3 ROMAINE adj. et n. f. est l'altération (v. 1450) d'après 1 romain*, de rommane (1400), roumane, encore au XVIe s., avec un masculin romman (XIVe s.) « balance composée d'un fléau dissymétrique reposant sur un couteau soutenu par un anneau tenu à la main » et « peson ». Le mot est d'origine arabe, rummāna « grenade » ayant servi (par analogie de forme) à désigner un peson. L'ancien provençal romana, qui a les deux sens de « balance » et « peson », et l'espagnol romana ont pu servir d'intermédiaire entre l'arabe et le français.
❏  Le mot, employé seul ou dans balance romaine, désigne le même type de balance qu'en arabe. Il est spontanément rattaché à romain, adj.
ROMAÏQUE adj. et n. m. est un emprunt (1823 comme nom) au grec romaikos, mot (« les Romains ») servant à désigner les ressortissants de l'Empire romain d'Orient, dérivé du grec Romê « Rome ». Langue romaïque (1832), comme le romaïque, désigne le grec moderne parlé. L'expression est didactique et archaïque ; on parle de grec démotique.
L + 1 ROMAN n. m., d'abord romanz (v. 1135) puis roman (fin XIIe s.), est issu d'un latin populaire °romanice, adverbe tiré de Romanus (→ romain) et signifiant (XIe s.) « en langue populaire, naturelle », par opposition à « en latin », puis employé par la suite en opposition aux mœurs et à la langue des Francs, considérés comme barbares.
❏  Le mot s'applique d'abord à la langue alors parlée dans la partie Nord de la France (v. 1135), langue vernaculaire opposée au latin qui était la langue écrite et savante, et au germanique des Francs (francique) appelé thiois en moyen français. Roman se dit en philologie (1690) de l'état de la langue que l'on suppose avoir été intermédiaire entre le bas latin populaire et l'ancien français. UItérieurement, des linguistes ont nommé pré-roman n. m. le latin « vulgaire » parlé en Gaule et roman a été étendu à la langue latine populaire parlée dans l'ensemble des pays romanisés (la Romania), et à l'ensemble des langues romanes entre le Ve et le Xe s. (1870) ; ce dernier emploi est abandonné en linguistique.
■  Par extension, le mot désigne simultanément (v. 1140) un récit en vers français (en roman) et non en latin, adapté des légendes de la littérature latine, puis celte (le roi Artus, le Graal), et aussi germanique, légendes où dominent les aventures fabuleuses et galantes. Le premier type de récit, appelé aujourd'hui roman antique par les spécialistes, constitue une transition entre l'épopée et le roman courtois. Depuis le XIIe s., roman se dit d'un récit en vers contant des aventures merveilleuses, les amours de héros imaginaires ou idéalisés (v. 1160) puis s'applique au même type narratif en prose (XIVe s.). Ce sens, historiquement daté (les historiens de la littérature parlent de romans courtois, de romans de chevalerie), se prolonge jusqu'au XVIIe s., où l'on nomme encore romans des poèmes relatant des aventures fabuleuses. Cependant, dès le XVIe s., le mot répond en partie à sa définition moderne : « œuvre d'imagination en prose, assez longue, qui fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels et fait connaître leur psychologie, leur comportement, leurs aventures ». Aux XVIIe-XVIIIe s., roman suppose un imaginaire galant peu réaliste, parfois peu éloigné de la bergerie (l'Astrée) ; ainsi Furetière, en qualifiant son récit de roman bourgeois, fait une contradiction plaisante (Cf. aussi le Roman comique « des comédiens », Scarron). ◆  Ce n'est qu'au XIXe s. que le concept moderne se dégage, les romans français du XVIIIe s. restant pour la plupart dans la tradition des aventures galantes et invraisemblables ou, par contrepied, du récit satirique et parodique. Puis, on commence à nommer rétrospectivement roman des œuvres qui n'étaient pas considérées comme telles lorsqu'elles furent écrites. Aux XIXe et XXe s., de nombreux syntagmes spécifient diverses catégories de romans : roman de mœurs (1835), roman picaresque (1839), roman épistolaire, didactique (1875), roman expérimental (1879 ; Zola), roman d'aventures (1893), roman psychologique (1904), roman policier (1923), et, aussi au XXe s., roman noir ou gothique appliqué à un type de récit effrayant de la fin du XVIIIe s. et du préromantisme, roman noir à propos d'un type de récit policier (ou plutôt criminel) violent, jusqu'au nouveau roman (10 juillet 1967) qui désigne une tendance littéraire française de la seconde moitié du XXe s., caractérisée par son refus du roman narratif et psychologique traditionnel. Plusieurs donnent lieu à de véritables noms composés comme roman-feuilleton (1850, Nerval), et au XXe s. roman-ciné (1929) inversé plus tard (voir ci-dessous) en roman-fleuve (1930) et roman-photo (v. 1950), auxquels viennent s'ajouter de nombreux composés occasionnels (voir vérité pour roman-vérité).
■  Du sens qu'avait pris le mot au XVIIe s., vient la valeur de roman comme synonyme de « chimère, fable, suite d'événements extraordinaires digne d'un roman » (1656) ; il se dit d'un tissu d'idées fausses (av. 1654), d'un assemblage de faits dénués de vraisemblance et inventés (1656), d'une aventure amoureuse passionnée et exaltée (1659, Molière), sens toujours vivants, rapportés au roman moderne, mais qui réactivent la conception romanesque médiévale et classique. ◆  La locution roman familial (1975) traduit l'allemand Familienroman défini par Freud dans un article datant de 1909 (et annoncé plus tôt). ◆  Le composé ANTIROMAN n. m. (1948, Sartre) s'applique à un récit qui se présente comme un roman tout en contrevenant aux règles traditionnelles du genre.
CINÉ-ROMAN n. m. a désigné au milieu du XXe s. une variété de roman-photo inspiré par le cinéma. TÉLÉ-ROMAN n. m. (attesté en 1975) désigne en français du Québec un feuilleton, une série narrative télévisée.
L'adjectivation de roman, 2 ROMAN, ANE, adj. est relevée en 1596 puis dans l'Encyclopédie (1765) pour qualifier la langue vernaculaire — assez théorique — parlée entre le Ve et le Xe s. dans l'ensemble de la Romania et, par extension, ce qui a trait à cette langue, ce qui est écrit en cette langue. Cet emploi a évincé le synonyme romance (langue romance, 1671). Roman qualifie par extension la langue d'oc (1808), emploi disparu, et les différentes langues vivantes issues du latin (1863) en concurrence avec langues néo-latines, qui a vieilli. Il s'applique aussi à ce qui est relatif aux peuples conquis et civilisés par Rome (fin XIXe s.). Voir l'encadré Les langues romanes.
