l'italien riso, lui-même repris d'un latin °orizum, variante de oriza, oryza. Ce dernier est emprunté au grec oruza ou oruzion (en grec byzantin ruzi), probablement d'origine iranienne orientale (l'afghan a vrižē n. f. pl.). L'ancien français est à l'origine de l'anglais rice, d'abord rys (v. 1234) ; l'espagnol et le portugais arroz viennent tous deux de l'arabe aruz(z), uruz(z), de même origine persane.
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Le mot désigne comme l'étymon la graine d'une plante préparée pour la consommation, seul et dans les noms de multiples préparations culinaires. Employé comme nom de la plante d'où proviennent ces graines, le mot est attesté en français en 1298 (Marco Polo). Les variétés de riz, cultivés ou non cultivés
(riz sauvage) portent des noms où le mot est qualifié :
riz rouge, riz de montagne, cultivé sans irrigation.
Riz gluant, à forte teneur en gluten. La construction
...de riz est employée dans des locutions désignant des choses tirées de la plante, comme
eau de riz (1776),
paille de riz (1835,
Maison rustique),
papier de riz (1875).
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Par ailleurs, le mot entre dans de nombreux syntagmes culinaires (riz à l'eau, riz au lait [1608], riz au gras, etc., récemment riz cantonais ou riz cantonaise, plat de la région chinoise de Canton, préparé avec divers accompagnements [porc, légumes, œufs...], riz au curry...) et dans des expressions agricoles (riz en paille ou paddy, riz glacé, perlé...), multipliés par la diffusion des cuisines chinoise, japonaise et indienne en Occident. En français d'Afrique, riz brisé, petit riz, grains de riz cassés. Riz blanc, cuit à l'eau. Riz au poisson, plat national du Sénégal (thiéboudienne).
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Par analogie, la locution grain de riz est employée au pluriel pour désigner les éléments de la structure granulée de la surface apparente de la photosphère solaire (1870) et, au singulier, à propos d'un procédé de décoration céramique principalement pratiqué par les Chinois (1932 dans les dictionnaires).
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Les dérivés sont en majorité des termes didactiques ou techniques.
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RIZIÈRE n. f. (1718), « terrain où l'on cultive le riz », est le plus ancien et le plus courant.
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Au XIXe s. apparaissent les termes de commerce RIZON n. m. (1835) et RIZOT n. m. (1835), les adjectifs RIZAIRE (1838), sorti d'usage, RIZICOLE (1870) et RIZIFORME (1878), ainsi que RIZERIE n. f. (1868) qui désigne l'usine où l'on traite le riz.
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Au XXe s., on a formé RIZICULTURE n. f. (1912) et RIZICULTEUR, TRICE n. (v. 1915 au masculin).
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RISOTTO n. m. est un emprunt (1855) à l'italien
risotto, nom d'un plat fait de riz coloré au safran ou à la tomate et accompagné de beurre, de parmesan râpé, parfois d'autres ingrédients.
Risotto est dérivé de
riso (→ riz, ci-dessus).
R. M. I. n. m., prononcé érèmi, est le sigle (1988) de revenu minimum d'insertion.
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Il a pour dérivé RMISTE n. (prononcé, puis écrit [1989] ÉRÉMISTE).
R. M. N., n. m., épelé, est le sigle de résonance magnétique nucléaire
❏ voir
REMNOGRAPHIE (à RÉSONANCE).
ROAD MOVIE n. m., emprunt (1992) à l'expression anglaise des États-Unis « film (movie) de route (road) », s'emploie en français à propos d'un type de film créé aux États-Unis, exploitant le thème de l'errance dans les grands espaces de l'Ouest nord-américain.
ROADSTER n. m. est emprunté (1927) à l'anglais, mot apparu aux États-Unis (1892), après avoir désigné en Angleterre un cheval de selle (1818), une bicyclette puis une automobile (1908) destinées à la route.
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En français, le mot a désigné dans les années 1920 et jusqu'aux années 1950 une automobile décapotable à deux places.
1 ROB n. m., emprunt (1507) à l'arabe rūbb « extrait de fruit », est un mot d'ancienne pharmacie, désignant un extrait de suc de fruit ayant la consistance du miel. Il s'est employé jusqu'au début du XXe siècle.
2 ROB ou ROBRE n. m., d'abord robre (1767) puis aussi rob (1773), est l'adaptation et la déformation de l'anglais rubber n. (1599), également rubbers, mot d'origine inconnue. On ne peut l'apparenter à rubber « frotteur, frottoir » (1536), lui-même dérivé de to rub « frotter », que sans tenir compte du sens. En outre, de rubber ou rubbers on ne sait quelle est la forme originelle, ni si le second est un singulier ou un pluriel. Le mot anglais désigne une partie en trois manches, spécialement au whist (1749) et, par extension, dans toutes sortes de jeux (1807). On rencontre aussi en français du XIXe s. les formes anglaises robber et rubber (Balzac).
❏
Le mot a gardé le sens de son étymon, au whist et au bridge, où il est encore en usage.
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ROBE n. f. est emprunté (v. 1155) au germanique occidental °rauba « butin, rapine » (→ dérober), auquel est apparenté l'anglais to rob, d'où, pense-t-on, « vêtement pris en guise de butin ». L'italien a roba « vêtement » et « biens mobiliers et immobiliers », l'espagnol a ropa (avec un p hétéroclite) « vêtement », et l'ancien provençal a rauba « butin », « robe ».
❏
L'ancien et le moyen français
robe ont encore fréquemment, et jusqu'au
XVIe s., les sens de « butin, pillage » (v. 1155) d'où « vol, larcin » et « rapt », notamment dans les locutions
en robe « à la dérobée », et
bonne robe « de bonne prise », en parlant d'une femme et dans un contexte galant.
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Le sens de « vêtement » (v. 1160), d'abord pris avec une valeur collective : « ensemble de vêtements taillés dans une même étoffe, habillement complet à l'exclusion de la chemise », peut provenir d'un glissement de sens (non attesté) en germanique, de « butin » à « vêtements pris comme butin ». Il concerne d'abord le long vêtement que portaient les personnes des deux sexes dans l'Antiquité et jusqu'au XVIe s., et qui reste en usage dans certains pays d'Orient ; ce sens est toujours vivant mais secondaire. L'évolution de l'habillement occidental a fait réserver le mot au vêtement féminin composé d'un corsage et d'une jupe d'un seul tenant, sens réalisé dès le moyen âge (v. 1175). Plusieurs syntagmes, dont robe du soir (1889), sont usuels. De nombreux types de robes sont désignés par des syntagmes courants en français général, auxquels s'ajoutent par exemple la robe mission imposée par les missionnaires pour couvrir la nudité des femmes kanakes, ou la robe popinée*, en français de Nouvelle-Calédonie.
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Le sens général de « vêtement long » est en revanche réalisé dans l'expression robe de chambre (1596), précédée par robe à relever (1387), robe de nuit (v. 1462), et concurrencée à l'époque classique par l'emploi de robe seul (1670).
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Le sens général de « long vêtement ample » reste vivant quand robe désigne l'habit distinctif de certains états et professions : vêtement des ministres de certaines religions (v. 1160), la robe désignant par métonymie la « profession ecclésiastique » (fin XVIe s.) et les ecclésiastiques ; cet emploi a reculé devant celui de soutane, dans l'Église catholique, avant la suppression de cet habit. En partie par allusion à l'ancien vêtement civil médiéval, robe longue (1587) a servi sous l'Ancien Régime à différencier la noblesse et le clergé. L'opposition robe longue / robe courte était effective à l'intérieur de l'état ecclésiastique, un jésuite de robe courte (1842) désignant un membre non clerc de la compagnie de Jésus et, ironiquement, un partisan des jésuites. Robe désigne aussi le vêtement porté traditionnellement par les magistrats, les avocats et les professeurs dans l'exercice de leur profession (1530) ; de là, l'expression noblesse* de robe par opposition à noblesse d'épée, et là encore, une opposition robe courte, robe longue à propos de deux types d'officiers du Châtelet, par suite d'une charge créée par François Ier en 1527 ; au XVIIe s., on parle aussi de chirurgiens en robe courte ou longue. Par métonymie, robe a désigné la profession des gens de justice (1643) et l'ensemble des personnes exerçant cette profession (1685), aussi dans les syntagmes haute robe « première magistrature du pays » (1798) et ancienne robe (1798) « magistrature ancienne dans une famille ».
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Par métaphore du sens concret général, robe s'applique à la parure dont se revêtent les végétaux, la nature (1553).
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Par analogie robe désigne des enveloppes, notamment de fruits et légumes (1546), par exemple dans l'expression culinaire pommes de terre en robe de chambre (1870) ou, plus rarement, en robe des champs (1938) expression qui prétend corriger la précédente (de même que homard à l'américaine a donné lieu à à l'armoricaine).
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Robe désigne aussi le boyau qui recouvre une andouille (1680), l'enveloppe d'un cigare (1729), la partie superficielle d'un pain de sucre (1870) et la partie cylindrique d'un réservoir de stockage de pétrole (1964) ; jupe a des emplois comparables.