La spécialisation du mot en histoire de l'art médiéval est attesté en 1818 dans une lettre adressée par l'archéologue normand Charles Duhérissier de Gerville à Auguste Le Prévost : tirée de romain par allusion à la ressemblance des styles et par influence de roman employé à propos du moyen âge, elle instaure une distinction à l'intérieur de ce que l'on qualifiait d'art gothique (le roman étant nommé gothique ancien ou gothique normand). L'adjectif roman, dans ce sens, a été diffusé par l'archéologue A. de Caumont (1823) puis par Hugo (Notre-Dame de Paris), Stendhal, Mérimée, qui fut le premier inspecteur des monuments historiques. Il s'est imposé après 1860 aux dépens de saxon, normand, byzantin et lombard. Qualifiant ce qu'on pensait être un art romain dégénéré, l'adjectif ne s'appliquait qu'à l'architecture et englobait tout le haut moyen âge, alors très mal connu. ◆  De nos jours, roman se dit de l'art et d'abord de l'architecture d'Occident, de la fin de l'État carolingien (VIIIe s.) jusqu'à la diffusion de l'ogive et du style « gothique », cet art roman étant caractérisé par la prédominance de l'architecture religieuse, notamment monacale, la variété régionale des styles (art roman normand, auvergnat, poitevin...), le développement d'une iconographie abondante. Stylistiquement, on parle de baroque roman.
■  Le mot est substantivé pour « architecture, style roman » (1837, Stendhal) et l'adjectif s'applique par extension aux styles, aux artistes, à la sculpture, à la fresque et tous les objets d'art de cette période, et aussi à la période même.
■  Le composé PRÉ-ROMAN, ANE adj. (1900) se dit de l'art qui précède immédiatement l'art roman (VIIIe-Xe s.) en donnant à roman une extension un peu moins large.
❏  Les principaux dérivés concernent 1 roman et le domaine littéraire. ROMANCIER, IÈRE n., dérivé de romanz (XVe s.), continue, avec un autre suffixe, la forme ancienne romanceor (v. 1175).
■  Le mot s'est appliqué au moyen âge à celui qui composait des œuvres en langue romane, en français, avant de désigner l'auteur de romans de chevalerie (XVe s.) et, de nos jours, un auteur de romans (1669, La Fontaine). Le féminin romancière est récent (1844). ◆  Adjectivé au sens figuré, il a qualifié ce qui est digne de figurer dans des romans (1786), et celui qui raconte des histoires mensongères et extraordinaires (av. 1799), valeurs disparues.
■  ROMANCER v., d'abord romancier (v. 1228), a signifié « traduire du latin en français » et « lire, déclamer, chanter en langue d'oc », par emprunt à l'ancien provençal romencar ou romensar (v. 1200), ainsi que « composer des romans médiévaux » (1586). Son sens actuel, figuré, « s'éloigner de la réalité en déformant à la manière d'un roman » (av. 1681), est peu attesté avant le XIXe siècle. ◆  Le participe passé ROMANCÉ, ÉE est adjectivé (1840) pour qualifier ce qui mêle le réel à l'imaginaire notamment dans histoire, vie romancée.
ROMANESQUE adj., attesté une fois au XVIe s., puis à partir de 1627, a subi l'influence de l'italien romanesco. Il qualifie ce qui est merveilleux comme les aventures de roman, une personne exaltée et le genre de sentiment qu'elle a (1628). L'adjectif s'emploie aussi dans le langage didactique pour qualifier ce qui est propre au roman, en tant que genre littéraire (1690). Le substantif qui en est tiré s'emploie à la fois au sens didactique (1683) et dans son sens figuré de « caractère extravagant » (1689). Au XVIIIe s., il servira à traduire l'anglais romantic (→ romantique). ◆  Le dérivé ROMANESQUEMENT adv. (1672) est peu usité.
En linguistique, 2 roman a produit les composés italo-roman, hispano-roman, gallo-roman (voir le premier élément) et rhéto-roman pour qualifier et désigner les catégories géographiques de langues romanes.
■  2 ROMANISTE n. (1872) désigne le linguiste étudiant la structure et l'évolution des langues romanes (on dit aussi 2 ROMANISANT, ANTE adj. et n. 1872).
■  ROMANISTIQUE n. f. « étude des langues romanes » est un emprunt à l'allemand qui paraît récent (mil. XXe s. ?).
❏ voir 1 ROMAIN, ROMANCE, ROMAND, ROMANTIQUE.
⇒ encadré : Les langues romanes
ROMANCE n. f. est emprunté (1599) à l'espagnol romance n. m., désignant spécialement un bref poème épique en octosyllabes dont les vers pairs sont assonancés. Comme l'italien romanzo « roman », le mot est repris au provençal romans, issu d'un latin populaire °romanice (→ 1 roman). Introduit comme féminin, puis considéré comme masculin (1606), le mot est indifféremment de l'un ou de l'autre genre au XVIIe s. ; sa terminaison l'a fixé au féminin.
❏  Le mot se réfère d'abord au petit poème épique espagnol (« j'ay veu... chanter en Espagne une vieille chanson que proprement on appelle la romance », Brantôme), sens pour lequel les spécialistes français de la littérature espagnole maintiennent le genre masculin (1606).
■  Par analogie et probablement par attraction de roman au sens de « récit galant et irréaliste », il désigne aux XVIIIe et XIXe s. (1718) une pièce poétique simple sur un sujet sentimental et « attendrissant » (Marmontel) ; par métonymie, il se dit de la musique sur laquelle cette pièce est chantée. ◆  Le mot s'applique ensuite à un chant d'amour sans élément dramatique et à une pièce instrumentale romantique de caractère mélodique (1870), d'où Romances sans paroles de Mendelssohn, traduction de l'allemand Lieder ohne Worte. Romance s'est répandu dans l'usage pour désigner une chanson sentimentale d'inspiration populaire (apr. 1750), d'où pousser la romance, quelquefois avec une valeur figurée (dans l'ancienne locution c'est de la romance) et en fonction d'adjectif, avec une connotation péjorative. Par allusion à la douce musicalité monotone de la romance, on a dit en argot piquer une romance pour « dormir, ronfler » (1883).
❏  Le dérivé ROMANCISTE n. (XXe s.) désigne dans un usage littéraire un auteur de paroles de romances.
ROMANCERO n. m. est emprunté (1827) à l'espagnol romancero « collection de romances », dérivé de romance. Ce terme d'histoire littéraire espagnol, notamment appliqué au recueil poétique concernant le Cid Campeador, est également employé, par extension, à propos d'un recueil de poèmes épiques d'une autre nationalité.
ROMANCHE → encadré langues romanes (II, 7 : le rhétoroman), et l'article ROMANCHE du glossaire final.
ROMAND, ANDE adj., attesté au XVIe s. (1556 écrit romandt) est une graphie en -and de 2 roman, ane, où le d est analogique de celui de l'adjectif allemand.
■  L'adjectif qualifie ce qui est relatif à la Suisse de langue française ; il est substantivé pour désigner les habitants de cette zone. Le romand n. m. se dit des parlers franco-provençaux de Suisse romande. Voir franco-provençal, Suisse (encadré).
■  Le dérivé ROMANDISME n. m. (1965) s'applique à un fait de langue française propre à la Suisse romande (Cf. helvétisme).
ROMANESCO n. m., attesté en 1993 en français du Canada, est un emprunt à l'italien romanesco « romain », pour dénommer une variété de chou-fleur originaire d'Italie, à fleurettes vert clair disposées en pyramides.
ROMANICHEL, ELLE n., écrit par erreur romamichel (1828, Vidocq) puis romanichel ou romannichel (1845), est l'adaptation d'un mot du tsigane d'Allemagne signifiant littéralement « peuple tsigane ». Le premier élément est romani, pluriel et féminin de l'adjectif romano, dérivé de rom « homme, mari ». Ce mot, sans rapport avec le latin romanus, est attesté dans plusieurs langues tsiganes d'Europe Centrale sous les formes dom, dōm, dum, lom et est apparenté au sanskrit ḍōma, ḍōmba « musicien-danseur d'une caste inférieure ». Le second élément représente le tsigane tschel, tšel « peuple, tribu ».
❏  Le mot désignait un tsigane nomade appelé au XIXe s. bohémien, et surtout, de manière péjorative, en parlant de personnes sans domicile fixe, nomades et étrangers (1904). C'est un mot xénophobe, sinon raciste, puisqu'il ne s'applique plus à une communauté ethnique déterminée.
❏  La forme abrégée ROMANO n. (1859, Liszt) et sa variante par apocope ROMANI (1845) s'emploient, aujourd'hui péjorativement, comme romanichel. Comme nom masculin, romani a désigné (attesté 1877) la langue appelée plus tard tsigane, puis rom.
❏ voir 1 ROM.
ROMANTIQUE adj. et n. est, dans ses deux premiers sens, un emprunt (1675) à l'anglais romantic, adjectif (1650) et nom (1679), peut-être formé directement sur le latin moderne romanticus (XVe s.) ou tiré de romant, romaunt, anciennes formes du français roman*. Le mot anglais qualifie ce qui est caractéristique du genre littéraire appelé roman (alors appelé en anglais romance par emprunt à l'ancien français romanz).
❏  Repris pour qualifier ce qui tient du roman (au sens du XVIIe s.), ce qui en a le caractère merveilleux et chimérique, le mot est d'abord attesté à propos d'ouvrages anglais. Ce sens sera abandonné au profit de romanesque, et Littré l'enregistre encore comme son synonyme. C'est pour qualifier des sites, des paysages, puis des jardins et des tableaux qui touchent la sensibilité à la manière des descriptions de romans que romantique, d'abord sous la forme anglaise romantic (1745), a été francisé au XVIIIe s., en concurrence avec romanesque. En 1774, C. H. Watelet, dans un Essai sur les jardins, définissant les trois caractères de la décoration des nouveaux jardins (à l'anglaise), cite le pittoresque, le poétique et le romanesque. C'est en ce sens (attesté depuis 1705 en anglais), que l'adjectif romantique, déjà employé par Girardin, dans De la composition des paysages, 1777, est lancé par les Rêveries de Rousseau (1781), qui hésitent encore entre romantique et romanesque. Devenu à la mode à la fin du XVIIIe s. comme notion distincte de celle de pittoresque, l'adjectif romantique est ensuite accouplé à voyage comme synonyme de sentimental, autre anglicisme dû à Sterne, et se rapproche à nouveau de romanesque (Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France par Ch. Nodier, J. Taylor et A. de Cailleux, t. I, 1820). L'emploi du mot s'élargit ensuite à ce qui évoque la mélancolie, le mystère, l'imagination, mais romantique serait peut-être tombé en désuétude s'il n'avait été repris au début du XIXe s. par une seconde vague d'emprunt, cette fois de l'allemand qui tient lui-même son adjectif romantisch (1698), romantik, de l'anglais romantic. C'est de là que vient une valeur littéraire spéciale « propre aux œuvres littéraires inspirées de la chevalerie et du christianisme médiéval » (1804), d'après le sens donné par Schlegel à romantisch, dès les dernières années du XVIIIe s., et plus systématiquement dans son Cours de littérature dramatique (1809), par opposition à classique (allemand klassisch), dont l'emploi technique en littérature est d'ailleurs contemporain. Ce sens est popularisé en France par Mme de Staël et Sismondi et plus encore par Victor Hugo (préface des Odes et Ballades) ; c'est aujourd'hui un archaïsme littéraire ou un emploi d'historien de la littérature.
■  C'est également de l'allemand que vient le sens littéraire et artistique connu aujourd'hui (1810, Mme de Staël). Cependant, l'influence anglaise sur la terminologie et la doctrine littéraire est restée intense, du fait de l'activité poétique en Grande-Bretagne et de la référence constante des écrivains romantiques français à Shakespeare. Dans l'emploi adjectif et substantif pour « partisan du romantisme » (1824), par des écrivains tournés vers l'Angleterre, tels Stendhal, Jacquemont, Mérimée, se manifeste la persistance du courant d'emprunt initial. Au cours du XIXe s., romantique se répand, qualifiant ce qui évoque les attitudes et les thèmes chers aux romantiques (av. 1837). Une autre substantivation correspond à « écrivain, poète romantique », par exemple dans les petits romantiques.
■  Le mot est passé dans l'usage général, à la fois de manière méliorative, pour « sentimental et désintéressé », et péjorative à propos de ce qui manque de réalisme, sacrifie l'analyse positive des faits à une certaine mystique (1875), notamment en politique.
❏  ROMANTISME n. m. est attesté en 1804 chez Senancour comme synonyme de le romantique n. m. (1804), chez le même auteur au sens ancien de « caractère romantique (romanesque) d'un site, d'une chose ». L'évolution du mot échappe à l'histoire des anglicismes, même si le concept est resté lié à l'évolution littéraire des idées et des sensibilités outre-Manche. Il désigne à l'origine, d'après l'emprunt à l'allemand (ci-dessus), le genre romantique inspiré par la chevalerie et le christianisme médiéval (1816), puis nomme le mouvement de libération de l'art qui s'est développé en France, entre la Restauration et la monarchie de Juillet, par réaction à ce qu'on appelle alors d'un mot nouveau, le classicisme, et au rationalisme des siècles précédents. Les grands écrivains l'emploient en ce sens dès 1820 ; discuté en 1824 par l'Académie, le mot est alors déjà usuel. ◆  Par extension, il caractérise le comportement, l'attitude romantique dans la vie, puis avec une connotation péjorative, en politique (1826). Ultérieurement, l'histoire littéraire en fait un usage généralisé en parlant de tendances littéraires étrangères (d'abord en parlant des sources anglaises et allemandes, puis d'autres littératures) et rétrospectif en parlant d'éléments propres au romantisme décelable chez les artistes de toutes époques (1935).
■  Le dérivé préfixé PRÉROMANTISME n. m. est un terme d'histoire littéraire (1923) fréquemment employé par la critique entre les deux guerres : le concept de préromantisme a pour fonction de ménager la continuité entre le XVIIIe et le XIXe s. et de souligner l'ancrage national du mouvement romantique en France. Certains critiques usèrent de la notion moins comme un principe de périodisation que comme une tendance transhistorique de la littérature ; d'autres insistèrent sur les influences anglaises et allemandes. La catégorie, mise en cause pour son finalisme, est quelquefois remplacée par celle de premier romantisme.
■  PRÉROMANTIQUE adj. et n. a été créé conjointement au début du XXe siècle (1909, n. m.).
■  ROMANTIQUEMENT adv. (1833) « à la manière des romantiques », ne s'est guère répandu.