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En œnologie, le mot désigne la couleur du vin (1870) par une métonymie portant sur la couleur du vêtement et son caractère apparent.
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Robe doit à un autre développement analogique le sens de « pelage (de certains animaux, cheval, bœuf) » [1640] ; il a désigné techniquement la laine fournie en une seule fois par un mouton (1752).
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ROBETTE n. f. (v. 1460), diminutif de
robe, sorti d'usage, s'emploie parfois en parlant de la chemise de laine que les chartreux portent sur la peau (1680).
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ROBERIE n. f. (déb. XVIe s., repris 1836) s'emploie dans les communautés religieuses pour désigner la pièce où l'on tient les vêtements.
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ROBIÈRE n. f. désigne parallèlement la religieuse chargée du soin des vêtements (1665), ainsi que l'armoire qui les contient (1803).
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1 ROBIN n. m. (av. 1621), dérivé de robe dans homme de robe, par allusion plaisante à l'homonyme robin (→ robinet), a été une appellation familière et péjorative pour un homme de loi, usuelle aux XVIIe et XVIIIe siècles.
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ROBER v. tr. (1723), d'abord attesté par son participe passé adjectivé dans garance robée, puis à l'actif (1803), a signifié « dépouiller la garance de son écorce » ; de nos jours, il indique l'opération consistant à entourer le cigare ou les rôles de tabac d'une robe (1904).
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En est dérivé ROBEUSE n. f. (1875) « ouvrière » et (milieu XXe s.) « machine affectée à cette tâche ».
❏ voir
DÉROBER, ENROBER, RUBATO.
ROBERT n. m. est l'emploi comme nom commun (1903) du nom propre Robert.
❏
Le mot a d'abord désigné en argot un œil poché, sens conservé régionalement (région lyonnaise) d'où l'emploi pour « œil » chez San-Antonio.
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De nos jours, il est employé, surtout au pluriel (1928), comme désignation populaire des seins, d'après Robert, nom de marque du premier biberon à tétine de caoutchouc fabriqué industriellement (1888) et lancé par la publicité. L'analogie de fonction et d'apparence explique cet emploi argotique, puis familier, devenu moins courant.
❏ voir
ROBINET.
ROBINET n. m. est le diminutif (1285) du moyen français robin désignant une fontaine où l'eau sort par un mascaron (attesté en 1527 dans l'Ardenne mais évidemment plus ancien) : c'est un emploi figuré de l'ancien français 2 ROBIN, nom du mouton (v. 1450), l'extrémité des tuyaux de fontaines étant souvent ornée d'une tête de mouton stylisée, thème décoratif courant.
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Robin est une forme familière (suffixée) du prénom Robert. Dans la littérature médiévale, Robin était souvent employé par dénigrement pour un paysan sot et prétentieux (déb. XIVe, encore au XIXe s.) ; d'autre part, le nom servait à désigner le mouton (Robin mouton) et des animaux domestiques. Pomme de Robin (1387) s'est dit d'une pomme, bon robin d'une herbe, robine d'une poire d'été (1690). L'anglais a emprunté robin à l'ancien français dans des emplois analogues et en a fait le nom du rouge-gorge.
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Robinet désigne d'abord un mascaron ornant le haut bout d'un instrument à cordes (et qui devait représenter une tête de mouton), ainsi que la pièce ajustée à l'issue d'un tuyau de fontaine et qui permet de laisser couler ou de retenir l'eau (1401). Ce sens l'a emporté, réalisé dans des syntagmes plus fréquents lorsque la distribution d'eau courante, succédant aux fontaines à réservoir, s'est diffusée. Après 1870, on parle de
robinet électrique (1888), de
robinet d'incendie, etc.
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Par métonymie, le mot désigne surtout la partie de l'appareil permettant la manœuvre d'ouverture ou de fermeture (1690). L'usage des robinets était normal dès le XVIIe s., comme l'atteste l'emploi figuré du mot appliqué à ce qui retient ou laisse passer un flux : sons, distribution d'argent, d'avantages (1675, Mme de Sévigné) et s'employant dans la locution tenir le robinet « pouvoir disposer et user d'une chose à sa volonté » (fin XVIIe s.). L'expression robinet d'eau tiède (1835) s'emploie à propos d'un bavard prolixe et insipide.
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Le mot fournit une désignation familière de la verge d'un petit garçon (1604), surtout dans petit robinet.
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ROBINETTERIE n. f. (1845) désigne la fabrication de robinets et, par métonymie, l'entreprise (1904), l'industrie, le commerce des robinets. Il s'emploie avec le sens collectif d'« ensemble des robinets (d'une chaudière, d'un appareil) » (1935).