■  ROMANTICISME n. m. (1818), emprunt à l'anglais romanticism (1803 ; 1844 en ce sens) ou bien à l'italien romanticismo, a été lancé par Stendhal, qui l'a abandonné en 1824 au profit de romantisme (lettre au baron de Mareste du 26 avril 1824 et Racine et Shakespeare, t. II, 1825). Il passerait aujourd'hui pour un anglicisme.
❏ voir ROMAIN, ROMAN, ROMANCE.
ROMARIN n. m., d'abord rosmarin (XIIIe s.) puis romarin (v. 1354), est emprunté au latin rosmarinus de même sens, littéralement « rosée de mer », de ros, roris (→ rosée) et marinus (→ marin). La plante était plus connue dans l'Antiquité pour son parfum basalmique que pour ses vertus médicinales. Cultivée dès le haut moyen âge dans les monastères du nord de la France, probablement dans une intention thérapeutique, elle accéda au XVIe s. à la renommée grâce à la fameuse « eau de la reine de Hongrie », qui était produite par distillation d'une macération alcoolique de la plante : Isabelle de Hongrie, prétendait en avoir reçu la formule d'un ange et s'en était servi avec succès pour guérir ses rhumatismes. Cette eau de romarin servit d'élixir de jouvence jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Les fleurs n'étaient pas moins célèbres, appelées en officine anthos (→ anth[o]-), c'est-à-dire la fleur par excellence. La plante est toujours utilisée en phytothérapie.
❏  Le mot, son histoire en pharmacie étant à peu près oubliée, est caractéristique des plantes aromatiques et évoque avec le thym les odeurs champêtres et les parfums culinaires.
ROMBIÈRE n. f., attesté depuis 1860 environ (selon Esnault), est d'origine incertaine, peut-être formé sur un radical onomatopéique rom- évoquant le grognement (→ grommeler, rogner), peut-être par un verbe lorrain rombe(r) « gronder sourdement » qui pourrait être une variante dialectale de romer « grommeler », « respirer difficilement », « bougonner ». Guiraud évoque un développement sémantique analogue à celui de roquentin* « vieux qui fait le jeune homme » d'après le dialectal roquer « tousser », le grommellement évoquant la vieillesse maussade (Cf. ronchonner).
❏  Le mot, argotique puis familier, désigne une bourgeoise d'âge mûr, ennuyeuse, prétentieuse et un peu ridicule ; par extension, il se dit d'une femme vieille et laide (1925), notamment dans une vieille rombière.
❏  ROMBIER n. m. apparaît en argot (Dictionnaire de Rossignol, 1901) au sens de « vieillard » et prend au XXe s. la valeur générale d'« homme, personnage ». Ce mot pourrait être directement dérivé du verbe romber et équivaloir à « grognon ». À la différence de rombière, il reste marqué comme argotique, équivalant à type, mec (Cf. gazier), notamment dans l'usage militaire.
ROMÉRAGE n. m., mot régional de Haute-Provence, est un emprunt (attesté par écrit en 1818) au provençal roumejrage, écrit romayrage v. 1300, « pèlerinage » — le romeu de l'occitan, dans Font-Romeu, est le pèlerin — de la famille du latin Roma. Le mot désigne la fête patronale d'un village, ailleurs appelée reinage.
L ROMPRE v., d'abord écrit rumpre (v. 980), puis rompre (XIe s.), est issu du latin rumpere « briser avec force », souvent avec une idée accessoire d'arrachement, d'éclatement, de valeur concrète et abstraite avec le sens de « couper court à (qqch.) ». Si la forme à infixe nasal (rump-) est propre au latin, la racine, avec une alternance p / b (attestée en germanique par la coexistence du vieil anglais réofan « briser, déchirer » et du gotique raupjan), remonte à l'indoeuropéen. Le sanskrit a le présent dérivé rúpyati qui concerne les tiraillements dans le corps ; on a aussi évoqué le polonais rupič « tirailler », rypač « briser », le serbe rùpa « trou ». L'italien rompere et l'espagnol romper remontent aussi au latin rumpere.
❏  Le verbe signifie « réduire d'un seul coup et violemment (un objet récalcitrant) », spécialement dans la locution biblique rompre le pain (v. 1550) qui s'emploie par extension pour « partager le même repas » (av. 1843). Ce sens, usuel jusqu'au XVIIe s., a reculé au profit de briser et surtout de casser, rompre, ne s'employant plus que pour insister sur le caractère délibéré de l'opération ou introduire une intention stylistique. Rompre correspondait aussi (v. 1155) à « déchirer » et « arracher », sens qui disparaît progressivement après le XVIIe siècle.
■  Par exagération, le verbe est employé dans la locution rompre le cou, l'échine à qqn et, au figuré, rompre les oreilles « abasourdir » (1549).
■  Rompre qqn « épuiser de fatigue » s'est spécialisé pour « faire subir à (qqn) le supplice de la roue » (1659). ◆  De la même idée de rupture violente procèdent les locutions rompre la glace (1601) et rompre des lances (1612), cette dernière également au figuré pour « prendre la défense de qqn » (1718), et rompre ses chaînes, ses fers de sens propre (1686) et figuré (1690), dans une langue écrite très littéraire. ◆  La locution applaudir à tout rompre (1768) reprend formellement l'ancienne locution adverbiale à tout rompre, qui avait le sens de « tout au plus » (1549). ◆  Une extension figurée donne à rompre qqn le sens affaibli de « disposer à supporter aisément qqch., plier à » (1580).
Rompre exprime aussi l'idée concrète de « défoncer », d'abord réalisée par le sens ancien de « labourer » (XIIIe s.). Le sens de « rendre (une voie) impraticable en la défonçant » (v. 1460) est sorti d'usage malgré le soutien du mot apparenté route*, étymologiquement « voie rompue ».
■  Dans un contexte militaire, rompre se dit pour « pénétrer dans (un dispositif ennemi), disloquer par une action offensive » (v. 1460), et « disperser un rassemblement » (v. 1460), sens disparu, mais repris dans la locution rompre les rangs (1807), absolument rompre, surtout à l'impératif rompez ! aussi avec le sens figuré de « allez-vous en » (1888).
■  Le sens de « détruire » notamment « détruire (un ouvrage) en pénétrant par la force » (1508), est réalisé dans la locution rompre les ponts, au figuré « interrompre les relations ». Dans l'usage classique, le verbe était devenu synonyme de « disperser, congédier (une assemblée) » (1673), spécialement dans les locutions rompre son ménage (1672), son train, sa maison (1690), « congédier ses gens, changer le service », sorties d'usage.
■  Dès le XIIIe s., rompre, comme le latin rumpere, signifie abstraitement « mettre fin à (un état existant, une situation établie, un déroulement en cours) » (v. 1210), sens archaïque sauf dans les locutions rompre le silence (XIIIe s.) notamment en prenant la parole (1675), et au XXe s. rompre le combat (1935), rompre le contact (1961).
■  Dans un registre voisin, le verbe a signifié, au XIIIe s. (v. 1210) « renoncer (à une entreprise, un projet) ; supprimer », à propos d'un voyage (1611) et, dans rompre sa table « cesser de recevoir des invités à dîner » (1690). Il équivaut à « mettre un terme à (une relation) » (v. 1370). L'ancienne locution rompre un coup (XVe s.) « en amortir l'effet », au figuré « faire échouer » (XVe s.), annonce déjà le sens de « faire cesser, détourner ou affaiblir (une action, un mouvement) en s'interposant » (1552). En procèdent deux locutions techniques encore en usage rompre les chiens « arrêter les chiens dans leur poursuite de la bête » (av. 1573), au figuré « détourner le cours de (la conversation) », et rompre la mesure, en escrime « reculer en parant » (1718).
■  Rompre s'emploie pour « se délivrer de (une promesse) », « manquer à (un engagement) » (1550), notamment dans les locutions rompre le jeûne (1656), rompre son ban (1875), archaïque, et rompre ses fiançailles, en relation avec l'intransitif dans rompre avec qqn.
En construction intransitive, le sens de rompre, « se casser brusquement » (v. 1155), est archaïque, comme le sens transitif correspondant. Rompre s'est dit pour « mettre brusquement fin à un entretien » (1424). Il est demeuré bien vivant au sens d'« interrompre brutalement et délibérément des relations » (1370) et « se détacher brusquement et définitivement de qqch. » (fin XVIIe s.). Rompre avec (qqn, des habitudes), etc. (1615, rompre avec luy) est aussi usuel que l'emploi absolu. ◆  La locution rompre en visière à ou avec qqn, qqch. s'emploie au figuré avec la valeur de « prendre violemment à partie » (1651), par allusion au chevalier qui rompait sa lance dans la visière du casque de son adversaire lors d'un tournoi (sens concret qui n'est répertorié qu'au XIXe s., en 1870).
■  En termes militaires, rompre signifie « passer d'un ordre de bataille à un autre » (1835). ◆  En escrime la locution rompre d'une semelle (1870) signifie « reporter en arrière la pointe du pied à l'endroit qu'occupait le talon de l'autre pied » et, par extension, « reculer », surtout en phrases négatives. Le sens de « reculer pour fuir un conflit » (1870) est sorti d'usage.
La forme pronominale se rompre, d'abord employée au sens figuré de « se ruiner » (fin XIVe s.), disparue avant l'époque classique, s'est substituée à l'intransitif rompre pour « tomber brusquement en morceaux » (1559). ◆  La locution se rompre le cou (1668) correspond à « se tuer ». ◆  Sous l'influence du provençal, le verbe a produit en français de Provence plusieurs composés (voir ci-dessous).
■  À l'époque classique, le pronominal se dit spécialement de la lumière qui se brise, se réfracte (1690) et s'applique à une masse d'eau qui éclate dans diverses directions (1653). ◆  Le sens figuré, « cesser d'être en vigueur » (1640, Corneille), est sorti d'usage alors que se rompre « cesser brusquement de se manifester » (déb. XVIIe s.) est encore en usage.
❏  ROMPU, UE, le participe passé de rompre, est adjectivé dès le XIIe s. pour qualifier un objet séparé violemment en morceaux, sens dont procède la spécialisation en héraldique à propos d'une pièce en longueur représentant une solution de continuité (1690). C'est une des valeurs de bâtons rompus (→ bâton).
■  Dès le XIIIe s., l'adjectif attribut qualifie une personne qui ressent une fatigue musculaire extrême. En moyen français, il commence à qualifier une chose interrompue, détruite, annulée (déb. XVe s.), et à se dire d'une personne très exercée par une longue pratique (1557). ◆  Des spécialisations techniques sont apparues au XVIIe s., rompu qualifiant un style au mouvement irrégulier, saccadé (1673) et une couleur qui a des reflets d'une autre couleur (1680), d'où ton rompu (1870), par la même métaphore que blanc cassé.
■  ROMPU n. m., substantivation du participe passé (1871), est un mot technique désignant la quantité de titres à regrouper, insuffisante pour acheter un titre nouveau, appliqué également à la fraction qui reste d'un ensemble.
■  Le substantif d'action ROMPEMENT n. m. (v. 1355) a été évincé par rupture*, sinon dans rompement de tête (av. 1526) avec le sens figuré de « fatigue causée par le bruit, l'agitation » et rompement de visière « provocation » (1651), qui est devenue archaïque.
■  ROMPIS n. m. est un mot technique à valeur collective désignant un ensemble d'arbres cassés (1870).
Des composés en ROMPE- ont cours en français de Provence, comme ROMPE-CUL n. m. « lieu où l'on risque de tomber », spécialement, « ruelle en forte pente », ROMPE-FIGUE n. m., à traduire par « casse-couilles », variante : ROMPE-COUILLON.
RUPTEUR n. m. (1903), dérivé de rompre d'après rupture, peut-être par emprunt morphologique au latin ruptor « celui qui rompt, trouble, violateur », désigne un interrupteur de courant. Il a été repris en informatique (v. 1980) pour l'appareil permettant de séparer des feuilles d'une sortie d'ordinateur (on dit aussi rupteuse).
❏ voir ABRUPT, CORROMPRE, CORRUPTION, COURROUCER, ÉRUPTION, INTERROMPRE, INTERRUPTION, IRRUPTION, RAOUT, ROTURE, ROUTE, ROUTIER, RUPESTRE, RUPTURE.
ROMSTECK ou RUMSTECK n. m. est l'emprunt, d'abord sous la forme romesteck (1816), rump-steak (1842), rumsteak (1852), adapté en romsteck (1880) ou rumsteck (1875), de l'anglais rump-steak. Ce composé anglais (1747) signifiant « partie de l'aloyau », antérieurement rum-beef, signifie littéralement « bœuf dans la croupe » (1689). Le premier élément, rump, mot du moyen anglais (XVe s.) désignant la croupe, est probablement d'origine scandinave : en effet, le moyen danois et le danois ont rumpre, le moyen suédois et le suédois rumpa, l'islandais rumpr ; le sens étymologique pouvant être « souche d'arbre ». Le second élément, steak, « tranche de viande » (XVe s.), est issu du vieux norois steik, apparenté à steikja « rôtir à la broche », stikna « être rôti » (→ bifteck). La graphie romsteck, adoptée tardivement par le français, est aberrante car, outre son élément rom- francisé, l'élément -steck ne correspond ni à une graphie française ni à celle de l'anglais. J. Perret s'est amusé à franciser la graphie en romstèque (1953).
❏ voir BIFTECK.
L RONCE n. f. est issu (v. 1175) du latin rumicem, accusatif de rumex, -micis « dard », « oseille » (ainsi nommée à cause de sa feuille en fer de lance) et à basse époque, comme on le suppose d'après les dérivés romans, « arbuste épineux ». Le mot, qui présente une forme en -ex commune à beaucoup de noms de plantes, est sans étymologie connue.
❏  Ronce désigne une plante épineuse et buissonneuse et, plus couramment, une branche épineuse et basse (1403). Il a développé le sens figuré de « désagréments » (1690) et, tardivement, quelques sens techniques, servant à désigner les veines de bois à l'enchevêtrement irrégulier (1842) puis ces bois (1936), par exemple dans ronce de noyer. ◆  Le syntagme ronce artificielle, désignant un petit câble formé de fils de fer tordus (1894), a remplacé ronces en acier (1885).