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ROBINETIER n. m. désigne un fabricant ou marchand de robinets (1870) et qualifie celui qui travaille dans la robinetterie (1870).
❏ voir
ROUBIGNOLES.
ROBINEUX, EUSE n. est, en français du Canada, le dérivé (attesté en 1954) de robine « mauvais alcool frelaté », francisation de l'anglais rubbing, qualifiant l'alcool « dénaturé ». Le mot est familier pour « mendiant ou sans-abri alcoolique ».
ROBINIER n. m. est la francisation (1778) du latin botanique moderne robinia de même sens, tiré par Linné du nom de Jean Robin (1550-1629), botaniste des rois Henri III, Henri IV et Louis XIII, qui introduisit cet arbre, natif d'Amérique du Nord, place Dauphine à Paris en 1601. En 1635, son fils Vespasien Robin le transplanta à son emplacement actuel, au jardin des Plantes.
❏
Le mot employé en botanique mais peu courant dans l'usage général désigne aussi (à tort, du point de vue botanique) l'acacia. Par ailleurs, le mot acacia, désigné en botanique par l'expression faux acacia, s'emploie réciproquement pour désigner le robinier, dans l'usage courant.
ROBINSONNADE n. f., d'abord attesté chez J. Ray (1872), traducteur du Capital de Karl Marx, sous la forme Robinsonade, est emprunté à l'allemand Robinsonade. Le mot est tiré du nom de Robinson dans Robinson Crusoe (1719), titre de l'œuvre de Daniel Defoe, désigne un type de récit exploitant le mythe de l'île déserte et se donnant parfois comme un manuel du parfait « bricoleur-agriculteur-éleveur ». En Allemagne, après l'Île Felsenburg (1731-1743) de G. Schnabel, c'est le Robinson des jeunes (1799) de J. H. Campe où se retrouve l'idée rousseauiste que toute expérience contribue à former l'être social, donnant à l'œuvre un caractère initiatique qui sera celui de L'École des Robinsons de Jules Verne (1882), de L'Île mystérieuse du même auteur, du Robinson suisse, etc. Marx a rendu célèbre le terme en l'employant comme désignation de l'utopie au sens le plus réducteur (« la révolution sur cinquante kilomètres carrés ») à laquelle s'oppose la révolution selon le matérialisme historique.
❏
Repris dans le sens donné au mot par Marx, robinsonnade désigne aussi un récit d'aventures dans la nature à la manière de celles de Robinson.
❏
ROBINSON n. m. est l'emploi comme nom commun (1857, Flaubert) du nom propre
Robinson (Crusoé) appliqué à une personne qui vit seule dans la nature.
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Il a désigné un grand parapluie, familièrement depuis la représentation en 1805 d'une pièce de Guilbert de Pixerécourt dans laquelle le héros apparaissait avec un parasol, allusion entretenue par les illustrations de l'œuvre de Defoe.
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ROBINSONNER v. intr. est dérivé (1870) du nom de Robinson, exprimant le fait de « vivre comme Robinson, dans un lieu désert ».
ROBORATIF, IVE adj. est dérivé savamment (1501) de l'ancien verbe reborer v. tr. (1295) « confirmer, ratifier », roborer « fortifier » (déb. XIVe s.) au propre et au figuré, lui-même emprunté au latin roborare « fortifier, affermir, consolider » (→ corroborer) de robur, roboris (→ robuste, rouvre).
❏
Le mot est le seul dérivé vivant de la famille de roborer ; il qualifie ce qui donne des forces, au propre (dans l'ancienne langue médicale) puis au figuré, en style littéraire.
❏
ROBORANT, ANTE, le participe présent adjectivé de roborer employé au même sens (1821), est sorti d'usage.
❏ voir
ROBUSTE.
ROBOT n. m. a été introduit en 1924 dans le titre Les Robots universels de Rossum, traduction de Rossum's Universal Robots ou R. U. R. (1921) de l'écrivain tchèque Karel Capek (Tchapek) [1890-1938], où le mot désigne des « ouvriers artificiels », des automates fabriqués par la firme R. U. R. Il a été tiré par Capek du tchèque robota « travail » et spécialement « travail forcé, corvée ». Ce mot est issu du vieux slave rabota (russe robot') dont le premier sens est « esclavage », d'où « travail pénible de l'esclave », puis « travail physique » et par extension « activité laborieuse ». Ce mot, représenté dans toute la famille slave, est l'altération par métathèse, de orbota, qui appartient à une racine indoeuropéenne °orbho-, bien représentée dans les langues germaniques (ancien haut allemand arabẹit[i], moyen haut allemand ar[e]beit, allemand Arbeit « travail », moyen néerlandais arbeit[d]).