❏  Le dérivé RONCERAIE n. f., dont la forme actuelle (1771) prolonge l'ancien runcerei (XIIIe s.), désigne un terrain envahi par les ronces.
■  1 RONCIER n. m. (1547) désigne un buisson de ronces et RONCEUX, EUSE adj. (1583) qualifie un lieu plein de ronces, avant de qualifier un bois présentant des ronces (1830).
■  RONCIÈRE n. f. (1611), doublet féminin de roncier, est demeuré rare.
■  Ultérieurement, ronce a produit RONCET n. m. (1907), antérieurement roncé (1867), pour dénommer une maladie de la vigne caractérisée par un rabougrissement de la plante.
■  2 RONCIER n. m. a été formé pour désigner l'ouvrier qui fabrique les fils de fer barbelés à la machine (1955).
RONCHONNER v. intr., répertorié par Delvau en 1867, est originaire de la région lyonnaise, où le verbe roncher « gronder », est entouré de nombreux dérivés comme ronchonner, ronchina signifiant aussi « gronder, grommeler ». Roncher est une survivance de l'ancien français ronchier (XIIIe s.), ronkier (XIIIe s., picard), qui représente le bas latin r(h)oncare « ronfler », dérivé du latin classique r(h)onchus « croassement », « ronflement ». Ce mot est l'emprunt latinisé du grec ronkhos, de la famille de renkhein « ronfler ». Le groupe expressif de mots grecs repose sur une harmonie imitative ; l'initiale a dû être sr- ou wr- (on en a rapproché des mots celtiques : vieil irlandais srēnnim « ronfler », moyen irlandais srēimm « ronflement »). Cette famille évoque le grec rhunkhos « groin (du porc), museau (du chien), bec (de l'oiseau) », également expressif par la sonorité. En français même, la valeur onomatopéique du mot a certainement été pour beaucoup dans son adoption par le langage populaire.
❏  Le verbe est employé dans le langage familier pour « manifester sa mauvaise humeur en bougonnant ».
❏  RONCHONNEUR, EUSE adj. et n. (1878), par changement de suffixe, a lui-même donné RONCHONNOT n. m. (1878), nom donné à un officier trop méticuleux qui ronchonne au moindre prétexte (aussi en nom propre, le colonel Ronchonnot).
■  Deux autres dérivés sont des noms d'action : RONCHONNEMENT n. m. (1880) et RONCHONNADE n. f. (1884), moins usité.
■  RONCHON, ONNE adj. et n. (1878) désigne une personne qui a l'habitude de ronchonner (notamment dans un vieux ronchon).
■  Le participe présent RONCHONNANT, ANTE s'emploie adjectivement (1894) pour « qui ronchonne » et « propre à qqn qui ronchonne » (1920).
❏ voir ROGNE, RONFLER, RONRON.
L + ROND, RONDE adj., réfection (v. 1380) de reont (v. 1100), runt (v. 1170), est issu d'un latin populaire °retundus, altération, par dissimilation de la première voyelle, du latin classique rotundus « qui a la forme d'une roue, arrondi », employé au figuré à propos d'un style dont les parties sont bien équilibrées. Ce mot, dont le féminin a donné rotonde* par l'intermédiaire de l'italien, est dérivé de rota (→ roue).
❏  Dès les premiers textes, l'adjectif qualifie ce qui a la forme approximative d'une roue ou d'une sphère. À partir du XIIIe s., il se dit d'une figure géométrique obtenue par révolution d'une surface, d'une ligne autour d'un axe (v. 1265), le vocabulaire didactique employant circulaire. Rond caractérise ce qui présente une surface circulaire (fin XIIIe s.), un corps qui présente un aspect cylindrique ou tronconique dont la section a la forme d'un cercle (v. 1265), servant spécialement en anatomie (1721, ligament rond) à décrire certains muscles ou ligaments (1805, muscle petit rond ; 1827, muscle grand rond).
■  Dès le XIIIe s., l'adjectif est plus courant encore pour caractériser un volume, et se dit de ce qui présente une forme arrondie, constituant souvent avec le nom qu'il qualifie un syntagme (lettre ronde, 1680), voire un nom composé, par exemple RONDE-BOSSE n. f. (1615) « ouvrage de sculpture en plein relief » (→ bosse).
■  À partir du XIIIe s., l'adjectif est employé pour décrire le volume sphérique d'une partie du corps ou du corps humain (1277). Cette valeur, aujourd'hui usuelle en emploi concret, est bientôt attestée avec une valeur figurée, dans la locution être rond « être ivre » (1474), par allusion à la réplétion, comme dans soûl, bourré ; être rond s'emploie aussi dans les dialectes pour « être rassasié de nourriture » (1669) et ce sens doit être ancien. Pour « ivre », l'adjectif a donné lieu à une série de comparaisons le ramenant au sens concret de « sphérique » (rond comme une balle, une bille, un boulet), « cylindrique » : rond comme une barrique, avec allusion au contenu, rond comme une queue (manche) de pelle.
■  Par la suite, l'adjectif qualifie une personne petite et grosse (1690), un objet gonflé en forme de sphère tel qu'une bourse (av. 1753), un ballon de football, ballon rond se disant par métonymie pour désigner ce sport, opposé à ballon ovale (rugby).
■  Abstraitement, rond qualifie une quantité numérique complète, entière, qui ne comporte pas de décimales (av. 1493) ; tout rond se disant d'une somme qui n'oblige pas à ajouter ou à rendre de monnaie (1887).
■  Table ronde, fort de la valeur symbolique qu'il tient des romans de chevalerie du cycle d'Artus (le roi Arthur), est entré dans l'usage d'abord pour désigner un repas auquel peuvent participer ceux qui le désirent (XVe s.), de nos jours une réunion où tous les participants sont mis sur un pied d'égalité dans la discussion (1955, in Témoignage chrétien).
■  L'adjectif qualifie moralement une personne qui agit avec franchise et simplicité, parle franc et net sans discussion superflue (fin XIVe s.).
L'adjectif est adverbialisé tardivement dans la locution tourner rond (1870), dite d'un moteur qui tourne bien régulièrement, sans à-coups, et répandue dans le langage familier pour ce qui se déroule de manière régulière, satisfaisante (1901). À la forme impersonnelle, cela ne tourne pas rond (1928) s'emploie en parlant d'une personne qui présente des troubles. La locution jouer rond (1886), dite autrefois dans l'argot du théâtre à propos d'un acteur dont le jeu manque de vigueur, est sortie d'usage.
Dès l'ancien français, rond est substantivé (v. 1155) dans la locution en rond, d'abord employée avec le sens de « pris ensemble ».
■  Depuis le XIIIe s., un rond sert à désigner tout objet en forme d'anneau ou de couronne, seul et en emploi déterminé, comme rond de serviette (1843). ◆  ROND-DE-CUIR, mot composé, est devenu autonome lorsqu'il s'est employé par métonymie (1885) pour désigner familièrement un employé de bureau, sens illustré par Courteline. ◆  D'autres emplois ont fourni des locutions figurées comme en baver des ronds de chapeau (1901), d'ailleurs mal expliquée.
■  Par métaphore, le nom s'emploie (1461) pour désigner une pièce de monnaie dans la langue familière, en argot ancien (1847) « un écu », puis « cinq centimes », en général « un sou », entrant ultérieurement dans des locutions comme plus un rond (1870), et récemment pour pas un rond « gratuitement » ; des ronds vaut (1905) pour « de l'argent ».
■  Rond de flan n'est en usage que dans en être, en rester comme deux ronds de flan (1892, chez Courteline ; → flan). ◆  Certaines expressions obscures peuvent s'expliquer par le sens argotique et érotique d'« anus » (1884), plusieurs, comme prendre du rond (1899), lâcher du rond (1928) signifiant « subir un coït anal », « être un homosexuel passif » (rondelle, rondibé ont eu le même sens).
■  Rond désigne également la figure plane appelée plus savamment cercle (XVe s.), par exemple dans la locution faire des ronds dans l'eau (1660), qui a pris la valeur figurée de « perdre son temps à des futilités ». La locution usuelle en rond (1538), « en formant une figure circulaire », entre à son tour dans la locution familière tourner en rond « ne pas progresser, revenir toujours à son point de départ » (1904).
■  Le mot désigne en outre une piste circulaire dans un manège (av. 1577), spécialement la piste circulaire située dans l'enceinte du pesage où les chevaux tournent au pas avant de prendre part à la course (milieu XXe s.). ◆  Au Québec, un emploi spécial correspond à « élément chauffant » (les ronds d'un poêle [cuisinière]), là où on peut dire feu, en France.
■  Rond de jambe « figure circulaire que semble décrire la jambe » (1817), symbolise une attitude obséquieuse ou affectée, par allusion aux révérences (1874) ; rond de bras (1846) est rare ou technique (danse).
■  À partir du XIXe s., rond désigne la tranche d'un objet cylindrique (av. 1850), par exemple dans rond de saucisson, et développe quelques emplois concrets d'usage technique : il est repris en botanique à propos d'une maladie des arbres résineux (1877), en anatomie pour désigner deux muscles de l'épaule par substantivation d'un emploi adjectif (ci-dessus) [1870] ; il est employé en boucherie dans les expressions rond de gîte à la noix (1933) et rond de tranche grasse. Rond à béton (1963) se rapporte à un fer rond utilisé pour la réalisation des armatures dans les ouvrages en béton armé.
■  L'appellation rond de sorcière « cercle magique » s'est appliquée parfois à un groupement de fructifications de certains grands champignons disposés sur le pourtour d'un cercle.
❏  RONDEMENT adv., réfection (v. 1380) de roondement (v. 1155), reondement (v. 1265), a signifié « environ, en chiffres ronds », là où le français moderne dit rond. Il a signifié « en rond » (v. 1265) avant d'être supplanté au XVIIe s. par la locution adverbiale en rond. ◆  De nos jours, plus encore qu'avec le sens psychologique de « franchement, sans façon » (v. 1360), il s'emploie avec celui de « avec décision et célérité » (v. 1460) d'usage familier, quelquefois avec la valeur superlative de « le plus vite possible » (1732).
1 RONDE n. f. (XIIIe s.), d'abord reonde (v. 1175), roonde (XIIIe s.), féminin substantivé de rond, est d'abord employé dans la locution à la ronde, avec le sens spatial de « dans un espace circulaire qui s'étend alentour » et, selon le contexte, « en se tournant successivement vers tous les membres d'une assemblée réunie » (1653). ◆  Depuis le XIIIe s., ce nom est employé de manière autonome, d'abord pour « chape à forme ronde », emploi sorti d'usage, et en parlant d'une danse collective. Ce sens est signalé une fois au XIIIe s. et semble repris au XVIIIe s. (1783, Berquin), d'abord pour « chanson à refrain » (ronde de table, 1751 ; ronde, 1763, Favart). L'acception concernant une danse où l'on se tient par la main en tournant autour d'un point central est la plus usuelle.
■  Parallèlement, ronde a développé deux sens techniques : en calligraphie « écriture à jambages courbes, panses et boucles circulaires » (1752) et en musique « figure de note présentée par un ovale allongé, valant deux blanches ou quatre noires » (1703).
■  Par ellipse de pommes de terre rondes (1864), c'est-à-dire « entières, non pelées », on appelle rondes n. f. pl. en français de Suisse les pommes de terre bouillies (mangées par exemple avec la raclette).
■  Avec son sens de « danse », le plus courant, il a donné le verbe RONDER v. intr. « danser une ronde » (Suisse).
■  RONDELLE n. f., d'abord rondele (fin XIIe s.), puis rondelle (1279), diminutif de rond n. m., « petit rond ou cercle », a d'abord désigné un cercle de fer, puis une tête de chardon utilisée pour le peignage des draps bon marché. En armurerie, rondelle de lance (1309) désigne une pièce d'acier façonnée en pavillon de cor et protégeant la poignée de la lance de guerre, et rondelle un petit bouclier en usage au moyen âge (1535) [Cf. rondache], ainsi qu'une pièce d'armure ronde protégeant le haut de l'épaule, la garde ronde d'une épée.
■  Le mot a pris le sens de « ciseau arrondi utilisé par le sculpteur ou le marbrier » (déb. XVIIe s.), d'où DEMI-ROND n. m. (1846) « couteau de corroyeur à lame en demi-cercle ».
■  Au XIXe s., il est passé dans l'usage courant, désignant une tranche mince coupée dans un objet cylindrique (1862), en concurrence avec rond, tout en prenant de nouvelles acceptions techniques : « large rebord mobile placé à chaque extrémité du métier à tisser » (1875) et, en serrurerie, « douille de renforcement dans laquelle est actionnée la pièce qui reçoit la tige carrée du bouton » (milieu XXe s.). ◆  En français du Québec, rondelle désigne le palet du hockey sur glace. ◆  L'argot de France a donné à rondelle la même valeur érotique qu'à rond « anus » (1884). D'où, plus innocent, se manier la rondelle (1953) pour se manier le cul « se dépêcher ». ◆  Un synonyme argotique plaisant, créé dans une chanson de 1907, est RONDIBÉ n. m. « anus ».
■  RONDIR v. tr. (1243) « rendre rond » a été supplanté par arrondir (voir ci-dessous) ; il a été repris en technique pour « tailler (les ardoises) à la forme et à la dimension voulues » (1782, Encyclopédie). ◆  Ses dérivés RONDISSAGE n. m., RONDISSEUR n. m. et RONDISSEUSE n. f., apparus au XXe s., dérivent de ce sens.
RONDEAU n. m., qui, sous sa forme actuelle (fin XIVe s.), a remplacé RONDEL (fin XIIIe s.), sauf en histoire littéraire, est le diminutif de ronde. Il a désigné une danse en rond, puis un petit poème à forme fixe sur deux rimes avec des répétitions obligées (fin XIIIe s.), qui a connu plusieurs formules (nommées rondeau à partir du XVe s.) dont certaines sont restées relativement vivantes dans la poésie du XIXe s. (Banville, Corbière). Par l'intermédiaire du sens de « refrain » (1690), il se dit en musique d'une forme instrumentale se rapprochant de la chanson populaire à refrain et couplets (1740), appelée ronde (ci-dessus) [→ rondo].