❏
Le mot, d'abord appliqué à un androïde artificiel capable d'accomplir des travaux normalement exécutés par l'homme (1924), désigne plus généralement une machine à l'aspect humain capable de se mouvoir et de parler (1939). Il est employé par métaphore et au figuré à propos d'une personne réduite à l'état d'automate (1935).
■
Il a été repris pour désigner un appareil capable d'agir automatiquement pour une fonction donnée (1949 ; dès 1944 dans le français régional de Liège pour désigner les V1), en particulier un appareil ménager (1964) ; il n'implique plus alors l'apparence humaine. Ce genre d'emplois, après le vieillissement du mot entre 1940 et 1960, s'est multiplié en relation avec l'automatisation de l'industrie et l'apparition de dérivés (voir ci-dessous) et d'expressions.
■
Robot s'emploie comme second élément d'un grand nombre de mots pour indiquer que le premier terme, s'il s'agit d'une machine, est à commande automatique et, s'il désigne une personne ou une collectivité, qu'elle a des attitudes, des gestes dont l'automatisme évoque qqch. d'inhumain (1956).
❏
ROBOTISER v. tr., attesté en 1957 par son participe passé adjectivé
robotisé, est employé à l'actif (1969) un peu plus tard, mais au pronominal dès 1957. Le mot est employé à la fois dans son sens propre « équiper de machines automatiques » et au figuré pour « transformer (une personne) en robot ».
■
Robotiser a produit ROBOTISATION n. f. (1962), attesté longtemps après l'anglais robotization (1927), substantif d'action au sens propre et au sens figuré (1967).
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ROBOTISME n. m. (1959, Cocteau) est un mot rare référant à l'emploi de robots.
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ROBOTIQUE n. f. (1974 ; ingénieur robotique 1972) formé en français d'après automatique, ou peut-être emprunté à l'anglais robotic, également attesté comme nom (1941, robotic) désigne l'étude et la mise au point d'automatismes adaptables à un environnement complexe et pouvant remplacer ou prolonger des fonctions humaines.
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Il a produit ROBOTICIEN, IENNE n. (1974) « spécialiste de la robotique ».
ROBUSTE adj. est emprunté (XIIIe s.) au latin robustus, proprement « de rouvre, de chêne », d'où « solide (comme le chêne), fort, résistant » et, en parlant de personnes, « vigoureux ». Ce mot est dérivé de robur, -oris « chêne très dur » (→ rouvre), au figuré « dureté, solidité », « vigueur » et « cœur, noyau, élite ». L'ancien français rubeste « sauvage, cruel » (1080), et « fort, rude » (fin XIIe s.), était issu d'un latin populaire °rebustus, altération de robustus.
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Le mot qualifie un être humain ou un animal solidement constitué et résistant (v. 1300) ; il se dit en particulier du corps ou d'une partie du corps, de l'état de l'organisme qui ne se laissent pas facilement altérer (1690). Par analogie il qualifie un végétal qui vit sans dommage dans des conditions climatiques difficiles (1604). Au figuré, l'adjectif signifie « ferme, inébranlable » (1481) et caractérise une chose résistante (1869). Le mot appartient à l'usage soutenu ; il semble plus spontané en français québécois.
❏
ROBUSTEMENT adv. (1539) est rare.
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ROBUSTICITÉ n. f. dérivé savant (1776) s'est substitué au moyen français robusteté (1508) « état d'une personne robuste ». Devenu archaïque, il a été repris en médecine militaire dans l'expression indice de robusticité (1922).
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Il a souffert de la concurrence de ROBUSTESSE n. f. (1852, Gautier), autre dérivé de l'adjectif, d'usage courant.
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ROBUSTA n. m. est tiré (vers 1970 en français) de la forme féminine de l'adjectif latin
robustus (voir ci-dessus) pour désigner la variété de café à arôme puissant et moins délicat que l'arabica, produit par le caféier
Coffea canephora.
❏ voir
CORROBORER, ROBORATIF.
2 ROC ou ROCK n. m., nom d'un oiseau fabuleux, est emprunté (déb. XVIIIe s., Galland, traduction des Mille et Une Nuits) à l'arabe, qui l'avait pris au persan ruḫ (→ roquer). Le mot avait déjà été employé par Marco Polo, sous la forme ruc (1298).
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Roc ou oiseau roc désigne un grand oiseau mythique de la légende persane et arabe, gigantesque oiseau de proie.
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C'est le même mot que roc « la tour, aux échecs » (→ roquer).