■  RONDET n. m., diminutif de rond (fin XIIIe s.), s'est employé comme synonyme de rondel et dans la locution rondet de carole « chanson accompagnant une ronde ».
RONDELET, ETTE adj. (v. 1354), diminutif de l'adjectif rond, qualifie ce qui est assez rond, d'abord en fauconnerie, en parlant de la tête de l'épervier, puis avec une nuance familière bienveillante (v. 1550), par exemple à propos des formes du corps. Il est employé au figuré, d'après une valeur de rond, en parlant d'une somme d'argent assez importante (1728).
■  Le féminin rondelette est substantivé (1724) pour désigner une toile à voiles, puis un tissu de lin et coton dont la trame est un fil assez gros, d'après soie rondelette (1723). ◆  Le masculin, pris comme dénomination du rondeau (1301-1389), est sorti d'usage.
RONDIN n. m. (1387), nom d'une sorte de tonneau, sorti d'usage, a été reformé pour désigner un morceau de bois de chauffage qu'on a laissé rond au lieu de le refendre (1526), d'où, couramment, un gros bâton (1701), puis une bille de bois non équarrie (1843). Par métaphore, il a été employé parallèlement à rond, pour désigner populairement une pièce de monnaie (1829), sens disparu (Cf. ci-dessus rond), comme la valeur argotique (1836, Vidocq), courante autour de 1900, « sein de femme ». ◆  Le mot a désigné un petit traversin destiné à soutenir les reins (v. 1750) et un veston court à pans arrondis porté par les garçons de café (1879).
RONDEUR n. f., relativement tardif (v. 1460), désigne l'état d'une surface ronde, la forme sphéroïde d'un objet (1530), en particulier l'état d'une personne ou d'une partie du corps bien en chair (1480) et, le plus souvent au pluriel, rondeurs (1806), une partie du corps ronde et charnue, acception souvent appliquée à l'anatomie féminine.
■  Parallèlement, il s'emploie avec les sens figurés de l'adjectif, se disant de ce qui est franc et sans façon (1541), de l'attitude qui exprime le naturel allié à un prompt esprit de décision (1541) et, en rhétorique, de l'harmonie d'une phrase bien équilibrée (1558).
2 RONDE n. f. (1559), à ne pas confondre avec le féminin substantivé de rond, est le déverbal de l'ancien verbe roonder v. tr. (v. 1185), ronder « tailler en rond », « faire la ronde » (déb. XVe s.). Le mot désigne, dans le langage militaire, le parcours autour d'une place pour s'assurer que tout va bien, d'où le syntagme chemin de ronde (1676) ; par extension, il désigne l'inspection faite, surtout la nuit, par des policiers, des gardiens pour vérifier que l'ordre règne (1623). Par métonymie, il se dit collectivement de l'ensemble des personnes chargées de cette mission (1567).
Au XIXe s., rond redevient productif avec RONDOUILLARD, ARDE adj. (1866), d'abord employé dans l'argot des ateliers de peintres à propos d'un dessinateur maladroit qui procède par masses rondes, puis, en arts plastiques, pour un dessin, une sculpture aux formes trop arrondies, d'un style mou et fade. ◆  Le sens plus courant de « replet, grassouillet (en parlant d'une personne) » est postérieur (1893).
■  Au XXe s., rond a produit les termes techniques RONDAGE n. m. (XXe s.), dit en horlogerie du tournage de la platine et des ponts, et RONDADE n. f., qui désigne un mouvement de gymnastique (1964).
Le composé ROND-POINT n. m., d'abord écrit roont-point « demi-cercle » (1375), a désigné la partie semi-circulaire à l'extrémité de la nef d'une église (1740), sens aujourd'hui archaïque. ◆  Le mot désigne couramment la place circulaire où aboutissent plusieurs rues d'une ville (1831), extension analogique du carrefour vers lequel convergent plusieurs allées dans une forêt ou un jardin (1708).
ARRONDIR v. tr. (v. 1278), également areondir (v. 1310) en moyen français, a supplanté rondir au sens de « rendre rond » et spécialement de « donner une forme courbe de façon à supprimer les angles », d'où, avec une valeur figurée, la locution arrondir les angles qui semble assez récente. De ce sens procède, en marine, le sens de « contourner (un obstacle) en suivant une trajectoire arrondie » (1829).
■  Le verbe se dit en rhétorique pour « équilibrer les parties des phrases, leur donner un rythme harmonieux » (1671) et s'emploie avec une valeur quantitative pour « augmenter la surface ou la valeur d'une chose afin de constituer un tout complet » (1678).
■  ARRONDI, IE, le participe passé, est adjectivé (v. 1280) pour qualifier une chose à peu près ronde. Il se dit en phonétique de phonèmes émis en arrondissant les lèvres. Il est substantivé pour désigner la partie arrondie d'une chose (un arrondi).
■  ARRONDISSEMENT n. m. (v. 1450) a progressivement cessé de s'employer comme substantif d'action de arrondir. Il a eu quelques emplois spéciaux, par exemple en peinture pour l'action de faire sentir les rondeurs (1621), le fait d'arrondir une somme au franc supérieur, l'agrandissement d'un domaine (1680) et, en phonétique, le fait d'arrondir les lèvres pour émettre certains phonèmes.
■  Il est beaucoup plus vivant dans un emploi métonymique, désignant (en France) une division territoriale (1737) puis la circonscription administrative française créée par la loi du 28 pluviôse an VIII (1800) et, couramment, une subdivision administrative dans les très grandes villes, Paris, Lyon, Marseille.
■  En ce sens, il a produit SOUS-ARRONDISSEMENT n. m. (1871) et ARRONDISSEMENTIER n. m. (1885), qui s'est dit du partisan du scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour lequel la circonscription électorale était l'arrondissement.
■  ARRONDISSAGE n. m. (1838) sert de substantif d'action à arrondir dans l'usage technique.
❏ voir RONDACHE, RONDO, RÔNIER.
RONDA n. f. est un emprunt à l'espagnol, où le mot désigne un jeu de cartes dont le nom est passé en français du Maghreb, écrit aussi ROUNDA.
RONDACHE n. f. est une forme normanno-picarde (1569), ainsi que la variante rondace (fin XVIe s.), dérivée avec un suffixe péjoratif, du français rondelle, diminutif de rond* employé au XVIe s. à propos d'un petit bouclier rond et dont l'emploi devait créer des ambiguités à cause de la polysémie de ce mot. L'hypothèse d'un emprunt à l'italien rondaccia se heurte au fait que ce dernier est attesté ultérieurement (1622), mais cette attestation peut fort bien être provisoire. On a aussi écrit et dit rodanche (1561) et ridache au XVIe s. (1573).
❏  Le mot désigne un grand bouclier circulaire employé au XVIe s. par les fantassins ; par métonymie, il désigne le fantassin ainsi armé (fin XVIe s.). ◆  Il se dit aussi d'un ornement en forme de rondache. Feuille en rondache (1870) désigne en botanique une feuille dont le pétiole est fixé au milieu du limbe.
❏  RONDACHIER n. m., d'abord rondacier (fin XVIe s.), puis rondachier (1625), désigne le soldat qui portait la rondache, au XVIe siècle. C'est un mot didactique d'historien.